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 les Enfants du Silence, enfants de clercs

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MessageSujet: les Enfants du Silence, enfants de clercs   les Enfants du Silence, enfants de clercs Icon_minitime18.05.19 11:41

Ouverture sans précédent de l’Eglise catholique de France vers la reconnaissance des enfants de prêtre
Selon les informations du « Monde », des enfants de clerc ont été reçus pour la première fois par un responsable ecclésiastique français, et ils témoigneront en juin devant des évêques.

Par Faustine Vincent Publié aujourd’hui à 05h46, mis à jour à 09h15

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Le pape François et Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, au Vatican, le 12 avril.
Le pape François et Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, au Vatican, le 12 avril. VATICAN MEDIA / AFP
Après des siècles de déni, l’Eglise catholique de France fait un pas timide mais sans précédent vers la reconnaissance des enfants de prêtre. Trois d’entre eux, membres de l’association française Les Enfants du silence, qui compte une cinquantaine d’enfants d’ecclésiastiques, ont été reçus pour la première fois – à leur demande – par un responsable ecclésiastique, selon les informations du Monde.

La rencontre, restée jusqu’ici confidentielle, s’est tenue le 4 février à Paris dans les locaux de la Conférence des évêques de France (CEF), qui rassemble l’ensemble des évêques et cardinaux du pays. Pendant une heure et demie, Olivier Ribadeau-Dumas, le secrétaire général de la CEF, a écouté leur témoignage sur ce sujet tabou. Une discussion « cordiale et constructive », explique l’intéressé, qui a entendu les « souffrances » de ces hommes et de ces femmes considérés comme les fruits du péché, rejetés et élevés dans la honte et le secret.

Lire notre enquête : Ces enfants de prêtres que l’Eglise ne veut pas voir
Cet échange, Anne-Marie Jarzac, fille d’un prêtre et d’une nonne et présidente des Enfants du silence, l’a longtemps attendu. « C’était un moment très émouvant, raconte cette retraitée de 67 ans. Pour la première fois, on a senti que l’Eglise nous ouvrait les portes, qu’il n’y avait plus de déni mais une écoute et une prise de conscience de ce que nous avons vécu ».

La délicate question du sort réservé aux prêtres ayant un enfant au cours de leur sacerdoce a été abordée, ainsi que la reconnaissance de ces enfants dans les communautés paroissiales.
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MessageSujet: Re: les Enfants du Silence, enfants de clercs   les Enfants du Silence, enfants de clercs Icon_minitime18.05.19 11:51

Anne-Marie: "fruit du péché" d'un prêtre et d'une religieuse
SAINT-TROPEZ  FAITS DE SOCIÉTÉ
PAR LAURENT AMALRIC Mis à jour le 01/02/2014 à 09:48 Publié le 01/02/2014 à 09:36
La reconstruction a débuté en 1991 suite à des confidences à un prêtre qui ne l'a pas «jugée».
La reconstruction a débuté en 1991 suite à des confidences à un prêtre qui ne l'a pas «jugée». Photo D. R.

Née en 1951 d’un «amour interdit», elle brise les tabous en signant un livre qui conte son parcours «d’enfant de la honte» au passé marqué par Cogolin, Toulon, Cuers et Brignoles.
Née en 1951 d’un «amour interdit», elle brise les tabous en signant un livre qui conte son parcours  «d’enfant de la honte» au passé marqué par Cogolin, Toulon, Cuers et Brignoles.

A 62 ans, la voix est calme, posée. Et pourtant Anne-Marie Mariani-Jarzac a traversé une triple tempête. Celle du qu'en-dira-t-on, du non-dit et de la révélation familiale. Ce n'est qu'à seize ans qu'elle apprendra, violemment, par la voix agacée de son oncle cogolinois qu'elle est le fruit d'un amour interdit. Celui d'un prêtre et d'une religieuse... Un coup de tonnerre. Passés la révolte puis le silence, elle prendra finalement à bras-le-corps son histoire afin de briser le tabou. Aujourd'hui retraitée à Voiron (Isère), mariée et mère de deux enfants, cette ex-animatrice en gériatrie témoigne dans un livre-confession (1) poignant et empreint d'une grande sagesse, comment elle a enduré le fait d'être « le fruit du péché »...

Anne-Marie dans quelles circonstances êtes-vous née ?

Mon père Prosper Vuillemin originaire du Doubs s'est retrouvé prêtre à Oran en 1948. C'est là qu'il a rencontré ma mère, sœur Marie-Paule Mariani, infirmière-religieuse marseillaise qui dirigeait un dispensaire. Leur amour a été plus fort que tout, mais cette union n'a pas été sans conséquences. Ma mère ne mesurait notamment pas les pressions que mon père allait subir...

L'une d'elle sera votre arrivée dans le Var...

