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| L'Ordre des Infirmiers et S.A. | |
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| Sujet: L'Ordre des Infirmiers et S.A. 20.12.13 8:56 | |
| L’Ordre infirmier contre le suicide assisté 19 décembre 2013 | Cyrienne Clerc | Le Conseil de l’Ordre infirmier vient de publier sa position dans le débat sur la fin de vie et d’affirmer son opposition à à la légalisation de l'euthanasie des suicides médicalement assistés. Une position déontologique face à une prochaine évolution législative.L’Ordre rappelle en premier lieu le rôle de l’infirmier : l’infirmier « exerce sa profession dans le respect de la vie et de la personne humaine. Il respecte la dignité et l’intimité du patient et de la famille » (Art. R4312-2 du code de la santé publique). « L’infirmier ou l’infirmière agit en toute circonstance dans l’intérêt du patient. » (Art. R4312-26). « Il y a incompatibilité complète de l’assistance à mourir, du suicide assisté, a fortiori de l’euthanasie, avec le rôle de l’infirmier et ses règles professionnelles », affirme l'ONI. Concernant le suicide médicalement assisté ou l’euthanasie,l'ONI craint un glissement vers une banalisation « en cas de légalisation de l’euthanasie », comme le montrent des exemples à l’étranger, notamment au Benelux et en Belgique. « Faire porter tout le poids de l’euthanasie sur l’infirmière n’est absolument pas acceptable. La loi doit être extrêmement claire sur ce point », insiste l’Ordre. Sur la sédation terminale, l’Ordre adopte une position d’équilibriste, reflet de la loi Leonetti. L'ONI définit la sédation terminale comme « destinée à soulager le malade au risque de provoquer la mort » et l’estime inacceptable s’il s’agit « d’une manière d’abréger la vie ». Pour le CNOI, « en cas de demande d’une sédation terminale par un patient, un avis collégial doit être émis et inscrit au dossier du patient. L’infirmière doit y participer (…) Si l’avis collégial est favorable à la mise en oeuvre d’une sédation, l’infirmière pourra se dégager de l’application en faisant valoir sa clause de conscience ». L'Ordre considère en outre « qu’il faut probablement renforcer le caractère opposable des directives anticipées tant il est impensable que l’équipe ne les prenne pas en compte. Mais il conviendra d’y apporter cependant des exceptions : l’urgence, le décalage de celles-ci par rapport à la situation actuelle clinique du patient, la demande de la personne de confiance, leur rédaction dans un contexte de pathologie psychiatrique,… »La Conférence des citoyens pour une "exception d'euthanasie"Cette prise de position intervient alors qu’un projet de loi pourrait être déposé avant l’été - il s’agit de l’engagement n°21 du candidat Hollande – pour compléter la loi Leonetti de 2005. En outre, la Conférence des citoyens mise sur pied par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a rendu lundi 16 décembre un avis venant relancer le débat. Les dix-huit membres de cette Conférence, représentatifs de la population française, se sont prononcés en faveur de l’autorisation de la sédation en phase terminale, de la légalisation du suicide médicalement assisté « reposant avant tout sur le consentement éclairé et la pleine conscienc e » de personnes « en fin de vie ou atteintes d’une maladie incurable ou irréversible ».La Conférence se positionne aussi pour une « exception d'euthanasie (…) envisageable dans des cas particuliers, ne pouvant entrer dans le cadre du suicide assisté lorsqu’il n’existe aucune autre solution (pas de consentement direct du patient) ». Ces cas seraient laissés à l’appréciation d’une commission médicale et locale ad hoc. "Un projet de loi pourrait être déposé avant l’été" En priorité les dix-huit citoyens demandent le « développement massif de l’accès aux soins palliatifs » qui doivent être érigés en « cause nationale ». Seuls 20 % des personnes qui devraient en bénéficier y ont accès, rappellent-ils. Avant de se prononcer les dix-huit citoyens avaient auditionné de nombreuses personnes qualifiées, des professionnels de santé, des personnes ayant accompagné un proche en fin de vie,… Ces citoyens vont donc beaucoup plus loin que le rapport Sicard (ex-président du décembre 2012 qui rejetait l’idée d’inscrire l’euthanasie ou le suicide assisté dans une loi, mais évoquait la possibilité d'accorder un geste médical « accélérant la survenue de la mort » ou du Comité