HANDICHRIST Pêle-mêle, tout et rien |
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| Sujet: LES REVES 24.10.13 11:37 | |
| A quoi servent les reves??
Tant que nous étions sous l'empire des dieux écrit Françoise Parot, nous n'avions aucune raison de nous interroger sur l'utilité de ces activités oniriques. " Il fallut attendre la fin du XIXe siècle pour que soient prêtés au rêve des rôles intégrés au fonctionnement cérébral. A partir des années 60, on recherche surtout les fonctions possibles du sommeil paradoxal pendant lequel surviennent les rêves. Malgré les espoirs suscités par les sciences neurologiques, aucune théorie n'a trouvé aujourd'hui de support expérimental solide. En particulier, les expériences de privation de sommeil paradoxal, qui perturbent le déroulement normal du sommeil, ne semblent pas entra�ner de troubles caractéristiques. Est-il vraiment pertinent de poser la question d'une fonction biologique des rêves au même titre que la nutrition ou la respiration ? Ce vide théorique laisse le champ libre à certaines conceptions traditionnelles, dont nos idées demeurent plus ou moins héritières.
Le rêve comme purge du cerveau
D�après l'allemand W, Robert, en 1886, le rêve est l'effet d'un processus somatique d'élimination de pensées étouffées dans l'eouf " : on ne peut évacuer les impressions informes et les pensées non élaborées, sources de tension psychique, qu'en les complétant par des emprunts à l'imagination. S'il ne s'agit pas ici d'un processus psychique, la notion de mise en scène, véritable fabrication de l�imagerie onirique, est commune à la théorie de Freud. On retrouve cette idée un siècle plus tard, en 1983, dans la théorie de Francis Crick et Graeme Mitchison, pour laquelle le rêve est un processus d'oubli : isolé pendant le sommeil paradoxal, le réseau neuronal serait purgé des informations parasites grâce à l'activation aléatoire des ondes PGO. Mais il reste alors à expliquer comment s'effectue le tri entre ce qui est signifiant et ce qui ne l'est pas.
Le rêve comme soupape de l'esprit
Avec la publication de Die Traumdeutung en 1899, Sigmund Freud marque pour longtemps les esprits. Selon lui, l'homme forme des désirs et des pulsions qui, inacceptables pour la conscience, sont refoulés par celle-ci. Il leur correspond une énergie emmagasinée que le cerveau doit évacuer pour se soulager d'une tension psychique. Le rêve autorise cette libération en déguisant ces désirs au moyen d'une mise en scène de matériaux mnésiques et symboliques. Les arguments physiologiques avancés par Freud ont été largement réfutés. L�hypothèse que les rêves se nourrissent des conflits de la petite enfance est remise en cause par la probable existence de sommeil paradoxal chez les nouveau-nés et certains animaux. Traditionnellement opposée à celle de Freud, la théorie de Carl Jung, au début du XXe siècle, envisage le rêve comme un moyen d'accès direct à l'inconscient individuel au sein d'un inconscient collectif, et révèle davantage les conflits actuels que ceux de l'enfance. Ces deux théories se rejoignent pourtant, en ce sens que le rêve découvre et régule les désirs et les affres de l'individu dans son intégration à l'environnement.
Le rêve comme entretien des circuits neuronaux
Selon la théorie du "rêve sentinelle " de Snyder (1966), la stimulation corticale pendant le sommeil paradoxal permettrait à l'animal endormi de rester prêt à réagir rapidement en cas de péril. Mais le seuil d'éveil plus élevé au cours de cette phase et le fait que l'on observe plus de sommeil paradoxal chez les animaux les moins sujets à la prédation ne plaident pas en faveur de cette hypothèse. J. Allan Hobson a proposé que le sommeil paradoxal autorise à la fois le repos du système nerveux de la motricité et de l'attention et l'excitation du système nerveux non fatigable, en particulier des circuits essentiels ou des circuits servant peu fréquemment. De cette activation découlerait la synthèse par le cortex des scénarios oniriques. Comme le suggéra Edouard Claparède en 1905, le rêve pourrait être un exercice de création permettant la réactivation de processus mentaux et le test de comportements innés ou acquis, ce que peut illustrer l'expérience de Michel Jouvet et de Jean-Pierre Sastre sur le " comportement onirique " du chat : celui-ci, après une lésion du Locus coeruleus a (qui inhibe le système moteur pendant le sommeil paradoxal), semble mimer des comportements instinctifs typiques. Cependant, la privation de cette phase de sommeil ne met pas en évidence une altération des comportements instinctifs.
