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| Débaptisation ? | |
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| Sujet: Débaptisation ? 29.10.15 23:26 | |
| De guerre lasse, quitter l’Eglise catholique Written by Catnatt Vatican Ceci est la lettre que j’ai préparée et que je vais envoyer lundi avec accusé de réception (on ne sait jamais) au diocèse de Lyon où j’ai été baptisée. « Monsieur le curé (Monsieur l’évêque), Ayant été baptisée en l’église Saint I… en avril 19.. sous le nom de N… C…, je vous serais reconnaissante de bien vouloir porter sur le registre de baptême et en regard de mon nom la mention suivante : a renié son baptême par lettre datée du 20 avril 2013. Ne croyez pas que j’ai pris cette décision à la légère. Je suis croyante et je me suis longtemps considérée comme catholique. Mais avec le conflit qui règne autour du mariage pour tous, il ne m’est plus possible de continuer à l’être. Rester, c’est cautionner et il en est hors de question. Le comportement de la hiérarchie de l’Eglise et de certaines de ses ouailles en France est inadmissible. Prôner la guerre civile ou le sang au nom de la foi et ce avec l’approbation des évêques ou leur compréhension est une honte. Le débat violent qui agite mon pays achève les doutes que j’avais depuis quelques années. Mon apostasie n’est pas un acte religieux, c’est un acte politique, votre Eglise ne me laisse aucun autre choix pour manifester mon désaccord officiellement et ce de manière forte. La religion n’a pas à rentrer dans le terrain politique et pourtant, c’est ce que vous faites. Personne n’oblige l’Eglise catholique à célébrer des mariages autres que hétérosexuels et pourtant, vous combattez au nom du mariage civil. Ce n’est pas votre champ d’action, nous vivons dans une république laïque, Dieu merci.Par conséquent, j’utilise l’apostasie comme moyen d’action politique puisque vous vous aventurez sur ce terrain-là. Pour moi, la foi est exactement à l’opposé de la politique. Elle suppose l’abandon là où la politique suppose le contrôle. Elle suppose la confiance là où la politique suppose la vérification par les faits. Vous vous attachez aux faits, à un comportement là où, pour moi, Dieu s’attache à l’âme et je crois que l’Eglise catholique à force d’entasser les interdictions siècle après siècle a perdu la sienne. Pour moi, ma foi doit s’attacher à tenter de respecter les dix commandements et surtout le « aimez vous les uns les autres ». Vous n’aimez personne à part ceux qui respectent des rites mais qui, pour certains, ne respectent rien dans leur cœur. L’Eglise finit par cautionner une certaine forme de violence et par là même renonce à ce qu’elle doit être. Ne croyez pas que je n’ai pas eu peur de cette décision ; bien sûr que j’ai eu peur. Des mois de discussion intérieure, des doutes et des questions, des allers-retours. Renoncer à me faire enterrer de manière chrétienne est un très grand renoncement. Abandonner la route spirituelle que mes parents, dont ma mère décédée, avaient tracé pour moi est terrible. Mais qu’avez-vous fait de cette Eglise ? Qu’avez-vous abandonné ? A quoi avez-vous renoncé pour avoir du pouvoir sur la vie civile ? Croyez-vous vraiment qu’un homosexuel qui se sera marié, aura eu des enfants et aura eu à cœur de prendre soin de son prochain sera renié par Dieu ? Croyez-vous vraiment qu’une personne qui sera allée à l’Eglise tous les dimanches et aura respecté toutes les règles concrètes mais aura semé la destruction autour d’elle sera accueillie à bras ouverts par Dieu ? La question de l’âme n’est pas une question de rites. Elle n’a que faire des règles des hommes, elle tâche de vivre en conscience. La question de l’âme n’est pas affaire de sexualité. Ce sont les hommes qui s’en sont mêlés. C’est une longue et douloureuse discussion avec Dieu que j’ai depuis quelques mois mais je suis convaincue qu’il saura qu’en mon âme et conscience que « aimez-vous les uns les autres » a probablement