La cavale des fous
Comédie dramatique réalisé en 1993 par Marco Pico
Avec Pierre Richard , Michel Piccoli , Dominique Pinon ...
SYNOPSIS
Depuis qu'il a tenté d'étrangler sa femme, le professeur Toussaint, un éminent philosophe, est interné dans une clinique psychiatrique. Il y reçoit la visite du docteur Daumale, son très mondain psychiatre, et apprend ainsi que sa femme, mourante, souhaite le revoir une ultime fois, pour lui accorder son pardon. Le duo se met en route. Un troisième lascar s'est glissé dans leur véhicule : Angel, un énergumène psychotique, que Toussaint a pris sous sa protection. La fougue sans apprêt d'Angel provoque catastrophe sur catastrophe. A bout de nerfs, Daumale est à deux doigts d'étrangler lui-même sa compagne, Fabienne...
LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE
On aime un peu Il est écrivain, spécialiste de la pensée de Pascal et professeur au Collège de France, c'est un cerveau. Oui, mais Toussaint est aussi maniaco-dépressif : il est interné depuis sept ans pour avoir essayé d'étrangler sa femme qu'il a prise en flagrant délit d'adultère avec un serveur de bar. C'est le patient le plus intéressant de son psychiatre, Bertrand Daumale, et un malade docile. Pourquoi ne pas lui accorder la permission de revoir sa femme, mourante, l'espace d'un week-end, et lui donner l'occasion de retrouver la paix ? Sûr de ses compétences et sûr de son patient, Daumale obtient la permission d'accompagner Toussaint au chevet de son épouse. Et tout déraille. Toussaint a embarqué un passager clandestin, Angel, un psychotique. Angel n'a jamais rien vu. A la première occasion, il déclenche un accident de voiture. Voilà le maniaco-dépressif, le psychotique et le psychiatre en cavale. Bonne occasion de savoir qui des trois est le plus fou. Est-ce Toussaint, avec ses discours lucides mais graveleux ? Ou Angel, dont l'ingénuité déclenche des bagarres partout où il passe ? Ou encore Daumale, le psychiatre, incapable de dominer ses sentiments et pitoyable avec sa brûlure sur le nez ? Dans La Cavale des fous, le burlesque flirte avec l'absurde et les gags s'enchaînent : il suffit d'une heure à Toussaint pour dérégler la mécanique bien huilée de son médecin soignant et faire tomber les garde-fous qui séparent les sains d'esprit des malades mentaux. On aimait la liberté de ton et la fantaisie de Un nuage entre les dents (1974) et de Savannah (1988), les deux premiers films de Marco Pico. Drôle et généreux et plus sérieux qu'il n'y paraît La Cavale des fous retrouve l'ambiance drôle-amère de ses premiers films ; à quelques longueurs près. A trop vouloir réconcilier les contraires et à vouloir les faire s'aimer, Marco Pico s'enlise dans certaines scènes, s'étale et finit par se répéter. N'empêche : chacun dans son genre, Piccoli et Pinon en fous et Pierre Richard en psychiatre « psychanalysé », est formidable - Marie-Elisabeth Rouchy