consultatif national d'éthique (CCNE, juillet 2012). L’infirmière : un rôle clef au chevet du patientConcernant la prise en charge de la fin de vie, l’Ordre estime nécessaire « le renforcement de la pluridisciplinarité dans la décision, avec participation obligatoire de l’infirmière » qui est amenée « à connaître le malade sur le plan médical, mais aussi à recevoir ses confidences avec ses souhaits sur sa fin de vie, ses croyances religieuses, l’acceptation ou non de son traitement, l’efficacité de la prise en charge de la douleur ». Cette proximité entre infirmiers et patients est d’autant plus marquée dans les Ehpad ou la présence d’une infirmière de nuit doit être « généralisée ».« La prise en charge de la douleur reste encore inégale et insatisfaisante », ajoute l’Ordre qui souligne que « l’amélioration de la prise en charge de la douleur est la première réponse indispensable (…). Avant de demander l’interruption des soins ou l’interruption de la vie, la personne souhaite avant tout ne pas souffrir ». L'ONI préconise ainsi « que le droit de prescrire des antalgiques de palier 1 soit ouvert aux infirmiers ». |
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| Sujet: Re: L'Ordre des Infirmiers et S.A. 23.12.13 17:21 | |
| L’Ordre national des infirmiers refuse toute légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté
19/12/2013 L’Ordre national des infirmiers refuse toute légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté
Dans un rapport publié ce jeudi, le conseil national de l’Ordre des infirmiers émet 10 propositions sur la prise en charge de la fin de vie et appelle à « faire de la prise en charge de la douleur une cause nationale de santé publique »
Le conseil national des l’Ordre des infirmiers dévoile aujourd’hui ses 10 propositions pour l’évolution et l’amélioration de la prise en charge de la fin de vie et l’évolution du rôle des infirmiers. Si l’Ordre affirme clairement son opposition à « toute légalisation de l’euthanasie et/ou du suicide assisté », il se prononce en faveur d’une vraie prise en compte des problématiques sociétales actuelles et propose notamment une formation obligatoire sur le thème de la fin de vie pour les médecins et infirmiers, ainsi qu’une optimisation des compétences infirmières.
Les membres du Conseil national de l’Ordre des infirmiers proposent 10 pistes concrètes pour une évolution de la loi et de la prise en charge sanitaire de la fin de vie :
• Se donner le temps d’un grand débat décliné régionalement • Faire connaître les textes à tous les professionnels de santé • Rendre obligatoire une formation des médecins et des infirmiers sur le thème de la fin de vie • Faire de la prise en charge de la douleur une grande cause nationale de santé publique • Rendre obligatoire la présence d’un infirmier de nuit dans les EHPAD • Rendre opposables les directives anticipées et garantir la clause de conscience y compris de l’infirmière • Renforcer le caractère légal de l’approche pluri-professionnelle • Prendre en compte les compétences infirmières et reconnaître l’infirmier comme pivot des soins apportés au patient en fin de vie • Envisager la sédation terminale à la demande des personnes en garantissant la clause de conscience de l’infirmier • Refuser toute légalisation de l’euthanasie et/ou du suicide assisté tant il est dangereux, inopportun et foncièrement contraire à la déontologie d’organiser l’aide au suicide.
« La profession infirmière a le devoir de répondre aux légitimes attentes des Français et entend
s’impliquer dans le débat mais surtout prendre pleinement sa part des indispensables réformes à mettre en oeuvre, explique Didier Borniche, récemment réélu président de l’Ordre national des infirmiers. Légaliser l’euthanasie n’est pas, et ne doit pas être, la réponse aux questions des Français. Ce sont les évolutions de la prise en charge et de l’accompagnement médical et social qui permettront d’offrir à chacun une fin de vie digne et sereine dans tous les cas où cela sera possible. »
La déontologie infirmière au coeur des réflexions
Le rapport du Conseil national insiste sur l’attachement de la profession aux règles déontologiques de l’infirmier. Il rappelle notamment que les soins infirmiers ont pour but le respect de la vie et que le code de la santé publique précise « L’infirmier ou l’infirmière exerce sa profession dans le respect de la vie et de la personne humaine. » (article R4312-2).
