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| | 2021 fin de vie | |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 0:50 | |
| ACTUALITÉ Touraine Tim Douet Euthanasie : pour le député du Rhône Jean-Louis Touraine, la société française est prête 4 AVRIL 2021 A 16:59 PAR BENJAMIN TERRASSON L’Assemblée nationale doit débattre jeudi 8 avril d’une proposition pouvant aboutir à la légalisation de l’euthanasie. Dans une tribune Jean-Louis Touraine, député LREM du Rhône, défend cette mesure. Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, Jean-Louis Touraine, député de la 3e circonscription du Rhône, estime que la société française est prête pour la légalisation de l’euthanasie. Cette prise de parole fait suite au vote de la proposition de loi "garantissant une fin de vie libre et choisie" en commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale ce mercredi 31 mars. L'objectif est de mettre fin au "mal mourir" français Une nouvelle dont se réjouit Jean-Louis Touraine, soutien historique de la légalisation de l’euthanasie, "C'est une authentique avancée humaniste, qui garantit à chacun son autonomie et son choix, tout en réaffirmant le droit à un accès aux soins palliatifs". Il rappelle que 2 000 à 4 000 euthanasies clandestines sont réalisées en France, "souvent à l’insu des personnes concernées elles-mêmes". Que contient la proposition de loi ? La proposition de loi "prévoit ainsi la possibilité, pour une personne en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable lui infligeant des souffrances inapaisables, de bénéficier d'une assistance médicalisée active à mourir" sous le contrôle d’un collège de médecin, chargé de s’assurer de l’impasse thérapeutique. Une autre commission devra s’assurer du consentement de la personne. Une obstruction parlementaire venant des rangs de LR La proposition de loi soutenue par 225 députés de tous les bords politiques aura toutefois du mal à passer. Elle est portée par Olivier Falorni dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Libertés et Territoires. Pour faire barrage à la proposition de loi, certains députés, majoritairement LR, ont décidé de mener une obstruction parlementaire en déposant plus de 2 700 amendements. Or le texte ne pourra être mis au vote que si l’examen des amendements aboutit avant la fin des débats. Une posture critiquée dans une autre tribune signée par 272 députés dépassant les clivages politiques, également diffusée par le JDD. Ils dénoncent "fermement cette obstruction, qui est la négation du travail parlementaire" et demandent au contraire un débat "digne et apaisé". Réponse jeudi à l’Assemblée nationale. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 9:44 | |
| Loi sur la fin de vie : l'appel de Jean-Luc Romero à Emmanuel Macron 18h43, le 04 avril 2021 , modifié à 19h16, le 04 avril 2021 Jean-Luc Romero Avec 3.000 amendements déposés, la loi sur la fin de vie ne devrait pas pouvoir être adoptée par l'Assemblée nationale jeudi. Europe 1 Invité d'Europe Soir Week-end, Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), lance un appel à Emmanuel Macron pour contrecarrer une obstruction parlementaire sur le texte de loi créant un droit à l'euthanasie. Quelque 3.000 amendements ont été déposés contre ce texte, ce qui pourrait empêcher son adoption. INTERVIEW Pour contrecarrer une obstruction parlementaire, Jean-Luc Romero lance un appel à Emmanuel Macron. Alors que l'Assemblée nationale doit adopter jeudi un texte de loi instituant un "droit à une fin de vie libre et choisie", plusieurs députés ont déposé quelque 3.000 amendements contre cette proposition. Une manœuvre qui devrait empêcher son adoption, puisque les parlementaires ne peuvent discuter de ce texte que durant une seule journée. Invité d'Europe Soir Week-end, le président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) appelle donc le chef de l'État à prendre ses responsabilités "face à ces parlementaires extrémistes". "Emmanuel Macron a le pouvoir" de remettre le texte sur la table "À minuit, jeudi, le texte ne sera pas adopté, mais Emmanuel Macron peut décider qu'il soit de nouveau discuté, voire repris par le gouvernement", affirme le président de l'ADMD. "Il a le pouvoir de le faire et je pense qu'il doit être en face de ses responsabilités." Mais encore faut-il que le chef de l'État soit favorable à cette loi. Reçu par ce dernier, Jean-Luc Romero reconnait "ne pas savoir ce que pense le Président" sur ce point. Et s'il a pu constater lors de son entretien à l'Élysée qu'Emmanuel Macron "écoute", il affirme que désormais ce dernier "doit entendre". D'autant que la crise du coronavirus a "mis le point sur les conditions très difficiles dans lesquelles on peut mourir", avance-t-il encore, en évoquant la souffrance subie par sa mère emportée par le virus qui lui signifiait "toutes les 10 secondes" son envie de mourir. Un "militant du choix" Défendant une loi "qui permet tous les choix", à savoir vivre le plus longtemps possible "ou autre", Jean-Luc Romero s'est défendu d'être un partisan de l'euthanasie. "Je ne dis pas qu'il faut mourir euthanasié, je veux une loi qui permettent toutes les morts. Je ne suis pas un militant de l'euthanasie, mais un militant du choix." |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 9:57 | |
| L'appel de plus de 270 députés sur la fin de vie : "Nous voulons débattre et voter" 22h00 , le 3 avril 2021, modifié à 14h56 , le 4 avril 2021 ParRedaction JDD TRIBUNE - Dans une tribune que publie le JDD, plus de 270 députés, de tous bords politiques, réclament un débat et un vote sur l'élargissement de la législation sur la fin de vie et donc sur l'euthanasie. De haut en bas et de gauche à droite : Jean-Luc Mélenchon (LFI), Marine Brenier (LR), Valérie Rabault (PS) et François de Rugy (LREM), quatre des signataires. De haut en bas et de gauche à droite : Jean-Luc Mélenchon (LFI), Marine Brenier (LR), Valérie Rabault (PS) et François de Rugy (LREM), quatre des signataires. (Sipa) Partager sur : Après le vote, mercredi soir par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, d'une proposition de loi ouvrant la voie à une légalisation de l'euthanasie, 272 députés de tous bords politiques, de Jean-Luc Mélenchon à Robin Reda en passant par Valérie Rabault, Yaël Braun-Pivet, François de Rugy, Olivier Faure ou Cédric Villani, et de tous les groupes, de La France insoumise aux Républicains, appellent à débattre du sujet "de façon digne et apaisée". Et dénoncent le fait qu'"une poignée de députés ont déposé jusqu'à 400 amendements chacun", faisant ainsi de l'obstruction parlementaire. Voici leur tribune :
Mercredi soir, la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a adopté la proposition de loi donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie, portée par le groupe Libertés et Territoires et soutenue par 225 députés de tous bords. Notre Assemblée s'est honorée lors de ces débats : travail transpartisan, écoute et respect des convictions de chacun ont permis des échanges apaisés et constructifs. Sur un sujet qui renvoie à l'intime et fait parfois rejaillir des expériences douloureuses, notre Parlement se devait d'être à la hauteur. Il l'a été.