plus de sens pour moi que bien des catholiques qui traitent Madame Taubira de « rat ». J’ai entièrement confiance en lui. On n’entend plus parler de l’Eglise catholique que pour les horreurs qu’elle défend : la protection des prêtres pédophiles (on ne vous a pas entendu manifester contre cette déviance dégueulasse de la sexualité que je sache), l’excommunication de filles et de femmes pour avoir avorté même quand elles ont été violées pendant que le véritable coupable est toujours accueilli, le rejet du mariage homosexuel. Vous passez votre temps à vouloir régir nos vies terrestres au lieu de vous préoccuper de ce qui vous concerne : nos âmes. Vous avez failli. Nous vivons dans un monde compliqué, violent où les gens souffrent et au lieu d’apporter du réconfort, vous semez la discorde. Vous ne savez pas rester à votre place, vous manquez cruellement d’humilité. Qui êtes-vous pour vous servir de la spiritualité pour asservir les hommes ? Comment pouvons-nous nous rapprocher de Dieu en toute confiance quand vous ne savez qu’interdire, commander et reprocher ? Que faites-vous de sa volonté qui a été de nous offrir le libre-arbitre ? Libre de venir à lui ou pas ? Libre de croire en lui ou pas ? Libre d’aimer qui nous souhaitons et de vouloir le faire savoir au monde ? Il nous a fait le plus beau des cadeaux et vous le saccagez. La foi est tellement plus belle quand elle est spontanée et pas acquise sous la menace des excommunications, des sanctions ou de la damnation éternelle. Il nous a offert la liberté et c’est à nous de faire notre chemin. Ce sera vers lui ou pas mais je crois vraiment qu’il nous préfère ainsi : c’est même toute la beauté du monde. Vous pouvez me considérer comme une hérétique, je ne maîtrise pas les textes. Tout ce que je sais, c’est que je passe ma vie à tenter de comprendre les autres même si je ne suis pas d’accord avec eux. Je ne les condamne pas. Je n’interfère pas dans leur vie pour leur imposer mon point de vue. J’essaye d’aider même si j’échoue plus souvent qu’à mon tour. C’est exactement le contraire de ce que vous faites. Je ne peux plus longtemps cautionner tout cela. Nous vivons en république laïque, vos interférences à répétition menacent ce modèle. C’est intolérable. Dieu, pour moi, n’est qu’amour, vos interférences à répétition menacent cet idéal vers lequel nous devons tendre. C’est intolérable. « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », c’est ce que je fais par le biais de cette lettre, ne vous en déplaise. Il est partout et par conséquent au sein de ma conscience. Je serai donc dorénavant une croyante indépendante si j’ose dire. Je tâcherai de respecter ce en quoi je crois, seule mais convaincue. Je renouvelle donc ma demande effectuée en début de lettre : Ayant été baptisée en l’église Saint I… le 4 avril 19.. sous le nom de Nathalie C, je vous serais reconnaissante de bien vouloir porter sur le registre de baptême et en regard de mon nom la mention suivante : a renié son baptême par lettre datée du 20 avril 2013. Notez que légalement l’église ne peut me refuser une requête en débaptisation, et qu’elle doit, au titre de la loi Informatique et Liberté concernant les fichiers même manuscrits, me fournir à titre gracieux une copie de l’acte modifié (Article 36*). J’espère donc que vous ferez preuve de diligence et que vous ne m’obligerez pas à demander à la CNIL ou à un tribunal de faire respecter mes droits. Dans l’attente d’une confirmation écrite, je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments distingués. Fait à Paris , le 20 avril 2013. » Pour faire de même, je pense qu’il suffit de savoir au moins dans quel diocèse vous avez été baptisé, l’Eglise c’est encore mieux et au moins l’année. Réfléchissez-y avant d’envoyer une demande de débaptisation, ce n’est pas rien si l’on est croyant. Il faut prendre son temps. Ce billet n’est en aucun cas un « pousse au crime ». C’est une décision personnelle qui doit se faire seul et en