« Cet attachement à la déontologie de leur profession est clairement mis en avant dans les réponses des infirmiers à l’enquête à laquelle nous leur avons proposé de participer. Ainsi, c’est pour la profession le devoir de continuité des soins qui prime sur toute considération extérieure. Nos propositions, d’amélioration de la prise en charge de la douleur notamment, visent à conjuguer déontologie professionnelle et aspirations citoyennes. »
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| Sujet: Re: L'Ordre des Infirmiers et S.A. 24.12.13 12:56 | |
| Merci pour votre coopération.. Allez vous faire foutre ! |
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| Sujet: Re: L'Ordre des Infirmiers et S.A. 13.08.14 10:28 | |
| ActuSoins Infirmières : en première ligne lors de la fin de vie 6 août 2014 | Delphine Bauer Bientôt dix ans après l'adoption de la loi Leonetti, quelles questions se posent concrètement les infirmiers face à la question de la fin de vie? Enquête (parue dans le magazine ActuSoins) auprès de ceux à qui revient cet accompagnement, jusqu'au dernier souffle.©Jean-Louis Courtinat Une exposition présentant ses photographies consacrées aux soins palliatifs aura lieu pendant les journées de la Sorbonne du 6 au 11 octobre 2014. Henri, ancien infirmier général aux Hôpitaux de Paris, se souvient. « Dans les années 70, on ne parlait pas d'euthanasie, on était un peu seul devant un malade qui allait mourir. Quand on sentait qu'un malade souffrait, on demandait aux médecins de soulager la douleur, on savait que c'était accélérer la fin de vie. » L'ancien infirmier estime que le contact avec le patient était plus proche. « On ne portait pas de gant pour la toilette. Et on sentait quand la peau se délitait, qu'elle ne remplissait plus son rôle de protection, qu'elle pouvait laisser passer les infections. On sentait bien que la mort était imminente », lâche-t-il. Ce rôle d'accompagnement justement était principalement rempli par les infirmiers, « les médecins nous laissaient seuls. Une mission très- trop- lourde nous était confiée ». D'ailleurs, face à la question de la mort, Henri préfère de loin le terme d' « accompagnement ». « Le terme euthanasie est tellement employé qu'il est dévoyé », estime-t-il. De son côté, Evelyne, infirmière à la retraite qui préfère garder l'anonymat, se souvient elle aussi : « J'ai connu une époque où l'on faisait des injections létales ». Ces « cocktails » de morphine à haute dose, qui étaient injectés aux patients très malades, ceux dont les soignants étaient sûrs qu'ils étaient arrivés en bout de course, sans amélioration possible de leur état, et sur prescription médicale. « On ne nous a jamais demandé d'achever quelqu'un, mais de l'aider, oui », nuance Henri. Annie , infirmière pendant 40 ans, garde également beaucoup d'émotions de sa période d'activité. « Ce qui m'a le plus choquée? Que les médecins refusent parfois de donner de la morphine. Leur argument? "Ils vont devenir accro". Dans ces cas, la douleur des gens était insupportable. Je me sentais impuissante devant les cancéreux en fin de vie. »Elle se rappelle avec tristesse d'une jeune femme atteinte d'un cancer de l'utérus. « Elle était condamnée. Elle s'est mariée malade, le médecin ne voulait pas prévenir le fiancé. Elle est morte quelques jours après ».Le tabou de la mort était encore plus fort qu'aujourd'hui. « Mais ces conditions affreuses, on ne les voit plus », concède-t-elle. Entre autres, grâce aux progrès considérables qui ont été réalisés dans le domaine palliatif. « Il est même rare que l'on ne puise pas apaiser la douleur du patient », évalue Michèle, infirmière en activité dans un institut de cancérologie. Annie reconnaît qu'en effet, « 90 % des douleurs sont soulagées ». Mais restent ces 10 % qui peuvent rendre terrible une fin de vie. Ce qui a changé avec la loiL’année 2005 marque l'adoption de la loi Leonetti, dans un contexte marqué par le cas de Vincent Humbert, jeune homme devenu tétraplégique à la suite d'un accident de voiture. Sa mère, avec un médecin, provoque sa mort en 2003, le jeune homme ne supportant plus d'être prisonnier de son corps, sans espoir de guérison. L'émotion et la solidarité suscitées par cette affaire ont sans doute accéléré une mission parlementaire, commandée par le médecin et député Jean Leonetti. Adoptée à l'unanimité, la loi Leonetti condamne l'acharnement thérapeutique, encourage la prise de directives anticipées pour le patient, que les médecins ont obligation de prendre en compte dans la décision collégiale prise avec l'ensemble de l'équipe médicale et la famille. Les soins palliatifs sont encouragés, sans aide active à mourir autorisée. Ce qui reste la principale critique la pointe d'achoppement des pro-euthanasie qui reprochent aussi aux médecins de ne pas accorder assez d'importance aux directives anticipées. Mais détracteurs ou partisans, les infirmiers partagent le sentiment d'une meilleure prise en charge de la douleur, objectif ultime des personnels soignants. « Dans les unités où les gens meurent, il y a une évolution éthique- qu'est-ce qui est le mieux pour le patient?