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 Point de vue en noir et blanc

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MessageSujet: Point de vue en noir et blanc   Point de vue en noir et blanc Icon_minitime15.12.12 15:59

Fin de vie et euthanasie: points de vue en noir et blanc



PARIS - Médecins, philosophes, sociologues: les points de vues, contrastés, se sont multipliés ces derniers jours sur l'opportunité ou non de légaliser l'euthanasie en France avant la publication, mardi, du rapport sur la fin de vie demandé par François Hollande. Florilège:

L'EUTHANASIE STIMULE LE DESIR DE VIVRE

Maurice Tubiana, 93 ans, cancérologue, ex-directeur du centre anti-cancer IGR, dans une tribune publiée par Le Monde:

Le recours à l'irréversible (l'euthanasie, ndlr) doit être limité aux cas incurables et impossibles à améliorer. Il faut donc prévoir un entretien avec un ou deux conseillers compétents et indépendants, sans l'immixtion de personnes ayant intérêt à la disparition, ou au contraire à l'existence, du candidat à l'euthanasie. Un entretien préalable à l'autorisation du recours à l'euthanasie devrait permettre d'éviter des dérives. Avec ces précautions, l'euthanasie stimule le désir de vivre en donnant l'assurance que si l'existence devient une torture physique ou mentale, il pourra y être mis fin.

UN MEDECIN QUI DONNE LA MORT N'EST PAS UN MEDECIN

Denys Pellerin, président honoraire de l'Académie de médecine, ancien chirurgien pédiatre, dans une interview à La Croix:

La position de l'Académie est claire : elle est formellement opposée à toute évolution de la loi qui viserait à dépénaliser un tel geste. Nous considérons en effet qu'un médecin qui donne la mort n'est pas un médecin. Son rôle est de soigner et d'accompagner.

Les conséquences d'une telle dépénalisation seraient très graves : tout d'abord, cela engendrerait une perte de confiance du patient dans le personnel soignant ; ensuite, l'assistance médicalisée pour mourir ouvrirait une dangereuse brèche, menaçant en premier lieu les personnes les plus vulnérables.

LES SOINS PALLIATIFS SONT INSUFFISANTS

Claire Brisset, médiatrice de la Ville de Paris, et Xavier Emmanuelli, président du Samu social international, dans une tribune au Monde:

Aujourd'hui, les soins palliatifs, indispensables à l'accompagnement des mourants, demeurent, quels que soient l'âge ou la pathologie des malades, insuffisants. A Paris, par exemple, les trois réseaux de soins palliatifs à domicile fonctionnent aux limites de leurs capacités et ne répondent qu'au tiers de la demande (...)

Faute de soins palliatifs, faute d'une présence attentive à l'écoute de celui qui meurt et de sa famille, nous savons ce qui se passe : un recours aux urgences hospitalières, décidé dans la précipitation par les proches en proie à l'affolement et à la culpabilité.

Lequel d'entre nous souhaite finir sa vie ou assister à la fin de l'un des siens dans le service d'urgence surchargé d'un hôpital où rien n'est prévu pour assister les mourants?

LE BESOIN CLINIQUE D'UNE AIDE ACTIVE A MOURIR

Philippe Bataille, sociologue, auteur du livre sur l'euthanasie A la vie, à la mort (éd. Autrement), dans une tribune publiée par Libération:

La prise en charge de la douleur et le développement des soins palliatifs représentent un progrès appréciable. Mais cette réponse n'élude pas le besoin clinique d'une aide active à mourir aujourd'hui inexistante et même poursuivie par la loi. La mission Sicard dépassera-t-elle le cap de l'interdit de tuer que la médecine s'est imposée depuis la loi Leonetti?

PERMETTRE A CHAQUE PATIENT DE MOURIR LE MIEUX POSSIBLE

Marta Spranzi, philosophe et spécialiste d'éthique médicale dans une tribune au Monde:

La loi devrait aider les soignants à définir, de façon collégiale, les différents gestes de fin de vie susceptibles de permettre à chaque patient de mourir le mieux possible étant donné le contexte médical, psychologique et social et qui lui est propre.


