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 "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet )

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MessageSujet: Re: "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet )   "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet ) Icon_minitime29.12.13 16:16

La dernière leçon de Noëlle Chatelet (Le Seuil, 2004)

Sous une forme romancée, Noëlle Châtelet raconte comment sa propre mère, a décidé de mettre elle-même fin à ses jours quand elle estimerait le moment venu. En toute franchise et avec pudeur, elle a mis ses enfants au courant de son projet et les a associés jusqu’au bout. La romancière relate ici toute la difficulté qu’elle a eu à accepter le choix de sa mère et à l’accompagner jusqu’au bout.
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MessageSujet: Re: "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet )   "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet ) Icon_minitime29.12.13 16:24

La mère de Lionel Jospin a choisi sa mort
 
Eric FAVEREAU 9 décembre 2002 à 02:03

Elle est décédée vendredi, à 92 ans.
 
Mireille Jospin, mère de l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, est décédée vendredi à son domicile de La Celle-Saint-Cloud (Yvelines) à l'âge de 92 ans, a annoncé sa famille dans un avis de décès paru samedi dans le carnet du jour du Figaro. «Mireille Jospin-Dandieu, sage-femme, veuve de Robert Jospin, membre du comité de parrainage de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), a décidé dans la sérénité de quitter la vie, à l'âge de 92 ans, le 6 décembre 2002», est-il ainsi écrit dans l'avis de décès.
 
Une mort à son image : c'est Mireille Jospin qui a manifestement fait le choix de mourir au moment où elle l'entendait. Etait-elle malade, souffrait-elle ? Ou bien simplement a-t-elle voulu arrêter là sa vie ? Il est rare, en tout cas, que, dans une annonce de décès, on évoque aussi explicitement le choix d'une mort voulue.
 
Ancienne sage-femme, Mireille Jospin était, il est vrai, connue pour sa forte personnalité. Elle était restée très active jusqu'il y a très récemment. En mars 2001, elle s'était encore présentée aux élections municipales à La Celle-Saint-Cloud sur la liste Ensemble à gauche, conduite par Jean-Louis Delcourt. Mais surtout, lors de la grande grève nationale des sages-femmes, en mars 2001, elle avait publiquement apporté son soutien à ses consoeurs. «Je trouve inadmissible que le plus beau métier du monde soit aussi mal rémunéré et mal reconnu», avait-elle déclaré en assurant «en avoir parlé» avec son fils qui, soulignait-elle, «est né à la maison et sait très bien ce que sont les sages-femmes». On l'a vue alors manifester, défendre le combat de ses jeunes collègues. Et se bat tre aussi pour la création de «maisons de naissance» : des lieux où les femmes pourraient accoucher dans un environnement certes médicalisé mais dans lequel les techniques médicales ne seraient plus omniprésentes. Elle en avait discuté à plusieurs reprises avec Bernard Kouchner, alors ministre de la Santé et en charge du dossier. On attend toujours la création de ces maisons.
 
Vendredi, Jacques Chirac a adressé par téléphone ses condoléances à son ancien rival. «Le Président a appelé hier en fin d'après-midi le Premier ministre pour lui présenter ses condoléances», a juste précisé l'Elysée.
FAVEREAU Eric
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MessageSujet: Re: "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet )   "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet ) Icon_minitime29.12.13 16:38

La mort apprivoisée - Noëlle Châtelet

Elle raconte la fin programmée de sa mère


Mireille Jospin, sa mère, a décidé un jour d’en finir avec la vie. Avec cette bouleversante cérémonie des adieux, l’écrivain signe le roman-vérité choc de la rentrée.


Avant le baisser de rideau, elle a sonné les trois coups. « Ce sera le 17 octobre», a annoncé Mireille Jospin à ses quatre enfants, Agnès, Lionel, Olivier, Noëlle, avant de se raviser dans un sursaut de tendresse : « ce sera le 5 décembre...» Ce fut effectivement le 5 décembre 2002. Elle l’avait choisi, tel était l’ordre des choses. Ses cheveux plaqués avec soin sur la nuque, sa chemise de nuit fétiche mauve à fleurs, une fois reprisée, cette sage-femme de légende est partie, à quatre-vingt-douze ans, comme on décide d’aller se coucher, sur la pointe des pieds. Parce que cette machine capricieuse qu’on appelle «corps» fonctionnait cahin-caha, comme sa R5 tout-terrain, et qu’il lui aurait fallu renoncer à sa liberté chérie. Impossible. Pour l’exigeante, la militante, qui, quelques années auparavant, battait encore le pavé parisien et manifestait avec ses collègues alors que son fils était Premier ministre, le laisser-aller e?tait contre nature. A quatre-vingt-six ans, lors d’un voyage au Mali, elle exigea que, en cas de malheur, on la jette aux crocodiles du Niger pour favoriser le cycle de la nature !

