HANDICHRIST Pêle-mêle, tout et rien |
| | 2022 fin de vie | |
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| Sujet: 2022 fin de vie 02.01.22 12:40 | |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 02.01.22 17:46 | |
| [size=33]Coronavirus : Une tribune invitant à ne pas systématiquement réanimer les patients non-vaccinés fait polémique[/size] EPIDEMIE De nombreux soignants se sont indignés à la suite de cette idéeJ.-L.D.
Publié le 02/01/22 à 16h13 — Mis à jour le 02/01/22 à 16h13 Faut-il continuer de soigner les patients non-vaccinés, s'interroge un professeur de médecine — GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFPSi vous espériez que 2022 contienne moins de polémiques que l’année précédente, ces deux premiers jours de janvier ont de quoi sécher vos espoirs. Outre le drapeau européen sur l’Arc de triomphe, c’est la tribune-édito du professeur André Grimaldi, travaillant au CHU Pitié-Salpêtrière, dans le JDD ce dimanche qui a suscité quelques remous. Dans ce texte, le professeur estime qu’il faudrait pouvoir conseiller systématiquement aux adultes non vaccinés de rédiger des directives anticipées pour dire s’ils souhaitent ou non être réanimés, dans le but d’éviter un tri dans les réanimations et une saturation des hôpitaux avec le coronavirus. « Une personne revendiquant le libre choix de ne pas se faire vacciner ne devrait-elle pas assumer en cohérence son libre choix de ne pas se faire réanimer ? », s’interroge le praticien. Serment d’Hippocrate et polémiquesDes propos qui ont fait des remous, de nombreux soignants s’indignant sur Twitter de l’aspect non déontologique de la chose, rappelant le serment d’Hippocrate (qui consiste à soigner tout le monde sans distinction ou jugement), ou faisant des parallèles sur d’autres questions que cette « logique » poserait, sur le traitement des cancers du poumon pour les fumeurs notamment.[/size] |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 02.01.22 17:56 | |
| TRIBUNE. "Les non vaccinés doivent-ils assumer aussi leur libre choix de ne pas être réanimés?" 21h30 , le 1 janvier 2021, modifié à 15h19 , le 2 janvier 2021 ParAndré Grimaldi, professeur émérite au CHU Pitié-Salpêtrière André Grimaldi, professeur émérite au CHU Pitié-Salpêtrière, s'interroge sur le tri entre les patients Covid ou non en réanimation qui incombe aux soignants. Unité de réanimation à Mulhouse. Unité de réanimation à Mulhouse. (Reuters) Partager sur : Voici sa tribune : "La question que posent la 5e vague en cours et la 6e vague annoncée est à nouveau celle du tri des patients à admettre en réanimation. D'ores et déjà, l'activation des plans blancs amène à reporter des opérations et des hospitalisations non urgentes pour donner la priorité aux patients Covid devant être intubés et ventilés.
La colère de nombre de soignants a deux cibles, les gouvernants et les non-vaccinés. Ils reprochent au gouvernement de ne pas s'être donné les moyens (en dehors des augmentations de salaire significatives mais insuffisantes) de garder le personnel hospitalier et d'accroître le nombre de lits de réanimation et de soins de suite post-réanimation. Et ils râlent contre les personnes informées ayant choisi délibérément de ne pas se faire vacciner.
Un vrai-faux problème est celui posé par les 500.000 personnes de plus de 80 ans non vaccinées car si, contaminées, elles développent une forme grave, elles ne pourront pas hélas bénéficier d'une réanimation qui relèverait pour la plupart d'entre elles d'un acharnement thérapeutique déraisonnable. Pour les autres, il est utile de rappeler que les soignants soignent en fonction des besoins des patients, sans autre considération, c'est-à-dire sans faire intervenir leur jugement sur les convictions politiques et religieuses de leurs patients ou sur leurs croyances ou représentations ou sur leurs comportements de santé, prévoyants ou non, observants ou non.
Les médecins prêtent pour cela le serment d'Hippocrate. Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas un jugement "moral", mais que ce jugement ne doit pas intervenir dans leur relation avec le patient et influencer leurs décisions. Mais ce rappel éthique ne gomme pas la question du tri quand il n'y a qu'un lit pour deux patients relevant tous deux de la réanimation.
Auquel donner la priorité? C'est aux soignants de décider collégialement, mais cela devrait être aux sociétés savantes, aux agences indépendantes, aux comités d'éthique et, au-delà, à la société dans son ensemble et à ses élus de débattre des principes qui doivent guider les soignants. Parmi ces principes doit figurer le nombre de vies sauvées par unité de moyens mobilisés, sachant que la durée moyenne de séjour en réanimation des patients hors Covid est de quatre à cinq jours alors que la durée moyenne pour les patients Covid est de deux à trois semaines.
Ces réanimations longues engagent le pronostic vital des patients et, pour éviter le constat quotidien des réanimateurs "accueillant chaque jour des patients arrivant dans un état de détresse regrettant amèrement leur décision inconsciente de ne pas se faire vacciner", il serait bon de conseiller systématiquement à toute personne adulte refusant de se faire vacciner de rédiger des directives anticipées pour dire si elle souhaite ou non être réanimée en cas de forme grave de Covid. Une personne revendiquant le libre choix de ne pas se faire vacciner ne devrait-elle pas assumer en cohérence son libre choix de ne pas se faire réanimer?" |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 03.01.22 12:30 | |
| [size=39]Françoise Hardy vulnérable et en fin de vie, ses déclarations fracassantes et poignantes[/size] Pour Françoise Hardy, le confinement n’a pas été une nouveauté. L’enfermement, elle le connaît depuis très longtemps maintenantValerie Hommez il y a environ 16 heures (02/01/2022) Interrogée par les journalistes du Journal du dimanche, Françoise Hardy se confie comme jamais. En effet, l’éternelle compagne de Jacques Dutronc évoque sa maladie, mais également ses conséquences. Elle précise ainsi que dans sa situation, la pandémie n’a pas changé grand-chose puisqu’elle vivait déjà confinée depuis bien plus longtemps. Objeko vous explique tout dans les moindres détails.
Françoise Hardy : déjà privée de certaines libertés en raison du mal qui la ronge Une femme et une artiste hors norme Comme chaque année à la même époque, le Top 50 des personnalités préférées des Français fait son apparition. À la suite d’une enquête d’opinion, il est effectivement possible d’établir la liste des stars qui entretiennent une relation privilégiée avec le public. Parmi toutes celles qui arrivent dans le haut du panier, Françoise Hardy n’a pas à rougir de son classement. En effet, la chanteuse et compositrice continue de garder une place à part dans le cœur de ses fans. Des admirateurs qui néanmoins sont certainement très attristés de voir à quel point la mère de Thomas Dutronc est aujourd’hui diminuée.
En effet, depuis plusieurs années, maintenant, Françoise Hardy se bat contre la maladie. Après avoir dû faire face à un cancer, de longues séances de radiothérapie ont malheureusement eu sur elle de terribles effets secondaires. À plusieurs occasions, l’artiste a ainsi avoué connaître de lourdes difficultés, notamment pour s’alimenter. Désormais incapable de produire de la salive ou de déglutir de manière normale, la préparation de repas spéciaux lui prend un nombre incalculable d’heures par jour. Autrement dit, elle est presque tout le temps enfermée chez elle. Récemment interrogée sur le sujet, mais également sur la Covid-19, elle reconnaît ainsi que pour elle, la pandémie n’a pas profondément modifié son quotidien : « Elle n’a pas changé ma façon de vivre puisque, à cause des effets secondaires de 45 radiothérapies qui ont traversé ma tête et d’une immunothérapie, je vis confinée depuis trois ans”. Un stress en plusCependant, si Françoise Hardy n’a pas véritablement ressenti le poids des confinements, elle reconnaît que la pandémie mondiale que nous vivons a eu un impact sur le moral des gens et sur le sien. Elle précise effectivement qu’il existe désormais un climat anxiogène qui bien évidemment n’est pas propice au développement d’un certain bonheur. Elle aussi ressent d’ailleurs ce stress permanent qui règne au-dessus de nos têtes. La chanteuse espère donc que 2022 commencera de meilleure manière afin de permettre à tout le monde de souffler un peu. Néanmoins, elle semble avoir peu d’espoir sur sa propre situation.
Même si son fils parle d’une femme dont les jours ne sont pas en danger, Françoise Hardy paraît ne plus avoir beaucoup d’espoir sur l’avenir. Dans un entretien accordé au journal Le Parisien, Thomas Dutronc évoquait bien les problèmes de sa mère sans pour autant pouvoir imaginer qu’elle pourrait disparaître bientôt. Une vision de la situation qui tranche avec celle de la septuagénaire qui de son côté imagine déjà le pire. Raison pour laquelle elle a pris ses dispositions. Objeko vous en dit plus. En paixVisiblement consciente que pour elle l’existence ne sera plus très longue, Françoise Hardy a déjà fait son testament depuis bien longtemps. En plus d’avoir tout fait pour protéger légalement ses proches et particulièrement son enfant, elle a également beaucoup réfléchi à la meilleure manière de partir. La star a d’ailleurs beaucoup de mal de se faire à l’idée de ne pas pouvoir réellement choisir comment elle pourra s’en aller. Elle regrette effectivement que la France n’autorise pas l’euthanasie lorsque cela devient nécessaire. Quant à l’hypothèse qu’un médecin accepte néanmoins de l’aider de cette façon, elle n’a aucun espoir et ne se fait pas beaucoup d’illusions. Il est ainsi peu probable qu’un professionnel de santé prenne le risque de poser ce geste sur une célébrité de son envergure. Médiatiquement et juridiquement, les conséquences pourraient être importantes.
En résumé, Françoise Hardy essaie pour l’instant de continuer à savourer l’existence même si bien naturellement, son quotidien semble extrêmement pénible à vivre. Même s’il s’agit d’une faible consolation, elle peut néanmoins constater que beaucoup d’admirateurs continuent de penser à elle en la plaçant en haut de la liste des personnalités préférées des Français. Une femme, une artiste, une mère qui auront tout au long de sa vie dégagée une véritable sérénité apparente malgré tous les problèmes qu’il aura dû rencontrer. Il reste donc à espérer qu’elle puisse se battre le plus longtemps possible aussi bien pour ceux qui la suivent depuis plusieurs décennies tout comme pour sa famille. Mais pour Françoise Hardy, il n’est pas question de souffrir inutilement et semble ne pas vouloir s’acharner lorsque le temps sera venu. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 05.01.22 18:07 | |
| Euthanasie : «pour les proches, il s'agit de deuils à haut risque» Par Coline Renault Publié le 09/04/2021 à 18:46, mis à jour le 09/04/2021 à 19:42 Les proches des personnes qui demandent l'euthanasie se retrouvent parfois dans des situations compliquées. Les proches des personnes qui demandent l'euthanasie se retrouvent parfois dans des situations compliquées. Fred DUFOUR / AFP ENTRETIEN - Pour la psychiatre et présidente de la société française de thanatologie Marie-Frédérique Bacqué, l'euthanasie confronte les proches du malade à une réalité de la mort à laquelle ils ne sont pas forcément préparés. Une mort choisie entraîne-t-elle des deuils apaisés ? La réalité est plus compliquée, à en croire Marie-Frédérique Bacqué, professeure de psychopathologie à l'université de Strasbourg et présidente de la société française de thanatologie. L’euthanasie, souvent abordée du point de vue de la liberté du mourant, entraîne au sein des familles un face-à-face avec la mort auquel la société n’est pas forcément préparée. À LIRE AUSSIMichel Houellebecq: «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» LE FIGARO - Quelle est la spécificité des deuils par euthanasie ? MARIE-FREDERIQUE BACQUÉ - Choisir sa mort implique un certain nombre de choix : à savoir où, quand et comment. Cela engage directement ou indirectement les familles, et un grand travail de médiation qui ne peut être effectué que par le patient. Depuis la loi du 4 mars 2002, relative au droit des malades, les médecins ne sont pas habilités à donner des informations confidentielles aux familles. Or, ce dialogue entre le patient informé et sa famille peut être très difficile. Les patients procèdent par métaphore, et ont parfois du mal à formuler clairement qu’il n’y a plus d’espoir. Par exemple, des patriarches peuvent éviter d’aborder franchement leur impuissance, ce qui entretient l’espoir de leurs proches. D’autres craignent que leur faiblesse n’engendre des situations d’usurpation et gardent donc le mystère autour de leur santé. Les fins de vie sont souvent l’heure des révélations de secrets de famille et de situations de crises en tout genre. Ce sont rarement des contextes apaisés et cela peut engendrer des sentiments contradictoires. Même lorsqu'une personne accepte la décision d'un proche, elle peut développer une culpabilité inconsciente Marie-Frédérique Bacqué Quels sont ces sentiments contradictoires ? Même lorsqu’une personne accepte la décision de mourir d’un proche, elle peut développer une culpabilité inconsciente, encore plus forte que dans le cadre d’un décès «naturel». Un conjoint va par exemple se demander ce qu’il a pu faire ou ne pas faire pour arriver à cette situation d’une action qui précipite la mort. Est-ce qu’il a choisi le bon médecin ? Est-ce qu’il a suffisamment accompagné et pris soin du malade ? La décision implique d’accepter l'irréversibilité de la mort, et notre société n’est absolument pas prête à cela. À VOIR AUSSI - «L'euthanasie ne retirera pas le tragique de l'existence», confie ce médecin en soins palliatifs «L’euthanasie ne retirera pas le tragique de l’existence», confie ce médecin en soins palliatifs Pourtant, ces fins «choisies» permettent d’anticiper la mort… Le problème, c’est que les familles ne sont pas préparées à ce qu’est concrètement la mort. Elles s’imaginent que la sédation profonde va plonger leur proche dans un sommeil calme, rapide et apaisé, alors que ce n’est pas toujours le cas. Des patients jeunes peuvent être pris de convulsion, de râles et autres phénomènes de l'agonie parfois impressionnants qui ne sont pas anticipés. Cette sédation n’est pas toujours pacificatrice et peut engendrer un certain nombre de déconvenues. Il faudrait pouvoir en discuter très concrètement avant, ce qui est incompatible avec le temps de travail des soignants. Un des arguments pour l'euthanasie est « la liberté » Mais c'est faux, on n'est jamais libre et seul face à sa mort. On s'inscrit dans un milieu familial, affectif, amical, qui doit être pris en compte Marie-Frédérique Bacqué À LIRE AUSSILuc Ferry: «Non à l’euthanasie» Quelle place doit occuper la famille dans ces choix ? C’est une décision intime et strictement personnelle, que la famille doit accepter… Tout en étant impliquée. Un des principaux arguments pour l’euthanasie est «la liberté» : «je suis libre, je veux décider de ma mort». Mais c’est faux, on n’est jamais libre et seul face à sa mort. On s’inscrit dans un milieu familial, affectif, amical, qui doit être pris en compte. C’est pour cela que les familles se déchirent, comme dans le cas de l’affaire Vincent Lambert. Sa femme témoignait des volontés de son mari, contre l’avis des parents. Ces situations doivent être clairement discutées et anticipées. Mais la mort, aujourd’hui, n’est plus considérée comme un événement collectif. C’est-à-dire ? Autrefois, les familles, et plus particulièrement les femmes, prenaient automatiquement part à la fin de vie. Tout individu avait déjà rencontré un mourant et bénéficiait des enseignements familiaux à ce sujet, par exemple, avec les toilettes mortuaires. Les générations cohabitaient et le savoir de la mort était partagé au sein du foyer. Aujourd’hui, c’est devenu une situation totalement inconnue, qui effraie. La société veut s’y confronter avec l’euthanasie, mais elle n’y est pas forcément prête. La rédaction vous conseille Michel Houellebecq: «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» Ces médecins inquiets de la proposition de loi sur l’euthanasie https://www.lefigaro.fr/actualite-france/euthanasie-pour-les-proches-il-s-agit-de-deuils-a-haut-risque-20210409 |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 06.01.22 21:47 | |
| Le Mans : Un médecin exerçant en soins palliatifs soupçonné de plusieurs meurtres de patients ENQUETE L’homme, âgé d’une quarantaine d’années, a été interpellé mardi. Il avait été radié par le Conseil de l'Ordre en mai, mais a pu exercer jusqu’en octobre
Caroline Politi
Publié le 06/01/22 à 18h40 — Mis à jour le 06/01/22 à 18h40
Un homme est soupçonné de plusieurs meurtres de patients au Pôle Santé Sud du Mans (image d'illustration) — Fred DUFOUR / AFP Des injections de produits non autorisés à des doses létales. Depuis plusieurs mois, la justice enquête sur des soupçons d’euthanasie dans le service des soins palliatifs du Pôle Santé Sud du Mans, dans la Sarthe. Ce jeudi, un médecin d’une quarantaine d’années ayant travaillé entre février et octobre 2020 dans ce service a été présenté à un juge d’instruction en vue d’une mise en examen. Il est soupçonné de deux meurtres, mais les dossiers de 23 autres patients, décédés alors qu’il exerçait, sont encore à l’étude.
L’affaire démarre fin 2020 lorsque la clinique, alertée par plusieurs collègues de ce médecin, fait un signalement au Conseil de l'Ordre. Plusieurs praticiens affirment en effet l’avoir vu administrer à des patients des cocktails médicamenteux hautement toxiques, notamment du Propofol à haute dose, sans respecter les protocoles de la loi Léonetti, qui encadre la fin de vie. Deux dossiers, en particulier, révèlent de graves dysfonctionnements.
Radié en mai 2021 En mai 2021, le praticien est radié par le Conseil de l'Ordre. Cette décision, pourtant, ne sera effective qu’en octobre 2021. Depuis son départ un an auparavant, en octobre 2020, de la clinique du Mans, l’homme a donc pu exercer dans d’autres structures, notamment de soins palliatifs. En parallèle, un signalement est fait au procureur qui ouvre une information judiciaire. « Toute la difficulté dans ce genre d’affaires où les patients sont en fin de vie est de déterminer dans quelles circonstances sont réellement mortes les victimes », précise une source proche de l’enquête.
Il convient ainsi de diligenter des expertises pour tous les patients traités par ce praticien, afin de savoir s’ils ont été traités selon les règles dictées par les protocoles. Les expertises ont d’ores et déjà confirmé les doutes de l’Ordre des médecins sur les deux premiers patients concernés.
Interpellé mardi près de Rouen, l’homme a nié en garde à vue les faits qui lui sont reprochés. Les investigations se poursuivent pour tenter de déterminer si d’autres décès, notamment dans les autres structures dans lesquelles il a travaillé, sont suspects. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 12.01.22 16:02 | |
| Fin de vie : le dernier voyage de Paul, qui a eu recours au suicide assisté en Suisse DOCUMENT RTL - À 84 ans, Paul a décidé de mettre fin à sa vie en Suisse, où le suicide assisté est autorisé. Un parcours réalisé aux côtés de sa fille, sa petite-fille et d'une association locale.
Paul s'est envolé pour son dernier voyage depuis une chambre de l’association suisse Eternal Spirit, qui l'a accompagné tout au long de son parcours. Paul s'est envolé pour son dernier voyage depuis une chambre de l’association suisse Eternal Spirit, qui l'a accompagné tout au long de son parcours. Crédit : Nicolas Burnens / RTL Fin de vie : le dernier voyage de Paul, qui a eu recours au suicide assisté en Suisse 06:00 Écouter Nicolas Burnens - édité par Florine Boukhelifa publié le 12/01/2022 à 07:28 - mis à jour le 12/01/2022 à 07:42 C'est un sujet sensible peu ou pas abordé dans la campagne présidentielle : la fin de vie. Ce mercredi 12 janvier, RTL vous propose de suivre le parcours de Paul, un Français de 84 ans, qui a décidé de recourir au suicide assisté en Suisse, où cette pratique est autorisée. Originaire de l'île de la Réunion, l'homme a parcouru près de 10.000 kilomètres, accompagné de sa fille et de sa petite-fille, pour son dernier voyage.
Paul a choisi un petit hôtel situé à la sortie de Bâle, à quelques kilomètres de la frontière française. Il a atterri, le matin même de son premier rendez-vous, en avion, malgré les restrictions sanitaires imposées aux étrangers. Cheveux blancs, regard malicieux, le vieil homme est assis sur son lit pour répondre aux questions du médecin mandaté par Eternal Spirit, l’association suisse qui va l'aider à mourir.
Après lui avoir demandé de répéter une suite de chiffres ou encore la date de naissance de sa fille cadette, le médecin entre dans le vif du sujet : "Quand avez-vous commencé à réfléchir au suicide assisté ?", lui demande-t-il alors. "Le jour de la mort de ma femme, le 30 juillet 2020", répond Paul avant de préciser : "J'avais pensé à me suicider, mais si je me loupais, c'était pire pour mes enfants et mes petits-enfants".
Paul et sa femme Marilou, décédée en juillet 2020. Paul et sa femme Marilou, décédée en juillet 2020. Crédit : Archives personnelles de la famille de Paul À 84 ans, Paul est lucide, mais commence à perdre la mémoire. S'il n’est pas atteint d’une maladie mortelle, il souffre de camptocormie, un handicap qui le fait marcher plié en deux et l’épuise, comme d’autres pathologies liées à son âge. "C'est une souffrance permanente, je n'ai plus aucune joie de poursuivre cette vie. J'ai vu des personnes âgées et d'autres se dévouer pour elles, ce n'est pas une vie", explique-t-il. "Là je m'en vais, je vais leur faire beaucoup de peine, mais ce sera une fois et définitivement. Je les 'libère'".
À écouter aussi Caroline Dublanche présente "Parlons-Nous" sur RTL de 22h30 à 1h30 Parlons-Nous Jenifer doit assumer la fin de vie de son père, qu'elle n'a pas connu 04/05/2020 à 23:00 - 36m25s
En Suisse, le suicide assisté est très encadré. La personne doit être capable de discernement, son désir de mourir doit découler d’une grave souffrance.
"Je savais très bien que c'était sa décision, ce qu'il voulait. Nous ne sommes pas du tout en train de pleurer toute la journée", indique Maryline, la fille de Paul. Pour celle qui a vu l’état de son père se dégrader, "il aurait été insupportable de rester à La Réunion et de savoir qu'il partait sans que je sois à ses côtés". "Je pense que c'est ça la meilleure préparation : se dire qu'on est avec eux jusqu'au bout et avoir le temps de leur dire ce qu'on avait envie de leur dire", poursuit-elle.
"C'est un acte d'amour" Pour payer le voyage et s'acquitter des 10.000 euros demandés par l'association, qui ne fait pas de bénéfices, Paul a vendu sa maison. Il aurait préféré mourir, chez lui, sur l’île de La Réunion, mais la France ne reconnaît pas ce droit. Il faut "changer la loi pour que les personnes aient le choix du reste de leur vie, que ce choix de partir soit reconnu", affirme l'homme, qui espère que son témoignage changera cette situation.
"J'ai eu de la chance puisqu'on m'a compris, on m'a aidé, ce que beaucoup de personnes n'ont hélas pas. De savoir que je ne vais plus être un poids, ça me soulage énormément, parce que je les aime. J'aime ma fille, j'aime ma petite-fille. Ce n'est pas triste non, c'est un acte d'amour", ajoute-t-il.
La veille de sa mort, Barbara et Chantal, les deux infirmières de l’association, effectuent une ultime visite pour une ultime discussion dans la chambre 307. Paul, lui, est de bonne humeur, souriant. "J'ai besoin d'une signature pour le médicament", explique Barbara, qui va lui mettre "un robinet". "Une fois que vous l'avez ouvert, cela dure à peu près trente secondes jusqu'à vous endormir. Après cinq minutes, vous dormez très très profondément. C'est comme une anesthésie, vous ne sentez rien du tout", détaille-t-elle.
Paul s'est envolé pour son dernier voyage depuis une chambre de l’association suisse Eternal Spirit, qui l'a accompagné tout au long de son parcours. Paul s'est envolé pour son dernier voyage depuis une chambre de l’association suisse Eternal Spirit, qui l'a accompagné tout au long de son parcours. Crédit : Nicolas Burnens / RTL Cette grande femme blonde aux yeux bleus a longtemps travaillé dans les soins palliatifs, avant d'aider des malades à mourir. Paul "veut mourir en sécurité, pour finir sa vie avec dignité. Je pense que notre médecine va très très loin, mais parfois des personnes sont comme devant un mur, on ne peut plus rien faire, alors on les laisse et je trouve que c'est aussi une réponse de la médecine", déclare l'infirmière.
Il arrive que certains soient trop affaiblis pour pouvoir accomplir eux-mêmes le geste fatal, une obligation exigée par la loi. Ils doivent alors rentrer chez eux avec le désespoir d’avoir dû renoncer. Pour ceux qui peuvent aller jusqu'au bout, les dernières questions posées sont filmées pour les autorités, en cas de litige.