Le rêve comme gardien du sommeil
L'te;e que le rêve préserve le dormeur d'un réveil intempestif apparaît dans la théorie de Freud, pour qui la satisfaction hallucinatoire rend tolérable les vérités refoulées du sujet conscient, et prétend ainsi expliquer le cauchemar comme un échec du rêve. Elle est aussi présente dans l'hypothèse de Frederick Snyder pour laquelle les productions gratifiantes des rêves assureraient la continuité du sommeil afin d'amoindrir le stress du maintien de la vigilance. Si les hypothèses de Freud et de Snyder diffèrent par la nature des causes du stress, elles ne sont pas antinomiques pour autant : chaque espèce pourrait avoir à se préserver du stress de la régulation de ses propres tensions.
Le rêve comme apprentissage
En 1966, Howard Roffwarg, Joseph Muzio et William Dement, après s'être interrogés sur l'existence d'un sommeil "sismique " prénatal et sur la prédominance du sommeil paradoxal après la naissance, ont proposé que le sommeil paradoxal jouait un rôle déterminant dans la maturation du système nerveux central à une période o� le cerveau manque de stimulations externes. Mais cette thèse n'a jamais été confirmée et explique mal la persistance de sommeil paradoxal chez l'adulte. En 1969, l'informaticien Edmond Dewan s'inspira du fonctionnement des ordinateurs : au sommeil paradoxal correspondrait un programme de développement du cerveau embryonnaire, d'élaboration de nouveaux circuits fonctionnels après une lésion, et de consolidation des processus de mémorisation. Des expériences sur l'apprentissage des rats montrèrent dans les années 70 que la privation de sommeil paradoxal diminuait l'acquisition de t�ches complexes. Bloch et ses collaborateurs suggérèrent alors le r�le essentiel de ce type de sommeil dans la mémorisation. Mais le lien entre apprentissage et sommeil paradoxal chez l'homme n'a pas été clairement établi. Le rêve est-il un moteur ou une conséquence du développement cognitif ? Rien ne tranche.
Le rêve comme création artistique
Nos rêves comportent parfois des scènes visuelles ou des mélodies foncièrement originales. La capacité créative du cerveau rêvant s'est vue glorifiée par quelques réalisations historiques - prétendument inspirées par des rêves, parmi lesquelles figurent la découverte de la structure de la molécule de benzène par Auguste Kekulé et la composition de la Sonate du diable de Giuseppe Tartini. Le rêve pourrait n'avoir pour fonction la production d'un spectacle fantastique se nourrissant de nos fantasmes et de nos angoisses. Telle est l'hypothèse de Hobson, pour qui notre cerveau est fondamentalement artiste, pour notre plaisir. Le rêve est peut-être une activité gratuite, rendue possible par l'absence de nombreuses contraintes (somatiques, cognitives, morales...) qui pèsent sur le sujet éveillé.
Le rêve comme adaptation psychosociale
Chez la plupart des indiens d'Amérique du Nord comme chez les aborigènes d'Australie, les expériences oniriques sont au moins aussi importantes que celles de la veille ; elles dictent souvent leur conduite. Dans une étude sur seize tribus indiennes, Stanley Krippner et April Thomsom montrent comment l'interprétation des rêves entretient l'identité culturelle. Chez certaines de ces tribus, comme les Ojibwas, les rêves sont intégrés à la réalité et aux croyances du clan. Cette recherche d'équilibre individuel et de responsabilité sociale témoigne ainsi d'une fonction d'adaptation psychosociale qui, par ses aspects mystiques, n'est pas sans rappeler certaines idées de Jung. Si le rêve des indiens peut nous sembler étrange, c'est sans doute que, depuis Descartes, en dévalorisant la moitié nocturne de notre vie, nous avons opéré une coupure radicale entre le psychique et le social.
