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 Fin de vie et fric

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MessageSujet: Fin de vie et fric   Fin de vie et fric Icon_minitime16.08.22 19:49

Fin de vie : pourquoi plusieurs mutuelles plaident pour l’euthanasie ?
Euthanasie et suicide les enjeux en France, Fil d'actus, Fin de vie
10/08/2022
La Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN) a publié tout récemment une enquête Ifop intitulée « Regards sur la fin de vie en France » et ne cache pas son engagement militant en faveur de l’euthanasie dans un Manifeste Fin de vie  : « Nous, collectif mutualiste, militons pour qu’en France, toutes les personnes en situation de fin de vie soient égales en droit et en dignité ainsi que libres de leurs choix. »

Mais que vient faire la mutuelle des enseignants dans l’arène du débat sur la fin de vie en France ? questionne judicieusement la journaliste du Journal du dimanche .

« Le sujet de la fin de vie est d’abord une question de dignité et de liberté individuelle. Nous aurions tort de croire que les droits acquis sont intouchables ; défendons-les en allant à la conquête de nouveaux droits. MGEN a mené un travail collectif qui a mobilisé des milliers de personnes, élus, militants, salariés, professionnels de santé et adhérents. » indique Matthias Savignac, président de la MGEN.

Des mutuelles militent pour l’euthanasie : un engagement contre-nature ?
L’engagement militant de la MGEN en faveur de l’euthanasie n’est pas un cas isolé.

Alliance VITA  a alerté en mai 2021, au moment de l’élection d’une personnalité controversée, Thierry Beaudet, à la tête du Conseil Economique Social et Environnemental : ce dernier avait signé en janvier 2020 une tribune plaidant pour « une aide active à mourir » dans le Journal du dimanche, alors qu’il était encore président de la Mutualité française qui regroupe 426 mutuelles de santé du pays. Ce plaidoyer de Thierry Beaudet pour le « droit de choisir une fin de vie digne » avait suscité de vives réactions. La psychologue Marie de Hennezel, engagée depuis plusieurs années en faveur des soins palliatifs avait alors dénoncé ce qu’elle jugeait être un « conflit d’intérêts » entre la fonction de président d’une fédération de mutuelles et sa prise de position. « On peut légitimement se demander si les mutuelles ne pourraient pas avoir des intérêts financiers à défendre une telle évolution. (…) A l’aune des valeurs de “solidarité, liberté et démocratie” mises en avant par la Mutualité française, celle-ci pense-t-elle sérieusement que la réponse à donner à ce sentiment d’indignité peut se résumer à une loi sur l’euthanasie? Et est-ce le rôle d’un mutualiste de se faire l’apôtre de la mentalité euthanasique, le défenseur d’une solution facile et économique ?

Les valeurs des mutuelles n’exigent-elles pas plutôt de plaider jusqu’à obtenir l’accès pour tous aux soins palliatifs, avant de réclamer une loi aux conséquences incertaines ?

D’ailleurs, quel message d’accompagnement et de prévention du suicide feront-elles passer à leurs adhérents âgés et fragiles, lorsque, dans le même temps, elles proposeront les lieux et les conditions de la mort programmée ? »

L’euthanasie : une réponse à un problème économique dans nos sociétés régies par l’argent ?
Glissement du « droit de mourir » au « devoir de mourir » ? Si la loi évoluait en France et autorisait l’euthanasie ou le suicide assisté, est-ce que les personnes vulnérables très âgées ou dépendantes ne subiraient pas une pression sociale pour mourir et céder leur place dès lors que les conditions économiques et les regards utilitaristes ne leur permettraient plus d’éprouver le sentiment de dignité ?

Le philosophe André Comte-Sponville, soutien de l’euthanasie, a noté ce point en 2016, comme l’un de ses six arguments en faveur d’une légalisation de l’euthanasie :

« Quatrième argument : Le plus désagréable, le plus glauque, mais enfin il faut bien en parler aussi. C’est le coût économique de l’acharnement thérapeutique. Un médecin me disait que la moitié de ce que dans notre existence, nous allons coûter à la Sécurité sociale, nous le lui coûterons dans les six derniers mois de notre vie. Quand c’est pour six mois de bonheur, ou simplement de bien-être relatif, ceci vaut largement le coût. Quand c’est pour six mois d’agonie pour quelqu’un qui, au contraire, supplie qu’on l’aide à mourir, je trouve que c’est payer un peu cher ces six mois de malheur et d’esclavage. » André Comte-Sponville souligne le coût de « l’acharnement thérapeutique » alors qu’il est  interdit en France depuis la Loi Léonetti de 2005, sans doute parce qu’évoquer le coût des soins des six derniers mois d’une vie serait trop indécent ?