"Je vous souhaite un très bon voyage" Ce moment si particulier est souvent une expérience intime. Le dernier matin de sa vie, Paul s’est soigneusement rasé, a revêtu sa chemise préférée, bleue à rayures. Délicatement, Maryline lui a déposé quelques gouttes du parfum de sa mère dans le cou. Ils ont ensuite pris le petit déjeuner ensemble, composé de fromage, d'œufs brouillés et de bacon, avant de rejoindre l’appartement loué par l’association, composé d'une petite cuisine, d'un lit, d'un canapé et d'une bibliothèque. Paul s’est alors allongé, aidé par Barbara.
"Je lui ai mis la perfusion quand il était prêt. Nous avons ensuite mis le produit, posé les quatre questions pour le film, pour la police. Puis je lui ai dit 'je vous souhaite un très bon voyage'", rapporte l'infirmière. Avec sa main, Paul a ouvert la perfusion. À ses côtés, Laure, sa petite-fille et Maryline, lui caressaient tendrement le visage. Et finalement, à 11h50, son cœur s’est arrêté.
"On a dit plein de choses à papa mais rapidement parce qu'il était fatigué et avait hâte de partir. On savait qu'il allait retrouver maman. Je suis contente pour lui, c'est pour ça qu'on l'a fait. C'est ça que je garde comme image. Papa s'était préparé. Je ne me plains pas, ça n'empêche pas d'être malheureuse, mais je ne me plains pas", raconte, très émue, Maryline.
La famille est restée jusqu’au bout. Elle a ensuite attendu l’arrivée du médecin légiste, de la police et des pompes funèbres. Les cendres de Paul arriveront seront ensuite rapatriées sur l’île de La Réunion, qu'il aimait tant, auprès de celles de son épouse. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 14.01.22 23:02 | |
| On aurait dit que s'il y avait la légalisation d'une aide active à mourir, cela mettrait la pression sur les gens en les obligeant à y penser et à faire un choix anticipé... mais... parce que Jean Léonetti ne met aucune pression ????????? je ne pige pas... cela fait 17 ans que ce bonhomme gère la fin de vie en France..... |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 20.01.22 9:55 | |
| Ça veut dire quoi, mourir de vieillesse? Slate.fr Lucie Inland — Édité par Hanna Devaud — 19 janvier 2022 à 13h10
Médicalement, on ne meurt pas de vieillesse. Mais elle peut être le catalyseur de problèmes médicaux ou sociaux déjà existants. «Mourir de vieillesse, c'est une mort rare, singulière et extraordinaire et d'autant moins naturelle que les autres», écrivait Montaigne. | Danie Franco via Unsplash «Mourir de vieillesse, c'est une mort rare, singulière et extraordinaire et d'autant moins naturelle que les autres», écrivait Montaigne. | Danie Franco via Unsplash
Beaucoup de personnes ont dans leur entourage au moins une personne décédée à un âge avancé. L'espérance de vie à la naissance en France a fortement augmenté depuis le siècle dernier, à l'exception des deux guerres mondiales et de la pandémie de Covid-19: en 2020, elle était de 79,2 ans pour les hommes et 85,3 ans pour les femmes. Il est courant de dire de ces personnes qu'elles meurent de vieillesse. Mais que se cache-t-il derrière cette expression? Est-ce que ça signifie qu'un organe vital, comme le cœur ou le cerveau, cesse de fonctionner? Est-ce une mort douloureuse, ou, contrairement à la maladie, un accident sans souffrance?
La première figure historique à être morte de vieillesse est Moïse. Dans Vivre avec nos morts, l'autrice et rabbin Delphine Horvilleur raconte cette fin de vie unique. Le prophète hébreu meurt au mont Moab en Jordanie à l'âge de 120 ans, après avoir rencontré son Dieu et vu, sans pouvoir y accéder, sa terre promise [Deutéronome 34.1-12]. «Son œil ne s'était pas affaibli et sa vigueur ne l'avait pas quitté» malgré son grand âge et une vie sans repos. Son décès survient «selon la parole de l'Éternel» et personne n'en saura davantage, puisque le secret se prolonge jusqu'à l'emplacement de sa tombe, sans expertise médico-légale préalable.
Delphine Horvilleur explique que la réponse est «dans un terme du verset»: «Moïse a quitté ce monde, embrassé par Dieu. Et dans ce baiser divin, il a rendu l'âme. […] [L'Éternel] récupère ainsi l'âme de Moïse, de la façon la plus tendre qui soit, et la mieux inspirée. Personne n'a, depuis lors, connu ce traitement de faveur et quitté ce monde dans une pareille embrassade, mais chacun se le souhaite.» Cette mort apaisée, loin de toute souffrance causée par la maladie ou l'angoisse, et sans le spectacle de celle-ci donné à ses proches –absents lors de son dernier souffle–, est probablement le premier archétype de la mort de vieillesse, mais aussi un mystère tenace pour les exégètes.
À LIRE AUSSI Histoires d'hommes illustres morts en avalant de travers
Pour la chercheuse en thanatologie Juliette Cazes: «Mourir de vieillesse, ça veut un peu tout et rien dire. Derrière, on a bien souvent des causes uniques ou polypathologiques», c'est-à-dire plusieurs pathologies n'engageant pas le pronostic vital comme l'hypertension, l'insuffisance cardiaque ou respiratoire, ou encore le diabète. «C'est un peu le vieux fantasme de la mort dans son sommeil au chaud dans son lit», comme notre grand-père ayant succombé à un arrêt cardiaque alors qu'il dormait, après un bon dîner en famille, le visage à jamais apaisé. «Dans les faits, on a plein de façons différentes de mourir de vieillesse, sans oublier les maladies qui n'ont jamais été détectées. Ça fait partie des sujets mystérieux autour de la mort qui n'ont pas de bonne réponse.» Ce n'est pas la vieillesse qui a emporté notre aîné mais son cœur qui s'est arrêté de battre, après une vie de labeur et quelques circonstances aggravantes (tabagisme, alcool, séquelles respiratoires liées à la guerre, dépression).
Le mystérieux paramètre de la nature En effet, la vieillesse est un état et non pas une maladie, elle n'entre donc pas dans les causes de mortalité listées par l'OMS, ni dans un rapport d'aucun médecin constatant un décès ou réalisant une autopsie. Ce qui veut dire qu'on ne meurt médicalement pas de vieillesse. Mais elle peut être le catalyseur de problèmes médicaux et/ou sociaux déjà existants avant ce dernier état de vie.
Ainsi, dans le rapport 2013 de l'Observatoire national de la fin de vie intitulé «Fin de vie des personnes âgées» sont abordés deux points incontournables: le handicap et la santé mentale. À travers l'exemple d'Andrée, déficiente intellectuelle et souffrant d'insuffisance rénale, est explicité que «plus encore que pour la population générale, l'espérance de vie des personnes handicapées augmente considérablement, et cela se traduit par l'“avancée en âge” de personnes présentant un grand déficit d'autonomie lié au (poly)handicap, auquel viennent se surajouter des problèmes liés à l'âge et aux maladies. Pourtant, on se sait presque rien de la fin de vie des personnes handicapées, que ce handicap soit physique, mental ou psychique.»
Les retards ou défauts de prise en charge de la douleur sont imputés à une différence d'expression de celle-ci, révélant le besoin de former les personnels afin de dépasser ce biais validiste.
«Le suicide est l'une des principales causes de décès de la personne âgée, avec le cancer et les maladies cardio-vasculaires.» Rapport 2013 de l'Observatoire national de la fin de vie Autre impensé: celui de la dépression et du suicide chez les personnes vieillissantes. «La dépression ne serait pas repérée chez plus de 40% des sujets âgés de 75 ans et plus, certaines publications estiment à 60-70% la méconnaissance, la négligence ou le non traitement des états dépressifs chez les personnes très âgées. La dépression est en effet souvent masquée et peu prise en compte, du fait d'un processus de banalisation sociale, qui l'identifie à une sorte “de tristesse légitime du vieillard”», peut-on lire dans le rapport de l'Observatoire national de la fin de vie.
La dépression pèse sur la durée de vie et le risque de passage à l'acte suicidaire, «y compris en Ehpad». Le texte rappelle que «le suicide est l'une des principales causes de décès de la personne âgée, avec le cancer et les maladies cardio-vasculaires. En France, en 2010, 2.873 personnes de plus de 65 ans ont mis fin à leurs jours. C'est près de 30% du total des suicides en France, alors que les plus de 65 ans constituent environ 20% de la population française.» À noter que certains de ces suicides sont considérés comme des morts naturelles.
À LIRE AUSSI L'idée du «suicide rationnel» pour les personnes âgées émerge aux États-Unis
Même si personne ne sait au juste ce que mourir de vieillesse signifie, la clé de voûte de cette fin de vie enviée est la question de la gestion de la souffrance. Dans Les critères du bien mourir, le professeur en sociologie Pascal Hintermeyer expose la «voie étroite entre mort prématurée et mort prolongée», celle survenant trop tôt ou de façon trop annoncée –même des enfants meurent de vieillesse, à cause du syndrome de Hutchinson-Gilford ou progéria– ou au contraire de manière trop retardée par l'acharnement thérapeutique. Tout est une question d'équilibre entre l'état pathologique de la personne vieillissante et le mystérieux paramètre de la nature faisant expirer les vies, puisque tout le monde ne le trouve pas seul, contrairement à notre grand-père décédé au creux de son lit.
«Mourir de vieillesse, c'est une mort rare, singulière et extraordinaire et d'autant moins naturelle que les autres; c'est la dernière et extrême sorte de mourir; plus elle est éloignée de nous, d'autant est-elle moins espérable; c'est bien la borne au-delà de laquelle nous n'irons pas, et que la loi de nature a prescrite pour n'être point outrepassée; mais c'est un bien rare privilège de nous faire durer jusque-là.» Ces mots sont de Michel de Montaigne (De l'âge, Les Essais, 1595), qui n'a pas eu l'occasion d'expérimenter ce qu'il a décrit –il est mort à l'âge de 59 ans d'un œdème à la gorge. À défaut de percer les secrets de cette façon de mourir, nous avons déjà matière à améliorer ce que nous savons déjà sur la fin de vie de nos aînés, en particulier dans des situations qui les fragilisent particulièrement. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 21.01.22 0:34 | |
| Quatre députés du Doubs signent une tribune en faveur d’une "fin de vie libre" Publié le 20/01/2022 - 15:37 Mis à jour le 20/01/2022 - 15:38 Les Jeunes avec Macron (JAM) de Bourgogne-Franche-Comté ont rédigé ce mois de janvier 2022 une tribune afin de ramener dans le débat national la question du choix de la fin de vie. Fannette Charvier, Eric Alauzet, Denis Sommer et Frédéric Barbier, députés du Doubs, ont co-signé cette dernière. Alexane Alfaro JAM/ Twitter 1/2 - Alexane Alfaro 2/2 - JAM/ Twitter "Dans une période où la question de la liberté est sur toutes les lèvres quand il s’agit d’urgence sanitaire, il est impossible de nier sans marquer de cohérence qu’elle est toutes aussi présente lorsque l’on parle du choix de chacun de mourir dans la dignité", peut-on lire dans la Tribune des Jeunes avec Macron. Un sujet qui ne "doit plus être tabou" Selon les JAM de Bourgogne-Franche-Comté, ce sujet ne "soit plus être tabou" : "Ce sujet nous concerne tous et doit faire l’objet d’un débat lors de l’élection présidentielle", précisent-ils. Un débat relancé après le décès de Paulette Guinchard Paulette Guinchard, ancienne secrétaire d'Etat aux personnes âgées, à l'initiative notamment de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA), est décédée en mars 2021 à l'âge de 71 ans après avoir eu recours au suicide assisté. La mort de cette figure de la vie politique avait alors relancé le débat. Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, avait également signé une tribune publiée dans Libération. Elle expliquait : "La loi doit évoluer. Elle n’est pas suffisante pour honorer les volontés de celles et ceux, lucides, qui souffrent et se savent condamnés (...) je sais la difficulté de ce débat, car il interroge chacune et chacun d’entre nous sur son rapport intime à la vie et à la mort. Mais la mort fait partie de la vie, et nos conditions de mort valent bien un débat égal à ceux que nous avons sur nos conditions de vie". Que dit la loi en France ? La loi Claeys-Leonetti permet l'arrêt des traitements après consultation et avec l'accord de tous les membres de la famille présente. Datant du 2 février 2016, cette loi autorise la sédation profonde et continue pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 24.01.22 13:47 | |
| Aziliz Le Corre: «Euthanasie, derrière les bonnes intentions, le risque d’engrenage?» Par Aziliz Le Corre Publié hier à 21:02, mis à jour il y a 2 heures Il reste aujourd’hui beaucoup de travail pour permettre un égal accès aux soins palliatifs. Ake/ake1150 - stock.adobe.com FIGAROVOX/ANALYSE - Le philosophe Damien Le Guay livre dans son dernier ouvrage sa conception des soins palliatifs et de la fin de vie. Le triomphe des démagogies est passager. Mais les ruines sont éternelles », écrivait Charles Péguy en 1905 dans Les Suppliantes éternelles. Dans un essai amer, Quand l’euthanasie sera là…, publié aux Éditions Salvator, Damien Le Guay alerte sur ce qu’il juge être les conséquences néfastes de l’euthanasie pour notre société. La proposition de loi «visant à affirmer le libre choix de la fin de vie et à assurer un accès universel aux soins palliatifs en France» a en effet été déposée mercredi 19 janvier 2022 à l’Assemblée nationale. La proposition de loi entend notamment légaliser l’euthanasie, qui consiste à donner délibérément la mort à un malade incurable et en grande souffrance.À LIRE AUSSIFin de vie: avant de légiférer, faisons en sorte que les textes actuels soient appliqués Actuellement, la loi Claeys-Léonetti, du 2 février 2016, prévoit les directives anticipées et la désignation de la personne de confiance, pour permettre à chacun d’exprimer ses volontés et de clarifier les conditions de l’arrêt des traitements, en réaffirmant le droit du malade à bénéficier de la sédation profonde… (article sous abonnement et donc payant ) QUI NOUS DELIVRERA DE L'ACHARNEMENT PALLIATIF ( obstinément déraisonnable ) ??? Admin |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 25.01.22 16:47 | |
| article payant [size=36]Ils militent pour le suicide assisté: «Encore combien d'agonies intolérables?»Ultime Liberté aborde frontalement la question de la fin de vie. « Nous défendons le droit pour chacun de choisir sa mort et la facilité d’accès aux produits létaux ». Depuis 2019, elle a accompagné cinq personnes dans la Loire. Gros plan sur une association radicale.[/size] Par Marie PERRIN - Hier à 06:00 | mis à jour hier à 13:14 - Temps de lecture : 5 min | | Vu 1818 foisultime-liberte-est-une-association-oeuvrant-dans-le-domaine-de-la-fin-de-vie-Ultime Liberté est une association œuvrant dans le domaine de la fin de vie. Photo Progrès /Philippe VACHER[/size] Ils sont tous les trois en bonne santé. Pourtant, ils ont tous les trois à portée de main un anesthésique puissant, capable de donner la mort. « Oui, nous avons du Pentobarbital chez nous. C’est notre assurance vie, notre garantie de pouvoir partir dans la sérénité ». Jacques Fauconnet, Pierre Debaize et Annick Duperon, membres de l’antenne stéphanoise de l’association Ultime Liberté, ont la parole cash. Et pour cause. « Nous sommes convaincus qu’il faut que la loi avance ! ». [/size] « Oui, nous avons du Pentobarbital chez nous. C’est notre assurance vie » Ultime Liberté est une association œuvrant dans le domaine de la fin de vie. L’une des plus radicales. « Nous avons deux objectifs : obtenir pour chaque citoyen la possibilité de pouvoir choisir le moment et le lieu de sa mort, qu’il soit... |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 25.01.22 17:08 | |
| Euthanasie : l’ultime impasse ? PALIATIVE Shutterstock | Chinnapong Blanche Streb - publié le 24/01/22 Docteur en pharmacie et essayiste, Blanche Streb apporte chaque lundi son éclairage sur les grands enjeux de société qui touchent à la vie humaine. Elle revient cette semaine sur le pseudo-argument de la liberté brandi par les militants de l’euthanasie. Les débats sur l’euthanasie et le suicide assisté enflent inlassablement dans notre société. C’est désormais un « Choisis ta mort » qui contamine les esprits, masqué derrière l’illusion d’éthique d’une prétendue « ultime liberté ». En ce début d’année électorale que marquera inévitablement ce sujet, plusieurs essais éclairants ont été publiés : L’Impasse de l’euthanasie, de Henri de Soos (Salvator) ; Fin de vie en République, d’Erwan Le Morhedec (Cerf) ; Quand l’euthanasie sera là… de Damien Le Guay (Salvator). Chercher à comprendre et à s’approprier ces enjeux de vie et de mort pour notre société me semble être, pour tous, un devoir impérieux. On ne peut se contenter d’en rester à survoler ce qui demain pourrait tant nous voler. Henri de Soos, par exemple, décrypte méthodiquement les cinq interrogations les plus courantes et les plus importantes : « l’exemple » des pays étrangers ayant légalisé le suicide assisté ou l’euthanasie, les sondages d’opinion et leurs choix parfois truqués, le problème des euthanasies clandestines, la question douloureuse et complexe de la souffrance et celle de la liberté. Quelle liberté ? Car c’est bien ainsi que se déplace désormais le spectre de l’euthanasie, sous les apparences de la « dernière liberté à conquérir ». Tentant, si on en reste à ces mots. Effrayant, si on soulève le voile camouflant ses maux. Comme souvent, bourdonne à nos oreilles cet élément de langage : « Un nouveau droit qui n’enlève rien à personne. » Rien ? Rien de moins que la vie… Mais est-on pleinement libre lorsque la souffrance physique est mal soignée, lorsque la souffrance psychique, l’anxiété ou la solitude sont mal accompagnées ? La liberté individuelle se voit beaucoup aujourd’hui comme la valeur suprême à promouvoir. Mais quelle liberté ? Celle de l’homme qui serait seul face à son destin. Seul à écrire son histoire. Seul à décider que puisque « mon corps m’appartient », alors je peux bien lui retirer la vie. Finalement, tapie derrière cette « conquête », c’est bien moins la question médicale, essentielle et épineuse, de la fin de vie que celle d’une conception de la liberté de l’homme s’érigeant en seul maître de la vie. Mais est-on pleinement libre lorsque la souffrance physique est mal soignée, lorsque la souffrance psychique, l’anxiété ou la solitude sont mal accompagnées ? Lorsqu’on laisse planer la légitime crainte de l’acharnement thérapeutique, pourtant interdit par la loi. Lorsque la société nous renvoie l’image d’être une charge, un coût, un encombrant, quelqu’un qui ne sert plus à rien et qu’il est venu le temps de s’en aller, sur la pointe des pieds, pour, vous comprenez, ne pas déranger… Mais enfin, celui à qui on laisse croire qu’il a la liberté de choisir, mais sans autres choix que premièrement souffrir ou deuxièmement se supprimer ou être supprimé n’est évidemment déjà plus libre de son choix. Il y a d’autres voies, bien sûr, que seul le refus absolu de l’euthanasie peut permettre de développer. Rester humain jusqu’à la fin Et cette peur de devenir un poids pour son entourage grandira dans la société à mesure que le regard collectif sur la fragilité se brouillera ou se détournera, à cause de l’existence même d’une telle loi. Cette pseudo-liberté poussera d’abord les plus faibles à s’y résigner. On dira : C’est leur droit, c’est ce qu’ils veulent. Ensuite, même ceux qui ne le veulent pas y auront droit. Et quelle liberté pour ceux contraints à pratiquer ou à contribuer à conduire ce geste irrémédiable ? En réalité, la liberté serait, d’une telle loi, la première victime. Comme l’écrit Henri de Soos, « la liberté peut-elle consister à choisir de ne plus jamais pouvoir choisir, à décider de ne plus jamais pouvoir décider, à vouloir ne plus jamais vouloir ? N’arrive-t-on pas ainsi à une impasse, à un problème insoluble, voire à un raisonnement absurde qui consiste à justifier l’autodestruction de la liberté au nom de la liberté ? » Michèle Bernard-Requin a présidé la 10e chambre correctionnelle de Paris, puis la cour d'assises. Lire aussi : En fin de vie, cette magistrate envoie un « ultime texte » pour sauver les soins palliatifs Des progrès sont encore attendus. Ils devraient être la priorité : formation, prévention du suicide, moyens et développement des soins palliatifs pour progresser dans l’accompagnement de la fin de vie en respectant la personne dans toutes ses dimensions. Trop de déserts médicaux perdurent. Il y a là un enjeu d’égalité. Mais plus encore : de fraternité, comme le souligne Erwan Le Morhedec. L’interdit de tuer est gravé dans le marbre de la déontologie médicale depuis 2500 ans, il l’est aussi, il faut y croire, dans la loi morale inscrite dans le cœur de l’homme. Prendre soin des personnes vulnérables, des malades et des mourants est sans doute le critère ultime de notre humanisation. Ceux qui accompagnent ceux qui meurent ont beaucoup à nous apprendre sur tout ce qui reste à faire quand il n’y a plus rien à faire. Rester humain, jusqu’à la fin. À bien des égards, une telle loi légalisant l’euthanasie ne serait en rien le progrès que nous vendent les marchands de rêves mortifères. Mais au contraire l’ultime impasse, de celles qui contraignent à nous arrêter. Et à faire demi-tour. https://fr.aleteia.org/2022/01/24/euthanasie-lultime-impasse/ |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 25.01.22 21:20 | |
| Florent Pagny annonce être atteint d'un cancer des poumons qui n'est pas opérable, dans une vidéo très émouvante mise en ligne ce soir sur Instagram- Sa tournée est annulée - Regardez Vidéos | florent pagny, cancer, poumons
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Florent Pagny annonce être atteint d'un cancer des poumons qui n'est pas opérable dans une vidéo très émouvante postée ce soir sur les réseaux sociaux :
"Je dois faire une annonce un peu particulière. Je ne vais pas pouvoir terminer ma tournée des 60 ans. Je dois annuler l'ensemble de mes concerts suite à un problème de santé. En effet, on vient de me diagnostiquer une tumeur au poumon, une tumeur cancéreuse pas très sympathique qui ne peut pas s'opérer, donc je dois rentrer dans un protocole de 6 mois de chimiothérapie et de rayons X. Je suis désolé, mais vous savez tous que dans la vie, le plus important c'est la santé".
Le chanteur précise que les téléspectateurs de TF1 pourront tout de même le voir dans la prochaine saison de The Voice, pour laquelle il jouera à nouveau les coachs bienveillants : "Vous me verrez quand même sur le fauteuil rouge de The Voice en pleine forme, puisqu'on a tout enregistré avant."
Cette annonce faite ce soir sur Instagram a surpris et choqué ses fans mais aussi de très nombreux internautes qui apportent leur soutient en passe au chanteur qui lui semble désolé de ne pouvoir assurer sa tournée et va même jusqu'à préciser que les places de son concert seront remboursées et qu'il espère pouvoir faire "l atournée de ses 61 ans et non plus la tournée de ses 60 ans comme cela était prévu"
"Le plus important, c'est la santé"... Mais NON, c'est la liberté ... Admin |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 25.01.22 23:05 | |
| Accueil > L’incorrect > La violence de la campagne pro-euthanasie L’INCORRECT La violence de la campagne pro-euthanasie Les promoteurs de l'euthanasie possèdent une vision très désincarnée de la personne humaine, dénonce l'avocat et journaliste, qui consacre un livre éclairant au sujet. Par Erwan Le Mohedec Publié le 25 janvier 2022 à 13h00
Depuis plus de trente ans, ses militants clament que l’euthanasie permettrait aux malades de mourir dans la dignité. Trente ans que s’insinue dans l’esprit des Français le soupçon que le seul fait de vivre sa vie jusqu’à son terme naturel pourrait être indigne. Trente ans que, depuis leur lit de malade, des Français subissent la violence de cette campagne. Parce que cette accusation est devenue intenable, les militants de l’euthanasie ont investi le terrain de la liberté.
A LIRE Euthanasie, IVG, bioéthique : à l’aube de la présidentielle, la bataille se poursuit - Citation :
- Il faut que nous soyons libres et dignes jusqu’à notre dernier souffle.
