Publié le Lundi 20 Janvier 2014 à 06h12
Régions Liège Actualité Aywaille: «J'ai été internée parce que j'ai parlé d'euthanasie»
Rédaction en ligne
Isabelle Humblet, conseillère communale et médecin à Aywaille, a été internée de force. Atteinte d’un cancer, elle avait expliqué à un psychiatre qu’elle préparait sa déclaration anticipée relative à l’euthanasie. Il a estimé qu’elle tenait des propos incohérents et qu’elle devait être protégée d’elle-même…
Sophie Kip
Isabelle Humblet se bat contre le cancer depuis plusieurs mois.
L’euthanasie reste un sujet sensible en Belgique. Isabelle Humblet, une habitante d’Aywaille de 37 ans, vient de l’apprendre à ses dépens. Atteinte d’un cancer du sein alourdi par des complications, elle a décidé voici quelques mois de prendre quelques précautions et de préparer sa fin de vie.
Mais un malheureux concours de circonstances l’a conduite le 25 décembre dernier devant un psychiatre, à qui elle a notamment expliqué qu’elle préparait sa déclaration anticipée d’euthanasie et qu’elle rédigeait son testament. Celui-ci a estimé qu’elle tenait un discours incohérent et a décidé de l’interner. «
Je pense qu’il ne m’a même pas crue quand je lui ai dit que j’étais médecin et que j’avais un cancer, poursuit Isabelle Humblet.
Il s’est contenté de me demander si je me droguais… »
Fort heureusement pour elle, la procédure prévoit une entrevue avec un juge et un collège d’experts dans les 10 jours qui suivent la mise en observation. Le 30 décembre, Isabelle Humblet était donc libre. Elle a toutefois passé cinq jours enfermée, «
considérée comme une déséquilibrée mentale, privée de mon fils, et avec la crainte que la mesure de mise sous protection ne soit prolongée, auquel cas je restais internée pendant encore 40 jours. Tout ça parce que j’ai osé parler d’euthanasie en étant atteinte d’un cancer… »