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 Sédévacantisme

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MessageSujet: Sédévacantisme   Sédévacantisme Icon_minitime16.06.11 16:14




Le sédévacantisme (de l'expression latine sede vacante, « le trône de saint Pierre étant vacant », utilisée entre la mort d'un pape et l'élection de son successeur) est une position religieuse défendue par une minorité de catholiques du courant traditionaliste. Ils affirment que depuis 1958 (mort de Pie XII) ou 1963 (mort de Jean XXIII), le siège de Pierre est vacant et que les papes qui se sont succédé depuis ne sont que des usurpateurs.



Doctrine



Les sédévacantistes ne reconnaissent pas la légitimité et donc l'autorité des pontifes régnant à Rome actuellement en raison de leur supposée défaillance dans la Foi catholique. Ils estiment que l'assistance du Saint-Esprit dont le Souverain pontife jouit le préserve de toute errance dans l'enseignement des vérités catholiques ; ce qui est d'ailleurs un dogme de la foi catholique.

Pour eux, la ratification des décrets du IIe concile du Vatican et en particulier celui sur la liberté religieuse Dignitatis humanæ serait incompatible avec la possession du Souverain pontificat car cette doctrine aurait été précédemment explicitement condamnée par Pie IX dans son encyclique Quanta Cura. Nostra Ætate, le nouveau Code de Droit canon — qui aurait procédé à l'inversion des fins du mariage — et également certains actes (réunions œcuméniques notamment à Assise) sont considérés par les sédévacantistes comme scandaleux et relevant du schisme, de l'hérésie, de l'apostasie pour Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et Benoît XVI.

Certains s'appuient sur la bulle Cum ex apostolatus officio du Pape Paul IV, qui énonce en 1559 : « S'il apparaissait (...) qu'un Souverain Pontife lui-même, avant sa promotion et élévation au cardinalat ou au souverain pontificat, déviant de la foi Catholique est tombé en quelque hérésie, sa promotion ou élévation, même si elle a eu lieu dans la concorde et avec l'assentiment unanime de tous les Cardinaux, est nulle, sans valeur, non avenue. »
Rejet du magistère récent



Tous les sédévacantistes rejettent les réformes du concile Vatican II, et tous les enseignements postérieurs au concile. En conséquence, ils refusent aussi les nouvelles règles disciplinaires du Code de droit canonique de 1983.

Ils considèrent le rituel des sacres épiscopaux institué par Paul VI en 1968, comme tout à fait invalide (à l'égal du sacre des évêques anglicans), tout comme le nouveau rituel des ordinations sacerdotales ou de la « nouvelle messe ».

Certains y ajoutent le rejet de certains enseignements antérieurs à la mort de Pie XII, comme les modifications apportées au rite de la Semaine Sainte entre 1955 et 1960, ou les réformes du Bréviaire entérinées par Saint Pie X, les considérant comme les prémices du bouleversement des années 1970 et la marque des influences néfastes au sein de l'Église.
La dénonciation du « complot maçonnique »



Des sédévacantistes étayent leur position par l'existence d'un plan, ou complot, ourdi par la Franc-maçonnerie et différentes sociétés secrètes, ayant pour but la destruction du pouvoir temporel et spirituel de la papauté[réf. nécessaire]. Ce complot fut très tôt dénoncé : Clément XII condamna la Franc-maçonnerie par la bulle In eminenti de 1738. D'autre part, des travaux comme ceux de l'abbé Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, mirent au jour un grand nombre de documents inconnus jusqu'alors, tels des correspondances privées entre différents membres de la secte des Illuminés de Bavière[réf. nécessaire]. Les papiers secrets de la Haute Vente des Carbonari tombés entre les mains du pape Grégoire XVI évoqueraient des intentions perverses des Francs-maçons : « Vous aurez prêché une révolution en tiare et en chape, marchant avec la croix et la bannière, une révolution qui n'aura besoin que d'être un tout petit peu aiguillonnée pour mettre le feu aux quatre coins du monde. »

La plupart des sédévacantistes se fondent sur ces études et sur ces documents, dont l'authenticité n'a cependant jamais été démontrée, pour renforcer leur thèse.
Différences avec la Fraternité Saint-Pie-X



Quoique réfractaires à ce qu'ils appellent le « conciliabule Vatican II », les sédévacantistes ne sont pas pour autant favorables à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX). En effet, si les origines de ces mouvements sont communes, la FSSPX refuse d'admettre l'idée selon laquelle le Saint-Siège serait vacant, et fait de l'adhésion formelle aux thèses sédévacantistes un motif d'exclusion. Pour elle, il faut reconnaître l’autorité du pape régnant, sans pour autant lui obéir en tout et a fortiori le suivre dans ses erreurs supposées[1].