Opérant la jonction au micro de France Inter, le 16 mars 2021, Bertrand Delanoë a posé une nouvelle injonction : « Il faut que nous soyons libres et dignes jusqu’à notre dernier souffle. » Au risque de contrarier l’ancien maire de Paris, les patients en fin de vie, douloureux, angoissés, isolés, souvent âgés, font bien ce qu’ils peuvent. Non qu’ils ne veuillent pas, eux aussi, marcher à la mort droits et fiers, maîtres d’eux-mêmes. Mais, n’en déplaise, ils tiennent à leur vie, aux derniers regards qu’ils peuvent poser sur leurs petits-enfants, aux derniers rires qu’ils peuvent entendre, aux derniers sourires qu’ils peuvent offrir.Les intervenants en soins palliatifs l’observent : les demandes d’euthanasie persistantes ne sont généralement pas motivées par la douleur, mais par des considérations philosophiques. Que les leaders d’opinion et autres premiers de cordée, soucieux de leur contrôle, anxieux de garder l’image de toute une vie passée dans la maîtrise des évènements, veuillent bien les excuser : les petites gens, au premier rang desquels les plus défavorisés, souhaitent souvent vivre leur vie jusqu’à son terme naturel. Quel membre de quelle fine fleur de Paris a-t-il le droit de poser, même indirectement, le moindre jugement sur la façon dont un homme ou une femme meurt ? Il faut avoir une vision bien désincarnée de la personne humaine pour imaginer qu’à ce moment ultime nous nous déterminerions, tous, par le jeu de notre glorieuse liberté agissante. - Citation :
- Peut-on vivre en sachant que votre mère a préféré se coucher sur son lit d’euthanasie plutôt que de vous déranger ?
A LIRE Présidentielle 2022 : Anne Hidalgo défend l’euthanasie “active” dans une tribuneCe qui caractérise la fin de vie n’est pas la liberté, mais la vulnérabilité. Vulnérabilité à cette culture ambiante qui vous somme d’être libre et digne, qui valorise la jeunesse, la performance, la beauté, l’autodétermination. Vulnérabilité à la pression des proches, parfois convaincus de leur bienveillance pour leur parent, parce qu’ « il n’aurait pas voulu ça », et parfois simplement exténués – parce que la maladie épuise aussi les familles. Vulnérabilité à celle des soignants, derniers bien-portants de leur entourage, ultimes sachants, dont les patients guettent le moindre regard, une hésitation dans la voix, quand ils leur demandent si cela vaut encore la peine…Je pense à cette femme dont la petite-fille racontait qu’après son euthanasie au Canada, une de ses amies de sa maison de retraite avait écrit sur une carte d’hommage : « Ça lui ressemble tellement. Elle ne voulait déranger personne. » Peut-on entendre sans pleurer qu’une femme a préféré la mort plutôt que de déranger ses enfants ? Peut-on vivre en sachant que votre mère a préféré se coucher sur son lit d’euthanasie plutôt que de vous déranger ? Et peut-on lire sans angoisse que son amie de vieillesse a trouvé cela admirable ? Cette femme était pourtant, formellement, libre. N’oublions pas qu’en Belgique, l’euthanasie concerne à près de 90 % des personnes de plus de 60 ans. Est-ce ainsi que nous avons prévu de traiter le grand âge ?Au bout du chemin, il ne reste qu’une alternative : laisser vivre, en les soulageant, ceux qui voudraient mourir ou prendre le risque de causer la mort de ceux qui devraient vivre. Le législateur n’a pas d’autre raison d’être, pas d’autre légitimité, que d’agir pour protéger les plus faibles, les plus vulnérables. Qu’il s’en souvienne ce jour prochain où il voudra légiférer encore sur la fin de vie.En quoi la loi Léonetti permet une mort naturelle, mourir de faim et de soif, dans un sommeil provoqué par des substances chimiques ? Admin |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 26.01.22 11:46 | |
| POINT DE VUE : « Mourir dans la dignité », pas un droit, un devoir universel « Qui pourrait ne pas souhaiter, exiger même, que toute personne puisse mourir dans la dignité ? L’usage exclusif qui est fait aujourd’hui de l’expression « droit de mourir dans la dignité » paraît imposer l’idée que hors le « suicide assisté et volontairement choisi », toute mort survient dans des conditions indignes. » Le point de vue de Michèle Delaunay, ancienne ministre.
Une unité de soins palliatifs. Une unité de soins palliatifs. | ARCHIVES MARC OLLIVIER OUEST FRANCE Afficher le diaporama Ouest-France Michèle Delaunay, ancienne ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie, ancienne députée de Gironde (Part socialiste). Publié le 12/11/2021 à 07h33 « Qui pourrait ne pas souhaiter, exiger même, que toute personne puisse mourir dans la dignité ? L’usage exclusif qui est fait aujourd’hui de l’expression « droit de mourir dans la dignité » paraît imposer l’idée que hors le « suicide assisté et volontairement choisi », toute mort survient dans des conditions indignes. » Le point de vue de Michèle Delaunay, ancienne ministre.
L’usage exclusif qui est fait aujourd’hui de l’expression « droit de mourir dans la dignité » me choque et même me révolte. Il paraît imposer l’idée que hors le « suicide assisté et volontairement choisi », toute mort survient dans des conditions indignes.
Je ne suis pas la seule à ressentir ce choc : chaque médecin, chaque équipe hospitalière et toute personne récemment endeuillée, se sent, en écoutant ces mots, possiblement coupable de n’avoir pas permis à son malade, son parent, de conditions que l’on puisse qualifier de dignes.
Utiliser des mots précis et compréhensibles de tous J’ai été plusieurs décennies médecin hospitalier en cancérologie et avec mon équipe nous avons accompagné de nombreuses fins de vie. Combien de fois ai-je entendu quand l’expression « droit à mourir dans la dignité » était évoquée, cette interrogation mêlée d’un sentiment confus de révolte ou de culpabilité. « Quoi, mourir à l’hôpital ou chez soi, entouré si besoin de soins palliatifs, est-ce donc mourir dans l’indignité ? »
On ne doit pas prendre à la légère cette interrogation, ce petit coup au cœur qui chemine quelquefois longtemps et douloureusement dans l’esprit d’un parent, d’un infirmier ou d’une aide-soignante alors même qu’ils se sont déployés sans compter autour de leur malade.
Cette réaction, je l’ai retrouvée, plus brutale encore qu’à l’ordinaire, en écoutant une candidate à l’élection présidentielle annoncer « j’ouvrirai dès 2022 le droit pour ceux qui le veulent à mourir dans la dignité ! »
Cette dénomination, largement popularisée par l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, n’a pas aucun substrat juridique et l’on gagnerait à utiliser des mots précis et compréhensibles de tous au lieu de préempter la notion de dignité. Soins palliatifs, services hospitaliers, suivis médicaux à domicile, fonctionnent dans leur immense majorité eux aussi dans de parfaites conditions de dignité. Le vocabulaire et ceci d’autant plus dans l’hypothèse d’un texte de loi, se doit d’utiliser des mots précis et compréhensibles de tous, comme par exemple « Suicide volontaire et médicalement assisté ». L’expression paraît brutale, mais le fait l’est aussi et elle est au moins parfaitement légitime et dénuée de tout caractère moralisant, voire pénalisant pour tous ceux, malades ou grands âgés qui ne souhaitent pas y recourir, comme pour ceux qui les accompagnent ou les soignent.
Soutenir, pour tous, le droit de vieillir dans la dignité Ajoutons par ailleurs qu’une mort ne peut véritablement être considérée comme « digne » que si ce qui l’a précédé l’a été et, en particulier, dans les derniers mois. Si ceux-ci ont eu lieu dans l’isolement, des soins précaires ou non respectueux, la dernière heure ne méritera jamais d’être qualifiée de digne. Ce que nous devons soutenir, c’est d’abord, pour tous, de vieillir dans la dignité.
Je ne me prononce ici nullement pour ou contre le suicide assisté ; si je peux le comprendre, je n’en fais pas propagande car il est lourd d’anxiété. J’en ai exprimé les raisons à plusieurs reprises lors des débats législatifs. Mais je plaide du fond du cœur pour que ce choix ne soit pas seul à se présenter comme conforme à l’exigence universelle de dignité de la mort. Par ailleurs et comme je l’ai appris à l’Assemblée, je ne pourrais voter une loi dont l’intitulé et la présentation ne seraient pas explicites pour ceux qui auraient à l’appliquer. » Pour info, je trouve Michèle Delaunay bizarre, son élocution sur les vidéos Admin |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 26.01.22 21:35 | |
| Réservé aux abonnés Fin de vie: avant de légiférer, faisons en sorte que les textes actuels soient appliqués Par Jacques Bringer et Claudine Bergoignan-Esper Publié le 23/01/2022 à 16:16, mis à jour le 23/01/2022 à 20:57
Depuis 2016, le respect des directives anticipées du patient, s’il les a exprimées, s’impose au médecin. 287818293/chinnarach - stock.adobe.com TRIBUNE - Le droit à choisir sa fin de vie fait régulièrement débat. Avant de continuer à légiférer, il faudrait appliquer les dispositions existantes. FAUX ! les DA ne s'imposent pas au médecin en cas d'urgence, si elles sont farfelues et/ou contraires à la loi de fevrier 2016 Admin |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 28.01.22 12:40 | |
| Euthanasie : sensible et clivant, le débat devrait s’inviter dans la campagne présidentielle Lecture 2 min Accueil L'actualité Des Élections Election Présidentielle 2022 Euthanasie : sensible et clivant, le débat devrait s’inviter dans la campagne présidentielle La loi Claeys-Leonetti permet une « sédation profonde et continue jusqu’au décès » pour les malades incurables dont le pronostic vital est engagé « à court terme ». Crédit photo : illustration Jacky Schoentgen Par Sudouest.fr avec AFP Publié le 28/01/2022 à 8h27S'ABONNER Liberté de choix ou régression éthique porteuse de dérives ? Sensible, clivant, complexe, le débat sur l’euthanasie n’est pas nouveau mais va sans doute marquer plus que jamais la campagne présidentielle. C’est le seul point sur lequel s’accordent pro et anti-euthanasie : le débat sur la fin de vie va s’inviter dans la campagne présidentielle. « Après le mariage pour tous puis la PMA, ça va être le grand sujet de société cette fois-ci », estime Jean-Luc Romero-Michel, de l’association pro-euthanasie ADMD. « S’il y a un débat sociétal, ce sera celui-là », renchérit Erwan Le Morhedec. Cet avocat et blogueur catholique vient de publier un plaidoyer anti-euthanasie, « Fin de vie en République » (éd. du Cerf). Parmi les candidats déclarés, Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) semblent déterminés à modifier la loi, qui interdit euthanasie et suicide assisté. En avril 2021, l'Assemblée nationale en avait même déjà débattu après une proposition de loi du député Olivier Falorni. Son examen n’avait pas abouti, à cause de 3 000 amendements destinés à faire obstruction, mais 240 députés avaient approuvé le principe d’une « assistance médicalisée active à mourir ». SUR LE MÊME SUJET Euthanasie : le temps n’est pas encore venu Euthanasie : le temps n’est pas encore venu La proposition de loi d’Olivier Falorni, s’est heurtée hier soir à l’obstruction parlementaire. Un seul des cinq articles, celui qui crée l’aide médicale active à mourir a pu être votée à une large majorité. Un premier pas Ce serait un bouleversement par rapport à la loi actuelle, datant de 2016. Dite Claeys-Leonetti, elle permet une « sédation profonde et continue jusqu’au décès » pour les malades incurables dont le pronostic vital est engagé « à court terme ». « Cette loi a des limites terribles », déplore Jean-Luc Romero-Michel en citant « la maladie de Charcot (maladie neurodégénérative incurable, NDLR), où les gens agonisent pendant des mois ». « Avoir le choix » Il mentionne aussi l’exemple d’Alain Cocq. Atteint d’une maladie incurable très douloureuse mais pas fatale, ce Dijonnais n’entrait pas dans le cadre de la loi. Il est mort en juin 2021 par suicide assisté en Suisse. « Les gens ne comprennent pas qu’on leur interdise d’éteindre la lumière », assure Jean-Luc Romero-Michel, en souhaitant que la France autorise l’euthanasie, comme la Belgique. « Non pas qu’ils vont forcément y recourir : ce sera une minorité, autour de 3 % si on prend les chiffres belges. Mais ils veulent avoir le choix », insiste-t-il en s’appuyant sur plusieurs sondages. « On réagit avec nos tripes. C’est compréhensible, mais on ne fait pas une loi avec les tripes » Une logique que récuse Erwan Le Morhedec : « Je comprends que quelqu’un qui sait que sa maladie va dégénérer puisse vouloir être euthanasié de façon anticipée. Mais accéder à cette demande-là par la loi aura des répercussions sur d’autres situations ». Selon lui, les cas exceptionnels mis en avant par les pro-euthanasie brouillent « notre capacité de réflexion » : « On réagit avec nos tripes. C’est compréhensible, mais on ne fait pas une loi avec les tripes ». En Belgique, « l’euthanasie concerne à 87,3 % des plus de 60 ans et à 67,4 % des plus de 70 ans. La réalité de l’euthanasie, c’est que ce sera celle des personnes âgées », craint l’avocat. Il juge les dérives inévitables : manque de contrôle, pression sur les plus âgés, logique budgétaire où une mort permettrait des économies… Pour Jean-Luc Romero-Michel, l’opposition à l’euthanasie est « souvent religieuse ». « N’importe quel non-catholique peut comprendre mes arguments », objecte Erwan Le Morhedec. Qu’en pensent les soignants ? Et les soignants ? Ceux qui sont en première ligne exercent en soins palliatifs, services réservés aux malades incurables mais qui manquent de moyens. Le gouvernement a lancé en septembre un plan de 171 millions d’euros, dont 59 millions de mesures nouvelles. Un montant jugé largement insuffisant. SUR LE MÊME SUJET Fin de vie : « votez le plus vite possible » plaide Line Renaud auprès des députés Fin de vie : « votez le plus vite possible » plaide Line Renaud auprès des députés L’actrice de 93 ans, Line Renaud, demande aux députés de voter au plus vite un texte sur le droit à l’euthanasie Par ailleurs, ces soignants pointent une méconnaissance de leur discipline. « Quand on entend certaines craintes, légitimes, sur la fin de vie, on est frappé car la plupart du temps, on peut y répondre », explique la Dr Claire Fourcade, présidente de la Sfap (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs). Elle regrette que le débat public « mélange deux situations » : celle « des gens qui vont mourir », laquelle relève de la médecine, et celle « des gens qui veulent mourir sans forcément être en fin de vie », laquelle nécessite « un débat de société plus large ». Après « l’électrochoc » de la proposition de loi Falorni, la Sfap a organisé une consultation à laquelle 2 000 acteurs des soins palliatifs ont répondu. Les deux tiers sont opposés à la légalisation d’une « aide active à mourir » et un tiers envisage de démissionner si cela arrivait. Si la loi évoluait quand même, seuls 4 % pensent qu’il faudrait opter pour l’euthanasie, où c’est le médecin qui réalise l’injection fatale, contrairement au suicide assisté. « On devrait se demander pourquoi ils ne veulent pas être impliqués » dans l’acte d’euthanasie, relève la Dr Fourcade. « Ce ne sont pas tous des cathos intégristes, ça se saurait ». |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 28.01.22 12:50 | |
| LES SOINS PALLIATIFS, C’EST «DU CONCENTRÉ DE VIE», TÉMOIGNE UNE SPÉCIALISTE POUR RELANCER LE DÉBAT SUR L’EUTHANASIE Les soins palliatifs, c’est «du concentré de vie», témoigne une spécialiste pour relancer le débat sur l’euthanasie « Tout le monde sait qu’il est mortel, mais ça reste abstrait. Nous, on s’adresse à des patients qui ont fait la rencontre avec le fait qu’ils sont vraiment mortels, et c’est une rencontre bouleversante », dit la Dr Claire Fourcade. Photo d’illustration AFP 6 Par charentelibre.fr avec AFP, publié le 28 janvier 2022 à 10h04, modifié à10h05. « Parfois ça pleure, parfois ça rit » : contrairement à l’image qu’on en a, les soins palliatifs sont « du concentré de vie », explique la Dr Claire Fourcade qui souhaite éclairer le débat sur l’euthanasie en pleine campagne présidentielle. Entretien. Présidente de la Sfap (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs), la Dr Claire Fourcade souhaite faire mieux connaître sa discipline pour éclairer le débat sur l’euthanasie en pleine campagne présidentielle.
Comment définir les soins palliatifs? "Ils s’adressent à toute personne qui a une maladie qu’on ne sait pas guérir, quelle que soit la durée de vie prévisible. Ils permettent de soulager l’ensemble des symptômes : d’abord la douleur, évidemment, mais pas seulement. C’est une prise en charge globale de la personne, et pas uniquement de la maladie. C’est donc une médecine très individualisée : on fait de la haute couture, pas du prêt-à-porter, pour répondre aux besoins de chacun.
C’est aussi une prise en charge des proches : on passe autant de temps avec les patients qu’avec les familles Pour certains, cela va être des symptômes médicaux, pour d’autres des difficultés psychologiques ou des questions sociales («Je ne peux plus travailler », « J’ai des enfants petits »…). C’est aussi une prise en charge des proches : on passe autant de temps avec les patients qu’avec les familles.
Enfin, les unités de soins palliatifs sont des lieux extrêmement vivants, contrairement à l’image qu’on en a. C’est du concentré de vie : il y a beaucoup d’émotions, parfois ça pleure, parfois ça rit, c’est toujours intense. Tout le monde sait qu’il est mortel, mais ça reste abstrait. Nous, on s’adresse à des patients qui ont fait la rencontre avec le fait qu’ils sont vraiment mortels, et c’est une rencontre bouleversante."
Ces patients parlent-ils d'euthanasie? "Cela dépend des milieux. Je travaille à Narbonne, en milieu rural, et n’ai jamais eu de demande d’euthanasie, mais cela peut être différent ailleurs. Ce qui est commun partout, c’est que quand nos patients parlent de l’euthanasie, c’est souvent de manière très ambivalente : ils peuvent en parler à certains moments, puis donner l’impression d’avoir oublié, puis ça revient.
Imaginer qu’on pourrait rentrer avec une seringue et dire « Au revoir, content de vous avoir connu », pour nous c’est compliqué Récemment, une patiente assez jeune avait été transférée chez nous d’un autre service après avoir fait une demande d’euthanasie. À son arrivée, on en a longuement parlé, mais à la fin, elle m’a demandé son vaccin contre le Covid. C’est souvent à ça qu’on est confronté : pas forcément une revendication, mais l’expression de quelque chose qui est difficile, qui doit être entendu. Ce sujet nécessite une écoute assez fine."
Pourquoi ces soignants sont-ils souvent opposés à l'euthanasie? «Avec nos patients, on tisse une relation. Ça m’arrive plusieurs fois par semaine de le verbaliser, de leur dire « On sera là jusqu’au bout et on ne vous laissera pas tomber ». Parfois, c’est super difficile, il y a des chambres où il faut du courage pour rentrer. J’admire infiniment les infirmières qui font par exemple des pansements super difficiles, alors que parfois on a envie de se tailler, de se planquer.
Imaginer qu’on pourrait rentrer avec une seringue et dire « Au revoir, content de vous avoir connu », pour nous c’est compliqué. On aimerait que cette difficulté soit entendue. » |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 28.01.22 14:18 | |
| Droit à mourir dans la dignité: "Une loi éviterait des suicides dans des conditions morales catastrophiques" "Une loi n’empêcherait personne d’aller à l’encontre de ses convictions profondes", précise Nadja Csomor, déléguée varoise de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.
Laurent Amalric Publié le 10/12/2021 à 15:14, mis à jour le 10/12/2021 à 14:48
Pour Nadja Csomor, déléguée varoise de l’ADMD, il n’y a pas en Belgique ou en Suisse de. Photo L.A. Née en 1980, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) compte en 2021 quelque 1.900 membres dans le Var (1). Sa déléguée départementale, Nadja Csomor, aborde la législation française et les avancées espérées pour que "chacun puisse disposer de son corps et choisir les conditions de sa propre fin de vie".
Où en est la loi française concernant la fin de vie?
En France, il existe l’arrêt des soins et la sédation profonde et continue jusqu’au décès, mais cela concerne les gens en fin de parcours... Et donc pas Christelle Calabrèse, qui pouvait vivre encore plusieurs années avant que son corps ne l’enferme complètement... Voilà pourquoi nous plaidons pour le choix de l’euthanasie et du suicide assisté au sein d’une loi extrêmement bien encadrée. Sachant que ce sera une possibilité, pas une obligation... Je pense que c’est une avancée inéluctable.
Où en sont nos voisins européens?
Après la Belgique, la Suisse, le Luxembourg et les Pays-Bas, l’Espagne, pays très catholique, autorise depuis cet été l’euthanasie et le suicide médicalement assisté.
Quel est le frein principal en France?
À mon avis, la religion. Les politiques également. Ils demeurent frileux, alors que cela fait quarante ans que l’on en débat. Comme il y a eu Robert Badinter ou Simone Veil pour d’autres causes, il faudrait que quelqu’un de suffisamment charismatique porte le sujet pour le voir aboutir. Même si on sent bien que dans tous les partis, des élus y sont favorables. En février, nous allons organiser une rencontre-débat, notamment avec les parlementaires varois qui nous soutiennent, dont la députée Cécile Muschotti, pour mobiliser les futurs candidats à la présidentielle.
Que pensez-vous d’un ouvrage comme La Source noire, qui dit qu’il faut vivre ses souffrances jusqu’au bout car c’est un passage capital comme l’est la naissance?
C’est un concept très chrétien... On peut aller très loin dans la théorie, mais dans la réalité, lorsqu’on est confronté, comme cette dame, à la maladie de Charcot et à de grandes souffrances, la démarche peut être bien différente... Une loi n’empêcherait de toute façon personne d’aller à l’encontre de ses convictions profondes.
N’y a-t-il pas un danger d’instaurer un "business de la mort" et quel est le coût d’une telle démarche?
Ce n’est pas un business. Tout est éthique, extrêmement bien encadré, avec plusieurs rendez-vous avec des médecins. Le coût varie entre 10.000 et 15.000 euros selon les associations. Ce qui est très cher, voilà pourquoi nous militons également en France pour une prise en charge. Il ne faut pas s’imaginer que le nombre de demandes, qui en vérité est faible, ferait exploser le budget de la Sécurité Sociale. A contrario, nous sommes l’un des pays de l’OCDE où il y a le plus de suicides de personnes âgées, souvent dans des conditions morales catastrophiques... Une telle loi ne pourrait qu’apaiser l’état d’esprit des personnes. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 28.01.22 17:06 | |
| Euthanasie, suicide assisté, sédation : les mots de la fin de vie Directives anticipées Élections Fin de vie Patient Publié aujourd'hui à 10h23 - par Rédaction Weka Quelle différence entre euthanasie et suicide assisté ? Que prévoit la loi française ? Décryptage des mots de la fin de vie, thème qui devrait marquer la campagne présidentielle.
Euthanasie, suicide assisté, sédation : les mots de la fin de vie Pour tout comprendre
Organisation des soins palliatifs La sédation profonde et continue jusqu’au décèsLes directives anticipée sLoi n° 2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie Euthanasie Il s’agit d’un « acte destiné à mettre délibérément fin à la vie d’une personne atteinte d’une maladie grave et incurable, à sa demande, afin de faire cesser une situation qu’elle juge insupportable », selon la définition retenue par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) dans un avis de 2013.
Suicide assisté Dans le langage commun, cela désigne ce que les spécialistes appellent en fait « assistance au suicide ».
À la différence de l’euthanasie, c’est la personne elle-même qui accomplit le geste fatal, et non pas un tiers.
« L’assistance au suicide consiste à donner les moyens à une personne de se suicider elle-même. Dans ce cas, la personne réalise elle-même son suicide en absorbant un produit létal qui lui a été préalablement délivré », selon la définition du CCNE.
L’assistance au suicide est notamment autorisée en Suisse, où l’euthanasie n’est pas légale.
Même si l’expression « suicide assisté » est couramment utilisée à la place d’« assistance au suicide », elle désigne en réalité une situation différente.
Stricto sensu, on ne devrait parler de suicide assisté que dans un cas précis : lorsqu’une personne qui veut se suicider mais n’en est pas physiquement capable a besoin de l’aide d’un tiers pour le geste fatal.
Dans cette acception stricte, « la différence est ténue avec la notion d’euthanasie », relève le CCNE.
Loi Claeys-Leonetti C’est la loi qui encadre la fin de vie des malades incurables en France. Adoptée en 2016, après une première version en 2005, elle interdit l’euthanasie et le suicide assisté, mais permet une « sédation profonde et continue jusqu’au décès » dans des cas précis.
Cette loi prévoit l’arrêt des traitements en cas « d’obstination déraisonnable » (ou acharnement thérapeutique) : si le patient le souhaite, les traitements peuvent être « suspendus » lorsqu’ils « apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie ». Si le patient ne peut exprimer sa volonté, la décision doit être prise par les médecins de façon « collégiale ».
En 2018, le Conseil d’État puis le CCNE ont jugé que cette loi ne devait pas être modifiée. Tous deux ont cependant souligné qu’il fallait garantir un meilleur accès aux soins palliatifs.
Signe que le débat sur la fin de vie agite la société, le CCNE a mis sur pied en juin dernier un groupe de travail pour y réfléchir à nouveau. Son avis est attendu dans le courant du premier semestre 2022.
Sédation profonde et continue Cela consiste à endormir définitivement les malades incurables et en très grande souffrance qui le souhaitent, si leur pronostic vital est engagé « à court terme » par leur maladie ou leur décision d’arrêter les traitements.
