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| Droit de mourir,un tabou français | |
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| Sujet: Droit de mourir,un tabou français 08.06.19 15:14 | |
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| Sujet: Re: Droit de mourir,un tabou français 08.06.19 15:21 | |
| Choisir sa fin de vie, en connaissance de cause A travers plusieurs histoires vraies, « Droit de mourir : un tabou français », sur M6, permet de comprendre une réalité sur la base d’une revendication théorique : choisir sa mort.
Par Catherine Pacary Publié le 22 mai 2019 à 17h09 - Mis à jour le 22 mai 2019 à 22h12
Bernard et Sylvie, 67 ans, qui veut « aller se faire euthanasier en Belgique ». Bernard et Sylvie, 67 ans, qui veut « aller se faire euthanasier en Belgique ». LIGNE DE FRONT/CAPTURE D'ECRAN / LIGNE DE FRONT/CAPTURE D'ECRAN M6
MERCREDI 22 MAI - 21.00
DOCUMENTAIRE
Droit de mourir contre droit de vivre. L’affaire Vincent Lambert, en état végétatif depuis mai 2008, relance le débat, voire les affrontements – le 20 mai, la cour d’appel de Paris ordonnait, en soirée, la reprise des soins arrêtés le matin. Pour « coller » à cette actualité, M6 avance à ce soir, mercredi 22 mai, la programmation de « Droit de mourir : un tabou français ». Une enquête que l’on ne regarde pas pour le plaisir, mais très instructive et certainement d’un grand secours pour tous ceux qui se sentent concernés par la fin de vie.
Si la mort n’est pas « taboue » en France, en revanche, « quand on est bien portant, on n’a pas envie d’en parler tout le temps », pose simplement dans le film Ginou, qui accompagne sa mère, Ginette 85 ans, en soins palliatifs à l’hôpital d’Argenteuil, en banlieue parisienne. Le journaliste Bernard de La Villardière est ainsi allé à la rencontre de plusieurs « cas » emblématiques et les a suivis, parfois sur plusieurs mois. Avant de présenter leur histoire selon une chronologie qui n’apparaît qu’au fil des minutes : du droit de mourir au droit de vivre.
Sourire aux lèvres, Sylvie, 67 ans, clame sa volonté « d’aller se faire euthanasier en Belgique ». Atteinte d’un cancer incurable, elle vient d’apprendre qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre et redoute plus que tout de perdre son autonomie et sa dignité – un mot qui reviendra souvent.
Messages d’adieu Pour Jean-Marc, 51 ans, ex-surfeur atteint d’une maladie neurodégénérative depuis un an, la décision est prise. Il a juste attendu que son petit dernier passe le bac. Quasi paralysé, il sera euthanasié dans quarante-huit heures. L’entretien en devient quasi irréel. Ses amis lui envoient des messages d’adieu, tandis qu’il apprécie un verre de bon vin dans son beau jardin.
Se sentant « une charge pour tout le monde », Marie-Louise, 105 ans, a choisi le suicide assisté. Se sentant « une charge pour tout le monde », Marie-Louise, 105 ans, a choisi le suicide assisté. LIGNE DE FRONT/CAPTURE D'ECRAN / LIGNE DE FRONT/CAPTURE D'ECRAN A 105 ans, Marie-Louise, elle, ne souffre d’aucune maladie et vit avec Yvette, sa fille de 83 ans. Elle a toutefois choisi de recourir au suicide assisté, en Suisse, parce qu’elle se sent « usée », « inutile » et « une charge pour tout le monde ». Moyennant 9 000 euros, elle se rend à l’Eternal Spirit de Bâle pour rencontrer Erika, médecin qui va lui mettre en main le bouton-poussoir qui va lui inoculer le produit mortel. En six ans, Erika, personnage étrange et glaçant, a ainsi « accompagné » cinq cents personnes : « Si quelqu’un a plus de 85 ans, je ne discute pas. J’accepte », dit-elle, sans tenter de le convaincre de renoncer au suicide.
