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| Confusion entre douleur et souffrance | |
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| Sujet: Confusion entre douleur et souffrance 25.06.12 16:03 | |
| Interview du Dr Danièle Lecomte
"La Croix", 6 mars 2000.
Responsable du service mobile de soins palliatifs à l’hôpital Broussais, et responsable de la future équipe de l’hôpital Européen Georges Pompidou.
"Certains spécialistes des soins palliatifs disent que l’on peut soulager la douleur dans tous les cas, d’autres non. Vous, qu’en dites-vous ?
Il y a peut-être une confusion entre douleur et souffrance. La douleur est effectivement le plus souvent maîtrisable. Mais on ne peut pas réduire le vécu douloureux de la personne en fin de vie à une composante physique accessible aux médicaments. La question est plus complexe. C’est celle de la souffrance, qui inclut des dimensions psychiques, émotionnelles, existentielles. La souffrance, on peut l’écouter, l’accompagner, mais on ne peut pas véritablement la traiter. Cela étant, il existe des psychotropes (NDLR : médicaments qui agissent sur le psychisme) qui ont le pouvoir de calmer l’angoisse. Leur inconvénient est qu’ils ont aussi pour effet d’anesthésier la conscience. Or, en soins palliatifs, nous accordons une place fondamentale à la relation.
Pourtant, vous recourez parfois à la sédation induite, c’est à dire au sommeil induit par les médicaments. Comment le justifiez-vous ?
La mise en route d’une sédation peut se concevoir en réponse à la demande d’un malade dont la souffrance psychique apparaît insurmontable et qui reste inaccessible à tout ce que nous lui proposons. Le but est d’abolir la conscience mais de manière momentanée, pour une durée dont on convient préalablement avec le malade, dans l’objectif de réévaluer sa demande quand il reviendra à lui. Cette notion de réévaluation est fondamentale en soins palliatifs. Si on l’oublie, on court le risque de s’engager dans une escalade des doses d’antalgiques qui vont précipiter l’issue fatale.
Toutefois, les médecins des soins palliatifs, prennent parfois le risque d’abréger la vie d’un patient en lui administrant un antalgique puissant, seul à même de calmer ses douleurs. Qu’est-ce qui, alors, différencie cette pratique de l’euthanasie ?
L’euthanasie fait le choix délibéré de produits et de doses supposés mortels. Ce que nous ne faisons jamais. La médecine palliative, c’est la médecine de l’impuissance : elle accepte l’inéluctable de la mort et tente simplement d’améliorer la qualité du temps qui reste à vivre. Notre but est de permettre à la personne de mourir à son heure, le moins inconfortablement possible. Nous sommes là en tant que témoins et accompagnateurs de cet événement, pas en tant qu’acteurs. A l’inverse, ce qui anime les partisans de l’euthanasie est la volonté de maîtriser la mort. Et la notion de dignité, fréquemment mise en avant, se réduit bien souvent à cet aspect de refus de la mort. La mort, dans cette façon de voir, n’est plus le dernier événement naturel de la vie mais l’échec de la médecine.
Mais en pratique, le geste palliatif, est-il toujours clairement distinct du geste euthanasique ? N’y a-t-il pas des cas où seule l’intention les sépare ?
En médecine palliative, nous réévaluons les traitements en permanence, nous augmentons si besoin progressivement les doses, il n’y a jamais de coupure brutale. Cela permet dans la plupart des cas, comme je le disais plus haut, de contrôler la douleur. En outre, toutes les décisions sont prises avec l’accord du malade et de son entourage. Nous ne coupons jamais la relation. L’euthanasie m’apparaît au contraire comme une rupture, un passage à l’acte devant la soudaine prise de conscience d’une impasse thérapeutique. Or, on n’en arrive pas là quand on suit correctement le patient depuis le début de l’aggravation de son état. Toutes les dérives euthanasiques sont le fait de professionnels qui, à un moment, ont perdu la maîtrise médicale de la situation.
Que répondez-vous aux personnes qui demandent elles-mêmes à ne plus vivre ?
Ce type de demande recouvre en fait, pour peu qu’on s’y arrête, une réalité qui pourrait s’exprimer comme suit : "Plutôt être mort que vivre ce que je suis en train de vivre.» Ce n’est pas tout à fait la même chose que souhaiter mourir."
Dernière édition par PAT le 19.12.12 21:16, édité 2 fois |
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| Sujet: CERTAINS PATIENTS NE VEULENT PAS QU'ON TRAITE LEUR SOUFFRANCE.. 25.06.12 16:11 | |
| Certains patients ne veulent pas qu'on traite leur souffrance" FR3, "Culture et dépendance : Face à la souffrance", 23 janvier 2004.
Le Dr Jean-Christophe Rufin est écrivain et président d'Action contre la faim.
"Je pense que le traitement de la souffrance ne doit pas être automatique. On ne doit pas abrutir les gens. Il y a des patients qui ne veulent pas qu'on traite leur souffrance. (…) Par exemple, il y a des femmes qui ne veulent pas accoucher sous péridurale. Il faut donner le choix. Il y a un certain nombre de gens pour qui la souffrance est quelque chose qui se maîtrise. Mais il faut effectivement avoir le choix. C'est à dire qu'il faut que, quand quelqu'un dit "je ne supporte pas", on puisse avoir un traitement. Mais que ce ne soit pas une obligation, sinon, c'est l'abrutissement généralisé." |
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| Sujet: Re: Confusion entre douleur et souffrance 25.06.12 16:13 | |
| L'abrutissement généraliisé..ou le rapport de force..hypocrite...
