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 2021 fin de vie

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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime10.04.21 12:31

Débat sur la fin de vie : "Les dispositifs qui existent aujourd'hui ne suffisent pas", selon Alain Claeys, co-auteur de la loi Leonetti
Pour l'ancien député PS de la Vienne et ancien maire de Poitiers, avant de penser à rédiger une nouvelle loi, il faudrait d'abord voir si la législation actuelle est appliquée et "s'il y a une égalité aujourd'hui de nos concitoyens face à la mort".

Article rédigé par

franceinfo
Radio France
Publié le 08/04/2021 21:34
Mis à jour le 09/04/2021 07:05
Temps de lecture : 2 min.
La proposition de loi pour le droit à une fin de vie libre et choisie examinée à l'Assemblée nationale, jeudi 8 avril 2021. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)
La proposition de loi pour le droit à une fin de vie libre et choisie examinée à l'Assemblée nationale, jeudi 8 avril 2021. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)
Alors que l'Assemblée nationale débat jeudi 8 avril d'un projet de loi sur l'euthanasie, Alain Claeys, co-auteur avec Jean Leonetti de la loi sur la fin de vie en 2016 estime, sur franceinfo jeudi 8 avril, que la législation actuelle "ne suffit pas". L'ancien député PS de la Vienne et ancien maire de Poitiers rappelle pourtant "qu'en 14 ans, il y a eu trois lois qui, successivement, ont apporté des droits nouveaux aux malades."

franceinfo : Quel regard portez-vous sur le débat du jour ?

Alain Claeys : Mourir dans la dignité, personne ne souhaite le contraire. Je crois que la question qui est devant nous, c'est comment y parvenir ? Et je crois qu'aborder un tel sujet nécessite à la fois une grande modestie, un refus de toute simplification et une volonté constante de respecter deux choses essentielles : à la fois l'autonomie de la personne, mais aussi la nécessité absolue d'une solidarité collective. Et si on prend un peu de recul, en 14 ans, il y a eu trois lois qui, successivement, ont apporté des droits nouveaux aux malades. 2002, c'est la loi Kouchner. À travers cette loi, un malade peut refuser un traitement. En 2005, c'est la loi Leonetti où il est acté le refus de l'obstination déraisonnable. Et enfin, la loi que j'ai contribué à élaborer avec Jean Leonetti donne de nouveaux droits aux malades, c'est-à-dire les directives anticipées. Voilà les dispositifs qui existent aujourd'hui. Mais ça ne suffit pas. Il faut regarder d'une part comment ils sont appliqués et si, parallèlement au cadre législatif qu'on a fixé, il y a une égalité aujourd'hui de nos concitoyens face à la mort.

Quand vous observez les débats d'aujourd'hui, sur quels points est-ce que vous vous dites que l'on peut avancer et améliorer les choses ?

Pour qu'une loi fonctionne, il faut qu'elle soit connue et il faut qu'elle soit pratiquée dans de bonnes conditions.

Aujourd'hui, on meurt encore mal dans notre pays.

Alain Claeys à franceinfo
Mais tout ne passe pas par la loi. La sédation profonde et continue c'est un geste médical, c'est la loi qui le fixe. Permettre à un patient de demander d'arrêter son traitement, c'est la loi qui le fixe. Mais la façon de vivre sa dernière partie de la vie, c'est le cadre de l'accompagnement et la formation des soignants est essentielle. Donc, je crois qu'aujourd'hui, si on veut être raisonnable et constructif, comme la loi de 2005, la loi de 2007 doit être évaluée.

Dans le texte du jour est proposé une aide active à mourir pour toute personne atteinte d'une affection incurable et qui souffre de manière insupportable. Selon vous, où le point d'équilibre ?

Je pense qu'il faut aller plus loin dans la réflexion et je vous donne des pistes sur lesquelles je suis favorable, sur lesquelles on doit réfléchir. Il y a l'euthanasie, il y a le suicide assisté et il y a l'exception d'euthanasie. C'est trois termes sur lesquels il faut vraiment réfléchir aujourd'hui. Je ne veux pas trancher aujourd'hui et ce n'est pas dans un débat de trois heures qu'on peut conclure sur un sujet comme ça.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime10.04.21 16:01

Fin de vie: le non-choix de Macron
Nathalie Segaunes Nathalie Segaunes  08 avril 2021 à 06h00
Silencieux depuis 2017 sur le douloureux sujet de l’euthanasie, le chef de l’Etat, sensible à l’évolution de l’opinion, n’a pas pour autant tranché et laisse faire, pour l’instant, le Parlement

Fin de vie: le non-choix de Macron© Kak
     
Les députés examinent ce jeudi dans l’hémicycle une proposition de loi du député Olivier Falorni (Libertés et Territoires) sur la fin de vie. Alors que cinq députés LR opposés au texte ont déposé 2 300 amendements afin de faire obstruction, 270 députés de tous bords, soit la quasi-majorité, s’insurgent dans une tribune au Journal du Dimanche contre la guérilla qui s’annonce.
Sauvé par la droite ! L’obstruction de cinq députés LR dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale a toutes les chances d’empêcher l’adoption, ce jeudi, de la proposition de loi d’Olivier Falorni (Libertés et Territoires) sur la fin de vie. Et offrira ainsi un nouveau répit à Emmanuel Macron sur ce sujet sensible.

Adopté la semaine dernière à une très large majorité en commission, ce texte institue un droit à « une fin de vie libre et choisie ». En dépit d’une forte mobilisation des députés de tout bord en sa faveur, le temps risque de manquer pour examiner les quelque 3 000 amendements déposés, dont 2 300 de ces cinq députés LR.

La proposition Falorni prévoit que « toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable », puisse demander une « assistance médicalisée active à mourir ».

Troisième tentative. Depuis 2017, il s’agit de la troisième tentative des députés de la majorité pour faire évoluer la législation sur la fin de vie. Car le gouvernement y est opposé. Officiellement à cause de l’épidémie. « Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit le moment opportun », affirmait le ministre de la Santé Olivier Véran au Sénat le 11 mars, au sujet d’une proposition de loi PS visant à reconnaître l’aide active à mourir. « Cela fait plus d’un an qu’on parle de mort et on veut un texte sur la mort ? Quelle image de notre société ! Achever le quinquennat sur des questions de mort, ce n’est pas génial ! », abonde un très proche du chef de l’Etat.

Mais de quelle réforme sociétale Emmanuel Macron, qui se dit progressiste, pourra-t-il s’enorgueillir en 2022 ? Le projet de loi relatif à la bioéthique, qui élargit notamment la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de femmes et aux femmes seules (promesse de campagne d’Emmanuel Macron), n’est toujours pas adopté. L’allongement des délais pour l’IVG est bloqué dans la navette parlementaire. « On a un gros problème avec les sujets de société », s’inquiète un député LREM.

Le chef de l’Etat craint-il, à l’approche de 2022, de s’aliéner la «droite Fillon», comme on l’appelle à La République en marche, qu’il a réussi à aspirer aux élections européennes de mai 2019?

Emmanuel Macron n’a jamais livré le fond de sa pensée sur la question de la fin de vie. « Il n’y a pas de position personnelle du Président, dit-on à l’Elysée. Ce sont des débats qui transcendent la simple personnalité du Président. » L’exécutif est donc « en attente d’une évaluation en profondeur de la loi Clayes-Leonetti »...

Mais l’on a bien noté au Palais l’évolution de l’opinion. « On voit que les lignes bougent, le Président est souvent interpellé, par des courriers de citoyens ou d’associations », constate un conseiller. Selon un sondage Ifop pour l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, rendu public mercredi, 93 % des Français sont favorables à une loi autorisant le recours à l’euthanasie pour les personnes souffrant de maladies insupportables et incurables.

Promesse non tenue par François Hollande durant le précédent quinquennat
, le « droit à mourir dans la dignité » était absent de la campagne d’Emmanuel Macron. Dans une interview à l’Obs en mars 2017, le candidat d’En Marche ! regrettait même qu’on ait « humilié » la France conservatrice avec le mariage pour tous.

Le chef de l’Etat craint-il, à l’approche de 2022, de s’aliéner la « droite Fillon », comme on l’appelle à La République en marche, qu’il a réussi à aspirer aux élections européennes de mai 2019 ? Ou hésite-t-il à déplaire une nouvelles fois aux chefs religieux, fâchés par le projet de loi sur le séparatisme ?

Education religieuse. A moins que le Président ne soit finalement que le produit de son éducation religieuse chez les Jésuites, de son amitié pour Christian Monjou, son prof principal à Henri IV – qui a converti des générations de khâgneux à la foi catholique – ou de sa proximité avec le philosophe de confession protestante Paul Ricœur qui rejetait l’euthanasie, parce qu’« un médecin ne saurait s’associer à un tel coup de force sur la vie : un médecin fait vivre »...

Sur ce sujet sensible, la part du chef de l’Etat et la part du catholique brûlent-elles, chez Emmanuel Macron, « d’une même flamme », pour reprendre son expression au collège des Bernardins en 2018 ? « Je ne crois pas, affirme Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’islam de France. Il aborde ce sujet avec des considérations plus éthiques que religieuses. Avec l’idée qu’il ne faut pas légiférer sur ce qui heurte les consciences. Et qu’on peut toujours trouver une position médiane entre l’acharnement thérapeutique et la liberté, mais qui peut la dire ? »

« Moi, je veux choisir ma fin de vie », disait Emmanuel Macron à Laurence Ferrari sur C8 en mars 2017. Mais pour ce qui est de ses concitoyens, le grand rabbin de France Haïm Korsia n’a pas décelé une position arrêtée d’Emmanuel Macron. Attentif au vocabulaire, le rabbin se réjouit de l’avoir convaincu de la contradiction contenue dans les termes de « suicide assisté ». Le mot suicide a pour racines latines « sui » (soi) et « caedere » (tuer), c’est-à-dire se tuer soi-même…

Le mois dernier, Bertrand Delanoë, partisan d’une nouvelle loi sur la fin de vie, invitait Emmanuel Macron à « laisser le Parlement apporter sa contribution à notre vie démocratique. » C’est la position adoptée aujourd’hui par le chef de l’Etat, puisque le gouvernement devrait dire « sagesse » ce jeudi à l’Assemblée sur la proposition de loi Falorni. « C’est très démocratique, Macron laisse l’Assemblée s’ébrouer sur la question, approuve l’avocat Jean-Pierre Mignard, catholique de gauche. Reconnaître la légitimité de la question, c’est aujourd’hui ce qu’il peut faire de mieux ».

En laissant faire, le chef de l’Etat reste à l’écart d’un débat qui l’éloignerait d’une partie de la droite. Mais sa majorité, en demandant au groupe de reprendre le texte s’il n’était pas adopté jeudi, pourrait le contraindre à prendre position.
https://www.lopinion.fr/edition/politique/fin-vie-non-choix-macron-241207
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime10.04.21 17:17

[*]Accueil JIM
 
[*]Fin de vie et Covid : mêmes débats, mêmes fêlures

Publié le 10/04/2021

[size=34]Fin de vie et Covid : mêmes débats, mêmes fêlures[/size]

Paris, le samedi 10 avril 2021 – Nous l’avons tous constaté (et nous en avons nous-mêmes parfois également abusé), la Covid est devenue le prétexte universel. Pour justifier tous les atermoiements. Dans le Monde, Véronique Fournier, ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie s’est agacée de cette ankylose pandémique dont laquelle nous nous complaisons. « Et puis l’urgence est à la crise. Ne nous compliquons pas la vie avec un sujet décidément si sensible. Mais la vérité est que le Covid n’est qu’un prétexte de plus pour entretenir la procrastination sur le sujet » relève-t-elle. Le sujet c’est l’autorisation du suicide assisté ou de l’euthanasie active, qui à l’occasion de l’examen chahuté d’une nouvelle proposition de loi, est revenue sur le devant de la scène en France.
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Scléroses administratives



Qu’on ne se méprenne pas pourtant : qu’il s’agisse de la Covid ou de la fin de vie, les questionnements sont très similaires. Puisque nous sommes en France, tout d’abord, c’est l’occasion de s’interroger sur notre pays, de réfléchir à son rôle et à sa place dans l’Histoire. Ainsi, Véronique Fournier voit dans les tâtonnements et dans l’immobilisme de nos dirigeants sur ces questions, illustrés par exemple par l’absence d’évolution sur la question de l’accès au midazolam en médecine de ville, la marque de scléroses administratives. « Selon [Olivier Véran], il conviendrait d’abord d’évaluer la loi de 2016, d’organiser l’accès au midazolam en ville et d’augmenter massivement les possibilités des soins palliatifs. Mais en quoi ceci empêcherait-il cela ? Peut-être qu’à l‘inverse, si la loi était enfin votée, le ministère s’inquiétant de l’ampleur que pourrait prendre le recours aux nouvelles possibilités qu’elle ouvrirait, en viendrait à se préoccuper plus activement de débloquer les moyens nécessaires au développement des soins palliatifs, reconnu par tous comme absolument indispensable, et attendu depuis des années ! Conservatisme donc, mais incurie administrative aussi, probable fruit d’un modèle devenu inadapté et sclérosé. Comment comprendre autrement les couacs, lenteurs, atermoiements et autres volte-face consternants, qui sont l’apanage de cette même administration depuis de nombreux mois ? Sur notre sujet du jour, par exemple. En tant qu’ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, je peux en témoigner. Le récent discours d’Olivier Véran est le même, mot pour mot, que celui prononcé par Agnès Buzyn en février 2020 (…). Depuis rien n’a bougé, malgré les engagements de la ministre de l’époque, répétant déjà ceux qu’elle avait elle-même tenus un an plus tôt lors de l’achèvement du plan précédent. Le midazolam n’est toujours pas accessible en ville malgré la loi de 2016, et le nouveau plan soins palliatifs, plusieurs fois annoncé depuis 2019, n’a toujours pas vu le jour ».

Le pays des Lumières



La critique virulente des manquements de la France est à l’image de la douleur provoquée chez ceux qui se faisaient, comme pour la disponibilité des masques ou l’accès aux vaccins, une (encore) si belle idée de notre pays. Véronique Fournier s’insurge encore : « Car où est la France ? Serait-elle en train de sombrer ? De conservatisme ? D’incurie administrative ? (…) A ce train, nous pourrions finir les derniers de la classe sur ce sujet de la fin de vie. L’Espagne vient de se doter d’une loi, le Portugal avance lui aussi et, nous, nous n’y allons toujours pas. Où est passée la France dont nous sommes fiers ? Perdue dans les méandres de l’exception française ! Quelle exception ? » déplore-t-elle. C’est également le sens du message porté par le philosophe Gaspard Koenig, président du Think Tank Générations Libres qui dans l’Express en réponse à l’écrivain Michel Houllebecq défend : « Il me semble que le suicide assisté, terme que je préfère à celui d'euthanasie car il montre bien la volonté de se donner la mort, correspond bien à l'identité française, qui a largement contribué à inventer l'individu au XVIIIe siècle, et à lui donner les pouvoirs d'agir sur lui-même ».

Le sens de l’Histoire, mais quel sens, quelle Histoire ?  



Face à cette convocation de l’image de la France, qui pour répondre à sa vocation de phare spirituel, se devrait de suivre les pays ayant autorisé l’euthanasie, certains montrent des réserves : « Ultime argument des défenseurs de l’euthanasie: le sens de l’histoire. Les États n’ayant pas légalisé l’euthanasie seraient en retard par rapport à une avant-garde européenne incarnée par le Benelux. Le raisonnement est spécieux, chaque pays agissant avec ses convictions, sa culture et ses valeurs » écrivent dans le Figaro un collectif d’élus Les Républicains (qui répondent à un autre collectif de parlementaires de ce bord politique s’étant prononcés quelques jours plus tôt dans Le Monde en faveur d’une libéralisation de l’euthanasie). Allant plus loin, l’écrivain Michel Houellebecq réfute l’idée selon laquelle l’autorisation de l’aide à mourir irait dans le sens de ce que les philosophes des Lumières auraient appelé le « progrès » et considère au contraire qu’il s’agirait d’une rupture de civilisation. « Je vais, là, devoir être très explicite: lorsqu’un pays (une société, une civilisation) en vient à légaliser l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient dès lors non seulement légitime, mais souhaitable, de le détruire ; afin qu’autre chose (un autre pays, une autre société, une autre civilisation) ait une chance d’advenir ».

Liberté chérie



Sans doute, la différence majeure de perception que l’on note ici, tient dans l’importance accordée à la notion de liberté, ce qui une fois encore, renvoie à de nombreuses réflexions associées à la lutte contre la Covid. Ainsi, pour Gaspard Koenig, son combat en faveur de l’autorisation de l’euthanasie s’inscrit parfaitement dans la continuité de son combat pour l’accès à toutes les libertés (y compris celle de porter un enfant pour autrui par exemple). C’est également le sens de la position de Véronique Fournier qui écrit : « Après que tout a été dit et maintes fois discuté sur le sujet depuis des années, ce serait faire honneur à une vraie volonté populaire, pour qui la mesure est un symbole de liberté et de respect de l’individu dans ses choix de vie ». Et c’est également en invoquant la défense de la liberté qu’écrivent dans le Monde des élus Républicains, en prenant leur distance avec la position historique de leur famille politique : « Nous militons pour la liberté. Celle qui permet à une personne de décider de mettre fin à ses souffrances dignement, entourée des siens. Car il n’est pas acceptable que, dans le pays des droits de l’homme, nous continuions d’ignorer la douleur de ceux, de plus en plus nombreux, qui décident de traverser nos frontières pour aller mourir en Belgique ou en Suisse. Entre 89 % et 96 % des Français se disent favorables au fait d’accorder ce droit à qui le souhaite. Nous devons leur répondre, tout en encadrant une décision qui reste intime, personnelle, dans le respect de la liberté de conscience de nos soignants ».

Non au pouvoir des hommes en blanc



Or, de la même manière que ce qui est parfois avancé en ce qui concerne la gestion de la pandémie (souvent avec une forme d’excès), cette liberté serait, accusent beaucoup, entravée par le pouvoir médical, par son « paternalisme ». C’est ce qu’écrit dans Libération, l’écrivain Daniel Borillo  « Les soins palliatifs, en tant qu’acte médical visant à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique et à soutenir le malade et son entourage, constituent un droit nécessaire mais pas suffisant. Seule l’euthanasie active et surtout le suicide assisté garantissent l’autodétermination et la souveraineté individuelles à condition que le paternalisme médical ne vienne pas se substituer à la volonté de l’individu. Le problème, c’est que l’histoire juridique de l’euthanasie en France montre bien que la question n’a jamais été vraiment traitée comme celle d’une liberté protégée par l’Etat mais comme celle d’un geste médical de compassion, dans les meilleurs des cas, ou comme un rempart contre les poursuites pénales ou disciplinaires pour non-assistance à personne en danger. (…) Les bonnes intentions politiques et expertales relèvent plus du paternalisme et du dolorisme que de la recherche d’une solution émancipatrice respectueuse des libertés individuelles. Notre crainte est que la proposition de loi débattue à l’Assemblée nationale n’échappe pas à cette idéologie car il est clair que, lorsque subsistera une divergence entre l’équipe médicale et l’individu, la décision finale ne reviendra pas à ce dernier mais à la première, dont l’expertise cognitive lui assurerait une souveraineté décisionnelle. Plus que d’un droit subjectif à mourir permettant de contraindre le débiteur (médecin) à l’exécuter, l’euthanasie risque d’être abordée sous le paradigme du paternalisme médical, surtout dans un Parlement très peu libéral qui refuse d’aborder véritablement la fin de vie à partir du principe d’autodétermination du patient ».

Vous avez dit dignité ?



Pour un grand nombre de médecins, cependant, cette présentation est biaisée. Dans leur opposition à l’euthanasie, ils n’expriment pas uniquement leur refus de reconsidérer le sens du serment d’Hippocrate, leur refus d’envisager de façon différente ce qui est désigné comme l’interdit de tuer. Sur ce point, le député et médecin Thomas Mesnier résume de façon claire dans le Journal du Dimannche : « L'euthanasie, c'est ouvrir le droit à quelqu'un de mettre fin à la vie d'un autre. Ce n'est pas ce que je souhaite, ce n'est pas l'idée que je me fais de notre société ». Les médecins ne se contentent pas non plus uniquement de rappeler qu’existent aujourd’hui de nombreux moyens pour apaiser les souffrances morales et psychiques ou encore que la véritable priorité doit être d’améliorer la qualité des soins palliatifs. Ils ne s’inquiètent pas seulement des risques de dérives. Ils invitent également à s’interroger sur la réalité de cette « liberté », sur l’image idéalisée d’une « mort dans la dignité » que serait l’euthanasie. Houellebecq décrédibilise cette notion sacralisée de « dignité » à sa manière provocatrice. « Dans ce sens je n’ai guère eu l’impression, tout au long de ma vie, de manifester une dignité exceptionnelle ; et je n’ai pas l’impression que ce soit appelé à s’améliorer. Je vais finir de perdre mes cheveux et mes dents, mes poumons vont commencer à partir en lambeaux. Je vais devenir plus ou moins impotent, plus ou moins impuissant, peut-être incontinent, peut-être aveugle. Au bout d’un certain temps, un certain stade de dégradation physique une fois atteint, je finirai forcément par me dire (encore heureux si on ne me le fait pas remarquer) que je n’ai plus aucune dignité ».

De façon bien plus sensible et nuancée, l’expérience des médecins révèle que la réalité est très différente des représentations habituelles des demandes très médiatisées d’accès à l’euthanasie (et d’ailleurs sur ce point il serait nécessaire de mettre à distance les sondages semblant plébisciter l’euthanasie en analysant mieux le véritable sens des réponses données).  « Nos patients demandent-ils à mourir ? Extrêmement peu en font une demande répétée. Quand cette demande persiste, quelles en sont les motivations ? Les rapports officiels des Etats dans lesquels l’euthanasie est possible montrent que c’est la perte d’autonomie, la perte de sens, le sentiment d’indignité, le sentiment d’être une charge, la peur de le devenir ou de souffrir qui en sont le moteur, bien plus que les symptômes physiques, sans compter le nombre croissant de patients américains qui demandent à recourir au suicide assisté par manque de moyens pour assumer le coût de leurs soins…Tout cela est en effet source de souffrance, et pouvoir l’entendre honnêtement est nécessaire et difficile. Mais la seule réponse « digne » est-elle la suppression de celui qui le vit ? Le seul « courage » est-il le passage à l’acte ? Qui parle aujourd’hui du courage et de la dignité de ceux que nous accompagnons et qui forcent notre respect, de l’écrasante majorité des personnes en fin de vie qui ne demandent pas à accélérer les choses mais vivent, tout simplement, portées encore par l’essentiel de la vie, la relation humaine, avec leurs proches ou avec leurs soignants ? » écrit ainsi dans Le Monde, Gisèle Chvetzoff (Oncologue, professeure de médecine palliative, Centre Léon-Bérard, Lyon).

Mourir pour ne plus avoir peur… de mourir ?



De la même manière, et là encore, les échos avec les réflexions nourries par la Covid sont nombreux, plusieurs médecins ayant pris la plume dans le Figaro pour dire leur refus de l’euthanasie, invitent à ne pas sous-estimer combien la « peur de la mort » serait bien plus profondément en jeu dans ces débats que celle d’un réel « désir de mourir dans la dignité ». « La peur de la mort constitue l’un des piliers ontologiques de la condition humaine, mortelle. Combien de peurs rencontrées, bravées, combattues, dépassées au cours d’une existence humaine jusqu’à cette ultime peur, la peur de mourir (…) Certains pensent conjurer cette peur par la légalisation d’une « mort librement choisie, médicalement assistée», d’une mort en fait provoquée (…). Légaliser l’euthanasie, c’est abdiquer devant une adversité, certes redoutable et redoutée, mais qui fait la grandeur de l’homme qui s’engage à l’affronter. Ce combat, mené ensemble, fait l’honneur d’une société solidaire dans l’adversité, dans cette ultime étape que traverse l’un des siens. Légaliser l’euthanasie, c’est renoncer à développer de nouveaux moyens de lutte contre toute forme de souffrance survenant en fin de vie. Légaliser l’euthanasie, c’est renoncer à doter les soignants et notre société des moyens de soutenir les plus vulnérables d’entre les siens » s’insurge dans le Figaro un collectif de médecins disant clairement leur hostilité à une légalisation de l’euthanasie.

Protéger les faibles, contre une mort idéalisée



Enfin, face à l’étendard de la liberté, certains, dont des médecins, encore une fois comme face à la Covid, rappellent le devoir de protéger les faibles, y compris contre eux-mêmes, contre ce qu’ils pourraient considérer trop rapidement comme leur désir, confondant leurs aspirations réelles avec ce que la société semble décrire comme une mort dans la dignité. « La légalisation de l’euthanasie ne répond nullement au sentiment d’abandon des patients en fin de vie, ni à leur isolement. Elle est génératrice de profonds déséquilibres dans une société vieillissante, privée de repères aujourd’hui et basculant dans la folie demain (…). Les partisans de l’euthanasie et du suicide assisté partent du postulat que la solution à la souffrance est la mort, comme si on pouvait se débarrasser du problème en se débarrassant du malade. Ils ont la vision théorique d’un être abstrait, maître de son destin, alors que la pandémie nous invite à l’humilité et que le patient par nature est vulnérable, ambivalent et influençable » écrivent ainsi dans le Figaro plusieurs Républicains.

Protéger les faibles est-il un combat qui doit surpasser la défense de la liberté ? Là encore, la Covid est partout.

On le constatera en relisant les contributions de :

Véronique Fournier : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/07/loi-sur-la-fin-de-vie-les-forces-conservatrices-sont-puissantes-dans-notre-pays_6075855_3232.html
Gaspard Koenig : https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/gaspard-koenig-houellebecq-a-tort-l-euthanasie-correspond-bien-a-l-identite-francaise_2148400.html
Elus Les Républicains défavorables à l’euthanasie : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/tribune-des-deputes-lr-la-legalisation-de-l-euthanasie-ne-repond-nullement-au-sentiment-d-abandon-des-patients-en-fin-de-vie-20210407
Michel Houllebecq : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/michel-houellebecq-une-civilisation-qui-legalise-l-euthanasie-perd-tout-droit-au-respect-20210405?utm_content=
Elus Les Républicains favorables à l’euthanasie : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/29/nous-sommes-parlementaires-les-republicains-lr-et-nous-sommes-favorables-a-l-aide-active-a-mourir_6074862_3232.html
Daniel Borillo : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/euthanasie-droit-de-mourir-ou-paternalisme-medical-20210408_FNOHMUN32FFC7CSCPDB7P5VJPY/?outputType=amp&__twitter_impression=true
Thomas Mesnier : https://www.lejdd.fr/Societe/tribune-le-depute-lrem-et-medecin-urgentiste-thomas-mesnier-sur-la-fin-de-vie-appliquons-dabord-la-loi-4036055
Gisèle Chvetzoff : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/08/loi-sur-la-fin-de-vie-nous-refusons-d-etre-le-bras-arme-de-cette-ideologie-mortifere_6076027_3232.html
Collectif de médecins s’opposant à l’euthanasie : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/non-nous-ne-pourrons-pas-provoquer-deliberement-la-mort-la-tribune-des-medecins-qui-s-opposent-a-l-euthanasie-20210405

Aurélie Haroche

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L'euthanasie : un débat toujours sans fin
Publié le 08/04/2021 à 09h15
L'euthanasie : un débat toujours sans fin
Une proposition de loi instituant une aide active à mourir pour les personnes souffrant d’une pathologie incurable est débattue ce jeudi à l’Assemblée nationale. © SALESSE Florian

Une proposition de loi visant à autoriser, dans un contexte très encadré, une aide active à mourir, est soumise jeudi aux députés. Avec 3.000 amendements au menu, les élus n’auront vraisemblablement pas le temps de la voter...
L’issue est connue et, cependant, la loi n’ouvre que lentement les sorties de secours à ceux pour qui la fin de vie n’est plus qu’un lit de souffrances.
A preuve, les députés, censés voter ce jeudi un texte introduisant l’euthanasie active dans le droit français, n’en auront pas le temps avec pas moins de 3.000 amendements à examiner...

Cette question ne date pourtant pas d’aujourd’hui ni même d’hier. « La Grèce antique s’interrogeait déjà sur la fin de vie avec des arguments qui nous sont encore familiers, rappelle Daniel Borrillo*, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’université Paris X-Nanterre. En France, une loi de 1999 contre l’acharnement thérapeutique a inauguré ce long processus législatif vers la reconnaissance de l’euthanasie. »

Retard français
« La France, poursuit l’universitaire, accuse un important retard puisque sa législation s’apparente à celle de la Pologne ou de la Grèce. D’autres pays catholiques comme l’Espagne, l’Irlande, l’Italie ou le Portugal ont déjà des législations analogues à celles en vigueur dans les pays de l’Europe du Nord. Les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse sont parmi les pays précurseurs. »

Crise sanitaire : l'exécutif s'émancipe-t-il de plus en plus de la tutelle des scientifiques ?

