Regarde où nous risquons d'aller tournant le dos à la cité de ta souffrance!
Ta Pâque est lente aux yeux de chair de tes bourreaux:
Explique-nous le livre ouvert à coups de lance.
Comment marcherions-nous vers toi, quand il est tard,
Si tu ne vas où vont nos routes?
Ne manque pas aux pèlerins, mais viens t'asseoir:
La nappe est mise pour le pain et pour la coupe.
Comment te saurons-nous vivant et l'un de nous,
Si tu ne prends ces simples choses?
Partage-nous ton corps brisé pour que le jour
Se lève au fond des coeurs troublés où tu reposes.
Ce jour que nous sentons lever, nous le voyons dans la clarté de ton visage:
Ne laisse pas le vent de nuit, ni les démons éteindre en nous le feu qui luit
Sur ton passage.
Remets entre nos mains tendues à te chercher l'Esprit reçu de ta patience:
Éclaire aussi l'envers du coeur où le péché
Revêt d'un masque de laideur Ta ressemblance.
Didier RIMAUD