Le rêve comme rappel à l'ordre
Les populations africaines de l'ancienne cité des Esclaves, l'âme humaine, avant de prendre corps dans le sein d'une femme, séjourne dans un "monde de l'origine ", situé symboliquement dans les entrailles de la Terre. Dans ce lieu o� demeurent les germes des expériences possibles, elle s'attribue un lot de possibilités, un patrimoine à faire fructifier, et con�oit les grandes lignes de son existence future. A la naissance, elle perd contact avec ce monde o� sont conservés les objets fondamentaux de son désir, et ne sera heureuse qu'à condition de leur rester fidèle. Le rêve sera souvent l'occasion pour des entités protectrices (ancêtres, génies célestes) de rappeler le sujet à l'ordre s'il déroge à son destin. Insignifiance, malheur et maladie suivent immanquablement une inadéquation entre son existence effective et celle antérieurement imaginée. Le rêve contribuerait donc à restaurer les bonnes relations de l'homme avec de telles déterminations originelles. Pour l'ethnologue Albert de Surgy, la comparaison de ces déterminations avec les inscriptions du génome peut suggérer une analogie avec la théorie de Jouvet.
Le rêve comme gardien des comportements spécifiques
Michel Jouvet a proposé, en 1991, la théorie de la programmation génétique itérative ; chez les homéothermes, le sommeil paradoxal réactiverait périodiquement les comportements spécifiques de l'individu (les comportements communs à l'espèce étant sans doute définitivement établis une fois achevée la neurogenèse). Cette hypothèse, étayée par l'observation de souris consanguines et de profils psychologiques de jumeaux homozygotes, suggère que le rêve maintienne l'individuation psychologique, perpétuant une diversité naturelle nécessaire. Mais rien n'assure que le sommeil paradoxal soit seul responsable d'une telle reprogrammation. De plus, o� se situe la frontière entre comportements individuels et comportements communs ? Or c'est davantage au niveau idéologique que l'idée de Jouvet a été critiquée : en tant que théorie génétique, elle peut être matière à des discriminations abusives ; c'est pourquoi il rencontra des difficultés à réaliser des comparaisons interethniques sur les caractéristiques du sommeil paradoxal. Cette théorie représente cependant aujourd'hui l'une des seules approches évolutionnistes du problème de la fonction des rêves.
Source:Par Olivier Néron de Surgy Science et Avenir Hors-Série Le Rêve Dec. 96 |
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| Sujet: Re: LES REVES 24.10.13 11:47 | |
| Le sommeil est un élément vital dont on ne peut s’en passer. Il permet la récupération de la fatigue physique et nerveuse accumulée dans la journée.
Il est essentiel à une bonne qualité de vie et à notre bien être.
Chaque personne a son propre rythme. La durée du sommeil varie en fonction des individus, de 18 heures en moyenne pour un nouveau né à 8 heures pour un adulte.
Les besoins évoluent pendant l’enfance puis restent en général constants à partir de l’adolescence.
Les cycles du sommeil L’endormissement ; sommeil léger ; sommeil lent profond ; sommeil profond ; sommeil paradoxal
Le sommeil est constitué d’une succession de 4 cycles de 90 à 120 minutes chacun, ces cycles se succèdent durant la période de sommeil et correspondent à des rythmes cérébraux.
Dans l’organisation les rythmes du sommeil alternent entre le sommeil lent/profond(de plus en plus profond) et le sommeil paradoxal (qui est associé aux rêves). Le sommeil lent occupe la première partie de la nuit, le sommeil paradoxal prédomine dans la deuxième partie du cycle (en général celui du matin).