« En fait, s’empresse-t-il de préciser, ce sont les pouvoirs publics qui freinent car les opinions sont très largement ouvertes à cette reconnaissance. En France, les sondages oscillent ainsi entre 80 et 90 % d’avis favorables. »

C’est ce pas supplémentaire que les députés sont appelés à effectuer ce jeudi. « La loi du 2 février 2016, dite Leonetti, qui promeut l’accompagnement de la fin de vie, en clarifiant l’usage de la sédation profonde et continue, est le dernier texte adopté en la matière, note le juriste. Mais la proposition de loi débattue à l’Assemblée nationale est plus ambitieuse puisqu’elle vise à autoriser une aide active à mourir dans un contexte encadré. Depuis la fin des années 1990, la plupart des pays vont dans le sens de l’euthanasie active, pratiquée par un tiers, et/ou du suicide assisté, commis par la personne elle-même. »

Arguments
Mais il reste donc encore des voix pour s’opposer à cette évolution. « Chez les Républicains, pointe Daniel Borrillo, un seul député est pour, me semble-t-il. Dans les rangs de la République en marche, une grande majorité est favorable. A gauche, c’est une évidence ! »

La crise sanitaire : un nouveau marché pour l'économie de la surveillance

Si des arguments ont fait leur temps, d’autres interpellent encore : « L’idée que c’est Dieu qui dispose de nos vies se fait moins entendre depuis que les soins palliatifs suppléent l’euthanasie. Le principal argument contre réside dans la crainte de dérives possibles comme la facilitation de la mort pour des raisons utilitaires. Le principal argument en sa faveur tient au respect de l’autodétermination des patients dont le mal doit toutefois être irréversible, la souffrance insupportable et le consentement libre, éclairé, informé, renouvelé et soumis à une décision collégiale. Ces conditions sont communes aux dispositifs en vigueur dans le monde. »

(*) Lire : Daniel Borillo, « Disposer de son corps : un droit encore à conquérir », Textuel, 2019, 15,90 €
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime11.04.21 12:37

Fin de vie : "C'est le moment d'en finir avec le mal mourir français"
11/04/2021
Par Rosalie Lafarge
Entretien |L'obstruction n'a pas permis d'aller au bout de l'examen de la proposition de loi "donnant le droit à une fin de vie libre et choisie", débattue jeudi à l'Assemblée nationale. Mais l'article 1 a été adopté. Une avancée pour les malades, selon le professeur de médecine Jean-Louis Touraine (LREM).

Malgré un large soutien, la proposition de loi pour une fin de vie libre et choisie n'a pas pu être adoptée à l'Assemblée nationale ce jeudi (Illustration)
Malgré un large soutien, la proposition de loi pour une fin de vie libre et choisie n'a pas pu être adoptée à l'Assemblée nationale ce jeudi (Illustration)• Crédits : Florian Salesse - Maxppp
"On meurt mal en France". Voici le constat dressé par des parlementaires de tous bords alors qu'a été examinée ce jeudi à l'Assemblée nationale une proposition de loi d'Olivier Falorni (Libertés et Territoires) dont l'objet était de créer un droit à l'assistance médicalisée active à mourir pour les personnes souffrant d'une pathologie incurable. Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche du 4 avril, plus de 270 députés ont appelé à débattre et à voter sur ce sujet. Cependant, malgré une forte mobilisation d'élus de tous bords en sa faveur, le texte n'a pas pu être adopté.

Son temps d'examen, dans le cadre d'une niche parlementaire, était limité à la journée, et les députés n'ont pas pu aller au bout des quelque 4 000 amendements déposés, notamment par des élus Les Républicains. A défaut d'un scrutin final dans le temps imparti, le texte a reçu un très large aval (240 voix pour, 48 contre) lors du vote en fin de soirée d'un amendement de Guillaume Chiche (non inscrit) qui reprenait les points centraux de l'article 1 sur "l'assistance médicalisée à mourir" ou la clause de conscience pour les médecins. Une première étape très symbolique pour les partisans de cette proposition de loi.


Entretien avec Jean-Louis Touraine, professeur de médecine, député La République En Marche du Rhône et président du groupe d'études fin de vie à l'Assemblée nationale, lui-même à l'origine d'un texte en faveur d'une "aide médicale active à mourir" pour les personnes gravement malades et en fin de vie.


Le professeur de médecine et député LREM du Rhône, Jean-Louis Touraine
Le professeur de médecine et député LREM du Rhône, Jean-Louis Touraine• Crédits : Rosalie Lafarge - Radio France
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Réécouter L'obstruction parlementaire n'a pas tout empêché le 8 avril dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
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L'obstruction parlementaire n'a pas tout empêché le 8 avril dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
La loi Claeys-Leonetti de 2016 autorise la "sédation profonde et continue jusqu'au décès" pour des personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme. Pourquoi considérez-vous qu'il est nécessaire d'aller plus loin aujourd'hui ?

La société française est tout à fait prête. Elle réfléchit à ces questions depuis longtemps. Au fil des années, les Français se sont rendu compte que, si nous vivons plus longtemps que nos arrières grands-parents, nous mourrons aussi plus lentement. Les maladies qui, hier, étaient rapidement mortelles, ont été transformées par les traitements en maladies chroniques qui durent dans le temps. Les premières années sont ainsi tout à fait confortables et permettent aux malades de vivre raisonnablement. Mais ensuite, la période agonique s'étire dans le temps, de façon de plus en plus difficile à supporter pour des malades qui n'en peuvent plus et implorent de pouvoir disposer d'une assistance, voire d'une aide active à mourir, quand le niveau de tolérance est dépassé. Je parle là de malades en phase agonique, qui sont arrivés au terme d'une maladie incurable et qui n'ont plus d'espoir quelconque.

La société aujourd'hui se demande s'il est légitime que le malade ne puisse pas disposer du droit d'être entendu. En 1975, les femmes ont pu conquérir le droit de disposer de leur corps et ainsi choisir de prolonger ou d'arrêter une grossesse. En 2021, les malades en fin de vie n'ont pas le droit de dire : "Je veux arrêter mon agonie". Ils ne peuvent d'ailleurs pas dire le contraire non plus. Ils n'ont pas le droit de dire qu'ils refusent qu'on précipite leur mort. Or malheureusement, 2 000 à 4 000 fois par an en France, il y a des malades dont la survie est amputée par des injections dont l'intention n'est pas toujours d'abréger la vie, mais dont le résultat est celui-là, sans que le patient n'ait été prévenu, et alors qu'il voulait attendre la mort naturelle. Cela traduit le fait qu'au lieu d'entendre la personne, de la faire participer à la décision – ce qui est quand même la moindre des choses – on la lui impose.

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LA REVUE DE PRESSE DES IDÉES
Fin de vie : un débat toujours clivant
Qui impose la décision au malade ?

C'est le corps soignant qui impose, c'est l'État qui impose, ce sont les autorités familiales, religieuses ou de toute nature, qui imposent. Mais jamais le malade lui-même. Le malade, dans sa fragilité, dans sa vulnérabilité, ne participe pas à la décision. C'est cela que nous voulons changer pour conquérir un droit de l'homme, un droit du malade en fin de vie qui peut arbitrer entre les différentes options, émettre un vœu. Cela se passe ainsi dans de nombreux pays qui nous entourent : depuis vingt ans aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse. Depuis plus récemment en Espagne. Même les législations qui se mettent en place au Portugal ou en Italie sont plus avancées que les nôtres. Nous sommes en fait les derniers du peloton dans cette direction.

Et pourtant, je le répète, la société française est prête, elle est mûre. Le sondage Ipsos de mars 2019 montre que 96% des Français (interrogés) sont en faveur de cette liberté de choix. Cela ne veut pas dire qu'ils vont tous demander une aide active à mourir. Cela veut dire qu'ils veulent pouvoir, dans un moment d'épuisement terminal, dire stop, je n'en peux plus, ne me faîtes pas cette torture de ne pas entendre la détresse de la souffrance, comme l'a bien raconté Marie-Guite Dufay, (ndlr : présidente socialiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, après la mort de son amie Paulette Guinchard, ancienne secrétaire d'État aux personnes âgées).


Si les Français sont si prêts, comment expliquer la frilosité, voire les réticences de leurs représentants politiques ?

Les responsables politiques mettent toujours plus de temps que la société, dans toutes les questions sociétales. Ils sont plus réticents, plus prudents, plus frileux, plus conservateurs peut-être. Et donc, ils mettent plus de temps. Mais aujourd'hui, ils sont prêts : la majorité des députés ont signé l'une ou l'autre des propositions de lois en ce sens, qui sont presque des copies les unes des autres. La proposition de loi débattue ce jeudi est en réalité une fusion de plusieurs textes venus d'élus de différents groupes politiques. Si vous laissez les parlementaires s'exprimer en toute liberté, ils voteront cette avancée car ils sont largement majoritaires. Ce qui est arrivé jeudi dans l'hémicycle le démontre encore. Le vote de l'amendement de Guillaume Chiche (qui réécrit l'article 1 et valide le principe de l'aide active à mourir) à 240 voix pour et 48 contre n'est pas le fruit du hasard. Au fur et à mesure de nos échanges, en commission, en privé, et en séance, de nombreux indécis se sont rangés de notre côté. Et ce, dans tous les partis politiques. C'est la première fois que j'assiste à cette espèce de communion transpartisane : pendant quelques heures, les clivages politiques sont tombés.

Le gouvernement, lui, garde une certaine frilosité. Et comme souvent dans ces moments de frilosité, il peut être amené à chercher des raisons pour procrastiner : est-ce le bon moment, ne faudrait-il pas attendre quelques années ?

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LE TEMPS DU DÉBAT
Aide active à mourir : la France est-elle prête ?
C'est d'ailleurs ce qu'a expliqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, devant l'Assemblée nationale ce jeudi : il s'est dit "pas convaincu qu'il faille ouvrir aujourd'hui ce débat d'envergure", même s'il reconnaît qu'il "mérite d'avoir lieu". Qu'en pensez-vous ?

C'est le meilleur moment. Les Français n'en peuvent plus, justement parce que nous sommes en pleine crise et qu'il n'y a jamais eu autant de fins de vie très pénibles qu'aujourd'hui. La crise sanitaire a compliqué les fins de vie de nombreux malades. Des personnes atteintes d'autres pathologies, n'ont pas osé aller à l'hôpital et sont restées chez elles sans être soignées. D'autres qui ont contracté le covid-19, n'ont pas pu être admises en réanimation ni être intubées, car leur corps ne l'aurait pas supporté, et sont mortes de détresse respiratoire. A cause de la crise, des malades ont été privés de contact avec leurs proches, mais aussi parfois avec les médecins, dans les déserts médicaux notamment. Quand le personnel médical est insuffisant, ou qu'il est accaparé par autre chose, cela aggrave les fins de vie.

L'assistance médicalisée active à mourir est une délivrance que la famille trouve très légitime, que les malades demandent, et qu'il est donc choquant de ne pas pouvoir entendre. A ceux qui estiment qu'il faudrait attendre la fin de la crise, je réponds au contraire que c'est en pleine crise qu'il faut résoudre les problèmes générés par la crise. Nous résolvons aujourd'hui les problèmes d'accès à la vaccination, nous n'attendons pas la fin de cette épidémie pour nous demander comment fabriquer des vaccins. C'est pareil. Les fins de vie sont plus douloureuses dans notre pays depuis un an. Il faut qu'on meure moins péniblement, moins mal que ce n'est le cas aujourd'hui. C'est le moment d'enfin supprimer ce mal mourir français.


Les près de 4 000 amendements déposés sur ce texte, dont l'écrasante majorité par des députés LR et notamment cinq d'entre eux, ont empêché le vote final de la proposition de loi. Mais l'article 1 a tout de même été adopté. Est-ce une victoire ?  

C'était en tout cas un moment d'intense émotion. La plus forte, en ce qui me concerne, en quatorze ans de vie parlementaire. Le débat a commencé en début d'après-midi, nous savions que nous n'avions que quelques heures devant nous et que, compte tenu de ce tombereau d'amendements, nous ne pourrions pas aller au bout. Mais nous voulions engager suffisamment les choses pour qu'ensuite, cela devienne irréversible. Notre objectif était de faire voter cet article 1, qui est le plus important. Il dit que les malades ont le droit de pouvoir bénéficier d'une aide active à mourir et que les médecins ont le droit d'avoir une clause de conscience. Pris par le temps limité, nous avons donc tous choisi de nous taire, de subir, pour ne pas perdre de précieuses minutes et arriver au vote de l'amendement de Guillaume Chiche (non inscrit), qui réécrit l'article 1 sans en changer le fond. Nous avions les yeux rivés sur l'horloge et sur le nombre d'amendements qu'il restait à traiter. Et enfin, à 23h45, on y est arrivé. L'amendement a été adopté, donc l'article 1 a été voté. Il n'y a pas des députés qui ont gagné et d'autres qui ont perdu, mais c'est une victoire pour les malades.

Cette avancée obtenue jeudi, même si elle n'est pas suffisante en elle-même pour qu'on envisage la promulgation de la loi, nous oblige à aller plus loin. C'est un peu comme le principe du cliquet : vous avancez, mais vous ne pouvez plus reculer. C'est la première fois, en 43 ans de débat, que les défenseurs de ce droit obtiennent une telle avancée. On ne peut pas ne pas être ému. Je présume que les députés des années 1970 ont ressenti la même chose au moment où, avant la loi sur l'interruption volontaire de grossesse de 1975, ils ont compris qu'une majorité se dessinait en faveur de son adoption. Sur la question de la fin de vie, le 8 avril 2021 fera date. Ce n'est pas la date définitive, il reste du chemin, mais on est sorti de l'immobilisme antérieur et de la demi-mesure.  


Quel est désormais l'avenir de cette proposition de loi ?

J'ai déjà demandé au président du groupe LREM, Christophe Castaner, d'envisager avec l'exécutif le meilleur moyen de reprendre ce texte, qui a été voté aux deux tiers des voix en commission et qui a donc bénéficié d'un soutien écrasant dans l'hémicycle jeudi. Je souhaite qu'il soit repris, si possible avant l'été, soit sous la forme d'un projet de loi du gouvernement, soit sous la forme d'une proposition de loi inscrite par la majorité. Quelle que soit la méthode, nous nous adapterons. Christophe Castaner m'a répondu qu'il en parlerait avec l'exécutif.

Et je crois que le dialogue n'est plus le même après ce 8 avril, qu'avant ce 8 avril. Ce n'est pas une question de rapport de force. Mais désormais, nous avons un message qui nous oblige tous. L'exécutif peut donc, de lui-même, s'en saisir et dire qu'il a entendu la population comme les représentants du peuple que sont les députés. Il peut aussi considérer que c'est une question sociétale, qu'il est très bien que ce soit les députés qui poursuivent le travail entamé, et nous laisser la possibilité de l'inscrire dans une niche parlementaire de la majorité.

L'exécutif, dont on sait qu'il n'est pas forcément convaincu par l'opportunité de légiférer maintenant, peut-il changer d'avis compte tenu de cette pression parlementaire ?

Emmanuel Macron, lorsqu'il était candidat en 2017, a répondu à Laurence Ferrari : "Moi, je souhaite choisir ma fin de vie". Cela sous-entend que c'est donc un droit légitime et que chacun devrait y avoir accès. Il n'a en revanche pas donné de position officielle. Au sein du gouvernement, les positions sont partagées. Plusieurs ministres y sont favorables et ont exprimé le sentiment d'une nécessité de notre temps. D'autres sont plus réticents.


Mais il faut noter que les Français ne se rappellent des mandats présidentiels que les avancées sociétales. Quand vous interrogez les Français sur ce qu'il faut retenir de la période Giscard-d'Estaing, ils vous parlent de l'interruption volontaire de grossesse. Sur le premier septennat de François Mitterrand, ils évoquent l'abolition de la peine de mort. Pour François Hollande, c'est le mariage pour tous. Les questions de société sont beaucoup plus retenues que les grands débats politiques, économiques, ou d'organisation de l'administration. C'est cela qui marque effectivement la population.

Une avancée de cette nature donnerait donc à ceux qui la réalisent l'image d'un exécutif humaniste et à l'écoute de la population. De plus, cela ne comporte aucun risque car il n'y a pas de division : 96% de la population (interrogée) y est favorable. Et ce n'est pas un sujet polémique. Il a été beaucoup traité dans les états généraux de la bioéthique et, s'il y a eu des polémiques violentes sur la question de la PMA pour toutes, il n'y en a jamais eu sur la fin de vie. Il y a eu des débats respectueux, sereins, calmes, apaisées. Ce n'est pas un sujet qui prête à des empoignades.

https://www.franceculture.fr/politique/fin-de-vie-cest-le-moment-den-finir-avec-le-mal-mourir-francais
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime11.04.21 16:15

"les obstructions d'aujourd'hui sont souvent les adoptions de demain".
Olivier Véran.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime11.04.21 19:00

Loi sur la fin de vie : « Qui parle de l’écrasante majorité des personnes qui ne demandent pas à accélérer les choses ? »
TRIBUNE
Gisèle Chvetzoff
Oncologue, professeure de médecine palliative, Centre Léon-Bérard, Lyon
A toujours évoquer la dignité quand il s’agit de la mort choisie et anticipée, on finira par ancrer dans l’inconscient collectif que seule cette façon de mourir est respectable, écrit un collectif de médecins et soignants.Publié le 08 avril 2021 à 15h00 - Mis à jour le 08 avril 2021 à 16h25 Temps deLecture 4 min.
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??? Parce que le LOBBY LEONETTI ne serait pas IMPOSE aux citoyens français depuis de nombreuses années pour POLLUER l'inconscient collectif ???
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime11.04.21 19:23

TRIBUNE
Fins de vie inhumaines : levons l’hypocrisie de la loi Claeys-Leonetti
Alors qu’une proposition de loi portant sur la fin de vie est débattue ce jeudi à l’Assemblée, un collectif de citoyens témoigne de l’imposture de la loi Claeys-Leonetti
(Gary Waters/Fanatic Studio via Getty Images)
par un collectif de citoyens
publié le 8 avril 2021 à 9h00
Certains relatent les derniers jours épouvantables de leur proche, mais leurs témoignages restent isolés. Ensemble, nous témoignons et rompons le silence.

Moi, Elisabeth, j’ai vu mon bien-aimé se réveiller en étouffant d’une sédation qui n’en n’était pas une. Je ne peux oublier sa suffocation, l’air qu’il cherchait dans son ventre et ses côtes, son regard implorant, l’abandon dans lequel le réseau de soins palliatifs nous a laissés, seuls à domicile, en ce mois d’août. Refusant de croire ce que je leur décrivais au téléphone, ils me rétorqueront : «Soulager plus, ce ne serait pas éthique !» Aucun soignant de ce réseau de soins palliatifs ne se déplacera. Ils ne mobiliseront personne pour nous aider. Ils me diront plus tard avoir cru que j’exagérais intentionnellement la description de la détresse respiratoire de mon mari. La veille, en effet, ils étaient revenus unilatéralement sur la décision d’une sédation profonde pourtant déjà actée collégialement. De l’ultime «au revoir» que nous rêvions à l’aune de notre amour, ils ont fait un champ de massacre.

Lettres sans réponse
Des femmes, des hommes, les signataires de cet article, ont eu le courage de témoigner : lettres sans réponse au président de la République, au ministre de la Santé, à un député, au directeur d’un hôpital… Certains ont même vu leur article publié ou leur témoignage entendu sur un plateau de télévision. Eux, moi et combien d’autres gardent en tête et au cœur la souffrance de leur proche, leur sentiment d’impuissance. Impuissants face à l’hypocrisie de la loi Claeys-Leonetti derrière laquelle se sont drapées des équipes soignantes dont ils ont été alors les otages. Bien sûr, ces fins de vie cauchemardesques ne sont pas, heureusement, les plus nombreuses. Il y a de vrais soignants, humains, capables d’entendre et soulager les souffrances de fin de vie.

Mais nous ne pouvons effacer ces images épouvantables : gémissements, sondes arrachées, regards suppliants, corps décharnés et déshydratés, escarres qui font crier à la moindre mobilisation, refus d’entendre les signes de détresse respiratoire, refus d’endormir l’être aimé «pas encore assez proche de son ultime agonie»… Dans ces fins de vie, une lecture tatillonne de la loi et de ses conditions d’application, la peur d’une dénonciation pour délit d’euthanasie et parfois des convictions idéologiques non énoncées clairement ont assigné mourants et familles à des souffrances inhumaines et des agonies interminables… Nous nous sommes promis de témoigner. Plus jamais ça pour d’autres !

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7 mars 2021
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On ne peut rendre le corps médical coupable de tout, mais cette loi est une montagne d’hypocrisie. En brandissant le refus d’euthanasie, elle cautionne la lâcheté.

Lâcheté de nos gouvernants. Sourds et aveugles à la demande des Français de simplement «avoir le choix» d’une possible aide médicale à mourir, ils encensent les soins palliatifs en guise d’absolution.

«Euthanasie», le grand vilain mot
Lâcheté et hypocrisie des procédures. Minimiser la souffrance d’un malade, cela permet de ne pas y répondre. Endormir pour soulager, ne serait-ce pas flirter avec l’euthanasie ? Euthanasie, le grand vilain mot qui traîne derrière lui la peur de poursuites judiciaires par une famille, d’une dénonciation par des collègues (mais oui !), quand ce n’est pas un interdit religieux. Pour ceux-là, il vaut mieux ne pas entendre, parce que oui, même pour les soignants, la souffrance impossible à soulager, la mort, cela fait peur. Alors certains se cachent derrière les procédures impossibles de la Haute Autorité de santé, la dilution des responsabilités entre soignants, des convictions idéologiques non énoncées… Empêtrés dans une loi ambiguë, yeux et oreilles bouchés, ces soignants-là ont transformé la fin de vie de nos êtres chers en une litanie de cauchemars et tortures. Malgré concertations collégiales, fin de vie avérée, personnes de confiance… soins palliatifs ou pas. Et même souvent pire avec «un certain nombre d’experts en soins palliatifs» (1).

La loi Claeys-Leonetti abrite ces grandes et petites lâchetés. Elle ne nous protège pas. Il faut la changer. Il faut offrir à qui le demande en conviction le droit à une aide médicale à mourir. Il faut rendre les directives anticipées opposables aux médecins. Il faut protéger et accompagner les médecins qui accepteront de donner un dernier soin compassionnel à ceux qui le souhaitent.

Signataires : Elisabeth Condamines et Marie-France Blanchetière, Gisèle Brunel, Philippe Cadet, Christine Charpentier, Michel, Nicole et Elisabeth Crusellar, Isabelle Daillon, Henriette Dionnet, Marie-José Godart et Natacha Godart-Tepin, Cathy Giambra, Elsa Jossilévitch, Laurie Larcher, Marion et Franck Noury, Sylvette Joyeux, Denis Labayle, Véronique Mathieu, Renée Moriconi, Claudette Pierret, Evelyne Reberg, Elisabeth R., Geneviève Sergeant, membres de l’association le Choix, qui milite pour une mort choisie.

(1) La sédation profonde et continue jusqu’au décès en France, deux ans après l’adoption de la loi Claeys-Leonetti, Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), 2018, 64 pp ; p. 46 et 54.
https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/fins-de-vie-inhumaines-levons-lhypocrisie-de-la-loi-claeys-leonetti-20210408_ZDRTBKK6YVDGRGMHPHA5AAMHXM/
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime11.04.21 21:44

Euthanasie - "Prétendre domestiquer la mort par le droit revient à refuser la condition humaine"
mercredi 7 avril 2021 à 11:33
SujetsEUTHANASIE
POLITIQUESOCIÉTÉ
La tribune de Michel Houellebecq, grincant, grave et libre, sur l'euthanasie rappelle l'importance de ce débat qui arrivera à l'Assemblée ce jeudi 8 avril. Et le calendrier, concomittant avec les discours de ces médecins qui refusent la mort à l'heure du Covid-19 est particulièrement éclairant.


Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.


Une tribune de Michel Houellebecq sur l’euthanasie fait grand bruit.

Forcément, impossible d’éluder le télescopage du calendrier. Depuis un an, le mot d’ordre des soignants est « sauver des vies ». Demain, l’Assemblée Nationale examinera la proposition de loi d’Olivier Falorni ouvrant un droit au suicide assisté aux patients atteints de maladies incurables. On ne parle plus de mourir dans la dignité, expression laissant penser que ceux qui veulent vivre, même diminués, manqueraient de dignité, mais du « droit à une fin de vie libre et choisie », formule presque comique. La mort est précisément ce qui échappe à la toute-puissance de l’individu : on ne choisit ni le lieu ni l’heure.

C’est un sujet qui divise tous les groupes politiques. Des élus Les Républicains ont déposé des milliers d’amendements qui bloqueront le texte, 272 députés le défendent, notamment la macroniste Yael Braun-Pivert et Jean-Luc Mélenchon. L’euthanasie fait désormais partie de la panoplie progressiste – les macronistes parlent d’un marqueur sociétal. Un signe de modernité. Être contre serait « réac ».

Les médecins eux-mêmes sont également divisés : 72 ont signé une tribune. « Non, nous ne pourrons pas provoquer délibérément la mort, même si la société nous le demande ». Soulager, oui. Tuer, non.

Ceux-ci ont donc reçu le soutien de Michel Houellebecq, d’un ton toujours aussi grinçant – « la dignité, on peut très bien vivre sans » – et grave : « une société qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect ».

Est-il plus respectable de laisser des gens souffrir ?

C’est le centre de son argumentation. « Personne n’a envie de mourir. On préfère en général une vie amoindrie à pas de vie du tout ». Ensuite, « personne n’a envie de souffrir physiquement ». Enfin, « on peut éliminer la souffrance », ce que la plupart des gens ignorent d’où les majorités écrasantes en faveur de l’euthanasie dans les sondages.

La loi Léonetti proscrit l’acharnement thérapeutique. De plus, dans le secret des hôpitaux et des relations médecins/malades/familles, des médecins aident en conscience leurs patients à mourir. Légiférer, c’est une toute autre chose.

Dans la tribune des députés favorables à l’euthanasie, on peut lire : « Le législateur se doit de reconnaître et de garantir un droit nouveau ». Prétendre domestiquer la mort par le droit, c’est un mélange de naïveté et d’arrogance. Cela revient tout bonnement à refuser la condition humaine.

SOURCE
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime12.04.21 12:50

Loi sur la fin de vie : les députés pressent le gouvernement
CIVIL
Jeudi soir, malgré les réticences gouvernementales, les députés ont adopté l’article premier de la proposition de loi Falorni sur la fin de vie. Un article qui autorise l’aide active à mourir. Récit d’une séance particulière, où, sans véritable obstruction, mais sans véritable débat, les députés ont fait un pas historique.

par Pierre Januelle 12 avril 2021
Rapport d’Olivier Falorni sur la proposition de loi

Journée d’affluence à l’Assemblée nationale. Malgré les contraintes sanitaires, les députés se pressent. Ce n’est pas tous les jours qu’ils ont l’occasion de voter une loi, une vraie, un texte qui ne soit pas un agrégat bavard de mesures de chefs de bureau.

Pour la seule journée de l’année où il décide de l’ordre du jour (sa « niche parlementaire »), le groupe Liberté & Territoires, composé de députés régionalistes ou indépendants, a décidé d’inscrire un texte sur la fin de vie. Il y a peu, les groupes n’inscrivaient dans leur niche que des propositions techniques (pour qu’elles soient adoptées) ou, quand ils étaient d’opposition, des réformes très politiques (pour qu’elles soient rejetées). En octobre, la proposition de loi sur l’IVG a montré qu’un petit groupe d’opposition pouvait faire adopter un texte important, à condition de s’appuyer sur des députés de la majorité frustrés d’être trop souvent retenus par leur gouvernement. La proposition de loi avait été adoptée contre le gouvernement, toujours prudent quand il s’agit de « grands débats de société ».

La proposition de loi sur la fin de vie d’Oliver Falorni prévoit que « toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable », pourra demander à disposer d’une assistance active à mourir. Un collège de trois médecins décidera, vérifiant le « caractère libre, éclairé, réfléchi et explicite » de la demande, ainsi que l’impasse thérapeutique. Les professionnels de santé disposeront d’une clause de conscience.