(©AFP / 15 décembre 2012 08h42)
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MessageSujet: Re: Point de vue en noir et blanc   Point de vue en noir et blanc Icon_minitime17.12.12 10:04

Pour ou contre la légalisation de l'euthanasie ?


Mis à jour le 17/12/2012 | 08:19 , publié le 17/12/2012 | 08:12

(STEFAN WERMUTH /REUTERS


Le débat fait rage depuis des années. Faut-il autoriser, sous forme de légalisation ou de dépénalisation, l'euthanasie ? Le rapport de la mission Sicard sur la fin de vie, qui doit être remis à François Hollande mardi 18 décembre, risque de relancer la polémique. Si le monde médical est en majorité opposé à l'autorisation de l'euthanasie, des voix s'élèvent contre ce qu'elles estiment être une privation de liberté. Francetv info a questionné séparément Bernard-Marie Dupont, médecin, et Nicole Boucheton, responsable associative, qui militent dans des voies différentes.

CONTRE L'EUTHANASIE

Bernard-Marie Dupont, généticien et diplômé de philosophie, a publié en 2011 l'essai D'un prétendu droit de mourir par humanité.


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Bernard-Marie Dupont, généticien et fondateur de la société Medethic, est l'auteur d'un essai anti-euthanasie, "D'un prétendu droit de mourir par humanité", en 2011.
(ARIANE NICOLAS / FRANCETV INFO)


Pourquoi êtes-vous opposé à la légalisation de l'euthanasie ?

Je pense que l'on ne peut pas répondre à une question philosophique de façon technique, sous le couvert de la loi. Il existe un interdit absolu dans notre société, motivé par un principe moral : l'interdit de tuer. Si l'on brise légalement cet interdit, on déstabilise l'essence même de notre droit positif. Il ne doit pas y avoir de permis de tuer. Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi, au nom de quoi l'on devrait exiger du personnel médical qu'il donne la mort. C'est contraire à sa culture, à sa philosophie. Les médecins prêtent serment de ne jamais provoquer la mort délibérément. Cette règle ne doit pas souffrir d'exception.

Que faire des "cas limites", comme Chantal Sébire, atteinte d'une tumeur incurable au visage, ou Vincent Humbert, jeune homme tétraplégique, qui demandaient tous deux le droit de mourir ?

Effectivement, on trouve toujours des contre-exemples. Mais la question centrale est la suivante : peut-on faire une règle pour réglementer une exception ? Le droit doit répondre à l'intérêt général avant tout. Au nom d'un principe moral et d'une cohérence juridique, je défends l'idée que dans certains cas, collégialement, la décision d'euthanasier soit prise par une équipe, bien évidemment à la demande du patient et de l'entourage. Mais il faut être clair : la personne responsable de l'euthanasie devra en répondre devant la justice.

La Belgique autorise l'euthanasie depuis 2002. La procédure y est très contrôlée…

Des dérives sont inévitables, a fortiori dans nos sociétés où le quatrième âge s'étend de plus en plus. Le fait d'être médecin n'est pas forcément un gage d'humanité. En Belgique, à présent, certains demandent la possibilité d'euthanasier les mineurs dès l'âge de 12 ans. Aux Pays-Bas, l'euthanasie est autorisée pour les personnes démentes, au nom de la dignité humaine. Qui de droit peut décider qu'une personne est moins digne qu'une autre ? C'est dur à dire, mais il faut parfois accepter que l'on ne puisse pas tout maîtriser, il faut savoir être humble. Parfois, en médecine, il n'y a pas de solution.

Vous préconisez donc un statu quo ?

Pas forcément. Il faut commencer par réécrire la loi de 2005, qui reste trop floue, tout en conservant ses principes fondateurs. Ensuite, je pense qu'il y a des changements plus urgents à apporter pour les patients en fin de vie : l'égalité face aux soins, la lutte contre les déremboursements, la maîtrise des effets secondaires de la morphine (comme la constipation) et plus généralement l'extension de l'esprit palliatif au secteur curatif, car c'est au fond le seul domaine où l'on est autant à l'écoute du patient ! L'euthanasie est en réalité un faux problème : c'est la souffrance des patients qu'il faut combattre.