Les cycles du sommeil
L’endormissement Phase I : Le cerveau ralentit, le calme s’installe, la respiration devient régulière, à ce stade nous pouvons encore entendre les bruits. L’endormissement se décompose en deux sous stade : IA (somnolence) et IB (assouplissement).
Le sommeil léger Phase II : Phase intermédiaire entre l’endormissement et le sommeil profond.
Le sommeil lent – profond Phase III : L’activité cérébrale ralentit, c’est la période d’installation du sommeil profond.
Le sommeil profond Phase IV : C’est la période la plus difficile pour réveiller un dormeur, à ce stade le cerveau, les muscles et tout l’organisme sont au repos. C’est le sommeil dit « profond » Le dormeur se coupe du monde extérieur. C’est une des phases clé du sommeil qui est la période dite de récupération. Cette étape est primordiale elle agit sur la récupération de la fatigue physique.
Le sommeil paradoxal : C’est le moment des rêves. On l’appelle " paradoxal " car les ondes émises par le cerveau sont rapides, le visage s’anime, la respiration devient irrégulière comme si l’on allait s’éveiller, alors que PARADOXALEMENT le sommeil à ce stade est très profond .Il associe des signes de sommeil profond (atonie musculaire, seuils d’éveil élevés) et des signes d’éveil (EEG rapides, mouvements oculaires, respiration irrégulière). Le sommeil paradoxal correspond à 25% de notre temps de sommeil total.
Phase de sommeil intermédiaire : Cette phase comprend des micro-réveils débouchant sur un nouveau cycle ou, à la fin de la nuit, sur le réveil complet.
Combien de temps dure les cycles ? combien y-t-il de cycles ? Chacun de ces cycles de sommeil dure environ 90 minutes. Après un bref éveil, un autre commence. Au cours d’une nuit 3 à 5 cycles de sommeil peuvent se succéder, selon la durée du sommeil. La présence de brefs éveils à la fin des cycles (au total 12-15 minutes) est tout à fait normale. La plupart du temps, la personne ne se souvient pas de ces éveils, le matin au lever. |
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| Sujet: Re: LES REVES 24.10.13 11:52 | |
| Je ne me souviens jamais de mes rêves Depuis Freud, nous savons que chaque rêve est une mine d’informations sur nos désirs les plus profonds. D’où notre frustration lorsque nous ne nous en souvenons pas. Pourquoi tant de rêveurs sont-ils frappés d’amnésie dès le réveil ? Et comment retrouver cette mémoire ? Aurore Aimelet «Mes amis se racontent souvent leurs rêves, confie Magali, 29 ans. Moi, je ne me souviens de rien, ou presque. Aucune image, aucune impression intéressante. C’est dommage : j’aimerais tellement pouvoir les garder en tête pour les décoder. » Selon la psychanalyste Nicole Fabre, cette déception, très fréquente, est due au fait qu’oublier ses rêves engendre « le sentiment de passer à côté d’un élément clé pour se comprendre-, mais aussi de manquer de créativité, de richesse intérieure, de curiosité ». Dans certains cas, ce manque de souvenirs peut s’expliquer par une absence de rêves : « Des altérations neurologiques dues à une maladie, un accident ou un traumatisme peuvent entraîner leur disparition, explique Michel Billiard, neurologue et spécialiste du sommeil. Une affection psychologique entraînant une grande difficulté à exprimer son émotion, ou le fait d’enchaîner des épisodes de sommeil paradoxal plus fréquents mais très courts peuvent avoir le même résultat. » Mais ces situations sont rares, et la grande majorité d’entre nous rêve chaque nuit.