-, dans l'accompagnement -administrer les bons produits-, et culturelle -ils savent que la mort fait partie de la vie, que l'accompagnement dans la mort fait partie de la mission », estime Daniel Carré, membre de l'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD). Cependant, les 6 000 places aujourd'hui disponibles en soins palliatifs en France sont largement insuffisantes, et on estime à 30 % les patients qui n'ont pas de prise en charge de la douleur correcte dans leurs derniers jours. En France, la mort, survient très majoritairement à l'hôpital, à hauteur de 60 %. « On meurt mal en France », rappelle Daniel Carré. Question tabou, l'aide active à mourir existait autrefois, tacitement. La loi Leonetti a uniformisé les pratiques. Mais différentes affaires judiciaires récentes, avec implication de médecins ou personnels soignants jugés pour des faits d'euthanasie, ont rendu les médecins plus prudents. « Le corps médical a peur que les familles deviennent procédurières et les médecins ont peur devant la possibilité d'un geste létal », estime Evelyne, ancienne infirmière à l'APHP. Car tout étant très précisément noté, analysé sur le certificat de décès, le moindre doute peut donner lieu à une investigation judiciaire. « On peut toujours avoir des ennuis pour une surdose, alors que le contraire ne peut être puni », lâche Evelyne, qui regrette par conséquent une prise en charge parfois insuffisante de la douleur et un patient qui trinque. Un texte méconnuD'abord, la connaissance des textes. « Très peu d'infirmiers connaissent cette loi », déplore Michèle, ce que le rapport de Sicard de fin 2012 avait déjà pointé du doigt. Nathalie Vandevelde, cadre infirmier qui a coordonné une étude au sein des soignants est arrivée à la conclusion que seulement 46 % des personnels soignants connaissent la loi, que seulement 22 % savent l'interdiction de l'obstination déraisonnable des soins, et que seulement 12 % savent que la volonté des patients doit être respectée... Des chiffres éloquents qui montrent combien les tenants et les aboutissants de la loi Leonetti sont encore méconnus, y compris dans la pratique. Pourtant, globalement, la profession infirmière soutient la loi et ses avancées. « Le milieu médical s'en accommode », estime Michèle, qui n'est pas pour légiférer sur absolument tout, au risque de « tout faire rentrer dans des cases. »Face à elle, certains peuvent lui reprocher ces rares cas hors loi Leonetti, les ambiguïtés de situation, comme c'est le cas de la très médiatique affaire Vincent Lambert. Pour Evelyne, cette affaire montre que la loi Leonetti ne va parfois pas assez loin. « L'arrêt des sondes ou des machines respiratoires, considérées comme des soins, et non plus des traitements, peut entraîner une mort longue et atroce », affirme-t-elle. Le consensus est clair sur la question de la gestion de la douleur. « Il est prouvé que dès que les gens ne souffrent plus, ils sont beaucoup moins demandeurs d'en finir avec la vie », avance Annie, une ancienne infirmière. Face à la douleur des patients, Michèle se rappelle avoir été en « détresse face à l'un d'entre eux. Il hurlait de douleur, je n'arrivais pas à réunir un consensus sur son cas, j'ai du demander à un des pontes du service. Il m'a dit : on ne peut pas vous laisser comme ça, et on a débriefé », raconte-t-elle. Généraliser les directives anticipéesSans directives anticipées, le travail des infirmiers est rendu bien plus compliqué. « Nous infirmières voyons bien quand il faut mettre en place certains traitements contre la douleur, dans le respect des directives anticipées », explique Michèle. Cette question est au centre des préoccupations. « Elles sont encore très peu répandues. Aujourd'hui, elles ne servent à rien », déplore Daniel Carré. « Elles devraient s'appliquer à plein si un consensus entre