Sirop contre la toux, antihistaminiques : un coktail rend les ados accrosPurple Drank
Sirop contre la toux, antihistaminiques : un coktail rend les ados accros
Fini de se procurer sa drogue auprès du dealer local ! Pour se shooter, de plus en plus d'adolescents préparent du « purple drank » , à base de médicaments achetés en pharmacie.
Publié le 16.05.2015 à 19h31
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]Un peu de sirop pour la toux, quelques comprimés, et le tour est joué ! Le « purple drank », un cocktail explosif à base de médicaments en vente libre, séduit de plus en plus d’adolescents … et suscite l’inquiétude des professionnels de la santé, rapporte
Le Parisien. Zoom sur un phénomène qui prend de l’ampleur.
Préparée « maison »
Pour les ados qui souhaitent se shooter et planer, le temps de quelques heures, rien de plus facile. La plupart des ingrédients utilisés pour préparer le« purple drank » se trouvent très facilement à la pharmacie du coin.
L’idée : préparer « maison » une mixture à base de codéine, une molécule ayant un effet déstressant et hallucinogène quand elle est prise à forte dose. On ajoute à cela des comprimés antihistaminiques, qui contiennent de la prométhazine, dont la particularité est de limiter les effets secondaires négatifs de la codéine, comme les nausées. Le mélange peut enfin être associé à de l’alcool ou du cannabis, pour un effet prolongé et encore plus intense.
Un mélange explosif, que les jeunes et les moins jeunes semblent apprécier, en témoignent les nombreux blogs et forums dédiés à l’échange de recettes de « purple drank ».
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Cocktail explosif... et risqué
Mais la prise de cette drogue, car le « purple drank » est bien une drogue, n’est pas anodine, et s’accompagne de nombreux risques pour la santé. Au point que, selon
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], l’Ordre national des pharmaciens a appellé la profession à plus de vigilance lorsqu’elle se retrouve face à des jeunes en quête des ingrédients précis de la mixture.
En France, les ados remplacent souvent la codéine par la dextrométhorphane, qui a des effets similaires, mais qui au-delà de 2500 mg peut s’avérer mortelle.
Vomissements, troubles de l’élocution, crises convulsives et d’anxiété accompagnent les effets agréables qui peuvent par ailleurs être ressentis. Les buveurs de « purple drank » peuvent aussi éprouver de la confusion et de la somnolence. Autant de facteurs qui augmentent le risque d’accidents. Même si pour le moment, peu d’hospitalisations ont été rapportées en France, et que l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) « ne constate pas un phénomène statistiquement mesurable », la notoriété du « purple drunk » n’est pas à prendre à la légère.
Jusqu’au tutoriel vidéo !
Surtout quand on constate à quel point il est facile de trouver des conseils pour le préparer sur internet. En plus de l’échange de recette, on trouve aussi de nombreux internautes qui partagent leurs expériences et racontent les sensations ressenties sous l’emprise du « purple drank ». Des tutoriels vidéos pour apprendre à le préparer ont même fait leur apparition sur Youtube. Une recette du « Purple drank » à portée de clics, des ingrédients faciles à trouver... Un cocktail qui se banalise et qui n’en est que plus dangereux.