Un manque d’attention À lire Aux origines du rêve… de Nicole Fabre La psychanalyste montre comment le rêve est utilisé en thérapie pour permettre l’évolution du patient (L’Esprit du temps, 2007). Le Guide du sommeil de Michel Billiard Pour tout savoir sur le sommeil et ses troubles (Odile Jacob, 2007). L’Interprétation des rêves de Sigmund Freud L’ouvrage incontournable ! (PUF, 1999). Pour le neurologue, notre amnésie tient surtout à notre manque d’intérêt pour le monde onirique : « Faute d’attention et de concentration, les rêves s’échappent, et il en va de même pour toutes les activités mentales. » En revanche, dès lors que nous nous intéressons à nos pensées et à notre monde intérieur, notre mémoire est plus alerte. Michel Billiard a constaté que « les femmes, généralement davantage dans l’introspection que les hommes, sont plus attentives à leurs rêves et s’en souviennent donc mieux. De même pour celles et ceux qui s’engagent dans un travail sur soi ». Le manque d’intérêt pour ses rêves peut aussi être lié à un manque d’intérêt du rêve lui-même. « Deux fois sur trois, nos songes sont constitués d’événements banals qui ont eu lieu la veille, puisque nous prolongeons, dans notre sommeil, nos activités ou nos expériences du jour afin de les “régler” », affirme Michel Billiard. Parce qu’ils sont sans importance majeure, nous oublions ces faits pour ne pas encombrer notre mémoire.
Un refoulement « Il y a en chacun de nous […] des désirs terribles, sauvages, déréglés, et cela est mis en évidence par les songes. » Ces mots ne sont pas de Freud, mais de Platon(La République - LGF, 2009) ! Si l’idée vient de l’Antiquité, c’est le père de la psychanalyse qui l’a rendue populaire, livrant ainsi une autre explication à nos trous de mémoire : « Dans le sommeil, notre inconscient exprime ce que nous ne savons pas ou ce que nous n’osons pas dire : nos désirs, nos troubles, nos angoisses… », souligne Nicole Fabre. Pourquoi ne recevons-nous pas ces messages qu’il nous envoie ? « Parce que nous les refoulons, répond la psychanalyste. Le rêve camoufle les informations qu’il porte en lui derrière des images banales ou, au contraire, extraordinaires, afin de nous protéger de la crudité de nos pulsions. Mais si notre besoin de contrôle prend le dessus, alors nous refusons, inconsciemment, de nous laisser surprendre par ces révélations qui pourraient nous effrayer. » |
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| Sujet: Re: LES REVES 24.10.13 12:10 | |
| Liens
Aide Lien : L'encéphalite épidémique et Von Economo Lien : La théorie réticulaire de l'éveil (1949)
Capsules originales
Outil : L'imagerie cérébrale L'imagerie cérébrale
On peut dire qu’il existe une bascule entre deux grands circuits de neurones du tronc cérébral : l'un stimule l'éveil, l'autre le sommeil, et cet affrontement est réglé par "l'horloge interne" de notre organisme.
Des régions importantes du cortex se retrouvent ainsi sous contrôle non pas de « centres » mais de réseaux de petits groupes de neurones situés dans le tronc cérébral et formant des circuits complexes. L’éveil, indispensable à la survie, est donc garanti par tout un réseau de structures redondantes. LES STRUCTURES CÉRÉBRALES QUI NOUS ÉVEILLENT ET NOUS ENDORMENT LE CERVEAU DURANT LE SOMMEIL PARADOXAL
Au cours de la pandémie de grippe espagnole qui sévit après la première grande guerre en 1918, un neurologue viennois, Constantin von Economo observa que certains malades restaient dans un état de léthargie ou de coma, tandis que d'autres ne dormaient pas pendant plusieurs jours avant de mourir.
L'examen post-mortem de leur cerveau permit à von Economo de constater des lésions différentes dans les deux cas. Les malades qui avaient été comateux présentaient une lésion de l'hypothalamus postérieur ou de la partie haute du mésencéphale. Von Economo fut ainsi le premier à parler de « centre de l’éveil » pour désigner ces deux régions du cerveau qui semblaient essentielles à l’éveil.