Plutôt que d'enrichir le débat, l'objectif d'une minorité de députés est d'y couper court
Alors que ce débat doit se poursuivre en séance publique le 8 avril prochain, une poignée de députés ont déposé jusqu'à 400 amendements chacun. En deux jours à peine, le nombre total d'amendements s'élevait déjà à plus de 2.700. Ce texte étant examiné dans le cadre d'une niche parlementaire – journée réservée à l'opposition –, il ne pourra être mis au vote et adopté que si l'examen aboutit avant la fin de cette journée. Le doute n'est plus permis : plutôt que d'enrichir le débat, l'objectif de cette minorité est d'y couper court. Nous dénonçons fermement cette obstruction, qui est la négation du travail parlementaire.
Lire aussi - TRIBUNE. Le député LREM et médecin urgentiste Thomas Mesnier sur la fin de vie : "Appliquons d'abord la loi"
Oui, il est temps de débattre du sujet au Parlement, temps d'en débattre de façon digne et apaisée. Cette question traverse notre société depuis quarante ans. Plusieurs textes ont été déposés à l'Assemblée comme au Sénat depuis 2017. Nos concitoyens nous interpellent, attendent que nous en débattions et, pour une majorité d'entre eux, que nous l'adoptions. Le législateur, garant des libertés publiques et des droits individuels, se doit d'étudier la possibilité de reconnaître et garantir un droit nouveau. Ni le débat ni le vote ne doivent être empêchés.
Ni le débat ni le vote ne doivent être empêchés
Oui, ce débat est aussi légitime sur une proposition de loi que sur un projet de loi. Comment peut-on être parlementaire et considérer que certains sujets seraient trop 'graves' pour être initiés par le Parlement? Rappelons que nombre d'avancées de société, de la contraception à la loi Claeys-Leonetti en passant par le Pacs, émanent du Parlement. Rappelons aussi que la question de la fin de la vie rassemble au-delà des étiquettes politiques, comme en témoignent nos amendements transpartisans. Ce dépassement des clivages est la condition de chaque grand progrès de société, mais aussi une des plus belles qualités de notre démocratie.
Lire aussi - TRIBUNE. Le député LREM Jean-Louis Touraine sur la fin de vie : "Il faut humaniser l'agonie"
Nous, députés de tous bords, voulons débattre. Nous voulons voter. Le temps du Parlement est venu. Respectons-le."
Liste des signataires : Caroline Abadie (La République en Marche), Jean-Félix Acquaviva (Libertés et Territoires), Damien Adam (La République en Marche), Éric Alauzet (La République en Marche), Aude Amadou (La République en Marche), Pieyre-Alexandre Anglade (La République en Marche), Christophe Arend (La République en Marche), Clémentine Autain (La France Insoumise), Laetitia Avia (La République en Marche), Joël Aviragnet (Socialistes et apparentés), Delphine Bagarry (Non-inscrit), Didier Baichère (La République en Marche), Erwan Balanant (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Géraldine Bannier (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Frédéric Barbier (La République en Marche), Delphine Batho (Non-inscrit), Marie-Noëlle Battistel (Socialistes et apparentés), Xavier Batut (La République en Marche), Valérie Bazin-Malgras (Les Républicains), Sophie Beaudouin-Hubiere (La République en Marche), Olivier Becht (Agir ensemble), Ugo Bernalicis (La France Insoumise), Philippe Berta (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Barbara Bessot Ballot (La République en Marche), Gisèle Biémouret (Socialistes et apparentés), Christophe Blanchet (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Yves Blein (La République en Marche), Sandra Boëlle (Les Républicains), Pascal Bois (La République en Marche), Julien Borowczyk (La République en Marche), Claire Bouchet (La République en Marche), Jean-Claude Bouchet (Les Républicains), Sylvie Bouchet-Bellecour (Les Républicains), Florent Boudié (La République en Marche), Pierre-Yves Bournazel (Agir ensemble), Bertrand Bouyx (La République en Marche), Yaël Braun-Pivet (La République en Marche), Marine Brenier (Les Républicains), Guy Bricout (UDI et Indépendants), Jean-Louis Bricout (Socialistes et apparentés), Anne Brugnera (La République en Marche), Danielle Brulebois (La République en Marche), Anne-France Brunet (La République en Marche), Stéphane Buchou (La République en Marche), Carole Bureau-Bonnard (La République en Marche), Pierre Cabaré (La République en Marche), Émilie Cariou (Non-inscrit), Michel Castellani (Libertés et Territoires), Anne-Laure Cattelot (La République en Marche), Danièle Cazarian (La République en Marche), Samantha Cazebonne (La République en Marche), Anthony Cellier (La République en Marche), Émilie Chalas (La République en Marche), Philippe Chalumeau (La République en Marche), Annie Chapelier (Agir ensemble), Sylvie Charrière (La République en Marche), Fannette Charvier (La République en Marche), Guillaume Chiche (Non-inscrit), Francis Chouat (La République en Marche et apparentés), Stéphane Claireaux (La République en Marche), Mireille Clapot (La République en Marche), Jean-Michel Clément (Libertés et Territoires), Christine Cloarec-Le Nabour (La République en Marche), Michèle Crouzet (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Fabienne Colboc (La République en Marche), Paul-André Colombani (Libertés et Territoires), Éric Coquerel (La France Insoumise), Alexis Corbière (La France Insoumise), François Cormier-Bouligeon (La République en Marche), Bérangère Couillard (La République en Marche), Charles de Courson (Libertés et Territoires), Yolaine de Courson (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Yves Daniel (La République en Marche), Alain David (Socialistes et apparentés), Célia de Lavergne (La République en Marche), François de Rugy (La République en Marche), Cécile Delpirou (La République en Marche), Nicolas Démoulin (La République en Marche), Marguerite Deprez-Audebert (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Christophe Di Pompeo (La République en Marche), Loïc Dombreval (La République en Marche), Jeanine Dubié (Libertés et Territoires), Christelle Dubos (La République en Marche), Coralie Dubost (La République en Marche), Nicole Dubré-Chirat (La République en Marche), Audrey Dufeu (La République en Marche), Françoise Dumas (La République en Marche), Frédérique Dumas (Libertés et Territoires), Laurence Dumont (Socialistes et apparentés), Stella Dupont (La République en Marche), Sophie Errante (La République en Marche), Catherine Fabre (La République en Marche), Olivier Falorni (Libertés et Territoires), Elsa Faucillon (Gauche démocrate et républicaine), Olivier Faure (Socialistes et apparentés), Valéria Faure-Muntian (La République en Marche), Yannick Favennec-Bécot (UDI et Indépendants), Caroline Fiat (La France Insoumise), Agnès Firmin Le Bodo (Agir ensemble), Pascale Fontenel-Personne (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Paula Forteza (Non-inscrit), Alexandre Freschi (La République en Marche), Jean-Luc Fugit (La République en Marche), Albane Gaillot (Non-inscrit), Camille Galliard-Minier (La République en Marche), Laurent Garcia (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés),· Guillaume Garot (Socialistes et apparentés), Laurence Gayte (La République en Marche), Luc Geismar (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Raphaël Gérard (La République en Marche), Guillaume Gouffier-Cha (La République en Marche), Fabien Gouttefarde (La République en Marche), Carole