Pour les sédévacantistes, cette attitude porterait en elle une contradiction interne que traduit ainsi l'évêque sédévacantiste Dolan,[2] « la FSSPX s'est opposée à l’apostasie conciliaire non pas avec une réponse vraiment catholique mais plutôt avec la réponse du jugement privé par lequel les doctrines, les décrets et les disciplines universelles de ce qu’ils pensent être l’Église sont sujets à leurs avis privés », position qu'il estime condamnée par l'Église, notamment par la bulle Unam sanctam : « En conséquence nous déclarons, disons et définissons qu'il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d'être soumise au pontife romain ».

Dans la première prière du canon de la messe tridentine le nom du pape régnant est mentionné. C'est une prière qui demande au Christ de gouverner son Église en union avec (una cum) le Pape, les évêques et tous ceux qui professent la foi catholique. Cette prière signifie donc que le pape régnant fait l'unité de l'Église en tant qu'instrument de Jésus-Christ qui gouverne l'Église. Contrairement aux autres traditionalistes les sédévacantistes refusent d'être en communion avec la hiérarchie de l'Église qui pour eux serait une fausse hiérarchie. Ils omettent donc de prononcer le passage "una cum" au cours de leurs célébrations.
Présence sur Internet



L'avènement d'Internet a donné à certains groupes sédévacantistes l'occasion de tenter de donner une plus large audience à leurs thèses. Une des caractéristiques de ces sites est de reproduire et commenter des photos ou montages visant à « démontrer » la généralisation des abus liturgiques les plus choquants ou à « prouver » l'apostasie formelle des papes[réf. nécessaire]. Parmi les supports les plus classiques, on trouve une photo de Jean-Paul II supposé embrasser le Coran[3] ou des photos du pape Benoît XVI allumant un chandelier à sept branches (la menorah des Juifs)[4]. Le thème du « complot » y est omniprésent, en particulier le prétendu « complot maçonnique » à l'intérieur de l'Église catholique. Les sédévacantistes accusent ouvertement plusieurs papes ou cardinaux d'être ou d'avoir été des francs-maçons. Malgré les apparences, cette thématique ne date pas du concile Vatican II. Elle apparaît au lendemain de la crise moderniste, où des personnalités marginales comme Ernest Jouin ou André de La Franquerie développent le même type de théories. Entre autres exemples, le cardinal Mariano Rampolla del Tindaro, mort en 1913, a été l'objet des mêmes accusations que, cinquante ans plus tard, le pape Jean XXIII.

Les sédévacantistes expriment également une critique très virulente contre les autres courants traditionalistes et certaines de leurs personnalités, les cibles les plus classiques étant l'abbé Franz Schmidberger, ancien supérieur de la FSSPX, considéré comme un "infiltré", et l'évêque Richard Williamson, accusé d'être rosicrucien[5].

Nombre de ces sites présentent en outre une forte tonalité apocalyptique. Pour eux, la fin du XXe siècle marque le début d'une période d'apostasie généralisée, l'Église se trouverait sans chef. Tout cela annoncerait la prochaine venue de l'Antéchrist.



Les derniers papes reconnus par les sédévacantistes



Les sédévacantistes reconnaissent tous en Pie XII un pape légitime. La plupart émettent des doutes sur la légitimité de Jean XXIII. Leurs critiques s'appuient sur l'ambiguïté qu'ils estiment trouver à l'encyclique Pacem in Terris et sur certains témoignages évoquant l'hétérodoxie supposée de ce pape. La majorité des sédévacantistes le rejette donc tout à fait et estime que son élection en 1958 est douteuse.