La caméra suivra Marie-Louise jusqu’à son dernier souffle. La médecin fait répéter la vieille dame. « Oui, oui, j’ai compris. C’est moi seule qui ai décidé. » Ses paroles sont enregistrées, au cas où. Marie-Louise n’a qu’un regret : ne pas avoir pu mourir en France. Des associations d’aide existent pourtant, légales, comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, ou illégales. Ainsi, 4 000 euthanasies clandestines seraient pratiquées en France chaque année.
A 32 ans, Emy est atteinte d’une forme d’autisme qui provoque chez elle une dépression chronique depuis l’enfance. A 32 ans, Emy est atteinte d’une forme d’autisme qui provoque chez elle une dépression chronique depuis l’enfance. LIGNE DE FRONT/CAPTURE D'ECRAN / LIGNE DE FRONT/CAPTURE D'ECRAN En Belgique, Emy, 32 ans, est atteinte d’une forme d’autisme qui provoque chez elle une dépression chronique depuis l’enfance, ce qui l’épuise littéralement. A l’université, elle a fait plusieurs tentatives de suicide. La souffrance psychique étant suffisante dans son pays pour obtenir le droit à l’euthanasie, Emy a fait une demande qui a été acceptée il y a trois ans. Mais depuis, malgré l’aval de ses parents, elle hésite.
« Sans douleur, ils ne veulent plus mourir » Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ? En profonde souffrance ou en fin de vie, certaines personnes n’ont pas toutes envie de mourir et « s’accrochent ». Comme Alexandre, 61 ans, en phase terminale d’un cancer du poumon. Sonde gastrique dans le nez, verre de rosé sur son plateau-repas, il partage sa chambre avec sa femme, Chantale, dans la maison de soins palliatifs de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône.
« Chaque jour de vie que je pourrai voler, je le volerai, affirme Alexandre. Si on m’aide. »
L’« aide », c’est la morphine, qu’on lui injecte pour qu’il ne souffre pas. Un confort auquel seule la moitié des malades en fin de vie qui en auraient besoin ont accès. Pour Jean-Marc La Piana, directeur et médecin à Gardanne, le vrai problème est là. Pour preuve :
« Quand [les malades incurables] arrivent ici, ils veulent être euthanasiés. Mais lorsqu’ils sont bien soignés, sans douleur, ils ne veulent plus mourir. »
Lire aussi Affaire Vincent Lambert : 8 questions sur les « directives anticipées » Retour chez Sylvie et Bernard. Très diminuée, Sylvie a décidé de ne pas anticiper l’échéance et de profiter de ses derniers jours. Un revirement qui n’est pas exceptionnel.
Bernard de La Villardière nous emmène ensuite chez Philippe, 61 ans, qu’il connaît personnellement. Paralysé depuis trente ans (« locked-in syndrome ») après un accident vasculaire cérébral, il ne communique depuis que par clignements d’yeux. Après l’accident, les médecins ont proposé à sa femme de le « débrancher ». Ce qu’elle a refusé sans hésiter. Avec le recul, le couple, qui a trois enfants, ne regrette pas, certain d’avoir vécu une existence « d’une richesse incroyable ».
A l’issue du documentaire, la proximité des pays voisins où il est possible d’être euthanasié ou de pratiquer un suicide assisté pourrait laisser accroire que ces pratiques sont courantes dans le monde. Il n’en est rien. Sur les 197 pays recensés par l’ONU, seuls cinq ont légalisé l’euthanasie (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Canada, Colombie) et deux le suicide assisté (Suisse et Australie), auxquels il faut ajouter six Etats américains : le Vermont, le Montana, l’Etat de Washington, l’Oregon, le Colorado et la Californie.
Lire aussi Légalisation de l'euthanasie : où en sont les pays européens ? « Droit de mourir, un tabou français », un « Dossier tabou » d’Olivier Pinte, présenté par Bernard de La Villardière, (Fr., 2018-2019, 90 min).
