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 Pourquoi les Français sont pour l'euthanasie?

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Pourquoi les Français sont pour l'euthanasie
 

Le débat sur la fin de vie reflète les évolutions de la société depuis les années 1970
 
 
Les Français se disent favorables à une légalisation de l'euthanasie. Comment l'expliquer ? Entre droit à disposer de sa vie, peur des souffrances inutiles et protection des plus vulnérables, le débat sur la fin de vie reflète les évolutions de la société depuis les années 1970.
 
 
Créé le 30/05/2013
Modifié le 30/05/2013 à 12:00
Publié par :Laurence Desjoyaux
Édité par :Gilles Donada
 
 
 
Classé 3e au box-office français la semaine suivant sa sortie, le 19 septembre, Quelques heures de printemps n'a rien du film à sensation. Il raconte les relations complexes entre un fils et sa mère malade, engagée dans une procédure de suicide assisté avec l'aide d'une association suisse.
 
L'écho médiatique de ce long-métrage témoigne de la persistance du débat sur la fin de vie en France. Après la loi Leonetti, adoptée par l'Assemblée nationale à l'unanimité fin 2004, François Hollande a relancé le sujet pendant la campagne présidentielle.
 
La proposition 21 de son programme suggérait de permettre, dans certains cas, "une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". Cette promesse assez vague a abouti à la création d'une mission de réflexion menée par le Pr Didier Sicard.  
 
Les dates clés du débat
 
"Le débat sur la fin de vie remonte aux années 1970, quand les progrès de la médecine ont débouché sur une médicalisation extrême, analyse Emmanuel Hirsch, directeur de l'Espace éthique de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). En réanimation, notamment, on est arrivé dans des zones d''indistinction': des personnes ne se trouvaient ni côté mort ni côté vie."
 
La critique de l'acharnement thérapeutique monte en puissance. D'autant que les Français meurent plus vieux, l'espérance de vie étant passée de 72 ans, en 1975, à 81 ans, en 2010, relève la Banque mondiale. Ils décèdent aussi de plus en plus hors de chez eux : en 2010, 60 % finissent leurs jours à l'hôpital, indique l'Insee.
 
Dès le début des années 1980, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) s'empare de ce sujet sensible pour demander la fin de l'acharnement thérapeutique et ce qu'elle considère comme sa suite logique : l'euthanasie, autrement dit, la possibilité de provoquer, sous le contrôle d'un médecin, le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable.
 
La mort "habituelle" occultée
 
Par ailleurs, la vision de la mort a profondément évolué en France. "On médiatise les morts collectives, les décès catastrophes, en occultant la mort habituelle liée au vieillissement", explique Marie-Frédérique Bacqué, psychologue.
 
Pour elle, ce déni est aussi lié à la baisse de la pratique religieuse qui, en tant que rite collectif, permet d'échanger au moment d'un décès.
 
Selon notre sondage, 47 % des personnes n'accordent aucune place à la religion quand elles pensent à leur fin de vie, et un tiers avoue ne pas y avoir encore réfléchi. Seuls les catholiques pratiquants souhaitent majoritairement être accompagnés spirituellement.
 
"Ce vide spirituel et collectif ne permet plus à la mort d'avoir sa place dans notre culture, analyse la psychologue. Mais pourtant, elle est bien là, alors chacun la refoule dans un coin."
 
La dignité, une notion ambiguë  
 
Dans une société soucieuse des droits individuels, ce déni de mort et cette inquiétude sur la façon de mourir se traduisent par la volonté de maîtriser sa vie jusqu'au bout. "On déplace la question philosophique et religieuse de la mort sur celle de la façon de mourir, note Jacques Ricot, philosophe et auteur de l'ouvrage Philosophie et fin de vie.
 
Bien mourir sous-entend désormais une mort choisie et rapide."Il souligne aussi l'ambiguïté de la notion de dignité, au cœœur du débat actuel sur la fin de vie. Les partisans de l'euthanasie avancent un argument apparu dans le débat il y a une trentaine d'années : la dignité est une question d'évaluation individuelle. Pour eux, "mourir dans la dignité", c'est choisir de partir avant de se considérer soi-même comme indigne.
 
"Ne plus être digne, analyse Jacques Ricot, revient, selon eux, à ne plus être conforme à la norme courante. Dans une société qui valorise l'utilité et la pleine possession de ses fonctions, quelle boîte de Pandore on ouvre là !" À l'inverse, les opposants à l'euthanasie rappellent un point de vue immuable : l'homme est digne car il est homme, quel que soit son état. Une vision partagée par l'Église.
 
"Jamais cette dignité ne disparaît !", insiste Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes et spécialiste des questions d'éthique.
 
