HANDICHRIST Pêle-mêle, tout et rien |
| | "LES YEUX OUVERTS" | |
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| Sujet: "LES YEUX OUVERTS" 07.11.13 10:06 | |
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| Sujet: Re: "LES YEUX OUVERTS" 07.11.13 10:13 | |
| Le regard de Frédéric Chaudier réalisateur du film
"Je veux raconter les histoires de toutes ces personnes, leur quotidien à Jeanne Garnier, leur passé en dehors. Transmettre à mon tour, et donner à voir ce qu'ils m'ont offert : comment affronter la mort qui frappe à leur porte. Au gré de mes rencontres et des témoignages, mes certitudes vacillent, le doute m'envahit. Quelque chose émerge. De la beauté. C'est bien de cela qu'il s'agit. De beauté et d'humanité. L'émotion est là.
Il est impossible de la forcer. Elle surgit ainsi tranchante ou douce. Parfois inattendue, parfois absente alors qu'on la croit inéluctable. Je veux aussi garder en tête le monde qui continue à tourner. La ville, la vie. Le chantier qui se construit en face de Jeanne Garnier. Des images de ma famille. Des métaphores du flux, du tourbillon, des traces de ski dans la neige ...
Ces temps seront autant d'inspirations avant de replonger en apnée dans le huis clos D'un côté, lenteur et recherche de sens, de l'autre, bouillonnement de la vie et futilité parfois.
Mon désir est de (ré)concilier ces deux mondes en racontant des histoires de transmission.
De eux à moi,
D'un père à son enfant,
Sachant que je fus le fils,
mais que je suis aussi le père de trois enfants.
J'aimerais qu'il se dégage du film une tendresse, une sérénité, un bien-être inédit."
Frédéric Chaudier
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| Sujet: Re: "LES YEUX OUVERTS" 07.11.13 10:19 | |
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SYNOPSIS
Le réalisateur Frédéric Chaudier a côtoyé pendant 10 mois l'unité de soins palliatifs parisienne Jeanne-Garnier alors que son père était atteint d'une sclérose en plaque. Sept ans après la mort de ce dernier, le réalisateur revient à Jeanne-Garnier où il a gardé des contacts forts avec le personnel médical. Il nous fait partager le quotidien de ces malades en toute fin de vie et de leurs accompagnateurs, un personnel dévoué qui travaille sans relâche à préserver la dignité de leurs patients jusqu'au bout.
LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 03/11/2010
On n'aime pas La fin de la vie, c'est encore la vie. Frédéric Chaudier a accompagné son père durant dix mois, en 2003, à la maison médicalisée Jeanne-Garnier, à Paris. Il y est retourné un an pour tourner ce documentaire. C'est d'abord la quête poignante d'un fils sur les lieux de la disparition de son père : un travail intime mis en scène au moyen d'un cocasse et émouvant personnage animé, qui creuse d'infinies galeries sous terre, espérant émerger à la surface...
C'est aussi un témoignage rare sur ce lieu hors du temps, où la mort rôde et où, pourtant, la vie triomphe en de fugaces moments : le maquillage d'une malade encore coquette, un jeu avec la mousse du bain, une chanson jouée à la guitare... Ici, il ne s'agit plus de guérir, mais de vivre ce qu'il reste à vivre, sans souffrir, de cueillir quelques instants sereins, de faire, si possible la paix, en soi et avec les autres.
Dehors, par moments, le film affronte le bruit, la vitesse de la ville. Dedans, il se nourrit du silence et des lumières changeantes - du soleil par la fenêtre, les néons des salles de réunion, la pénombre d'une chambre sans veilleuse. Les portes s'ouvrent, des patients dévoilent leur corps fracassé, leur colère, leur peur, les familles témoignent, les soignants évoquent leur désarroi. Que dire à ceux qui demandent l'arrêt des soins, comme cet homme de 32 ans entièrement paralysé, avec qui le documentariste parvient à communiquer ? Avec ce film sombre et lumineux, Frédéric Chaumier invite en douceur à la réflexion, et rend hommage à son père, aux malades et aux soignants. A la vie.
Juliette Bénabent
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| Sujet: Re: "LES YEUX OUVERTS" 07.11.13 10:27 | |
| "Les Yeux ouverts" : la mort au risque de l'impudeur
LE MONDE pour Le Monde.fr | 02.11.2010 à 16h13 | Par Thomas Sotinel
Une scène du film documentaire français de Frédéric Chaudier, "Les Yeux ouverts".
