Scandale en Italie autour de la communion d'un enfant handicapé
le 12 avril 2012 à 16h18 , mis à jour le 12 avril 2012 à 19h53
L'église italienne est au coeur d'une polémique, après avoir refusé qu'un jeune attardé mental reçoive l'hostie consacrée pour sa première communion. Alors que plusieurs journaux italiens présentaient les faits comme un refus délibéré de l'eucharistie à un handicapé, l'épiscopat a défendu le curé incriminé.
L'accès des handicapés aux sacrements de l'Eglise est au coeur d'une polémique en Italie, après qu'un jeune garçon attardé mental n'eut pas été jugé prêt à recevoir la première communion, a rapporté jeudi la presse italienne. Alors que plusieurs journaux du pays ont présenté les faits survenus à Porto Garibaldi près de Ferrare (nord-est) comme un refus délibéré et scandaleux de l'eucharistie à un handicapé, l'épiscopat, par le biais du quotidien des évêques Avvenire, a défendu le curé incriminé : les faits auraient été mal rapportés et déformés.
Depuis plusieurs mois, les parents du jeune garçon de onze ans, atteint de graves troubles mentaux, avaient souhaité qu'il fasse sa première communion avec d'autres enfants de son âge. L'évêché avait prévu un parcours spécial pour le préparer. Mais début avril, lors d'une répétition de la communion prévue le Jeudi Saint, l'enfant avait brusquement refusé une hostie non consacrée, selon le quotidien Avvenire. Une suggestion avait été alors faite aux parents : le jour de la communion, le jeune garçon pourrait s'asseoir avec les autres enfants sur le banc des premiers communiants s'approcher du prêtre avec ses camarades, mais il était prévu qu'ensuite il reçoive seulement une bénédiction et pas l'hostie consacrée.
Une intention minimale
L'Eglise catholique se trouve devant un dilemme délicat. L'accueil des handicapés est une de ses priorités. Ils doivent être pleinement associés à la communauté, donc pouvoir recevoir les sacrements, ont expliqué des sources de l'Eglise. Mais par ailleurs, soucieux de ne pas dévaluer ceux-ci, l'Eglise est attentive à ce qu'ils soient un minimum compris ou désirés par ceux qui vont les recevoir. Le sérieux de la démarche de la famille du handicapé est aussi pris en compte. Il doit y avoir "une intention" minimale. Quand l'intention n'existe pas, l'accès à un sacrement peut être retardé, explique le quotidien italien.
L'enfant a été bien accueilli par la paroisse et pourra communier plus tard, quand il sera prêt, souligne le journal. D'ailleurs sa mère n'a pas porté plainte ni engagé d'avocat, comme la presse italienne l'avait affirmé dans un premier temps.