L’aide active à mourir est une promesse récurrente de campagne. Mais, au final, le gouvernement ne saute jamais ce pas. Il a ainsi tout fait pour éviter ce sujet dans sa grande loi « bioéthique », qui disposait de conditions de débats luxueuses (trois semaines d’hémicycle et une seconde lecture). Pourtant, à part l’article sur la PMA, on aurait du mal a expliquer au grand public une autre des cinquante mesures de cette loi bioéthique.

« Le droit, tout simplement, de pouvoir éteindre, en paix, la lumière de notre existence »
Olivier Falorni porte le sujet de la fin de vie depuis plusieurs années. À la tribune, il est ému : « Mes chers collègues, il est temps de donner à chacune et à chacun d’entre nous le droit, quand nous arriverons au bout du chemin, sans espoir de guérison, le droit, tout simplement, de pouvoir éteindre, en paix, la lumière de notre existence. »

Mais le temps joue contre lui. Il n’y a que six heures trente de débats prévues et 3 800 amendements ont été déposés. En commission, les sept heures de débats étaient relativement apaisées et le texte a été largement adopté. Mais pour la séance, les opposants se sont mobilisés. Ceux-ci sont peu nombreux (60 % des amendements viennent de quatre députés LR), mais ils sont actifs et habitués aux techniques d’obstruction : ils ont même déjà trollé le premier texte de la journée, sur les langues régionales, qu’ils soutenaient pourtant, afin d’éviter que le texte fin de vie soit adopté dans la journée.

Mais ces députés obstructeurs font eux-mêmes face à des contestations de leur groupe. Alors que, sur les lois mariage pour tous ou bioéthique, la frange conservatrice avait eu les mains libres, plusieurs députés LR militent clairement pour la loi Falorni. Presque tous les groupes sont divisés. En discussion générale, les orateurs, des communistes à la République en Marche, présentent des positions mitigées. Ce texte n’est pas une question de groupe, mais relève du choix individuel.

« Ce débat a besoin de temps pour examiner les garanties et les éventuels garde-fous »
Le gouvernement est lui aussi ennuyé. Si 90 % des Français sont favorables à l’aide active à mourir, le sujet est sensible et nous sommes en pleine crise sanitaire. À la tribune, le ministre Olivier Véran met en avant la loi Claeys-Leonetti de 2016 qui a permis la sédation profonde. Mais « l’état des connaissances sur l’application de cette loi est bien trop faible et nous ne disposons d’aucune étude scientifique récente portant sur les décisions de fin de vie. Je lancerai donc dans les jours qui viennent une nouvelle mission destinée à connaître l’application réelle de la loi ».

Le ministre n’est pas fermé à faire évoluer la loi. Mais « ce débat a besoin de temps pour examiner les garanties et les éventuels garde-fous. […] Je ne suis pas convaincu, et c’est mon avis personnel, qu’il nous faille ouvrir aujourd’hui un débat de cette envergure. Parce que, depuis plus d’un an, la mort est omniprésente dans le quotidien des Français ». Il annonce vouloir saisir le CESE, le Comité consultatif national d’éthique et la société civile. Une façon de repousser le débat à après 2022. Il relève également que la proposition Falorni n’oblige pas qu’un pronostic vital soit engagé à court terme, pour mettre en œuvre l’aide active à mourir.

Les députés En Marche, eux, n’en peuvent plus d’attendre. La grande majorité du groupe souhaite que le texte avance. Les responsables du groupe Christophe Castener et Aurore Bergé ont beau rappeler les réticences gouvernementales, les troupes savent que cette proposition est la dernière occasion de la mandature.

« Un pas qui nous fait avancer en humanité »
Les opposants déroulent leurs arguments. Patrick Hetzel : « Il y avait un triptyque dans la loi Claeys-Leonetti : personne ne doit mourir dans l’isolement ; personne ne doit connaître d’acharnement thérapeutique ; personne ne doit souffrir. En tant que législateur, avant de changer quoi que ce soit, nous devons nous demander si cette loi est mise en œuvre. […] On a une sorte d’emballement, où, sans bilan de ce qui est fait, on essaie de changer les textes. […] Nous sommes un certain nombre à avoir joué le rôle de lanceur d’alerte : l’ultime geste thérapeutique doit-il être de donner la mort ? »

En face, peu de réponses. L’enjeu est de voter l’article premier avant minuit. Pour avancer, mieux vaut se taire. Conscients de leur isolement, les opposants décident finalement de ne pas utiliser toutes les armes de l’obstruction. Le gouvernement donne systématiquement des avis de sagesse. Les députés rejettent largement les amendements de suppression, puis à 23h30, adoptent l’article premier.

Si l’ensemble du texte n’a pu être étudié, c’est un pas important. Jean Luc Mélenchon : « Chaque pas qui rend une personne plus maîtresse d’elle-même, quelles que soient les circonstances, est un pas qui nous fait avancer en humanité, même quand il s’agit d’un pas, terrible, de décider d’éteindre la lumière. »

Il faudra que le gouvernement ou le groupe LREM réinscrive le texte à l’ordre du jour pour que la navette continue. Mais, par 240 voix contre 48, l’Assemblée a indiqué que c’était la voie à suivre.
https://www.dalloz-actualite.fr/flash/loi-sur-fin-de-vie-deputes-pressent-gouvernement#.YHQt-OgzaAI
CITATION:
Patrick Hetzel : « Il y avait un triptyque dans la loi Claeys-Leonetti : personne ne doit mourir dans l’isolement ; personne ne doit connaître d’acharnement thérapeutique ; personne ne doit souffrir.
COMMENTAIRE
donc personne ne souffre avec cette loi
drôle, non !
à la limite de l'inconscience indigne et ignoble.
signé : Admin

CITATION:
Une façon de repousser le débat à après 2022.
COMMENTAIRE
et on électoralise encore une fois notre mort, ceci à cause de la faute et de l'erreur du président précédent. Mais quelle dignité et quelle noblesse, la République Française..
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Euthanasie : les praticiens hospitaliers face au tabou de la fin de vie
Le projet de loi ouvrant à "une fin de vie libre et choisie" porté par le député de Charente-Maritime Olivier Falorni vient d'être discuté à l'Assemblée Nationale. Nous avons souhaité recueillir la parole de professionnels de santé confrontés au quotidien à cette épineuse question.

Publié le 12/04/2021 à 14h48 • Mis à jour le 12/04/2021 à 14h50

© Florian Salesse - MaxPPP
Charente-Maritime La Rochelle
"La séance est levée" ; ainsi s'est clos jeudi dernier, peu avant minuit, le débat parlementaire. L'article premier de la proposition de loi d'Olivier Falorni a quand même fait l'objet d'un vote, mais c'est désormais au gouvernement de prendre la responsabilité de présenter un nouveau texte... ou pas. "A l'heure où notre pays est engagé dans une course contre la montre pour vacciner les Français et vaincre un virus, je ne suis pas convaincu qu'il nous faille aujourd'hui ouvrir un débat de cette envergure", a déclaré Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Le débat sur l'euthanasie en France n'est donc toujours pas tranché et chacun restera aves ses convictions intimes mais aussi ses doutes et ses incertitudes.

Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, n'a pas convaincu le ministre de la santé à l'Assemblée Nationale.
Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, n'a pas convaincu le ministre de la santé à l'Assemblée Nationale. • © Thomas Padilla - MaxPPP
"Clarifier les termes"
Les professionnels de santé que nous avons interrogés n'échappent pas à ces légitimes interrogations. Denis Del Nista et Antoine Depelchin sont praticiens hospitaliers dans le service de soins intensifs de Rochefort (Charente-Maritime). Valérie Cadot est responsable du service pneumologie. Géraldine De Montgazon travaille, elle, au centre de consultation sur les douleurs chroniques de La Rochelle. Tous quatre font face presque quotidiennement à des situations de fin de vie. Tous quatre pensent qu'effectivement il est sain de poser ce débat sur la place publique et, en premier lieu, de clarifier certaines choses.

"Moi, je suis pour qu’il y ait débat et pourquoi pas une loi. Ce qui m’embête, c’est qu’Olivier Falorni sous-entende que ça existe et que ça se passe sous le manteau et, ça, je n’en suis franchement pas sûr", nous dit Antoine Depelchin. Effectivement, le député de Charente-Maritime et nombre de promoteurs de la proposition de loi avancent régulièrement l'argument qu'il y aurait "entre 2.000 et 4.000 euthanasies clandestines en France". Un chiffre évidemment invérifiable et vraisemblablement faux mais qui montre bien le besoin urgent de sémantique pour avancer sereinement sur la question.

Depuis 2016, la loi Claeys-Léonetti interdit l'acharnement thérapeutique.
Depuis 2016, la loi Claeys-Léonetti interdit l'acharnement thérapeutique. • © Fred Dufour - AFP
"Un patient atteint de la maladie de Charcot qui décide d’un suicide médicalement assisté, tant qu’il est encore capable d’en exprimer le souhait, et un autre patient qui souhaite une sédation profonde terminale pour des souffrances inaccessibles au traitement et qui lui pourrissent la vie, ce sont deux situations complètement différentes", explique en préambule Denis Del Nista, "on parle d’un côté de l’apaisement de la fin de vie et de l’autre d’un suicide médicalement assisté. Je ne sais pas si on a besoin ou pas d’une nouvelle loi, mais en tout cas il me semble que le préalable à légiférer, c’est de clarifier les termes".

"La différence, c’est l’intention", résume Géraldine De Montgazon, "Dans le cadre de la loi, mon intention est de soulager le patient. Je ne modifie pas la nature et les modalités de l’alliance dans laquelle je vais faire en sorte que le patient soit soulagé. Je vais simplement accepter que la survie puisse être altérée par ce que je vais utiliser comme produit parce que je vais considérer que l’objectif en termes de confort est supérieur à l’objectif en termes de survie. Mais je reste dans une intention de soulagement. Quand vous êtes dans un geste d’euthanasie, vous n’êtes pas dans une intention de soulagement. Ça change complétement notre posture".

"Dans 90% des cas, la loi Léonetti pose un cadre"
Clarifier les choses donc, mais aussi rappeler que l'actuelle loi Claeys-Léonetti, aussi imparfaite puisse-t-elle être considérée par certains, répond à l'écrasante majorité des cas rencontrés par ces professionnels de santé. Pour rappel, ce texte modifié en 2016 interdit l'acharnement thérapeutique et offre un cadre légal pour une mise en sédation profonde et continue d'un patient en fin de vie.

"Dans 90% des cas, la loi Léonetti pose un cadre", explique Valérie Cadot, "la demande de sédation profonde et terminale, elle, est autorisée et les patients peuvent la demander. Elle arrive de temps en temps et on a le droit de la discuter. On me la demande assez souvent et j’ai parfois pu répondre que c’était un petit peu tôt et qu’on pouvait se donner le droit de réfléchir. Mais finalement quand on calme la douleur, souvent les gens ne la demandent plus. Là où se pose la question de l’euthanasie, c’est dans les cas de maladies neurologiques, la maladie de Charcot ou des cas emblématiques comme Vincent Lambert, parce que là rien n’allait le tuer. Mais ça va concerner très peu de patients et c’est choquant que la France ne progresse pas là-dessus".

À ce sujet, la rédaction vous recommande
Euthanasie : le dernier combat d'Anne Bert
"Les seuls moments où je pourrai faire face à une situation extrême, c’est effectivement dans les cas de la maladie de Charcot. Un cas où le patient est tellement paralysé que je ne pourrais plus détecter de quel ordre est son inconfort", détaille Géraldine de Montgazon, "dans un cas comme ça, je me pose vraiment des questions. Je ne peux plus savoir si le confort du patient est respecté. Le doute alors d’une souffrance psychique majeur me ferait peut-être accepter de les endormir. Je considèrerais alors que je suis dans une posture de soulagement. Mais je ne suis donc pas sûre que l’on ait besoin d’une nouvelle loi".

"Pour tous les gens qui sont proches de leur fin de vie, avec une échéance à 48 ou 72 heures, la loi s’applique. Ça protège les patients, ça protège les familles et ça protège les soignants. Mais pour tout ce qui est euthanasie, il n’y a pas de débat là-dessus au sein de l’hôpital et il n’y a pas moyen de l’avoir parce que la loi n’existe pas", regrette Antoine Depelchin, "donc le projet de loi porté par Olivier Falorni a du sens et le débat doit être porté à l’Assemblée, mais je ne suis pas sûr que cela doive se passer au sein d’un hôpital".


© Richard Villalon - MaxPPP
On le voit bien, même au sein du corps médical, et c'est bien normal, les réponses sont contrastées, les avis divergent. Le serment d'Hippocrate et la loi Léonetti ne répondent pas à toutes les questions. "Il y a vingt ou trente ans, on avait du mal à utiliser les antalgiques. Je suis encore jeune docteur, mais j’ai vu un progrès énorme dans la prise en charge de la douleur", explique Valérie Cadot, "après, par rapport à la mort, on n’est pas tous prêts. Il faut accepter qu’il y ait des gens qui n’y arriveront pas tout de suite, même des médecins ou des infirmières qui ont plus de mal. Perdre un patient, ce n’est pas forcément un échec et ça, ça se travaille comme idée. Par contre qu’il souffre et que ça ne se passe pas bien, ça non".

"On peut envisager que philosophiquement ou moralement, le suicide n’ait rien de choquant, mais on peut aussi envisager que le suicide médicalement assisté soit lui choquant" ajoute Denis Del Nista, "je n’ai jamais été confronté au problème donc je n’ai pas d’opinion tranchée, mais ça m’interroge. Un professionnel de santé qui donne la mort, ça me questionne".

"Les dérives de la tarification à l'activité"
En revanche, s'il y a bien un point sur lequel nos quatre praticiens s'accordent, c'est évidemment celui des moyens et de la crise de notre système de santé, tragiquement mise en lumière depuis un an par le coronavirus. Bien souvent, la réponse politique au débat sur la fin de vie en France se résume à une promesse d'un effort budgétaire supplémentaire pour les services de soins palliatifs. Cela représente aujourd'hui 164 unités et 1.880 lits dédiés. La Rochelle devrait enfin se doter d'un service à part entière dans les mois à venir. Mais sur le fond, il y a comme une incompatibilité rédhibitoire entre l'accompagnement des mourants et le mode de gestion actuelle de l'hôpital en France.

"Pour ce qui est des moyens alloués aux unités de soins palliatifs, on est toujours face à un double discours", explique Denis Del Nista, "à l’heure actuelle, ces unités sont toujours financées par la tarification à l’activité, donc on fait du soin d’accompagnement aux mourants avec un objectif d’activité quand même. On entend un discours un peu hypocrite sur le ton « vous avez le temps de vous occuper des patients, mais quand même, faut que ça tourne ». Un discours qui oscille entre le paradoxal et le nauséabond selon la personne qui le tient".

"Je suis inquiète, très inquiète", avoue Géraldine de Montgazon, "nous sommes dans les dérives de la tarification à l’activité. Elle prend une place folle depuis quelques années. Quand le séjour d’un patient vaut de l’argent vis-à-vis de la sécurité sociale, c’est uniquement parce qu’il a consommé des médicaments et des actes techniques. Le soin relationnel n’a pas de valeur. Le fait de se réunir, de prendre des décisions collégiales, de décider avec un patient que son état nécessite des soins de confort plus que de survie, tout ça prend du temps. Il faut discuter, présenter les choses, il faut que les gens soient prêts. Ce soin, il n’a pas de valeur à l’hôpital".

Bref, un peu d'humanité, de cœur et d'intelligence, voilà ce qu'il faudrait pour un débat apaisé sur ce tabou qu'est la mort. Dans une société vieillissante, notamment grâce aux progrès de la médecine, ces problèmes de dépendance et de fin de vie vont s'imposer comme des enjeux majeurs de ce siècle. Il est grand temps, sinon de légiférer, mais de se saisir avec volontarisme, clairvoyance et détermination de toutes ces questions.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente-maritime/la-rochelle/euthanasie-les-praticiens-hospitaliers-face-au-tabou-de-la-fin-de-vie-2038945.html
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime12.04.21 18:51

Fin de vie : des euthanasies clandestines pratiquées à l'hôpital public
Publié le 12/04/2021 18:10
Durée de la vidéo : 4 min.
Pour faire face à la douleur de patients en fin de vie, certains médecins pratiquent des euthanasies dans les hôpitaux publics. L'un d'eux, Denis Labayle, a accepté de témoigner à visage découvert pour le magazine Envoyé Spécial.

Article rédigé par

J. Pichot, C. Maumy, X. Gaillard, L. Gatti, X. Deleu - franceinfo
France Télévisions
Pour faire face à la douleur de patients en fin de vie, certains médecins pratiquent des euthanasies dans les hôpitaux publics. L'un d'eux, Denis Labayle, a accepté de témoigner à visage découvert pour le magazine Envoyé Spécial.

Pour répondre à la douleur des patients en fin de vie, certains médecins pratiquent des euthanasies à l'hôpital public. L'un d'entre eux a accepté d'en parler à visage découvert, pour le magazine Envoyé Spécial, diffusé sur France 2. Denis Labayle a été chef de service pendant 26 ans en gastro-entérologie dans un grand établissement d'Île-de-France. Aujourd'hui, il lève un tabou : il existerait des euthanasies dans certains hôpitaux publics. "On n'en parle jamais. Disons qu'on en parle avec le collègue avec qui on travaille (...). Les gens n'ont pas été formés pour parler des choses essentielles, de la souffrance, de la mort", affirme Denis Labayle, qui poursuit : "On sait que ça se fait couramment. Alors, ça dépend des services, ça dépend du médecin, ça dépend de l'ambiance de l'équipe."

Des associations de tranquillisants et de morphiniques à forte dose
Confronté à des patients atteints de maladies très graves, il a fait face à des souffrances que son équipe et lui ont jugées inacceptables. "C'est très simple pour moi, j'ai une philosophie, c'est répondre à la demande du patient. C'est-à-dire que s'il veut avoir absolument l'équivalent de la loi Léonetti, qu'il soit déshydraté, sans alimentation et qu'il meurt en 15 jours/trois semaines. C'était épouvantable pour l'équipe. Anti-éthique pour moi. Mais si les gens le réclamaient, je l'appliquais. Par contre, beaucoup de gens me disent : 'Écoutez, on voudrait partir vite, ça suffit, on a suffisamment souffert.' Bien sûr qu'on accélérait, et qu'on accélérait en fonction des demandes des personnes", confie le médecin, qui ajoute que les "produits les plus efficaces ne sont pas disponibles pour nous", et que ces produits, comme ceux utilisés en anesthésie, sont de "plus en plus contrôlés et comptabilisés au niveau des blocs opératoires" depuis la loi Léonetti.

"Alors, on arrange avec des associations de tranquillisants, de morphiniques à forte dose qui ont, au bout d'un certain temps, à une certaine dose, un effet létal", explique Denis Labayle, conscient d'avoir enfreint la loi, disant qu'il avait "conscience d'être humain". Selon les parlementaires qui ont travaillé sur la question, il y aurait entre 2 000 et 4 000 euthanasies clandestines chaque année en France.

https://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/fin-de-vie-des-euthanasies-clandestines-pratiquees-a-l-hopital-public_4369315.html
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime13.04.21 14:36

[size=42]Fin de vie : « Mais de quel droit choisissent-ils à notre place ? »
Délégué départemental de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, Daniel Couturier évoque la problématique de l’euthanasie en France, qui a refait surface avec le projet de loi examiné ce jeudi 8 avril et paralysé par des milliers d’amendements.[/size]
Par Propos recueillis par Matthieu BOEDEC - 06:30 - Temps de lecture : 2 min
D'autant plus que le président précédent nous a menti pendant cinq ans
et nous en subissons actuellement les conséquences...
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime13.04.21 15:48

[size=33]Didier Sicard sur la fin de vie : «Légiférer en force est indigne»
Article réservé aux abonnés
Ancien président du Comité consultatif national d’éthique, le médecin prend ses distances avec la proposition de loi sur l’euthanasie, à ses yeux insuffisamment réfléchie.[/size]

(Denis Allard/Libération)

par Nathalie Raulin
publié le 8 avril 2021 à 6h00


Auteur en 2012 du rapport «Penser solidairement la fin de vie» remis à François Hollande, Didier Sicard prend ses distances avec la proposition de loi sur l’euthanasie examinée ce jeudi à l’Assemblée nationale, susceptible selon lui d’accroître l’intolérance de la société vis-à-vis des personnes âgées malades et des personnes handicapées.

Que pensez-vous de cette initiative ?

Prétendre légiférer en quelques heures et en force sur un sujet aussi complexe, qui réclame une réflexion infiniment profonde, est tout simplement indigne. Cette proposition de loi sur l’euthanasie ne résout pas les questions en suspens et me paraît institutionnaliser un désordre plutôt que d’apporter un progrès…


ah voilà quelqu'un qui reconnaît qu'il y a une intolérance vis à vis des personnes âgées et handicapées...
Mais ce n'est pas très malin de prolonger le débat aussi longtemps pour continuer à les pointer du doigt médiatiquement...
cela pourrait renforcer cette intolérance...
il aurait suffi d'être un peu plus intelligent...
HI
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime13.04.21 16:24

Emmanuel Hirsch: "Parler de dignité et de liberté pour justifier l'euthanasie est très discutable"
L'euthanasie ne peut pas constituer en soi une réponse aux questionnements de la fin de vie, estime le Professeur d'éthique Emmanuel Hirsch. C'est d'abord sur l'accompagnement des malades qu'il faut s'interroger.
Durée : 14 min Article réservé aux abonnés
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E.Hirsch

Par Claire Chartier
publié le 11/04/2021 à 14:12 , mis à jour le 12/04/2021 à 12:10
Actualité
Idées et Débats
Encalminée sous des milliers d'amendements, la proposition de loi sur l'euthanasie d'Olivier Forlani (groupe Députés et Territoires) n'a pu être examinée le 8 avril dernier au-delà de son premier article. Mais l'écho qu'elle a recueilli atteste de l'actualité toujours aussi brûlante du sujet. De législations en législations, la France ne cesse de s'interroger depuis trente ans sur la "meilleure" fin de vie possible. Elle est aussi au coeur de la réflexion d'Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à l'université Paris-Saclay, qui lui a consacré de très nombreux ouvrages, dont le livre collectif Fins de vie, éthique et société (Eres), et plus récemment, l'essai Vincent Lambert, une mort exemplaire? (Cerf), préfacé par Michel Houellebecq. Au désir très compréhensible de ne pas souffrir dans les derniers moments de son existence, le Pr Hirsch répond que l'euthanasie n'est pas, en soi, la meilleure réponse. Pour lui, il s'agit avant tout de s'interroger sur la meilleure manière d'accompagner humainement le malade, en lui offrant une vraie qualité d'attention et de liens avec son environnement. Voilà, dit-il, comment aider chacun à mourir dans la dignité, et témoigner de notre pleine humanité. A la société d'en débattre démocratiquement, en dépassant la confrontation stérile entre pro et anti euthanasie.  

L'Express : Comment expliquez-vous que la législation sur la fin de vie fasse toujours autant débat, alors qu'une loi a été votée en 2016, en complément d'un autre datant de 2005 ?

Emmanuel Hirsch : Que l'on ne puisse pas aboutir à une loi qui répondrait définitivement à la diversité des situations relatives aux fins de vie n'est pas pour surprendre. La loi de 2016 avait du reste été présentée comme un compromis, et certains membres du gouvernement à l'époque affirmaient même qu'elle était transitoire. Rappelons-nous que François Hollande avait soutenu dans son programme électoral la proposition 21 permettant de "bénéficier

Mais TOUT est discutable... la preuve !
   CRAZY    TONGUE    AYOYE    EMOSH

IL VAUT MIEUX VIVRE ET/OU MOURIR SEUL QUE MAL ACCOMPAGNE... ... ...
FOOL
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime13.04.21 18:55

Indre-et-Loire – Euthanasie : Gilbert, obligé d’aller en Belgique pour mettre fin au "calvaire" de sa femme
Mercredi 7 avril 2021 à 17:44 - Par Romain Dézèque, France Bleu Touraine
Château-Renault
Une proposition de loi sur le droit à l'euthanasie est débattue ce jeudi à l'Assemblée Nationale. En Touraine, Gilbert Callut a été confronté aux limites de la loi Claeys-Leonetti. Cet habitant de Château-Renault a dû faire ses adieux à sa femme, atteinte d'une maladie incurable, en Belgique.

Gilbert Callut a dû quitter son épouse Andrée, atteinte d'une maladie incurable, en Belgique
Gilbert Callut a dû quitter son épouse Andrée, atteinte d'une maladie incurable, en Belgique © Radio France - Romain Dézèque
Une proposition de loi sur le droit à l'euthanasie est au menu des débats, ce jeudi, à l'Assemblée Nationale. Le texte, déposé par le député Olivier Falorni, prévoit que "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable", puisse demander une "assistance médicalisée" pour mourir "par une aide active".

Pour les défenseurs de l'euthanasie, cette loi permettrait une avancée si on la compare à l'actuelle loi Claeys-Leonetti. "Dans cette loi, on doit être près de la mort pour obtenir quelque chose, c'est-à-dire une sédation profonde et continue" regrette le délégué de l'ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité) en Indre-et-Loire, Alain Fiévez.

Si vous n'êtes pas grabataire, pratiquement dans le coma, il ne se passera rien

A Château-Renault, Gilbert Callut a été confronté aux limites de l'actuelle législation. En 2013, son épouse, Andrée, apprend qu'elle est atteinte de la maladie de Parkinson, en plus de sa polyarthrite-rhumatoïde. Cinq ans plus tard, son état de santé se dégrade rapidement. "Elle ne pouvait plus effectuer les gestes de la vie quotidienne, se nourrir, s'habiller..." raconte son mari. "Elle pouvait végéter un certain nombre d'années comme ça. Vu qu'elle était en possession de ses moyens, et vu la souffrance physique et psychologique, elle a dit "je n'en peux plus, je veux mettre fin à ce calvaire"". Andrée et Gilbert contactent leurs médecins, mais le cas d'Andrée n'entre pas dans le cadre de la loi Claeys-Leonetti, "si vous n'êtes pas grabataire, pratiquement dans le coma, il ne se passera rien" regrette Gilbert.

Consultation de fin de vie à l'hôpital de Liège
Décision est donc prise de partir en Belgique, à l'hôpital de Liège, où une consultation de fin de vie est proposée, avec l'avis d'au moins deux médecins différents. C'est là-bas, à l'étranger, qu'Andrée fera ses adieux à Gilbert et leurs trois enfants. "Bien sûr qu'elle a regretté que cela ne soit pas possible en France" affirme l'ancien militaire. "Je pense que c'est la frilosité de nos politiques qui fait blocage. Si cette nouvelle loi passe, on n'obligera personne à se faire euthanasier, donc offrons la possibilité à ceux qui le souhaitent de finir ainsi, dans la dignité, car c'est de ça qu'il s'agit." Trois ans après ce dernier voyage, Gilbert dit ne rien regretter.
CITATION
je n'en peux plus, je veux mettre fin à ce calvaire
COMMENTAIRE
ce n'est pas catho mais on n'en a rien à foutre !

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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime14.04.21 15:47

S’ils savaient la réalité des suicides
Tous ceux qui plaident pour les soins palliatifs tranquillement assis dans leur fauteuil ignorent ce qu’est une mort par suicide lorsqu’elle n’est pas accompagnée dans des conditions correctes. Sans quoi ils rejoindraient les partisans du suicide assisté dans un même élan d’humanité.

par François Michaud-Nérard, membre du Conseil national des opérations funéraires, ancien directeur général de la SEM des Services funéraires-ville de Paris
publié le 13 avril 2021 à 16h09
Les adversaires résolus de toute forme d’assistance à la fin de vie et a fortiori d’acte pouvant provoquer la mort mettent en avant l’euthanasie, faisant référence aux pratiques de l’Allemagne nazie. Ils décrédibilisent ainsi par avance toute proposition de ceux qui promeuvent des solutions pour mourir dans la dignité.

Inversement, les militants de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) promeuvent un droit absolu lié à une volonté individuelle. Ils réclament de pouvoir mourir en reportant sur un support médical cette responsabilité plutôt que de les laisser mourir.

Faute de connaître la réalité de ce qu’est le moment de la mort, surtout par suicide, les personnes qui débattent de la fin de vie et du suicide assisté racontent parfois des horreurs.