Catherine Pacary |
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| Sujet: Re: Droit de mourir,un tabou français 10.06.19 15:04 | |
| Ce mercredi 22 mai, à 21h10 sur M6, Bernard de La Villardière s’intéresse à un sujet clivant, symptôme de notre société contemporaine : le droit de mourir et l’accompagnement de la fin de vie. La bataille juridique sur la poursuite des soins prodigués à Vincent Lambert connait de nouveaux rebondissements, le débat sur l’euthanasie en France est toujours d’actualité. Chaque année des centaines de Français font le choix de partir en Belgique ou en Suisse afin de mettre fin à leur jour. Ils sont euthanasiés ou ont accès à un suicide assisté. Dans ce dernier cas, c’est le patient qui s’injecte le produit létal sous le contrôle d’un médecin. Pendant un an, les caméras de “Dossier Tabou” ont suivi certains d’entre eux pour comprendre leur choix. Elles ont aussi sillonné la France pour découvrir comment la fin de vie est prise en charge dans notre pays. Sylvie est atteinte d’un cancer incurable. Elle dit ne pas vouloir connaître ce qu’elle appelle “la déchéance”. Avec son mari, Bernard, elle prépare son euthanasie en Belgique. Pour trouver un médecin de l’autre côté de la frontière, elle est accompagnée par Claudette, une militante française de l’association pour le droit de mourir dans la dignité. Marie-Louise est française. Elle est âgée de 105 ans. Elle entend de moins en moins bien et voit mal. Fatiguée de vivre, et se sentant “inutile”, elle a souhaité en finir. Après de longues discussions, sa fille Yvette a accédé à sa requête : l’accompagner en Suisse pour un suicide assisté. Hélène, elle aussi est française. Elle a seulement 75 ans et souffre de problèmes articulaires comme bon nombre de personnes âgées. Sa crainte : devenir dépendante dans quelques années et terminer sa vie en maison de retraite. Des médecins belges lui ont d’ores et déjà accordé le droit d’être euthanasiée. Le jour qu’elle choisira. Aujourd’hui, en Belgique, une polémique naît entre les médecins. Peut-on continuer à euthanasier les personnes atteintes de troubles psychiques ? Amy a 32 ans. Elle souffre de dépression et à fait plusieurs tentatives de suicide. Sa psychiatre lui a donné son accord pour qu’elle soit euthanasiée. Ariane Bazan, professeur de psychologie à l’université de Bruxelles crie au scandale et veut faire changer la loi, trop permissive selon elle.
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[/ltr] - Citation :
M6
@M6
[ltr]Frappé par une maladie incurable, Jean-Marc a décidé de se faire euthanasier. Droit de mourir : un tabou français, ce soir à 21:00 dans #DossierTabou[/ltr]
273 07:00 - 22 mai 2019 [ltr] 126 personnes parlent à ce sujetInformations sur les Publicités Twitter et confidentialité[/ltr] La loi Claeys-Leonetti, datant de février 2016, interdit toute forme “d’acharnement thérapeutique” et a instauré la sédation terminale “profonde et continue”. Autrement dit, la loi permet aux médecins d’endormir le patient pour que celui-ci demeure inconscient, jusqu’à sa mort. Une procédure généralement appliquée en réanimation ou dans les unités de soins palliatifs. Mais l’accès aux soins palliatifs reste très inégalitaire. Ainsi, en France, moins de la moitié des malades en fin de vie auraient accès aux soins palliatifs (Légifrance).Cette loi renforce également le dispositif des directives anticipées. Ainsi, toute personne majeure peut, si elle le souhaite, faire une déclaration écrite appelée directives anticipées pour préciser ses souhaits concernant sa fin de vie. Ce document aidera les médecins, le moment venu, à prendre leurs décisions sur les soins à donner, si la personne ne peut plus exprimer ses volontés.Déposée en septembre 2017 devant l’Assemblée Nationale par le député REM Jean-Louis Touraine, la proposition de loi sur “la fin de vie dans la dignité” dispose qu’un patient ”en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable” souffrant fortement physiquement ou psychiquement puisse demander à un collège de trois médecins un geste actif pour mettre fin à sa vie. Si ce collège donne son feu vert, l’assistance active à mourir sera pratiquée. Soit par le patient lui-même (en présence du médecin), soit par ce dernier. |