les proches et le médecin est trouvé », lâche-t-il. « Il faut insister sur le fait que les directives anticipées sont révocables jusqu'au dernier moment, il faut laisser le choix aux gens », éclaire Annie. Le mot d'ordre : généraliser les directives anticipées, qui facilitent le travail au quotidien des infirmiers. Car si la loi Leonetti répond à la grande majorité des situations, Daniel Carré estime qu'il faut « laisser la porte ouverte à des améliorations. » François Hollande a promis de préparer une nouvelle loi pour compléter l'actuelle, d'ici à l'été. Notamment pour rendre contraignantes les directives anticipées. « L'euthanasie est un droit qui devrait être accordé mais elle n'est pas une solution sur une fin de vie sans douleur et sans souffrance, estime Daniel Carré. Il faut positionner la mort dans le processus d'accompagnement de la famille, dans le respect de la volonté de la personne, et en appliquant un traitement contre la douleur efficace », recommande-t-il. L'application de la loi Leonetti ou sa modification doit être faite sans souffrance. |
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| Sujet: Re: L'Ordre des Infirmiers et S.A. 30.12.14 12:21 | |
| Source : le blog de l'ADMD "Pourquoi, infirmière, je suis depuis de nombreuses années favorable à l’euthanasie et au suicide assisté." Fin de vie : "Ayant exercé le passionnant métier d’infirmière, j’ai vécu des situations violentes."J’ai vu tant de personnes souffrir inutilement, dirais-je, et cela parce que le médecin, avant tout n’accepte pas la mort et s’acharne pour garder en vie son patient, interventions, chimios, rayons, se succèdent même si le pronostic vital est désespéré, même si les traitements jusqu’au-boutistes entrainent douleurs, physiques et morales, dépendance, perte de dignité, en dépit des demandes du malade et de sa famille d’accélérer la fin. Le médecin, par définition, veut gagner face à la mort, peu importe le prix à payer par le patient et ses proches, que ces soins amènent parfois au fol espoir que la guérison est au bout du tunnel. Nous, infirmières, nous voyons bien que cette femme, que cet homme, que cet ado, sont en fin de vie, parce que nous les connaissons bien, mais il est rare que l’on puisse le dire...QUAND cela va-t-il changer? Et puis il y a les dégradations liées au grand âge, que je connais personnellement au travers de mon père, qui depuis un an et demi est dément, totalement dépendant, ne reconnaît personne, aucun lieu, aucune nourriture, et duquel on me dit, à l’EHPAD, où il est extrêmement bien entouré, “il va bien, en ce moment, votre papa”! Comment ose-t-on dire cela d’une personne qui n’a plus de vie, qui nous a toujours dit que s’il lui arrivait de perdre son autonomie, il ne fallait pas le laisser vivre....Mais il n’a plus la capacité de le dire, et bien qu’étant sa personne de confiance, (il n’a pas rédigé de directives anticipées), je n’ai aucune prise sur les médecins et l’équipe, puisque les personnes démentes sont les otages des médecins qui décident de tout. Mon père est une belle plante verte bien arrosée, bien soignée,... et il faudrait que je ne me révolte pas? Et pourtant, j’ai baissé les bras, parce que l’on ne peut rien faire et là aussi, c’est la fierté des médecins d’amener des personnes dans cet état jusqu’à leur cent ans et plus, mais à quoi cela sert-il, si la famille demande qu’il parte en douceur...Il ne me dérange pas, mon pauvre papa, pourquoi voudrais-je le voir partir si ce n’est par amour pour lui, par compassion, pour réaliser son souhait ? “Grâce” (hélas) à toutes ces expériences, je suis depuis de nombreuses années en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté, pour moi bien sûr, pour des êtres proches et aimés qui me le demanderaient, et je souhaiterais qu’une loi permette d’éviter les dérives “dans les deux sens”, et que le suicide assisté soit accessible aux personnes modestes qui n’ont pas les moyens de partir à l’étranger...Une loi bienveillante, tenant compte de la personne humaine avant tout, mesurant la légitimité d’une demande d’euthanasie ou de suicide assisté, mais pas dictée par des convictions auxquelles chacun s’accroche, et qui ne sont pas la réalité de la vie. Marie-Christine DUCREUX |
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| Sujet: Re: L'Ordre des Infirmiers et S.A. 06.01.15 12:13 | |
| source : le blog de l'ADMD
Annick Joulin, infirmière : "Je suis favorable au droit à l'euthanasie et au suicide assisté."