«Ils ont le droit de se suicider»
J’ai bondi dernièrement en entendant une journaliste, dans une émission du soir sur LCI, réduire la proposition de loi du député Falorni – proposition de loi numéro 3 755 visant à affirmer le libre choix de la fin de vie et à assurer un accès universel aux soins palliatifs en France – à de l’euthanasie. Son principal argument fut de déclarer qu’après tout, si les gens veulent en finir, ils ont le droit de se suicider, ce qui n’est pas interdit en France.

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Pour avoir dirigé pendant plus de vingt ans les services funéraires de la ville de Paris, la société municipale qui a notamment en charge de relever, sur réquisition de police, les cadavres des personnes décédées de mort violente, je voudrais expliquer à cette journaliste, et à tous ceux qui débattent de ce sujet tranquillement assis dans leur fauteuil, ce qu’est une mort par suicide lorsqu’elle n’est pas assistée dans des conditions correctes.

Les personnels funéraires sont en première ligne pour toucher de près ce que sont les suicides violents. Les défenestrés qui s’explosent sur le trottoir au petit matin, à l’heure où les enfants partent à l’école. Les pendus que leurs proches retrouvent dans le grenier. Les suicidés par arme à feu, dont la moitié du visage a été emportée par le tir. Les noyés, que les passants vont retrouver au bord d’un canal.

Et ne croyons pas que les suicides par des médicaments accessibles au grand public soient plus anodins. Le médicament le plus utilisé pour les suicides dans les pays du nord de l’Europe, le paracétamol, détruit le foie et provoque une longue agonie.

Acte désespéré
Non, contrairement à ce que croit cette journaliste, se suicider n’est pas facile. Ce n’est pas une liberté, c’est l’acte désespéré de celui ou celle que personne ne veut entendre avec compassion. Il est extrêmement difficile de se suicider sans imposer à ses proches, ses voisins, les passants, aux policiers qui vont constater le décès, aux opérateurs funéraires qui vont relever et transporter les corps, des visions horribles.

Il est indigne et inhumain, dans un pays «civilisé», de laisser les personnes désespérées en arriver à ces extrémités. Il existe bien chez nos voisins des solutions plus dignes. Mais ce sont des solutions réservées aux plus riches et aux plus agiles intellectuellement.

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Alors réfléchissons de façon humaine à cette fin de vie que la pandémie met en avant. Bien sûr, il faut développer les soins palliatifs. Que de nombreux départements en France ne disposent pas de centres adaptés est un scandale. La priorité est l’accompagnement de nos concitoyens pour qu’ils puissent achever leur vie dans ce cadre humain formidable qu’est le système de soin palliatif.

Mais il y a également des cas où les souffrances ne peuvent être réduites. Parce que la douleur ne peut être traitée, parce que la dignité de la personne en fin de vie ne peut être assurée du fait de la déliquescence du corps, parce que l’agonie sera inévitablement abominable lorsque, par exemple, les muscles respiratoires défaillent jusqu’à provoquer l’étouffement. Dans ces cas-là, il est de notre devoir de permettre aux personnes placées devant cette échéance inéluctable d’abréger une vie qui n’a plus de sens.

Un vrai débat parlementaire
Paulette Guinchard nous a laissé de Suisse un testament important que nous a transmis son compagnon. C’est elle-même qui a déclenché le dispositif qui a mis fin à sa vie. Une vie qui devenait intenable, avec ses muscles qui l’avaient lâchée depuis longtemps pour sa mobilité, son élocution, et qui défaillaient jusqu’à l’empêcher même de respirer. Elle a été accompagnée, elle a choisi, elle a pu agir, elle a été digne et fidèle à une vie d’engagement pour les autres.

Je suis sûr que, s’ils savaient la réalité des suicides dans la «vraie vie», les partisans des soins palliatifs rejoindraient les partisans du suicide assisté dans un même élan d’humanité.

Quant à l’euthanasie qui, ne nous voilons pas la face, pose des questions éthiques fondamentales, discutons-en de façon apaisée. Il est urgent de débattre du sujet de la fin de vie au travers d’un vrai débat parlementaire, après consultation du Comité consultatif national d’éthique et après des auditions parlementaires approfondies. Cela permettra d’éviter des débats bâclés, des interventions abruptes et simplificatrices sur les plateaux de télévision.

Notre fin de vie, notre humanité méritent mieux.

François Michaud-Nérard a notamment signé la Révolution de la mort (Vuibert, 2007), une Révolution rituelle, accompagner la crémation (l’Atelier, 2012) et Les cimetières, que vont-ils devenir ? (Hermann, 2019).

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/sils-savaient-la-realite-des-suicides-20210413_KTQIATE5QJGXXONIWWKIS2ZY7I/
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime15.04.21 15:07

Euthanasie: «La liberté encadrée pour le mourant, de choisir sa fin de vie, relève de la dignité humaine»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L’Assemblée nationale a rejeté un projet de loi sur l’euthanasie le jeudi 8 avril. Pour le député de la majorité Francis Chouat, le droit pour les patients atteints de souffrances insupportables, de recourir à l’euthanasie, est fondamental.

Par Francis Chouat
Publié hier à 19:20, mis à jour hier à 19:21

«La conjugaison entre une aspiration individuelle et les exigences collectives morales est un défi permanent et a besoin de confrontations honnêtes et sincères». MICHAELJUNG/EPICTURA
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Francis Chouat, est député LREM de la 1ère Circonscription de l’Essonne.

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Michel Houellebecq: «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect»
56/256. 56 pour repousser l’examen de la proposition de loi Falorni. 256, de tous bords politiques, pour en débattre et la voter. Ce 8 avril 2021, dans un Hémicycle bondé (ce qui n’est pas coutumier pour un texte d’une «niche» parlementaire), mon exaspération face à l’obstruction insupportable de 5 députés LR a, d’un coup, fait place au sentiment de participer à un moment exceptionnel de la vie parlementaire.


Celui où la représentation nationale rencontre, exprime, et formalise par la loi un renouvellement profond dans la société, longuement maturé.

Comment le caractériser? D’abord en s’efforçant de ne pas le caricaturer, ni dans un sens ni dans l’autre.

Il n’y a pas d’un côté les «euthanasieurs» voués à l’indignité nationale par Monsieur Houellebecq et, de l’autre, les indifférents à la souffrance des derniers instants de la vie. Et dois-je rappeler qu’étymologiquement, l’euthanasie signifie «la mort heureuse» en grec ancien?

Il n’y a ni gagnants, ni perdants ; d’autant que le texte n’a pas pu franchir le stade de son adoption complète.

Une liberté encadrée, destinée à des mourants dont les souffrances sont telles, que le choix du patient, de les abréger, relève du droit fondamental de l’être humain.
La préoccupation individuelle et sociétale de la «fin de vie» traverse la société française depuis des décennies. Elle anime des débats partout en Europe et dans le monde, au point de se traduire par des décisions législatives nombreuses, du Canada à l’Espagne, de la Colombie à la Belgique, en passant par le Portugal, les Pays-Bas, etc. Qui se permettrait d’affubler ces démocraties de vouloir pratiquer l’euthanasie de masse?

À LIRE AUSSI : Fin de vie: quand les conventions citoyennes remplacent la démocratie

En France, des associations humanistes plus que respectables, des personnalités intellectuelles, culturelles, animent les débats et agissent pour que soit légalement reconnu un droit: celui de choisir, autant que faire se peut, sa manière de mourir avec une exigence noble ; la dignité humaine à laquelle le moment de la mort, qui fait partie jusqu’au bout de la vie, ne doit pas échapper.

Cette exigence n’est pas qu’une intuition ou une simple aspiration personnelle. Elle n’est pas mue par je ne sais quelle recherche de «confort» face à la peur de souffrir.

Si ce n’était que cela, on pourrait, en effet, en rester à l’étape de la loi Leonetti-Clayes de 2016 (elle-même issue d’une proposition de loi parlementaire). Elle permet d’aborder les soins palliatifs de manière plus humaine pour les mourants comme pour leurs proches.

Mais outre qu’elle n’est pas appliquée de façon satisfaisante — et ce n’est pas un hasard si Olivier Véran a profité des initiatives des députés Touraine et Falorni pour annoncer un nouveau plan d’urgence — elle n’épuise pas le sujet du choix de sa fin de vie. Le député Roman l’avait d’ailleurs dit en ces termes lors de l’adoption de la loi sus-citée.

À LIRE AUSSI :Fin de vie: «Le droit n’avalise en rien l’assistance au suicide»

Des rapports scientifiques, des groupes d’étude parlementaires, des Comités d’éthique ont posé les termes juridiques, éthiques, philosophiques sur le droit de mourir dans la dignité. Ils convergent sur la nécessité que la France fasse un pas supplémentaire vers une liberté nouvelle.

Non pas une «liberté, point». Une liberté encadrée, destinée à des mourants dont le caractère incurable de leurs maladies et les souffrances qu’elles entraînent sont telles que le choix, par le patient, entouré de médecins formés, volontaires, de les abréger relève du droit fondamental de l’être humain.

Dans un autre domaine, le PACS, puis le mariage pour tous, enfin la PMA pour toutes, ont en leur cœur la même exigence : la liberté de choisir l’orientation de sa vie, d’être maître de son destin.
Toutes ces propositions de lois, tous ces travaux associatifs, scientifiques, ont évidemment une dimension juridique qui justifie que le législateur, entouré du Conseil d’État, s’en saisisse.

Mais n’oublions pas le fondement de ce type de loi. Il est d’abord philosophique, voire anthropologique. Nos sociétés ont su faire des avancées considérables pour améliorer sans cesse la dignité humaine, y compris en matière de santé.

La conjugaison entre une aspiration individuelle et les exigences collectives morales est un défi permanent et a besoin de confrontations honnêtes et sincères.

À travers le bruit et la fureur qui ont accompagné l’adoption de la loi Veil en 1975, c’est la liberté de choisir qui l’a emportée. Personne ne songerait à la remettre en cause.

Dans un tout autre domaine, le PACS, puis le mariage pour tous, enfin la PMA pour toutes, ont en leur cœur la même exigence: la liberté de choisir l’orientation de sa vie, d’être maître de son destin.

56/256… Ce n’est pas la loi de la majorité qui doit s’imposer comme une loi d’airain, étouffant toute interrogation. C’est simplement l’exigence que l’on n’en reste pas à une décision inachevée.

Seul le gouvernement et sa majorité peuvent reprendre le chemin ainsi tracé. Nul besoin d’attendre, à nouveau, pour le faire.

Le Parlement a fait ce que la Constitution lui permet de faire: légiférer. Au peuple souverain de trancher. Pour cela une loi en bonne et due forme doit être adoptée.

Faisons-le.
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/euthanasie-la-liberte-encadree-pour-le-mourant-de-choisir-sa-fin-de-vie-releve-de-la-dignite-humaine-20210414
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime15.04.21 17:38

Euthanasie : "Je suis allée dans une pharmacie, en Suisse…" Elle a aidé son amie atteinte d'un cancer en phase terminale à mourir
Publié le 08/04/2021 09:38
Mis à jour le 08/04/2021 09:38
Envoyé spécial. "Je suis allée dans une pharmacie en Suisse"
Article rédigé par

France 2
France Télévisions

Envoyé spécial
Édition du jeudi 8 avril 2021
Il y a quelques années, Annie a aidé son amie Marie, atteinte d'un cancer en phase terminale, à mourir chez elle, comme elle le lui demandait. Voici son témoignage, particulièrement émouvant, pour "Envoyé spécial", alors qu'une proposition de loi créant un droit à "une fin de vie libre et choisie" est présentée à l'Assemblée nationale jeudi 8 avril 2021.

C'est un témoignage rare et particulièrement émouvant : par amitié, Annie a aidé Marie, atteinte d'un cancer en phase terminale, à mourir chez elle. Pour la première fois, elle témoigne dans un reportage diffusé dans "Envoyé spécial", alors que ce jeudi 8 avril, une proposition de loi créant un droit à "une fin de vie libre et choisie", autrement dit à l'euthanasie, doit être présentée à l'Assemblée nationale.

Annie a été militante pour les droits des femmes. Aujourd'hui, elle milite pour la légalisation de l'euthanasie. Il y a quelques années, elle a commis, en cachette, un acte illégal. Annie explique d'abord comment elle s'est procuré en Suisse le produit nécessaire, auprès d'une pharmacienne qui acceptait de le fournir "aux personnes qui lui avaient été recommandées". Il se présentait sous forme d'une poudre, contenue "dans des boîtes Kodak, les boîtes dans lesquelles on mettait avant les films".

Annie raconte ensuite une nuit dont le temps n'a effacé aucun souvenir. Comment, avec son compagnon, ils se sont rendus au domicile de Marie – dans une voiture de location qui ne risquerait pas d'être reconnue par les voisins, munis de gants pour qu'on ne retrouve pas leurs empreintes... "On arrive en voiture, Marie est dans son lit, le chat sur son lit… Et elle nous dit : 'Je pensais que vous ne viendriez pas'." Pour créer une atmosphère intime, ses amis allument des bougies, mettent la musique qu'elle aime.

"Je lui ai dit 'Marie, tu sais ce que tu fais ?' Et là, elle éclate de rire : 'Mais depuis le temps que je te le demande !'"
"Et là, mon compagnon a pris le verre qui était sur la petite table à côté. Nous l'avons tenu d'abord lui et moi, ce verre, se souvient Annie, extrêmement émue. Quand elle a eu pris le verre, je lui ai dit : 'Marie, tu sais ce que tu fais ? Tu sais ce qui va se passer quand tu auras bu ce qu'il y a dans ce verre ?' Et là, elle éclate de rire, elle dit : 'Mais depuis le temps que je te le demande !'"

Quelques minutes après avoir bu le contenu du verre, poursuit Annie, "sa tête s'est posée sur l'oreiller, ses yeux se sont fermés… elle ne les a pas rouverts. Chacun lui tenait les mains, on ne l'a pas lâchée jusqu'à ce que son cœur s'arrête de battre", environ un quart d'heure plus tard, selon elle.

Annie et son compagnon ne quitteront le chevet de leur amie que peu avant l'arrivée de l'infirmière qui venait lui prodiguer des soins, à 5 heures du matin. C'est elle qui avertira Annie de la mort de Marie. "A 6 heures du matin, j'ai eu un coup de fil, elle m'a dit : 'Marie est morte, mais c'est très étrange parce que, alors que le matin quand je venais, elle n'avait jamais son dentier, là, elle avait son dentier." Annie se remémore alors ces paroles de son amie : "Je garde mon dentier, parce que je veux qu'on me trouve belle."

Extrait de "Euthanasies clandestines : le tabou", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 8 avril 2021.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime15.04.21 20:50

Euthanasie : "La fin de vie et la mort relèvent-elles d'un texte législatif ?", demande Emmanuel Hirsch
Euthanasie : "La fin de vie et la mort relèvent-elles d'un texte législatif ?", demande Emmanuel Hirsch

FIN DE VIE - Alors que s'ouvre ce jeudi à l'Assemblée le débat sur l'euthanasie, Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale, reste perplexe quant à l'idée de légiférer sur ce sujet. "Il ne faudrait pas qu'il y ait une norme qui dise 'la bonne mort, ce sera sous forme d'euthanasie", indique-t-il sur LCI.
I.N. - Publié le 8 avril 2021 à 10h18
Un sujet clivant qui revient à l'Assemblée. Après une proposition de loi du député Olivier Falorni (Libertés et Territoires) pour une "fin de vie libre et choisie", le débat sur l'euthanasie retrouve à compter de ce jeudi sa place au Parlement, même si celui-ci risque de ne pas aller à son terme, faute de temps face à un barrage de milliers d'amendements. Invité de LCI, le professeur d'éthique médicale Emmanuel Hirsch se satisfait de l'avancée du débat, mais s'inquiète qu'une règle autour de l'euthanasie soit inscrite dans la loi.

"Doit-on légiférer dans ce domaine ?", se demande-t-il. "L'important ce n'est pas la mort, c'est la qualité de vie jusqu'au terme de l'existence", explique l'auteur du livre Une démocratie confinée - L'éthique quoi qu'il en coûte (éditions Érès). "La fin de vie et la mort relèvent-elles d'un texte législatif ? C'est une question que l'on peut se poser. Pour moi, non. Il ne faudrait pas qu'il y ait une norme qui dise 'la bonne mort, ce sera sous forme d'euthanasie'."

"La situation n'est pas satisfaisante, la loi de 2016 est un compromis"
Toutefois, "la situation actuelle n'est pas satisfaisante", poursuit Emmanuel Hirsch. "La loi de 2016 pose pour moi un problème éthique essentiel : la sédation profonde et continue jusqu'au décès", indique-t-il. "Regardez une personne comme Vincent Lambert. Sa sédation profonde et continue jusqu'au décès a duré 11 jours. Quelle est la différence entre une forme d'euthanasie prolongée, c'est-à-dire la sédation profonde et continue, et l'euthanasie qui est un acte létal immédiat ? La réflexion doit être posée."

S'il reste sceptique face à l'instauration d'une nouvelle législation sur le sujet, Emmanuel Hirsch assure que "la loi de 2016" n'est qu'un "compromis". "À l'époque, François Hollande voulait l'euthanasie, mais il y a eu la Manif pour tous, il a donc été dans un compromis", rappelle-t-il. La ministre de la Santé d'alors, Marisol Touraine, "disait elle-même qu'il s'agissait d'une loi transitoire, et tout le monde le sait", poursuit le professeur d'éthique médicale. "Mais ce n'est pas satisfaisant, car on a le sentiment d'un arbitraire."

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Emmanuel Hirsch craint aussi "les dérives" que pourrait entraîner une législation sur l'euthanasie. Au départ, cela concernerait "les personnes en fin de vie, même s'il faudrait la définir", indique-t-il. "Ensuite, des personnes atteintes d'une souffrance psychologique ou physique qu'elles considèrent incompatibles avec leur survie. Mais comment l'interpréter ? Dans la loi de 2016, les personnes peuvent rédiger des directives anticipées que le médecin n'a pas à discuter. Tous ces éléments sont à prendre en compte et rendent l'arbitrage difficile."

Enfin, "il y a aussi un problème éthique fondamental : est-ce un acte médical ?", demande Emmanuel Hirsch. "Le geste de tuer met en cause une certaine idée de la déontologie médicale. L'Association médicale mondiale est d'ailleurs hostile à cette évolution."
https://www.lci.fr/societe/euthanasie-la-fin-de-vie-et-la-mort-relevent-elles-d-un-texte-legislatif-demande-emmanuel-hirsch-2182954.html
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime16.04.21 9:45

« Fin de vie : attention aux contrevérités »
Bioéthique. « Une sédation profonde et continue jusqu’au décès permet au patient de s’éteindre de sa mort naturelle. »

« Les citoyens doivent être informés sur la fin de vie. »« Les citoyens doivent être informés sur la fin de vie. »
« Les citoyens doivent être informés sur la fin de vie. » | ARCHIVES THOMAS BRÉGARDIS, OUEST-FRANCE
Ouest-France
Publié le 16/04/2021 à 05h03
Dr Claire Ferron-Perrot (Loire-Atlantique) :

Je souhaite réagir à l’interview d’Olivier Falorni (O.-F. du 8 avril).

Je suis médecin, pratiquant les soins palliatifs (équipe mobile de soins palliatifs) et je pourrais objecter beaucoup de choses à M. Falorni, par rapport à cet entretien.

Par exemple, son affirmation que la loi, sur le modèle belge qu’il invoque, « va encadrer les euthanasies clandestines », alors que c’est le contraire qui se produit chez nos voisins. Les euthanasies clandestines y sont nettement plus importantes qu’en France, relativement à la démographie de chacun de nos deux pays.

Mais ce qui m’a profondément choquée est que ce parlementaire ait asséné comme une évidence une grave contrevérité : « Un médecin qui procède à une sédation profonde et continue sait qu’il donne la mort. »

Quand je procède à une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès c’est, conformément à la loi, uniquement pour permettre au patient de s’éteindre de sa mort naturelle sans souffrir.

Cette sédation parfois nécessaire n’est nullement une manière de donner la mort, mais le moyen approprié de l’accompagner quand celle-ci est inéluctable.
Sur le terrain, mais également lors des formations des soignants, nous sommes extrêmement vigilants à préciser la clarté de l’intention, à savoir pour la sédation profonde, un moyen ultime d’amender les souffrances réfractaires du patient, en l’endormant jusqu’à ce que la mort survienne. Il me semble que laisser dire ces contrevérités, c’est ajouter à la confusion et à l’opacité du débat. Et pour qu’il y ait débat, il est primordial que les citoyens soient bien informés.
https://www.ouest-france.fr/medias/ouest-france/courrier-des-lecteurs/fin-de-vie-attention-aux-contreverites-50dd9c7e-3296-4054-96df-4c3b0d3da5f1

Est-ce que les citoyens acceptent ce genre d'accompagnement, la sédation profonde jusqu'à ce que la mort survienne?
Vincent Lambert n'est pas mort de sa mort naturelle, il pouvait vivre longtemps dans sa situation de personne handicapée en Etat Végétatif Chronique ... ... On a donné la mort à V.L.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime16.04.21 10:01

Je me cite pour que ce soit bien clair
Est-ce que les citoyens acceptent ce genre d'accompagnement, la sédation profonde jusqu'à ce que la mort survienne?
Vincent Lambert n'est pas mort de sa mort naturelle, il pouvait vivre longtemps dans sa situation de personne handicapée en Etat Végétatif Chronique ... ... On a donné la mort à V.L.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime17.04.21 10:28

[center][size=46]C'est dans ma tête. Choisir la fin de sa vie ?[/size]
[center]Le débat sur l'euthanasie a été relancé en France ces derniers jours à l'Assemblée nationale. Un débat qui n'a pas donné lieu à une évolution de la loi. L'euthanasie tout comme le suicide assisté, restent interdits, alors qu'une majorité de Français se dit favorable à l'octroi de ce droit. Cela n'enlève rien à l'épreuve que représente ce moment. 

Mis à jour le 17/04/2021 | 08:22
publié le 17/04/2021 | 07:36


Choisir sa fin de vie ? Une loi qui n'est toujours pas votée pourrait "changer l'image de la mort et aussi aider tous ceux qui restent". (Illustration) (VANESSA MEYER / MAXPPP)[/size][/size]
La discussion d’un projet de loi autorisant l’euthanasie a commencé le 8 avril, à l’Assemblée nationale, et une majorité des français, on le sait, y est favorable. Néanmoins, au sein des familles, la demande d’un malade d’en finir avec ses souffrances est toujours difficile à vivre, même pour les plus convaincus. Le décryptage de la psychanalyste Claude Halmos. 
franceinfo : Que représente la demande d'un malade d'en finir avec ses souffrances, pour les personnes qui l'accompagnent ?
Claude Halmos : La demande d’un malade de mettre fin à sa vie est d’autant plus difficile à vivre, pour ses proches, qu’elle survient en général à un moment où ils sont déjà fragilisés par ce qu’ils le voient endurer, et  par l’angoisse de sa mort. Et elle fait naître pour eux de nouvelles souffrances.  
Pouvez-vous nous expliquer ces souffrances ?  
La demande du malade vient frapper ses proches, même s’ils la comprennent et l’approuvent, au cœur de ce qui accompagne toujours, inconsciemment, l’amour. Nous avons tous tendance à faire rimer "aimer", avec "posséder", et à penser que nous savons ce qui est bon pour ceux que nous aimons ; parce que nous avons tous du mal à supporter l’altérité : le fait que l’autre soit... un autre, et que son désir lui appartienne.  
Or, en signifiant à ses proches qu’alors qu’ils voudraient, eux, repousser sa mort le plus loin possible, il la souhaite, lui, immédiate, le malade vient les bousculer dans tout cela. Et, en même temps les obliger à passer de l’idée de sa mort, à la réalité de cette mort qui, même s’ils la savaient inéluctable, reste insupportable ; et cela peut d’ailleurs leur donner l’envie de repousser sa demande. Ils auraient donc besoin que des professionnels les aident à supporter ce que cette situation terrible provoque en eux, et dont ils se sentent souvent très coupables, alors que c’est inévitable.  
Le fait de savoir que la décision de la personne va lui permettre de ne plus souffrir, peut aider à l’accepter ?  
Consciemment, oui. Mais, inconsciemment, là encore, c’est moins sûr. Parce que quand quelqu’un, dont on aurait encore tellement besoin, décide de quitter la vie, on peut se sentir abandonné par lui. Et d’ailleurs les enfants, dont un parent meurt, sont souvent (on l’entend en thérapie) en colère contre lui, parce qu’ils lui en veulent, inconsciemment, de les avoir quittés.
Accepter que l’autre veuille mourir, c’est lui donner le droit de nous priver de lui, et c’est plus que difficile. Même si, on le sait, le sentiment d’avoir pu l’accompagner, et le respecter jusqu’au bout facilitera ensuite le deuil.  
Cette loi pose donc beaucoup de problèmes ?  
Oui, mais elle est essentielle. Quand la maladie vole à quelqu’un sa vie, on devrait pouvoir faire en sorte qu’elle ne lui vole pas aussi sa mort, en la rendant indigne. Et cela aiderait aussi, en contribuant à changer l’image de la mort, tous ceux qui restent.
La mort effraie, parce qu’elle signifie que tout s’arrête un jour (et cela on ne peut pas le changer), mais aussi parce que l’on sait qu’elle peut être précédée d’un enfer de souffrances, où l’on aura été dépossédé de sa dignité d’humain. Cela, on peut le changer. Et il serait grave de ne pas le faire.        [/size]
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-dans-ma-tete/c-est-dans-ma-tete-choisir-la-fin-de-sa-vie_4358097.html
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime17.04.21 16:12

Jean-Louis Touraine. Loi fin de vie : « La victoire de l’humanisme »
RODOLPHE KOLLER -  12 AVRIL 2021, 11H53
Député LReM du Rhône et professeur de médecine, Jean-Louis Touraine préside le groupe d’études Fin de vie à l’Assemblée nationale. Présent jeudi soir dans l’hémicycle, il revient sur les débats qui ont précédé l’adoption de l’article 1er de la proposition de loi « donnant le droit à une fin de vie libre et choisie » portée par le député d’opposition Olivier Falorni ((Libertés et territoires).

Quelle ambiance régnait à l’Assemblée nationale jeudi soir?

En 14 ans de député, je n’ai jamais connu une émotion d’une telle intensité. Pourtant le Mariage pour tous, c’était quelque chose. Mais là il y avait quelque chose en plus, plusieurs standing ovations, des remerciements des uns pour les autres… Ce texte a rassemblé des députés de tous les partis politiques, à part le RN, ce qui a expliqué que l’on atteigne 83 % de votes pour. Pour arriver à ce résultat hier (jeudi, ndlr), il a fallu le travail en commun de plusieurs responsables. J’étais moi-même responsable pour le groupe majoritaire. Nous avons travaillé ensemble durant plusieurs semaines, cela a contribué à créer des liens amicaux par-delà les frontières politiques. J’ai créé un groupe d’étude sur la fin de vie dès le début du mandat, lequel s’est réuni tous les mois. Nous avons passé des auditions avec pour objectif de développer la représentation des malades en souffrance et des familles, qui nous missionnent pour faire avancer la loi. Nous avons reçu des milliers de lettres et de mails de gens décrivant les conditions déplorables dans lesquelles leurs proches ont terminé leur vie. Nous avons en France des difficultés dans la gestion des personnes en fin de vie, on parle d’un « mal mourir » français. La France était à la traîne par rapport aux pays voisins. Cela nous a incité à faire progresser les soins palliatifs et l’aide active à mourir.

Vous n’avez eu que quelques heures pour examiner le texte.

Il fallait arriver à voter au moins l’article 1 avant minuit, puisque l’on savait que l’on arriverait pas à tout voter.

C’est donc avant tout symbolique, puisque les quatre autres articles n’ont pas pu être étudiés, et donc qu’une promulgation de la loi est encore bien incertaine.

C’est plus que symbolique puisque c’est le principe du cliquet : on ne revient plus en arrière. Nous avons eu contre nous plus de 3 000 amendements d’obstruction. Une poignée de députés, essentiellement cinq des Républicains, ont tout fait pour ralentir l’examen du texte, avec des amendements qui disaient tous la même chose. Et nous voyions tourner la montre. Nous avions deux solutions. D’abord, le rapporteur Olivier Falorni a retiré un amendement qu’il avait lui-même déposé pour compléter le texte, ce qui a fait tomber plus de 700 sous-amendements. Et nous avons nous-même déposé un amendement qui réécrivait l’article premier en modifiant simplement l’ordre des phrases afin de faire tomber les autres amendements.