Quant au cerveau des malades insomniaques, il présentait des lésions au niveau de l'hypothalamus antérieur, dans la région préoptique qui reçut l’appellation de « centre du sommeil ».
D’innombrables autopsies montrèrent par la suite que lorsque le tronc cérébral du cerveau humain est lésé, quel qu’en soit la cause, le sommeil ou le coma s’emparent de l’individu. Cela indiquait donc également un rôle essentiel de cette structure pour maintenir l’état d’éveil.
Puis, en 1949, Giuseppe Moruzzi et Horace Magoun déclenchent un coma chez le chat en détruisant par coagulation la partie centrale du tronc cérébral, appelée formation réticulée. Ils en concluent que ce coma est dû à une absence d’éveil.
Par ailleurs, comme la stimulation de la formation réticulée éveille l’animal endormi et que cette structure cérébrale reçoit de nombreux messages véhiculés notamment par les voies sensorielles, Moruzzi et Magoun développent le concept de « système réticulé activateur ascendant ». C’est la formation réticulée du tronc cérébral qui devient alors le candidat le plus intéressant au titre de « centre de l’éveil ».
Mais l’utilisation récente de substances neurotoxiques plus spécifiques qui détruisent seulement les neurones (en laissant intactes les fibres nerveuses qui passent par là) allait infirmer les certitudes fondées par ces premières lésions moins subtiles. En effet, lorsque seul les neurones de l’hypothalamus postérieur et de la formation réticulée sont lésés, l’éveil n’est pas durablement perturbé !
On a donc dû admettre que d’autres structures pouvaient prendre le relais des structures détruites et que les troubles de l’éveil qui avaient été obtenus antérieurement résultaient probablement de la lésion des prolongements des neurones localisés dans ces autres systèmes responsables de l’éveil qui passaient par la zone détruite.
Ces résultats ont remis en question une certaine conception du sommeil comme un processus passif, où c’est la privation d’influx sensoriel qui amènerait l’endormissement. De plus, des expériences ont par la suite démontré que des stimulations électriques du thalamus provoquaient l’endormissement d’un chat éveillé, démontrant que le sommeil n’est pas qu’un processus passif mais qu’il met en jeu des interactions entre le thalamus et le cortex.
Plus tard, la démonstration que le blocage des messages sensoriels qui montent au cerveau ne perturbait en rien les cycles de veille et de sommeil a contribué à l’abandon de ce modèle passif de l’endormissement. La découverte de l’intense activité corticale lors du sommeil paradoxal allait aussi lui porter un dur coup.
Aujourd’hui, le sommeil est au contraire considéré comme un phénomène actif et l’importance de structures comme l'hypothalamus antérieur dans l’avènement du sommeil ne fait plus aucun doute. D’autres neurones très impliqués dans le contrôle du sommeil et de l’éveil font partie des différents systèmes neuromodulateurs diffus du tronc cérébral. En diffusant leurs substances neuromodulatrices dans de vastes régions du cerveau, ces neurones agissent comme des commutateurs qui ajustent la sensibilité corticale à l’information sensorielle.
Capsules originales
Outil : L'imagerie cérébrale L'imagerie cérébrale
La découverte d’une activation de l’hippocampe durant le sommeil paradoxal est venue appuyer le rôle du sommeil paradoxal dans l’apprentissage. Plusieurs expériences ont en effet démontré que l’on retient mieux de nouvelles connaissances ou un nouveau savoir-faire le lendemain d’une bonne nuit de sommeil. Et comme on sait que l’hippocampe est fortement impliqué dans l’encodage de nos souvenirs, le sommeil paradoxal pourrait ainsi contribuer à la mémoire et à l'apprentissage.
Par ailleurs, le lobule pariétal inférieur, qui transmet les expériences vécues à la mémoire, voit son activité diminuer durant le sommeil paradoxal. La faible activité dans cette zone ne serait pas étrangère au fait que nous nous rappelons mal de nos rêves.