conscience. En ce qui me concerne, je crois vraiment qu’au bout du compte, rester c’est cautionner mais c’est le fruit d’un cheminement. Faites le vôtre librement. MAJ du lundi 22 avril 10h02. J’ai envoyé la lettre avec AR au diocèse et à l’Eglise concernés. J’ai joint une photocopie d’identité, j’ai vu que c’était réclamé, ce qui me semble légitime, c’est un acte important. J’avais mon certificat de baptême, j’ai joint une photocopie également. MAJ du lundi 12h07 Sur twitter, on discute de mon cas sans m’adresser la parole. J’adore être le « elle » des conversations d’autrui alors que je suis parfaitement identifiée… et j’adore également la disqualification par l’infantilisation. @Koztoujours m’a quand même expliquée que je faisais une crise d’ado. A 42 ans et après avoir longtemps réfléchi, j’avoue que je suis estomaquée qu’on puisse me sortir une énormité pareille. Je lui ai donc répondu » Vous savez quoi ? C’est pour ça que je pars. Ce manque d’humilité, cette arrogance, cette absence de remise en question. » Ou alors ça.: les échanges se lisent du bas vers le haut par contre. Maj du samedi 27 avril 2013, 16h : Bon, voilà, j’ai pris la décision de fermer les commentaires sous ce billet. Je pense avoir laissé la place à la contradiction. Mais voilà, j’ai encore reçu un commentaire que je n’ai pas validé où on m’explique que « la nature est homophobe, c’est comme ça ». Dieu serait homophobe, la nature le serait aussi. Ca me désespère d’entendre ça. Tout le monde est évoqué sauf les êtres humains. Ha qu’il est bien pratique de juger à travers Dieu ou la nature. Cette peur que je ressens chez ces gens-là. . Je préfère rester sur le commentaire de Just Sister Ann, magnifique et aimant. Je souhaite que cela soit la conclusion de tout ça, ces échanges. Mes deux commentaires suivants sont presqu’inutiles. Encore une fois, merci à tous, même ceux avec qui je n’ai pas été d’accord :) MAJ du 5 juin 2013 : Le diocèse m’a renvoyée une copie de mon acte de baptême modifié. http://www.lesanneesje.heavencanwait.fr/2013/04/de-guerre-lasse-quitter-leglise-catholique/ |
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| Sujet: Re: Débaptisation ? 29.10.15 23:52 | |
| La bataille des débaptisations
Henri Tincq France 25.05.2012 - 18 h 18 Eglise Saint-Martin-de-Joue à Valanjou en 2007. REUTERS/Jon Boyle (FRANCE) Eglise Saint-Martin-de-Joue à Valanjou en 2007. REUTERS/Jon Boyle (FRANCE)
Les «débaptisations» —ou demandes de radiation des listes de baptêmes— augmentent, mais l’Eglise fait de la résistance.
La cour d’appel de Caen doit bientôt se prononcer dans une affaire de «débaptisation». En octobre 2011, pour la première fois en France, un libre-penseur de la Manche, René Lebouvier, avait obtenu du tribunal de Coutances que son nom soit rayé des registres paroissiaux et diocésains de baptême. Mais l’Eglise a refusé de s’exécuter.
Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Coutances, a même fait appel. Cette affaire est suivie de près par les associations de libre-penseurs qui font campagne pour la «débaptisation» et par l’Eglise catholique qui se trouve sur la défensive. Si la cour d’appel donnait raison au requérant et que le diocèse était mis dans l’obligation d’effacer un nom de ses registres, cela donnerait des idées à d’autres et ferait jurisprudence.
L’Eglise se dit sûre de son fait: le baptême est un acte public. Il se produit dans un lieu public qui est une église, à la demande de parents, et en présence de témoins qui sont un parrain et une marraine. Etre baptisé, ce n’est pas entrer dans un club dont le membre peut entrer et sortir à sa guise, quand bon lui semble.
De même qu’il n’est pas possible à un individu de rayer son nom d’une archive ou de l’état-civil de sa mairie, l’Eglise n’a pas le droit d’effacer la trace historique d’un événement public comme le baptême. Elle a le soutien, en cette affaire de protection de fichiers, de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil).