Une vraie guérilla législative…

C’est la moindre des choses ! Quand des gens veulent vous détruire, il vous faut des boucliers. Ce qui ne les a pas empêchés de déposer 70 sous-amendements de dernière minute. Nous avons donc décidé de ne répondre à aucune question. Nous avons supporté toutes les contre-vérités, les provocations, les mensonges… À 23h15, je n’étais pas sûr que cela pourrait passer. Nous ne sommes passés à l’amendement décisif qu’à 23h45, et nous l’avons voté à 10 minutes près. Ç’a été une libération, un soulagement. Ce n’est pas la victoire de 240 députés et la défaite de 48 autres, mais le gain d’un droit supplémentaire pour les malades, la victoire de l’humanisme. L’humain choisit son destin plutôt que le malade reste soumis à la décision d’autrui. C’est une victoire pour plusieurs centaines de milliers de personnes en France.

Une soirée de débat, est-ce suffisant sur un sujet aussi clivant?

La discussion a eu lieu. En quatre ans, des centaines de députés ont participé au groupe d’études. Chacun a pu émettre son point de vue dans le respect mutuel. Chacun a le droit d’avoir ses convictions, son vécu. C’est une loi de liberté : le malade peut solliciter ou ne pas solliciter ce droit additionnel, et les médecins peuvent accepter ou pas d’y avoir recours. Il n’y a de contrainte pour personne.

Mais ne regrettez-vous pas qu’un débat plus ample n’ait pu avoir lieu?

Non, la loi a été longuement discutée en commission des affaires sociales, chaque mot, chaque virgule, par des députés de tous les groupes politiques qui travaillent dessus depuis longtemps. Nous avons verrouillé le texte afin d’éviter des dérives. Maintenant si on avait pu avoir le temps d’aller jusqu’au bout… Mais nous avions en face de nous un petit groupe de députés ultra-traditionalistes qui n’acceptent pas les progrès que l’on a pu faire depuis 50 ans : ils sont contre l’IVG, contre le Mariage pour tous, contre la PMA pour toutes…

Dans quelle mesure avez-vous participé à la rédaction du texte?

Dans le cadre du groupe que j’ai créé. La proposition de loi a été signée par 170 députés de la majorité. Ç’a été progressif, il a fallu plusieurs mois. Olivier Falorni avait un texte plus court qui comprenait une partie sur la fin de vie mais ne prenait pas en compte tous les cas. Il y avait aussi des textes des groupes LR, LFI, celui d’une sénatrice socialiste… Tous étaient très proches, donc on les a fusionnés en prenant le véhicule du texte d’Olivier Falorni. Il a fallu tout remodeler pour inclure ce que chacun avait apporté. Cela a permis aux députés de chacun des groupes de se retrouver dans le texte final. Chacun s’est dit que ce texte était le sien, il n’y avait plus de question de majorité et d’opposition, mais une cause en laquelle nous croyons. Et c’est ça qui a été le plus fort. Qu’elle transcende les étiquettes. C’est très inhabituel, et cela fait date.

En quoi la législation n’était-elle pas suffisante à vos yeux?

La loi Claeys-Leonetti, il était difficile de ne pas la voter. Elle reprenait un décret de François Fillon en 2010 dans lequel il développait la sédation profonde. Mais nous étions frustrés car elle ne reprenait pas les promesses de François Hollande. J’ai déposé un amendement en 2017 signé par beaucoup de députés socialistes qui avait de bonnes chances de passer, mais au dernier moment François Hollande a hésité et a demandé aux députés de la majorité de ne pas le voter. La loi Claeys-Leonetti a fini par ne satisfaire ni les malades, ni ceux qui considéraient que c’était une euthanasie déguisée. Elle prévoit l’injection de produits suffisamment forts puis l’arrêt de l’alimentation, donc la personne meurt de faim et de soif. Mais tout le monde a signé parce que c’était un compromis un peu jésuite. On a parlé à l’époque d’une loi de compromis qui s’est révélée être une loi de compromission. Une loi tiède, difficile d’être contre, mais ça ne fait rien avancer. D’ailleurs, et ça a été rappelé hier (jeudi, ndlr) soir, la loi est peu appliquée. Or une loi qui n’est pas appliquée cinq ans après, c’est qu’elle est inapplicable. Donc il fallait vite la reconsidérer, ce n’était pas sain de laisser les gens violer la loi. 2 000 à 4 000 euthanasies clandestines et illégales sont pratiquées dans les hôpitaux français. Puisque la loi n’était pas applicable, les gens ont trouvé d’autres moyens. Sans parler des nombreux français qui se rendent à l’étranger. Les Pays-Bas ont commencé à se protéger, la Belgique y pense, ils se disent qu’ils ne peuvent pas être le mouroir de la France.

Mon entretien avec Jean-Louis Touraine

Le député LReM du Rhône Jean-Louis Touraine © Susie Waroude
Plutôt qu’un déjeuner, déconseillé au regard de la situation sanitaire, c’est à l’heure du goûter que nous joignons Jean-Louis Touraine par téléphone vendredi à la descente du train qui le ramenait de Paris au lendemain du vote de l’article 1er de la proposition de loi « donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie » d’Olivier Falorni. Pas question d’euthanasie, le mot n’apparaît pas dans le texte, mais d’« assistance médicalisée active à mourir » au travers de la prescription et de l’administration par un médecin « d’un produit létal » à la demande expresse d’un malade. Une clause de conscience est prévue afin qu’un soignant puisse refuser de s’y livrer, à la condition d’orienter le patient « vers un autre praticien susceptible d’accepter sa demande. » Ce sont finalement 240 des 288 qui ont voté le texte, à la surprise du député LReM. « Vous m’auriez dit ça il y a un mois, je vous aurais dit que cela n’était pas possible. On ramait pour obtenir les 51 %. La semaine dernière nous étions encore à 66 % de pour, ce qui marquait déjà une progression. Et l’on ne peut pas invoquer le défaut de présence dans l’hémicycle, il y avait 301 députés un jeudi soir malgré une jauge sanitaire contraignante. Je n’ai pas le souvenir d’une loi votée un jeudi soir avec une telle participation. »

Pourtant tout cela restera fictif tant que l’ensemble du texte n’aura pas été voté, et la loi promulguée d’ici la fin de la mandature. En effet, la proposition de loi émanant d’un député d’opposition, le temps prévu pour l’examen n’était que de sept heures et devait obligatoirement prendre fin à minuit. «  Nous allons maintenant proposer aux présidents de groupe, et écrire au président de la République en ce sens, que cette très forte majorité de députés soit entendue, appelle Jean-Louis Touraine. Il faut que cette proposition de loi puisse être reprise dans une proposition de la majorité, ou d’inspiration gouvernementale. On veut pouvoir en débattre à nouveau dans l’hémicycle.  »
https://tribunedelyon.fr/2021/04/12/jean-louis-touraine-loi-fin-de-vie-la-victoire-de-lhumanisme/
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime17.04.21 16:34

Réservé aux abonnés
Cinq députés LR assument leur stratégie contre le «suicide assisté»
Pour les cinq députés, il est impératif d’organiser un débat et de prendre le temps d’évaluer les expériences étrangères de l’euthanasie comme les conséquences profondes de sa légalisation.

Par Emmanuel Galiero
Publié le 07/04/2021 à 20:43, mis à jour le 07/04/2021 à 20:43

«En réalité, ce texte n’est qu’une transposition de la loi belge dont on est en train de montrer les dérives», explique Julien Ravier, député Les Républicains des Bouches-du-Rhône. 190830977/pattilabelle - stock.adobe.com
La représentation nationale ne peut pas aborder un sujet aussi fondamental que la fin de vie à la légère. C’est ce message d’alerte que cinq députés, membres des Républicains, ont voulu lancer en déposant 2.158 amendements sur 3.000 pour contrer la proposition de loi ouvrant un droit à l’euthanasie.

Xavier Breton (Ain), Patrick Hetzel (Bas-Rhin), Frédéric Reiss (Bas-Rhin), Julien Ravier (Bouches-du-Rhône) et Marc Le Fur (Côtes-d’Armor)
se sont mobilisés pour contrer la méthode et les intentions du texte défendu par Olivier Falorni (Libertés et territoires) au nom du «droit à une fin de vie libre et choisie». Les élus se coordonnent régulièrement au sein de l’entente parlementaire pour la famille, une cellule de travail active depuis 2013. Hetzel assume parfaitement une stratégie tactique basée sur le dépôt réglementaire des amendements: «Nous avons tourné le problème dans tous les sens, mais il n’y avait pas d’autres solutions. Ils nous ont mis dos au mur, nous devions réagir.»
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime17.04.21 17:06

Fin de vie. "Les Français le disent : il est grand temps de légiférer", affirme Jean-Luc Romero

"Il est temps qu’on légifère sur la fin de vie", affirme Jean-Luc Romero"Il est temps qu’on légifère sur la fin de vie", affirme Jean-Luc Romero Photo DDM, T, N.
   
Fin de vie, Société, Politique
Publié le 10/04/2021 à 06:00 , mis à jour à 09:37
l'essentielEntretien avec Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, à l'issue d'une semaine où la question de la fin de vie a été au centre du débat parlementaire.

La semaine a été marquée, à l’Assemblée nationale, par la proposition de loi sur la fin de vie et la légalisation de l’euthanasie, que retenez-vous de ces quelques jours ?

Je retiens quand même, malgré la manœuvre politique de certains parlementaires pour empêcher la proposition de loi d’être discutée et votée en totalité, que l’amendement légalisant d’une certaine façon l’euthanasie (sur « l’assistance médicalisée à mourir » ou la clause de conscience pour les médecins, ndlr) a été voté à une écrasante majorité (240 voix pour, 48 contre et 13 abstentions, ndlr). Alors certes, le texte ne va pas au bout parce que des députés qui y étaient opposés ont fait en sorte de déposer suffisamment d’amendements pour qu’on ne puisse pas voter la loi avant minuit, mais un tel message parlementaire collectif sur la fin de vie, ça n’est jamais arrivé en France.

Ça vous étonne ?

Non, absolument pas. Depuis le début de cette mandature, nous avons échangé avec beaucoup de parlementaires sur ce sujet et nous savions qu’il y en avait une majorité qui était en faveur d’une loi ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie », comme on dit. Les derniers sondages montrent aussi à quel point l’opinion y est favorable. Et même à quel point elle juge qu’il est nécessaire de s’emparer de ce sujet maintenant. Pour les Français, c’est le moment, et je le comprends quand on sait la période qu’on traverse avec la Covid. Personnellement, j’ai vu mourir ma mère dans des conditions pas possibles. Il est temps qu’on légifère là-dessus.

Que pouvez-vous nous dire de la manœuvre politique employée par certains parlementaires pour empêcher le texte de passer ?

C’est extrêmement triste, parce qu’on avait cette semaine l’opportunité de faire passer une loi qui faisait consensus à gauche comme à droite, où plusieurs députés se sont prononcés en faveur de ce changement que nous dicte la société. C’est une nouveauté qu’il convient de souligner. Malheureusement, tout a été bloqué par l’œuvre de cinq députés. Cinq personnes, c’est tout ! On sait qui c’est, toujours les mêmes. Ce sont des conservateurs, très religieux, qui vivent dans une vieille France. Les mêmes qui se battent comme des fous contre la PMA pour toutes, contre le mariage pour tous, et qui n’acceptent pas la société dans laquelle on vit. Il y a toujours un important lobby des religions monothéistes en France qui s’oppose à tout ça, malgré le fait que leurs fidèles y soient favorables d’ailleurs, s’agissant notamment de la fin de vie. Il y a deux ans, La Croix avait ainsi publié un sondage dans lequel 71 % des catholiques pratiquants se disaient favorables à l’euthanasie.

Pensez-vous que le débat pourrait vite revenir à l’Assemblée ?

Je le souhaite en tout cas. Une chose est sûre, c’est que le gouvernement se trouve face à ses responsabilités désormais. Car la nouveauté aujourd’hui, c’est cette majorité qui s’est exprimée à l’Assemblée. On ne peut plus repousser cette question ou en faire un thème de la prochaine campagne comme pourrait le souhaiter Emmanuel Macron. Cette démarche n’a plus aucun sens aujourd’hui. François Hollande en avait fait une promesse de campagne, il s’est dégonflé, pour aujourd’hui publier des mémoires où il dit : « J’aurais dû le faire »… Donc ça suffit maintenant. Le moment est venu. D’autant plus maintenant qu’on a vécu cette crise Covid. Les victimes du virus n’ont pas pu toutes aller en réanimation et beaucoup sont morts dans des circonstances effroyables. Je crois que les gens ont réalisé beaucoup de choses sur ce sujet de la fin de vie durant cette crise et c’est au gouvernement de l’entendre et de s’emparer de cette problématique aujourd’hui.
https://www.ladepeche.fr/2021/04/09/euthanasie-il-est-temps-quon-legifere-sur-la-fin-de-vie-affirme-jean-luc-romero-9479007.php
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime19.04.21 0:21

Euthanasie : laissez-nous maîtres de notre mort
Photo by Janosch Diggelmann on Unsplash - https://unsplash.com/photos/iDD-Bt42otQ — Janosch Diggelmann ,
OPINION : après les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l’Espagne, la France va peut-être à son tour envisager de légaliser l’euthanasie active, comme le souhaitent 96 % de Français. Il serait temps.

Par Éloïse Lenesley.

Face à la mort, nous sommes tous égaux ou devrions tous l’être, quels que soient nos origines, nos croyances, nos convictions politiques, notre milieu social. La faucheuse finit toujours par nous rattraper, mais certains meurent mieux que d’autres.

Au fil des progrès de la science, nous tendons à nous croire invincibles, immortels ; parler de la mort est un tabou dans une société attachée à la performance, au jeunisme, aux technologies. Et pourtant, nous risquons davantage qu’autrefois d’être atteints d’une pathologie lourde liée au vieillissement, qui nous condamnera à l’inertie, parfois à la douleur. Au point que l’on se demander si on peut encore parler de vie, de survie, de sous-vie.

Si l’espérance de vie ne cesse d’augmenter (85,6 ans pour les femmes et 79,7 ans pour les hommes en 2019, chiffres Insee), l’espérance de vie en bonne santé (appelée également « espérance de vie sans incapacité ») ne suit pas la même cadence. Entre 2005 et 2019, elle n’a progressé que lentement, et même stagné ou reculé par périodes, pour s’établir à 64,6 ans pour les femmes et 63,7 ans pour les hommes (chiffres Insee et Drees).

Ainsi, il ne s’agit pas seulement de vivre, mais d’avoir l’ambition de bien vivre, dans des conditions supportables.

LE DROIT À UNE MORT DIGNE
Le long calvaire de Vincent Lambert qui, à la suite d’un accident, est resté durant douze années en état végétatif dans un lit d’hôpital du fait de l’acharnement judiciaire de ses parents traditionnalistes, a assené un électrochoc médiatique à l’opinion.

Des milliers de Français, horrifiés à l’idée de se retrouver un jour maintenus en vie contre leur gré, coupés du monde, prisonniers d’un corps pétrifié, se sont empressés de rédiger leurs directives anticipées, permettant d’indiquer aux soignants en amont ce que l’on souhaiterait pour soi-même dans de telles circonstances. Celles-ci peuvent figurer dans notre dossier médical partagé.

Malgré cette prise de conscience, ils ne sont à ce jour que 14 % à avoir accompli cette démarche qui pourrait éviter bien des conflits et des tragédies.

De Vincent Humbert à Alain Cocq, en passant par Anne Bert, Line Renaud ou Françoise Hardy, des voix s’élèvent depuis près de vingt ans pour réclamer le droit de dire stop, de mourir dignement. Des voix qui savent de quoi elles parlent, contrairement à d’autres.

Les malades les plus déterminés n’ont pas d’autre option que de braver la loi pour se procurer des substances létales, au risque d’être interpellés. Ceux qui en ont les moyens sollicitent une coûteuse euthanasie à l’étranger, comme autrefois on courait s’y faire avorter clandestinement.

LES FRANÇAIS FAVORABLES À L’EUTHANASIE
Année après année, les sondages confirment que les Français souhaitent massivement la légalisation de l’euthanasie active et/ou du suicide assisté, y compris chez les catholiques. Malheureusement, les gouvernements successifs se dégonflent – il n’y a pas d’autre mot – face à un sujet empoisonné dont ils savent qu’il va réveiller l’hystérie des mouvances antichoix qui n’attendent que ça.

À l’ère du conspirationnisme et des infox qui pleuvent en continu sur les réseaux sociaux, les détracteurs du droit à l’euthanasie véhiculent des propos anxiogènes pour nous convaincre qu’une réforme de la loi nous exposerait à être « débranchés » contre notre volonté si nous étions gravement handicapés ou inconscients au fin fond d’un mouroir. Ce qui est évidemment faux.

L’euthanasie passive qui s’inscrit dans le cadre de la loi Claeys-Leonetti est une décision collégiale et très encadrée. Elle n’a pas vocation à tuer pour se débarrasser des plus fragiles. Des dérives sont toujours possibles, c’est pourquoi le consentement préalable du patient doit être une condition sine qua non.

CES SENIORS QUI CHOISISSENT LEUR MORT
Ces contempteurs de l’euthanasie active prétendent que les chiffres n’en finissent pas de grimper dans les pays qui la pratiquent. En réalité, cette hausse est due au fait que les seniors sont (et seront) de plus en plus nombreux : une projection du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) estime que la planète comptera 3,2 millions de centenaires en 2050, contre environ 320 000 aujourd’hui.

La Belgique totalisait 2655 cas en 2019 (dont 39,3 % étaient âgés de plus de 80 ans), ce qui ne représente qu’à peine 2 % des décès sur l’année. En Suisse, le suicide assisté, qui est légal, représente aussi environ 2 % des décès, avec quelque 1300 cas annuels en moyenne. Un chiffre certes en hausse, mais loin de l’hécatombe que les antichoix agitent comme un chiffon rouge. C’est là que l’ancienne secrétaire d’État Paulette Guinchard a choisi d’aller mourir. Aux Pays-Bas, le chiffre atteignait 6126 cas en 2018, soit environ 4 % du total des décès.

La majorité des demandeurs souffrent de cancers ; les autres, de pathologies multiples, de maladies cardio-vasculaires ou neurologiques.

LA LOI CLAEYS-LEONETTI POUR UNE MORT À PETIT FEU
La loi Claeys-Leonetti est une barbarie qui laisse mourir à petit feu des patients désireux d’en finir en les privant d’alimentation et d’hydratation jusqu’à ce que mort s’ensuive, au lieu d’abréger leurs souffrances. Depuis 2016, la loi autorise qu’ils soient sédatés pour que la procédure paraisse un peu moins inhumaine.

Les ennemis de l’euthanasie nous rétorquent qu’il faudrait améliorer les soins palliatifs, alors qu’il s’agit de deux sujets distincts. Ils sont essentiels mais ne suffisent pas toujours. Les malades qui ne tolèrent plus d’être cloués dans un lit comme des légumes ou de souffrir le martyre ne réclament pas de soins palliatifs. Ils réclament le droit de mourir.

Comme le précisait le rapport 2016 de l’Institut européen de bioéthique de Bruxelles, dans « pratiquement tous les cas » de demandes d’euthanasie, « la souffrance physique exprimée avait engendré une souffrance psychique grave » et « les traitements palliatifs n’étaient pas en mesure de maîtriser cette souffrance de manière acceptable pour le patient », certains allant même jusqu’à refuser les soins.

Cette loi est également inadaptée aux malades n’étant pas en fin de vie mais qui ne supportent plus la lente dégénérescence physique ou mentale à laquelle les assigne une pathologie incurable, tels que la maladie de Charcot ou le locked-in syndrome. Seul le suicide assisté peut mettre un terme à leur supplice.

Comment une société civilisée peut-elle leur soustraire ce droit ? Notre corps nous appartient, nul ne peut s’arroger le pouvoir de nous confisquer notre libre arbitre. Nous avions pourtant cru comprendre que le nouveau monde, c’était aussi un peu cela : reprendre son destin en main. De même, ceux qui veulent livrer bataille jusqu’au bout contre la fatalité doivent être entendus et épaulés.

L’INSTRUMENTALISATION POLITIQUE DE L’EUTHANASIE
Par idéologie, par clientélisme, par rejet du progressisme, une poignées de députés LR ont déposé 3000 amendements afin de rendre mécaniquement impossible l’examen en une seule journée à l’Assemblée du projet de loi pour « le droit à une fin de vie libre et choisie » le 8 avril, et d’aboutir ainsi au rejet du texte. Et ce alors même que 270 députés de tous bords y sont favorables.

Cette instrumentalisation politique d’un sujet crucial, faisant fi du souhait des Français et ne se souciant pas de prolonger la torture de milliers de malades, est une honte absolue pour la droite républicaine, pour le gaullisme, hélas frelatés depuis quelque temps par des courants rétrogrades – on se souvient notamment que François-Xavier Bellamy avait comparé l’arrêt des traitements de Vincent Lambert à un « crime contre l’humanité ».

À ces outrances nimbées de digressions philosophiques, répondons, comme Sénèque, que « la mort la plus longue est la pire de toutes ».

Partisane de l’euthanasie active et du suicide assisté depuis de longues années, j’ai coutume de dire que l’agonie n’a rien de romanesque ni d’héroïque. L’agonisant est une carcasse décharnée, marbrée d’escarres, qui macère dans ses fluides et qui attend la délivrance, parfois sans plus pouvoir bouger, ni voir, ni entendre, ni déglutir, ni parler.

L’acharnement thérapeutique est une monstruosité. Sortons enfin de cette fascination malsaine pour le dolorisme, l’expiation, la déliquescence. Laissez-nous maîtres de notre mort.

https://www.contrepoints.org/2021/04/08/394862-euthanasie-laissez-nous-maitres-de-notre-mort
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime19.04.21 20:40

Dominique Costagliola : "Je ne vois pas comment espérer une baisse massive des cas d’ici fin mai"
4 757 vues•19 avr. 2021

Super j'ai mes rouleaux de papier de toilette qui trônent un peu partout, je ne vois que çà, avec les mouchoirs en papier et les essuie-tout en papier, ainsi que des sacs poubelle au cas où...
( sur le web, risque de pénurie mondiale du papier wc )

La merde est une réalité à laquelle on ne peut pas échapper, c'est l'évidence même...
nous y sommes, ds la merde
merci au roi Macron !
c'est nécessaire de se préparer à quelques vagues post-covid
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime20.04.21 13:18

Le député Olivier Falorni, sur la fin de vie : « Je veux laisser le choix à chacun »
Le député Olivier Falorni, du groupe Libertés et territoires, défend une proposition de loi « donnant le droit à une fin de vie libre et choisie ». Le texte arrive à l’Assemblée, ce jeudi 8 avril 2021, mais le sujet fait polémique et plus de 3 000 amendements ont été déposés.

Ouest-France  Propos recueillis par Carine JANIN.
Modifié le 08/04/2021 à 07h35 Publié le 08/04/2021 à 06h00

Ce jeudi 8 avril, la proposition de loi du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires) sur la fin de vie, arrive à l’Assemblée nationale. Le sujet fait polémique et plus de 3 000 amendements ont été déposés dont une grande partie par des députés Les Républicains (LR). Si le vote est compromis, « le débat aura lieu », assure le député qui explique les raisons de ce texte.

Vous défendez un « droit à une fin de vie libre et choisie ». Qu’en est-il concrètement ?

Je défends la possibilité de recourir à une aide médicalisée à mourir, une euthanasie ou un suicide assisté. Mon texte pose des conditions claires : elle s’adresse aux personnes majeures, atteintes d’un malade incurable en phase avancée ou terminale, et générant des souffrances inapaisables. C’est ensuite un collège de trois médecins qui se prononcera sur le fait que la demande correspond ou non au cadre de la loi. Ma proposition de loi protège les malades et les médecins. Elle repose sur la volonté du malade. Mais elle respecte aussi la liberté du médecin qui peut refuser de prendre en charge sa demande. Car il y a une clause de conscience.

La loi Clayes-Leonetti ne suffit pas ?

C’est la logique du laisser mourir… Quand un médecin fait une sédation profonde et continue, il arrête l’hydratation et l’alimentation de la personne. On la laisse mourir et cela peut prendre quelques heures, mais cela peut aussi durer plusieurs jours, voire une semaine, dix jours… C’est extrêmement difficile pour le malade et pour les proches. C’est un aller sans retour. Une mort à petit feu. C’est un choix que l’on peut faire. Mais je veux donner aussi la possibilité de mourir, au moment où on l’a choisi, entouré de ses proches, et connaître une mort apaisée, rapide et sans douleur. Je n’oppose pas les soins palliatifs et l’aide active à mourir. Je veux juste laisser le choix à chacun.

« Cette loi est celle de l’ultime liberté »
La société est-elle prête ?

C’est un sujet majeur ! La fin de vie préoccupe tous les Français. 96 % des Français sont favorables à l’euthanasie, selon un sondage Ipsos de 2019. Un an plus tôt, un sondage Ifop pour La Croix montrait que 89 % des Français estimaient qu’il fallait aller plus loin sur la fin de vie, en légalisant le suicide assisté et/ou l’euthanasie. Dont 72 % des catholiques pratiquants. Cela ne veut pas dire que les Français veulent être euthanasiés. Mais ils veulent avoir le choix. L’immense majorité n’y aura pas recours. En Belgique, où la loi est passée depuis 20 ans, seule 2 % de la population y a recours ! Aujourd’hui, il y a une hypocrisie…

Pour quelle raison ?

Des euthanasies clandestines se pratiquent dans les hôpitaux, d’une manière opaque. Et les malades qui en ont les moyens, ou qui ont des relations, partent en Belgique ou en Suisse pour recourir à l’aide active à mourir. On meurt mal en France. La loi actuelle montre chaque jour ses insuffisances, ses failles. Le parcours de Paulette Guinchard en témoigne. Ancienne secrétaire d’État aux personnes âgées sous Jospin, elle était opposée au suicide assisté et à l’euthanasie. Mais, atteinte d’une maladie neurodégénérative, elle est partie en Suisse pour recourir à une aide active à mourir. Et elle voulait que sa démarche soit rendue publique, pour passer un message.

Certains s’inquiètent de dérives éthiques ?

Mais au contraire, cette loi va encadrer les euthanasies clandestines qui se pratiquent aujourd’hui. Et non, bien sûr, on ne va pas tuer les autistes. Non, les personnes dépressives ne pourront avoir recours à cette loi ! Car la dépression n’est pas une maladie incurable ! Cette loi est celle de l’ultime liberté, qui ne retire aucun droit à quiconque. Chacun doit pouvoir mourir comme il veut. C’est un choix supplémentaire que l’on veut donner.

« Ce combat est transpartisan »
Jean Leonetti dénonce une « transgression majeure » et réclame des états généraux sur le sujet…

Je trouve hypocrite de parler de « transgression majeure ». Aujourd’hui déjà, un médecin qui procède à une sédation profonde et continue sait qu’il donne la mort. Ce n’est pas qu’un « endormissement ». Il faut cesser de voiler la réalité sur la fin de vie en France. Par ailleurs, ce débat sur l’euthanasie irrigue la société française depuis des années. La première proposition de loi sur le sujet a été déposée en 1978 ! Il a depuis été débattu, redébattu, redébattu… Réclamer des États généraux, c’est vouloir se débarrasser du sujet.

Plus de 3 000 amendements déposés. Le vote, prévu ce jeudi, est compromis…

Mais le débat aura lieu dans l’hémicycle. Ce texte est inscrit dans notre niche parlementaire (N.D.L.R. : qui oblige les députés à voter dans la journée). L’avalanche d’amendements, déposés par un quarteron de députés Les Républicains, est scandaleuse. Ils veulent empêcher les députés de débattre et de voter. Alors que ce combat est transpartisan. Près de 272 députés de tous bords ont signé, dimanche, une tribune dans le Journal du dimanche pour réclamer ce débat. C’est une atteinte à la démocratie parlementaire. Cela déshonore tous leurs collègues. C’est consternant.

https://www.ouest-france.fr/societe/fin-de-vie/entretien-olivier-falorni-sur-la-fin-de-vie-je-veux-laisser-le-choix-a-chacun-9f696d26-96b7-11eb-8638-69c56106f3d4
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime20.04.21 17:10

Question de société. Fin de vie libre : "C'est une question de consentement dans une société sensible à l'intimité, à l'individu, au libre choix", Jean Viard

Aujourd'hui dans "Question de société" avec le sociologue Jean Viard, la proposition de loi pour un droit à une fin de vie libre. Proposition qui n'a pas abouti cette semaine à l'Assemblée nationale, du fait de l'avalanche de plus de 3 000 amendements.  

