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 UN CHEMIN POUR LA FIN DE VIE..

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MessageSujet: UN CHEMIN POUR LA FIN DE VIE..   pour - UN CHEMIN POUR LA FIN DE VIE.. Icon_minitime24.02.14 15:22

Journal La Croix
 
Un chemin pour la fin de vie, par Olivier Abel et Didier Sicard
Olivier Abel et Didier Sicard sont respectivement philosophe et médecin protestants
 
13/2/14 - 11 H 10
 
Nous croyons trop dans la loi, et nous pourrons la changer autant que nous voudrons, les vraies questions resteront ailleurs. 
Dans un monde où la maîtrise technique nous oblige de plus en plus à tout choisir et augmente l’angoisse tragique, nous voudrions demander à la loi de nous indiquer la voie en coupant court à toute discussion. 
Droit à la vie ! Droit à la mort ! Que ces droits apparaissent étranges ici, et sans autre fondement que notre inquiétude existentielle ! « Naître sans défaut », « mourir dignement », quelle maîtrise dérisoire ! À la fin de son existence, d’une maladie incurable, ou lorsque le corps n’est plus qu’une physiologie réduite à elle-même, sans conscience, l’être humain ne demande rien que de la sollicitude, de l’aider à ne pas souffrir, de ne pas nous protéger abusivement de la crainte de la mort par des gestes ou des traitements déraisonnables et, en un mot, il nous demande d’être là, de cesser de fuir.
 
Respecter le vœu de la personne
Les principes en surplomb, les lois sont bien pauvres pour dicter les gestes de cette sollicitude. Et si les « droits » ont pour fonction de protéger les citoyens de la violence, de l’indifférence de l’autre, ils ne peuvent pas faire reculer la finitude. La médecine ne doit pas donner la mort, dit le serment d’Hippocrate. Mais la médecine a toujours donné la mort ! En suspendant les traitements et supports de la vie qu’elle a institués, ou en augmentant les doses de médicaments sédatifs. La vraie question est de respecter le vœu de la personne.
L’euthanasie, telle qu’elle est pratiquée au Benelux, installe la transgression de ce serment comme une norme. Les soignants, la médecine n’ont plus qu’à s’exécuter sans se poser de question : c’est plus facile, mais n’est-ce pas un nouveau conformisme ? Est-elle respectée, la personne qui demande à mourir pour fuir la déchéance ? Est-elle si « autonome » que cela dans une société qui rejette avec effroi le vieillissement et l’agonie ? L’euthanasie ne s’inscrit-elle pas dans le regard contemporain comme la tentation de se conformer à une « dignité » prescrite à l’avance ? Soyez dignes avant de mourir ! Un peu de tenue ! Mais de l’autre côté, est-elle respectée, la personne en état végétatif sans espérance d’émergence, maintenue en vie artificiellement pour éviter à une famille d’en faire le deuil, et maintenir la vie à tout prix ? Est-il entendu, l’inespoir de la personne qui ne voit plus devant elle qu’une vie piégée, écrasée ? Quelle vie ?
 
Aucune loi ne sera jamais assez juste
Nous ne croyons pas à un respect qui prescrirait à l’avance la forme qu’il doit prendre. Nous croyons qu’un accompagnement au jour le jour, resté à l’écoute de la personne mourante, permet de ne pas prolonger des agonies insupportables pour le mourant et son entourage grâce à une sédation terminale douce. 
Nous pensons même qu’il existe des circonstances où la survenue de la mort peut être souhaitée et aidée par l’absorption volontaire d’une substance létale dans des conditions bien déterminées, jamais clandestines, sous la responsabilité non d’une association, quelle qu’elle soit, mais d’une médecine confiante et transparente, et sous un regard qui engage la société. Mais, en même temps, nous sommes soucieux de ne pas précipiter une évolution qui soit proposée comme une alternative ou à l’insu du mourant et de son entourage, et qui manquerait l’attention qu’une société solidaire doit à toute détresse. 
Quoi qu’il en soit, aucune loi ne sera jamais assez juste pour faire de la mort donnée un moment de sérénité. Aider à mourir c’est tout simplement être là, auprès de celui qui meurt, solidaire.
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