Landes : enfermée seule à l’intérieur du magasin après un malaise
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Publié le , modifié le 03/04/2015 à 11h42 par
Vincent dewitte avec Christine Lescoutte L’insolite mésaventure est arrivée vendredi dernier à une Landaise de 69 ans, victime d’un malaise avant la fermeture du Super U de Biscarrosse
Malgré un tour d’inspection, le personnel n’a rien vu.
© Photo « so »
Lorsque
Geneviève Questroy ouvre les yeux, vendredi dernier, vers 21 heures, elle est à terre, seule dans le noir, mais dans un lieu qui ne lui est pas inconnu. Le temps de reprendre ses esprits,
la Biscarrossaise de 69 ans réalise qu'elle a été victime d'un malaise. Et qu'elle a été « oubliée » à l'intérieur du magasin Super U de Biscarrosse, dont les grilles sont closes.
La joyeuse sexagénaire raconte volontiers l'insolite mésaventure.
« Je suis allée à Super U pour faire deux petites courses, je voulais trouver du terreau et deux magazines », restitue-t-elle. La retraitée tourne dans les rayons en quête du terreau. Puis elle se dirige vers l'espace presse, à l'endroit même où elle est revenue à elle.
« Quand je me suis réveillée, les lumières étaient éteintes, alors je me suis d'abord dit : “Mince, ils ont une panne d'électricité !” », poursuit-elle. Mme Questroy se relève et se dirige vers les caisses. Toujours personne.
« Quand j'ai réalisé que j'étais enfermée, ça m'a quand même fait un choc », revit la Landaise.
« C'est une blague ? »
À la surprise succède l'agacement.
« Je me suis mis à la recherche d'un téléphone mais je n'ai rien trouvé. Quand au niveau de la boulangerie l'alarme s'est déclenchée, j'étais bien contente, je me suis dit que quelqu'un allait arriver. » Les minutes passent mais rien ne vient. La cliente a son téléphone portable en poche. Elle compose donc le 17.
Ce qui l'aurait fait rire en d'autres circonstances se produit au bout de la ligne. Au centre de réception des appels, le gendarme tique sur son nom et croit à « une blague ».
« Questroy se prononce ‘‘ caisse trois'', alors forcément, une caisse enfermée dans un supermarché ça prête à sourire », sourit-elle, elle aussi.
La suite se déroulera sans accroc. Geneviève Questroy sort du magasin avec l'aide des gendarmes, puis de la direction qui s'empresse d'appeler les pompiers. Lesquels l'évacuent vers l'hôpital pour i
dentifier la cause de son malaise.Davantage choquée par « le manque de vigilance du personnel au moment de fermer le supermarché » que par ses trois jours d'hospitalisation, Geneviève Questroy est allée rencontrer le directeur de Super U ce mardi soir pour avoir « explications » et « excuses ».
« On m'a répondu que le vigile faisait les rayons en enfilade à la fermeture, sauf au rayon presse, relève-t-elle, étonnée. Je ne suis quand même pas minuscule, il m'aurait vue s'il était passé. En plus, j'avais un chariot », précise-t-elle.
« Prête à y retourner »
Interrogée sur ce sujet plus insolite que dramatique, la direction n'a pas caché sa désapprobation face à la posture de la victime, « qui est venue demander un dédommagement au lieu de nous remercier d'avoir appelé les pompiers, tenait-elle à préciser hier.
C'est une histoire cocasse qui finit fort heureusement bien. C'est vrai, on ne l'a pas vue. Et je lui ai d'ailleurs présenté mes excuses », poursuivait son directeur général, plus apaisé mais « remonté car quand il y a des choses bien, quand on sauve des vies (1), ça personne n'en parle ! »
Restée discrète sur cette demande de dédommagement, Geneviève Questroy se dit en tous cas « prête à retourner faire ses courses dans ce Super U ». « Mais plus juste avant sa fermeture… »
(1) Le 16 février de cette année, l'équipe de sécurité aurait prodigué les soins de premier secours à une personne de 65 ans en arrêt cardiorespiratoire.