France Info
Jules de Kiss
Radio France
Mis à jour le 11/04/2021 | 16:55
publié le 11/04/2021 | 16:51

La fin de vie, un sujet qui depuis des décennies crée des polémiques dans la société française. (Illustration)La fin de vie, un sujet qui depuis des décennies crée des polémiques dans la société française. (Illustration) (XIJIAN / E+ / GETTY IMAGES)
La proposition de loi pour un droit à une fin de vie libre et choisie, un droit à l'euthanasie, n'a pas abouti cette semaine à l'Assemblée nationale, mais elle a relancé le débat en France. Petit rappel : notre pays autorise depuis 2016 la sédation profonde et continue, jusqu'au décès pour les patients incurables, et en grande souffrance, mais pas d'euthanasie. Pas de suicide assisté.

franceinfo : Est-ce que cette législation aujourd'hui est le reflet de l'opinion des Français sur le sujet ou a-t-elle un train de retard ?  

Jean Viard : Non. L'opinion publique est très clairement favorable à ce que la réglementation évolue. Il faut bien dire qu'on parle d'un droit, ce n'est pas une obligation. Il faut quand même toujours insister là-dessus. C'est : est-ce qu'on va avoir le droit ou pas de choisir ? Après, chacun fait bien comme il veut pour ce qui le concerne lui-même. Mais je vais vous dire une chose, il se trouve que ma compagne est belge, donc je suis très souvent en Belgique, et dans ma famille belge, plusieurs personnes ont choisi la fin de vie assistée, l'euthanasie comme on dit en France. Et en fait, au début, ça m'a un peu choqué.

Et puis, je me suis rendu compte qu'en Belgique, c'est devenu coutumier, que les gens étaient très paisibles. J'ai eu trois situations où j'ai confronté ça, une fois chez le père d'un ami, un beau-père dans ma propre famille, et puis une tante. Et je me suis rendu compte qu'en fait, ces gens étaient au fond extrêmement apaisés, et que c'était devenu une discussion un peu naturelle. Quand effectivement, c'est sérieux. Il y a un autre médecin qui évalue, il y a un psychologue. Au fond, quand vous sentez que la vie n'a plus de sens, et que vous avez envie de la finir de belle manière. J'avoue que ma position a évolué suite à ces expériences.

Et au fond, ce que je me suis dit, c'est que ça relevait de la question du consentement. On parle beaucoup du consentement en ce moment en matière sexuelle, etc. On a vu évidemment la législation sur l'avortement. On débat de l'allongement de la période de l'avortement, et au fond, la question, c'est le consentement, c'est comment j'ai envie d'imposer ma fin de vie aux autres et à moi même.

Est-ce qu'on ne va pas vers des sociétés où l'individu prend une place de plus en plus forte et, au fond, sa liberté de choix. Après, jusqu'à quand ? Parce que, bien sûr, il y a aussi la question du suicide. Il y a plein de gens qui essayent de se suicider et heureusement, la plupart échouent. Mais moi, je dirais au fond, c'est une question de consentement dans une société sensible à l'intimité, à l'individu, au libre choix. Et on va dans cette direction. Et d'ailleurs, ceux qui étaient contre l'avortement il y a un certain temps, sont un peu les mêmes que ceux qui, aujourd'hui, sont contre l'euthanasie assistée pour des personnes en fin de vie.

Et sur ces questions du rapport au corps, du rapport à la vie et de la liberté qu'on a, de tout ce que l'on fait de cela, il y a souvent la question de la religion qui s'y joint. Est-ce qu'elle est là aussi présente aujourd'hui en France ?

Mais elle est présente. Je comprends très bien le fait qu'on ne veuille pas le faire pour soi-même. C'est d'ailleurs la même question pour l'avortement. Je comprends très bien qu'il y ait des gens qui disent : "Non, moi, je considère que la vie commence le jour de la conception et qu'elle est sacrée". Je respecte profondément ce genre de pensée. La question, c'est : est-ce qu'on peut l'imposer aux autres ? En fait, c'est ça qui a changé, parce que les religions n'ont plus la même place dans nos sociétés. Les gens qui croient sont moins nombreux. Les gens qui vont à l'église, au temple, à la mosquée, sont évidemment moins nombreux qu'avant. Donc, au fond, c'est le droit des autres. Pourquoi est-ce que je dois suivre les recommandations que quelqu'un d'autre désire pour lui-même ?

Je crois que c'est vrai que les religions seront plus rétives. Elles ont une idée de ce qu'est la vie, qui est une idée historique et très respectable. Mais il y a des gens qui ont une idée de la vie un peu différente. C'est pour cela que je mets d'un côté le droit à l'avortement. Et là, c'est un peu la même chose. La mort est incontournable, et il y a des gens qui ont envie de la vivre plus confortablement, de ne pas s'angoisser. Je ne vois pas ce que les uns perdent à ce que les autres suivent ces recommandations.

Sur cette question de l'euthanasie, la loi avance régulièrement, progressivement, par paliers. Il y a d'abord eu le droit à laisser mourir, puis quelque chose de plus actif avec cette sédation profonde. Comment expliquez -vous que les choses aillent finalement assez lentement, plus lentement, en tout cas, que les changements dans la société ?

Franchement, j'ai tendance à penser que nos hommes politiques sont plus conservateurs que la société. Ça va sur d'autres sujets. Je pense qu'on aura la même discussion sur le haschich. Je pense qu'on a un monde politique un peu peureux sur les questions de droit à l'intime. C'est vrai aussi qu'ils n'ont pas forcément été élus là-dessus. Si vous voulez, dans une campagne électorale, on n'est pas mandaté exactement sur ces sujets. Je le comprends très bien, mais j'ai tendance à penser qu'ils sont plutôt plus conservateurs que l'opinion. La société est beaucoup plus vivante, et j'ai tendance à penser que nos institutions, nos organisations publiques ont du mal à changer à la vitesse de la vitesse du monde.

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/question-de-societe/question-de-societe-fin-de-vie-libre-c-est-une-question-de-consentement-dans-une-societe-sensible-a-l-intimite-a-l-individu-au-libre-choix-jean-viard_4350303.html
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime20.04.21 17:56

Si tout le monde n'est pas obligé de se marier et si la gente féminine a le choix entre le fait d'être ou pas enceinte et le fait d'avorter ou non, chacun et chacune, tous et toutes, nous sommes nés pour vivre puis pour mourir inévitablement. Nous ne pouvons pas échapper à la vieillesse, période naturelle avant la mort ( le meurtre, le suicide, l'accident étant des exceptions car cela ne concerne pas tout le monde ). Dans cette optique, le lobby Léonetti est logique en mettant un stop à l'acharnement thérapeutique et à l'alimentation + l'hydratation ( si on met longtemps à vieillir, on peut mettre longtemps à mourir ). Je parle uniquement au niveau d'une certaine logique bien élémentaire, bêtement élémentaire. Seulement l'acharnement thérapeutique nous soigne en prolongeant notre durée de vie et peut nous rendre dépendants en cas d'accident. Il est inévitable car c'est le principe n°1 pour la recherche médicale(  nous sommes tous et toutes des cobayes à un moment ou à un autre). Cet acharnement thérapeutique est en lui-même ambigu ( soit il est normal, soit il devient obstinément déraisonnable, qui met le curseur et où ? ). C'est cette ambiguité inévitable qui doit permettre, je pense, l'aide active à mourir... Comme la loi Léonetti bloque la recherche médicale, le patient peut être aidé pour son mourir selon son choix, on déplace une contradiction inévitable en restant essentiellement logique.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime22.04.21 15:46

Fin de vie: un débat gâché par LREM
Nicolas Beytout Nicolas Beytout  08 avril 2021 à 09h27
Le replay vidéo de la chronique matinale d’Europe 1

Fin de vie: un débat gâché par LREM

La proposition de loi sur la fin de vie sera débattu ce jeudi après-midi à l’Assemblée.

Oui, enfin débattu, c’est vite dit ! une poignée d’heures consacrées à un sujet, l’euthanasie ou le suicide programmé, qui devrait animer des jours et des jours de débat dans l’ensemble du pays. Même remarque sur le titre de cette proposition de loi : parler de «garantir une fin de vie libre et choisie», c’est utiliser un vocabulaire qui banalise volontairement la question. Le sujet du choix de sa mort est tellement profond, tellement grave et complexe, qu’il ne peut pas être bâclé en quelques centaines de minutes de discours. Il mérite un vrai débat.

Ce qui veut dire que le débat de ce jeudi après-midi n’en est pas vraiment un ?

Exactement. En réalité, la finalité de ce débat, c’est de faire un coup politique. Cette proposition de loi a été utilisée par quelques centaines de députés En Marche comme un marqueur politique : beaucoup de parlementaires sont en effet convaincus qu’il faut (à un an de la présidentielle) envoyer un signal de gauche pour rééquilibrer un bilan supposé verser trop à droite. Or, les sujets de société sont parfaitement calibrés pour ça : militer pour l’IVG étendue, pour la PMA pour toutes ou pour l’euthanasie, dans l’esprit de ces parlementaires, c’est être progressiste. Banco…

Tout de même, on peut croire en leur sincérité lorsqu’ils défendent cette loi.

Naturellement, Nicolas Beytout ne le nie pas. Et ils ont même été rejoints par certains membres de presque tous les autres partis politiques, qui ont le même point de vue sur la fin de vie et ont saisi l’opportunité de le montrer. Mais quand on veut faire avancer un sujet aussi lourd, on ne fait pas l’erreur de le saboter. Or c’est vraiment ce qui va se passer : le créneau qu’ils ont choisi pour faire passer leur texte n’avait aucune chance de succès. D’abord parce qu’une partie de la majorité et du gouvernement, dont le Premier ministre, est contre. Avec un argument imparable : parler de faciliter la mort alors que les hôpitaux sont submergés de malades qu’on essaye d’aider à survivre, c’est vraiment incongru. Mieux : Emmanuel Macron ne soutient pas cette proposition de loi : le pays n’est pas mûr, semble-t-il penser. Et il se satisfait donc de voir que l’initiative des parlementaires va aller directement dans le mur…

Parce qu’elle ne sera pas adoptée ? On en est sûr ?

Aucune chance, non. Parce qu’une escouade de députés LR, un peu filous sur les bords, a bloqué le débat en déposant plus de 2.000 amendements, ce qui rend leur examen mécaniquement impossible dans le temps imparti. Voilà : à trop vouloir forcer un débat d’ampleur national et l’expédier au Parlement, on s’expose à plus rusé que soit. Pour son 5e anniversaire, cette semaine, le mouvement La République en marche a en tout cas démontré qu’il avait encore de gros progrès à faire en cohérence interne et en maîtrise des rouages de la vie politique.

https://www.europe1.fr/emissions/L-edito-eco/fin-de-vie-un-debat-gache-par-lrem-4037054
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime23.04.21 13:03

C’était écrit
https://www.lasemainedecastres.fr/cetait-ecrit/

Au sein des divers débats du Parlement sur les questions de bioéthique, la difficile question de l’euthanasie refait épisodiquement surface et vient de le faire en ce début avril. La fin de vie est un débat houleux en France. La loi Léonetti du 21 avril 2005 avait permis une avancée sur cette délicate question. Au cœur d’une crise sanitaire qui ne cesse de réactualiser le sujet, une nouvelle proposition de loi, portée par le député Olivier Falorni, souhaite donner « le droit à une fin de vie libre et choisie ».

Jacques Attali, que certains semblent situer au nombre de nos grandes intelligences, qui avait séduit François Mitterrand dont il était conseiller en 1981 et aurait aussi de nos jours l’oreille d’Emmanuel Macron, avait déjà émis une suggestion radicale sur cette question « L’avenir de la vie » 1981, coll. Les visages de l’avenir, éditions Seghers). C’était écrit !

« A l’avenir, il s’agira de trouver un moyen de réduire la population. Nous commencerons par les vieux, car dès qu’il dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. Ensuite les faibles puis les inutiles qui n’apportent rien à la société car il y en aura de plus en plus, et surtout enfin les plus stupides. Une euthanasie ciblant ces groupes ; l’euthanasie devra être un instrument essentiel de nos sociétés futures, dans tous les cas de figure. On ne pourra bien sûr pas exécuter les gens ou faire des camps. Nous nous en débarrasserons en leur faisant croire que c’est pour  leur bien.

« La population trop nombreuse, et pour la plupart inutile, c’est quelque chose d’économiquement trop coûteux. Sociétalement, il est également bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle se détériore progressivement. On ne pourra pas non plus faire passer des tests d’intelligence à des millions et des millions de gens, vous pensez bien !

« Nous trouverons quelque chose ou le provoquerons, une pandémie qui cible certaines personnes, une crise économique réelle ou pas, un virus qui touchera les vieux ou les gros, peu importe, les faibles y succomberont, les peureux et les stupides y croiront et demanderont à être traités. Nous aurons pris soin d’avoir prévu le traitement, un traitement qui sera la solution. La sélection des idiots se fera ainsi tout seule : ils iront d’eux-mêmes à l’abattoir ».

Et si, au lieu d’invoquer Attali, nous préférions écouter Hippocrate ? De nos jours, en pleine pandémie, à l’hôpital, le mot horrible de «TRI » a été prononcé avec légèreté, publiquement, à la télévision, devant un auditoire naïf, par des médecins endurcis mais légers, ignorant les ravages que ce mot pouvait provoquer dans une population déjà fragilisée. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Nous frisons l’eugénisme, nous entrons donc en barbarie.

Quant à Jacques Attali, voilà quelque cinquante ans que ses projets d’avenir nous conduisent de catastrophe en catastrophe, qu’importe, il est toujours dans les couloirs du pouvoir pour distiller ses bons conseils. Il fait partie des « baby boomers » qui ont fait la révolution de 68 pour « en finir avec une nation de vieux » ! Ayant atteint l’âge critique, il fait donc désormais partie de ceux qu’il visait, et ne semble pas décidé de s’appliquer à lui-même ses fumeuses théories !

Pierre Nespoulous
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime25.04.21 18:10

"L’euthanasie pour tous, aboutissement logique de la crise sanitaire"

Tribune
Par Vincent Mazeau
Publié le 25/04/2021 à 6:00

Vincent Mazeau, enseignant en droit et culture générale à Sciences Po Paris, déplore que la crise sanitaire accroisse notre intolérance au risque et exacerbe notre peur de la douleur et de la mort.

Que les revendications d’euthanasie aient un lien avec la crise sanitaire qui s’éternise, cela semble a priori paradoxal. Les restrictions sociales et le confinement ne sont-ils pas le signe que notre société fait prévaloir la vie, au sens biologique du terme, sur toutes les autres préoccupations ? Un tel choix – la vie coûte que coûte – n’est-il pas précisément le contraire de la logique euthanasique : faire mourir plutôt que maintenir en vie à tout prix ?
Mais ce paradoxe n’est qu’apparent. Une même logique unit la paranoïa sanitaire qui s’est emparée de nous et la volonté d’autoriser une « aide active à mourir ». Pour le comprendre, il faut conjuguer analyse juridique et mise en perspective historique. Sur le plan juridique, il faut comprendre ce que l’euthanasie implique. Beaucoup de gens s’imaginent qu’il s’agit seulement d’autoriser les médecins, dans certains cas bien précis, à abréger la vie de patients voués à une mort lente dans d’atroces souffrances. De fait, comment pourrait-on s’opposer à cela ?

ENCADREMENT DIFFICILE, VOIRE IMPOSSIBLE

Sauf qu’il y a un problème : il est absolument impossible d’instituer une mesure aussi encadrée. Si l’on examine la législation des pays ayant autorisé l’euthanasie (Belgique, Pays-Bas) ainsi que les propositions de loi qui fleurissent ces temps-ci en France, on apprend que l’euthanasie serait « strictement encadrée » par trois critères : elle s’appliquerait uniquement à des patients en fin de vie, elle serait réservée aux personnes atteintes d’une maladie incurable causant des souffrances insupportables, elle serait opérée à la demande du patient. La charge de vérifier que les conditions sont réunies incomberait aux médecins, sous le contrôle du juge.

« Faudra-t-il autoriser l’euthanasie des dépressifs ? »

L’ennui, c’est que ces critères prétendument stricts ne le sont pas. Ils sont clairs en apparence mais impossibles à appliquer concrètement sans ambiguïté. Ils seront donc inévitablement interprétés dans le sens le plus large : c’est ce que montrent de façon éclatante les exemples belge et néerlandais.

À QUEL MOMENT COMMENCE « LA FIN DE VIE » ?

D’abord, qu’est-ce qu’un patient « en fin de vie » ? Cette notion est extrêmement floue, et beaucoup plus large que l’ancienne « agonie » – du grec agôn, combat, c’est-à-dire le dernier corps-à-corps entre la biologie qui s’accroche et la vie qui s’en va. Plus de la moitié des personnes qui sont euthanasiées chaque année en Belgique sont des personnes ayant appris qu’elles ont un cancer. À quel moment commence leur « fin de vie » ? Dès l’annonce du diagnostic ? Ou lorsque les chimios et radiothérapies ne fonctionnent plus ? Dans les faits, dans la pratique médicale et la jurisprudence, c’est inévitablement la première option qui l’emportera.
Ensuite, qu’est-ce qu’une maladie incurable ? Et qu’est-ce qu’une souffrance insupportable ? Tous les psychiatres vous diront que les troubles mentaux peuvent causer des souffrances affreuses, comparables en intensité aux souffrances physiques les plus violentes. Tous vous confirmeront qu’on ne guérit jamais tout à fait d’une maladie psychiatrique, mais qu’on peut vivre avec. Faudra-t-il autoriser l’euthanasie des dépressifs et de tous ceux qui, sans souffrir à proprement parler d’une maladie psychiatrique, un jour se portent bien, le lendemain sont au fond du seau ? C’est ce qui se passe en Belgique et aux Pays-Bas, et c’est ce qui se produira nécessairement en France si l’on autorise l’euthanasie.
Enfin, qu’est-ce qu’une demande d’euthanasie ? La plupart des personnes qui répondent aux deux premiers critères ne sont pas en état de consentir réellement à l’injection létale qu’on voudra leur administrer. On présumera donc leur consentement, ou bien on fera consentir leurs tuteurs dans le cas des personnes atteints de pathologies ayant amoindri ou aboli leurs facultés cognitives (notamment la maladie d’Alzheimer).

LA MORT « ENSAUVAGÉE »

Il faut regarder la réalité en face. Ce qu’on nous propose, ce n’est pas un dispositif exceptionnel réservé à des cas extrêmes, c’est un nouveau droit ouvert à tous : le droit de recevoir la mort dans des conditions jugées optimales. Comme tous les droits-créances, celui-ci a un corollaire : l’obligation pour l’État d’administrer la mort à ceux qui le souhaitent (ou dont on présumera qu’ils le souhaitent). Il ne s’agit pas d’une petite évolution : ce serait un changement radical, un bouleversement éthique sans précédent. Sur le plan historique, il faut replacer l’épisode actuel dans l’évolution des attitudes humaines face à la mort.
L’historien Philippe Ariès, pionnier de l’histoire des mentalités, a retracé dans son maître ouvrage L’Homme devant la Mort (1977) les mutations qu’a connues l’Occident dans son rapport à la mort sur plus de 1 200 ans. Sa thèse peut être ainsi résumée : notre civilisation est passée d’une grande familiarité vis-à-vis de la mort corporelle à une attitude toujours plus distante et toujours plus épouvantée. La mort était acceptée comme une nécessité naturelle. Elle était aussi un phénomène social visible, un spectacle auquel chacun avait assisté, une épreuve à laquelle chacun s’était préparé. Elle devient un accident, un échec, quelque chose de honteux, d’obscène, de répugnant.
Ainsi s’explique la quasi-disparition des anciens rituels qui servaient à accompagner les mourants, les morts et les survivants. Ainsi s’explique cette transformation extraordinaire au terme de laquelle la majorité des Français meurent non pas chez eux, entourés des leurs, mais dans le cadre aseptisé, professionnalisé, des établissements de santé. C’est ce qu’Ariès appelle « déni de la mort » ou « mort ensauvagée » : plus la mort nous fait peur, plus on la cache et plus on prétend la maîtriser par la technique ; mais plus on la dissimule, plus elle nous hante et plus elle nous effraye.

RUPTURES ANTHROPOLOGIQUES

La crise du Covid-19 confirme totalement les thèses d’Ariès. Deux « ruptures anthropologiques » (l’expression est de l’historien Stéphane Audouin-Rouzeau) ont eu lieu presque naturellement pendant le premier confinement. La première, c’est l’interdiction de tout accompagnement des mourants et des morts. Les mourants, à cause des interdictions de visite dans les Ehpad et les hôpitaux. Les morts, à cause de l’obligation de placer directement les corps dans des housses mortuaires puis des cercueils cloués, sans possibilité de toilette mortuaire ni de recueillement.

« Ainsi la crise sanitaire a-t-elle aggravé notre intolérance au risque et exacerbé notre peur de la douleur et de la mort »

La deuxième, c’est l’idée que la « saturation des réanimations » et le « tri des malades » seraient les pires choses qui puissent nous arriver. On voit, en creux, apparaître une nouvelle exigence : le droit inconditionnel d’être placé en réanimation quel que soit son état de santé, même si c’est parfaitement inutile. La mort n’est plus acceptable que dans cet environnement hypermédicalisé.

MORT SOUS CONTRÔLE

Ainsi la crise sanitaire a-t-elle aggravé notre intolérance au risque et exacerbé notre peur de la douleur et de la mort. Dans ce contexte, le fantasme qui sous-tend la demande d’euthanasie est le même que celui qui justifie les confinements à répétition : c’est la promesse d’une mort totalement sous contrôle, purgée de tout aléa, 100 % garantie par la technique médicale.

« Il faudrait beaucoup d’optimisme pour croire que cette évolution puisse s’arrêter »

Lorsque l’euthanasie sera autorisée, le mouvement historique décrit par Ariès et accéléré par la psychose actuelle sera achevé. Les mourants ne seront plus accompagnés par des prêtres en robe noire mais pris en charge par des docteurs en blouse blanche. Ceux-ci leur permettront de clore leur vie de la même façon qu’ils l’ont menée : dans l’illusion du contrôle absolu, qui est la négation même de la vie.

Il faudrait beaucoup d’optimisme pour croire que cette évolution puisse s’arrêter. Mais il reste permis de ne pas s’en réjouir.
À LIRE AUSSI : [url=https://www.marianne.net/societe/sciences-et-bioethique/euthanasie-qui-est-pour-qui-est-contre-et-pourquoi]Euthanasie : qui est pour, qui est contre et pourquoi ?

Par Vincent Mazeau
https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/leuthanasie-pour-tous-aboutissement-logique-de-la-crise-sanitaire
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime25.04.21 19:05

Coronavirus : Non, Jacques Attali n’a pas prédit, en 1981, une « pandémie » destinée à « réduire la population »
FAKE OFF L'ancien conseiller de François Mitterrand dénonce le texte « totalement inventé » qui lui est attribué sur les réseaux sociaux

Khadija Toufik
Publié le 20/04/21 à 16h35 — Mis à jour le 20/04/21 à 18h57
Jacques Attali dans ses bureaux en 2013. — Vincent Wartner

Jacques Attali aurait-il souhaité une pandémie qui provoquerait la mort des seniors ?
Un texte attribué à l’ancien conseiller de François Mitterrand est devenue viral sur les réseaux sociaux.
Ces propos ne figurent pas dans l’ouvrage cité comme en étant la source.
« A l’avenir, il s’agira de trouver un moyen de réduire la population. Nous commencerons par les vieux, car dès qu’il dépasse 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. » Et si la pandémie de coronavirus avait été planifiée depuis plusieurs décennies ? C’est en tout cas ce que suggère une citation attribuée à Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand à l’Elysée, et très virale sur Facebook depuis plusieurs jours.

Car le texte, prétendument issu d’un entretien de Jacques Attali avec le journaliste et médecin Michel Salomon publié dans son ouvrage L’Avenir de la vie, paru en 1981, poursuit ainsi : « Nous trouverons quelque chose ou le provoquerons, une pandémie qui cible certaines personnes, une crise économique réelle ou pas, un virus qui touchera les vieux ou les gros, peu importe, les faibles y succomberont. » Et de conclure par une allusion à la vaccination : « Nous aurons pris soin d’avoir prévu […] un traitement qui sera la solution. La sélection des idiots se fera ainsi toute seule : ils iront d’eux-mêmes à l’abattoir. »


En commentaire des nombreuses publications reprenant – en intégralité ou partiellement – les propos de l’ancien conseiller du président de la République, certains internautes dénoncent un « nouvel ordre mondial » mis en place au travers de l’épidémie de Covid-19, visant à se débarrasser d’une partie de la population.

Sauf que cette longue citation de Jacques Attali est introuvable dans les pages du livre de Michel Salomon.

FAKE OFF

Contacté par nos confères de l’AFP Factuel, l’ancien conseiller dénonce un texte « totalement inventé ». Si Jacques Attali s’est bien exprimé dans l’ouvrage L’Avenir de la vie, ses propos ont été totalement inventés dans les publications virales depuis quelques jours. Le texte reproduit sur Facebook n’est « en rien proche du texte initial. C’est comme dire que j’aurai écrit Mein Kampf », dénonce-t-il auprès de l’AFP, qui confirme n’avoir pas retrouvé l’extrait reproduit sur Facebook dans l’ouvrage signé par Michel Salomon. En particulier, Jacques Attali n’a jamais évoqué de « virus » ciblant les personnes les plus fragiles.

Ce n’est pas la première fois que cet entretien publié dans l’ouvrage L’Avenir de la vie fait l’objet de désinformation. Les propos de Jacques Attali avaient déjà été sortis de leur contexte à partir de 2009, relevait la rubrique « CheckNews » de Libération bien avant l’épidémie de Covid-19. Le responsable s’était vu reprocher, sur la base de phrases tronquées, de prôner l’euthanasie pour les personnes de plus de 60 ou 65 ans.

La nouvelle version publiée ces derniers jours « est juste une extension délirante de la fausse citation que j’avais fait condamner en diffamation en 1983 », ajoute même Jacques Attali dans sa réponse à l’AFP.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime26.04.21 10:05

André Comte-Sponville : “La dépénalisation de l’euthanasie n’est pas une question de dignité, mais de liberté, face à sa propre vie ou à la souffrance”
André Comte-Sponville, propos recueillis par Martin Legros publié le 08 avril 2021 4 min
Alors que l’Assemblée nationale débat pour la première fois d’une proposition de loi dépénalisant l’euthanasie, le philosophe André Comte-Sponville, qui vient de publier un Dictionnaire amoureux de Montaigne (Plon, 2020) et Que le meilleur gagne ! (Robert Laffont, 2021), explique pourquoi il est favorable à cette loi. Et répond également à ceux qui y voient une menace sur la civilisation.



Vous êtes depuis longtemps un défenseur de l’euthanasie, notamment au sein du Comité consultatif national d’éthique, où vous avez défendu une voix minoritaire sur cette question. Pourquoi estimez-vous que l’euthanasie devrait être légalisée ?

André Comte-Sponville : Le droit de mourir, lorsqu’on le veut, fait selon moi partie des droits de l’homme, a fortiori quand on souffre atrocement d’une maladie incurable ou d’un handicap écrasant. Le suicide, en France, n’est pas un délit. Pourquoi l’assistance au suicide en serait-elle un ? Or, s’agissant de l’euthanasie volontaire (celle qui est demandée par le patient, directement ou par l’intermédiaire d’une personne qu’il a expressément désignée), c’est bien de quoi il s’agit : d’une assistance médicale au suicide.



On dispose pourtant déjà de la loi Leonetti de 2005, qui autorise les médecins, pour les patients en fin de vie souffrant d’une maladie incurable, à cesser les traitements ou à délivrer un traitement dont l’effet secondaire est d’abréger la vie. Pourquoi ne suffit-elle pas à vos yeux ?

Cette loi a marqué un progrès considérable, mais non, elle ne suffit pas. Prenons l’exemple du jeune Vincent Humbert : 20 ans, paralysé des quatre membres, aveugle et muet, à la suite d’un accident. Il n’était nullement en fin de vie, et n’aurait donc pas relevé de la loi Leonetti. S’il avait voulu vivre, il est évident qu’il fallait l’y aider. Mais il voulait mourir, et sa mère l’y a aidé. S’il avait été l’un de mes fils, j’aurais fait pareil, et je trouve inadmissible qu’il faille pour cela violer les lois de la République.

“Le suicide, en France, n’est pas un délit. Pourquoi l’assistance au suicide en serait-elle un ?”
André Comte-Sponville



Dans une tribune publiée dans Le Figaro, l’écrivain Michel Houellebecq s’emporte contre le projet de dépénaliser l’euthanasie en dénonçant la référence à la « dignité » au sens de Kant, invoquée par les défenseurs de l’euthanasie, qui laisseraient entendre que ceux qui veulent continuer à vivre dans ces conditions ne seraient pas dignes… Que pensez-vous de cette critique ?