Le baptême est une réponse à une demande qui a été faite, à une époque donnée, par des parents et attestée dans un registre. L’Eglise peut, à la rigueur, mentionner en marge, et de manière neutre, le désir d’un demandeur de renier la décision de ses parents, mais elle ne peut radier un nom d’une liste. C’est ce qui a été fait à Coutances, comme dans toutes les affaires de ce genre: la mention «a renié son baptême par lettre datée du 31 mai 2001» figure en marge du nom de René Lebouvier, qui est aussi marié religieusement. Un nom que celui-ci voudrait voir effacé.
Il n’existe pas de statistiques précises sur ce phénomène des «débaptisations». On sait seulement qu’il est ancien, régulier, marginal. Il toucherait un millier de personnes chaque année en France, voulant cesser de se faire recenser comme fidèles catholiques (mais le phénomène touche aussi les Eglises protestantes). Cette demande touche essentiellement des athées, des agnostiques et ceux qui veulent changer de religion. Ils écrivent leur intention au curé de la paroisse, qui doit en reférer à son évêque chargé de statuer.
L’Eglise fait de la résistance pour des raisons juridiques, mais aussi théologiques. Pour elle, le baptême est un acte sacré et la «débaptisation» un péché voisin de celui de l’apostasie, c’est-à-dire du renoncement à sa foi. De son point de vue, on ne peut pas annuler un sacrement, l’effacer, le supprimer. Celui-ci crée une marque spirituelle indélébile. C’est une action de Dieu que l’homme ne peut ni modifier, ni contrarier.
On ne peut renier un sacrement: une personne divorcée demeure mariée aux yeux de l’Eglise si elle a été mariée religieusement. Un prêtre marié, et relevé de ses fonctions, demeure lui aussi prêtre. Et s’il venait à l’esprit d’un «débaptisé» de revenir sur sa décision et de rentrer à nouveau dans le giron de l’Eglise, il n’aurait pas à se faire re-baptiser.
La «débaptisation» est un phénomène qui s’étend en Italie (3.000 demandes en 2007, à l’initiative d’un actif mouvement pour la libre-pensée), en Espagne, en Belgique, en Suisse, au Canada. En Allemagne, on enregistre plutôt les «sorties d’Eglises», qui se manifestent par le refus de payer l’impôt destiné à l’Eglise catholique ou à l’Eglise protestante (kirchensteuer). Ces sorties d’Eglise augmentent d’année en année.
En France, une première campagne de «débaptisations» s’était produite en 1996 à l’occasion de la visite à Reims du pape Jean Paul II, venu commémorer le 1.500e anniversaire du baptême du roi Clovis et rappeler la vocation de la France à demeurer la «fille aînée de l’Eglise». En 1980, lors de sa première visite en France, il avait lancé cette appel: «France, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême?».
Une nouvelle vague de «débaptisations» a suivi, en 2009, toute une série de décisions malencontreuses prises au sommet de l’Eglise et controversées dans le milieu catholique lui-même: levée, par Benoît XVI, de l’excommunication d’évêques intégristes, dont l’un s’est révélé comme un négationniste de la shoah; déclaration du pape contre le rôle du préservatif dans la prévention du sida lors d’un voyage en Afrique; excommunication au Brésil de médecins qui avaient mis fin à la grossesse d’une fillette violée par son beau-père et elle aussi excommuniée, ainsi que sa mère. La révélation dans de nombreux pays (Irlande, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Australie, Etats-Unis) de scandales d’abus sexuels commis par des prêtres pédophiles a aussi provoqué la colère et accru les demandes de «débaptisation».
Des formules-types de demande sont mises à disposition par des associations de libre-penseurs ou glanées sur Internet. Dans un diocèse comme celui de Lyon, il arrive chaque semaine au moins une demande de «débaptisation». Dans les diocèses belges, à la suite des affaires de pédophiles de religieux et de prêtres, le nombre des demandes de «débaptisation» a récemment flambé: 2.136 en 2010 pour la seule ville d'Anvers.