Outil: Les fonctions possibles du sommeil
LE CERVEAU DURANT LE SOMMEIL PARADOXAL LES STRUCTURES CÉRÉBRALES QUI NOUS ÉVEILLENT ET NOUS ENDORMENT
L’électroencéphalographie est une méthode d’enregistrement de l’activité du cortex par l’entremise d’électrodes apposées sur le cuir chevelu. Grâce à cette technique, on a pu observer dans les années 1950 que l’activité du cortex durant le sommeil paradoxal était aussi intense que durant l’éveil. D’où le nom de sommeil « paradoxal » pour attirer l’attention sur ce phénomène.
Mais avec le développement des techniques d’imagerie cérébrale au milieu des années 1990 (voir capsule outil à gauche), on a découvert d’autres structures cérébrales, souvent situées en profondeur sous le cortex, dont l’activité était grandement modifiée durant le sommeil paradoxal. Dans certaines régions l’activité augmentait alors que dans d’autres elle diminuait. Mais ce qui est remarquable, c’est que cette augmentation ou diminution d’activité était compatible avec le genre de rêve particulier qui survient durant le sommeil paradoxal.
On a pu par exemple constater que le cortex visuel primaire, première étape de décodage conscient des signaux visuels durant l’éveil, est très peu actif durant le sommeil paradoxal. Cela n’est pas étonnant puisque aucun signal visuel n’atteint alors les yeux clos du rêveur. Par contre, certaines aires visuelles extrastriées, qui décodent les scènes visuelles complexes, sont significativement plus actives durant le sommeil paradoxal. Il semble donc y avoir un travail d’analyse de scènes visuelles complexes durant le sommeil paradoxal, ce qui correspond bien aux scènes oniriques souvent très élaborées rapportées par les gens que l’on réveille durant leur sommeil paradoxal.
D’après Neuroscience, Purves et al., d’après Hobson et al., 1998.
On note également une forte activité dans le système limbique, un regroupement de structures fortement impliquées dans les émotions. Parmi celles-ci, deux sont particulièrement actives : la région de l’hippocampe et, surtout, l’amygdale. Il est encore une fois intéressant de noter que cette forte activité limbique ne se retrouve pas dans les phases de sommeil lent où l’on a des rêves beaucoup moins riches en émotions.
Le cortex frontal est une région qui entretient des liens privilégiés avec le système limbique. Or le cortex frontal demeure relativement calme durant le sommeil paradoxal. Comme le cortex préfrontal est très impliqué dans la pensée consciente et le jugement, sa faible activité pourrait rendre compte des rêves bizarre, illogiques ou au contenu souvent inapproprié du point de vue social.
Le gyrus (ou circonvolution) cingulaire antérieur, qui régule l’attention et la motivation, est aussi plus actif durant le sommeil paradoxal. Il pourrait contribuer au fait que les images des rêves sont vives et changeantes.
Enfin, le pont (ou protubérance), est aussi plus actif, ce qui est normal puisque ce sont des noyaux de neurones de cette région qui provoquent le sommeil paradoxal. Car bien que les rêves élaborés durant le sommeil paradoxal mettent certainement en jeu le cortex cérébral, celui-ci ne semble pas participer au déclenchement du sommeil paradoxal.
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| Sujet: Re: LES REVES 24.10.13 12:12 | |
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| Sujet: Re: LES REVES 15.02.14 15:39 | |
| Les grands rêveurs ont le sommeil plus léger
Mots clés : Rêve, sommeil
Par figaro iconSoline Roy - le 14/02/2014
Il y a ceux qui se souviennent de leur rêves tous les matins et ceux qui sont sûrs de ne pas avoir rêvé. D'après une étude, la différence serait liée à l'activité de deux zones du cerveau.