Elle est justifiée, et on n’a pas besoin, pour en tomber d’accord, d’être kantien (ce que je ne suis aucunement) ! J’ai toujours dit que parler de « mourir dans la dignité » était maladroit. Si tous les êtres humains sont égaux en droits et en dignité, comme nous le pensons presque tous, il est exclu que cette dignité dépende des conditions de vie ou de mort. Le cancéreux en phase terminale a exactement la même dignité que vous et moi, qu’on l’aide à mourir ou pas. La dépénalisation de l’euthanasie n’est pas une question de dignité, mais de liberté, face à sa propre vie ou à la souffrance. C’est pourquoi elle est tellement importante. La dignité ne dépend pas de nous. La liberté, si !



Les opposants à la dépénalisation de l’euthanasie s’inquiètent de l’effet qu’une dépénalisation de l’euthanasie aurait sur ceux qui se sentiraient inutiles économiquement, et sur la possibilité que la collectivité en vienne à considérer que les personnes en fin de vie coûtent trop cher… Que répondez-vous à cet argument ?

Il y a là un réel danger, qui justifie de stricts garde-fous, que la loi devra déterminer. Mais cela ne saurait nous priver de la liberté ultime, qui est celle de mourir si l’on en a décidé ainsi. Vous me direz qu’on n’a pas besoin de la loi pour mettre fin à ses jours. En temps ordinaire, en effet, quoique les moyens soient souvent effrayants (souvenez-vous de Deleuze se jetant par la fenêtre), on peut, techniquement, le faire seul. Mais essayez de vous suicider dans un hôpital ou un Ehpad : vous m’en direz des nouvelles…

“La dignité ne dépend pas de nous. La liberté, si !”
André Comte-Sponville



Dans sa tribune, Michel Houellebecq fait valoir un argument civilisationnel, allant jusqu’à affirmer qu’une civilisation ou une société qui légalise l’euthanasie « perd tout droit au respect » et qu’il devient « légitime, et même souhaitable, de la détruire »… Que répondez-vous à cet avertissement ?

Personne, fût-il un écrivain talentueux, ne peut décider de la dignité de tel ou tel, a fortiori d’une civilisation ! Qui peut prétendre que les sociétés suisse, hollandaise, belge ou espagnole – qui autorisent l’aide active à mourir – n’ont plus droit au respect ? Invoquer l’avenir de notre civilisation, face à tant de situations tragiques (l’extrême souffrance, physique ou psychique, la dépendance totale, la perte progressive de toutes ses facultés), c’est à la fois exagéré et dérisoire. Les philosophes de l’Antiquité reconnaissaient presque tous qu’il y a des cas où le suicide et l’assistance au suicide sont justifiés. Montaigne leur donne raison, comme Francis Bacon, comme David Hume, comme beaucoup de philosophes ou d’écrivains d’aujourd’hui. Michel Houellebecq a bien sûr le droit de les désapprouver, pas de leur manquer de respect. La meilleure façon de défendre notre civilisation, c’est de débattre sans mépriser ses contradicteurs.
https://www.philomag.com/articles/andre-comte-sponville-la-depenalisation-de-leuthanasie-nest-pas-une-question-de-dignite
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime27.04.21 11:02

« Les soins palliatifs ne règlent pas tout »
Société. « L’angoisse de la mort et la perspective de souffrances doivent être mieux prises en considération. »

Ouest-France
Publié le 27/04/2021 à 05h02
Marie-Paule Dumoulin (Loire-Atlantique) :

Tout le discours contre l’idée d’une loi encadrant « l’aide à mourir » en France revient en boucle très régulièrement.

II a été porté par les équipes de soins palliatifs laissant croire qu’il suffisait de développer cette pratique pour résoudre le problème. Marie de Hennezel a écrit de belles choses sur l’accompagnement, soulevant de grands espoirs pour une mort « humanisée ».

On a cru alors qu’il suffisait de former des bénévoles et de financer les associations.


Des bénévoles ont été formés et des financements ont été apportés. Mais le discours ne change pas depuis quarante ans : on regrette toujours l’insuffisance de moyens en soins palliatifs, feignant de croire que là est la solution au problème de la mort et qu’il suffirait d’améliorer le financement et l’organisation des soins palliatifs.


Ce raisonnement a plusieurs avantages : d’abord, point positif, il a permis effectivement d’humaniser la fin de vie dans les cas où cette fin de vie répond aux compétences des équipes de soins palliatifs.

Ensuite, point négatif, ce raisonnement dispense de penser plus avant et d’oser progresser dans l’analyse du problème.

On se contente alors de dénoncer les risques d’une loi plus permissive ce qui permet de refouler la réalité des angoisses de mort et la perspective de souffrances qui sont le lot de tous les êtres humains et qui mériteraient peut-être que l’on s’en occupe… sauf si l’on estime que l’angoisse de la mort est un impératif absolument non négociable.

II est peut-être temps d’oser reconnaître qu’on ne progressera pas sur ce sujet de l’angoisse existentielle grâce aux soins palliatifs.

II serait alors possible de faire le bilan des moyens scientifiques dont nous disposons qui permettraient de demander « l’aide à mourir » sans culpabiliser les médecins qui acceptent cette charge et sans transgresser une éthique saine et courageuse.

https://www.ouest-france.fr/medias/ouest-france/courrier-des-lecteurs/les-soins-palliatifs-ne-reglent-pas-tout-956f58ac-0af5-4dfe-833e-366e3880f3b4

Il serait temps d'accepter le fait que la notion des soins palliatifs en fin de vie puisse rendre malade psychologiquement pendant la vie.
Il serait temps de respecter la liberté dans la maladie et la dépendance...
Il serait temps d'offrir aux patients n'ayant pas d'autres possibilités que les traitements symptomatiques le choix à propos de la manière et du moment de leur mourir
il serait temps... sauf qu'il y a un acharnement de l'idéologie palliative ( pour masquer sa faiblesse ? ).
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime27.04.21 11:35

HAYANGE | Soins palliatifs : « La fin de vie, c’est la vie ! »
Par Anne Fourney sur 27 avril 2021Lorraine Nord, Société

Dans une unité de soins palliatifs, ce n’est pas seulement la douleur qui y est prise en charge mais le patient, ses attentes, sa vie. La parole est primordiale dans cette relation au malade. Comme à l’hôpital d’Hayange où un tel service existe depuis 2013.

« Il faut garder un sens à la vie et défendre l’idée que l’unité de soins palliatifs n’est pas un mouroir. Ici, nous ne travaillons qu’avec des gens vivants. La mort, c’est autre chose, ce sont les pompes funèbres. La fin de vie, c’est la vie ! », rappelle le Dr Jean-François Villard, du service de soins palliatifs du CHR (Centre hospitalier régional) Metz-Thionville.

Les soins palliatifs s’adressent aux personnes qui ont des symptômes pénibles : des douleurs, le plus souvent, ou une gêne respiratoire ou tout autre qui rend le quotidien insupportable. Ces soins peuvent être transitoires ou intervenir dans le cadre de la fin de vie. Une unité de soins palliatifs existe à l’hôpital d’Hayange depuis 2013, et une autre à Metz depuis 2009 (aujourd’hui établie à l’hôpital Legouest). La durée moyenne de séjour est de deux semaines. Les deux unités comportent une dizaine de lits et complètent une équipe mobile de soins palliatifs mise en place en 1995, ainsi que l’hospitalisation à domicile. Ces unités travaillent en étroite collaboration avec l’association Pierre Clément Lorraine, dont les bénévoles accompagnent « les personnes atteintes de maladies graves ou en fin de vie ». Si 26 départements français ne disposent pas encore d’un tel service médical, la Moselle ne semble pas si mal lotie.

Le temps présent, repère essentiel
Dans un service de soins palliatifs, le temps est un vecteur essentiel : le temps présent, le temps qu’il fait, le temps que l’on prend avec les patients aussi. Il ne se compte pas, que l’on soit bénévole ou personnel soignant. « Les gens disent qu’ici on est gentils. Mais c’est seulement un contraste avec ce qu’est devenu le monde de la santé en France ! », déplorent le Dr Jean-François Villard et la psychologue Rachel Isidore. « Il est nécessaire de s’adapter à chaque patient. » La parole et l’écoute sont très importants ici. Les moyens octroyés, à Hayange comme à Metz, sont adaptés aux besoins des patients et de leurs proches avec, pour chaque unité de soins palliatifs, deux médecins, huit infirmiers, neuf aides-soignants, un cadre de santé et un psychologue, un service de kinésithérapie, un temps de kinésithérapie ou ergothérapie et d’assistante sociale. Le patient doit avoir accès, autant que possible, à ce qui lui fait plaisir, à ce qui est important pour lui. Y compris voir son chien. D’ordinaire, les visites sont possibles tous les jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Évidemment, depuis un an, la Covid complique les choses. Les visites se font sur rendez-vous. Mais le patient qui l’a demandé pourra voir son petit chien et passer un moment avec lui. « Le but est de recréer du lien », explique la psychologue. « La peur des gens en fin de vie, c’est de mal mourir et de quitter ceux qu’ils aiment. Donc l’important, c’est qu’ils apprécient l’instant présent. »

Les soignants disposent d’un système complexe d’évaluation de la douleur. Mais c’est le patient qui décide s’il a besoin d’être davantage soulagé ou si sa situation est acceptable. « Il faut être à l’écoute du patient. S’il dit que ça va, il ne faut pas le forcer », souligne la psychologue. La sédation est possible dans certaines situations, « quand un patient a des symptômes insupportables… Insupportables pour lui, et non pour son entourage. Et quand on a tout mis en œuvre dans ce que la médecine autorise et que le patient n’est pas soulagé, la sédation doit être proposée. Cela peut être transitoire ou continu. En tout cas, personne ne décède de la sédation », poursuit le Dr Villard. « Le but n’est pas que la personne meure, mais qu’elle ne sente plus les symptômes insupportables. »

La sédation profonde était déjà autorisée avant la loi Claeys-Leonetti de 2016, mais mal connue du public et des professionnels de santé, regrettent Jean-François Villard et Rachel Isidore, qui pratique l’hypnose avec les patients qui le souhaitent, pour les apaiser autrement qu’avec des médicaments. La question de l’euthanasie, « ce sont souvent les familles qui l’abordent, peu les patients. Nous leur demandons pourquoi elles demandent cela. Tout le monde doit être pris en charge : le malade et les familles. Si l’on n’avait pas les moyens de soulager les gens, j’opterais pour l’euthanasie. Mais il existe d’autres moyens et pour le moment, nous avons la possibilité de les mettre en œuvre. Il y a tout un travail à faire avec le patient. Lui, veut juste que cela soit amélioré, c’est l’entourage qui veut que ce soit parfait. »

Le projet de loi sur l’euthanasie, débattu ce mois-ci à l’Assemblée nationale, se retrouve dans une impasse, alors qu’un nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie a été lancé en avril par le ministère de la Santé. Il vise notamment à « mieux faire connaître la loi actuelle aux professionnels et accompagnants », avait annoncé Olivier Véran le 11 mars.

https://www.lasemaine.fr/hayange-soins-palliatifs-le-fin-de-vie-cest-la-vie/

ECOUTE ou MANIPULATION ???
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime27.04.21 14:03

Fin de vie : un débat empêché qui finira par s’imposer
ÉDITO - Le 8 avril 2021,une proposition de loi sur la fin de vie sera débattue à l’Assemblée Nationale.
OlivierBost_245x300L'Edito Politique Olivier BostITUNES RSS

Fin de vie : le débat empêché
Crédit Image : BULENT KILIC / AFP | Crédit Média : RTL | Date : 07/04/2021
Fin de vie : le débat empêché
Fin de vie : un débat empêché qui finira par s'imposer 03:06
26. Coronavirus : comment la pandémie relance le débat sur l'euthanasie 17:46
La page de l'émission
L'Edito Politique - Olivier Bost
Olivier Bost
édité par Capucine Trollion
Partager l'article
PUBLIÉ LE 07/04/2021 À 07:50
Jeudi 8 avril, c'est la première fois que la question de l’euthanasie sera abordée à l’Assemblée nationale aussi directement. Il y a dans ce sujet, une dimension sociétale et une dimension politique. La dimension sociétale est évidente. Toutes les familles sont confrontées à un moment ou à un autre à la maladie et de la fin de vie. Les Français dans les enquêtes d’opinions sont favorables à une évolution de la législation.


Demain à l’Assemblée, des députés pour y répondre proposent un droit à une mort rapide et sans douleur par une assistance médicalisée, pour ceux qui sont atteints d’une maladie incurable leur infligeant des douleurs insupportables.

Ce sont des médecins qui l’évalueront, sauf s’ils font valoir leur clause de conscience.
Vous pourriez aussi déléguer, par avance, ce droit de mourir à un proche, si vous n’êtes plus en capacité de vous exprimer. Voilà un aperçu des questions éthiques que le débat de demain pose et ce ne sont pas des petites questions.

Des questions politiques
D’abord, quelques élus Les Républicains, ils sont 5 et vont empêcher la loi d’être adoptée. Ils ont déposé près de 2.500 amendements. En retour, 270 parlementaires de tous bords, ont dénoncé leur attitude dans une tribune dans le JDD. Ce qui montre qu’il y a un nombre inédit de députés prêt à se mobiliser sur la fin de vie.

À lire aussi
EUTHANASIE
Fin de vie : "Il y a des arguments que je ne comprends pas", déplore la fille d'Anne Bert
Leurs motivations doivent quand même être décryptées, car elles sont multiples. Il y a ceux qui sont militants, engagés pour la légalisation de l’euthanasie, ils dénoncent une hypocrisie française alors que ça se pratique dans plusieurs pays européens. Il y a les opportunistes, ceux qui veulent pouvoir mettre un coup de tampon moderne et réformateur qui fait défaut à ce quinquennat.

Ces députés de la majorité n’ont pas autant d’audace que l’on aurait pu en attendre sur les champs économiques sociaux ou même institutionnels. Ils se rattrapent sur le sociétal. L’euthanasie, le rallongement des délais pour l’IVG et la PMA toujours pas adoptée... L’avantage des mesures sociétales, c’est qu’elles sont poussées par une part de la société.

Une nouvelle loi "fin de vie" sera-t-elle adoptée un jour ?

Probablement parce qu’au-delà de la pression de la société. Ce sujet se nourrit de nos ratés et de nos lâchetés. Les soins palliatifs, pour accompagner la maladie n’ont pas été développés comme le promettait la loi Claeys-Leonetti. Plus d’une vingtaine de départements n’en disposent pas, leurs déploiements avaient même été stoppés en 2019,  avant que ne resurgisse le débat sur la fin de vie.

Les directives anticipées ne sont aussi pas suffisamment utilisées. Et puis, le débat sur l’euthanasie n’a pas été porté par Emmanuel Macron, il n’était pas dans ses engagements de campagne. Le revoilà donc dans une niche parlementaire. L’euthanasie ne sera pas votée demain à l’Assemblée, mais le sujet ne pourra plus être évacué.
https://www.rtl.fr/actu/politique/fin-de-vie-un-debat-empeche-qui-finira-par-s-imposer-7900017114
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime27.04.21 19:43

copié-collé
Limitation ou arrêt des traitements en fin de vie : la détresse morale des médecins
Publié le 26 Avr, 2021

mon commentaire
oh mes pauvres petits chéris... votre détresse morale, vous pouvez vous la foutre là où je pense
elle n'est rien par rapport à toutes mes souffrances !
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime30.04.21 10:22

Va-t-on pouvoir choisir sa mort en France ? Le dernier tabou politique devant l'Assemblée nationale ce jeudi
Ce 8 avril doit être discuté le projet de loi pour une aide médicale active à mourir, un débat qui pourrait bien avoir déjà été confisqué par quelques opposants. En Centre-Val de Loire, le débat fait rage, y compris au sein de la majorité LREM-MoDem.

Publié le 07/04/2021 à 16h19 • Mis à jour le 07/04/2021 à 16h32
Un médecin et un patient en fin de vie se prennent la main - Photo d'illustration
Un médecin et un patient en fin de vie se prennent la main - Photo d'illustration • © MAXPPP
"Ce qu'on veut en 2021, c'est que nous ne soyons pas confrontés à la souffrance, que nous puissions partir apaisé. Je considère que l'homme doit maîtriser son destin. C'est un sceau civilisationnel extrêmement important." Pour le député LREM du Cher François Cormier-Bouligeon, les objectifs sont très clairs. Ce 8 avril, c'est jour de vote à l'Assemblée Nationale pour le texte qui consacre l'aide médicalisée active à mourir. Voté en commission le 31 mars, il est maintenant examiné dans le cadre de ce que l'on appelle la niche parlementaire, des temps réservés aux différents groupes politiques pour discuter leurs propositions.

En France, va-t-on pouvoir choisir sa mort ?
Le droit à choisir sa mort est plus qu'un élément de débat public, c'est une lame de fond : début mars, pas moins de quatre textes sur le sujet se sont entrechoqués, à l'initiative d'élus issus du parti socialiste, des républicains et d'En Marche. Le dernier texte, déposé par le député Olivier Falorni, du groupe Libertés et Territoires, est finalement celui qui a rallié les parlementaires. Quelque 250 députés de tout bord se tiennent derrière ce projet de loi.


Le texte va un cran plus loin que la loi Claeys-Leonetti, révisée en 2016, qui autorise l'arrêt des traitements, de l'alimentation, et la sédation profonde du patient jusqu'à sa mort. Ce sont les services de soins dit palliatifs, quand il n'y a plus de guérison envisageable, qui prennent souvent en charge, aux côtés des familles, ce délicat passage.

"Dans notre société, est-ce qu'on s'accorde le droit de tuer autrui ?"
Certains opposants au texte d'Olivier Falorni, comme la députée MoDem du Cher Nadia Essayan, ne souhaitent pas dépasser le cadrage de la loi Claeys-Leonetti. "Je pense vraiment que s'il y a une urgence, c'est de donner à la loi les moyens de s'appliquer et de se renforcer, et aussi regarder dans les pays où l'euthanasie s'applique comment ça se passe. Ce n'est pas toujours si facile, ou toujours bien encadré. Il faut prendre de la distance entre ce qu'on imagine et ce qui s'applique, les dérives qui existent, avertit l'élue. Il faut se poser la question : dans notre société, est-ce qu'on accorde le droit de tuer autrui, de faire sauter cette barrière culturelle et anthropologique du "tu ne tueras point" ?

Pour elle, le coeur de l'effort, c'est donner aux services de soins palliatifs les moyens de se développer. Une stratégie également plébiscitée par le gouvernement, qui a annoncé le 11 mars dernier un plan national de développement des soins palliatifs.


"Il y a énormément de besoins. Le pas en avant est nécessaire, mais il y a beaucoup à faire, au niveau des moyens comme des mentalités. Par exemple, il y a beaucoup de manques dans la gestion de la douleur, et c'est le premier pas. Le deuxième, c'est établir une relation digne avec les patients, les mettre dans une situation de dignité totale quelque soit leur état" rappelle Nadia Essayan.

La loi Claeys-Leonetti, une solution "un peu datée"
Le député LREM d'Indre-et-Loire, Philippe Chalumeau, médecin, est membre de la commission qui réfléchit depuis le début du quinquennat à la question de la fin de vie. "J'ai eu l'occasion de faire du soin palliatif dans ma pratique. Cela réunit les personnes dont on sait qu'elles ne peuvent pas guérir, et c'est extrêmement large. Cette loi n'empêche pas le développement des soins palliatifs, c'est une possibilité parmi de nombreuses dans le champ du soin palliatif" rectifie-t-il.

Pour lui, ne pas légiférer sur l'aide médicale active à mourir est même une hyprocrisie. "On fait ça sous le manteau, ou alors à l'étranger, un peu comme avant la légalisation de l'avortement. On jette un voile pudique là-dessus et nous, on propose de la transparence et un encadrement. Le droit permet une équité pour tous les concitoyens et permet d'avancer, y compris lorsqu'on touche à l'intime."


Le député François Cormier-Bouligeon, lui aussi membre de la commission Fin de vie, abonde dans ce sens. "La solution Clays Leonetti est un compromis un peu daté qui consiste à dire qu'on ne veut pas mettre en place l'aide médicalisée active à mourir, et on a opté pour la sédation profonde, l'arrêt des traitements et de l'alimentation jusqu'au décès. Mais ça peut prendre quelques heures ou plusieurs jours, et quand votre corps dysfonctionne gravement, que les organes lâchent les uns après les autres, ça peut être extrêmement impressionnant physiquement. Je pense que la souffrance psychologique à entrer en agonie sans savoir quand on va mourir est important."

L'élu du Cher le rappelle : une fois la sédation profonde amorcée, "on n'a aucune idée des souffrances réelles de la personne. Dans ces cas-là pour moi, l'humanité consiste à permettre à la personne de partir rapidement."


Les deux hommes, qui travaillent cette proposition de loi depuis plusieurs semaines le martèlent : la loi Falorni n'est pas une consécration du suicide assisté. "On est sur un sujet extrêmement grave. La liberté de conscience est concernée, ça touche à des questions de profonde humanité, aux convictions, à la philosophie et la spiritualité de chacun. Il faut donc bien construire le périmètre du sujet et dire qu'on ne crée pas à un droit absolu à la mort assistée" tempère François Cormier-Bouligeon.

Philippe Chalumeau détaille : "On reste bien dans le cadre très strict de l'agonie d'une personne majeure, avec évidemment une clause de conscience des médecins. Deux professionnels différents seront contactés pour s'assurer du contexte pathologique dans lequel on se situe, celui d'une souffrance qui ne peut pas être apaisée, et le consentement libre et éclairé du patient."

Fin de vie : le débat confisqué
Sur cette grave question qui ne laisse personne indifférent, la commission transpartisane a débattu 8 heures durant. Des échanges dont la qualité a été saluée par le député-médecin Philippe Chalumeau. "C'était un échange de très haute tenue, où nous avons considérablement fait avancer le texte. A la fin, Olivier Falorni l'a dit : "ce texte n'est plus le mien, c'est le nôtre". Le texte a été voté à une large majorité, c'était plutôt un beau moment" raconte-t-il, un peu ému.

Seulement voilà, la discussion à l'Assemblée Nationale ne se fera pas dans cette ambiance de franche camaraderie. Dès l'adoption du texte, une poignée de députés de la droite ont massivement déposé des amendements, chacun rallongeant le temps nécessaire à l'examen. In fine, quelque 2700 amendements ont été déposés, quelques députés en ayant pris à leur charge plus de 400. Problème : la niche parlementaire exige l'examen et le vote du texte en une seule journée, sous peine de voir le projet tomber à l'eau. Avec tant d'amendements, et si peu de temps, le sort de la loi Falorni est déjà réglé.


Plus de 270 députés, dont Philippe Chalumeau, ont cosigné dans le JDD une tribune s'indignant contre cette pratique d'obstruction parlementaire. " Le dépôt de 500 amendements à la virgule sur un texte de six articles, ils le font sciemment. Mme Ménard, qui dépose 160 amendement, a pu s'exprimer, débattre en commission, être écoutée, et on en arrive là. C'est intellectuellement malhonnête d'utiliser le droit à l'amendement, le fondement de la liberté des députés, pour empêcher d'autres de s'exprimer. Je trouve ça misérable. Quand on ne peut plus opposer les idées aux idées et qu'on doit utiliser ces subterfuges... C'est vraiment une dernière cartouche, peste l'élu. Victor Hugo disait : "Rien n'arrête une idée dont le temps est venu". Je pense que c'est le cas pour ce nouveau droit."

Pour Nadia Essayan, l'élue du Cher et fervente opposante au texte, ce coup de théâtre est une très bonne nouvelle. "C'est normal qu'on prenne le temps d'en débattre et je suis tout à fait d'accord qu'il ne soit pas discuté dans une niche parlementaire, ce n'est pas le lieu. Là, on autorise quelqu'un à tuer quelqu'un d'autre, on ne donne pas ce permis de tuer en 3h. Ici, le cadre n'est pas légitime. J'imagine que LR a des choses à dire ou à défendre, on a déjà fait des milliers d'amendements sur certaines lois parce qu'on voulait prendre le temps et il n'y a jamais eu de véto. Mais si on la vote dans un cadre qui est digne du sujet, je me soumettrais à l'avis général."


Interrogé sur cette problématique de la niche parlementaire, le député Cormier-Bouligeon balaie l'argument. "La Vème République est déjà allée trop loin dans la maîtrise de l'agenda parlementaire. Il faut respecter les prérogatives qui sont celles des députés, et il n'y a aucune raison pour que ces temps réservés ne puissent pas servir à légiférer sur des sujets importants. Je trouve ça normal que les représentants de la nation s'emparent de ces sujets, et aillent jusqu'au bout. Si des incidents de séance devaient conduire à ce que le texte ne puisse pas être voté à minuit, je ferai partie de ceux qui demanderont une nouvelle journée d'examen avant la fin du quinquennat. Je pense qu'on le doit aux Français."

Selon un sondage IFOP paru en 2019, 60% des Français se prononcent en faveur de l'aide médicale à mourir dans le cas d'une pathologie grave. 36% étaient favorable à l'obtention de ce droit sans distinction d'état de santé.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/on-fait-ca-sous-le-manteau-ou-alors-a-l-etranger-le-droit-a-choisir-sa-fin-de-vie-dernier-tabou-politique-2034688.html
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime30.04.21 17:28

citation:
 En tout cas, personne ne décède de la sédation », poursuit le Dr Villard. « Le but n’est pas que la personne meure, mais qu’elle ne sente plus les symptômes insupportables. »


commentaire
bah on ne vous a rien demandé !!! si je veux la mort avec la souffrance, c'est mon droit, non ? il s'agit de moi, merde ! ce n'est pas possible, çà ! on ne meurt même pas de la sédation ? alors cette sédation, vous pouvez vous la foutre dans votre cul...


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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime03.05.21 0:47

[size=38]Euthanasie: qui sont les cinq députés LR qui veulent empêcher le vote?[/size]
Matthieu Deprieck  Caroline Vigoureux 
08 avril 2021 à 06h00
[center]

En déposant des milliers d’amendements, cinq députés LR vont empêcher l’Assemblée nationale d’examiner jusqu’au bout la proposition de loi sur la fin de vie. Une technique dont ces élus conservateurs ont déjà usé pour faire obstacle à des réformes sociétales


Ce n’est pas toujours la taille qui compte. A eux seuls, cinq députés LR vont réussir à empêcher le débat autour de la proposition de loi sur la fin de vie, examinée ce jeudi à l’Assemblée nationale et portée par le député de Charente-Maritime, Olivier Falorni. Patrick Hetzel, Xavier Breton, Marc Le Fur, Julien Ravier et Frédéric Reiss sont les auteurs de 2 300 des 3000 amendements déposés sur le texte.
C’est ce qu’on appelle de l’obstruction parlementaire, pour empêcher tout débat et, a fortiori, un vote puisque la proposition doit être examinée dans le cadre d’une niche parlementaire n’offrant qu’une journée de discussions pour l’ensemble des textes inscrits. « Le problème n’est pas tant le nombre d’amendements déposés que le fait de débattre en trois heures. Transgresser l’interdit qui vise à provoquer délibérément la mort ne peut pas se résumer à cela », assume Xavier Breton (Ain), qui rappelle que les débats en 2016 sur la loi Claeys-Leonetti s’étaient déroulés sur plusieurs jours.