Longtemps sous-estimées, ces affaires de demandes de radiation des listes de baptême sont désormais prises au sérieux au sommet de l’Eglise catholique. Le jugement de la cour d’appel de Caen pourrait mettre fin aux espoirs de ceux qui rêvent de voir un jour leur nom rayé d’un registre de baptême ou, au contraire, en cas de confirmation du premier jugement, de provoquer une contagion.
Henri Tincq
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| Sujet: Re: Débaptisation ? 30.10.15 0:05 | |
| Les personnes qui ont renié leur baptême
Elles ne peuvent pas recevoir de funérailles chrétiennes mais un temps de prière à l’église sans la présence du corps pourra être envisagé.
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| Sujet: Re: Débaptisation ? 27.11.15 13:12 | |
| Tout çà, c'est de la connerie ! comment les orphelins peuvent-ils savoir s'ils ont été baptisés ou pas à leur naissance ? ( s'ils n'ont pas de famille et / ou aucune info sur leur passé ) comment peut-on être certain d'être rayé du registre des baptêmes ? |
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| Sujet: Re: Débaptisation ? 25.08.18 13:20 | |
| [size=32]4 000 Argentins se font débaptiser après le rejet de la loi sur l'avortement[/size] |
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| Sujet: Re: Débaptisation ? 25.08.18 13:27 | |
| je pense que par rapport au pb de la fin de vie en France, il est beaucoup plus judicieux de ne pas se faire débaptiser pour refuser des obsèques à l'église. L'Eglise nous mène par le bout du nez, eh bien, que cela soit réciproque ! |
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| Sujet: Re: Débaptisation ? 18.06.19 17:47 | |
| Comment se faire débaptiser?Publié le 07/05/2012 à 18h35 - Modifié le 27/08/2018 à 10h59Natalia TrouillerOn estime en France à un millier le nombre de personnes souhaitant chaque année se fare rayer des registres de baptêmes. Qui sont-ils? Et quelle démarche ont-ils faite? Officiellement, les statistiques n'existent pas pour les évêques de France. Mais selon une étude datant de 2008, c'est bon an mal an un millier de demandes de débaptisation qui arrivent aux diocèses. Un mouvement marginal en France jusqu'au voyage de Jean-Paul II en 1996 sur notre sol, durant lequel il a lancé la célèbre phrase "France, fille aînée de l'Eglise, qu'as-tu fait des promesses de ton baptême?" qui a incité de nombreuses personnes à demander leur radiation des registres paroissiaux. Avant cela, les demandes de débaptisation étaient surtout le fait de mouvements anarchistes, d'adeptes du gourou Raël, ou de la Fédération sataniste française (sic). Aujourd'hui, la demande s'est élargie à un public plus divers. Ce qui les motive? Souvent, les prises de position de l'Eglise catholique en matière sociétale (avortement, mariage gay, euthanasie, etc.). Mais plus largement, dans une société où la notion de liberté individuelle souffre peu de freins, il s'agit avant tout de marquer sa protestation envers un acte auquel on n'a pas librement consenti et que nos parents ont fait pour nous. Marquer sa différence et ses propres choix, en quelque sorte. Pour l'Eglise catholique, ces demandes interrogent. Elle considère en effet que le sacrement de baptême ne va pas à l'encontre de la liberté de la personne, qui a le choix durant toute sa vie de rester ou de ne pas rester catholique. C'est de plus un geste ineffaçable: si une personne demande à être débaptisée, est rayée du registre des baptêmes et que quelques années plus tard elle souhaite réintégrer l'Eglise, elle n'est pas rebaptisée: son premier baptême reste pleinement valide. En revanche, elle ne pourra plus être parrain ou marraine, ni bénéficier de funérailles religieuses. Pour l'Etat français, qui "ne reconnaît aucun culte" selon la fameuse loi de 1905, le baptême n'a aucune valeur: le débaptême non plus, du même coup. Mais en 2011, une affaire dans le diocèse de Coutances a peut-être changé la norme juridique en France. Jusque-là, en effet, les demandes de débaptisation adressées à l'Eglise faisaient l'objet d'une