Pour cela, on injecte au patient du midazolam en intraveineuse. Ce médicament de la famille des benzodiazépines est puissant et son action rapide.
Avec l’arrêt simultané de l’hydratation et de l’alimentation, les spécialistes estiment que la mort survient aux alentours d’une semaine.
Elle est due à la défaillance des organes, qui cessent de fonctionner après l’arrêt des traitements. En raison de l’insuffisance rénale, le potassium s’accumule dans le sang et finit par provoquer l’arrêt du cœur.
L’équipe soignante se doit d’accompagner le patient jusqu’au bout, avec des soins comme la toilette, le toucher-massage, les soins de bouche (compresses humidifiées contre la sécheresse…) ou des yeux (gouttes).
Directives anticipées Ce sont des instructions écrites permettant d’indiquer à l’avance ses volontés sur les décisions médicales à prendre au cas où on arrive en fin de vie et qu’on n’est plus capable de s’exprimer (accident, maladie grave…).
Elles permettent de stipuler qu’on s’oppose à l’acharnement thérapeutique.
Elles « s’imposent au médecin », selon la loi Claeys-Leonetti, qui leur a donné plus d’importance.
Les médecins peuvent toutefois passer outre si ces directives « apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale » de leur auteur. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 30.01.22 9:43 | |
| Le Grand Orient de France ouvre les portes du Temple pour le débat sur la fin de vie « Le droit de mourir dans la dignité, pour une loi laïque et républicaine », tel était le thème de l'intervention de Pierre Juston Pierre Juston Pierre Juston, Doctorant en droit public, spécialisé sur les questions de laïcité, membre de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (A.D.M.D.) ( J-C. B.) Par Jean-Claude Bonnemère Publié le 29 Jan 22 à 19:02 Actu Lot Mon actu Représentant l’A.D.M.D.*, Pierre Juston est intervenu à Pradines le 18 janvier 2022, à l’invitation de la loge Gambetta du Grand Orient de France, où pour l’occasion l’assemblée était ouverte aux députés, à des personnalités extérieures et même à la presse. « Le droit de mourir dans la dignité, pour une loi laïque et républicaine », tel était le thème de cette conférence publique, tenue au Temple de Pradines, à l’invitation de la loge Gambetta, dans le cadre de ses manifestations dites de « Tenue blanche ouverte », sous la présidence de Bernard Delpech, Vénérable. Doctorant en droit public, spécialisé sur les questions de laïcité et de complotisme, Pierre Juston est également engagé depuis plusieurs années au sein de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (A.D.M.D.), dont il est délégué pour les départements de Haute-Garonne et du Gers, et administrateur national. Pierre Juston a publié de nombreuses contributions sur cette question, estimant qu’il s’agit d’un « combat laïque, humaniste et émancipateur important ». Actu : Quelle est la nature du message que vous souhaitez faire passer, en plaidant pour le droit de mourir dans la dignité ? Pierre Juston : Le premier message que je tiens à faire passer vise à démontrer qu'il s'agit d'un combat laïque et humaniste. Évidemment la question de la dignité est une question complexe, philosophiquement, politiquement et juridiquement. Aussi, convient-il d'envisager cette question de la dignité sous deux aspects ; celui de la dignité qui s'attache à la personne, qui choisit pour elle-même ce qui est digne et ce qui ne l'est pas. Chacun de nous peut avoir une vision qui lui est propre et c'est normal dans une démocratie animée par le pluralisme des idées et des conceptions. Au-delà de la perception de chacun, il y a une dignité nécessaire pour empêcher un certain nombre de choses, qui relève du collectif, de la morale, qui est globale et qui doit s'imposer à tous les individus. « L'objectif est de permettre que la loi laisse à chacun la liberté de choisir du moment et de la manière de partir. » Pierre Juston C’est dans cet interstice, entre ces deux dignités, que se situe à mes yeux la question de la fin de vie et la question du droit de mourir dans la dignité que je défends en tant qu’administrateur de l’A.D.M.D.. Même si l'approche juridique de la fin de vie a grandement évolué ces dernières années, elle ne serait pas arrivée à son terme selon vous ? P. J. : Non, elle n'est pas arrivée jusqu'au bout, puisque contrairement au nôtre, tous les États Européens autour de nous légifèrent, l'Espagne dernièrement, le Portugal, sans parler de la Suisse, de la Belgique... et même à l'international de nombreux pays avancent sur cette question, car ils voient bien qu'il n'y a aucun intérêt à faire souffrir plus longtemps des personnes qui ne le veulent pas ou des personnes en fin de vie, atteintes d'une maladie incurable, à leur imposer une manière de mourir : soit d'attendre la mort ou de mourir tout simplement. Or, l'important selon nous, c'est de respecter le choix des personnes, et ne pas leur voler leur liberté de choix. Oui, la France doit aller plus loin, oui, il faut que la France avance, car elle est à la traîne sur ce sujet. Nous avons tous été marqués par la situation de Vincent Lambert. Or des Vincent Lambert, il y en a plein à travers le territoire national et on constate qu'il y a un afflux de gens qui dans ces situations doivent quitter la France, ce qui prouve bien encore une fois que la France doit avancer sur cette question. Permettre à chacun de pouvoir user d'une liberté de choix face à la mort, tel est selon vous l'objectif à atteindre ? P. J. : L'objectif est de faire en sorte que les personnes ne soient pas entravées dans leur choix et que sous certaines conditions bien définies, lorsqu'elles sont en fin de vie, elles puissent décider du moment et de la manière de partir. Il s'agit de faire en sorte que ce ne soit pas, ni leur famille, ni les médecins sur qui on fait porter de lourdes charges, ni le reste de la société qui décide à la place de ces personnes. Chacun de nous doit pouvoir choisir en toute connaissance de cause ! « La France doit avancer sur cette question qui nous concerne tous » Pierre Juston Mais alors à qui comptez-vous vous adresser pour ce passage à l'acte ? P. J. : Il faut simplement reconnaître ces personnes dans leur droit ; c'est-à-dire le droit de choisir ce qu'elles veulent lorsqu'elles sont dans cette situation de fin de vie. Cela concerne de très nombreuses personnes. L'approche de la mort, nous interpelle tous. Quand on a conscience de sa propre mort, lorsqu'on réfléchit sur cette question-là, on vit beaucoup mieux après. Selon vous, la question de ce choix de la mort, préoccupe-t-elle beaucoup de monde ? P. J. : Si l'on observe les sondages, la question de l'aide active à mourir intéresse 90 % des Français, quelles que soient leurs confessions, qu'ils n'aient pas de confession et quelles que soient leurs opinions politiques. La proposition de loi d'Olivier Falorni qui malheureusement n'est pas passée l'an dernier, avait réuni des députés de toutes tendances politiques. Tous souhaitaient que la France avance sur cette question en faveur d'une loi républicaine, laïque et humaniste, qui est celle du droit de mourir dans la dignité. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 31.01.22 14:13 | |
| JIM.fr Publié le 28/01/2022 Soins palliatifs : horizon 2025
Paris, le vendredi 28 janvier 2022 – Le comité de pilotage du 5e plan national 2021-2024 pour le développement des soins palliatifs a commencé ses travaux en publiant sa feuille de route.
Ce plan, part du principe que toute personne devrait recevoir des traitements et des soins visant à « soulager sa douleur, à apaiser sa souffrance psychique, à sauvegarder sa dignité et à soutenir son entourage ». Un rôle dévolu aux soins palliatifs « pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile ».
Pour étayer ce souhait, le comité de pilotage du plan rapporte que « mis en œuvre précocement, ils améliorent la qualité de vie des patients et de leur entourage. L'administration de soins palliatifs en suite d’un diagnostic de pathologie peut également augmenter les chances de survie : entre 30 et 365 jours après le diagnostic de cancer du poumon à un stade avancé, l'administration de soins palliatifs est associée à une meilleure survie (de 53 %) par rapport à ceux qui n’en reçoivent pas ».
Ce plan intervient dans une situation contrastée. Si à l’heure actuelle on compte environ 7 500 lits de soins palliatifs en France contre 3 340 en 2006, « on se heurte à une démographie médicale tendue avec un nombre de postes vacants évalué à 150 et un quart des médecins de soins palliatifs allant quitter leurs fonctions d’ici 5 ans. Les médecins disposant d’une compétence et d’une expérience en soins palliatifs représentent moins de 2 % des praticiens hospitaliers ».
Le comité de pilotage entend développer les soins palliatifs en travaillant sur 3 axes. Il faut encore faire connaître les soins palliatifs Il veut tout d’abord « favoriser l’appropriation des droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie ». Il entend, pour ce faire réaliser des campagnes d’information sur les soins palliatifs et la fin de vie avec le relai notamment, du portail du CNSPFV (Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie) « parlons fin de vie ». Seront ainsi planifiés des campagnes d’information régulières, adaptées au différents publics et sous différentes formes (applications, guides, flyers, vidéos, portails…).
Le comité entend aussi remanier, actualiser et optimiser les informations délivrées dans les pages « SPFV » du portail du ministère et informer régulièrement sur les réalisations du plan national.
Espérons, sur ce point, que ces campagnes ne tomberont pas dans un travers bien français : celui d’édulcorer le message au point qu’il en devienne inintelligible. Renforcer la formation Le deuxième axe de ce plan est de « conforter l’expertise en soins palliatifs ».
Ainsi, le comité de pilotage entend favoriser le développement de l’offre de formation en direction des professionnels libéraux, des personnels hospitaliers et du medico-social.
Il est également suggéré de financer des postes d’assistants spécialistes « médecine palliative » et des postes d’enseignants hospitalo-universitaires de médecine palliative. Mieux coordonner ville et hôpital 3e axe, plus difficile à appréhender : « définir des parcours de soins gradués et de proximité en développant l'offre de soins palliatifs, en renforçant la coordination avec la médecine de ville et en garantissant l'accès à l'expertise. Il s’agirait de favoriser le développement de soins palliatifs hors les murs tout en ne cassant pas lesdits murs ! ». Le Comité de pilotage écrit cependant « Tendre davantage vers une fin de vie vécue à domicile, si cela doit être recherché pour répondre aux souhaits exprimés par les français ainsi qu’aux volontés figurant dans les directives anticipées, ne peut néanmoins être un but en soi, à atteindre à tout prix ».
Pour ce faire, le comité propose de financer des astreintes de soins palliatifs offrant une permanence d’appui aux professionnels de ville et d’EHPAD, et de développer des équipes de coordination ville-hôpital-médico-social. Enfin, le comité appelle de ses vœux un meilleur accès aux pratiques sédatives à visée palliative à domicile, en particulier avec la mise à disposition du midazolam en officines.
Sur ce dernier point, rappelons qu’un arrêté publié au « Journal officiel » du 17 décembre 2021 permet la dispensation du midazolam injectable en officine qui sera remboursé, dans le cadre d'une « sédation proportionnée* » ou d'une « sédation profonde et continue ».
Emmanuel Haussy |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 31.01.22 20:42 | |
| ai-je envie d'être toujours et encore en vie ? puis-je avoir faim de ma fin de vie ?
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 02.02.22 10:15 | |
| « Est-il indispensable de souffrir pour mourir ? » Témoignage. « Impuissante, j’ai accompagné les dernières semaines de ma maman, nonagénaire, à l’hôpital, en étant réellement désemparée par sa souffrance et sa volonté de partir. »
« J’ai accompagné les dernières semaines de ma maman… » Photo d’illustration.« J’ai accompagné les dernières semaines de ma maman… » Photo d’illustration. « J’ai accompagné les dernières semaines de ma maman… » Photo d’illustration. | STOCK.ADOBE.COM Afficher le diaporama Ouest-France Publié le 02/02/2022 à 05h00 Josiane Kervarrec Le Calvé (courriel) :
Que faut-il faire pour mourir dans la dignité ? La douleur, la colère et l’incompréhension de voir souffrir un être cher, motivent ces mots. La loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016, considérée comme une avancée fondamentale pour le droit du malade en fin de vie, est, à mon grand désarroi, toujours un vœu pieux.
Impuissante, j’ai accompagné les dernières semaines de ma maman, nonagénaire, à l’hôpital, en étant réellement désemparée par sa souffrance et sa volonté de partir.
Sans pathologie, à la suite d’une fausse route, elle éprouvait des difficultés respiratoires. Avec beaucoup d’espoirs, j’attendais une amélioration de son état. Je découvrais, lors de mes visites quotidiennes, la dégradation de sa condition physique. Refusant de s’alimenter, souffrant à chaque respiration, elle exprimait, ne parlant plus, par des mouvements de colère pour se faire comprendre, son souhait de mourir.
Elle a été, pendant trois semaines, alimentée et hydratée par perfusion, avec sédation. Les médecins ont été peu enclins à partager leur savoir sur l’évolution de son état de santé et sur les soins qu’ils lui prodiguaient.
Lors d’une visite, j’ai constaté que l’alimentation par perfusion était interrompue. Les jours suivants, ce fut l’arrêt de l’hydratation. Actes pour lesquels je n’ai jamais été consultée ou informée au préalable. Ses stigmates et réactions exprimaient clairement sa souffrance physique.
Jour après jour, je constatais les conséquences de toute absence d’hydratation et d’alimentation et l’évolution de son mal-être (plus d’une semaine). La dénutrition se concrétisait par un état insoutenable qui s’exprimait par des rictus de douleur.
Impuissante, j’ai vécu la « momification » de ma mère. Révoltée et ressentant un sentiment de culpabilité, j’ai imploré le personnel médical de mettre fin à ses souffrances physiques insoutenables, malgré les soins palliatifs.
Un médecin m’a expliqué que le jeûne total entraînait la sécrétion d’opioïdes cérébraux, qui avait un effet bénéfique en termes de confort et de bien-être. Mais ces effets bénéfiques n’étaient pas perceptibles.
Quel sens donner à la prolongation artificielle d’une vie rythmée par des douleurs physiques visibles ? L’équipe médicale s’est drapée derrière sa devise primum non nocere (premièrement ne pas nuire) et l’exercice de son métier, en respectant le serment d’Hippocrate.
En cette période de vœux, je souhaite, en 2022, une réelle avancée, en France, sur le respect de la volonté du malade et de ses proches pour sa fin de vie. Respect de toutes les dignités sous toutes ses formes.
Mieux vivre ses derniers instants de vie avec sa famille à ses côtés, quand c’est possible médicalement. Nos voisins belges et espagnols ont compris l’importance de partager et d’assister ces derniers moments si précieux. Le droit à l’euthanasie est appliqué en Espagne depuis juin 2021.
La mort restera toujours une épreuve, mais les proches ne doivent pas, en plus, culpabiliser sur leur impuissance à faire respecter les dernières volontés et sur la souffrance inutile vécue par l’être cher. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 02.02.22 19:00 | |
| Des médecins en soins palliatifs inquiets de dosages « potentiellement excessifs » Plusieurs établissements au Québec ont déjà suspendu l'application de protocoles, développés en début de pandémie de COVID-19, qui visaient à soulager les patients souffrant de détresse respiratoire. Une femme aux soins palliatifs. Une revue des protocoles de détresse respiratoire en vigueur au début de l’automne dernier, effectuée à la demande de Radio-Canada, a débouché sur un constat préoccupant. PHOTO : ISTOCK Daniel Boily Davide Gentile à 10 h 00 Des doses de médication « potentiellement excessives » figurent dans plusieurs protocoles de détresse respiratoire de patients atteints de la COVID-19, constate la Société québécoise des médecins de soins palliatifs (SQMDSP) qui lance un appel à corriger la situation dans les meilleurs délais. Lors des premiers mois de la pandémie, bien des infirmières et des médecins ont eu à prodiguer des soins palliatifs à des patients atteints de la COVID-19 dans des conditions inédites. Au fil des semaines, le virus faisait des victimes surtout chez les personnes âgées, dont plusieurs présentaient de grandes difficultés respiratoires. On en comptait plus de 5000 à la fin du mois de juin 2020. Des protocoles ont été adoptés rapidement dans les établissements pour répondre à la demande des équipes, dont l’expertise et la formation en soins palliatifs étaient très variables d’un milieu de soins à l’autre, constate aujourd’hui Christiane Martel, présidente de la Société québécoise des médecins de soins palliatifs. À la demande de Radio-Canada, une douzaine de médecins de la Société ont parcouru les protocoles de détresse respiratoire en vigueur au début de l’automne dernier auprès d’une vingtaine d’établissements de santé partout au Québec. Au fil de notre démarche, certains ont été retirés. Leur constat est préoccupant. Certains protocoles de détresse respiratoire et de perfusion proposent des doses évaluées comme potentiellement excessives, en ce sens qu’elles pourraient occasionner un risque d’accumulation et de surdose chez certains patients, note le groupe de médecins de la Société. Les patients surdosés peuvent présenter un ralentissement psychomoteur allant jusqu’à la somnolence, des nausées, des myoclonies, un myosis, un ralentissement du rythme respiratoire pouvant aller jusqu’à la dépression respiratoire, peut-on lire dans leur rapport remis à Radio-Canada. En entrevue, la présidente de la Société, Christiane Martel, précise que, dans certains cas, une dépression respiratoire peut mener à un décès. Au Québec, une combinaison de médicaments (opioïde, benzodiazépine et anticholinergique) est généralement utilisée pour contrer la détresse respiratoire; Dans le continuum de services en soins palliatifs, la détresse respiratoire représentait une proportion relativement faible des patients avant la pandémie; ce pourcentage aurait augmenté en raison des symptômes liés à la COVID-19. Dans leur analyse, les auteurs du rapport ont retrouvé des doses potentiellement excessives dans les protocoles de détresse respiratoire de patients COVID-19 des établissements suivants : CISSS du Bas-Saint-Laurent, CISSS de la Côte-Nord, CISSS de Laval, CISSS de la Gaspésie, CISSS de la Montérégie-Ouest. Les auteurs soulignent que les protocoles de ces cinq établissements s'appuient sur un outil américain, le Respiratory Distress Observation Scale (RDOS; Échelle de mesure de la dyspnée ou de la détresse respiratoire). En fonction d’une liste de critères notés par le personnel soignant, tels que le rythme respiratoire, le pouls, le regard effrayé du patient, un pointage détermine un certain niveau de médication à administrer. Cette échelle évalue la sévérité de la difficulté respiratoire, écrivent les auteurs du rapport de la Société québécoise des médecins de soins palliatifs. Ainsi, si le patient a une difficulté légère (RDOS de 3 points), il a une dose plus faible qu’un patient ayant une difficulté sévère (RDOS de plus de 7 points). Les doses ont été considérées comme potentiellement excessives, car le score RDOS n’est pas forcément le reflet d’une détresse respiratoire au sens de l’INESSS [Institut national d'excellence en santé et en services sociaux] qui doit inclure un élément de panique, d’anxiété, de suffocation, etc. Par ailleurs, les doses, en particulier si elles sont associées à une difficulté sévère (RDOS plus de 7), sont jugées trop élevées, puisqu’elles ne prennent pas en compte le fait qu’un patient soit âgé, frêle et naïf aux opioïdes. Un patient « naïf aux opioïdes » signifie qu'il n’en a jamais pris. Les protocoles utilisant l’échelle RDOS sont inspirés d’une formation diffusée en début de pandémie par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec [FMOQ], notent les auteurs du rapport. Au CHUM, leur protocole a été jugé acceptable pour les niveaux légers et modérés, mais potentiellement excessif pour les patients avec symptômes sévères advenant qu’ils soient naïfs aux opioïdes, indique-t-on. Par ailleurs, d’autres protocoles ayant recours à des perfusions chez les patients COVID-19 affichent également des doses potentiellement excessives, en particulier au CISSS de Laval, de la Gaspésie, ainsi qu’au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal dans le cadre des protocoles pour les congés à domicile. Les perfusions se font par pompe conventionnelle ou par infuseur. Aucun protocole proposant des doses potentiellement excessives n’a été identifié par la Société dans les protocoles de détresse respiratoire pour les patients non COVID-19, soulignent les auteurs. Selon le groupe de médecins, devant les recommandations hors Québec et la pratique clinique, notre équipe a conclu que la bonne pratique voulait que les doses utilisées lors d’une détresse respiratoire pour les patients COVID-19 et non COVID-19 soient similaires. Le contexte de la COVID-19 apporte des défis qui peuvent justifier des pratiques différentes, reconnaissent les auteurs, notamment de donner des doses légèrement plus élevées pour minimiser les entrées et les sorties dans une chambre en isolement gouttelette-contact et pour s’assurer que le patient soit soulagé le plus possible, en particulier en situation de manque de personnel. Une affiche en forme de coeur devant un CHSLD. Lors des premiers mois de la pandémie, bien des infirmières et des médecins ont eu à prodiguer des soins palliatifs à des patients atteints de la COVID-19 dans des conditions inédites. PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS Des changements demandés L’équipe de médecins de la Société est à ce point préoccupée par les conclusions du rapport qu’elle est intervenue ces derniers jours auprès des établissements et de la FMOQ. On se devait à court terme d’informer des CMDP [Conseil de médecins, dentistes et pharmaciens] des établissements que leur protocole était inapproprié à la lumière d’un état de situation qu’on a fait à partir des documents que vous avez obtenus, explique la présidente de la Société québécoise des médecins de soins palliatifs. On leur propose un protocole de détresse respiratoire qui répond aux bonnes pratiques. Compte tenu de l'évolution des connaissances, nous avons également demandé à la FMOQ de retirer de leur plateforme la formation Prise en charge de la détresse respiratoire chez les patients atteints de COVID-19 avec niveau de soins C et D afin d'éviter que des médecins moins expérimentés en soins palliatifs, en toute bonne foi, appliquent ces protocoles qui pourraient causer des surdosages, ajoute la médecin Christiane Martel. Ces patients de niveau de soins C et D sont généralement ceux qui sont le plus gravement atteints de la COVID. Les auteurs du rapport suggèrent également à des organismes comme l’INESSS un meilleur encadrement des dosages. Il serait intéressant que les autorités compétentes encadrent mieux la prescription sécuritaire d’opioïdes et de benzodiazépines pour le soulagement des symptômes, dont la détresse respiratoire, écrivent-ils. Méthodologie L’équipe de la Société québécoise des médecins de soins palliatifs a réalisé son analyse à partir des documents obtenus par Radio-Canada ces derniers mois par la Loi d’accès aux documents des organismes publics; 11 médecins membres du C. A. de la Société ont participé à l’analyse des protocoles de détresse respiratoire; Les médecins responsables se sont assurés que les protocoles jugés divergents étaient révisés par plusieurs évaluateurs indépendants; Afin de guider et de standardiser le plus possible la cueillette de données, les médecins ont reçu un tableau d’aide à l’analyse, comprenant les doses répertoriées dans des articles et/ou guides produits à l’échelle nationale et internationale pour soulager les patients atteints de COVID-19. Pour les doses des protocoles des patients non COVID-19, les doses standards ont été tirées d’une des références en soins palliatifs les plus utilisées au Québec, soit le « Guide pratique des soins palliatifs : gestion de la douleur et autres symptômes », produit par l’Association des pharmaciens en établissements de santé du Québec; Le rapport final a été approuvé par le conseil d’administration de la Société qui regroupe une centaine de médecins partout au Québec pratiquant des soins palliatifs à temps partiel ou à temps plein; Les établissements suivants n’ont pas donné suite à notre demande d’accès aux documents : CISSS de Lanaudière, CIUSSS du Centre-Ouest-de l’Île-de-Montréal, Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik, Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie James; La Loi concernant les soins de fin de vie définit les soins palliatifs comme étant l’ensemble des soins dispensés aux personnes atteintes d’une maladie qui limite la durée de leur vie. Sans hâter ni retarder la mort, l’objectif des soins palliatifs est d’obtenir, pour les personnes et leurs proches, la meilleure qualité de vie possible et de leur offrir le soutien nécessaire. Les soins palliatifs sont organisés et offerts grâce aux efforts de collaboration d’une équipe soignante qui met à contribution la personne et ses proches. La FMOQ retire les formations, des CISSS aussi Radio-Canada a appris ces dernières heures que la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec a accédé à la demande de la Société québécoise des médecins de soins palliatifs. Nous avons retiré les formations en ligne parce que la situation actuelle n’est plus la même qu’en avril 2020, confirme Jean-Pierre Dion, directeur des communications et des affaires publiques de la Fédération. Les CMDP des CISSS et CIUSSS sont maintenant mieux outillés et bien en mesure de prendre en charge les cas, ajoute