D'ailleurs..tout dépend comment le patient conçoit sa fin de vie et sa mort...
Dans certains cas,c'est possible qu'il y ait des douleurs sans la moindre souffrance si on fout la paix au patient. |
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| Sujet: Re: Confusion entre douleur et souffrance 10.09.13 16:15 | |
| L'idée de la mort peut faire vivre.Il faudrait trouver des molécules qui suppriment la douleur physique sans supprimer la conscience(oui,je sais,je rêve..). Les femmes refusant d'accoucher sous péridurale veulent vivre "pleinement","naturellement"leur accouchement.C'est leur liberté,et c'est leur droit. Savoir qu'on est en train de mourir à l'instant où on meurt.Vivre sa mort à fond la caisse sans souffrir physiquement. Pendant toute une vie,on a eu l'idée (et le vécu avec les deuils) de la mort.C'est vraiment absurde de ne pas pouvoir se savoir en train de mourir à ll'heure de notre mort. |
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| Sujet: Re: Confusion entre douleur et souffrance 11.09.13 15:22 | |
| Si l'idée de la mort fait vivre,dans ce cas,il ne faut surtout pas rater sa mort.Ce serait vraiment trop con.Et le corps médical fait tout pour que notre mort soit ratée,en nous euthanasiant derrière notre dos,ou en nous endormant palliativement(en France actuellement). |
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| Sujet: Re: Confusion entre douleur et souffrance 30.03.14 12:07 | |
| Là il y a un gros problème avec d'autres petits problèmes,je suppose Avec la loi Léonetti,en fin de vie,on abandonne le curatif pour transférer quasi obligatoirement le patient dans le palliatif. Dans le palliatif,ils font n'importe quoi (selon moi ).Ils sédatent "tout en accordant une place fondamentale à la relation". Hihihi ( humour bien noir ! ) c'est ce qu'ils font aussi dans les hôpitaux psychiatriques,non ? pour les patients au cours de leur vie( en fin de vie, je ne sais pas ) En fin de vie,il peut y avoir des douleurs rebelles comme il peut y avoir des douleurs légères En fin de vie,il peut y avoir une souffrance insurmontable comme il peut y avoir une absence de souffrance. Peut-on traiter une souffrance insurmontable si on gave le patient en fin de vie de psychotropes alors qu'il ne ressent que des douleurs légères? Une vie quasi inconsciente est-elle une vie relationnelle ? on en doute... Il faut que je revienne dans ce sujet |
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| Sujet: Re: Confusion entre douleur et souffrance 03.04.14 11:32 | |
| Il s'agit de "MA" mort Il s'agit de la mort de chacun qui appartient à chacun A la naissance,on ne choisit pas On ne choisit pas de vivre,on ne choisit pas ses parents,on ne choisit pas son sexe,on ne choisit pas son nom et son prénom,on ne choisit rien L'éducation nous apprend à choisir. Vivre,c'est inévitablement faire des choix. Si je suis capable de penser à ma mort, je devrais pouvoir vivre ma mort en choisissant mon mourir |
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| Sujet: Re: Confusion entre douleur et souffrance 03.04.14 11:36 | |
| Les soins palliatifs en fin de vie peuvent être à l'heure actuelle une très grande souffrance...
çà me fait extrêmement souffrir de savoir que mon corps en fin de vie peut etre manipulé par des intégristes et des fondamentalistes
Si mon esprit n'a pas été manipulé par eux au cours de ma vie, je ne vois pas pourquoi mon corps le serait à la fin de ma vie. |
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| Sujet: Re: Confusion entre douleur et souffrance 16.05.14 23:14 | |
| J'ai actuellement des crampes.Je souffre physiquement.J'ai déjà eu plusieurs genres de crampes.Des crampes neuro-musculaires et des crampes digestives.Pas les deux à la fois.Les unes n'ont aucune comparaison avec les autres au niveau de l'intensité de la douleur.Je ne hurle pas.Je ne gémis même pas.La crampe que j'ai se situe dans mon corps,mais elle prend toute la place dans mon cerveau.Elle est double parce que j'ai deux jambes.C'est une crampe qui n'entraîne pas un tremblement. Je pourrai me gaver de médocs,la crampe disparaitra momentanément,mon esprit aussi,mais ce n'est pas une vie.Cette crampe me rappelle que j'ai un corps,que je suis mon corps.Faut-il souffrir pour vivre? |
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| Sujet: Re: Confusion entre douleur et souffrance 26.05.14 15:20 | |
| Il existe des souffrances spirituelles,des souffrances psychologiques et des douleurs physiques Le problème n'est pas la souffrance en elle-même(le bonheur existe en tant que contraire du malheur).Si on n'a pas eu mal, on ne peut pas savoir ce que signifie ne pas avoir mal.Sans être masochiste,il faut souffrir pour être heureux ! Le problème,c'est l'intensité du dosage de la souffrance vécue.Ce qui est subjectif,relatif aux souffrances éventuelles antérieures.On s'endurçit à la longue ou au contraire on se fragilise de plus en plus.Il y a donc une interaction entre souffrance spirituelle,souffrance psychologique et souffrance physique.Cette interaction peut se dérouler positivement comme elle peut se dérouler négativement selon l'anamnèse du sujet et sa personnalité. |
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