Le diable et le téléphone

Trois individus dont un américain, un britannique et un africain meurent dans un accident et se retrouvent tous en Enfer.

Quelques temps après, l'américain désireux de savoir si enfin Ben Laden a été attrapé, sollicite la possibilité de passer un coup de fil vers l'Amérique.

Lucifer, le patron des lieux accepte et aussitôt l'américain passe le coup de fil. Le coup de fil terminé, il lui facture les 3 minutes à 3 millions de dollars. L’américain sort son carnet de chèques et s'acquitte de sa dette sans souci.

Le britannique, à son tour sollicite la même faveur, afin de s'enquérir de la santé de la Reine Elisabeth. Lucifer se fait magnanime et accepte la demande. Il lui facture la conversation à 3 millions de livres sterling pour les 3 minutes passées au téléphone que notre cher ami britannique s'empresse de payer....

Ce fut, enfin le tour du pauvre africain. Ce dernier hésitant du fait de la faiblesse de ses moyens, se décide quand même à demander l'autorisation d'appeler en Afrique pour avoir des nouvelles de son continent. Satan accède tout de même a la demande et là commence une longue conversation téléphonique au cours de laquelle notre cher ami apprend qu'après la guerre civile en Côte d'Ivoire, une transition interminable se poursuit; au Congo les rebelles continuent de semer la terreur dans le Nord Kivu et ceux du Tchad et du Soudan se sont armés de plus belle; que le sida continue de progresser sur l'ensemble du continent, que les Togolais aiguisent leurs armes pour la confrontation dans les futures élections, que la famine et les criquets sévissent au Burkina et au Mali, que la grippe porcine est arrivée au Bénin, que Madagascar a perdu sa stabilité politique, que les gens s'entre-déchirent au Gabon pour la succession de Bongo, que le Président nigérien devenu fou a la suite de l'annonce de la découverte du gaz et du pétrole dans son pays est entrain de changer la constitution pour se maintenir au pouvoir, que les guinéens ont encore du pain sur la planche pour trouver le président qu’il faut. Etc. ... etc.

La conversation s'achève enfin au bout de dix heures.... l'africain osant à peine regarder le diable, lui demande en bégayant le prix de la communication. Le diable tout serein lui répond: "oh, pour les dix heures ça fait tout juste 150 FCFA." Surpris, l'africain lui demande : "Mais co.....co... .....comment ça ?"

Le diable lui répond: "Eh bien mon cher ami, de l'Enfer à l'Enfer, c'est un appel local...!"