M. Dion. Tout matériel de Développement professionnel continu pour les médecins est évalué périodiquement quant à sa pertinence et à son contenu. Radio-Canada a appris que certains établissements ont également cessé d’utiliser les protocoles de détresse respiratoire chez les patients COVID-19 basés sur une échelle d’évaluation de la détresse respiratoire. Au CISSS de la Gaspésie, le porte-parole Jean Morin précise qu'en raison de nouvelles connaissances scientifiques, le protocole de détresse respiratoire chez les patients COVID-19 a été retiré ces derniers mois ainsi que l’échelle d’évaluation de la détresse respiratoire (RDOS) et les soignants du CISSS de la Gaspésie sont revenus aux protocoles usuels. Réponse similaire du côté de la Montérégie-Ouest qui dit ne plus utiliser le protocole examiné par la Société. Il s’agit d’un protocole qui a été approuvé pour les zones chaudes communautaires au début de la 2e vague et qui n’est présentement plus utilisé, nous écrit la direction des communications et des affaires publiques du CISSS de la Montérégie-Ouest. Le CMDP du CISSS de la Montérégie-Ouest a reçu les recommandations de la Société québécoise des médecins en soins palliatifs le 27 janvier 2022 qui sont basées sur l’expérience clinique acquise des derniers mois avec une nouvelle compréhension de la maladie. Au CHUM, le protocole visé a été mis de côté. Le protocole a été élaboré durant la première vague de COVID-19 et a été utilisé principalement lors de cette dernière [...] Lors des vagues subséquentes, l'application du protocole était peu fréquente et il a été désactivé officiellement à l’automne dernier, confirme la porte-parole Andrée-Anne Toussaint. « Des recommandations européennes et canadiennes ont démontré que les patients en fin de vie atteints de la COVID-19 n’avaient pas des besoins d’opiacés et de benzodiazépines plus élevés que les autres patients en fin de vie avec insuffisance respiratoire. » — Une citation de Andrée-Anne Toussaint, porte-parole du CHUM Au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, le conseiller aux relations médias, Danny Raymond, nous a répondu que ce protocole avait été mis en place lors de la première vague de la pandémie [...] il a été retiré le vendredi 28 janvier dernier. Au CISSS du Bas-Saint-Laurent, le porte-parole Gilles Turmel nous écrit que nous devons prendre le temps d’évaluer les protocoles et la littérature en regard de ce qui est mentionné par la SQDMSP. Même son de cloche du côté de la Côte-Nord. Le CISSS de la Côte-Nord est disposé à participer à la révision de ses pratiques provenant de toute instance qui le demanderait, et ce, en fonction de nouvelles données cliniques ou de nouvelles recommandations, écrit son porte-parole Pascal Paradis. Des outils ont été utilisés à quelques reprises dans notre établissement et ont permis un bon soulagement chez les usagers qui en ont bénéficié, ajoute-t-il. De son côté, l’INESSS dit ne pas avoir obtenu de mandat du gouvernement pour réviser l’encadrement des dosages. Sa porte-parole Olivia Jacques répond que malheureusement nous ne pouvons émettre de commentaire sur ce sujet, puisque nous n’avons pas reçu de mandat à cet effet, et donc nous n’avons pas l’information nécessaire à ce moment-ci pour nous prononcer. Une médecin perplexe Au CISSS de Laval, la médecin qui a développé le protocole de détresse respiratoire chez les patients atteints de COVID-19 avec niveau de soins C et D, examiné par la Société québécoise des médecins de soins palliatifs, s’étonne de leurs conclusions. Je suis perplexe des actions et des propos de certains médecins représentant la SQMDSP, nous a écrit la Dre Marjorie Tremblay. Pour ce qui est des doses suggérées, elles sont plus élevées que le protocole de détresse usuel pour s’adapter au contexte de la COVID-19, précise-t-elle. Une révision de 40 cas est décrite qui démontre l’efficacité des dosages pour rendre les patients confortables et malgré des doses qui a priori semblent élevées, les patients ont besoin souvent de deux ou trois protocoles à ces doses plus élevées avant d’être confortables. Alors, le résultat sur le confort est délétère si les doses ne sont pas ajustées à la hausse. Cette dernière précise que le RDOS sert justement à pouvoir identifier si un patient avec état minimal de conscience est en détresse respiratoire ou non [car il ne pourra pas exprimer ses inconforts]. La Dre Tremblay ajoute que tous les témoignages des médecins qui les ont utilisés reçus par la FMOQ et moi-même [plusieurs dizaines de courriels et appels téléphoniques] sont excellents. D’ailleurs, poursuit-elle, les trois webinaires sont devenus une formation coup de cœur de la FMOQ et j’ai même reçu la médaille de l'Assemblée nationale pour cela en février 2021. La porte-parole du CISSS de Laval, Marie-Eve Despatie-Gagnon, rappelle que ce protocole est utilisé depuis le milieu de la première vague de la pandémie chez les patients atteints de la COVID-19, et est toujours en vigueur. Elle précise cependant que, considérant l’enquête du coroner sur les CHSLD qui est toujours en cours, le CISSS de Laval ne peut se prononcer davantage sur la situation décrite [et] est prêt à participer aux révisions de toute instance qui l’exigerait. Une femme assise dans une salle d'un palais de justice. La coroner Géhane Kamel a mené une enquête publique sur les décès survenus en CHSLD. PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS Un protocole cité lors de l’enquête de la coroner sur les décès en CHSLD Ce protocole du CISSS de Laval et son auteure, la Dre Marjorie Tremblay, ont fait l’objet de reportages ces derniers mois dans le cadre de l’enquête de la coroner Géhane Kamel sur les décès en CHSLD. Il faut dire que la coroner Kamel avait sursauté au mois de juin en apprenant que des biberons contenant de la morphine (opioïde) avaient été administrés à des résidents du CHSLD Sainte-Dorothée à Laval souffrant de détresse respiratoire. La coroner avait aussitôt demandé au CISSS de Laval d’obtenir une copie du protocole. Des familles avaient laissé entendre que leurs proches avaient été condamnés à mort, suggérant qu’on aurait pu les soigner plutôt que de leur offrir un cocktail de morphine, de benzodiazépine et d’anticholinergique. Lorsqu’elle s’est présentée le 2 novembre à l’enquête publique de la coroner sur les décès en CHSLD, la Dre Tremblay s’est défendue d’avoir accéléré le décès de certains patients. Il faut arrêter de penser que la morphine tue, a-t-elle insisté auprès de la coroner Kamel. La Dre Tremblay avait été invitée par la coroner à venir expliquer le protocole et les soins palliatifs qui ont été implantés dans les CHSLD de Laval. L’experte en soins palliatifs a expliqué qu’elle avait été mandatée dans l’urgence par le CISSS de Laval, lors de la première vague, pour créer un outil facilement utilisable afin que les professionnels de la santé puissent offrir une fin digne aux patients sévèrement atteints de la COVID-19, soit des patients de niveau C ou D. Un niveau de soins C vise à assurer le confort prioritairement à prolonger la vie, tandis que le niveau D vise à assurer le confort uniquement, sans viser à prolonger la vie. Source : INESSS La Dre Tremblay a également mentionné que le protocole de soins palliatifs qu’elle a élaboré a été utilisé à Laval et ailleurs au Québec. Je sais que le CISSS de Laval l’a implanté partout [...] Je sais qu’il a été utilisé en Gaspésie, Côte-Nord, Saguenay [...] et j’ai eu des dizaines de courriels de remerciement partout au Québec. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1858948/medecins-soins-palliatifs-dosage-protocole |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 03.02.22 0:20 | |
| [size=49]« Comme un léger tremblement », de Gilles Pialoux : la vie jusqu’à la paralysieDans son premier roman, le professeur de médecine raconte avec une extrême délicatesse les dernières années de vie du journaliste Philippe Périn, atteint de l’incurable maladie de Charcot.Par Sabine LedouxPublié hier à 13h30 Temps deLecture 2 min.[/size] Article réservé aux abonnésLivre. Faire de sa fin de vie une épopée, recourir au merveilleux pour continuer à vivre malgré l’enfer de la maladie : c’est ce qu’a fait Philippe Périn, ancien journaliste au Monde, frappé par la maladie de Charcot dans la force de l’âge. Autrement appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA), cette pathologie mortelle qui anesthésie peu à peu chaque muscle jusqu’à la paralysie totale l’a touché en 2011. Elle l’a emporté en quatre ans, « un temps infiniment court » pour les proches et les familles, « une éternité » pour les malades, raconte son ami Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon, à Paris, qui lui rend hommage dans un court et magnifique roman.Lire aussi Article réservé à nos abonnés Décès de Philippe Périn, journaliste au « Monde »Le récit s’ouvre sur le périple de Philippe en Sardaigne et sa rencontre, sur un bateau au large de Gênes, avec un vieux Sarde, amoureux comme lui des nuages. Réunis par la même passion contemplative, ils partagent le rituel de l’absinthe que Philippe, voyageant sous le nom d’Ulysse, baron de Perinaldo, avait apportée, et s’enivrent en faisant connaissance. Flash-back d’une vie avant la maladie ? Bien au contraire : « Ce voyage existait bel et bien, mais Philippe l’avait construit de ses pérégrinations ludiques et solitaires sur deux écrans d’ordinateurs. »Grâce à ses doigts puis à ses seuls index restés valides, il a engrangé sur son PC des cartes, des photos, des textes, apprenant l’italien en autodidacte, et s’est évadé ainsi pendant des heures dans un ailleurs imaginaire. « Philippe allait voyager de l’intérieur alors que son enveloppe extérieure partait en liquéfaction. Et nous fûmes quelques-uns à avoir la chance de partager ses voyages et sa jubilation inventive à rendre jaloux bien des valides. »Ellipses des médecinsLe roman dit tout, sans pathos, de cette maladie destructrice. L’apparition des premiers tremblements, avant un reportage en Nouvelle-Zélande pour suivre la Coupe du monde de rugby, puis, quelques semaines plus tard, l’annonce sidérante du diagnostic. Philippe n’est pas dupe des ellipses des médecins sur son espérance de vie. Là où la colère, le déni pourraient être des réactions légitimes à l’insupportable, lui choisit d’accepter |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 03.02.22 19:43 | |
| [center][size=44]Fin de vie : « La liberté ne peut pas être conçue sans la fraternité »[/size] [center] Erwan Le Morhedec - publié le 03/02/22Dans son dernier essai, "Fin de vie en République", l’avocat Erwan Le Morhedec appelle à considérer la fin de vie comme un mystère qu’on ne peut pas comprendre « sans être aller y voir ». Pour lui, notre façon de traiter la mort dit aussi notre rapport à la vie : « L’euthanasie serait une sombre défaite de notre humanité ». « Nous sommes prêts », disent les promoteurs de l’euthanasie, la nouvelle loi prétendant régenter la fin de vie est pour demain, et nul doute que ce sera un sujet clivant de la campagne présidentielle. 93% des Français y seraient favorables. Mais dès que l’on va « y voir de plus près », dès que l’on pose les questions autrement, dès que l’on offre une alternative, « les évidences défaillent » constate Erwan Le Morhedec. Au terme d’une longue enquête de terrain auprès des malades et de leurs proches, des établissements de soins palliatifs et des soignants, l’avocat montre que l’euthanasie corrompt les valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et de fraternité. Pourtant, explique-t-il à Aleteia, l’humanité demeure : « Les soins palliatifs sont la marque qu’il y a encore une place en France pour la bonté et l’amitié sociale ».
Aleteia : vous ouvrez votre livre par une confidence : « Qu’on l’ignore ou qu’elle nous hante, la mort nous détermine. J’ai été moi-même cet adolescent qui a connu ces cris silencieux et solitaires quand la perspective du néant indicible se fait trop évidente… » Que dit notre société de la mort, et de la pression constante et militante en faveur de l’euthanasie ? Erwan Le Morhedec : Nous avons, je crois, bien conscience que depuis des années la mort est occultée. Je cite, en exergue de mon livre, la préface de François Mitterrand pour La Mort intime, de Marie de Hennezel et déjà, avec tant d’autres, il soulignait que « jamais peut-être le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés d’exister, paraissent éluder le mystère ». C’était il y a trente ans. Il est probable que de l’avoir fréquentée remettait un peu les priorités dans l’ordre.
- Citation :
Notre façon de traiter la mort dit beaucoup aussi de notre rapport à la vie.
Le fait est que notre façon de traiter la mort dit beaucoup aussi de notre rapport à la vie. Que cette sécheresse spirituelle provienne de l’occultation de la mort ou qu’elle y conduise, la réalité est que nous nous éloignons du mystère. Nous avons développé, ou gardé, des superstitions, faites d’horoscope et de pouvoir des pierres, mais le mystère véritable, dense et profond, nous l’éludons. Je rapporte, dans le livre, des situations dans lesquelles la proximité de la mort a suscité des moments forts, inattendus, des réconciliations, des pardons, des échanges jamais tenus et puis aussi cette façon qu’ont les personnes de mourir à un moment choisi. On évoque ce que le psychanalyste Michel de M’Uzan a appelé « le travail du trépas », ce travail qui fait écho, d’un bout à l’autre de la vie, à l’accouchement et nous permet, parfois, un véritable accomplissement.Lire aussi :Livres : un plaidoyer contre l’euthanasie dans les meilleures ventes[/size] Mais qui a le temps pour cela aujourd’hui ? La mort doit survenir rapidement. La sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès, qui dure à peine quelques jours, est encore trop longue : il faut une « euthanasie active », une mort immédiate. L’agonie n’est conçue que comme le temps de la souffrance et l’on entend que « l’agonie ne sert à rien ». Comme si chaque temps de la vie devait nécessairement servir à quelque chose, avoir une utilité. Comme si une vie sans « utilité », si tant est que cela existe, ne valait pas la peine d’être vécue. Et comme si vraiment l’agonie ne pouvait pas, parfois, permettre l’inimaginable. Car la proximité de la mort nous conduit aussi à ce que notre société ne valorise pas : l’abandon dans la faiblesse, la remise de soi à l’autre et à ce qui va advenir. Le monde est aux ambitieux, aux planners, à ceux qui maîtrisent — la vie et les risques. Et cette volonté de maîtrise est source de tant de désillusions, source d’une obsession de soi, quand l’abandon nous ouvre aux autres. De la pratique euthanasique, vous dites qu’elle est une atteinte à la liberté, à l’égalité et à la fraternité. N’est-ce pas au fond une atteinte à la dimension sociale de la personne humaine ? À l’évidence. Ce triptyque auquel nous sommes si habitués n’est pas si mal foutu puisqu’il dit beaucoup de ce que l’on peut attendre de la vie en société. Et l’on constate ici aussi que la liberté ne peut pas, ne doit pas, être conçue sans la fraternité. Je n’ai pas le droit de ne me référer qu’à ma liberté individuelle si elle est susceptible de mettre l’autre en danger. Je suis bien évidemment tout prêt à l’entendre de la personne qui souffre. Celui qui est vrillé par la douleur a bien le droit de ne penser qu’à lui. - Citation :
Nous ne pouvons pas parler en l’air, détachés de la réalité humaine et médicale de la fin de vie.
Prosaïquement, je veux tout de même rappeler que nous savons très largement prendre en charge la douleur. À cet égard, je voudrais souligner un écueil dans ce débat : celui de se complaire à philosopher. Nous ne pouvons pas parler en l’air, détachés de la réalité humaine et médicale de la fin de vie. Il faut aller y voir pour rester incarnés. Qui sait, par exemple, qu’en soins palliatifs, il arrive que l’équipe soignante se mette d’accord avec le patient afin de le sédater la plus grande partie de la journée, lui laissant deux ou trois heures de conscience au moment qu’il aura choisi, par exemple pour être présent avec ses proches ? De cette manière, non seulement la personne ne ressent plus la douleur pendant la sédation, mais elle est rendue plus supportable pendant les temps de conscience. Lire aussi :Euthanasie : l’ultime impasse ?[/size] Surtout, je suis assez choqué et tristement édifié par la façon dont la liberté individuelle occulte tout autre aspect du débat, de ce débat tenu par des bien-portants tenant salon autour de la mort des autres. Quoi que je dise, quoi que j’essaie de faire passer, on clôt le débat en me répondant qu’il s’agit d’une liberté personnelle. Non seulement je doute par principe de la réalité d’une glorieuse liberté en fin de vie, mais qui peut me dire que la grand-mère reléguée dans un Ehpad, assise toute la journée sur une chaise dans un couloir comme cela arrive encore, laissée sans compagnie et dans des protections sales, demandera l’euthanasie en toute liberté ? Bien sûr, elle la demandera. Et elle réitèrera sa demande, même. Personne ne pourra dire qu’elle n’a pas sa tête. Mais la société aura doublement manqué de fraternité à son égard : en la laissant dans cette situation et en répondant, un beau jour à 30 ans, que l’euthanasie, c’est avant tout une question de liberté.Vous donnez de nombreux exemples des conditions déplorables dans lesquelles on meurt aujourd’hui en France. En quoi le développement des soins palliatifs qui est en principe requis par la loi, est-il la réponse digne au mal-mourir ? Il faut aller les voir. Personne ne devrait se prononcer sans faire cet effort-là. Les soins palliatifs sont la marque qu’il y a encore une place pour la bonté, la générosité, l’amitié sociale. J’ai passé du temps avec ces soignants. Je suis particulièrement touché par une réunion de transmission à La Maison, à Gardanne, au cours de laquelle médecin, psychologue, aide-soignante et infirmiers ont échangé autour de la situation d’une jeune femme. Elle était, donc, en fin de vie et avait de surcroît des troubles psychiques. Un jour, devant les infirmières, elle a giflé son père. Cet incident est devenu le principal sujet d’échange de la réunion. Au-delà de cette jeune femme, l’équipe se souciait de la façon d’accompagner la douleur du père. À côté de moi, une infirmière s’inquiétait : « C’est un monsieur que l’on voit arriver le matin, le visage rouge. On voit bien qu’il a beaucoup pleuré avant de venir. » Après tout, c’est une chose ordinaire, de pleurer quand votre fille va mourir. L’équipe aurait pu en être passagèrement touchée, mais sans s’en soucier davantage. Et puis, leur patiente, c’était la fille, pas le père. Je leur ai délibérément posé cette question : « Pourquoi vous occupez-vous du père ? C’est la fille, votre patiente. » La réponse a fusé, de la part d’un infirmier : « Mais parce qu’on est humains ! » Je pense que je n’oublierai jamais le visage (même masqué) de cet infirmier et cet instant-là, de lumière. C’est un exemple, il y en aurait tant d’autres à rapporter de toutes ces attentions portées au patient comme à sa famille pour rendre cette fin de vie la moins terrible possible. Ce même infirmier me disait que, bien sûr, tout le monde a besoin d’une reconnaissance mais que, si dans d’autres services, les soignants reçoivent une forme de gratification lorsque le malade peut sortir de leur service guéri, en soins palliatifs, cela n’arrivera pas. Alors la gratification, c’est d’avoir assuré le meilleur accompagnement, le meilleur passage possible. Avoir permis que ce temps du départ soit le moins lourd possible, et laisse autant que faire se peut le patient et ses proches, endeuillés, dans la paix. Les gens qui sont capables de faire cela, qui y consacrent leurs journées, nous devrions beaucoup les aimer. Et l’équilibre fragile des soins palliatifs, nous devrions le préserver comme un trésor de notre société. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 06.02.22 12:39 | |
| FIN DE VIE : Est-elle surmédicalisée ? Actualité publiée il y a 1 heure 38 min 51 sec The Lancet woundwarrior Les experts mettent en garde contre la surmédicalisation croissante de la fin de vie et appellent à repenser radicalement la façon dont la société prend soin des personnes mourantes (Visuel Adobe Stock 312513219) C’est ce que suggère cette Commission d’experts sur “la valeur de la mort”, au 21è siècle, et qui appelle à replacer la mort dans le cours normal de la vie. Les experts qui publient leurs arguments dans le Lancet, mettent en garde contre la surmédicalisation croissante de la fin de vie, et appellent à repenser radicalement la façon dont la société prend soin des personnes mourantes. « L'histoire de la mort au 21e siècle est une histoire de paradoxe. Alors que de nombreuses personnes sont surtraitées dans les hôpitaux avec des familles et des communautés laissées de côté, d'autres personnes restent encore sous-traitées, meurent de maladies évitables et sans accès aux analgésiques de base », écrivent les experts de cette Commission internationale (St Christopher's Hospice, UK Health Alliance on Climate Change (Londres), Université de Sheffield, Bristol Medical School, Harvard T H Chan School of Public Health (Boston) et Université de Beijing). Composée d’experts de la santé et des services sociaux, des sciences sociales, de l'économie, de la philosophie, des sciences politiques, de la théologie, du travail communautaire, ainsi que de patients et de militants, la Commission a analysé la façon dont les sociétés du monde entier perçoivent la mort et apportent les soins aux personnes mourantes. "Une image déséquilibrée et contradictoire de la mort et de l'agonie" C’est ce que dépeignent ces experts, qui dénoncent d’un côté l’accent excessif mis sur les traitements agressifs pour prolonger la vie et les grandes inégalités mondiales dans l'accès aux soins palliatifs qui imposent à des millions de personnes des souffrances inutiles en fin de vie. Plusieurs observations s’imposent pour les auteurs et motivent aujourd’hui leur prise de position : la pandémie de COVID-19 a entraîné des décès hyper-médicalisés et chez des patients en soins intensifs privés de toute communication avec leurs familles : « La pandémie de COVID-19 a induit la mort médicalisée de nombreux patients souvent dans une grande solitude », relève le Dr Libby Sallnow, consultante en médecine palliative au St Christopher's Hospice et à l'University College London (UCL). « La façon dont les gens meurent a radicalement changé au cours des 60 dernières années, passant d'un événement strictement familial avec un soutien médical occasionnel à un événement hyper-médicalisé avec un soutien familial limité. Une refonte fondamentale est nécessaire dans la façon dont nous prenons soin de nos mourants et dans la relation que nous entretenons avec la mort ». les progrès technologiques et médicaux ont entretenu l'idée selon laquelle « la science est plus forte que la mort », ce qui entretient une dépendance excessive des usagers de santé aux interventions médicales et réduit encore le rôle de soutien possible des familles et des communautés ; nos sociétés occidentales privilégient massivement l’objectif d'éviter la mort plutôt que de réduire les souffrances inutiles : trop de personnes dans le monde meurent d'une mort douloureuse ; Une nouvelle vision de la mort et de l'agonie ? C’est ce que propose « d’installer » la Commission d’experts progressivement dans nos sociétés tout en favorisant une plus grande implication de la communauté, en développant des services de santé et de protection sociale de proximité et des interventions de soutien au deuil. Modifier l’image de la mort passe par l’accès généralisé aux soins palliatifs : Dans le même temps, il s’agit de modifier l’image de la mort en améliorant la connaissance de ses mécanismes et en luttant contre les inégalités généralisées qui perdurent tout au long de la vie. Ainsi, les auteurs relèvent que les systèmes de santé et sociaux du monde entier ne parviennent pas à fournir des soins appropriés et compatissants aux personnes mourantes et à leurs familles. Selon la commission, l'accent actuel mis, dans certains pays, sur les traitements agressifs pour prolonger la vie, alors que d’autres n’ont pas accès aux soins palliatifs. Cependant cet accès aux soins palliatifs ne doit pas cantonner la vision de la mort à une approche étroite et médicalisée mais l’élargir avec le soutien communautaire, des services de santé et de soutien aux personnes en fin de vie -et à leurs familles. Vivre plus longtemps mais vieillir en bonne santé : l'espérance de vie dans le monde a augmenté de manière continue, passant de 66,8 ans en 2000 à 73,4 ans en 2019. Mais cette hausse d’espérance de vie s’est accompagnée d’années de vie supplémentaires en mauvaise santé, le nombre d'années vécues avec une incapacité passant de 8,6 ans en 2000 à 10 ans en 2019. Aujourd'hui, la majorité des décès sont dus à des maladies chroniques, avec un niveau élevé d'implication des médecins et de la technologie. L'idée que la mort peut être vaincue est encore un peu plus alimentée par les progrès de la science et de la technologie et le recours croissant aux interventions médicales en fin de vie. Le progrès mais l’humanité aussi : sans discuter le rôle clé des progrès dans les soins de santé, les experts soulignent l’éloignement croissant des familles et communautés de la fin de vie de leurs aînés : le langage, les relations et la confiance nécessaires pour soutenir et gérer la mort se sont lentement dissipés, favorisant encore la dépendance vis-à-vis des systèmes de santé. Les conversations sur la mort sont devenues moins naturelles, plus difficiles et plus inconfortables, se produisant trop souvent en temps de crise, lorsqu’elles se produisent. « Nous allons tous mourir. La mort n'est pas seulement ni même toujours un événement médical. La mort est toujours un événement social, physique, psychologique et spirituel et lorsque nous la comprenons comme telle, nous valorisons plus justement chaque proche dans son rôle d’accompagnement » explique l’un des auteurs, Mpho Tutu van Furth, prêtre à Amstelveen (Pays-Bas). Vers une mort sans souffrance : dans le monde, trop de gens meurent encore d'une mort douloureuse. Plus de la moitié de tous les décès surviennent sans soins palliatifs ni soulagement de la douleur. Les inégalités sanitaires et sociales persistent jusque dans la mort. Dans certaines régions du monde, l’attention à la souffrance est « minimale ». Dans d’autres pays, une culture médicale exacerbée, la peur des litiges et les incitations financières contribuent également au surtraitements en fin de vie. Ainsi, dans les pays à revenu élevé, entre 8 % et 11,2 % des dépenses annuelles de santé pour l'ensemble de la population sont consacrées aux moins de 1 % qui meurent cette année-là. Une nouvelle vision de la mort : « Mourir fait partie de la vie, mais est devenu invisible, exempt de dignité et souvent douloureux. Un rééquilibrage fondamental de la société est nécessaire pour reconstruire notre relation avec la mort », conclut le Dr Richard Smith, coprésident de la Commission, qui propose ici de nouveaux principes pouvant régir notre relation avec la mort : les déterminants sociaux de la mort et du deuil doivent être gommés pour permettre l’égalité d’accès à une vie plus saine et à une fin de vie plus équitable ; la mort devrait être entendue comme un processus relationnel et spirituel plutôt que comme un simple événement physiologique et médical, et la connexion et la compassion devraient être réhabilitées dans le soutien des personnes en fin de vie, ou en deuil ; les réseaux de soins palliatifs devraient accueillir les familles, les membres de la communauté au sens large au même titre que les professionnels de santé ; les conversations sur la mort doivent être élargies pour améliorer l’implication des communautés, ouvrir le débat et motiver des actions publiques plus larges ; la mort doit être reconnue comme ayant une valeur « Sans la mort, chaque naissance serait une tragédie ». « Prendre soin des mourants, c'est vraiment donner du sens au temps qui reste. C'est un temps pour atteindre le confort physique; pour parvenir à l'acceptation et faire la paix avec soi-même; pour l’affection ; pour réparer les relations brisées et en construire de nouvelles. C'est un temps pour donner de l'amour et recevoir de l'amour, avec dignité. Les soins palliatifs respectueux facilitent cela. Mais cela ne peut être réalisé qu'avec une large sensibilisation de la communauté et une action pour changer le statu quo », écrit ici le Dr M.R. Rajagopal, Pallium India, Inde. Le rôle clé des politiques : les décideurs politiques, les systèmes de santé et de protection sociale, la société civile et les communautés ont donc un rôle clé à jouer, en particulier en optimisant l’accès à : l'éducation à la mort, au mourir et aux soins palliatifs, au soulagement de la douleur, à l’expression « quotidienne » sur la mort et le deuil, aux réseaux de soins palliatifs, aux interventions médicales possibles, afin de permettre des décisions plus éclairées. https://www.santelog.com/actualites/fin-de-vie-est-elle-surmedicalisee |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 06.02.22 16:28 | |