Grandjean (La République en Marche), Florence Granjus (La République en Marche), Benjamin Griveaux (La République en Marche), Émilie Guerel (La République en Marche), David Habib (Socialistes et apparentés), Véronique Hammerer (La République en Marche), Brahim Hammouche (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Pierre Henriet (La République en Marche), Alexandre Holroyd (La République en Marche), Dimitri Houbron (Agir ensemble), Sacha Houlié (La République en Marche), Philippe Huppé (Agir ensemble), Christian Hutin (Socialistes et apparentés), Monique Iborra (La République en Marche), Christophe Jerretie (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Sandrine Josso (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Chantal Jourdan (Socialistes et apparentés), Régis Juanico (Socialistes et apparentés), Sébastien Jumel (Gauche démocrate et républicaine), Hubert Julien-Laferrière (Non-inscrit), Guillaume Kasbarian (La République en Marche), Stéphanie Kerbarh (La République en Marche), Yannick Kerlogot (La République en Marche), Loïck Kervran (Agir ensemble), Fadila Khattabi (La République en Marche), Sonia Krimi (La République en Marche), Aina Kuric (Agir ensemble), Bastien Lachaud (La France Insoumise), François-Michel Lambert (Libertés et Territoires), Luc Lamirault (Agir ensemble), Anne-Christine Lang (La République en Marche), Frédérique Lardet (La République en Marche), Michel Larive (La France Insoumise), Jean-Charles Larsonneur (Agir ensemble), Jean Lassalle (Libertés et Territoires), Michel Lauzzana (La République en Marche), Gaël Le Bohec (La République en Marche),· Sandrine Le Feur (La République en Marche), Didier Le Gac (La République en Marche), Jean-Claude Leclabart (La République en Marche), Vincent Ledoux (Agir ensemble), Christophe Lejeune (La République en Marche), Patricia Lemoine (Agir ensemble), Marion Lenne (La République en Marche), Roland Lescure (La République en Marche), Gérard Leseul (Socialistes et apparentés), Serge Letchimy (Socialistes et apparentés), Monique Limon (La République en Marche), Richard Lioger (La République en Marche), Brigitte Liso (La République en Marche), Aude Luquet (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Lise Magnier (Agir ensemble), Mounir Mahjoubi (La République en Marche), Jacques Maire (La République en Marche), Jacqueline Maquet (La République en Marche), Jacques Marilossian (La République en Marche), Sandra Marsaud (La République en Marche), Denis Masséglia (La République en Marche), Sereine Mauborgne (La République en Marche), Stéphane Mazars (La République en Marche), Graziella Melchior (La République en Marche), Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), Ludovic Mendes (La République en Marche), Frédérique Meunier (Les Républicains), Marjolaine Meynier-Millefert (La République en Marche), Monica Michel (La République en Marche), Bruno Millienne (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Maxime Minot (Les Républicains), Jean-Michel Mis (La République en Marche), Paul Molac (Libertés et Territoires), Jean-Baptiste Moreau (La République en Marche), Florence Morlighem (La République en Marche et apparentés), Cécile Muschotti (La République en Marche), Sébastien Nadot (Libertés et Territoires), Danièle Obono (La France Insoumise), Valérie Oppelt (La République en Marche),· Matthieu Orphelin (Non-inscrit), Catherine Osson (La République en Marche), Xavier Paluszkiewicz (La République en Marche), Bertrand Pancher (Libertés et Territoires), Mathilde Panot (La France Insoumise), Charlotte Parmentier-Lecocq (La République en Marche), Nicole Le Peih (La République en Marche),· Hervé Pellois (La République en Marche), Patrice Perrot (La République en Marche), Pierre Person (La République en Marche), Anne-Laurence Petel (La République en Marche), Valérie Petit (Agir ensemble), Michèle Peyron (La République en Marche), Damien Pichereau (La République en Marche), Sylvia Pinel (Libertés et Territoires), Christine Pires Beaune (Socialistes et apparentés),· Béatrice Piron (La République en Marche), Claire Pitollat (La République en Marche), Bérangère Poletti (Les Républicains), Nathalie Porte (Les Républicains), Josy Poueyto (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés),· Éric Poulliat (La République en Marche), Florence Provendier (La République en Marche), Loïc Prud'homme (La France Insoumise), Adrien Quatennens (La France Insoumise), Bruno Questel (La République en Marche), Valérie Rabault (Socialistes et apparentés), Cathy Racon-Bouzon (La République en Marche), Pierre-Alain Raphan (La République en Marche),· Jean-Hugues Ratenon (La France Insoumise), Rémy Rebeyrotte (La République en Marche), Robin Reda (Les Républicains), Hugues Renson (La République en Marche), Muriel Ressiguier (La France Insoumise), Cécile Rilhac (La République en Marche), Véronique Riotton (La République en Marche), Mireille Robert (La République en Marche), Laëtitia Romeiro Dias (La République en Marche), Xavier Roseren (La République en Marche), Laurianne Rossi (La République en Marche), Claudia Rouaux (Socialistes et apparentés), Sabine Rubin (La France Insoumise), Thomas Rudigoz (La République en Marche), François Ruffin (La France Insoumise), Pacôme Rupin (La République en Marche), Laurent Saint-Martin (La République en Marche), Isabelle Santiago (Socialistes et apparentés), Nathalie Sarles (La République en Marche),· Hervé Saulignac (Socialistes et apparentés), Marie Silin (La République en Marche), Benoit Simian (Libertés et Territoires), Bertrand Sorre (La République en Marche), Sira Sylla (La République en Marche), Bénédicte Taurine (La France Insoumise), Jennifer De Temmerman (Libertés et Territoires), Aurélien Taché (Non-inscrit),· Jean Terlier (La République en Marche), Stéphane Testé (La République en Marche), Valérie Thomas (La République en Marche), Alice Thourot (La République en Marche), Huguette Tiegna (La République en Marche),· Sylvie Tolmont (Socialistes et apparentés), Jean-Louis Touraine (La République en Marche), Alain Tourret (La République en Marche), Élisabeth Toutut-Picard (La République en Marche), Stéphane Travert (La République en Marche), Nicole Trisse (La République en Marche), Stéphane Trompille (La République en Marche), Frédérique Tuffnell (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Isabelle Valentin (Les Républicains), Boris Vallaud (Socialistes et apparentés), Laurence Vanceunebrock (La République en Marche), Pierre Vatin (Les Républicains), Marie-Christine Verdier-Jouclas (La République en Marche), Michèle Victory (Socialistes et apparentés), Annie Vidal (La République en Marche), Philippe Vigier (Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés), Patrick Vignal (La République en Marche), Corinne Vignon (La République en Marche), Cédric Villani (Non-inscrit), Stéphane Viry (Les publicains), Hélène Zannier (La République en Marche), Souad Zitouni (La République en Marche), Jean-Marc Zulesi (La République en Marche) |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 11:27 | |
| FigaroVox «Non, nous ne pourrons pas provoquer délibérément la mort»: la tribune des médecins qui s’opposent à l’euthanasie FIGAROVOX/TRIBUNE - La proposition de loi visant à créer un droit à l’euthanasie doit être débattue jeudi à l’Assemblée nationale. Dans une tribune, 71 médecins s’opposent à cette pratique, jugeant qu’elle s’oppose au serment d’Hippocrate.
