Fédération Française de Cardiologie
L'hypertension artérielle est une maladie typique des
pays développés. Le stress, l'obésité, la sédentarité sont autant de
maux caractéristiques de notre quotidien qui favorisent l'hypertension
artérielle, un des premiers facteurs de risque de maladies
cardiovasculaires et d'accidents vasculaires cérébraux.
Le problème est qu'il s'agit d'une maladie
silencieuse c'est-à-dire que l'hypertendu ne sait bien souvent pas qu'il l'est. Sur 8
personnes hypertendues, seules 4 sont identifiées, 2 d'entre-elles
prennent un traitement et 1 seule a une pression artérielle normalisée.
Un hypertendu qui s'ignore ne se soigne pas, alors que les traitements existent et que la prévention –
adopter un mode de vie sain – est efficace pour réduire la fréquence de la maladie.
L’hypertension artérielle, une augmentation permanente de la pression artérielle
Les deux chiffres de la pression artérielle (3D - 1mn02s)
On sait (voir notre page consacrée à la tension artérielle) que le
sang circule sous pression dans les artères. Au moment de la systole,
quand le cœur expulse le sang, la pression est maximale : c'est la
pression systolique. Entre deux contractions, le cœur se relâche pour
aspirer le sang venu des veines et la pression diminue alors dans les
artères ; on parle alors de pression diastolique.
On parle d'hypertension artérielle (ou HTA) quand, à plusieurs reprises et quelques semaines d'intervalle :
- la pression systolique est supérieure à 14 (140 millimètres de mercure),
- la pression diastolique est supérieure à 9 (90 mm de mercure),
Quand seule la pression systolique est élevée il s'agira d'une
hypertension systolique isolée et d'une
hypertension diastolique si seule la diastolique est élevée. Quand pression systolique et
diastolique sont élevées, on parle d’hypertension systolo-diastolique.
Très schématiquement, l’HTA qui touche les jeunes est d’abord une HTA
diastolique, avec atteinte des petites artères. En avançant en âge, la
maladie gagne les grosses artères et les personnes plus vieilles sont
plus concernées par une HTA systolique.
La tension optimale est de 12/8 (120/80 millimètres de
mercure) pour tous. La sévérité de l'hypertension artérielle se définit
en fonction de la valeur des chiffres tensionnels.Valeurs de l'hypertension artérielleDéfinitions | Systolique | Diastolique | Risque d'accident cardiovasculaire* |
Tension optimale | < 120 | < 80 | |
Tension normale | 120-129 | 80-84 | |
Tension normale élevée | 130-139 | 85-89 | < 15 % |
Hypertension légère | 140-159 | 90-99 | 15 à 20 % |
Hypertension modérée | 160-179 | 100-109 | 20 à 30 % |
Hypertension sévère | > 180 | > 110 | > 30 % |
*Risque de faire un accident cardiovasculaire dans les 10 ans (hommes de plus de 45 ans et femmes de plus de 55 ans) |
Où, comment mesurer sa tension ?La mesure de la pression artérielle peut se faire chez le médecin
traitant, le cardiologue, à la médecine du travail et chez soi, par
automesure.
Il est toujours nécessaire de multiplier les mesures pour évaluer les
niveaux moyens de la pression artérielle en privilégiant la pression au
repos, bien au calme. En effet le stress, les émotions, les activités
entraînent naturellement une élévation de la pression artérielle. Pour
l’automesure à domicile, il faut réaliser 3 mesures consécutives à
quelques minutes d’intervalle :
- le matin, entre le lever et le petit-déjeuner,
- le soir, entre le dîner et le coucher
et, ce, 3 jours de suite, au calme et en position assise. C’est
la règle des trois définies par le Comité Française de Lutte contre
l’Hypertension Artérielle (CFLHTA) :
3 mesures le matin, 3 mesures le soir, 3 jours de suite.
Causes et bilan de l'hypertension artérielleLes chiffres clés• 10 millions d'hypertendus traités, • 4 millions d'hypertendus non
dépistés, • 1 Français sur 2 de plus de 65 ans est touché, • 46 % des
hypertendus sont traités pour un excès de cholestérol, • 17 % des
hypertendus ont un diabète associé, • 12 % des hypertendus sont fumeurs.
Lors de la découverte de l'hypertension, un bilan minimum peut
trouver une éventuelle cause curable (hypertension artérielle
secondaire) mais, dans la majorité des cas (90 à 95 %), on ne trouvera
pas de cause. On parle alors
d'hypertension artérielle essentielle. Le traitement fera baisser la tension mais, si on l'arrête, l'hypertension reviendra rapidement.
On connaît cependant les situations qui favorisent l'hypertension
artérielle : l'hérédité (un enfant d'hypertendu a deux fois plus de
risques de le devenir), une alimentation trop riche en graisse et/ou en
sel, un excès de poids, une activité physique insuffisante, une
consommation excessive d'alcool, celle de tabac, le stress et, enfin,
certains médicaments et substances.
Pourquoi et comment traiter l'hypertension artérielle ?L'hypertension artérielle accélère la fatigue du cœur en augmentant
le travail du muscle cardiaque qui grossit, devient à mesure moins
performant et s'épuise (voir
insuffisance cardiaque).
Ses besoins en oxygène augmente alors que les coronaires ne peuvent
plus les lui fournir. Le cœur souffre d'ischémie (voir angine de
poitrine).
Si le cœur (angine de poitrine, infarctus), le cerveau (AVC) et les
jambes (artérite) sont les principaux organes touchés par un
développement de la plaque d'athérome, favorisée par l'hypertension
artérielle, cette dernière est également un danger pour les reins
(risques d'insuffisance rénale) et les yeux (lésions de la rétine
pouvant conduire à la cécité).
Adopter ou retrouver un mode de vie sain, comprenant une
alimentation équilibrée, une activité physique régulière, sans tabac et
avec un consommation raisonnable d'alcool reste la meilleure réponse que l'on puisse apporter à l'hypertension artérielle.
La vidéo présentée sur cette page est issue d'un partenariat entre la FFC et le laboratoire
Novartis dans le cadre d’une action de prévention. Elle peut être retrouvée sur
www.mediathequenovartis.fr