L'organiste de la paroisse étant malade ce dimanche, M. le curé décide, juste avant la messe, de demander s'il n'y aurait pas parmi les assistants, une personne capable de tenir l'orgue.
Une paroissienne se propose immédiatement et vient s'installer au grand orgue – où elle multiplie, pendant toute la messe, les accords les plus dissonants.
L'assistance a du mal à ne pas se boucher les oreilles et le curé se promet de ne plus jamais (jamais!) faire ainsi appel au hasard.
Mais le plus délicat se produit lorsque la brave volontaire vient, après la messe, un grand sourire aux lèvres, demander au vénérable prêtre :
— Alors, Monsieur le curé, qu'en avez-vous pensé ?
Que répondre ? C'était horrible, c'est sûr, et l'on ne saurait mentir. Mais il ne faut pourtant pas décourager les bonnes volontés.
— Eh bien … eh bien…, répond le prêtre, eh bien … vous avez joué de manière très évangélique.
— De manière évangélique ? Que voulez-vous dire, M. le curé ?
— Votre main droite ignorait ce que faisait votre main gauche.