Par Tribune collective Publié il y a 3 minutes, mis à jour il y a 2 minutes
«Légaliser l’euthanasie, c’est transgresser l’un des interdits fondateurs de la vie en société.» 190830977/pattilabelle - stock.adobe.com La peur de la mort constitue l’un des piliers ontologiques de la condition humaine, mortelle. Combien de peurs rencontrées, bravées, combattues, dépassées au cours d’une existence humaine jusqu’à cette ultime peur, la peur de mourir*: peur de l’inconnu, peur du non maîtrisable, peur de l’anéantissement, mais surtout peur de la douleur, peur de la souffrance, peur de la dépendance, peur de l’asphyxie, peur de la solitude, de l’isolement… «Le pire ennemi du bonheur, ce n’est pas le malheur, c’est la peur. La peur de la mort qui crée la peur de vivre. La peur de souffrir qui engendre une souffrance plus grande encore.»**
Certains pensent conjurer cette peur par la légalisation d’une «mort librement choisie, médicalement assistée», d’une mort en fait provoquée, en d’autres termes une euthanasie, ou un suicide assisté. «Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur du monde», affirmait Camus. Vous, promoteurs d’une telle loi, ayez au moins le courage, la franchise d’appeler les choses par leur nom.
Nous, médecins, attachés à la sagesse déontologique et morale hippocratique, disons NON.
NON, nous ne voulons pas abjurer notre serment professionnel.
NON, nous ne transgresserons pas l’interdit.
NON, nous ne pourrons pas provoquer délibérément la mort, la société dut-elle nous le demander. Provoquer la mort ne sera, pour nous, jamais un acte médicalement justifié. Soulager, oui. Tuer, non.
Saluons Hippocrate d’avoir assigné les médecins à cet interdit fondateur : « Tu ne tueras pas ». Saluons l’intuition d’Hippocrate, près de 500 ans avant Jésus-Christ, d’avoir inscrit cet interdit dans le marbre de la déontologie médicale. Saluons Hippocrate d’avoir assigné les médecins à cet interdit fondateur: «Tu ne tueras pas». «Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion», disait le sage grec. «Le médecin doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers instants, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage. Il n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort», tels sont les termes du Code de déontologie médicale (Article R.4127-38 du CSP) dont l’Ordre se fait le gardien et auquel nous voulons rester fidèles.
Saluons Hippocrate, par cet interdit, d’avoir poussé le génie humain à nous doter aujourd’hui de moyens considérables pour accompagner efficacement nos patients en situation de fin de vie. Nous avons aujourd’hui toutes les ressources pour lutter contre la douleur, la souffrance physique, morale et spirituelle, les troubles respiratoires, l’angoisse, la dépression de l’humeur, laissant à la personne elle-même et à son entourage le plus proche, la place prioritaire et irremplaçable qui lui revient au côté de celui qui achève ainsi dignement sa vie.
Nous nous interrogeons sur ce «libre choix» que les promoteurs feignent de circonscrire par un cadre strict, lequel a déjà volé en éclats dans les rares pays qui ont légalisé cette pratique. Liberté encadrée, donc limitée. Liberté qui s’exécute en s’exécutant, qui s’anéantit en s’accomplissant. Liberté qui contraindra des médecins à prescrire le traitement mortel, des pharmaciens à délivrer cet ultime «traitement», ces mêmes médecins à administrer cette mort. Une telle pratique est résolument contraire à notre mission, à notre déontologie, à notre vocation, à notre pratique, à notre serment professionnel. Nous ne nous en ferons même pas les complices par l’obligation - mais, décidément, où est la liberté dans cette loi? - d’adresser le requérant à un confrère plus complaisant.
La crise sanitaire que nous traversons a souligné, de façon ô combien douloureuse, cruelle parfois, l’insuffisance structurelle des moyens médicaux. Légaliser l’euthanasie, c’est transgresser l’un des interdits fondateurs de la vie en société.
Légaliser l’euthanasie, c’est définitivement enterrer Hippocrate et la déontologie médicale.
Légaliser l’euthanasie, c’est abdiquer devant une adversité, certes redoutable et redoutée, mais qui fait la grandeur de l’homme qui s’engage à l’affronter. Ce combat, mené ensemble, fait l’honneur d’une société solidaire dans l’adversité, dans cette ultime étape que traverse l’un des siens.
Légaliser l’euthanasie, c’est renoncer à développer de nouveaux moyens de lutte contre toute forme de souffrance survenant en fin de vie***.
Légaliser l’euthanasie, c’est renoncer à doter les soignants et notre société des moyens de soutenir les plus vulnérables d’entre les siens.
Nous demandons, au contraire, d’investir massivement dans les moyens, humains notamment, de mener cet accompagnement par les soins, l’environnement et l’entourage les plus appropriés. La crise sanitaire que nous traversons a souligné, de façon ô combien douloureuse, cruelle parfois, l’insuffisance structurelle de ces moyens. Elle a aussi montré la détermination du corps médical et soignant à mener une lutte titanesque, pour défendre la vie des siens, parfois au péril de sa propre vie. Non, cette crise ne justifie en rien la légalisation de la mort provoquée, dont la revendication, en s’appuyant sur ce contexte, est proprement scandaleuse, indigne de notre «devoir d’humanité» (E. Hirsch) et de l’attente de la population. Tous les soignants doivent pouvoir s’approprier cette culture palliative réclamée depuis bientôt 50 ans par tous les promoteurs et artisans des soins palliatifs ; à l’hôpital, où meurent encore la plupart des citoyens ; comme dans leur lieu de vie, où la majorité d’entre eux souhaite pourtant finir ses jours.
C’est la voie dans laquelle nous souhaitons continuer d’exercer notre art médical, notre devoir citoyen, dans la liberté des moyens octroyés à cette fin. Il en va du respect inconditionnel de notre dignité humaine, de notre fraternelle solidarité.
*Les cavaliers, Joseph Kessel
«- J’ai poussé, peiné comme un démon. Ça m’a fait oublier ma crainte qui était bien grande.
- Et que craignais-tu tant? demanda le vieil homme.
- Mais de mourir, dit le forgeron.
- Il ne fallait pas, dit doucement le vieil homme.
- C’est facile à penser, répliqua le forgeron avec vivacité mais gentillesse, c’est facile quand on est, grand-père, aussi près de la mort que tu l’es.
- Moins près que toi mon fils, dit le vieillard. Car toi tu la redoutes.
- Comme tout le monde … s’écria le forgeron.
- En vérité, dit le vieillard. Et c’est dans cette grande peur - et dans elle seulement - qu’existe la mort des hommes.»
**Consolation, AD Julliand
***Rapport sur la fin de vie, M. de Hennezel, 2003
«Ce n’est pas une loi qui amendera les consciences, ni qui diminuera la solitude des médecins confrontés à des fins de vie difficiles. Par contre, on peut craindre qu’elle freine les efforts des soignants pour améliorer leurs pratiques, pour la penser, pour inventer une manière d’être humble et humaine auprès de ceux qu’on ne peut plus guérir.»