POUR L'EUTHANASIE

Nicole Boucheton est vice-présidente de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).


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Nicole Boucheton, vice-présidente de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, pro-euthanasie.
(NICOLE BOUCHETON)


Vous militez pour la légalisation de l'euthanasie en France. Pourquoi, selon vous, la loi Leonetti de 2005, qui prévoit l'interdiction de l'acharnement thérapeutique, n'est-elle pas suffisante ?

Cette loi représente une avancée indéniable. Elle a replacé le patient et ses droits au centre de la question de la fin de vie, en permettant aux malades incurables de ne pas être soignés avec acharnement. Mais c'est une loi qui ne résout pas tous les problèmes. On sait d'abord que plusieurs milliers d'euthanasies ont lieu chaque année, en France. Légiférer permettrait de mettre fin à cette hypocrisie. Et puis c'est une question de principe. Nous pensons, à l'ADMD, que le patient doit avoir le droit de décider des conditions de sa mort. Le "laisser mourir" instauré par la loi Leonetti condamne certains patients en fin de vie à mettre plusieurs semaines pour mourir. L'euthanasie, ce n'est pas donner la mort, c'est apporter un dernier soin à quelqu'un qui n'a plus d'alternative.

Les soins palliatifs ne sont-ils pas la solution à ce problème ?

Nous n'opposons pas les deux, euthanasie et soins palliatifs doivent être complémentaires. Il faut développer ce type de soins en France, afin de soulager au maximum la souffrance des patients. Mais parfois, les soins palliatifs ne suffisent pas à traiter la douleur physique. Quant aux souffrances psychologiques causées par une maladie incurable, nous considérons qu'elles sont à prendre en compte avec autant d'importance. D'où l'idée que l'euthanasie pourrait s'appliquer à des personnes qui craignent de devenir paralysées ou, par exemple, à des malades d'Alzheimer qui savent qu'un jour, ils ne reconnaîtront plus leurs enfants.

Selon l'Insee, 1,8% des décès recensés répondraient à une demande explicite d'euthanasie. Comment justifier une loi qui s'appliquerait à une minorité ?

Une telle loi permettrait de tranquilliser énormément de gens. Savoir que l'euthanasie est une alternative possible, c'est penser, le jour venu, qu'on ne nous laissera pas tomber. C'est donc une loi humaniste qui s'applique potentiellement à tous et qui répond aux principes de la République : liberté, égalité, fraternité.

Si une loi est adoptée, comment être sûr qu'il n'y aura pas de dérives ?
Nous prenons exemple sur le modèle belge, qui semble bien fonctionner. D'abord, la demande doit être réitérée. Si un malade incurable indique qu'il souhaite mourir, à un moment, ça ne se fera pas dans les cinq minutes. Il doit également être épaulé par une personne de confiance, qui doit veiller à ce que sa volonté soit respectée. Par ailleurs, pour que sa demande soit validée, au moins deux médecins doivent être consultés. Le dispositif doit enfin être réversible jusqu'au dernier instant et une commission de contrôle doit pouvoir être saisie en cas de doute. En Belgique, ces garanties semblent tout à fait suffisantes.



Propos recueillis par Ariane Nicolas

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MessageSujet: Re: Point de vue en noir et blanc   Point de vue en noir et blanc Icon_minitime24.02.13 12:01


L'euthanasie démaquillée


Source=réseau canadien "Vivre dans la Dignité"

Au delà des concepts, faisons face à la réalité

1. Pourquoi ce terme fallacieux "d'aide médicale à mourir" pour déguiser une injection létale en un soin approprié ? (Se questionne le Dr Patrick Vinay)
Réponse : L'euthanasie n'est pas un soin mais plutôt un arrêt brutal de soins. Une mort provoquée volontairement.

2. Y-a-t-il vraiment un consensus entourant les questions de fin de vie ?
Réponse :
Non. Les questions sur l'euthanasie et le suicide assisté présentées
sous la nouvelle appellation "d'aide médicale à mourir" sèment la
confusion tant chez les soignants que dans la population québécoise. Il n'y a pas une compréhension homogène de la problématique donc
pas de consensus.