Pour bien rêver, il faut savoir se réveiller. C'est la conclusion d'une étude dirigée par Perrine Ruby, chercheuse à l'Inserm. Son équipe du centre de recherche en neurosciences de Lyon avait déjà montré l'an dernier que les «grands» rêveurs comptabilisaient deux fois plus de phases de réveil pendant la nuit que les «petits» rêveurs. Le crâne bardé d'électrodes enregistrant leur activité cérébrale, les premiers se réveillaient durant la nuit en moyenne trente minutes en temps cumulé, contre 15 pour les seconds. «Ce sont des réveils courts, physiologiques, explique Perrine Ruby. Le dormeur n'en est pas forcément conscient.»
Pour cette nouvelle étude publiée dans la revue Neuropsychopharmacology, l'activité cérébrale des dormeurs a été observée en tomographie par émission de positons (TEP): un examen plus lourd que le «simple» électro-encéphalogramme (EEG) de la précédente recherche, mais permettant d'observer le débit sanguin cérébral régional. La machine utilisée ressemble un peu à celle qui permet de passer une IRM, en moins bruyante. Pas de quoi cependant passer une bonne nuit: après 36 heures de privation de sommeil et un repas léger, les dormeurs piquaient un somme de deux petites heures à peine… Avec un cathéter dans le bras , des électrodes sur la tête et une immobilité forcée, pas évident de rester au pays de Morphée. «Ces machines ne sont pas conçues pour être confortables, on n'est pas censés s'y installer plus de 10 minutes, admet la chercheuse. De fait, les études sur le sommeil sont limitées par la technique car les machines qui nous donnent des informations ne sont pas faites pour dormir.»
Le cerveau endormi ne mémoriserait rien
Quarante-et-un volontaires se sont néanmoins pliés à l'exercice: 21 étaient capables de raconter leurs songes en moyenne 5,2 fois par semaine, tandis que les 20 autres en rapportaient à peine 2 par mois. La seule «manipulation» infligée aux participants était la privation de sommeil, mais aucun médicament ne leur était donné pour faciliter le sommeil, «afin de ne pas ajouter d'interférence», précise Perrine Ruby.
Chez les «grands» rêveurs, deux zones du cerveau ont présenté une activité spontanée plus intense: le cortex préfrontal médian et la jonction temporo-pariétale. Le premier participe, explique Perrine Ruby, à «la lecture des états mentaux, nous permettant d'attribuer des pensées et intentions à autrui. Dans le rêve, cette zone peut servir à animer des personnages.» Quant à la jonction temporo-pariétale, elle est impliquée dans l'attention aux stimuli extérieurs. Sa suractivité nocturne chez les grands rêveurs pourrait expliquer pourquoi ceux-ci se réveillent davantage.
Ces résultats concordent, estime la chercheuse, avec une hypothèse posée en 1976: le cerveau endormi ne mémoriserait rien, que les stimuli viennent de l'extérieur (ce qui se passe autour de nous) ou qu'ils viennent de l'intérieur (ce qui se passe dans nos rêves). «Nos résultats, comme ceux que nous avions obtenus l'an dernier, collent bien à cette hypothèse», se réjouit Perrine Ruby.
Prochain projet de la chercheuse: s'intéresser à «l'inertie» du sommeil, en enregistrant l'activité électrique du cerveau au moment précis du réveil. «Notre hypothèse est que les grands rêveurs se réveillent plus vite que les autres». Elle précise néanmoins que le réveil n'explique pas tout, et nul n'a encore prouvé ni infirmé que ceux qui ne se souviennent pas de leurs rêves ont une activité onirique moins intense que les autres: «Si on réveille de manière contrôlée des gens qui disent ne jamais se souvenir de leurs rêves, on constate qu'ils racontent plus de rêves que d'habitude. Mais quand même moins que les grands rêveurs.» Après tout, notre cerveau n'est pas obligé de toujours nous dire ce qu'il fait de ses nuits…
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| Sujet: Re: LES REVES 17.02.14 15:12 | |
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| Sujet: Re: LES REVES 17.02.14 15:16 | |
| ç'est valable si le cerveau ne présente aucune pathologie...
Sinon,la logique du rêve est complètement chamboulée |
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