Maîtriser ses entrées et sorties était une question d’éthique pour cette protestante de confession et cette fantaisiste d’esprit. Alors, trois mois avant de s’éclipser, Mireille Jospin a distribué papiers et bijoux, classé les photos des dimanches en famille au bord de la Marne et surtout ri à gorge déployée avec sa benjamine, Noëlle Châtelet. «Ne pleure pas, n’aie pas peur.» Comme une mère prend son enfant dans son lit pour la calmer d’un cauchemar, lui mouille le front pour chasser la fièvre, elle a guidé sa grande fille de cinquante-sept ans pour qu’elle accepte l’inacceptable.

La maison d’été où elle ne viendra plus, près du saule où elles avaient coutume de partager la tomate du midi. Le téléphone qui ne sonnera plus les jours d’anniversaire.Pour la préparer à son départ imminent, la mère a offert à la fille les fameuses nattes de l’enfance soyeuses et doreés, l’ours marron un peu bancal. Ensemble, elles ont rédigé les faire-part du départ entre deux fous rires improbables. Et Mireille Jospin a encore une fois gagné. Menant à terme son travail de mère. Le dernier livre de Noëlle Châtelet est une déclaration de vie, d’amour, pleine de sensualité, plus qu’un adieu. «Oui, on peut apprivoiser la mort ! La douleur est extrême mais cela passe et, ensuite, il y a une grande douceur», écrit-elle. Douceur qui n’est jamais aussi sensible que lorsque l’écrivain décrit le visage chéri et admiré, présent en filigrane dans toutes ses œuvres. Tellement vivant.Au cœur de l’écriture-douceur, que Noëlle Châtelet déguste comme le riz au lait de l’enfance, les aiguilles des pendules s’arrêtent, les visages n’ont plus d’âge. Et une «dame en bleu», calée au chaud sous ses édredons, écrit l’après-midi, pendant qu’une curieuse «petite au tournesol» la mange des yeux. Ne formant plus qu’un seul et même corps.

Emmanuelle Dufaure

Article paru dans Gala du 8 septembre 2004
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MessageSujet: Re: "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet )   "La dernière leçon" ( Noëlle Châtelet ) Icon_minitime05.10.15 10:25

Fin de vie : pour « une aide médicale au suicide »


Noëlle Châtelet. Photo A. DI CROLLALANZA  
Noëlle Châtelet. Photo A. DI CROLLALANZA
 
Les députés examinent aujourd’hui en deuxième lecture la proposition de loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, l’écrivain Noëlle Châtelet dont la mère a mis fin à ses jours à 92 ans, appelle le législateur à aller plus loin, en autorisant une aide médicale à mourir.

La loi sur la fin de vie examinée en deuxième lecture aujourd’hui par les députés est-elle une avancée selon vous ?

C’est une petite avancée. Elle propose une sédation profonde et continue en phase terminale. Mais rien ne garantit que cette sédation sera sans souffrance pour le patient. Cette loi ne résout pas le problème de fond, celui de l’aide active à mourir. Elle est très timorée, et donne encore au médecin la toute puissance du geste. Il faut offrir la possibilité à ceux qui le souhaitent, comme cela a été le cas pour ma mère, de mourir au moment où ils estiment devoir partir.

Comment avez-vous accepté la décision de votre mère ?

Ma mère, depuis des années, nous avait dit qu’elle souhaiterait partir le jour où elle penserait le moment venu. Nous étions d’accord sur le principe. Quand est arrivé le jour de ses 92 ans, et qu’elle nous a annoncé la date, nous étions face à un gouffre immense.

Pour moi, malgré la préparation, le sentiment qui a dominé est celui de l’effroi. Puis, grâce à elle, je suis entrée dans une forme de compréhension et d’empathie. C’est elle qui m’a pris la main, m’a appris la dernière leçon, celle de la mort. Elle n’avait pas peur.

Pourquoi voulait-elle mourir ?

Elle avait 92 ans, avait eu un métier difficile, mis au monde quatre enfants. Elle était usée physiquement et était au bout du bout de l’extrême fatigue. Et elle était atteinte de multiples pathologies liées à l’extrême vieillesse. Le corps ne la suivait plus, et elle craignait que la tête ne fasse de même un jour ou l’autre. Comme une infirmière, elle tenait un carnet où elle disait ce qu’elle pouvait encore faire et ce qu’elle ne pouvait plus faire. Elle s’était donné une limite à ne pas dépasser, qu’elle appelait sa propre dignité. Elle ne voulait pas peser sur ses enfants et partir debout.

Pourquoi militez-vous pour le suicide assisté ?

Je ne considère pas que ma mère s’est suicidée. Elle a mis fin à ses jours. La différence est notable. Un suicide est quelque chose de violent, de traumatisant, pour celui qui s’en va et pour ses proches. Nous n’étions pas dans ce cas de figure. Je prône une aide médicale au suicide, douce, qui permette à ceux qui veulent partir d’être entourés des leurs, et d’obtenir l’appui médical pour y parvenir. Ma mère aurait pu rester encore deux ou trois ans. Mais elle a choisi ce moment car elle a dû accomplir elle-même ce geste, avec les médicaments qu’elle avait gardés depuis des années.Si une loi lui avait garanti que quelqu’un l’accompagnerait, elle aurait vécu plus longtemps. Donner le droit de mourir ne fait pas mourir. Au contraire. Les gens qui savent qu’ils pourront mourir dans de bonnes conditions resteront.
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