| Lot. Le point de vue du Dr Brigitte Rivière sur l'euthanasie Suite à la prise de position exprimée la semaine passée par l'A.D.M.D. devant le Grand Orient de France, la Dr Brigitte Rivière livre sa réflexion sur le sujet de l'euthanasie. Dr Brigitte Rivière Dr Brigitte Rivière ( DR ) Par Rédaction Cahors Publié le 6 Fév 22 à 7:02 Actu Lot Mon actu Suite à l’intervention de Pierre Juston, membre de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (A.D.M.D.), devant le Grand Orient de France, le 18 janvier 2022, rapportée dans notre précédente parution, la Dr Brigitte Rivière, au nombre des personnalités extérieures invitées à s’exprimer sur le sujet de l’euthanasie, a partagé sa réflexion, qui « me tient à cœur et qui nous concerne tous ». « J’interviens aujourd’hui en qualité de médecin et d’individu avec ses questionnements, ses doutes, ses inquiétudes et son expérience personnelle puisque j’ai eu à répondre à ces questions de toute fin de vie avec ma mère décédée il y a deux ans. Vous le savez, je suis une élue* mais je ne parlerai pas de politique, ce n’est ni le lieu ni l’objectif aujourd’hui. Nous sommes là pour échanger. Cependant c’est un sujet sociétal qui nécessite un véritable débat parlementaire et pourquoi pas de s’enquérir de l’avis des citoyens mais c’est un débat qui doit avoir lieu dans un climat apaisé et serein et certainement pas dans le climat dans lequel notre pays se trouve à l’heure actuelle sous la tutelle de la crise sanitaire et qui plus est dans un pays fracturé et divisé. De plus, Il y aurait un caractère presque indécent à proposer un droit à la mort dans un contexte où les soignants luttent depuis deux ans chaque jour pour la vie. Et enfin il ne vous a pas échappé que nous sommes en pleine campagne électorale qui pourrait être le terreau de surenchères inappropriées. Donc si c’est le moment de débattre entre nous et je m’en réjouis, ce n’est donc pas le moment de débattre publiquement. Droit à mourir ou droit à vieillir dans la dignité ? Je veux d’emblée pointer du doigt un problème de vocabulaire ; j’ai une vraie difficulté avec le terme droit de mourir dans la dignité pour plusieurs raisons : Il me semble qu’en présentant ainsi la légalisation de l’euthanasie et du suicide volontaire assisté, on laisse sous-entendre que nous ne pourrions pas actuellement accompagner les patients vers une mort digne. Or je vous assure que de nombreuses personnes meurent avec toute leur dignité à l’hôpital, en Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou à leur domicile dans des conditions encadrées par la loi Leonetti Claeys. En revanche, il me semblerait plus approprié de parler de droit à vieillir dans des conditions dignes, un débat qui doit aussi avoir lieu et qui est à mon avis indissociable et qui devra lui aussi être abordé au Parlement. Mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui. « Il faut développer les soins palliatifs que ce soit à l'hôpital en EHPAD ou à domicile » Dr Brigitte Rivière Et enfin le vocabulaire qui me semble le mieux convenir serait d’apporter une aide à mourir en toute liberté parce que c’est bien de cela dont il s’agit, de rester maître de sa propre décision et de ne laisser personne décider à sa place encore que bien des fois je me sois demandée au moment où l’on sentait le lâcher prise du malade s’il n’attendait pas que l’on prenne la décision à sa place. Enfin, si tous les êtres humains sont égaux en droit et en dignité, la dignité ne dépend pas des conditions de vie ou de mort. La dignité a quelque chose d’inaltérable. Nous pourrions d’ailleurs réfléchir sur les propos d’André Comte-Sponville, que j’approuve, qui dit » la dignité ne dépend pas de nous, la liberté oui ». Je comprends malgré tout que ce terme ait eu la vertu de lever les tabous, d’ouvrir les débats et c’est déjà beaucoup. Nous avons donc actuellement une loi qui donne droit à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Elle répond à bon nombre de situations mais nous pouvons tout de même nous poser deux questions : Est-ce que notre système actuel fait qu’elle est appliquée partout avec la même égalité de soin pour tous ? La réponse est non il faut développer les soins palliatifs que ce soit à l’hôpital en EHPAD ou à domicile. Cette loi peine à être effective, les moyens de développement des soins palliatifs ne sont pas au rendez-vous, un certain nombre de départements sont dépourvus de services de soins palliatifs. Nous ne pouvons accepter qu’il y ait des patients de seconde zone. La deuxième question est : est-ce qu’elle répond à toutes les problématiques ? La réponse est non et ceci nous ramène évidemment à la lettre posthume d’Anne Bert et à bien d’autres témoignages également. Il s’agit de patients qui sont dans une incapacité physique ou morale de supporter le chemin qu’il reste à parcourir malgré les soins que l’on peut leur proposer. Observons à travers un sondage IFOP de 2012 l’avis des Français. Il nous montre que globalement 86 % des Français sont en faveur de l’euthanasie. D’autres sondages plus récents parlent de 93 %. La réponse est malgré tout nuancée. Parmi ces 86 %, 40 % sont contre les souffrances inutiles. 36 % pour le droit à disposer de sa vie et décider quand il doit partir. 18 % pour préserver une vie digne et donc se repose le problème de qu’est-ce qu’on appelle la dignité. 6 % pour soulager la douleur des proches face aux souffrances du malade. En tête donc nous avons de la compassion et de la bienveillance contre les souffrances inutiles. La question est : pouvons nous répondre avec les moyens dont nous disposons à cette demande ? Nous voyons que le sujet est composite. "Nous ne pouvons pas donner des réponses simples à des problèmes complexes." Dr Brigitte Rivière La vie est une valeur, la liberté est une valeur. Qu’est-ce qui est le plus important : le respect de la vie ou celui de la liberté mais on peut aussi se demander si un acte est libre quand il s’effectue dans une situation de grande vulnérabilité ? Mais nous pouvons également nous demander si les sociétés des pays qui ont légiféré sont pour autant moins respectables ? Observons ce qui se passe à l’étranger, là où il y a eu légalisation, en Suisse, en Hollande, en Belgique, en Espagne. Dans les pays qui ont légiféré cette pratique représente 2 % c’est-à-dire que 2 % des malades ont eu recours à cette méthode. C’est à la fois peu et trop nous devons apporter une réponse à ces 2 %. Mais il est aussi important de rappeler que, dans le droit français, il est interdit de tuer. Robert Badinter l’a souvent rapporté avec une grande justesse. Certains ont évoqué les risques de dérives dans cette pratique d’euthanasie, dérives qui existeraient en Belgique. Je ne suis pas compétente pour juger de cela. Ce qui est certain, c’est que si une loi devait voir le jour il faudrait être très strict sur le champ d’application et surtout ne pas déroger. Nous sommes face à une société très violente, chaque jour nous apporte des témoignages dramatiques de violences intra familiales, on peut aisément se poser la question de pressions exercées sur des personnes vulnérables. La mort suscite pour chacun d’entre nous une angoisse : celle de la souffrance, celle de l’acharnement thérapeutique, celle de la solitude, celle de la séparation de ceux que l’on aime. Vous avez compris qu’aujourd’hui je m’interroge. Le premier enjeu, la première urgence, est de faire connaître cette loi Leonetti Claeys, d’expliquer comment faire part de ses directives anticipées, bien que je ne sois pas certaine que nous ne changions pas d’avis au seuil de la mort, de rendre cette loi effective partout et pour tous et de respecter ainsi l’égalité des soins pour tous et ensuite de réfléchir ensemble à comment apporter une réponse à ces 2 % de malades dont je parlais précédemment. « Dans ces moments extrêmes de fin de vie avec nos proches, des choses à faire, des choses à nous dire... » Dr Brigitte Rivière Je vais conclure en disant que je reste convaincue que nous avons, dans ces moments extrêmes de fin de vie avec nos proches, des choses à faire, des choses à nous dire, des choses qui relèvent de l’intime. Ce sont ces choses-là qui aident aussi à supporter l’insupportable et parfois qui réparent. Et je ne suis pas persuadée que nous pourrions faire la même chose en sachant qu’il suffit d’appuyer sur la touche Off ». BRIGITTE RIVIÈRE *Conseillère régionale d’Occitanie, Les Républicains. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 07.02.22 15:48 | |
| tout ceci, c'est de la connerie "la mort est un mystère" selon E.L.M. non ! si elle est un mystère pour les uns, elle ne l'est pas pour les autres... de même, " la liberté ne peut pas exister sans la fraternité "... mais il n'y a pas de liberté, il n'y a pas de fraternité, quant à l'égalité ... pas de panique, il reste la lucidité ! voilà pourquoi on veut vivre sa mort comme on la pense ! ( si on la pense ) ... dialogue de sourds on est en France ! |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 07.02.22 15:53 | |
| votre soulagement de la douleur, vous pouvez vous mettre cela là où je pense, dans votre cul... si le lobby Léonetti me fait souffrir énormément psychologiquement depuis dix-sept ans... désolée... |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 07.02.22 20:54 | |
| «Les militants de l’euthanasie jouent sur nos peurs et notre ignorance de la médecine» Olivier Auguste Par Olivier Auguste 07 février 2022 à 12h45 article payant Erwan Le Morhedec : «La vraie inégalité devant la mort, c’est que 26 départements sont encore dépourvus de service de soins palliatifs, en dépit de la loi» Erwan Le Morhedec 01/02/2022 Fabrique Erwan Le Morhedec.Hannah Assouline/Editions du Cerf Le 8 avril 2021, l’Assemblée nationale adopte l’article 1er de la proposition de loi « donnant le droit à une fin de vie libre et choisie » qui, si le texte était définitivement voté, autoriserait sous condition à demander l’euthanasie. C’est, pour Erwan Le Morhedec, le déclencheur de l'écriture de Fin de vie en République, avant d'éteindre la lumière. Cet essai, rédigé notamment après avoir passé du temps avec les patients et soignants de services de soins palliatifs, vient de paraître. Vous vous élevez contre un faux consensus autour de l’euthanasie. Quels éléments vous permettent d’affirmer que la société française n’est pas réellement prête à franchir ce pas ? Nous sommes peut-être à la veille d’un basculement mortifère. Plusieurs candidats à la présidentielle, notamment à gauche, sont favorables à l’euthanasie, et la proposition de loi du député Falorni a franchi une première étape. Ses collègues ont largement voté le début de son texte en criant victoire. Pourtant, je crains qu’ils ne soient pas beaucoup plus informés que les citoyens sur le sujet. Les promoteurs de l’euthanasie ont sans doute gagné la bataille de la communication, à coups de vocabulaire édulcoré et de sondages. Ils affirment que 93 % des Français sont favorables à une légalisation mais il est risible de faire croire à une telle unanimité. La question posée (« La loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie des personnes atteintes de maladies insupportables et incurables, si elles le demandent ?») est un cas d'école qui ne se présente presque jamais dans la réalité. Quand on les interroge de façon plus ouverte, on comprend que ce que veulent les Français, c’est partir sans être seuls, et être endormis pour mourir sans souffrir. On sait le faire, et c’est dans le droit avec la loi Leonetti-Claeys. Et puis, il est absurde de sonder des personnes en parfaite santé. Dans une autre étude, 2 157 patients entrant en soins palliatifs ont été interrogés : 52 % s’opposent à l’euthanasie et, parmi les autres, seuls 9 % la demandent pour eux-mêmes, dont 90 % abandonnent cette demande une fois pris en https://www.lopinion.fr/politique/les-militants-de-leuthanasie-jouent-sur-nos-peurs-et-notre-ignorance-de-la-medecine |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 08.02.22 12:32 | |
| DÉBAT - Faut-il légaliser l’euthanasie ? Le député LaREM Jean-Louis Tourraine et le docteur Jean-Marie Gomas débattent sur RTL de l'euthanasie, thème qui pourrait s'imposer dans la campagne présidentielle.
Un produit administré dans le cadre d'une euthanasie (illustration) Un produit administré dans le cadre d'une euthanasie (illustration) Crédit : BULENT KILIC / AFP Euthanasie : "La France est le dernier pays qui ne respecte pas le choix du malade" selon un député 09:14 Regarder Euthanasie : "La France est le dernier pays qui ne respecte pas le choix du malade" selon un député 09:13 Écouter Yves Calvi_ Yves Calvi - édité par Étienne Bianchi publié le 12/01/2022 à 11:09 - mis à jour le 12/01/2022 à 11:36 Et si l'euthanasie devenait légale en France ? Actuellement, la fin de vie en France est réglementée par la loi Léonetti qui refuse l'acharnement médical.
Cette loi ne donne pas "satisfaction", car elle n'est pas "entièrement applicable" selon Jean-Louis Touraine, député LaREM du Rhône et rapporteur d’une proposition de loi donnant le droit à une fin de vie libre et choisie, car des malades ne "rentrent pas ce cadre-là". Selon celui qui est également professeur de médecine "la France est le dernier pays qui ne respecte pas le choix du malade".
"C'est le choix du malade qui doit être respecté, et il peut être d'attendre la fin naturelle, de requérir un accompagnement tel que la loi Claeys-Léonetti le prévoit ou pouvant dire 'je ne veux pas d'une agonie insupportable'" détaille l'élu. Jean-Louis Touraine propose "une aide active à mourir qui permet au malade qui le souhaite et réalisé par un médecin que le souhaite" de mettre fin à la vie.
Modèle américain Pour le docteur Jean-Marie Gomas, fondateur de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), le nombre de demandeurs est "infime". "Pour une personne qui va en Belgique, il y en a des dizaines de milliers qui sont accompagnés, pas toujours très bien, en France" détaille-t-il.
À lire aussi Une pièce d'un appartement de l’association suisse Eternal Spirit, à Liestal (Suisse) fin de vie Fin de vie : comment se déroule le suicide assisté en Suisse ? Il privilégie de prendre exemple sur le modèle américain et plus précisément sur l'État d'Oregon. Une "aide pharmacologique au suicide" est mise en place : le malade, lorsque son espérance de vie ne dépasse pas les six mois, peut obtenir une ordonnance pour une "pilule mortelle" qu'il peut ingérer au moment où il désire. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 08.02.22 13:13 | |
| [size=48]Présidentielle: l'euthanasie, débat de société qui monte [/size]
Paris - Liberté de choix ou régression éthique porteuse de dérives? Sensible, clivant, complexe, le débat sur l'euthanasie n'est pas nouveau mais va sans doute marquer plus que jamais la campagne présidentielle. [size=12]Le débat sur l'euthanasie n'est pas nouveau mais va sans doute marquer plus que jamais la campagne présidentielle afp.com/OLIVIER LABAN-MATTEI
[size=13][size=13]Par AFP Publié le 28/01/2022 à 13:37, mis à jour à 13:37[/size]
C'est le seul point sur lequel s'accordent pro et anti. "Après le mariage pour tous puis la PMA, ça va être le grand sujet de société cette fois-ci", dit à l'AFP Jean-Luc Romero-Michel, de l'association pro-euthanasie ADMD.
"S'il y a un débat sociétal, ce sera celui-là", renchérit Erwan Le Morhedec. Cet avocat et blogueur catholique vient de publier un plaidoyer anti-euthanasie, "Fin de vie en République" (éd. du Cerf).
Parmi les candidats déclarés, Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) semblent déterminés à modifier la loi, qui interdit euthanasie et suicide assisté. En avril 2021, l'Assemblée nationale en avait même déjà débattu après une proposition de loi du député Olivier Falorni. Son examen n'avait pas abouti, à cause de 3.000 amendements destinés à faire obstruction, mais 240 députés avaient approuvé le principe d'une "assistance médicalisée active à mourir".
Ce serait un bouleversement par rapport à la loi actuelle, datant de 2016. Dite Claeys-Leonetti, elle permet une "sédation profonde et continue jusqu'au décès" pour les malades incurables dont le pronostic vital est engagé "à court terme". "Cette loi a des limites terribles", déplore Jean-Luc Romero-Michel en citant "la maladie de Charcot (maladie neurodégénérative incurable, ndlr), où les gens agonisent pendant des mois". - "Tripes" - Il mentionne aussi l'exemple d'Alain Cocq. Atteint d'une maladie incurable très douloureuse mais pas fatale, ce Dijonnais n'entrait pas dans le cadre de la loi. Il est mort en juin dernier par suicide assisté en Suisse. "Les gens ne comprennent pas qu'on leur interdise d'éteindre la lumière", assure M. Romero-Michel, en souhaitant que la France autorise l'euthanasie, comme la Belgique. "Non pas qu'ils vont forcément y recourir: ce sera une minorité, autour de 3% si on prend les chiffres belges. Mais ils veulent avoir le choix", insiste-t-il en s'appuyant sur plusieurs sondages. Une logique que récuse M. Le Morhedec: "Je comprends que quelqu'un qui sait que sa maladie va dégénérer puisse vouloir être euthanasié de façon anticipée. Mais accéder à cette demande-là par la loi aura des répercussions sur d'autres situations". Selon lui, les cas exceptionnels mis en avant par les pro-euthanasie brouillent "notre capacité de réflexion": "On réagit avec nos tripes. C'est compréhensible, mais on ne fait pas une loi avec les tripes". En Belgique, "l'euthanasie concerne à 87,3% des plus de 60 ans et à 67,4% des plus de 70 ans. La réalité de l'euthanasie, c'est que ce sera celle des personnes âgées", craint l'avocat. Il juge les dérives inévitables: manque de contrôle, pression sur les plus âgés, logique budgétaire où une mort permettrait des économies... Pour M. Romero-Michel, l'opposition à l'euthanasie est "souvent religieuse". "N'importe quel non-catholique peut comprendre mes arguments", objecte M. Le Morhedec. [/size][/size] - Soins palliatifs - Et les soignants? Ceux qui sont en première ligne exercent en soins palliatifs, services réservés aux malades incurables mais qui manquent de moyens. Le gouvernement a lancé en septembre un plan de 171 millions d'euros, dont 59 millions de mesures nouvelles. Un montant jugé largement insuffisant. Par ailleurs, ces soignants pointent une méconnaissance de leur discipline. "Quand on entend certaines craintes, légitimes, sur la fin de vie, on est frappé car la plupart du temps, on peut y répondre", explique à l'AFP la Dr Claire Fourcade, présidente de la Sfap (Société française d'accompagnement et de soins palliatifs). Elle regrette que le débat public "mélange deux situations": celle "des gens qui vont mourir", laquelle relève de la médecine, et celle "des gens qui veulent mourir sans forcément être en fin de vie", laquelle nécessite "un débat de société plus large". Après "l'électrochoc" de la proposition de loi Falorni, la Sfap a organisé une consultation à laquelle 2.000 acteurs des soins palliatifs ont répondu. Les deux tiers sont opposés à la légalisation d'une "aide active à mourir" et un tiers envisage de démissionner si cela arrivait. Si la loi évoluait quand même, seuls 4% pensent qu'il faudrait opter pour l'euthanasie, où c'est le médecin qui réalise l'injection fatale, contrairement au suicide assisté. "On devrait se demander pourquoi ils ne veulent pas être impliqués" dans l'acte d'euthanasie, relève la Dr Fourcade. "Ce ne sont pas tous des cathos intégristes, ça se saurait". |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 10.02.22 21:07 | |
| « C’est au malade de choisir quand il veut mourir, pas au médecin » Denis Labayle, auteur de « Le médecin, la liberté et la mort » (Plon). (DR/D. Labayle)Denis Labayle, auteur de « Le médecin, la liberté et la mort » (Plon). (DR/D. Labayle)
Ancien chef de service hospitalier en gastro-entérologie, président de l’association Le Choix/citoyens pour une mort choisie, Denis Labayle sort un livre dans lequel il en appelle à la légalisation de l’aide médicale à mourir. Entretien.
Par Elodie Lepage Publié le 10 février 2022 à 9h00 Mis à jour le 10 février 2022 à 10h45 Temps de lecture 10 min ( article payant ) |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 10.02.22 21:34 | |
| La Constitution invoquée au secours du droit à mourir dans la dignité Devant le refus du Parlement de s’emparer du sujet, l’association suisse Dignitas saisit aujourd’hui le Conseil d’Etat. Objectif : faire évoluer les choses par la voie juridique.
Par Jean-Baptiste Jacquin Publié le 22 septembre 2021 à 07h01 - Mis à jour le 22 septembre 2021 à 16h59
Une photo prise le 18 octobre 2018 devant l’entrée du Conseil d’Etat, sur la place du Palais Royal, à Paris. Une photo prise le 18 octobre 2018 devant l’entrée du Conseil d’Etat, sur la place du Palais Royal, à Paris. BERTRAND GUAY / AFP A défaut de voir le débat sur « le droit à mourir dans la dignité » s’ouvrir réellement sur le terrain politique, et devant l’incapacité du gouvernement et du Parlement à s’emparer de ce sujet de société, c’est par la voie juridique que les choses pourraient évoluer. L’association suisse Dignitas, militante pour le droit à choisir sa fin de vie, devait déposer, mercredi 22 septembre, une requête devant le Conseil d’Etat accompagnée d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) afin que le Conseil constitutionnel se prononce.
Le sujet a récemment avancé par le même chemin en Allemagne et en Autriche, alors que le droit au suicide assisté existe déjà sous certaines conditions en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne ou au Canada. Saisie par plusieurs associations dont Dignitas, la Cour constitutionnelle allemande a jugé, le 26 février 2020, que le droit de mettre fin à sa vie de manière indépendante fait partie du droit fondamental de la personnalité et de la dignité humaine. Quelques mois plus tard, en décembre, la Cour constitutionnelle autrichienne se prononçait dans le même sens.
« C’est le moment de le faire en France, même si la procédure pour arriver à la Cour constitutionnelle y est plus complexe », justifie Claudia Magri, chargée de la communication de Dignitas. L’association fondée en 1998 compte aujourd’hui quelque 10 000 adhérents dont plus d’un millier en France. Elle a accompagné jusqu’à la mort en Suisse 35 résidents français en 2020 et 43 en 2019.
Lire notre reportage: Article réservé à nos abonnés Suicide assisté en Suisse : « Est-ce bien ce que vous souhaitez ? Oui. Je veux mourir » Concrètement, la procédure mise en place avec le concours de l’avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation Patrice Spinosi passe par une requête demandant l’abrogation du décret listant les substances vénéneuses interdites à la prescription médicale, en particulier le pentobarbital. La QPC qui vient en appui, soumise à l’appréciation de la haute juridiction administrative avant son éventuelle transmission au Conseil constitutionnel, demande de censurer les articles du code santé publique qui font obstacle à la moindre exception permettant à chacun de choisir sa fin de vie et punissent de prison les personnes qui apporteraient leur concours à une telle issue.