Docteur ANDRE Guillaume, pharmacien (85)
Docteur BERA Charles-Marie, biologie médicale (72)
Docteur BICHAT Luc, médecine générale (54)
Docteur BOREL Marine, diabétologie-endocrinologue (31)
Docteur CHARTIER-KASTLER Gabrielle, gynécologue obstétricien (69)
Docteur CHAUMONT Pierre-Louis, chirurgie orthopédique (68)
Docteur COFFIN Alexandre, radiologie interventionnelle (44)
Docteur COIGNARD Pauline, médecine physique et réadaptation (MPR) (56)
Docteur CORNETTE André, pneumologie (54)
Docteur COTTEREAU Jean, hepato-gastro-enterologue (53)
Docteur DANZE François, neurologue - MPR (62)
Docteur DE MISCAULT Godefroy, chirurgien pédiatrique viscéral (54)
Docteur DE ROECK Remi Médecine générale (37)
Docteur DE VITRY Axelle, dermatologie (54)
Docteur DEGENNE Guillaume, soins palliatifs - gériatrie (56)
Docteur DENOYEL Bénédicte, soins palliatifs (75)
Docteur DESJOYAUX Emmanuel, cardiologie (74)
Docteur DUCROCQ Hélène, neurologie (57)
Professeur DUCROCQ Xavier, neurologie (57)
Docteur FAURE Valérie, médecine générale (93)
Madame FURNARI Carmen, accompagnement en soins palliatifs (57)
Docteur GAISNE Étienne, chirurgien orthopédiste (44)
Docteur GALICHON Bertrand, urgentiste (75)
Docteur GOUDOT Damien, radiologie (53)
Docteur GOURJAULT Samuel, médecine générale, oncologie (79)
Professeur GRACIES Jean-Michel (MPR), rééducation neurolocomotrice (94)
Docteur GRASSIN Frédéric, pneumologie (56)
Docteur GROUILLE Dominique, soins palliatifs (87)
Docteur GUILLAUMIN Arnaud, médecine générale (92)
Docteur HENNEQUIN Laurent, radiologie (57)
Docteur HERRERO Gérard, médecine générale (92)
Docteur HIRSCHAUER Alain, médecine générale, soins palliatifs (56)
Docteur HULLAR Marjolaine, soins palliatifs (57)
Docteur INGHILLERI Paolo, anesthésie réanimation (21)
Docteur ISSELIN Agathe, médecine générale, soins palliatifs et médecine de la douleur (35)
Docteur JEANBLANC Bernard, cardiologue (67)
Docteur JUNGES-WAGNER Christel, neurologie (57)
Professeur LAFONT Antoine, cardiologie (75)
Docteur LAFONT Charlotte, médecine générale (00)
Docteur LAHALLE Denis, médecine générale (44)
Docteur LAIGLE Blandine, médecine générale (69)
Docteur LEHEUP Benoît, soins palliatifs (57)
Docteur MABILAIS François, médecine générale (27)
Docteur MARTY Arnaud, médecine physique et réadaptation (56)
Docteur MASSUS Isaline, médecine générale (72)
Docteur MATHIEU Marie-Emmanuelle, médecine générale (75)
Docteur MEURICE Marie, gériatrie (56)
Docteur MORIN Mathilde, médecine générale (séjour temporaire à l’étranger)
Docteur N’GUESSAN Christelle, médecine générale, gériatrie (79)
Docteur ONNEE Jean, médecine générale (79)
Docteur PAILLOT Beatrix, gériatrie
Docteur PASCAL Jean-François, gériatrie (56)
Docteur PELISSIER Amélie, médecine générale (78)
Docteur PERCIE DU SERT Quitterie, médecine générale (37)
Docteur PERRINE Lise, médecine générale (85)
Docteur POUSTIS Julia, médecine du travail (49)
Docteur RICHER Edwige, médecine physique et réadaptation (33)
Monsieur ROCHAT Simon, infirmier douleur, EMSP (57)
Docteur SAINTON Jérôme, médecine générale (51)
Docteur SARDIN Bertrand, anesthésie réanimation, soins palliatifs (87)
Docteur SCHIRA Mathilde, médecine générale (69)
Docteur SEYVE Nicolas, médecine Générale (54)
Docteur SIBOULET Bernard, médecine générale (44)
Monsieur SILVY François, interne en anesthésie-réanimation (76)
Docteur TESSON Hubert, soins palliatifs (13)
Docteur TESSON Claire, médecine Générale (13)
Docteur VAN OLDENEEL Laurence, gériatrie (49)
Professeur VESPIGNANI Hervé, neurologie (54)
Docteur VILLARD Jean-François, soins palliatifs (57)
Docteur WAGNER Marc, neurologie (57)
Docteur WILPOTTE Sylvie, médecine générale (79) |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 11:42 | |
| Accueil Santé Fin de vie Euthanasie : l’adoption bloquée par la droite et ses milliers d’amendements ? Le député (Libertés et territoires) Olivier Falorni, auteur de la proposition de loi sur l’euthanasie a dénoncé "l’obstruction" d’un "quarteron de parlementaires".Le député (Libertés et territoires) Olivier Falorni, auteur de la proposition de loi sur l’euthanasie a dénoncé "l’obstruction" d’un "quarteron de parlementaires". AFP. Fin de vie, Société, Politique Publié le 05/04/2021 à 06:58 l'essentiel3 000 amendements dont 2 158 rédigés par cinq députés LR ont été déposés sur le texte autorisant l’euthanasie pour les malades incurables. Une manœuvre qui, mécaniquement, va empêcher son adoption jeudi.
Quelque 3 000 amendements ont été déposés sur la proposition de loi controversée créant un droit à l’euthanasie pour les personnes souffrant d’une pathologie incurable, ce qui a de grandes chances d’empêcher son adoption jeudi par l’Assemblée nationale et suscite la colère de très nombreux députés de tous bords.
270 députés favorables veulent débattre Sur ces 3 000 amendements, 2 300 viennent de députés LR opposés à ce texte instituant un "droit à une fin de vie libre et choisie" du député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires), prévu dans le cadre de la niche parlementaire attribuée à son groupe.
Ce grand nombre d’amendements, s’ils sont bien défendus par leurs auteurs jeudi dans l’hémicycle, va rendre mécaniquement impossible l’examen de leur totalité sur une seule journée. Dans une tribune au Journal du Dimanche, 270 députés de tous bords s’insurgent : "Nous voulons débattre. Nous voulons voter. Le temps du Parlement est venu. Respectons-le", plaident ces parlementaires favorables à la proposition de loi, emmenés par Jean-Louis Touraine, Yaël Braun-Pivet (LREM), Marine Brenier (LR) et quatre présidents de groupes politiques, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Valérie Rabault (PS), Olivier Becht (Agir) et Bertrand Pancher (Libertés et territoires).
"Cette question traverse notre société depuis quarante ans. Plusieurs textes ont été déposés à l’Assemblée comme au Sénat depuis 2017. Nos concitoyens nous interpellent, attendent que nous en débattions et, pour une majorité d’entre eux, que nous l’adoptions", ajoutent ces députés, dont quelque 150 LREM.
"Un quarteron de députés prétend par l’obstruction parlementaire empêcher l’Assemblée de débattre sur un sujet de société majeur", avait dénoncé dès vendredi M. Falorni, dont la proposition de loi avait passé un premier cap en étant adoptée mercredi soir en commission.