3. Mourir par euthanasie est-il un droit ?
Réponse : Mourir n'est pas un droit mais une réalité, recevoir des soins est un droit.

4. Y-a-t-il vraiment des personnes indignes en fin de vie ?
Réponse : Seul est indigne le regard dévalorisant qu'une personne peut porter sur l'autre ou sur elle même. Vaincre le regard déshumanisant des autres, c'est tout un défi !

5. Comment ça se passe après 10 ans de dépénalisation de l'euthanasie en Belgique ?
Réponse : « Notre expérience de 10 ans d'euthanasie en Belgique montre que les "balises" sont impossibles à contrôler
et qu'elles tombent les unes après les autres, » affirme le professeur
Etienne Montero, Doyen de la faculté de droit de l'Université de Namur.
Le respect
de ces conditions est impossible à contrôler.

Tout le monde devrait en parler.
LA QUESTION QUI TUE ?
Qui
aura la responsabilité et le fardeau de démontrer que provoquer
intentionnellement la mort d'un patient n'est pas un homicide ?
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MessageSujet: Re: Point de vue en noir et blanc   Point de vue en noir et blanc Icon_minitime24.02.13 12:15

Garantir le droit à mourir dans la dignité

LE MONDE
| 13.12.2012 à 16h24
• Mis à jour le
14.12.2012 à 11h09

Par Maurice Tubiana, professeur de cancérologie, directeur honoraire de l'Institut Gustave-Roussy



Pendant toute ma carrière professionnelle, j'ai soigné des patients atteints du cancer à Villejuif (Val-de-Marne), j'ai pendant un demi-siècle vécu au milieu d'eux.


De plus, j'ai 93 ans. Pour moi, la fin de vie
n'est plus une perspective lointaine et j'assiste chaque jour à la
dégradation de ce corps qui fut source de tant de joies et dont la
déchéance m'humilie.

Le drame de la vieillesse est qu'elle vous exclut de la société. Un médecin, par exemple, n'est plus capable de soigner, un scientifique de créer des concepts originaux ou un écrivain d'écrire.

NE PLUS SOUFFRIR

Par charité, il faut les empêcher d'altérer l'image qu'ils donnent
d'eux-mêmes car ils ne sont plus que la caricature de ce qu'ils ont été.
Le seul objectif de la vie est devenu de survivre et on se demande à quoi bon ?

La religion peut-elle influencer ce désir d'en finir ? J'ai eu la responsabilité de soigner
de hauts dignitaires des différents cultes pratiqués en France. Devant
la maladie et la souffrance, ils réagissent comme les autres hommes et
veulent d'abord être soulagés, ne plus souffrir.

L'idée que la maladie est une punition divine qu'il faut accepter et subir pour obtenir une rédemption n'est plus exprimée. Dieu a cessé d'apparaître comme un procureur qui punit pour des fautes. La foi peut soulager.

En revanche, elle ne protège pas contre la maladie et ne peut hâter
la guérison. Dieu est un Dieu d'amour, mais il n'intervient pas dans le
domaine de la santé.

L'entourage peut consoler, aider à traverser une phase difficile et encourager en donnant le sentiment qu'on est encore utile, qu'on n'est pas seulement un corps en lente décomposition, mais qu'on peut servir les autres, les réconforter, voire leur donner un exemple bénéfique de sagesse, ou de courage.

Mais ceux qui sont les plus proches sont aussi des victimes et,
inconsciemment parfois, ils laissent un sentiment de lassitude
transparaître. Ils vivent dans l'inquiétude et leur temps est consommé
par le vieillard .

TIRER SA RÉVÉRENCE SI LA SITUATION DEVIENT INSUPPORTABLE

Quant à ce dernier, il se sent devenu une source de gêne et
d'inconfort. Dans l'évaluation qu'il fait constamment, consciemment ou
inconsciemment, entre les bénéfices et les charges, il sait que le bilan
deviendra de plus en plus désavantageux, d'où la haine de son corps qui
est à l'origine de cette évolution. Son moral devient fonction de son
état physique.