« Contrôle strict » « Nous ne demandons pas au Conseil constitutionnel de définir ces exceptions mais d’imposer au législateur de choisir lui-même les soupapes à inscrire dans la loi afin de garantir une évolution harmonieuse de notre droit », explique Me Spinosi. L’Assemblée nationale qui devait débattre le 8 avril de la proposition de loi « donnant et garantissant une fin de vie libre et choisie » déposée par le député Olivier Falorni (Charente-Maritime, Libertés et Territoires) a été empêchée de mener la discussion à son terme en raison d’un barrage de plus de 4 000 amendements. Le gouvernement préférant de son côté tergiverser plutôt que d’assumer un débat sur ce sujet délicat auquel les Français sont pourtant, à en croire les sondages, largement favorables.
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 15.02.22 16:37 | |
| L’euthanasie, la « réforme sociétale » du prochain quinquennat ? 043_dpa-pa_151218-99-437080_dpai.jpg BRITTA PEDERSEN / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
Un patient dans un unité de soins palliatifs.
Agnès Pinard Legry - publié le 15/02/22 - mis à jour le 15/02/22
À quelques semaines de l’élection présidentielle, la question de la fin de vie et la légalisation – ou non – de l’euthanasie revient discrètement dans la campagne. La légalisation ou non de l’euthanasie sera-t-elle l’enjeu sociétal du prochain quinquennat comme l’ouverture de la PMA à toutes les femmes a été celle du quinquennat d’Emmanuel Macron ? C’est en tout cas l’un des débats sociétaux qui s’annoncent dans la campagne présidentielle. Le candidat écologiste Yannick Jadot a d’ores et déjà annoncé qu’il souhaitait « légaliser le suicide assisté ». Gagnante de la Primaire populaire, Christiane Taubira est aussi revenu sur ce sujet dans un entretien au Parisien. À la question d’un lecteur de savoir quelle sera sa grande réforme de société elle a répondu : « C’est le droit de mourir dans la dignité ». « Il faut qu’on crée les conditions pour l’assistance médicale active à la fin de vie. C’est une loi indispensable et urgente. […] Ce sera ma prochaine bataille. »
De l’autre côté du spectre politique, Éric Zemmour, interpellé par le président de l’association « Mourir dans la Dignité », lui a répondu début février par courrier en rappelant que « la dignité de l’Homme est au fondement même de notre civilisation occidentale, liée de façon intime à la protection de la Vie ». Mais il mentionne également que « le rôle d’un médecin est au service de la vie, de son accueil, de sa défense, et de sa préservation tout au long de son exercice professionnel » avant de lancer : « Il n’a que le droit de Vie ». Il en va de même, selon lui, pour les politiques. « En tant que responsable dans la Cité, nous n’avons pas le droit de tuer, nous ne pouvons pas donner de signal ou de permis en ce sens, mais avons le devoir d’accompagner. »
L’accompagnement de la fin de vie, c’est aussi la ligne de crête que défend Valérie Pécresse, la candidate LR. Interrogée en janvier sur ce sujet sur France info, elle l’a balayé en répondant : « Avant de lancer tous les débats de la terre il faut que la loi Claeys-Leonetti soit appliquée », a-t-elle indiqué. « Le scandale c’est qu’aujourd’hui 50% des Français n’ont pas accès aux soins palliatifs. Je veux une culture palliative qui se développe partout. »
Et comme un timing bien choisi, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) a lancé ce mardi 15 février une campagne de communication afin de connaître ces fameux soins palliatifs, accessibles à tous, et d’en connaître le cadre législatif. Son slogan ? « On va tous y passer un jour. Alors autant que ça se passe dans de bonnes conditions ! »
La voie authentiquement humaine, celle qui contribue en profondeur à la paix, ne peut consister ni dans l’acharnement thérapeutique ni dans le recours à l’euthanasie.
« Comment ne pas être étonnés et profondément attristés de voir se conjuguer parfois, de façon totalement contradictoire, la tentation de l’euthanasie avec une certaine surenchère sanitaire », ont rappelé les évêques à ce sujet dans leur texte L’Espérance ne déçoit pas destiné à éclairer les catholiques dans leur choix électoral. « La voie authentiquement humaine, celle qui contribue en profondeur à la paix, ne peut consister ni dans l’acharnement thérapeutique ni dans le recours à l’euthanasie : elle exige le respect et l’accompagnement attentif et bienveillant de chaque personne à tous les stades de son existence. Il faut souhaiter un développement plus ambitieux des soins palliatifs dans notre pays : ce sera un signe clair qui parlera à tous. »
Erwan Le Morhedec Lire aussi : Fin de vie : « La liberté ne peut pas être conçue sans la fraternité » PALIATIVE Lire aussi : Euthanasie : l’ultime impasse ? |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 15.02.22 20:43 | |
| Valérie Pécresse victime de machisme ? Jean Léonetti dictateur c'est plus qu'évident... l'endométriose concerne les femmes comme l'ivg la fin de vie concerne tout le monde ... vous m'écoeurez tous et toutes ! Admin |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 18.02.22 17:34 | |
| COVID-19: APRÈS UNE INFECTION, LE RISQUE DE DÉVELOPPER UN TROUBLE MENTAL AUGMENTE, D'APRÈS UNE ÉTUDE Anthony Audureau Le 17/02/2022 à 23:55
Une infirmière dans un hôpital américain avec un patient touché par le Covid-19 Une infirmière dans un hôpital américain avec un patient touché par le Covid-19 - Karen Ducey / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Le risque de développer un trouble mental est plus élevé après avoir contracté le Covid-19, assure une étude américaine. Les auteurs de la publication demandent, dans ce contexte, plus de considérations pour le Covid long. Après les conséquences physiques, les séquelles mentales. Une étude américaine publiée ce mercredi dans The BMJ montre que les personnes ayant contracté le Covid-19 ont un risque significativement plus élevé de développer des troubles de santé mentale par la suite.
L'enquête, relayée par le New York Times, a rassemblé les données de 154.000 patients en provenance de la Veterans Health Administration qui n'avaient eu aucun traitement ou diagnostic concernant un trouble mental dans les deux années qui précédaient leur infection.
"Il ne s'agit pas seulement d'un virus respiratoire" En se basant sur ces chiffres, il s'est avéré que les personnes contaminées ont donc 39% de risques supplémentaires de se retrouver traitées pour une dépression et 35% de chances d'être victime d'anxiété que des personnes qui n'ont pas été touchées par le Covid-19. À cela s'ajoutent respectivement 38% et 41% de risques de développer du stress et d'être victime de troubles du sommeil.
"Il apparaît qu'il y a un clair excès de diagnostics liés à la santé mentale dans les mois qui suivent le Covid-19", déclare le professeur Paul Harrison, l'un des auteurs de l'étude, au New York Times. Ce n'est pas la première fois que la problématique est évoquée dans le contexte de la crise du Covid-19. En France, en effet, plusieurs études ont montré que la santé mentale s'est dégradée depuis le début de la pandémie. Seulement, cette étude montre bien que les confinements et les craintes économiques, sociales ou sanitaires, ne sont donc pas les seuls facteurs.
Les auteurs de l'étude demandent donc une "plus grande attention" médicale pour les "Covid longs" afin de mieux comprendre ce phénomène et le prévenir. "Il ne s'agit pas seulement d'un virus respiratoire. C'est un virus systémique qui peut provoquer des troubles et un déclin cognitif", assurent ainsi les spécialistes.
Trop drôle ! comme si on n'était pas taré avant... sous Hollande, sous Macron, avec Léonetti... Admin |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 22.02.22 14:17 | |
| Mercredi 22 septembre 2021 10:03 Soins palliatifs. Ce manque de moyens qui alourdit encore l’épreuve de la mort ... photo « un tiers des postes de médecins en soins palliatifs sont vacants. » 2 « Un tiers des postes de médecins en soins palliatifs sont vacants. » Archives Thomas Bregardis, Ouest-France Un cinquième plan de développement des soins palliatifs doit être présenté ce mercredi 22 septembre. Claire Fourcade, présidente de la Société d’accompagnement et de soins palliatifs, décrypte les besoins considérables qu’il reste à satisfaire. Et évoque le débat sur l’aide active à mourir. Claire Fourcade est médecin à la polyclinique Le Languedoc à Narbonne (Aude) et présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs. Elle évoque les énormes besoins financiers et humains des soins palliatifs en France, alors qu’un cinquième plan doit être annoncé ce mercredi 22 septembre. Et se penche sur les débats autour de la légalisation de l’aide active à mourir. Meurt-on toujours mal en France ? Les deux tiers des patients qui devraient bénéficier d’une prise en charge en soins palliatifs n’en bénéficient pas, faute de moyens. Beaucoup de choses ont été faites depuis vingt ans, mais il reste encore un gros chantier. Cela ne veut pas dire que toutes ces personnes meurent mal. Les équipes de soignantes font ce qu’elles peuvent, mais pourraient faire mieux avec davantage de moyens. La situation est très hétérogène… Un quart des départements ne disposent d’aucune unité de soins palliatifs. D’autres, au contraire, sont très bien dotés, comme ceux du Nord, une région qui, culturellement, était portée sur ce type de prise en charge. Et d’autres pas du tout. Parallèlement, certains « lits identifiés de soins palliatifs », qui accueillent, par exemple en cancérologie ou en pneumologie des patients en fin de vie, offrent des prises en charge de très grande qualité. D’autres sont peu dotés. Quant aux équipes mobiles, qui sont aujourd’hui incitées à aller à domicile depuis la disparition des réseaux de soins palliatifs, elles disposent de très peu de moyens. Il manque de l’argent et des moyens humains ? Oui. Un tiers des postes de médecins en soins palliatifs sont vacants. C’est énorme : la ville de Bourges a une autorisation pour ouvrir une unité de soins palliatifs depuis trois ans et n’a jamais pu l’ouvrir car l’hôpital ne trouve pas de médecin. L’unité de Toulon, qui est quand même une grande ville, a fermé cet été faute de médecin… Pourquoi ce manque de candidats ? C’est un métier difficile. Et les soins palliatifs ne sont toujours pas une spécialité dans la formation de médecine. À la faculté de médecine de Montpellier, une seule journée de formation est consacrée, dans le cursus des internes, aux soins palliatifs… photo claire fourcade, présidente de la société d’accompagnement et de soins palliatifs. dr Claire Fourcade, présidente de la Société d’accompagnement et de soins palliatifs. DR Les soins palliatifs sont aussi des services singuliers… Et je peux comprendre que tout le monde ne souhaite pas y travailler, c’est un métier difficile. Pour beaucoup de soignants, pour qui la relation est un moteur du soin, c’est une discipline passionnante. La relation y est très profonde. C’est une période de la vie où il n’y a pas de temps à perdre pour les patients, la vie est comptée et c’est comme si tout était plus intense. Cela l’est aussi pour les soignants. Il y a beaucoup d’émotions, de liens. Mais cela peut être aussi une forme de mise en danger personnelle. C’est impérativement un travail d’équipe pour se protéger les uns les autres. C’est une discipline pleine de sens. Les besoins, eux, sont croissants ? Tous les médecins y sont confrontés. On considère que chaque année, un médecin généraliste accompagne deux à trois patients en fin de vie. Ce nombre va s’accroître avec le vieillissement de la population. Comment expliquer que l’État se mobilise si peu ? Les besoins sont énormes dans toutes les disciplines. La psychiatrie, par exemple. Mais au-delà, tout le système médical – et donc la formation médicale – est très orienté vers le curatif. On soigne. On a encore du mal à accepter l’idée que tous les patients vont finir par mourir et que c’est important de prendre soin d’eux. Les soins palliatifs ne sont pas toujours considérés comme une activité valorisante pour un hôpital. Est-ce aussi lié au fait que la mort reste taboue dans la société ? Absolument. Notre rôle n’est pas seulement d’accompagner ceux qui partent, mais aussi ceux qui restent. La mort est toujours une épreuve, mais quand on n’y ajoute pas de colère, de révolte en raison de la façon dont cela s’est passé, cela peut aussi faire grandir des familles. Un Suisse dit que les soins palliatifs, c’est la paix des survivants. C’est très juste. Un nouveau plan de développement des soins palliatifs va être présenté. Le cinquième… Le dernier, entamé en 2015, s’est terminé en 2018. Régulièrement, il y a des « trous » de trois ans sans rien. Les moyens augmentent puis retombent. Du coup, la courbe globale est stable, alors que les besoins non seulement ne sont pas comblés, mais augmentent. Cela permet de dire : « il y a des soins palliatifs en France », mais en réalité, tout le monde ne peut y recourir. Que réclamez-vous ? Une unité de soins palliatifs dans chaque département, un objectif assez simple. Il faut aussi des moyens pour pouvoir appliquer la loi de 2016 Claeys-Leonetti, qui promet à chacun de mourir où il le souhaite. Dans les faits, 75 % des Français souhaitent mourir chez eux, alors que seulement 20 à 25 % des décès ont lieu à domicile. Dans l’équipe mobile à domicile où je travaille, à l’hôpital de Narbonne, le budget a été réduit de 30 % en 2019 et 2020, sans information… Et ce fut le cas dans toute l’Occitanie. Vous devez aussi, dites-vous, communiquer davantage… Il faut changer l’image des soins palliatifs, qui sont toujours associés à la fin de vie, à la mort. Toutes les personnes en soins palliatifs souffrent de maladie qui ne vont pas guérir. Mais toutes n’y entrent pas pour mourir. Dans notre service, 50 % des patients ressortent en fin d’hospitalisation. Il y a des cancers, des maladies chroniques qu’on soigne longtemps. Plus la prise en charge est précoce, plus on pourra l’adapter aux besoins du patient tout au long de la maladie. Proposer les soins palliatifs reste difficile dans l’imaginaire collectif. Il faut que l’on arrive à changer cette image. Plus de 300 députés défendent la légalisation de l’euthanasie pour les personnes atteintes de maladies incurables. Qu’en pensez-vous ? Même si nous savons qu’il y a des situations complexes, le texte du député Olivier Falorni est vraiment la quintessence de ce que l’on voudrait éviter. Une réponse simple, et que je trouve brutale, à une situation d’une infinie complexité. Mais on doit entendre, même si c’est douloureux, que l’article 1 de cette proposition de loi a été adopté par plus de 80 % des députés au printemps. Quelle réflexion cela vous inspire-t-il ? Le message de la loi Claeys-Leonetti actuelle est celui de la solidarité : « quoi qu’il en coûte, on va vous accompagner jusqu’au bout, parce que vous comptez pour nous ». C’est une réponse que j’aime faire aux patients qui s’inquiètent de « coûter à la société », ou dont la vie semble parfois dépourvue de sens. La loi oblige, aussi, les médecins à soulager la douleur, y compris au risque d’abréger la vie. Avec la légalisation de l’euthanasie, changement de message : « C’est vous qui décidez, ça ne nous regarde pas ». Les patients seront amenés à se demander si, pour leurs proches, la société, ils ne feraient pas mieux de partir plus vite, même s’ils n’en ont pas envie. Une convention citoyenne sur le sujet, est-ce une bonne idée ? Pourquoi pas. Mais à condition qu’on y associe les soignants. Si l’euthanasie était légalisée, pourquoi serait-ce aux soignants de l’assumer ? La société doit se pencher sur cette question. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 24.02.22 16:42 | |
| Fin de vie : l'ADMD de la Sarthe demande aux candidats à la Présidentielle de prendre positionJeudi 24 février 2022 à 12:30 - Par Yann Lastennet, France Bleu MaineLe MansDepuis 40 ans, elle se bat pour que nous puissions choisir, quand c'est possible, les conditions de notre mort. L'association pour le droit de mourir dans la dignité milite pour que la légalisation de l'euthanasie. Elle souhaite que les candidats à l'élection présidentielle prennent position.L'association pour le droit de mourir dans la dignité fournit des formulaires de directives anticipées pour décider de sa fin de vie. C'est une des dispositions de la loi Léonetti. Radio France - Aurélie Lagain[/size][/size] "93 % des Français sont favorables à une évolution de la loi sur la fin de vie". Ce chiffre, Rémi marchand, membre de l'ADMD de la Sarthe, le tient d'un sondage IFOP d'avril 2021. "Ils sont favorables à une loi de libre choix, comme en Suisse et en Belgique". Deux pays qui pratiquent l'euthanasie pour les personnes atteintes de maladies incurables et insupportables. A condition que le patient le demande. Bref une loi très encadrée que les membres de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité aimeraient importer en France.
La loi Claeys-Léonetti La France reconnait pourtant le droit aux malades de mourir dans la dignité. La loi Claeys -Léonetti qui date de 2016, réaffirme le droit du malade d'arrêter tout traitement et de bénéficier d'une sédation profonde et continue jusqu’au décès, lorsque le pronostic vital est engagé à court terme. Pour être sur que son choix soit respecté, même s'il n'est plus en état de se faire comprendre, le patient peut écrire ses dernières volontés par le biais de directives anticipées. Une sorte de testament que l'on remet à une personne de confiance et qui oblige les médecins. Chacun d'entre nous, à condition d'être adulte, peut le faire. " Moi, j'ai 29 ans. Je crois que je suis en bonne santé. J'espère que je vais vivre le plus longtemps possible. J'ai rédigé mes directives anticipées et pour autant, ça ne veut pas dire qu'il va m'arriver quelque chose", explique Rémi Marchand. " Le fait de parler de cette question-là, au contraire, ça nous protège, notre famille, nos proches peuvent savoir ce qu'on souhaite. Sur ce document, on va simplement rédiger si jamais nous arrive un accident grave ou une maladie dont notre pronostic vital est remis en question". [center] Rémi Marchand, membre de l'ADMD de la Sarthe :copyright: Radio France - yann lastennetNe pas ajouter de la souffrance à la souffrance Mais la Loi Claeys-Léonetti ne va pas assez loin selon l'ADMD, " parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas estimer que le fait de demander l'arrêt des soins et des traitements soit une mort digne. La sédation profonde et continue consiste à arrêter tout soins, dont l’alimentation et l’hydratation. Et du coup le malade meure de faim et de soif". Le décès peut arriver en quelques heures ou en 15 jours en fonction de l'âge ou de la résistance du malade. " C'est ajouter de la souffrance à la souffrance pour le malade et la famille". C'est pourquoi l'Association souhaite la légalisation de l'euthanasie ou du suicide assisté comme en Suisse ou en Belgique. " De façon encadrée et au libre choix de la personne. Il faut que le pronostic vital de la personne soit réellement remis en question. Il faut que ce soit la volonté du patient. D'où l'importance de pouvoir rédiger ses directives anticipées. Aujourd'hui, seul 1% des personnes qui meurent à l'hôpital ont rédigé leurs directives anticipées". Et éviter que des Français partent à l'étranger pour en finir. - Citation :
- On n'a jamais autant parlé de la mort. - Rémy Marchand, membre de l'ADMD de la Sarthe
Le débat sur la fin de vie et sa prise en charge a été relancé avec le Covid-19. " Depuis maintenant plus de deux ans, avec la crise sanitaire qu'on connaît, on n'a jamais autant parlé de la mort. Je ne suis pas convaincu qu'il y ait un tabou sur la question de la fin de vie. C'est encore ces mêmes lobbies qui sont mobilisés contre la PMA, qui sont mobilisés contre le mariage pour tous, contre toutes les avancées sociétales. Aujourd'hui, ce n'est pas une religion, c'est pas une minorité de personnes qui doit empêcher des droits nouveaux", estime Rémi Marchand. C'est pour cette raison que l'association souhaite interpeller les candidats à l'élection présidentielle : " Si c'est un engagement de campagne, il faut qu'il soit tenu. Que ce soit de la part du président de la République ou de parlementaires, nous, on en a un peu marre. On pense qu'il ne faut pas d'un côté dire qu'on est pour et pas être présent, notamment au moment de vote". Sur son site internet, L'association a compilé les déclarations des principaux candidats sur la question de la fine de vie : " On peut voir les personnes qui s'y opposent comme Marine Le Pen ou Eric Zemmour. Quant à Valérie Pécresse, elle estime que s'il y avait une réelle volonté des Français, elle serait pour un référendum". L'ADMD de la Sarthe organise une réunion publique, samedi à 15h à l'hôtel Ibis de la gare du Mans. Réécoutez l'interview de Rémi Marchand, invité du 6-9 de France Bleu Maine |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 28.02.22 14:23 | |
| Santé Euthanasie et suicide assisté : avec ceux qui accompagnent dans la mort Une dizaine de pays autorisent aujourd'hui à ceux qui le souhaitent de choisir la date de leur mort. Justine Reix Par Justine Reix PARIS, FR 28.2.22 Euthanasie et suicide assisté : avec ceux qui accompagnent dans la mort SARCO, LA CAPSULE DE SUICIDE ASSISTÉ, A ÉTÉ EXPOSÉ LORS DE PLUSIEURS ÉVÉNEMENTS ARTISTIQUES EN EUROPE. EXIT INTERNATIONAL Belgique, Canada, Suisse et Luxembourg font partie des rares pays européens à autoriser le suicide assisté ou l’euthanasie. Encore tabou, pour des raisons religieuses et éthiques, le débat sur à la fin de vie est régulièrement remis sur la table en France. Début février, une étude IFOP a été réalisée pour interroger les Français sur la question. L’enquête révèle qu’une très large majorité soutient le recours à l’euthanasie dans des cas de souffrances extrêmes et incurables (94%). Si les Français sont favorables à un accompagnement vers la fin de vie, les politiques ne l’entendent pas de cette oreille et évitent à chaque nouveau quinquennat le sujet. Dans les pays où la pratique est légale, elle est organisé par des associations. De la planification de la date de la mort jusqu’à l’achat du produit létal, des accompagnateurs s’occupent des derniers instants de ceux qui souhaitent mourir. À l’occasion de cette nouvelle étude, VICE a interrogé Jean-Jacques Bise, coprésident de l’association suisse Exit, chargée des suicides assistés. VICE : Quelle est la différence entre suicide assisté et euthanasie ? Jean-Jacques Bise : C’est simple. Pour le suicide assisté, le dernier acte doit être effectué par la personne elle-même alors dans une euthanasie c'est un tiers qui fera l'acte fatal. Cela signifie que dans un suicide assisté, la personne prendra une potion létale qui est un puissant barbiturique. Si elle n’est plus en capacité physique de boire, on posera une perfusion et la personne concernée ouvrira la perfusion. On n'a encore eu de situation où la personne ne pouvait pas se mouvoir mais on pourrait très bien envisager une solution à l’aide d’un clignement des yeux par exemple. Combien de personnes avez-vous avez aidé à mourir ? L'année passée, nous avons aidé 369 personnes avec une majorité de femmes, 223 femmes et 146 hommes exactement. Nous avons aidé quatre couples à partir ensemble, ce qui est une demande d’assistance en augmentation. Comment expliquez-vous que de plus en plus de couples demandent à mourir ensemble ? Ce sont des personnes très âgées qui ont été mariés pendant plusieurs décennies et qui demandent maintenant de pouvoir mourir ensemble. Généralement l’un des deux est victime d’une pathologie très sévère et son conjoint de polypathologies invalidantes. Cela veut dire qu’ils ne sont pas forcément tous les deux en fin de vie. Le dernier couple, que l’on a dû accompagner, avait 65 ans de vie commune, ils étaient tellement fusionnels qu’ils ne s’imaginaient vivre sans l’autre. Est-ce que beaucoup de Français vous contactent ? Oui beaucoup tous les jours des dizaines de Français nous appellent pour se renseigner. Nous devons malheureusement toujours leur répondre que nous en pouvons pas les aider à moins que ces personnes viennent s'installer en Suisse et y avoir sa résidence principale. Certaines associations s’occupent d’étrangers mais ce n’est pas notre cas. Combien cela coûte-t-il ? Tout dépend des associations mais en général entre 8 à 10 000 €. Pour notre association, si la personne est membre depuis un an, cela ne lui coûtera que la cotisation annuelle, c’est-à-dire 40 €. C’est tout de même un budget… Oui effectivement, ce n'est pas à la portée de tout le monde. Il est interdit de faire du profit sur les accompagnements de fin de vie, les associations n’ont pas un but commercial. Les coûts sont justifiés, ils correspondent aux problématiques médicales et funéraires. Comment ça se passe quand une personne est décidée ? Un de nos médecins va déterminer si les critères médicaux sont remplis pour pouvoir aider une personne. Il faut qu’elle soit dans un cas de polypathologie ou en phrase terminale d’une maladie. Le moment le plus étrange, c’est lorsque l’on sort nos agendas respectifs pour fixer un jour. En principe, on ne connaît pas la date et l’heure de sa mort. Le matin, on redemande à la personne si elle souhaite toujours quitter ce monde. Si la personne changeait d’avis, on arrêterait tout. Nous sommes là pour les aider et non pour les pousser. Santé On a discuté avec des accompagnateurs de fin de vie LAURIANE NEMBROT, BESSMA SIKOUK 26.8.21 Une fois qu’on s’est assuré qu’elle est capable de discernement, on lui un anti-vomitif. Le produit létal, le pentobarbital, qu’ils doivent avaler est particulièrement amer. Il faut éviter qu’elle le recrache car elle risquerait simplement de s’endormir et non pas de mourir. Elle en boit 15 grammes, va bailler et s’endormir paisiblement. Cela prend ensuite une vingtaine de minutes avant de pouvoir faire constater le décès par un médecin. On contacte ensuite la police et les pompes funèbres. Comment en êtes-vous arrivé à faire ça ? J’ai vécu deux décès dans ma famille, le premier subi et non décidé et je me souviens l’avoir vécu difficilement. Le deuxième était avec un médecin très compréhensif qui n’a pas véritablement effectué une euthanasie mais qui a généreusement, aidé à dépasser les souffrances avec de la morphine, ce qui a accéléré le décès. Je me suis dit qu’un jour ou l’autre, je voudrais avoir un tel médecin auprès de moi mais que je pouvais pas attendre des autres, ce que je ne ferais pas moi-même. Est-ce que ce n’est pas trop éreintant moralement ? C’est prenant. Ce sont des moments qui sont d’une telle intensité qu’après chaque assistance je pars me promener pour évacuer. Y a-t-il cas dont vous vous souvenez en particulier ? Je me souviens d’une fois où les petits enfants étaient présents pour l’accompagnement de leur grand-mère. Ils ont lu des poèmes puis elle a bu le produit, le petit-fils s’est mis a jouer du violon et elle s’est endormi sur cette musique. C’est un moment que je n’oublierai jamais tellement ce fut paisible et émouvant. Est-ce qu’avant de mourir, les personnes disent souvent un dernier mot ? S’il y en avait un, qui ressort le plus régulièrement, ce serait : enfin. Je vous garantis qu’après tant de souffrances, la vie n’est plus vraiment la vie. C’est un soulagement pour eux et ils leur arrivent souvent de se sentir délivrer et nous dire « enfin » lorsque le moment est venu. https://www.vice.com/fr/article/5dgkwn/euthanasie-et-suicide-assiste-avec-ceux-qui-accompagnent-dans-la-mort |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 07.03.22 19:05 | |
| Présidentielle 2022. Veuf depuis peu, il demande aux candidats le droit de mourir dans la dignité Jean-Claude Tanguy est veuf depuis peu. Il avait promis à son épouse, atteinte d'un cancer, de ne pas la laisser souffrir." La loi Leonetti ne règle rien. Je lui ai menti". Jean-Claude Tanguy de Rango demande aux candidats à l'élection présidentielle 2022 le droit de mourir dans la dignité, après le décès de son épouse la 22 février 2022. Jean-Claude Tanguy de Rango demande aux candidats à l’élection présidentielle 2022 le droit de mourir dans la dignité, après le décès de son épouse la 22 février 2022. ( La Gazette de la Manche) Par Pascale Brassinne Publié le 7 Mar 22 à 8:17 mis à jour le 7 Mar 22 à 12:25 La Gazette de la Manche Mon actu Jean-Claude Tanguy de Rango est veuf depuis peu. Son épouse Georgette est décédée le 22 février 2022 à son domicile d’Avranches (Manche). Miss Avranches 1956 était sa « Princesse », comme il l’appelle « parce qu’elle était très belle, tellement gentille et parce que je l’aime énormément ». À lire aussi Fin de vie. La Nordiste Line Renaud réclame « la liberté de mourir dans la dignité » Chimio, radiothérapie et soins palliatifs Elle était atteinte d’un cancer depuis 2018. Des soins palliatifs lui étaient prodigués à domicile par les équipes de l’hospitalisation à domicile du centre hospitalier Avranches-Granville, dans le sud de la Manche (Normandie). Des soins irréprochables. Il ne tarit pas d’éloges aux équipes qui se sont relayées au chevet de sa bien-aimée. La compétence, la douceur, la gentillesse et l’humanité exceptionnelle des infirmières et des aides-soignantes. L’équipe a porté toute son attention pour que la prise en charge s’effectue dans les meilleures conditions possible. Jean-Claude Tanguy de Rango veuf depuis le 22 février 2022 « Jean-Claude tu m’as menti » Il adresse ce message aux candidats à l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains. « Jean-Claude tu m’as menti ! Quand vont-ils arrêter ce merdier ? » Georgette Tanguy de Rango était en soins palliatifs depuis décembre 2021. Vidéos : en ce moment sur Actu Nous nous étions dit que nous ferions tout pour éviter cet acharnement thérapeutique. Je n’ai pas su l’éviter. Jean-Claude Tanguy de Rango Eviter l’acharnement thérapeutique Il raconte que malgré la qualité des soins apportés et le dévouement des personnels de l’hospitalisation à domicile, son épouse a souffert « moins physiquement que psychologiquement ». À lire aussi Avranches : Ils aident des personnes à se reconstruire par l’écoute « Happé par la structure hospitalière, je n’ai pas su mettre en œuvre un plan que j’avais pourtant conçu. N’étant pas un spécialiste, j’ai eu peur de la faire souffrir en l’appliquant. Alors oui, je lui ai menti », confie-t-il. Pour lui, la loi Leonetti n’est pas suffisante. La loi Leonetti de sédation profonde et continue ne règle pas le problème. Il faut recourir à l’euthanasie pour permettre aux malades de ne plus souffrir en fin de vie. Jean-Claude Tanguy de Rango Il a perdu sa « Princesse », mais il demande aux candidats à l’élection présidentielle le droit de mourir dans la dignité, de permettre le suicide assisté, l’euthanasie. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 07.03.22 19:13 | |
| [Lecture] Quand l’euthanasie sera là… par Damien Le Guay Matthieu Chevallier 4 mars 2022Livres Euthanasie vendredilecture 4 minutes de lecture 2.7k
« Le combat est perdu. Je le reconnais à contrecœur, mais avec lucidité. Perdu. » Dès la première ligne de son ouvrage Quand l’euthanasie sera là…, le constat du philosophe Damien Le Guay est sans appel. Ce constat porte une date, celle du 8 avril 2021. Ce jour-là, l’ordre du jour de l’Assemblée nationale porte sur la proposition de loi sur le « droit à une fin de vie libre et choisie ». Si les 3.000 amendements déposés contre le texte ont empêché son adoption, l’article 1er a été adopté par une écrasante majorité transpartisane (LFI, PS, LREM, LR et non-inscrits) : 240 voix pour, 48 contre. Ce dernier prévoit qu’« une assistance médicalisée à mourir peut être demandée par toute personne capable et majeure », si elle se trouve dans une phase « avancée ou terminale » d’une affection « grave et incurable », provoquant une souffrance « physique ou psychique » qui « ne peut être apaisée » ou que la personne concernée juge « insupportable ». La légalisation de l’euthanasie est donc à portée de main.