Oui. La rumeur de cette union circulera jusqu'à Rome... Ma mère devra regagner la métropole pour cacher sa grossesse et trouver un asile, car sa santé était précaire. Je vois le jour le 28 mars 1951 à l'hôpital Lariboisière de Paris. Le lendemain de mon baptême, nous serons recueillies par mon oncle qui tient un bureau de tabac à Cogolin avec sa femme. Mais très vite l'arrivée de cette fille-mère fera jaser dans le village. D'où sa décision de retourner à Oran, pour obtenir de l'Église la réduction de mon père à l'état laïc et une reconnaissance de paternité.

Parviendra-t-elle à faire fléchir l'église ?

Non. L'église comptait trop sur ce prêtre brillant et aimé de tous pour le laisser abandonner son ministère. En revanche j'ai su que ma mère avait obtenu un « indult d'exclaustration », autrement dit une autorisation de quitter son état religieux, à quelques jours de ma naissance.

Combien de temps resterez-vous à Cogolin ?

Jusqu'à mes six mois. Mon père obtiendra une permission pour venir me voir. Mais encore une fois, avec l'arrivée de cet homme en soutane noir que j'appelle «parrain», la rumeur enfle dans le village : « Et si ce parrain, c'était son père? »...

Dans ce contexte, quelle sera votre petite enfance ?

Je suis hospitalisée à Sainte-Anne pour deux toxicoses. Mourante, je m'en sors. Toujours en 1951, ma mère craque et décide de retourner à Oran. Fille-mère, elle n'a pas d'autre choix que de me laisser à un couple que j'appelle alors «papa, maman». En 1954, ma mère prise de panique par l'avancée de la procédure d'adoption, me récupère et retourne à Cogolin.

Comment votre père va-t-il réagir ?

Il promet de venir pour mes trois ans. Et effectivement, le jour de mon anniversaire il est au village. Malgré les réprobations de Rome, il avait jeté sa soutane aux orties comme on dit... Il pouvait enfin me reconnaître !

Quelle sera votre nouvelle vie ?

Nous nous installerons à Cuers et mon père travaillera dans les assurances à Brignoles. Ce seront les meilleures années de mon enfance. Nous trois réunis, les promenades dans la pinède, la cueillette des anémones sauvages, etc. En 1958 les obligations professionnelles paternelles nous fixeront à Toulon, rue du Carmel (!). Nous quitterons définitivement le Var en 1962 pour le Creusot où mon père avait acheté un portefeuille d'assurance. J'y suis seulement revenue ces dernières années pour reconstruire le puzzle.

Pourquoi parler d'un «trésor» en évoquant ce parcours ?

Tout ce qui est douloureux s'est changé en richesse. La révélation de mes origines à 16 ans fut difficile. Ma mère m'a alors appris que ni elle ni mon père n'avaient choisi leur destin de prêtre et de sœur. Je suis guérie depuis 1991 et ma rencontre avec un prêtre lors d'une retraite. Il n'a pas été dans le jugement et m'a déculpabilisée.

Comment en arriver à publier cette histoire ?

En 1999, je quitte la maison de retraite où j'exerçais à Moirans et je me dis que c'est le moment de ressortir les photos datées par maman pour mettre de l'ordre et repartir à la recherche du passé. Au départ, c'était juste un travail thérapeutique, sans aucune médiatisation programmée. Ce sont des conversations avec Marc Bradfer (auteur de Fils de prêtre, sa bio parue en 2003, Ndlr) et la cause du célibat des religieux qui m'ont encouragé à franchir le pas.

Quelle est votre thèse ?

Mes recherches attestent que le célibat n'est pas une loi divine édictée par le Seigneur, mais un principe ecclésiastique et disciplinaire qui remonte au XIIe siècle. Il y a eu trop de drames à cause de cela. En 2012, j'ai fondé l'association Les Enfants du silence (2)pour tendre la main aux enfants de prêtre et soutenir la fin du célibat. Car un bon prêtre n'est pas reconnu à sa chasteté mais à son engagement.

On ne vous sent pas vindicative d'avoir été abandonnée par l'église...

Ah non ! Je sais faire la différence entre ma foi qui est intacte et l'institution religieuse contre laquelle j'ai longtemps été révoltée.

François est-il le pape du changement ? Il y a une lueur d'espoir puisque le n°2 du Vatican a dit que le célibat n'était pas un dogme mais une tradition... L'église sera bien obligée d'évoluer, mais dépêchons-nous !

Des regrets ?

Pour rien au monde je n'aurais voulu avoir d'autres parents. Ils sont un exemple de force et d'amour. S'ils étaient encore en face de moi, je leur dirais merci.

Laurent amalric

1. Le Droit d'aimer,éditions Kero, 160 p.,

2. Site : enfantsdusilenceblog.wordpress.com
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