lettre de confirmation envoyée à l'intéressé, et d'une simple mention sur les registres: "a demandé à être débaptisé le...". Mais une personne baptisée dans le diocèse de Coutances a attaqué l'évêque en justice pour demander à ce que son nom soit purement et simplement rayé des registres d'une façon qui ne permette plus son identification. Elle a gagné en première instance; le diocèse de Coutances a fait appel d'une décision qu'il juge grave car tendant à "réécrire l'histoire". La procédure est en cours. Pour se faire débaptiser: il faut adresser une demande à la paroisse où le baptême a été célébré, et/ou directement au diocèse du lieu, en demandant une confirmation écrite ou un double de votre acte de baptême modifié. La réponse intervient généralement sous trois semaines. |
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| Sujet: Re: Débaptisation ? 28.09.19 15:18 | |
| Plus de 2000 Français se sont fait débaptiser en 2018 Par Marjorie Lafon 30 avril 2019 à 06:09 Chaque année, plusieurs milliers d'adultes reçoivent le sacrement du baptême la veille de Pâques mais difficile de savoir combien y renoncent. Photo Frédéric Pétry
L'Eglise ne communique pas sur le renoncement à la foi catholique. Les dernières estimations, un millier d'adultes, remontent à 2008. Dix ans plus tard, CheckNews évalue ce nombre à 2 200. Question posée par Jean-luc GUILLERM le 16/04/2019
Bonjour,
Vous faites référence à l’extrait d’un article publié dans le journal la Croix le 16 avril : «Chaque année, ce service de la Conférence des évêques de France (CEF) publie les résultats de son enquête sur le catéchuménat [préparation au baptême, ndlr] des adultes. Après au minimum deux ans de préparation, dans la nuit du 20 au 21 avril, ils seront 4 251 à se faire baptiser lors de la vigile pascale. Une différence de 7 baptêmes seulement par rapport à l’enquête de l’année précédente.» En réaction à cet article, vous «souhaiter[iez] savoir si les statistiques concernant les personnes qui se font "débaptiser" en France chaque année sont disponibles auprès de la Conférence des évêques de France.»
Chaque année, le service national de la catéchèse et du catéchuménat, qui dépend de la Conférence des évêques de France, publie effectivement les résultats d’une enquête sur les adultes baptisés lors de la vigile pascale. Ils étaient 4 251 en 2019, après 4 258 en 2018. Pour rappel, la CEF est l’institution qui réunit l’ensemble des évêques et des cardinaux de France. Elle prend des décisions concernant l’Eglise catholique romaine en France et émet des avis sur des questions de société.
Interrogée par CheckNews sur les personnes ayant décidé de faire une croix sur leur baptême, l’Eglise explique, en préalable, réfuter le terme de «débaptisation», lui préférant celui de «renonciation à la foi catholique», ou d'«apostasie» au sens juridique. Selon elle, une personne ne peut pas annuler son baptême car il s’agit d’un acte irréversible qui ne peut être effacé des registres de catholicité. Ces actes consistent donc à renoncer publiquement et manifestement à sa foi. L’apostasie fait l’objet d’une mention sur les registres, à côté de l’inscription de son baptême.
Cette mention était au cœur d’une bataille judiciaire. En 2001, René Lebouvier décide, à 61 ans, de renoncer au baptême qu’il a reçu, des années plus tôt, à peine âgé de deux jours. Pour cela, il souhaite être rayé des registres catholiques du baptême, afin d’en disparaître totalement. Ce que refuse le diocèse de Coutances (Manche). En 2009, il porte l’affaire devant les tribunaux. En première instance, il obtient gain de cause. Mais en 2013, la cour d’appel de Caen infirme cette décision. René Lebouvier forme un pourvoi en cassation, rejeté en 2014 au motif que la cour d’appel «a justement retenu que, dès le jour de son administration et en dépit de son reniement, le baptême constituait un fait dont la réalité historique ne pouvait être contestée». C’est donc «à bon droit» que la cour d’appel a «décidé qu’il n’y avait pas lieu d’ordonner l’effacement de sa mention du registre».