Le critère permettant de distinguer ceux qui admettent la légitimité de Jean XXIII est leur acceptation du Missel de 1962.
Les sédévacantistes complets et les sédéprivatistes



On distingue habituellement les sédévacantistes complets qui considèrent celui qui est sur le trône de Pierre comme un imposteur. Ils se réfèrent aux écrits de saint Robert Bellarmin qui fut un grand défenseur de la papauté et qui écrivit différents traités, dont l'un est particulièrement célèbre et apprécié des sédévacantistes complets : De Romano Pontifice. Cet ouvrage en latin n'a jamais été traduit ni publié dans une autre langue.[6]

Les sédéprivatistes pensent que les successeurs de Pie XII sont papes matériellement, mais non formellement (materialiter sed non formaliter). Ces derniers (qu'on appelle aussi guérardiens ou cassiciacumistes) adhèrent à la Thèse de Cassiciacum, élaborée par le dominicain Guérard des Lauriers pour tenter d'expliquer l'actuelle vacance du siège apostolique. Pour certains, cette thèse serait battue en brèche par la bulle du Pape Paul IV Cum ex Apostolatus et par les données fondamentales de la philosophie scolastique qui enseigne qu'il ne peut y avoir de matière sans forme...
Les conclavistes



À différentes occasions, de très petits groupes de sédévacantistes, considérant que l'Église ne pouvait rester sans pape, ont pris l'initiative d'organiser des « conclaves », qui ont débouché sur l'élection d'un certain nombre d'antipapes. De telles élections ont eu lieu en 1990 (David Bawden, se faisant appeler le pape Michel), 1994 (Victor von Pentz, pape Lin II), 1998 (Lucian Pulvermacher, pape Pie XIII, chef de la true Catholic Church et décédé en 2009), 2006 (Oscar Michaelli, pape Léon XIV).

Chacun de ces prétendants n'a qu'une poignée de fidèles et la plupart des sédévacantistes rejettent tout conclavisme.

Parallèlement, un certain nombre de personnages affirment tenir leurs droits à la papauté d'une révélation divine, comme Clemente Domínguez, fondateur de l'« Église catholique palmarienne », qui s'est fait appeler le pape Clément. Ces mouvements sont souvent présentés comme conclavistes, même s'ils ne partagent pas toutes les idées des autres groupes sédévacantistes ou conclavistes.
Genèse du sédévacantisme


Naissance des thèses sédévacantistes



En août 1971, le jésuite mexicain Joaquín Sáenz y Arriaga publie un livre La Nouvelle Église Montinienne dont la conclusion est que le pape Paul VI avait fondé une nouvelle religion, distincte du catholicisme romain traditionnel. En 1973, il publie un autre travail, Sede Vacante, où il affirme nettement que Paul VI, ayant versé dans l'hérésie, avait perdu son autorité papale en vertu de la bulle de Paul IV Cum ex Apostolatus reprise dans le code de droit canon de 1917. Les sédévacantistes s'appuient sur le "secret" de La Salette pour justifier leurs positions. Il est à noter que, selon le droit de l'Eglise catholique, ce prétendu secret ne fait en aucune sorte partie de son enseignement magistériel et que toutes les publications relatives au "secret de la Salette" ont systématiquement été interdites et condamnées par le Saint Office notamment dans une décision de portée générale du 21 décembre 1915.

Les écrits de Saenz donnèrent naissance au mouvement sédévacantiste, mené au Mexique par les pères Saenz, Carmona et Zamora, aux États-Unis par les pères François E. Fenton et Burton Fraser, et en France par le père Guérard des Lauriers (dominicain, qui a développé la thèse dite de Cassiciacum), le père Barbara ou encore le père Vinson.
Établissement d'une succession apostolique discutée

Article détaillé : Évêque errant.


Plusieurs personnes adhérant aux thèses sédévacantistes se sont vu conférer l'ordination épiscopale par l'archevêque de Hué, Mgr Pierre-Martin Ngô Dinh Thuc. Ce fut le seul évêque de l'Église catholique romaine auquel on attribua avec persistance des sentiments sédévacantistes, même si la réalité de ces sentiments reste discutée. Il sacra notamment Clemente Domínguez en 1976, Guérard des Lauriers. L'Eglise catholique, par un communiqué laconique, a indiqué qu'elle ne prenait pas en considération ces sacres, sans que la formulation retenue puisse traduire un avis clair sur leur validité.

