Mysimba, baclofène
Les nouveaux coupe-faim inquiètent les autorités françaises
par la rédaction
Publié le 2 Janvier 2015
Entre l'autorisation d'un nouveau médicament, Mysimba, et le détournement du baclofène, l'Agence de sécurité du médicament (ANSM) s'alerte sur les nouveaux médicaments coupe-faim
Les nouveaux coupe-faim inquiètent les autorités françaises
Rogelio V. Solis/AP/SIPA
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L'affaire Mediator n'a visiblement pas servi de leçon. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s'alerte de l'apparition d'un nouveau coupe-faim, Mysimba. Elle signale aussi l'usage détourné du baclofène, autorisé dans la sclérose en plaque et l'alcoolodépendance, dans des régimes amincissants.
Mysimba : la méfiance de l'ANSM
Depuis fin décembre, le médicament Mysimba (nalterxone/bupropion) peut être commercialisé en Europe. Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) a donné son feu vert dans ce sens. Mais en France, l'ANSM se méfie de cette pilule anti-obésité : « Ce traitement est recommandé en complément d’un régime hypocalorique et d’une activité physique. La France a voté contre cet avis estimant que la sécurité du produit n’était pas suffisamment établie et a ainsi déposé un "minority statement" », signale l'Agence sur son site.
L'ANSM reste donc sur ses gardes, et l'Agence européenne du médicament (EMA) elle-même a mis plusieurs années à accorder son feu vert. Elle a fait savoir que le feu vert donné à Mysimba découle des résultats positifs de 4 études pivot. Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) ne mentionne que des troubles gastro-intestinaux ou liés au système nerveux central, mais reconnait que « des incertitudes subsistent en ce qui concerne les résultats cardiovasculaires à long terme. »
Le baclofène détourné
Mysimba n'est pas le seul médicament a inquiéter l'ANSM. L'Agence a aussi constaté un recours au baclofène pour soigner des troubles de l'alimentation, alors que le médicament ne bénéficie pas d'autorisation de prescription dans ce cadre précis. Une telle utilisation est formellement déconseillée « en l’absence de démonstration d’un bénéfice dans ces situations, et d’un risque considérable de survenue d’effets indésirables potentiellement graves ». Dans le traitement de l'alcoolodépendance, l'ANSM mentionne en effet des effets indésirables pouvant aller des nausées et vomissements aux tentatives de suicide en passant par des troubles cardiaques.
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