Plus récemment le philosophe a répondu autrement à une question sur ce sujet :

« Les opposants à la dépénalisation de l’euthanasie s’inquiètent de l’effet qu’une dépénalisation de l’euthanasie aurait sur ceux qui se sentiraient inutiles économiquement, et sur la possibilité que la collectivité en vienne à considérer que les personnes en fin de vie coûtent trop cher… Que répondez-vous à cet argument ? » « Il y a là un réel danger, qui justifie de stricts garde-fous, que la loi devra déterminer. Mais cela ne saurait nous priver de la liberté ultime, qui est celle de mourir si l’on en a décidé ainsi. »

Ainsi, l’argument économique reste tout de même – si indécent qu’il est – en général, occulté.

Robert Holcman, directeur d’hôpital et professeur d’université, décrit dès 2015 ce danger, dans son livre Inégaux devant la mort – « Droit à mourir » : l’ultime injustice sociale. « Si le droit à mourir venait à être légalisé, qui pourrait résister à la formidable pression “charitable” qui s’exercerait sur tout un chacun parvenu aux frontières de la vie ? La crainte d’être une charge pour les siens explique souvent les demandes d’euthanasie. Enfin, et surtout, les plus démunis, les plus vulnérables d’entre nous, vivent moins longtemps et en moins bonne santé. Déjà victimes d’inégalités sociales en termes de santé, d’espérance de vie et de durée de vie sans incapacités, ils seraient exposés à l’ultime injustice d’une fin prématurée imposée par la dégradation de leur état de santé. »

Quel est le rôle des mutuelles ?
Le 8 septembre prochain, lors du congrès annuel de la Mutualité Française et de son forum intitulé “S’engager pour l’entraide et les solidarités”, une conférence annoncée sur twitter réunira Matthias Savignac, président de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale, un médecin membre de la commission “euthanasie” de Belgique et Jean-Luc Roméro, président d’honneur de L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité – association militante pro-euthanasie.

L’engagement militant de plusieurs mutuelles en faveur de l’euthanasie pose véritablement question : au-delà du conflit d’intérêts qui est à étudier de manière approfondie, les valeurs de solidarité mutualiste ne se trompent-elles pas de combat ?

L’enquête Ifop commandée par la MGEN sur la fin de vie (évoquée plus haut) souligne l’insatisfaction de plus de la moitié des Français sur l’accès aux soins palliatifs pour tous, sur le montant remboursé par la sécurité sociale et les mutuelles pour les derniers soins et traitements du malade et sur l’hospitalisation à domicile. L’insatisfaction de plus de 60% des Français concerne aussi l’absence d’information sur les droits du malade, le manque d’aide pour les accompagnants de la fin de vie et les carences de soutien aux familles et aux proches.

N’est-ce pas l’essence et le rôle des mutuelles de s’engager aux côtés de leurs adhérents pour mieux les soutenir dans toutes les situations difficiles d’accompagnement de la vie quand elle devient plus fragile?

Alliance Vita qui fait partie de l'Eglise catholique ( laquelle ? ) et qui réclame des dons...
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MessageSujet: Re: Fin de vie et fric   Fin de vie et fric Icon_minitime08.09.22 10:04

« Euthanasie, de quoi se mêlent les mutuelles ? »
tribune
Tugdual Derville
Porte-parole d’Alliance VITA, La Bataille de l’euthanasie (Salvator, 2012)
Le militantisme de plusieurs figures des mutuelles françaises en faveur de l’euthanasie interroge Tugdual Derville. Est-ce bien le rôle des mutuelles dont on attend « qu’elles nous protègent » de défendre la levée de « l’interdit de tuer »  ?

Tugdual Derville, le 08/09/2022 à 08:25
Lecture en 4 min.
« Euthanasie, de quoi se mêlent les mutuelles ? »
Une unité de soins palliatifs au centre hospitalier de Douai, le 5 février 2020.
MATTHIEU BOTTE/VOIX DU NORD/MAXPPP

À quel titre des voix mutualistes se permettent-elles de réclamer qu’on légalise l’euthanasie ? Au congrès de la Mutualité française est annoncée, ce jeudi 8 septembre, une conférence, dans le cadre d’un forum « S’engager pour l’entraide et les solidarités ». Aux côtés de personnalités militant pour l’euthanasie, y interviendra Matthias Savignac, président de la Mutuelle générale de l’éducation nationale, qui a récemment pris position pour sa légalisation. Déjà, en janvier 2020, Thierry Beaudet, alors président de la Mutualité française, avait signé une tribune pour l’« aide active à mourir ». Depuis, il est devenu président du Conseil économique, social et environnemental…

À lire aussiCoup de pression sur la fin de vie
De nos précieuses mutuelles, nous attendons tous qu’elles nous protègent – avec nos proches – en complément de la Sécurité sociale, que le reste du monde nous envie. Et voilà que des leaders mutualistes laissent entendre que la vie de certains de leurs sociétaires ne mériterait plus d’être vécue et qu’il faudrait lever, pour eux, l’interdit de tuer. Malaise, quand on sait les tensions budgétaires qui fragilisent notre système de santé : le conflit d’intérêts saute aux yeux.

