Le
fondamentalisme désigne l'attachement strict aux
principes originels d'une
doctrine, généralement
religieuse[1].
Le terme
fondamentalisme désigne l'attachement strict à une doctrine précise, religieuse ou autre. Il est né au début du XX
e siècle en terrain protestant nord-américain, en opposition aux développements du
libéralisme théologique[2]. Il continue d'être employé dans ce contexte, mais en est venu, en France, à désigner le plus souvent les
islamismes radicaux qui occupent dans ce pays plus de place dans les débats que les protestantismes radicaux
[3]. Le mot
intégrisme ou
intégralisme, choisi par les catholicismes radicaux comme le mouvement de la
Fraternité Saint-Pie-X pour se désigner, leur est en principe appliqué ; il s'applique également aux islamismes radicaux en alternance avec
fondamentalisme.
Né dans un contexte spécifique,
fondamentalisme, tout comme
intégrisme ou
millénarisme en sociologie, en est venu à désigner un phénomène général, à distinguer du
conservatisme et du
fanatisme. Il peut se traduire par un comportement d'exclusivisme, d'isolation, voire d'antagonisme défensif ou conquérant avec qui ne partage pas totalement cette approche, c'est-à-dire aussi bien vis-à-vis des coreligionnaires non fondamentalistes que des membres des autres confessions, des agnostiques ou des athées. Il touche, à des degrés divers, toutes les grandes religions. Les religions dites
abrahamiques sont les plus touchées en raison de leur interprétation de la diversité des opinions religieuses, dans laquelle elles tendent à distinguer une opinion "absolument vraie" des autres, "absolument erronées". Au contraire, les religions indiennes (
hindouisme,
bouddhisme) interprètent la diversité des opinions religieuses en termes de différences de perspectives ou de niveau de compréhension, plutôt qu'en termes de vérité et d'erreur. L'hindouisme est plus un
substrat culturel rassemblant différents courants et pratiques qu'une religion au sens abrahamique. La tradition est fondée sur une mythologie qui, en elle-même, n'a aucune règle sociale à imposer. Il est admis que deux hindous peuvent légitimement avoir des points de vues religieux différents, selon la formule consacrée : « dans l'hindouisme, on trouve tout et tout son contraire ». Néanmoins, poussés par un sentiment ethnique ou nationaliste, certains groupes hindous ont adopté à la fin du XX
e siècle des positions fondamentalistes rejetant les pratiques ou notions considérées comme issues de religions "allogènes" (islam, christianisme).
Quelle que soit leur confession, les fondamentalistes ont en commun de résister au remplacement du sacré par le sécularisme et le rationalisme, au pluralisme et au relativisme idéologique et religieux et à la libéralisation des mœurs, phénomènes parfois regroupés sous le terme de
modernité. Ce rejet s’accompagne de celui du monde occidental censé véhiculer cette modernité, dans le cas des fondamentalistes qui n’en sont pas issus.
Aux
États-Unis ou au
Canada, le mot n'a pas exactement la même
connotation qu'en France.