Il vit ainsi dans l'instant présent, tentant de fuir la réalité, tout en sachant que celle-ci le rattrapera.

Pour profiter sans arrière-pensée du moment présent, il faut qu'il sache qu'il pourra tirer sa révérence si la situation devient insupportable.

La seule façon d'éviter chez le vieillard le développement d'un sentiment de culpabilité et d'angoisse est de rendre
possible l'euthanasie, grâce à laquelle il reste maître de son destin.
Certes, il ne faut pas méconnaître les risques de cette mesure si elle
est mise en oeuvre sans les précautions nécessaires.

Il ne faut pas qu'un découragement à la suite, par exemple, de
douleurs qu'il serait possible de maîtriser, entraîne le désir de
disparaître, alors qu'il reste possible de les contrôler grâce aux
progrès de la médecine.

Le recours à l'irréversible doit être limité aux cas incurables et
impossibles à améliorer. Il faut donc prévoir un entretien avec un ou
deux conseillers compétents et indépendants, sans l'immixtion de
personnes ayant intérêt à la disparition, ou au contraire à l'existence,
du candidat à l'euthanasie.

AUTORISATION DU RECOURS À L'EUTHANASIE

Un entretien préalable à l'autorisation du recours à l'euthanasie devrait permettre d'éviter des dérives. Avec ces précautions, l'euthanasie stimule le désir de vivre en donnant l'assurance que si l'existence devient une torture physique ou mentale, il pourra y être mis fin.

Il faut, en parallèle au droit de vivre, introduire le droit de mourir dignement. Cette assurance de pouvoir, le moment venu, terminer dignement sa vie permettrait au vieillard d'échapper à la crainte d'une déchéance finale.

Si vivre entraîne des tortures que plus rien ne justifie il pourra y mettre
un terme, le vieillard échappera ainsi à cette angoisse qui rend la
phase ultime d'une existence si inconfortable pour soi et pour son
entourage.

Ce serait un immense progrès, mais il faut éviter les dérives, par exemple celles causées par un échec et par le découragement.

UN MOYEN D'Y METTRE FIN

Les médecins et les législateurs ne doivent pas intervenir à ce niveau. Ils peuvent simplement offrir à ceux qui considèrent, pour des raisons valables, que leur vie est devenue une torture physique, ou mentale, un moyen d'y mettre fin, sans remettre
en cause les lois et les usages sur lesquels la société est fondée, et
la responsabilité de chacun vis-à-vis de son entourage et de la
communauté.

Elle aide au contraire à supprimer des efforts inutiles et à réduire la charge que le vieillard fait peser sur son entourage.

Le rôle de l'entourage est crucial, mais varie selon les cas, non pas
tant en fonction des moyens financiers que du temps que l'entourage
peut consacrer au vieillard, et de la force et de la profondeur des liens affectifs entre le vieillard et son entourage. Le vieillard doit limiter ses exigences pour ne pas trop perturber la vie familiale.

La famille doit comprendre que les actes sont importants, mais que l'atmosphère de compréhension, de compassion, est plus importante encore. Il faut avoir, de part et d'autre, beaucoup de diplomatie et d'indulgence ainsi qu'une farouche volonté d'éviter ou de limiter les conflits.

Un médiateur, un "sage", est donc utile pour éviter les malentendus.
Ce peut être le médecin ou un ami intime de la famille, considéré comme
"un sage".

Un point périodique où chacun puisse s'exprimer
permet d'éviter les rancoeurs et les non-dits. Patience et indulgence
réciproques peuvent résoudre bien des conflits mais ne peuvent pas les
éviter.

Dans ce cas, le placement dans une maison de retraite constitue un recours qu'il faut savoir
utiliser à bon escient. L'euthanasie ne doit être envisagée que si
toutes les autres voies ont été explorées et que les souffrances sont
liées à l'état du vieillard, qu'aucune action de l'entourage ni la mise
en oeuvre de soins palliatifs ne peuvent améliorer.

Maurice Tubiana, professeur de cancérologie, directeur honoraire de l'Institut Gustave-Roussy
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