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| Sujet: Re: Droit de mourir,un tabou français 22.07.19 10:27 | |
| TEMOIGNAGE. Muriel : “Mon mari a fait le choix de mourir dignement, et je l'ai accompagné” Partagez sur Facebook3 Muriel et son mari Jean-Marc. Les jours heureux... M6 Muriel et Jean-Marc. Ensemble jusqu'au bout. M6 Muriel : "Mon mari a fait le choix de mourir dignement, et je l'ai accompagné." M6 Muriel et son mari Jean-Marc. Les jours heureux... Par Entretien : Sylvia De Abreu Le 05 juin 2019 à 09h00 SociétéTemoignages Dans Dossier tabou, diffusé le 22 mai, sur M6, Muriel racontait le choix de son mari Jean-Marc de mourir par euthanasie, et la manière dont elle l'a accompagné dans ses derniers moments. Chronique d'une mort partagée. Votre mari, Jean-Marc, a choisi de mourir par euthanasie le 4 juillet 2018, se sachant atteint d'une maladie incurable. Vous étiez alors installés en Belgique, pays où ce procédé est légal depuis 2002. Pourquoi témoigner aujourd'hui ? Muriel : Il ne s'agit pas de revendiquer ou de hurler contre l'État français (qui n'a pas légalisé l'euthanasie, ndlr). Je voudrais juste que ce droit existe pour tous et partout. Dans quelles conditions votre mari a-t-il découvert sa maladie ? Environ un an avant sa mort, sa vue s'est détériorée brutalement. Après différents examens, le diagnostic d'une maladie neurodégénérative a été posé : il allait alterner des phases d'aveuglement complet et partiel, souffrir de paralysie progressive... Son espérance de vie était comptée. En septembre 2017, nous avons compris qu'il n'y aurait plus de retour à sa vie d'avant, qu'il allait vers le pire. Avant ces premiers symptômes, comment se portait-il ? C'était un homme de 51 ans en pleine forme. Nous nous étions rencontrés à 20 ans et partagions le même goût de l'aventure, du sport... Il aimait aussi bien le surf que la cuisine ou l'apiculture... Nous avons eu très vite trois enfants qui ont aujourd'hui 24, 23 et 22 ans. Nous avions quitté Paris et nos jobs respectifs en 2013 pour nous installer à Biarritz et monter une entreprise de cosmétologie bio. Quand a-t-il pris la décision de recourir à l'euthanasie ? Fin 2017. C'était une évidence. Son père était mort quelques mois auparavant, après une fin de vie éprouvante : il était devenu grabataire et complètement dépendant. Jean-Marc m'avait dit à l'époque : "Si je suis comme ça un jour, tu me mets sur une planche et tu me pousses dans l'Océan." Il ne supportait pas de se voir diminué, souffrir en vain et ne voulait pas imposer sa dégradation aux autres. Partagiez-vous ce choix ? Oui. Il a été dans un premier temps hospitalisé en France... C'est une phase compliquée. Quand il expliquait vouloir mourir dans la dignité, on lui répondait : "Apprenez à profiter des plaisirs minuscules de la vie." Le décalage était trop grand, inacceptable pour lui. Il finit par s'installer en Belgique, chez votre frère. Oui, un mois avant sa mort. C'est le délai légal imposé pour établir la relation de confiance avec le médecin qui va pratiquer l'euthanasie. Pendant ce mois, il a été très encadré par des infirmières, des psys... Nos enfants et moi nous nous sommes relayés auprès de lui, et j'avais monté un groupe WhatsApp avec une centaine d'amis à travers le monde. Il a reçu des témoignages d'amour très forts. Comment avait-il annoncé sa décision à vos enfants ? D'abord il a attendu que notre dernier, qui avait 18 ans à l'époque, ait passé son bac. Ensuite, il le leur a annoncé le plus simplement possible... Même si je n'étais pas présente à ce moment-là, je sais qu'ils avaient déjà compris. La date de l'euthanasie a d'abord été fixée au 11 juillet 2018... Oui. Mais à partir du moment où il a posé la date, son état s'est dégradé, et certaines douleurs qui avaient disparu sont brutalement revenues. Finalement, il a voulu avancer la date au 4 juillet. Il s'est éteint apaisé, dans le jardin de la maison de mon frère, entouré de nous tous. Jean-Marc avait accepté la mort depuis bien longtemps déjà... |
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