Alors, quel est le but de Damien Le Guay à travers son ouvrage, si la cause est perdue ? Dénoncer encore et toujours les ravages de l’euthanasie. Pointer du doigt tous les mensonges du parti euthanasique qui œuvre depuis des années pour arriver à ses fins. Rappeler qu’il existe une alternative avec les soins palliatifs et que les équipes qui y travaillent sont toutes opposées à cette hypocrisie du « droit à mourir dans la dignité ». Et surtout réveiller le débat pour les présidentielles qui arrivent, rappelant que certains candidats (Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, les Verts et aussi Emmanuel Macron) veulent l’inscrire dans leur projet de quinquennat. Le tout dans un style très accessible, qui aide à la compréhension des enjeux éthiques autour de la fin de vie, qu’il qualifie de « civilisationnels ».
Petite sélection, incomplète naturellement, des propos de l’auteur.
La fin des soins palliatifs
Tout d’abord, le choix de la légalisation de l’euthanasie détruira les soins palliatifs. « La mort n’est pas un soin. […] La confiance laisse la mort venir sans la donner. La donner, la brusquer, la provoquer est à considérer comme une rupture du pacte de confiance, une manière d’appliquer la peine de mort. […] D’où la crainte de tous ceux qui travaillent à ras de terre palliative. »
La démagogie au service de l’euthanasie, aux dépends d’une vraie réflexion
L’auteur souligne avec talent la démagogie du parti euthanasique. « Il flatte l’opinion, lui fait croire que la solution est à portée de main » avec la mort comme réponse à tous les maux de la fin de vie. Interviennent dans la démagogie les sondages, où les individus sont interrogés sans jamais avoir réfléchi au sujet, et y paraissent donc favorables sans mesurer tout ce que cela implique. Sur l’euthanasie, « tout semble évident. On leur dit que tout est évident. Et tout est toujours évident quand on croit l’évidence évidente. »
Il explique pourtant que si tout paraît évident, ça ne l’est pas le moins du monde ! « L’idée de l’euthanasie est bonne. Qui voudrait souffrir ? […] Mais une bonne idée ne fait pas une bonne solution. » Le problème est que « j’aurais à décider de l’heure de ma mort. […] Quelle responsabilité effroyable ! […] C’est comme si la volonté devenait, pour être maîtresse de la mort, un petit dieu, le seul qui reste quand les autres ont été détruit. »
De l’exception à la banalisation
Damien Le Guay démontre aussi que, comme tout sujet sociétal, l’on commence par tolérer une exception avant d’en banaliser la pratique. Comme avec la loi Veil. Comme en Belgique, devenue « le village Potemkine de l’euthanasie », où il est désormais possible de demander une euthanasie même sans être majeur, sous certaines conditions qui relèvent souvent de la subjectivité de l’individu.
L’euthanasie économique
Une fois légalisé, l’euthanasie-liberté devient rapidement une euthanasie économique. À terme, l’on risque de dériver « vers un calcul sans fin des contributions financières et des coûts financiers des uns et des autres ». Il y aura trois étapes, selon Damien Le Guay, dans l’euthanasie : celle où elle est considérée comme une liberté de l’individu (ce pour quoi milite aujourd’hui le parti euthanasique), puis celle où les médecins « aiguilleront » la décision à prendre (pour « libérer un lit », car « il vaut mieux “mourir dans la dignité maintenant” »), puis celle où « les algorithmes du Système » détermineront à quel moment il sera bon d’euthanasier une personne en fonction des coûts de cette dernière. On passerait donc d’une loi libertaire à une loi liberticide. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 09.03.22 22:52 | |
| Fin de vie : un expert confirme la décision de l’hôpital Ballanger de ne plus réanimer Jean-Claude Le médecin désigné par le tribunal administratif, dans le cadre d’une procédure opposant la famille d’un habitant de Bondy aux équipes médicales d’Aulnay-sous-Bois, conclut à la validité de la limitation ou de l’arrêt des traitement en cas de rechute du patient. Bondy, le 2 mars. Jean-Claude Seknagi (sur les photos), le père d'Ilan (à gauche) et l'époux de Nicole, est hospitalisé depuis plusieurs mois. Il ne devrait pas être réanimé si son état de santé venait à se dégrader, au grand dam de sa famille. LP/A.A. Bondy, le 2 mars. Jean-Claude Seknagi (sur les photos), le père d'Ilan (à gauche) et l'époux de Nicole, est hospitalisé depuis plusieurs mois. Il ne devrait pas être réanimé si son état de santé venait à se dégrader, au grand dam de sa famille. LP/A.A. 4 Par Alexandre Arlot Le 9 mars 2022 à 14h24 Cette décision, la famille de Jean-Claude Seknagi, un patient du centre hospitalier intercommunal (CHI) Robert-Ballanger, à Aulnay-sous-Bois, la redoutait. Le médecin expert missionné le 24 février par le tribunal administratif de Montreuil vient de rendre son rapport. Ses conclusions vont dans le sens des réanimateurs de l’hôpital, lesquels ont décidé de ne pas procéder à une réanimation active de cet homme de 70 ans si son état de santé venait à se dégrader.
Depuis des semaines, parents et personnel soignant s’opposent, à travers une procédure judiciaire, sur le sort de cet habitant de Bondy, admis il y a deux mois au CHI en raison d’une escarre au sacrum et d’infections à répétition. « Scandalisé » par cette décision de limitation ou arrêt des traitements ― une « LAT » dans le jargon médical ―, Ilan Seknagi, l’un des fils de Jean-Claude, a lancé une pétition pour « le droit de vivre » de son père. Le texte a recueilli près de 10 000 signatures.
Dans ses conclusions, le médecin expert estime qu’« aucun traitement curatif objectif ne peut être proposé à ce jour. (…) Dans ce contexte, la poursuite des soins actifs ne peut être qualifiée que d’obstination thérapeutique. » Plus loin, l’auteur du rapport rappelle qu’« aucun patient à travers le monde, dans la même situation que M. Seknagi, n’a réussi à sortir et vivre après une aussi longue période de séjour en réanimation, avec intubation‐ventilation et un nombre de polypathologies aussi important. »
Des examens complémentaires « à but compassionnel » Pour apaiser la « souffrance » des enfants et de l’épouse du patient, le médecin expert préconise de procéder à trois examens complémentaires, réalisables à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (XIIIe). « La préconisation de ces examens, dont le principe est accepté par l’ensemble des parties, est à but exclusivement compassionnel vis-à-vis de la famille », souligne-t-il, au figuré comme au propre.
Dans les 23 pages du rapport, il s’agit de la seule phrase en gras à avoir été soulignée. « On ne comprend pas très bien car il écrit que ces examens sont effectués à titre compassionnel, mais qu’ils pourraient être décisifs si les résultats sont bons », réagit Ilan Seknagi.
Newsletter L'essentiel du 93 Un tour de l'actualité en Seine-Saint-Denis et en l'IDF S'inscrire à la newsletterToutes les newsletters « S’il existe un potentiel de récupération significatif sur le plan neurologique, la réanimation telle qu’elle est pratiquée jusqu’au jour de l’expertise (le 1er mars) peut être poursuivie et dès que l’état neurologique le permettra, Monsieur pourra être transféré dans un autre établissement : un tétraplégique n’a pas besoin de rester en réanimation », ajoute le médecin expert.
Le tribunal administratif doit désormais fixer une nouvelle audience pour faire connaître sa décision, qui s’appuiera sur le rapport précité. « Les médecins ne sont pas capables de dire ce qui va tuer mon père, insiste Ilan Seknagi. Aujourd’hui, rien ne justifie l’arrêt des soins. » |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 13.03.22 11:08 | |
| Mis à jour le 10 mars 2022 FacebookTwitterEmailLinkedInPrint Liberté de choix ou régression éthique porteuse de dérives ? Sensible, clivant, complexe, le débat sur l’euthanasie n’est pas nouveau.
En Belgique, l’euthanasie concerne à 87,3 % des plus de 60 ans et à 67,4 % des plus de 70 ans. Du côté des soignants, ceux qui sont en première ligne exercent en soins palliatifs, et dénoncent régulièrement le manque de moyens.
En France, le gouvernement a lancé en septembre 2021 un plan national de 171 millions d’euros pour 2021-2024 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement de la fin de vie, dont 5 millions afin de renforcer les équipes mobiles des soins palliatifs. Mais ces moyens sont jugés encore trop insuffisants par les soignants.
En avril 2021, le député Falorni a déposé une proposition de loi qui a relancé le sujet de la légalisation de l’euthanasie. Dans ce contexte, l’IFOP, pour l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), a publié un sondage révélant que 93% des Français étaient favorables à une autorisation de l’euthanasie pour les maladies insupportables et incurables. 69% jugeaient également que la loi Claeys-Leonetti de 2016 doit être fortement modifiée ou abrogée car elle n’est pas efficace, et 87% jugeaient qu’il était urgent que l’Assemblée nationale se saisisse de ces sujets.
À cette même période, la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) a organisé une consultation à laquelle 2.000 acteurs des soins palliatifs ont répondu. Les deux tiers sont opposés à la légalisation d’une « aide active à mourir » et, parmi eux, un tiers envisage de démissionner si cela arrivait.
Dans ce contexte, le barreau de Paris propose un débat en webinaire, dans le cadre de ses sentinelles des libertés, modéré par Julie Couturier, bâtonnière de Paris, et Delphine Jaafar, membre du conseil de l'Ordre de Paris.
Interviendront :
Jean Leonetti, maire d’Antibes, président de la communauté d’agglomération Sophia Antipolis, ancien député, à l’origine de la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie ; Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris, président d'honneur de l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) ; Damien Le Guay, philosophe, vice-président du Comité national d’éthique du funéraire, enseignant à l’Espace éthique de l’AP-HP (sur les questions d’éthique de la mort) et maître de conférences à HEC ; Stefan Disch, avocat au barreau de Lausanne. Webinaire validé au titre de la formation continue pour les avocats. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 13.03.22 15:21 | |
| Alain Delon favorable à l’euthanasie, son fils Anthony fait des révélations inédites sur les dernières volontés du célèbre acteur ! 12 MARS 2022 À 16H10
Alain Delon favorable à l’euthanasie, son fils Anthony fait des révélations inédites sur les dernières volontés du célèbre acteur !Patrice Falour/Starface L’heure est aux confidences pour Anthony Delon. Comme l’a révélé "Télé-Loisirs" ce samedi 12 mars, le principal intéressé s’est longuement confié sur son père Alain Delon dans l'émission “Laissez-vous tenter” sur RTL. Visiblement, le célèbre acteur aimerait que son fils aîné l’accompagne dans ses derniers instants... Alain Delon Alain Delon Alain Delon est l’une figure incontournable du domaine du 7ᵉ art. Mais ces derniers mois n’ont pas été faciles pour la star. En effet, il a vu disparaître d’innombrables amis à l’instar de Bernard Tapie ou encore Jean-Paul Belmondo pour ne citer qu’eux. La disparition de Bebel survenue en septembre dernier l’a particulièrement chagriné. "C’est terrible, je suis complètement anéanti. Je vais essayer de m’accrocher pour pas faire la même chose dans cinq heures, remarquez ça serait pas mal si on partait tous les deux ensemble ?", a regretté Alain Delon à Pascal Praud.
À 86 ans, le comédien qui a été victime de deux AVC évoque la mort sans aucun filtre. “Je hais cette époque, je la vomis. Tout est faux, tout est faussé. […] Je sais que je quitterai ce monde sans regrets. Tout est prêt, j’ai ma tombe dans ma chapelle, il y a six places”, a-t-il livré dans les colonnes de Paris Match. “Ma passion, c’est Marie (La Vierge Marie Ndlr). […] Je lui parle, je lui dis des choses, je lui demande des choses. Elle m’apporte un soulagement, elle m’apporte une compagnie que je n’ai pas, elle est toujours là”.
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Alain Delon encore faible physiquement ? Anouchka Delon partage une rare photo qui émeut les internautes Alain Delon, Alec Baldwin, Shannen Doherty... Ces stars souffrent d'une maladie mortelle Dans les bons comme les mauvais moments, Alain Delon peut constamment compter sur les siens. Notamment sur son fils aîné Anthony. En exclusivité, Télé-Loisirs a dévoilé un extrait de son passage dans l’émission “Laissez-vous tenter” qui sera diffusé le 14 mars prochain sur RTL. Dans une séquence, le chéri de Sveva Alviti s’est confié sur sa maman Nathalie disparue en janvier 2021.
Frappée par la maladie, la réalisatrice - a un temps - envisagé l’euthanasie. "Heureusement, on n’a pas eu recours à ce procédé, car tout était prêt, mais ça aurait été difficile pour nous de lui tenir la main et de voir la vie la quitter" a souligné Anthony Delon. Une idée partagée par Le Guépard qui aimerait que son fils aîné soit à ses côtés pour son dernier voyage. “C’est vrai, il m’a demandé ça", a renchéri l’heureux papa de trois enfants. Un sujet tabou en France qu’il a évoqué sans fard dans son ouvrage. |
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| Sujet: Re: 2022 fin de vie 16.03.22 9:44 | |
| Présidentielle 2022 : le monde des soins palliatifs interpelle les candidats Les faits À travers 15 propositions, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs appelle les candidats à une « révolution palliative ». Elle propose notamment d’organiser une large consultation sur la fin de vie. Alice Le Dréau, le 15/03/2022 à 17:30 Lecture en 3 min. Présidentielle 2022 : le monde des soins palliatifs interpelle les candidats Chaque année, un peu moins de 100 000 personnes sont prises en charge en soins palliatifs, soit moins du tiers des besoins identifiés par la Sécurité sociale.
« Nous avons essayé de sélectionner des mesures concrètes et chiffrées. Des actions qui soient volontaristes mais réalistes. Et surtout réalisables pendant une mandature. » C’est Claire Fourcade, la présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs qui s’exprime. À moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, l’association vient de lancer, le 14 mars, un appel aux candidats. « Nous leur soumettons 15 propositions pour mieux accompagner la fin de vie, soutenir les soins palliatifs et les invitons à se positionner. » Une plateforme doit enregistrer les réponses pour ensuite les rendre accessibles au grand public et permettre un comparatif.
Un maillage territorial plus serré Parmi les propositions soumises aux candidats : d’abord, l’engagement d’en finir avec les « déserts de soins palliatifs ». Chaque année, un peu moins de 100 000 personnes sont prises en charge en soins palliatifs, soit moins du tiers des besoins identifiés par la Sécurité sociale. Comment rendre l’accès à ces soins plus égalitaire ? « Chaque département doit être doté de structures spécialisées », plaide Claire Fourcade. Ce qui n’est pas le cas actuellement, une vingtaine de départements français en étant dépourvus.
→ ANALYSE. Soins palliatifs : le gouvernement veut renforcer l’offre
Autre proposition : en finir, cette fois-ci, avec le « tout hôpital ». « 85 % de l’activité des soins palliatifs est intrahospitalière » note Claire Fourcade. La Sfap avance trois pistes pour « faire sortir » les soins palliatifs des établissements : renforcer les équipes mobiles, chargées de conseiller les médecins libéraux intervenant à domicile, sensibiliser les soignants en Ehpad, et offrir une ligne d’urgence spécifique 24 heures sur 24.
D’où la nécessité de développer la formation, un des autres enjeux majeurs évoqués dans l’appel de la Sfap. Le texte suggère ainsi que chaque étudiant en médecine fasse un stage en soins palliatifs et que la filière palliative, qui n’est pas une spécialité en tant que telle, fasse partie des « diplômes d’études spécialisées supplémentaires », c’est-à-dire permettant à un médecin déjà spécialisé en médecine générale de suivre une formation auxiliaire. « Certaines de nos propositions figurent déjà dans le plan national pour les soins palliatifs révélé fin janvier, mais notre texte fait office de rappel », précise Claire Fourcade.
Des équipes de campagne à l’écoute En amont de la publication de ces propositions, la Sfap a rencontré les équipes de campagne d’Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Yannick Jadot. Un rendez-vous est prévu « cette semaine » avec l’équipe de Jean-Luc Mélenchon, et un retour est « attendu » de la part de l’entourage d’Anne Hidalgo. « Dans leur programme, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo ou Yannick Jadot sont favorables à la fois à un accès universel aux soins palliatifs et à une aide active à mourir, souligne Claire Fourcade. Nous, ce que nous voulons leur faire partager, outre la nécessité d’effectivement développer ces soins, c’est aussi notre malaise de soignants par rapport à l’euthanasie et pourquoi aide active à mourir et soins palliatifs ne se complètent pas, mais s’opposent. »
À lire aussiFin de vie : « Comment bien accompagner les mourants dans ces conditions ? » Dans le secteur des soins palliatifs, on est « conscients » de la « pression » exercée par les partisans de l’euthanasie pour que le cadre légal actuel évolue et que « la mort provoquée soit légalisée », admet Claire Fourcade. Toutefois, « chez les candidats, nous avons ressenti que le sujet de la fin de vie – qui était pourtant annoncé par beaucoup comme un sujet de campagne – reste tabou. La crise sanitaire et ses morts et la crise des Ehpad ne constituent pas le contexte le plus approprié. »
→ À LIRE. Fin de vie : ce qu’en disent les candidats à la présidentielle de 2022
Alors, faut-il ou non changer la loi ? Sur ce point, la Sfap recommande d’organiser une concertation sur les conditions de prise en charge de la fin de vie avec les professionnels de santé les plus concernés : palliatologues, oncologues, neurologues, réanimateurs, mais aussi les institutions (agences régionales de santé, Ehpad, hôpitaux… ), ainsi que les associations (« qu’elles soient militantes pro ou anti-euthanasie, d’usagers et de bénévoles d’accompagnement », souligne l’appel).
L’objectif : la rédaction d’une synthèse exposant les points de consensus et de clivage, les argumentations et les solutions proposées. Ce qui permettrait, en montrant la réalité du terrain, « d’éviter la simplification et la radicalisation du débat sur la fin de vie durant la campagne. Et après », espère Claire Fourcade. |
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