"La honteuse obstruction des LR empêchera le vote jeudi de la loi sur la fin de vie", a dénoncé samedi dans un communiqué Matthieu Orphelin, ancien membre du groupe Libertés et territoires, en soulignant qu’"à eux seuls, cinq députés Les Républicains (Xavier Breton, Patrick Hetzel, Julien Ravier, Frédéric Reiss et Marc Le Fur) ont déposé plus de 2 158 amendements".
Le texte de M. Falorni veut apporter une nouvelle réponse au douloureux et sensible débat sur la fin de vie et l’euthanasie, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, qui autorise la sédation profonde et continue.
En commission, M. Falorni, un ancien socialiste, a reconnu que son texte abordait des "questions existentielles". Ouvrir un droit à "l’ultime liberté" de décider d’une mort médicalement assistée permettrait de répondre à une "hypocrisie" : laisser les personnes partir en "exil" en Belgique ou en Suisse pour y avoir recours, et fermer les yeux sur les "2 000 à 4 000" euthanasies clandestines pratiquées chaque année en France "parfois à l’insu des proches" des malades, selon lui.
Marraine de l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), la chanteuse Line Renaud a publié ce week-end une lettre ouverte à l’attention des députés, les pressant de donner "à chacune et à chacun la possibilité de choisir sa fin de vie".
Le sujet divise tous les groupes parlementaires et suscite l’embarras du gouvernement. Certains opposants estiment qu’un tel sujet ne peut être débattu dans le temps réduit d’une niche parlementaire quand d’autres sont radicalement hostiles à la mesure pour des principes philosophiques et religieux.
La colère de Jean-Luc Roméro "Cinq députés refusent qu’une majorité de députés adoptent une loi de dernière liberté. Ils déposent des centaines d’amendements car ce débat ne peut dépasser le 8 avril minuit. Dénonçons ce déni de démocratie !", a réagi samedi Jean-Luc Roméro, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui avait lancé une pétition-lettre ouverte à Emmanuel Macron. "Je compte sur vous qui nous représentez, pour voter cette loi qui donnera à chacun la possibilité de choisir sa fin de vie. C’est un progrès essentiel qu’on ne doit plus empêcher" a écrit Line Renaud aux députés. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 11:50 | |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 15:27 | |
| Accueil > Société > Euthanasie : “La loi proposée aujourd’hui permettra demain de donner la mort” SOCIÉTÉ Euthanasie : “La loi proposée aujourd’hui permettra demain de donner la mort” Les dernières lois sur l'euthanasie créait les conditions pour accompagner les souffrants dans les derniers moments de la vie. Elles refusaient qu’on retire la vie. Celle proposée aujourd'hui va permettre demain de donner la mort, s'inquiète François-Xavier Bellamy, député européen LR et chef de la délégation française du Parti populaire européen au Parlement de Strasbourg. Par François-Xavier Bellamy Publié le 4 avril 2021 à 17h00
Alors que la France entière apprenait cette semaine les dernières mesures sanitaires, que tous les esprits sont préoccupés par une pandémie et la détresse sociale immense causée par les confinements successifs, et pendant que des milliers de soignants livrent une longue et difficile bataille pour la vie, c’est donc le moment que des députés ont choisi pour faire avancer le droit de mourir plus vite. Pardon, de mourir “digne”, de mourir mieux. D’être “aidé à mourir”. Le droit d’être tué. Le mot paraîtra peut-être dur ; j’en suis désolé, mais quel autre terme employer ? La loi Leonetti, adoptée en 2005, avait dessiné un chemin clair et largement partagé pour que toute vie finissante puisse être accompagnée, soignée, soulagée. Cette loi avait été adoptée à l’unanimité, preuve que nous sommes capables d’être unis même sur des sujets si sensibles. Mais c’était une autre époque, celle où le législateur prenait le temps de la concertation, de l’écoute, et d’une sensibilité accrue quand l’humain était en jeu. Où l’on ne s’attaquait pas les yeux fermés à des équilibres bioéthiques essentiels dans le seul but d’imposer un agenda idéologique, fût-ce au milieu d’une crise majeure…
“La loi proposée aujourd’hui permettrait de donner la mort” C’est donc avec un mélange d’obsession et d’improvisation que quelques députés ont décidé de défaire l’équilibre de cette loi Leonetti, déjà modifiée en 2016, et dont les élus de tous bords regrettent pourtant que la France ne l’ait pas encore pleinement mise en œuvre. Les textes d’accompagnement qui en étaient issus ont été publiés seulement en 2018 pour l’hôpital, en 2019 pour les autres lieux de soin… Moins de trois ans plus tard, alors que, en matière de soins palliatifs en particulier, tout manque encore pour que les soignants et les patients bénéficient pleinement de ce dispositif, l’urgence serait d’effacer d’un trait de plume tout le travail qui avait mené à ce texte d’absolu consensus ? Personne ne peut soutenir sérieusement cette accélération absurde… De fait, comme le dit Jean Leonetti lui-même, avec le texte proposé à l’Assemblée, il ne s’agit pas seulement d’aller plus vite, ou d’aller plus loin ; mais d’aller ailleurs… La dernière loi créait les conditions pour accompagner les souffrants dans les derniers moments de la vie. Elle refusait qu’on retire la vie. Celle qu’on nous propose aujourd’hui permettra de demain donner la mort. Elle ne supprimerait pas seulement l’équilibre trouvé il y a quinze ans, mais une ligne de conduite millénaire, celle que Thomas Mesnier, député LREM et médecin de profession, rappelait en citant en séance le serment d’Hippocrate qu’il avait un jour prêté : “Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.” - Citation :
- Rien ne peut justifier qu’un médecin supprime délibérément la vie qui est entre ses mains
Jamais. L’histoire nous a assez appris, quand la vie humaine est en jeu, la nécessité de tracer des lignes rouges infranchissables. Bien sûr, les progrès extraordinaires de la science et de la médecine, qui ont permis de faire durer la vie malgré la vieillesse et la maladie, ont créé aussi, de ce fait, des situations inédites d’incertitude éthique. Où s’arrêtent les soins nécessaires, où commence l’acharnement inutile ? A quel moment chercher à maintenir en vie un corps à l’agonie peut-il devenir une violence ? Comment laisser partir quelqu’un sans pourtant l’abandonner ? C’est à ces questions difficiles que la loi Leonetti répondait, en intégrant la nécessité d’accompagner la fin de la vie, sans résister aveuglément à la mort – mais sans jamais la provoquer. Jamais. Car rien ne peut justifier qu’un médecin supprime délibérément la vie qui est entre ses mains.Rien, et même pas qu’un patient le demande. L’instinct de survie est si intense chez l’être humain, comme dans toute vie organique, que l’appel de la mort devrait être regardé comme le symptôme d’un drame absolu – c’est alors à ce drame qu’il faut remédier. C’est là, de toute évidence, que se trouve notre responsabilité collective… Si la vie devient invivable – alors que nous n’avons jamais disposé d’un savoir aussi étendu et de moyens aussi avancés pour soulager la souffrance et entourer les souffrants, c’est que nous avons manqué à cette responsabilité. Si un jour un ami se sent si désespéré qu’il me demande de le tuer, je ne lui prouverai pas ma solidarité en m’exécutant – en l’exécutant. Ce serait montrer, en réalité, une indifférence inhumaine… « La vie est bonne par-dessus tout, écrivait le philosophe Alain, car exister est tout, et