Bouleversement des repères, influence du lobby pro-euthanasie et perte de visibilité de la mort, les Français semblent avoir choisi : 86 % des personnes interrogées se disent plutôt ou très favorables à la dépénalisation de l'euthanasie.
 
La loi existante est mal connue et mal appliquée  
 
Les catholiques pratiquants aussi se déclarent, en majorité, pour une légalisation (59 %). La cause est-elle entendue pour autant ? Pas sûr.
 
"On sent, dans cette adhésion, une forme de prudence, explique Jérôme Fourquet, directeur du département Opinions à l'Ifop, puisque 51 % du total des sondés ne sont pas catégoriques. Ils se disent 'plutôt favorables' à la légalisation de l'euthanasie
 
"Même les raisons évoquées par les partisans de l'euthanasie sont multiples et ne sont pas toujours des arguments de principe : 36 % des sondés mettent en avant le droit de disposer de sa vie, mais 40 % estiment qu'on inflige à des personnes gravement malades des souffrances inutiles."
 
Et pourtant, si elle interdit de donner la mort délibérément à autrui, la loi Leonetti sur la fin de vie énonce aussi l'interdiction de l'acharnement thérapeutique, l'obligation de dispenser des soins palliatifs, de soulager la douleur et de respecter la dignité du patient.
 
Mais il semble qu'elle soit mal connue et/ou mal appliquée puisque 59 % des sondés estiment qu'elle ne permet pas d'éviter l'acharnement thérapeutique.
 
Le 22 septembre, lors du premier débat public organisé par la mission Sicard, Marie-Frédérique Bacqué, psychologue et membre de la mission, a ainsi constaté "une méconnaissance absolue de la loi".
 
"Je remarque qu'il y a des avancées majeures de la culture palliative et du respect de la volonté du malade, se défend quant à lui Jean Leonetti, député et rapporteur de la loi. Mais effectivement, cela prend du temps. Il a peut-être manqué un grand débat public avant le vote du texte."
 
Réfléchir et débattre au lieu de dépénaliser  
 
Sur le terrain, l'offre de soins palliatifs est toujours insuffisante, même si elle s'est améliorée : 27 unités de soins palliatifs ont été créées depuis 2007 (soit une augmentation de 30 %), sans compter près de 2 000 lits dédiés supplémentaires au sein d'autres services (+ 65 %).
 
"L'amélioration est conséquente, explique le Dr Vincent Morel, président de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), mais il reste des inégalités territoriales.
 
Cinq régions de France concentrent les deux tiers des unités de soins palliatifs et 70 % des lits."
 
Par ailleurs, "les demandes d'euthanasie existent, explique le Dr Vincent Morel, même si elles disparaissent généralement avec une bonne prise en charge. Quand elles persistent, on ne peut pas y répondre par oui ou par non. Il faut s'interroger sur leur origine profonde."
 
S'il est plutôt favorable à un débat sur la fin de vie, il met en garde contre une dépénalisation de l'euthanasie, qui exposerait les plus fragiles. 41 % des personnes opposées à l'euthanasie évoquent d'ailleurs les risques de dérives.
 
Pour Emmanuel Hirsch, de l'Espace éthique de l'AP-HP, "plusieurs questions se posent encore. Que faire dans les rares situations d'incompétence des médecins ? Tout cela mérite des clarifications. Mais à mon sens, une loi sur la fin de vie doit soulever la réflexion collective. Et non pas l'éliminer comme le ferait la dépénalisation de l'euthanasie".
 
Il dénonce aussi une certaine indécence du débat sur la fin de vie : "Quand la mort devient préférable à la vie, cela n'interroge pas la mort, mais la vie, conclut-il. Cela interroge la politique menée auprès des personnes en fin de vie, et une société qui manque d'égards pour les plus faibles."

Source le Pèlerin Magazine
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Les Français sont pour l'euthanasie pace qu'ils ne sont pas trop cons !

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MessageSujet: Re: Pourquoi les Français sont pour l'euthanasie?   euthanasie - Pourquoi les Français sont pour l'euthanasie? Icon_minitime12.10.13 11:23

La notion de dignité est clairement une notion ambigüe
c'est pourquoi quelque part l'expression "mourir dans la dignité" n'a aucun sens
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MessageSujet: Re: Pourquoi les Français sont pour l'euthanasie?   euthanasie - Pourquoi les Français sont pour l'euthanasie? Icon_minitime12.10.13 11:28

Une loi a été faite en avril 2005 pour pouvoir refuser l'acharnement thérapeutique.
 
Une loi sera bientôt faite pour pouvoir refuser l'acharnement palliatif...
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