Témoignage
Annick Joulin, infirmière : "Je suis favorable au droit à l'euthanasie et au suicide assisté."
Je suis favorable au suicide assisté pour les malades en fin de vie qui l'ont écrit dans leurs directives anticipées et qui demandent une aide à mourir dans la douceur plutôt que dans la violence (se jeter par la fenêtre, sous un train, se tirer une balle dans la tête, se noyer, etc…).
Par exemple, dans ma vie professionnelle, j’ai entendu cette demande de malades ne supportant plus les aspirations trachéales qui leur donnaient la sensation qu’on déchirait leur gorge, ne supportant plus une sonde naso-gastrique, cette demande de malades ayant des spasmes nombreux et imprévisibles comme des décharges électriques dans le cou ou les jambes. J'ai aussi entendu cette demande de malades jeunes ou âgés, ne trouvant plus goût à cette vie qui devenait la leur : le lit, le fauteuil, être lavé après avoir quelquefois attendu longtemps dans une couche salie, être alimenté, avoir la tête comme dans un étau à cause des médicaments, voir flou et ne plus pouvoir lire ou regarder la télévision, entendre mal et ne pouvoir suivre une conversation, attendre que les heures passent… L’équipe mobile de soins palliatifs soulageaient mais insuffisamment ces douleurs ; l’amour et la présence de proches ne redonnaient pas envie de continuer une vie sans activité et sans autonomie. Et le malade renouvelait encore et encore sa demande…
Je suis favorable à l’euthanasie pour les patients qui l'ont demandé dans leurs directives anticipées et qui ne peuvent plus s’exprimer que par des yeux désespérés, implorants, ou affolés quand ils voient une blouse blanche arriver, des gémissements à chaque mobilisation ou soins, des larmes, des gestes de rejet lorsque cela leur est encore possible ( arracher une sonde, repousser une main qui approche une cuillère ou serrer les lèvres de toutes ses forces…) Engageons chacun d'entre nous à rédiger ses directives de fin de vie, qu'il soit pour ou contre le suicide assisté et l'euthanasie. Sans loi pour les autoriser, le malade qui veut mourir plus rapidement mais aussi celui qui veut vivre à tout prix, dépend de ses relations, de sa situation sociale, du médecin en face de lui. C’est une question d’égalité comme de liberté dans notre République.
Annick Joulin |
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| Sujet: Re: L'Ordre des Infirmiers et S.A. 16.01.15 10:34 | |
| source le blog de l'ADMD
Fin de vie : "C'est révoltant qu'une personne qui veut mettre fin à ses souffrances soit obligée de s'exiler."
Marie-Josée Vincent est infirmière et membre de la commission soignants de l'ADMD.
Fin de vie : "C'est révoltant qu'une personne qui veut mettre fin à ses souffrances soit obligée de s'exiler."
"Je suis favorable à l'euthanasie et au suicide assisté parce que j'estime que c'est à chacun de déterminer le moment où il veut en finir avec la vie. On ne nous a pas demandé notre avis pour nous mettre au monde, que l'on nous laisse au moins décider le jour où l' on veut le quitter. Et je trouve révoltant qu'une personne qui veut mettre fin à ses souffrances soit obligée de partir à l'étranger pour pouvoir bénéficier d'une mort douce et paisible. Si nos responsables politiques étaient un peu moins lâches, il y a longtemps que nous aurions rejoint les autres pays qui permettent de mourir dans la dignité."
Marie-Josée Vincent |
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