« Le plus glauque »
Dès 2016, André Comte-Sponville, éminent soutien de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, qui promeut l’euthanasie, et dont le président d’honneur s’exprimera au congrès de la Mutualité française, n’excluait pas « l’argument économique » qu’il avouait « le plus glauque ». Le philosophe s’appuyait sur les propos d’un médecin estimant que « dans les six derniers mois de notre vie », nous coûtons autant à la Sécurité sociale que pendant tout le reste de notre existence. À ce « compte »-là, faudrait-il écourter nos vies de six mois ? On ferait d’une pierre deux coups : sauver la « protection » sociale et se délester des plus pesants. Et pourquoi six mois seulement, si l’on avance qu’anticiper l’échéance de six mois de plus « servirait » l’économie ? Encore faudrait-il connaître par avance la date des décès. Heureusement, les études et l’expérience montrent que les prévisions sur le délai restant à vivre – même à court terme – sont démenties par la réalité. L’imprévisible de la mort déjoue tout pronostic, et appelle notre solidarité.

À lire aussiFin de vie, euthanasie : les chrétiens doivent-ils se taire ?
Or, justement, les bienfaits des soins palliatifs, inégalement accessibles, sont encore méconnus des Français, donc à promouvoir d’urgence par leurs mutuelles. Que d’instants précieux révèle la dignité intacte de ceux qui sont devenus fragiles et dépendants ! Ils montrent qu’il est indécent de nier la valeur des derniers temps de la vie. Hélas, le mépris pour la faiblesse et la dépendance finit par faire injonction à chacun de rester fort, présentable et bien portant, sinon de précipiter sa sortie.

Prévention du suicide
À l’heure où le discours présidentiel sur « la fin de l’abondance » est dans toutes les têtes, que des acteurs emblématiques de l’économie de la santé présentent euthanasie ou suicide assisté comme « solution » fait scandale. Tous se revendiquent de l’humanisme ! Mais comment ne pas voir à quel point leur posture fragilise ceux de nos concitoyens qui traversent la désespérance ? Quel message adressent-ils inconsciemment à ceux que menace la « crise suicidaire » et qui lui résistent courageusement ? Devraient-ils abandonner la vie ?

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Au contraire, chacun a besoin de savoir que la société n’exclut personne, surtout pas les plus souffrants. Philippe Pozzo di Borgo, à l’origine du film Intouchables, témoigne qu’il aurait été inhumain de prendre sa désespérance au mot quand, devenu tétraplégique, il a tenté de mettre fin à ses jours. La prévention du suicide doit bénéficier à tous, sans exception.

Soulager sans tuer
À entendre le président de la MGEN, l’euthanasie, ultime liberté des uns, ne concernerait en rien les autres. Matthias Savignac l’exprime ainsi : « Nous souhaitons que le droit évolue pour permettre à chacun de choisir librement sa fin de vie, en conscience. » Sur le papier, la formule est séduisante. En réalité, qui prétendrait « choisir sa fin de vie » ? D’abord personne n’a heureusement à « choisir » de mourir des suites d’un AVC, d’un cancer, d’Alzheimer, d’un accident… Ensuite, quel est le sens d’une « liberté » exprimée sous la pression de la souffrance : douleur physique, qu’on devrait soulager, souffrance psychique, sociale ou spirituelle qu’il faudrait accompagner ? Soulager sans tuer, c’est la mission spécifique des soins palliatifs ; à chacun de nous d’y contribuer, au nom de l’entraide.

À lire aussi« Peu de malades en fin de vie demandent l’euthanasie »
La position de la MGEN trahit au passage une conception individualiste de la vie peu compatible avec la philosophie « solidaire » dont se réclame la démarche mutualiste. Qui peut ignorer – exemples étrangers à l’appui – combien la pression externe, réelle ou supposée, qu’elle soit familiale ou sociale – émanant parfois de soignants épuisés –, induit les demandes d’en finir ? Il suffit de regarder les mobiles invoqués dans les rares pays qui ont légalisé l’euthanasie : peur de devenir dépendant sous le regard d’autrui, sentiment d’inutilité, peur de peser et – les dirigeants mutualistes ne doivent pas l’ignorer – peur de coûter. Le prétendu « droit » de mourir bascule vite en devoir.

En réalité, l’interdit de tuer reste la condition première de la solidarité authentique. Il nous protège de l’arbitraire. Il laisse toute sa place au soin. Il manifeste aux plus vulnérables que leur vie a du prix, jusqu’à son terme. Ce n’est qu’en garantissant une place de choix et des soins appropriés aux plus fragiles et souffrants de ses membres que la société s’humanisera vraiment.

À découvrir « Le glissement de la sédation profonde vers l’euthanasie est en marche, inéluctable »
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MessageSujet: Re: Fin de vie et fric   Fin de vie et fric Icon_minitime08.09.22 11:20

Anne Bert avait du fric.
Philippe Pozzo Di Borgo a du fric.
Est-ce que cela justifie le fait de parler à la place des personnes handicapées qui n'en ont pas ?
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