Propreté: le cas des pigeons
[07/07/2011]
Pour tenter de maîtriser leur population sans pour autant les maltraiter ou leur nuire, la Ville de Paris essaie d’agir sur deux principaux facteurs de prolifération : la nourriture et la nidification.
Une politique de prévention appliquée à Paris
La présence des pigeons à Paris a diminué au fil des ans mais leur nombre reste néanmoins élevé. Pour tenter de maîtriser leur population sans pour autant les maltraiter ou leur nuire, la Ville de Paris essaie d’agir sur deux principaux facteurs de prolifération : la nourriture et la nidification. Il faut savoir qu’en principe, les pigeons vivent seuls ou en couple et qu’ils ne se regroupent que là où ils disposent d’une réserve de nourriture importante ou de nombreuses possibilités de nidification pour se reproduire.
La ville a opté pour une politique de prévention. L'objectif n'est pas d'éradiquer les pigeons mais de limiter leur prolifération. Les propriétaires et gestionnaires d’immeubles sont incités à repérer les lieux de nichage, puis à les faire clôturer grâce à la pose de picots ou de filets. Les services techniques de la propreté de la Ville ne sont pas compétents pour intervenir sur les parties privatives des immeubles et les monuments souillés. Il appartient donc aux responsables de s'adresser à un professionnel spécialisé dans la désinfection, désinsectisation, dératisation.
Concernant les salissures causées par les fientes sur les trottoirs, les places..., les services techniques de la propreté font intervenir régulièrement des groupes haute pression à eau chaude afin de nettoyer les espaces de la voie publique particulièrement souillées.
Les pigeonniers contraceptifs
Des pigeonniers ont été installés dans plusieurs arrondissements parisiens. Ils ont pour but de maîtriser la population de pigeons en la fixant durablement grâce au nourrissage exclusivement réalisé à l'intérieur du pigeonnier et en régulant le nombre d'individus en préservant la 1ère couvée de chaque couple. Les pontes suivantes sont secouées fortement pour stopper leur développement, et laissées en place quelque temps pour éviter que les oiseaux ne repondent. Les pigeonniers permettent également de contrôler l'état sanitaire des oiseaux. Tout pigeon malade ou blessé est retiré immédiatement et confié pour être soigné à la Société de Protection des Oiseaux des Villes (SPOV) ou à l'Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Les pigeonniers contribuent à une meilleure propreté de la ville en concentrant les fientes sur les lieux de nourrissage. Graines et eau sont placées dans des réservoirs, à l'intérieur du pigeonnier. Les fientes se concentrant à l’endroit où se nourrissent et nichent les pigeons, elles peuvent ainsi être ramassées et éliminées. Les abords du pigeonnier sont également nettoyés. Les personnes souhaitant nourrir les pigeons peuvent participer en apportant de la nourriture au responsable du site.
Liste des pigeonniers
- Square Lazareff, rue Réaumur (2e)
- Jardin du Luxembourg (6e)
- Square Alban Satragne (10e)
- 145 rue de la Roquette (11e)
- Square Saint-Eloi, rue du Colonel-Rozanoff / passage Montgallet (12e)
- Square de Choisy, rue du Docteur Magnan (13e)
- Pigeonnier pilote, square Vercingétorix-Brune, boulevard Brune (14e)
- Parc André Citroën, 2 rue Cauchy (15e)
- Avenue Dode de la Brunerie, porte de Saint-Cloud (16e)
- Square des Batignolles, rue Cardinet (17e)
- Square Nadar, rue Azais (18e)
- Boulevard Serrurier (19e)
- Square de la Gare de Charonne (20e)
Les pigeons parisiens
Quelques dispositifs pour éloigner les pigeons
- Les picots : ils sont efficaces à condition qu'ils soient de bonne qualité (traitement anti-UV) et qu'ils soient correctement installés. Sont recommandés ceux dont l'ex-trémité est recourbée ou munie d'un embout limitant l'effet perforant (dangereux pour les pigeons et favorisant par ailleurs l'accumulation de feuilles)
- Les pyramides : on juxtapose sur les endroits à protéger des petites pyramides qui empêchent les pigeons de se poser et les effraient. Mais, ces matériaux vieillis-sent mal et se révèlent à la longue inefficaces.
- Les fils tendus : Le principe : c'est un fil métallique qui est fixé à 2 poteaux avec un ressort intermédiaire qui permet de maintenir ce fil bien tendu. Le but de ce fil est de déstabiliser le pigeon qui essaye de se poser sur la surface. Celle-ci n'étant pas stable le pigeon va repartir. L’avantage du procédé est sa discrétion. Cependant, ce système a une mauvaise résistance à la corrosion. De plus, les petits poteaux né-cessitent de percer des trous dans le support et rendent la pose longue et délicate. Tout comme pour les picots, les pigeons peuvent arriver à contourner les surfaces protégées par les fils tendus
- Les répulsifs électriques : ils sont valables et efficaces à condition qu'ils n'infligent pas de décharges mortelles ou assommantes (directive européenne 79/409 du 2 avril 1979). Des fils tendus en inox électrifiés sont posés sur les surfaces à proté-ger. Ils sont discrets et solides. C'est utilisé sur certains monuments de Paris.
- Des grilles de protection anti-pigeons peuvent être installées sur les lucarnes, dans les recoins propices aux nidifications, dans les greniers, les combles... à condition de pas porter atteinte à des espèces protégées ou menacées ainsi qu'à leur habitat .
- Les répulsifs visuels : ils ont un effet qui ne dure guère longtemps. En effet, en règle générale, les animaux finissent par s'accoutumer à toutes les techniques d'effarouchement si elles ne sont pas renforcées par des manifestations de danger réel
- L'électrorépulsion : Elle consiste à créer un champ électromagnétique perturbateur qui maintient les pigeons éloignés. Ce procédé semble séduisant puisqu'il est discret, apparemment efficace et non cruel. Il se compose de 3 éléments : des tiges regroupées sous forme de barrettes, des fils de jonction et un boîtier électronique. Le boîtier alimente les barrettes et les fils de jonction assurent la liaison entre ces dernières. Sa mise en tension génère un champ électromagnétique de 1,6 Teslas aux abords des tiges dont l'effet perturbateur fait fuir les pigeons.
On manque encore un peu de recul sur ce procédé mais les essais déjà effectués semblent très prometteurs. La ville de Paris en installe aujourd'hui sur certains de ses monuments.
Nourrir les pigeons sur la voie publique est interdit
Nourrir les pigeons n’est pas, comme beaucoup le pensent, une action généreuse. Cette pratique ne fait que favoriser la prolifération de ces volatiles qui, du fait de leur surnombre, finissent par vivre dans des conditions sanitaires déplorables. Nourrir les pigeons peut faire l’objet d’une amende de 450 € (article 120 du règlement sanitaire départemental).