Deux évêques particulièrement connus sillonnent l'Amérique et l'Europe en conférant les ordres sacrés : Mgr Daniel Lytle Dolan et Mgr Donald Sanborn de l'association sacerdotale Instauratio Catholica. Leurs lignées respectives remontent aussi à Mgr Thuc.

Toujours aux États-Unis, en 1993, l'évêque-émérite catholique d'Arecibo (Porto Rico), Mgr Alfredo José Isaac Cecilio Francesco Méndez-Gonzalez C.S.C., consacra le père Clarence Kelly à l'épiscopat pour la Fraternité Sacerdotale Saint Pie V (FSSPV). La FSSPV est une fraternité de quelques prêtres sédévacantistes, originellement issus de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X créée par Mgr Marcel Lefebvre. Cette FSSPV maintient un séminaire près de New York.

Du point de vue de l'Église catholique, toutes ces ordinations sont illicites puisque faites sans mandat pontifical. La question de leur validité, en revanche, n'a jamais été tranchée officiellement. Mais la majorité des théologiens les estiment valides.
Liste des principaux papes selon les courants conclavistes



Afin d'éviter de se "perdre" dans les différentes tendances, les fusions, scissions, cette liste est présentée par ordre de date de naissance des "papes"

  • Clément XV (Michel Collin) (1905-1974), prêtre du diocèse de Nancy. Dit avoir eu en 1963 une révélation céleste qui le désigne comme Pape sous le nom de Clément XV. Il prêche une doctrine ultra traditionnelle empreinte de messianisme extra-terrestre. A sa retraite en 1968, sa mouvance connaît diverses scissions, Grégoire XVII se proclame son successeur.
  • Emmanuel 1er (Gino Frediani, 1913-1984). Autoproclamé pape en 1973 en Italie. Décédé en 1984 sans succession, ses fidèles attendant sa résurrection.
  • Pie XIII, (Lucian Pulvermacher, né en 1918 et décédé en 2009) élu suite à un conclave par téléphone en 1998, auparavant une petite assemblée de religieux avait décrété que les quatre papes ayant succédé à Pie XII étaient des usurpateurs, et qu'il fallait occuper le siège vacant.[7]
  • Pierre II, (Maurice Archieri, né en 1923). Mécanicien automobile en retraite habitant Le Perreux en banlieue parisienne, investi par l'opération du Saint-Esprit (ce sont ses propres termes) en 1995. Son fils Jean-Marie Archieri, (né en 1951) lui succédera.[8]
  • Grégoire XVII (ou Jean-Grégoire XVII) Jean-Gaston Tremblay, Ce canadien, né en 1928 se proclame le successeur de Clément XV en 1968. Installé à Sainte-Jovite au Québec. A nommé son successeur qui sera une femme, Grégoria XVIII.
  • Pierre II (né en 1934) de son vrai nom Manuel Alonso Corral, auparavant "Père Isidore" a pris la succession de Grégoire XVII (Dominguez) en 2005 à la mort de ce dernier.
  • Grégoire XVII (Clemente Domínguez) (1946-2005). Andalou. A la mort de Paul VI, en 1978, il affirma avoir reçu un message de la Vierge, et se proclama successeur du pontife, sous le nom de Grégoire XVII. Il fonde l'Ordre des Carmélites de la Sainte face, excommunie Jean-Paul II, béatifie le général Franco et crée un Vatican dissident.
  • Linus II (Victor Von Pentz, Sud-Africain né en 1953, vivant en Angleterre), élu par un conclave réuni à Assise en Italie en 1994. Quatre jours plus tard, ses partisans tentent de pénétrer au Vatican pour l'installer à la place de Jean-Paul II mais se font refouler par la police.
  • Michael 1er (David Allen Bawden) Américain. Né en 1959, proclamé pape depuis 1990, prétend que Paul VI était le diable lui-même.[9]
  • Pierre II (William Kamm, allemand né en 1950, vivant en Australie). La Vierge Marie lui aurait directement conseillé de sélectionner pour épouses 12 reines et 72 princesses, qui lui permettraient de redévelopper la race humaine après sa destruction par une boule de feu. Condamné à 10 ans de prison pour agression sexuelle.
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