Pas de données centralisées Sollicitée ensuite sur le nombre de personnes qui auraient, adultes, «renoncé à leur foi», la conférence des évêques explique ne pas en faire le recensement. «Seuls les diocèses disposent de ces chiffres», précise les services de la Conférence. Pour Denis Pelletier, sociologue des religions et spécialiste du catholicisme, «l’épiscopat ne souhaite pas faire sortir ces chiffres» des renonciations qui, selon lui, sont liées aux positions de l’Eglise sur les politiques du genre et de la vie, et aux affaires de pédophilie.
En 2008, cependant, une enquête du Monde 2 auprès de 92 évêchés de France métropolitaine a permis de recenser, sur l’année 2007, «241 demandes de renonciation au baptême dans 21 évêchés». Le journal a ensuite extrapolé ce chiffre à l’ensemble des évêchés, estimant que «chaque année, le nombre de lettres de renonciation à la religion catholique avoisinerait le millier en France». Chiffre repris par de nombreux médias, aujourd’hui encore, et qui n’ont jamais fait l’objet d’une actualisation.
CheckNews a contacté les 93 diocèses de France métropolitaine, dans le but d’obtenir des chiffres plus récents. C’est au sein des évêchés, en effet, que les services de la chancellerie tiennent les «registres de catholicité», où lesdites mentions apparaissent.
Réponses de nombreux chanceliers : l’apostasie est «un domaine extrêmement sensible», pour «un chiffre non significatif» ou «minime». Même si ses conséquences ont évolué. «L’apostasie était passible de la peine de mort au Moyen Age. Aujourd’hui, les personnes qui prennent cette décision sont excommuniées. Plus de sanction pénale, la sanction n’est que symbolique», selon l’historienne Isabelle Poutrin.
Dix ans après, deux fois plus de renonciations Parmi ces 93 diocèses, 31 ont accepté de communiquer les chiffres des renonciations (un tiers des diocèses), 15 ont refusé et nous sommes restés sans réponse pour 47 diocèses. Certains diocèses – 5 précisément – ont affirmé ne pas disposer de chiffres exacts et ont communiqué une fourchette pour l’année 2018. Pour être tout à fait transparent sur la méthodologie, CheckNews a décidé de tenir compte de la moyenne de cette fourchette. Au total, dans les 31 diocèses qui ont répondu, 790 personnes ont fait parvenir, en 2018, une lettre pour renoncer à leur foi catholique.
Pour obtenir une estimation nationale, CheckNews a pris en compte la population dans les diocèses, une donnée disponible sur le site de la Conférence des évêques de France. En 2018, ces 31 diocèses réunissaient 22 361 570 habitants soit 34,7% de la population totale. En extrapolant, CheckNews estime que l’année dernière, l’Eglise aurait reçu plus de 2 200 demandes d’apostasie sur tout le territoire (2 276, selon la règle de trois). Ce résultat doit être pris avec précaution, dans la mesure où nous n’avons pu obtenir de données que de la part d’un tiers des diocèses.
Dix ans après la première estimation, le chiffre des renonciations aurait donc plus que doublé, passant d’un millier quelque 2 200, représentant ainsi plus de la moitié du nombre de nouveaux adultes baptisés (4 258 en 2018, selon la CEF). Même si, aux yeux de l’Eglise, le baptême reste indélébile.
Visibilité Le sociologue Denis Pelletier voit dans cette hausse de la renonciation à la foi catholique un «véritable indice de la crise profonde que traverse l’Eglise».
Selon ce spécialiste du catholicisme, les campagnes menées par les sites web qui proposent des lettres prérédigées de renonciation ont complètement dérouté l’épiscopat : «Les évêques ont été débordés. Les associations qui aident ces personnes pour leur "débaptême" ont réussi à donner l’idée et l’opportunité de le faire. Ce sont des militants qui veulent visibiliser le combat. Avant, on se battait entre catholiques, à l’intérieur de l’Eglise. Maintenant, on sort le combat du champ ecclésial.» |
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| Sujet: Re: Débaptisation ? 28.09.19 15:24 | |
| Dites et écrivez partout qu'à votre mort vous refusez un enterrement religieux vous y gagnerez car des obsèques à l"église signifie un don à l"église |
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