« Empêcher des députés de voter est un scandale démocratique », répond, écœuré, l’auteur du texte, Olivier Falorni. « C’est le processus lui-même qui est un déni de démocratie, réplique le député LR Julien Ravier. On ne va quand même pas voter sur un coin de table. La proposition de loi, c’est sept pages ; l’exposé des motifs, deux. »
« Lanceur d’alerte ». Ces cinq députés LR ont attendu que le texte soit adopté mercredi dernier en commission des affaires sociales pour lui mener la guérilla. « Une fois le texte voté, il n’y avait plus 36 solutions », reconnaît le député du Bas-Rhin, Patrick Hetzel, qui se voit en « lanceur d’alerte » : « Se donner moins d’une journée pour parler d’une rupture civilisationnelle et anthropologique me paraît tout simplement impossible. »
Lorsqu’il s’agit de sujets sociétaux, ces cinq-là ne rigolent pas. Julien Ravier est le dernier arrivé dans la bande. En octobre 2020, il remplace Valérie Boyer, élue sénatrice. Comme sa prédécesseure, il assiste à des réunions du collectif parlementaire l’Entente pour la famille, qui avait ferraillé contre le mariage pour tous, autour cette fois du budget de la Sécurité sociale et du projet de loi contre les séparatismes. Il y noue des liens avec ses quatre camarades LR. Si bien que lorsqu’ils découvrent le dépôt d’une proposition de loi autorisant l’euthanasie par le groupe Libertés et territoires, ils décident « de prendre leurs responsabilités », comme le dit l’élu marseillais. Comment ? En recyclant une recette qui a fait ses preuves.
En février dernier, la députée Albane Gaillot en a fait les frais. L’élue du Val-de-Marne croyait enfin tenir l’occasion d’entériner l’allongement des délais légaux pour bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. Face aux 583 amendements, dont 500 déposés par Les Républicains, l’examen de sa proposition de loi avait dû être abandonné faute de temps suffisant. « Les mêmes députés LR mobilisés contre la fin de vie avaient expliqué qu’on ne pouvait pas discuter de l’IVG dans le cadre d’une niche parlementaire », rappelle-t-elle. L’ex-marcheuse se souvient des amendements s’empilant au dernier moment sans qu’elle n’ait vu le coup venir : « En commission des affaires sociales, tout s’était bien passé. Les débats n’avaient duré qu’une heure et demie. Patrick Hetzel et Marc Le Fur n’avaient rien trouvé à y redire. »
«  Ringards  ». Ceux qui avaient eu affaire à eux en 2013, lors des épiques débats sur le mariage pour tous, se souviennent encore de ces élus déterminés. « Marc Le Fur, Patrick Hetzel et Xavier Breton se pensent investis d’une mission. C’est le lot de chaque débat sociétal : des conservateurs considèrent que la société va s’effondrer si on légifère », note Erwann Binet, rapporteur de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. L’ancien député PS se souvient avoir sympathisé avec des opposants au texte mais jamais avec ceux qui, aujourd’hui, poursuivent le combat sur la fin de vie.
Leur chef de file, Damien Abad, avait pourtant prévenu le 16 mars en réunion de groupe : « Faites des amendements sur le fond mais pas d’obstruction. » « On ne veut pas apparaître comme les ringards qui feraient barrage au texte », confiait-il il y a quelques semaines. Les cinq députés n’en ont pas tenu compte. Julien Ravier soutient que ses camarades et lui n’ont reçu aucune réprimande : « Comme le disait Victor Hugo, la forme, c’est le fond qui remonte à la surface. » Pas sûr que les 105 membres du groupe Les Républicains goûtent la citation. Particulièrement la députée des Alpes-Maritimes Marine Brenier, auteure elle-même d’un texte en faveur de l’aide médicale à mourir
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime04.05.21 12:40

« Fin de vie : besoin de discernement »
Bioéthique. « Nous disposons déjà de la loi Leonetti, qui encadre parfaitement la fin de vie et qui répond à la peur de mourir. »

« Pour la fin de vie, il faut du discernement. »« Pour la fin de vie, il faut du discernement. »
« Pour la fin de vie, il faut du discernement. » | ARCHIVES MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE
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Ouest-France
Publié le 08/04/2021 à 05h00
Bernard Tual (Ille-et-Vilaine) :


L’éditorial « Accompagner la vie » publié dans Dimanche Ouest-France du 28 mars, aborde un sujet essentiel avec discernement.

Et sur ce sujet, comme sur bien d’autres, c’est bien de discernement dont nous avons besoin.

Pour compléter cette réflexion, j’invite les lecteurs intéressés à lire l’ouvrage écrit à quatre mains, intitulé Une vie pour se mettre au monde, de Marie de Hennezel, psychologue clinicienne autrice de La Mort Intime, spécialiste reconnue de la fin de vie et de Bertrand Vergely, philosophe.

Cet ouvrage rappelle utilement que « nous disposons déjà d’une loi, la loi Leonetti, qui encadre parfaitement la fin de vie et qui répond à la peur de mourir, qu’il faut distinguer de la peur de la mort. Cette loi va déjà très loin et si elle était correctement appliquée, elle répondrait à la quasi-totalité des détresses de fin de vie. »

Ainsi est-il vivement recommandé à tout un chacun de désigner une personne de confiance, dont le rôle sera notamment d’éclairer, le moment venu, la décision médicale.

L’autrice s’élève contre une « conception dévoyée de la dignité… qui est devenue une problématique narcissique d’autonomie et qui ne peut pas être la bannière de ceux qui font la promotion du suicide… ».
Il ne faut pas se tromper de combat, insiste-t-elle, car, « aujourd’hui nous savons tous que le respect de la dignité d’une vie qui prend fin dépend plus de l’application de la loi Leonetti et de la volonté politique de dégager des moyens suffisants pour la faire appliquer, que du vote d’une loi sur l’euthanasie ».

https://www.ouest-france.fr/medias/ouest-france/courrier-des-lecteurs/fin-de-vie-besoin-de-discernement-4a55f37d-7fae-4e69-875b-9b42dee0f4f2
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime04.05.21 20:03

Proposition de loi sur la fin de vie : les députés des Hauts-de-France de tous bords prêts à débattre
Ce jeudi 8 avril, une proposition de loi sur l'assistance médicalisée à mourir pour les personnes en fin de vie doit être débattue à l'Assemblée nationale. Les députés Agnès Thill (UDI), Maxime Minot (LR) et Ugo Bernalicis (LFI) ont tous trois l'intention de suivre les débats avec attention.

Publié le 08/04/2021 à 07h31 • Mis à jour le 08/04/2021 à 09h48
L'hémicycle de l'Assemblée nationale - Mars 2021
L'hémicycle de l'Assemblée nationale - Mars 2021© Alexis Sciard / IP3 PRESS - MAXPPP
Oise Nord
C'est un débat récurrent dans la société française depuis des années et pourtant, la législation avance à tout petits pas. Mais ce jeudi 8 avril pourrait marquer un tournant. La proposition de loi qui doit y être débattue commence ainsi : "Toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable, peut demander à disposer, dans les conditions prévues au présent titre, d’une assistance médicalisée active à mourir."

Un texte inspiré du modèle belge
Si le mot "euthanasie" n'apparait jamais, c'en est bien la définition. Et sur cette question qui touche aux convictions profondes, à l'intime et à l'éthique, les clivages vont au-delà des partis politiques. Des parlementaires de tous bords y sont favorables, de la droite à la gauche en passant par le centre. Mais pour d'autres, l'idée d'instaurer une loi autorisant l'aide active à mourir est profondément inacceptable.

La proposition de loi étudiée ce jeudi est portée par Olivier Falorni, député de Charente-Maritime appartenant au groupe centriste "Libertés et Territoires". Inspirée par le modèle belge, qui permet cette pratique depuis une vingtaine d'années, cette loi, si elle est adoptée, représenterait un pas de géant dans la législation sur la fin de vie.

A l'heure actuelle, la loi prévoit seulement la possibilité d'une"sédation profonde et continue jusqu'au décès" pour les patients atteints d'une maladie grave et incurable et dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Avec cette nouvelle loi, un patient en fin de vie pourrait demander à un médecin de lui injecter directement une substance létale, après l'avis de plusieurs membres du corps médical.

Pour Agnès Thill, députée UDI de l'Oise, le sujet vaut la peine d'être débattu, mais le moment est mal choisi. "Le moment n'est pas opportun, en pleine crise sanitaire où les gens luttent pour la vie et pleurent leurs morts. Mais je pense qu'ils veulent qu'on commence à débattre sur ce sujet, et ça c'est tant mieux, car en effet, il faut en parler."

Obstruction parlementaire contre volonté de débattre
Comme beaucoup de députés et d'observateurs politiques, elle estime que quoi qu'il en soit, cette loi n'a aucune chance de passer. En effet, les circonstances ne sont pas vraiment réunies : la proposition de loi a été déposée dans le cadre d'une "niche parlementaire", un dispositif qui permet aux groupes d'opposition de présenter des propositions, une journée par an. Cela signifie que si les débats ne sont pas finis avant minuit ce jeudi, elle sera abandonnée.

Or, le texte a fait l'objet de plus de 3 000 amendements, dont les deux-tiers déposés par cinq députés Les Républicains. Un stratagème classique "d'obstruction parlementaire" : l'intégralité de ces amendements ne pourra très probablement pas être discutée dans le temps imparti, rendant impossible l'adoption du texte. Maxime Minot, député de l'Oise Les Républicains et favorable au texte, déplore cette attitude. "Ce sont cinq personnes qui nuisent à la totalité du groupe. Ça a créé des tensions au sein du groupe d'ailleurs, car même les personnes qui sont défavorables à la proposition de loi ne soutiennent pas cette obstruction parlementaire, c'est un procédé complètement archaïque, c'est de la vieille politique, on ne comprend pas ce choix."

270 députés, dont il fait partie, ont signé une tribune dans le JDD pour dénoncer cette obstruction, et demander le rallongement des débats. S'il y a peu de chances que leur souhait soit exaucé, les signatures de tous ces députés issus de partis radicalement opposés donnent une certaine idée de l'importance de la question dans la société de 2021.

Ugo Bernalicis, député du Nord, fait partie des signataires. Dans son groupe parlementaire, la France Insoumise, la totalité des membres est favorable à ce texte. "Nous avions déjà déposé il y a deux ans une proposition de loi qui allait dans ce sens, portée par Caroline Fiat (députée de Meurthe-et-Moselle, ndlr), et elle avait été rejetée par la majorité, rappelle-t-il. Mais on a bonne mémoire, ça tombe très bien que le groupe Territoires et libertés ait remis le sujet sur la table." Il est par ailleurs convaincu que s'il est correctement abordé, le sujet ne déchaînera pas les passions, comme certains le craignent. "A partir du moment où ce n'est pas l'initiative du gouvernement, le débat parlementaire peut retrouver toute sa noblesse, et on va pouvoir se convaincre les uns les autres, au delà de l'appartenance à un parti. Quand on prend le temps et qu'on permet à tous d'exposer leurs idées, il y a des belles choses qui se passent et les gens s'y intéressent."

Bien que leurs partis soit rarement sur la même longueur d'ondes, Maxime Minot est lui aussi un défenseur convaincu de l'aide active à mourir, et estime qu'il s'agit d'un "sujet transpartisan qui nous touche tous". Il en appelle à l'exécutif. "Si ces quelques personnes veulent empêcher le débat, moi j'invite le gouvernement à remettre ce sujet sur la table, et à l'inscrire à l'ordre du jour avant la fin du quinquennat. C'est la seule fenêtre de tir qui nous reste."

Mais c'est là que le bât blesse : l'exécutif, déjà sous le feu des critiques sur sa gestion de la crise sanitaire, et à un an de la prochaine élection présidentielle, ne semble pas vouloir se lancer dans cette bataille qui pourrait être houleuse. "D'ailleurs, ce n'était pas dans le programme d'Emmanuel Macron, souligne Agnès Thill. Mais ce texte pourrait amorcer les discussions, et qui sait, ce sera peut-être un des grands sujets de la campagne de 2022 ?"

Des philosophies qui s'opposent
A noter tout de même que si la députée se positionne pour un débat sur la question, elle est défavorable à ce texte. Comme la plupart des opposants à l'euthanasie, elle craint d'éventuelles dérives. "On parle beaucoup de la Belgique, mais il n'y a pas suffisamment de contrôles, assure-t-elle. Et puis il y a la question du rôle de médecin : le texte prévoit la clause de conscience, et heureusement, mais pourquoi devrait-on faire reposer ça sur le médecin ? On parle de donner la mort, ce n'est pas un acte banal. Cela revient à dire "oui, il faut le faire, mais moi, je tourne la tête et je ferme les yeux, c'est le médecin qui le fait". Appuyer sur la seringue, je ne le ferais pas pour ma mère ou par ma fille."

Pour Maxime Minot au contraire, il est urgent de légiférer. Et lui n'a pas peur d'utiliser le mot "euthanasie", même s'il reconnait qu'il peut être un peu trop connoté et donc en braquer certains. "On a tous conscience que c'est un sujet délicat et douloureux à aborder, admet-il. Mais c'est notre devoir à nous, élus de la nation, d'apporter une réponse à une attente forte des Français. Aujourd'hui, dans le pays des droits de l'Homme, ce n'est pas normal qu'un Français ait besoin de s'exiler chez nos voisins pour accéder à une mort digne et choisie."

Un sentiment partagé par Ugo Bernalicis : "On ne veut obliger personne à mettre fin à sa vie, mais que tout le monde puisse avoir le droit dans un cadre précis, légal, ça me parait très important. Pouvoir décider du moment où on met fin à sa vie me semble être l'aboutissement d'un raisonnement philosophique humaniste, celui de dire que l'homme est maitre de son destin."

Reste à voir désormais si les parlementaires réussiront à changer le destin très incertain de cette proposition loi avant minuit ce 8 avril.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/proposition-de-loi-sur-la-fin-de-vie-les-deputes-des-hauts-de-france-de-tous-bords-prets-a-debattre-2035642.html
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime07.05.21 10:42

07/05/2021 06:44 | IG |
Euthanasie au 20 siècle: le débat sans fin
Les députés n'ont pu dépasser le premier article de la proposition de loi sur « une fin de vie libre et choisie ». Quand de nombreux lecteurs la demandent.
Le sujet interpelle nombre de nos lecteurs (1) et le débat parlementaire n'est pas clos. Le 8 avril, sur 301 suffrages exprimés, 240 députés ont voté en faveur de l'article 1 qui légalise l'aide active à mourir, 48 ont voté contre.

LIBERTÉ. Jack Dupuis, d'Exoudun (Deux-Sèvres): « Combien de décennies faudra-t-il encore attendre pour rejoindre nos voisins qui ont déjà légiféré sur ce sujet? Depuis un demi-siècle on parle du droit à mourir dans la dignité, droit qui nous concerne tous. Pourquoi n'aurions-nous pas cette ultime liberté, comme beaucoup de nos voisins? Depuis des décennies ce n'est jamais le moment d'en parler! Or cette loi concerne tous les citoyens et il y a un large consensus sur ce sujet au niveau de la population de tout bord politique. Déjà le 31 mars, la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale avait approuvé par une large majorité la proposition de loi donnant le droit à une fin de vie libre et choisie. Le 8 avril cette proposition de loi n'a pas été mise au vote en fin de journée, et s'agissant d'une proposition de loi discutée dans une niche parlementaire, elle ne pourra pas être remise à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. Il faudra trouver une autre solution. »
VOLONTÉS. Jean-Luc Thibaud, de Niort (Deux-Sèvres): « Il faut faire la différence entre désir de mourir et désir de cesser de souffrir. L'euthanasie est une demande d'abréger la vie de façon active. Nous sommes tous d'accord qu'il est intolérable de terminer sa vie dans des souffrances insoutenables, tout le monde espère une mort douce et ne pas souffrir.
L'euthanasie est un appel à l'aide, à la fin des souffrances lorsque les soins palliatifs sont vains.

« Clarifier
les notions
de finitude
souffrance
dignité
et liberté »

La demande d'en finir est un appel au secours: c'est la dernière tentative de communication, le désespoir et la perte de contrôle. Toute demande d'aide à mourir ne signifie pas un passage à l'acte, mais un appel à l'aide. La sédation en cas de souffrances intolérables est une méthode ultime de mourir de façon douce. Alors écrivons nos dernières volontés, pour que les personnes qui prennent soin de nous puissent respecter nos désirs.
"Je veux que tout soit tenté j'aime trop la vie"; "je ne veux pas qu'on me fasse respirer artificiellement"; "je veux donner mes organes si je venais à décéder". Avant de dire si nous sommes pour ou contre l'euthanasie, il faut bien clarifier les notions de finitude, souffrance, dignité et liberté afin de comprendre tous les enjeux sociétaux de la fin de vie. »
LUCIDITÉ. Béatrice Guégot-Michelet, de Romorantin (Loir-et-Cher): « Écourter de plusieurs semaines, voire de quelques mois pour être délivrés plus tôt, est à mon sens une avancée que l'on pourrait qualifier de brève anticipation. En effet, toute personne sans espoir de guérison et sûre de sa déchéance future, doit-elle être obligée de survivre, lors qu'un état de "loque" sera inéluctable? Le sujet mériterait de s'ouvrir plus largement, sur un grand débat fortement porté par une analyse empreinte de la plus pure lucidité et d'un réalisme certain. Ce serait faire preuve d'une bien plus grande humanité que d'aller au plus profond du traitement de cette réalité existentielle, qui concerne de plus en plus de gens qui hélas, se taisent ».
DÉCISION. Jean-Claude Taupin, de Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire): « Nombre de citoyens ont été confrontés à la mort d'un proche dans le cadre d'une maladie, qui a eu pour point final un service de soins palliatifs. A ce niveau pour le patient en fin de vie, je crains que la loi Leonnetti-Claeys n'aille pas assez loin! Si parmi ce service, la famille est soumise au parti pris de médecins qui mettent leur foi au service de leur conscience, l'acharnement peut devenir réalité! Pensons aussi à l'emblématique affaire Vincent Lambert! En mon âme et conscience, je souhaite pouvoir décider de ma propre mort, ainsi j'approuve l'action de l'ADMD!...»

> Toutes les réactions sur wwwlanouvellerepublique/dialogue

(1) Dialogue des 1 mars et 1 avril

repères

> 87% des Français jugent qu'il est urgent que l'Assemblée nationale débatte des questions de fin de vie, et 83% pensent qu'elle a vocation à porter les questions liées à la fin de vie à travers un texte de loi.
> 93% sont favorables à la législation sur l'euthanasie, et 89% à la législation sur le suicide assisté. 69% considèrent que la loi Claeys-Léonetti (février 2016) doit être modifiée ou abrogée.
> 50% des Français déclarent qu'à l'élection présidentielle de 2022, ils seraient prêts à renoncer à voter en faveur d'un candidat proche de leur sensibilité politique, s'il était opposé à la législation sur l'euthanasie. (Sondage IFOP du 7 avril).

https://www.centre-presse.fr/article-790191-euthanasie-au-siecle-le-debat-sans-fin.html
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime07.05.21 14:28

POLITIQUE
07/05/2021 13:18 CEST
Euthanasie: plus de la moitié des députés exige que le débat reprenne
Des députés de tous bords politiques réclament que le gouvernement inscrive la proposition de loi sur la fin de vie d'Olivier Falorni à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
AFP
300 députés ont demandé au Premier ministre d'inscrire à l'ordre du jour la proposition de loi autorisant
LUDOVIC MARIN VIA AFP
300 députés ont demandé au Premier ministre d'inscrire à l'ordre du jour la proposition de loi autorisant l'euthanasie
FIN DE VIE - 300 députés de tous bords, soit plus de la moitié de l’Assemblée nationale, ont demandé ce vendredi 7 mai au Premier ministre d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme en avril, dans un courrier dont l’AFP a eu copie.

Malgré un large soutien, la proposition de loi ouvrant un droit à “une fin de vie libre et choisie” du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires) n’a pu être adoptée face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus LR et un temps contraint, le 8 avril.

“Il importe maintenant de poursuivre ce travail parlementaire. Les Français demandent instamment à ce que tout soit fait dans la période actuelle pour protéger les vivants et pour humaniser l’agonie des mourants” en pleine pandémie de Covid-19, soulignent ces 296 députés emmenés par la présidente de la commission des Lois Yaël Braun-Pivet (LREM), son collègue “marcheur” Jean-Louis Touraine et Olivier Falorni notamment.


Au-delà des “appartenances partisanes”
“Nous ne pensons pas que cette loi se prête à un débat de campagne électorale, ce sujet nous élevant tous au-dessus de nos appartenances partisanes, estiment les parlementaires. Il nous paraît préférable d’organiser dès maintenant le travail parlementaire souhaitable pour avancer sur cet important sujet de société.”

Parmi les signataires de ce texte se trouvent notamment le candidat à l’Élysée Jean-Luc Mélenchon (LFI), le numéro un du PS Olivier Faure et également le président du groupe Agir Olivier Becht, allié de la majorité.

Plutôt que d’inscrire la suite des articles de la proposition de loi “dans une niche de tel ou tel groupe, nous demandons solennellement au gouvernement de bien vouloir mettre du temps parlementaire à la disposition de l’Assemblée”, ajoutent ces députés à l’attention de Jean Castex.


Une meilleure application de la loi
“Le débat mérite d’avoir lieu, ça ne fait aucun doute” mais il a “besoin de temps”, sur un sujet aussi “sensible”, avait estimé devant l’Assemblée le ministre de la Santé Olivier Véran.

Il a cependant promis une meilleure application de la loi française actuelle, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016, qui prévoit une sédation profonde et continue pouvant mener à la mort, mais sans euthanasie active.

“Je crois qu’il nous faudra avancer sur le sujet de la fin de vie” mais “un tel sujet doit nécessairement s’inscrire dans un débat sociétal de fond sur l’accompagnement de la fin de vie, sur l’aide active à mourir et sur les limites à y mettre”, avait aussi déclaré le patron des députés LREM Christophe Castaner, dont plus de la moitié des troupes a signé le courrier au chef du gouvernement.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime07.05.21 21:39

Euthanasie : près de 300 députés réclament à Jean Castex de poursuivre les débats
Quelque 300 députés de tous bords, soit plus de la moitié de l’Assemblée nationale, demandent au Premier ministre Jean Castex d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme en avril.

Le député du groupe Libertés et territoires, Olivier Falorni, s’exprime lors d’une séance de questions au gouvernement, le 28 juillet 2020, à l’Assemblée nationale à Paris. Photo d’illustration.
Le député du groupe Libertés et territoires, Olivier Falorni, s’exprime lors d’une séance de questions au gouvernement, le 28 juillet 2020, à l’Assemblée nationale à Paris. Photo d’illustration. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Ouest-France avec AFP.
Publié le 07/05/2021 à 13h29
Quelque 300 députés de tous bords, soit plus de la moitié de l’Assemblée nationale, ont demandé vendredi 7 mai au Premier ministre d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme en avril, dans un courrier dont l’AFP a eu copie.

Malgré un large soutien, la proposition de loi ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie » du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires) n’a pu être adoptée face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus LR et un temps contraint, le 8 avril.

Devancer la campagne électorale
« Il importe maintenant de poursuivre ce travail parlementaire. Les Français demandent instamment à ce que tout soit fait dans la période actuelle pour protéger les vivants et pour humaniser l’agonie des mourants » en pleine pandémie de Covid-19, soulignent ces 296 députés emmenés par la présidente de la commission des Lois Yaël Braun-Pivet (LREM), son collègue « marcheur » Jean-Louis Touraine et Olivier Falorni notamment.

« Nous ne pensons pas que cette loi se prête à un débat de campagne électorale, ce sujet nous élevant tous au-dessus de nos appartenances partisanes. Il nous paraît préférable d’organiser dès maintenant le travail parlementaire souhaitable pour avancer sur cet important sujet de société », ajoutent ces députés, parmi lesquels le candidat à l’Élysée Jean-Luc Mélenchon (LFI), le numéro un du PS Olivier Faure et également le président du groupe Agir Olivier Becht, allié de la majorité.

« Besoin de temps » pour un sujet « sensible »
Plutôt que d’inscrire la suite des articles de la proposition de loi « dans une niche de tel ou tel groupe, nous demandons solennellement au gouvernement de bien vouloir mettre du temps parlementaire à la disposition de l’Assemblée », ajoutent ces députés à l’attention de Jean Castex.

« Le débat mérite d’avoir lieu, ça ne fait aucun doute », mais il a « besoin de temps », sur un sujet aussi « sensible », avait estimé devant l’Assemblée le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Il a cependant promis une meilleure application de la loi française actuelle, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016, qui prévoit une sédation profonde et continue pouvant mener à la mort, mais sans euthanasie active.
Les ministres devraient-ils être toutes et tous vacciné(e)s ?
« Je crois qu’il nous faudra avancer sur le sujet de la fin de vie », mais « un tel sujet doit nécessairement s’inscrire dans un débat sociétal de fond sur l’accompagnement de la fin de vie, sur l’aide active à mourir et sur les limites à y mettre », avait aussi déclaré le patron des députés LREM Christophe Castaner, dont plus de la moitié des troupes a signé le courrier au chef du gouvernement.
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime08.05.21 10:34

Quelque 300 députés de tous bords exhortent Jean Castex à poursuivre les débats sur l’euthanasie
Malgré un large soutien, la proposition de loi ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie » du député Olivier Falorni n’avait pu être adoptée début avril, face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus Les Républicains.

Le Monde avec AFP
Publié hier à 22h48

L’enjeu dépasse pour une fois les couleurs politiques et les traditionnels clivages. Quelque 300 députés de tous bords, soit plus de la moitié de l’Assemblée nationale, ont demandé vendredi 7 mai au premier ministre, dans un courrier, d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme en avril. Plusieurs ministres, Marlène Schiappa, Olivier Dussopt et Agnès Pannier-Runacher, ont apporté leur soutien au texte, qu’ils ont retweeté.

Malgré un large soutien, la proposition de loi ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie » du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires) n’a pu être adoptée le 8 avril, face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus Les Républicains et un temps contraint.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le débat sur la fin de vie à l’Assemblée nationale entravé par une manœuvre parlementaire
« Il importe maintenant de poursuivre ce travail parlementaire. Les Français demandent instamment à ce que tout soit fait dans la période actuelle pour protéger les vivants et pour humaniser l’agonie des mourants » en pleine pandémie de Covid-19, soulignent ces 296 députés, emmenés par la présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet (La République en marche, LRM), son collègue « marcheur » Jean-Louis Touraine et M. Falorni notamment.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Sans surprise, le débat sur la fin de vie ne trouve pas d’issue à l’Assemblée
« Nous ne pensons pas que cette loi se prête à un débat de campagne électorale, ce sujet nous élevant tous au-dessus de nos appartenances partisanes. Il nous paraît préférable d’organiser dès maintenant le travail parlementaire souhaitable pour avancer sur cet important sujet de société », ajoutent ces députés, parmi lesquels le candidat à l’Elysée Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), le numéro un du Parti socialiste, Olivier Faure, et le président du groupe Agir, Olivier Becht, allié de la majorité.

Lire aussi « L’enjeu de la proposition de loi sur la fin de vie est de permettre l’euthanasie ou l’assistance au suicide dans des conditions assez strictes »
Plutôt que d’inscrire la suite des articles de la proposition de loi « dans une niche de tel ou tel groupe, nous demandons solennellement au gouvernement de bien vouloir mettre du temps parlementaire à la disposition de l’Assemblée », ajoutent ces députés à l’attention de Jean Castex.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Loi sur la fin de vie : « Qui parle de l’écrasante majorité des personnes qui ne demandent pas à accélérer les choses ? »
Promesse d’une meilleure application de la loi actuelle
« Le débat mérite d’avoir lieu, ça ne fait aucun doute », mais il a « besoin de temps » sur un sujet aussi « sensible », avait estimé devant l’Assemblée le ministre de la santé, Olivier Véran. Il a cependant promis une meilleure application de la loi française actuelle, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016, qui prévoit une sédation profonde et continue pouvant mener à la mort, mais sans euthanasie active.

« Je crois qu’il nous faudra avancer sur le sujet de la fin de vie » mais « un tel sujet doit nécessairement s’inscrire dans un débat sociétal de fond sur l’accompagnement de la fin de vie, sur l’aide active à mourir et sur les limites à y mettre », avait aussi déclaré le patron des députés LRM, Christophe Castaner, dont plus de la moitié des troupes a signé le courrier au chef du gouvernement.

Lire notre reportage: Suicide assisté en Suisse : « Est-ce bien ce que vous souhaitez ? Oui. Je veux mourir »
« Engagée de longue date pour le droit à la fin de vie dans la dignité, je soutiens l’appel de ces 297 députés », a écrit la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa. « Choisir dans la dignité sa #findevie, un débat sociétal qui doit trouver sa place au Parlement », a twitté la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher. « Signataire de nombreux amendements et propositions de loi en ce sens, je ne peux que partager cette volonté de débat et d’aboutir dès 297 députés signataires de cet appel », a enfin écrit le ministre des comptes publics, Olivier Dussopt.

Lire notre éditorial : La fin de vie : un débat nécessaire
Le Monde avec AFP
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MessageSujet: Re: 2021 fin de vie   2021 - 2021 fin de vie - Page 4 Icon_minitime08.05.21 11:34

citation sur le web à propos de la vaccination covid-19
"Sur le moment on avait l'impression d'être hors la loi, mais en réalité on n'a volé la dose de personne. Elles auraient été jetées."

mon commentaire
est-ce qu'on peut en dire autant au sujet des produits pour notre fin de vie ?
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