Après la mort de son père, hospitalisé pendant les derniers moments de sa vie à la Maison Jeanne-Garnier à Paris, le réalisateur est revenu dans cet établissement pour y tourner ce film. Frédéric Chaudier ne fait pas mystère de vouloir liquider son deuil. Ce désir égoïste est assumé à travers l'habillage du film, entrecoupé de séquences animées au symbolisme très lisible et de plans de Paris rappelant qu'au dehors, la vie continue, porté par une musique sentimentale.
Ces défauts - car c'est bien de cela qu'il s'agit, les procédés sont trop apparents, leur réalisation pas très inspirée - sauvent peut-être le film. Ils distraient un peu du spectacle de la mort, que, fidèle au programme énoncé par le titre, Frédéric Chaudier veut faire voir, de gré ou de force.
On devine que les patients ont accueilli le cinéaste avec des degrés d'enthousiasme très variables. Certains tentent d'échapper à la caméra. Un homme, qui refuse les soins en se prévalant de la loi Leonetti, n'apparaît qu'au travers de la discussion qu'il suscite chez le personnel soignant. D'autres cachent leur visage.
Reste que plusieurs séquences amènent jusqu'au lieu et à l'endroit de la mort. Il faut de très solides raisons pour partager ce moment avec des inconnus. La réalisatrice japonaise Naomi Kawase avait accompagné le photographe Kazuo Ishii, atteint d'un cancer, dans ses derniers instants. Mais c'était à sa demande, et des liens très forts unissaient la cinéaste à l'artiste qui avait été l'un de ses maîtres.
Ici, on se retrouve projeté au chevet d'une femme morte que son fils embrasse, aux côtés d'une autre femme qui refuse une hospitalisation dont elle sait qu'elle n'aura pas d'autre issue que la mort. Et puis l'instant d'après, on retrouve les petits bonshommes animés qui creusent des tunnels pour retrouver la lumière.
Les soignants rappellent que notre société ne veut plus accueillir la mort en son sein, et que l'existence d'une structure comme la Maison Jeanne-Garnier est la conséquence directe de ce refus. Les Yeux ouverts est une tentative maladroite pour que cette échéance inévitable retrouve sa place.
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| Sujet: Re: "LES YEUX OUVERTS" 07.11.13 10:35 | |
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| Sujet: Re: "LES YEUX OUVERTS" 07.11.13 10:41 | |
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| Sujet: Re: "LES YEUX OUVERTS" 07.11.13 10:52 | |
| CinémaLes Yeux ouvertsArmelle Breton Créé le 02/11/2010 / modifié le 03/11/2010 à 15h09 Dans ce film, Frédéric Chaudier nous fait pénétrer dans la maison médicale où son père a fini ses jours. Avec la conviction que l'euthanasie n'est pas la seule solution à la souffrance.
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C'est un sujet singulier et a priori pas facile qu'a choisi pour son premier long métrage Frédéric Chaudier : l' unité de soins palliatifs Jeanne Garnier à Paris, où son père a passé dix mois avant de décéder en 2006. Au départ il s'agissait pour ce fils endeuillé de retourner sur les derniers lieux de vie de son père, d'y retrouver les personnes qui l'avaient côtoyé. Comme si en grapillant un peu de lui vivant, il pourrait échapper à la réalité de sa disparition.
Il avait aussi l'envie de révéler au public un univers généralement relégué dans l'ombre : pas lui mettre la mort en face, plutôt lui ouvrir les yeux sur une vie possible jusqu'au bout. Le réalisateur, plutôt habitué aux films de pub, a donc passé un an à Jeanne Garnier. Il y a filmé les corps frêles, vacillants, les visages et les regards creusés, les mains qui s'agrippent, le moral en berne mais aussi les souvenirs qui ramènent un sourire sur le visage, les chansons qu'on se remet à fredonner, les projets que l'on envisage.
Tout n'est évidemment pas rose, il y a des doutes, des refus de certains qui demandent à ce qu'on interrompe les traitements, mais au moins ici "on n'est pas seul. Tant qu' on vit, la partie reste à jouer et si possible avec la manière" témoigne le réalisateur qui sait de quoi il parle. Dans un premier temps son père et lui avaient envisagé un voyage en Suisse, pour mettre un terme aux souffrances et à la déchéance promises par la maladie. C'est à Jeanne Garnier que tous les deux ont "ouvert les yeux". "Sans leur soutien, on se serait coupés de deux années de relations incroyables mon père et moi" dit-il.
Le réalisateur se défend d'avoir voulu faire un film militant, et de fait son récit progresse par petites touches sensibles. Mais de son expérience personnelle, il tire une intime conviction : avant de légiférer sur l'euthanasie, permettons de vivre jusqu'au bout. "N'est-ce pas la fragilité du cristal qui lui donne toute sa beauté ?" entend-on dans le film.
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