ne pas exister n’est rien. » Qu’un vivant puisse souffrir au point de vouloir mourir, cela ne peut que constituer pour ceux qui l’entourent une alerte absolue, le signe qu’il ne faut reculer devant aucun effort pour qu’il retrouve le goût de la vie. Et c’est une exigence politique : le plus grand amour des proches ne peut suffire, si eux-mêmes se sentent démunis. Il faut donc non seulement aider les souffrants, mais aider les aidants, soutenir les soignants, et ne jamais mesurer notre engagement collectif pour cela. Ce serait le prétexte au moindre effort, à la moindre réponse publique, et à la moindre humanité, que d’offrir à celui qui souffre le droit d’être tué – ou même, comme cette proposition de loi le prévoit, de permettre à un proche de demander la mort pour celui qu’il accompagne.En imaginant une réponse si glaçante, n’est-ce pas surtout nous qui préférons détourner le regard ? « Nous n’avons pas toujours assez de force pour supporter les maux d’autrui », écrivait encore Alain. Il n’a jamais été simple de recevoir l’image de notre fragilité que nous renvoient les malades, les mourants ; mais nous n’avons pas le droit pour autant de faire sentir à qui que ce soit que sa vie est intolérable. Ceux qui défendent le droit à mourir « dans la dignité » affirment par là que la souffrance, l’épreuve, la dépendance, peuvent rendre une personne indigne de vivre. Mais c’est notre regard qui crée cette indignité… Le regard d’une société où seules comptent la performance, et l’apparence. Une société dont il vaut mieux disparaître plutôt que de paraître diminué. Voilà le vrai problème, au fond. Qu’on puisse imaginer qu’il faut « mourir dans la dignité » plutôt que de vivre « indigne » : cela seul devrait nous indigner sur l’inhumanité d’un monde où il n’est pas clairement reconnu que toute vie vaut d’être vécue, dans chacun de ses moments – et ceux qui précèdent la fin ne sont pas pas les moins importants.Nous voilà de nouveau devant un point de bifurcation essentiel. Saurons-nous tout faire pour que la vie soit vivable, même dans l’épreuve, et jusqu’à ses derniers instants ? Ou préférerons-nous donner aux malades, aux vieux, aux tremblants, aux assistés, aux infirmes, aux déprimés, le droit d’être tués ? « Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, et nous l’avons méprisé, compté pour rien » : la foi qui a fondé la civilisation européenne rappelle, avec la fête de Pâques, que dans la plus extrême faiblesse se cache la plus absolue dignité. Espérons aujourd’hui que, par-delà toutes nos différences, « celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyaient pas » soient capables, une nouvelle fois, de redire ensemble qu’ils croient en l’homme et en la valeur infinie de toute vie.https://www.valeursactuelles.com/societe/euthanasie-la-loi-quon-propose-aujourdhui-permettrait-demain-de-donner-la-mort/ |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 16:18 | |
| citation: Ou préférerons-nous donner aux malades, aux vieux, aux tremblants, aux assistés, aux infirmes, aux déprimés, le droit d’être tués ? commentaire: personnes handicapées, pour la droite et l'extrême-droite, vous n'êtes que des "infirmes" ! (terme péjoratif selon moi ) F.X.Bellamy déraille ! quelle est la différence entre "malades, vieux, tremblants, assistés, infirmes, déprimés " ? les malades ne peuvent pas trembler ? les vieux non plus ? les infirmes encore moins ? et les déprimés ne sont ni malades, ni vieux, ni tremblants, ni assistés, ni infirmes ! c'est gauche, tout cela !
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 16:36 | |
| TRIBUNE. Le député LREM et médecin urgentiste Thomas Mesnier sur la fin de vie : "Appliquons d'abord la loi" 20h30 , le 3 avril 2021, modifié à 17h04 , le 4 avril 2021 ParThomas Mesnier Pour le député Thomas Mesnier, également médecin urgentiste, il ne faut pas élargir la loi sur la fin de vie et légaliser ainsi l'euthanasie. Thomas Mesnier s'oppose à tout élargissement de la législation concernant la fin de vie. Thomas Mesnier s'oppose à tout élargissement de la législation concernant la fin de vie. (AFP) Partager sur : Voici la tribune du député Thomas Mesnier, député LREM de Charente, et médecin urgentiste : "Nous avons en France un problème avec la mort, avec la vulnérabilité. Alors que nous y sommes confrontés un peu plus chaque jour depuis plus d'un an avec la crise sanitaire du Covid-19, le débat sur la fin de vie revient au Parlement par plusieurs propositions de loi visant à légaliser l'euthanasie. Le débat sur la fin de vie est légitime et nous devons le tenir de façon sereine, apaisée, en sortant de deux camps qui s'affrontent et des fantasmes que chacun peut se faire sur la mort. L'urgence est de donner le temps et les moyens à la loi de s'appliquer La loi Claeys-Leonetti a trouvé un équilibre fin, remarquable. Elle répond, avec les directives anticipées, la personne de confiance et la sédation profonde et continue jusqu'au décès, à la quasi-totalité des situations mais elle n'est pas encore assez connue ni assez appliquée. Cette loi votée en 2016 n'a donc que cinq ans. Les recommandations de bonnes pratiques pour les soignants n'en ont que trois. Et il faudrait légiférer encore? Aujourd'hui? Lire aussi - TRIBUNE. Le député LREM Jean-Louis Touraine sur la fin de vie : "Il faut humaniser l'agonie" L'urgence est de donner le temps et les moyens à la loi de s'appliquer. Les partisans de l'euthanasie ont progressivement préempté l'expression de 'fin de vie digne' laissant à penser qu'on ne pourrait mourir dignement autrement. On meurt mal en France, parce que la loi n'est pas appliquée. Faute de connaissance de celle-ci par la population, faute de formation et de moyens pour nos soignants. L'enjeu n'est pas tant de faire évoluer la loi que de la faire connaître. Il faut aller plus loin dans tous ces domaines et se donner les moyens de développer les soins palliatifs en France. L'euthanasie, c'est ouvrir le droit à quelqu'un de mettre fin à la vie d'un autre. Ce n'est pas ce que je souhaite. L'euthanasie, ce n'est pas aller plus loin. C'est aller ailleurs. Éthiquement, culturellement. Il ne faut pas donner l'illusion qu'avec une nouvelle loi on résoudrait le tragique de certaines situations. Ce n'est pas ouvrir le droit à une fin de vie digne, il existe déjà. L'euthanasie, c'est ouvrir le droit à quelqu'un de mettre fin à la vie d'un autre. Ce n'est pas ce que je souhaite, ce n'est pas l'idée que je me fais de notre société. Il y a d'ailleurs un certain cynisme à inscrire ces propositions de loi à l'ordre du jour aujourd'hui alors que, depuis un an, nous nous battons ensemble pour la vie, quoi qu'il en coûte. La première proposition de loi a été repoussée le 11 mars dernier au Sénat. Le gouvernement a, ce jour-là, exprimé son opposition à faire évoluer la loi en vigueur et annoncé le lancement d'un nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie. Dans quelques jours, le débat reviendra dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Je ne voterai pas ces lois. En revanche, je poursuis le combat pour une fin de vie digne et voterai, dès le prochain budget de la Sécurité sociale pour 2022, des crédits supplémentaires pour développer encore les soins palliatifs et permettre à tous et partout d'y accéder." https://www.lejdd.fr/Societe/tribune-le-depute-lrem-et-medecin-urgentiste-thomas-mesnier-sur-la-fin-de-vie-appliquons-dabord-la-loi-4036055 |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 16:45 | |
| Il serait URGENT de rectifier cette erreur, non ?
"toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 du candidat Hollande élu Président de la République Française).
la période du covid-19 étant l'occasion de revoir la copie ! |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 21:13 | |
| Loi sur la fin de vie : des centaines d’amendements déposés pour éviter un vote ? La députée Fannette Charvier est "consternée" Le 8 avril, à l’Assemblée sera examinée la proposition de loi sur la fin de vie. Fannette Charvier, députée LREM du Doubs, a l’intention de voter en faveur du texte. Pourtant, avec plus de 2 700 amendements, elle doute fortement qu’il soit mis au vote et regrette des « manœuvres parlementaires ». Par Catherine CHAILLET - 12:30 | mis à jour à 18:15 - Temps de lecture : 3 min 1| | Vu 2808 fois Fannette Charvier, députée de la première circonscription du Doubs, a signé, avec 272 députés, toutes tendances confondues, une tribune « Fin de vie : nous voulons débattre et voter » dans le JDD daté du dimanche 4 avril. Ceci alors que les parlementaires doivent poursuivre le débat, sur la fin de vie, le 8 avril, dans le cadre d’une journée réservée à l’opposition (N.D.L.R. : on dit niche parlementaire). Le texte ne pourra être mis au vote que si l’examen aboutit avant la fin de la journée. « D’abord, il n’est pas le seul texte du jour, puisque nous aurons aussi un débat sur les langues régionales. Ensuite, ce texte cumule déjà 2 700 amendements, 5 députés LR ont déjà déposé chacun plus de 300 amendements. C’est clairement pour éviter qu’on ait à se prononcer ! », déplore-t-elle. A lire aussi Loi sur la fin de vie : « La société est prête au débat », pour le député Lejeune Suicide assisté : l’ex-secrétaire d’État Paulette Guinchard "voulait que sa décision soit publique", le témoignage bouleversant de son mari Débat sur la fin de vie : « Il est essentiel de réfléchir avant d’agir, en médecine comme en droit » Faut-il faire évoluer la loi Clayes-Léonetti : points de vue de parlementaires comtois Jouer ainsi la montre c’est reporter le débats aux calendes grecques, « prochaine cession en septembre, à l’automne vient la loi de finances, en janvier on pensera aux présidentielles… C’est un enterrement de première classe, je suis consternée, d’autant que cela donne une image odieuse du Parlement. Chacun aurait pu exprimer son avis sans bloquer, car le débat intéresse la société. 96 % des Français se prononcent pour une évolution de la loi. » L’exemple de Paulette Guinchard En rendant public sa décision d’avoir recours au suicide assisté en Suisse, Paulette Guinchard, (ancienne ministre décédée le 4 mars dernier), voulait faire avancer le débat. Peine perdue ? « Il n’est pas acceptable que les gens partent à l’étranger, ni qu’ils agissent dans la clandestinité, ni qu’ils se suicident sans rien dire. La demande sociétale existe, il est important qu’il y ait un cadre suffisant pour éviter de tomber dans des abus. Aujourd’hui on entretient un tabou autour de la mort à force de ne pas prendre les choses à bras-le-corps. Certes, la clef de voûte de la fin de vie, c’est le droit à bénéficier de soins palliatifs, certes aujourd’hui, avec directives anticipées des malades et l’obligation faite aux médecins de prendre collégialement une décision, la loi actuelle bordent les choses. Mais il y a aussi les cas précis de maladies incurables, de souffrances inapaisables, on ne doit pas faire la sourde oreille aux cas exceptionnels, d’autant qu’on ne connaît pas leur nombre », affirme Fannette Charvier. Le progrès, c’est aussi d’accéder aux demandes des personnes qui souffrent sans apaisement possible À ceux qui se contentent de voir opportunément arriver le 5e plan triennal sur les soins palliatifs, elle rétorque, « il est complémentaire de cette loi. Il faut bien sûr, continuer à développer les soins palliatifs et avancer sur les directives anticipées. La sédation profonde et continue apporte des réponses, mais que fait-on de ceux qui ne font pas ce choix ? ». Et de souligner une ambiguïté, « les produits utilisés en cas de sédation profonde peuvent occasionner la mort, même si l’intention du médecin n’est pas de la donner ». Alors que les progrès de la médecine font augmenter l’espérance de vie, Fannette Charvier, note « le progrès, c’est aussi d’accéder aux demandes des personnes qui souffrent sans apaisement possible. Je respecte toutes les convictions, elles sont construites sur des vécus intimes, et c’est justement pour cela que cette loi est nécessaire. Jusqu’à maintenant, elle s’est arrêtée au milieu du gué ». https://www.estrepublicain.fr/politique/2021/04/05/loi-sur-la-fin-de-vie-la-deputee-fannette-charvier-votera-le-texte-si |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 05.04.21 23:54 | |
| «Une fin de vie libre et choisie»: débat sous haute tension à l’Assemblée nationale Un texte qui veut légaliser l’euthanasie doit être examiné jeudi. Plus de 3000 amendements ont été déposés. Par Agnès Leclair Publié il y a 3 heures, mis à jour il y a 3 heures Séance publique de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, le 30 mars 2021. Xose Bouzas / Hans Lucas via Reuters Choisir sa mort: la tentation de légiférer sur l’euthanasie ne semble jamais s’éteindre. Même en pleine pandémie. Alors que les soignants luttent pour sauver la vie de patients atteints par le Covid-19 dans des hôpitaux au bord de la saturation, les partisans d’une aide active à mourir réclament une loi qui consacrerait une «ultime liberté». À LIRE AUSSI :Michel Houellebecq: «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» Ce jeudi 8 avril, les députés examineront une proposition de loi d’Olivier Falorni (Libertés et Territoires) «garantissant» le droit à «une fin de vie libre et choisie», dans le cadre d’une niche parlementaire de son groupe. Avec un gouvernement réticent au vote de ce texte dans un contexte de crise sanitaire et pas moins de 3005 amendements déposés sur le texte, son examen dans l’Hémicycle s’annonce compliqué. Alors que le temps d’examen est limité à une journée, il n’est pas certain qu’un vote puisse avoir lieu. Pourtant, même si cette loi n’est pas adoptée, le débat sur la fin de vie vient de franchir une nouvelle étape. C’est en effet la première fois qu’un texte sur l’euthanasie a été adopté en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. De plus, le rapport entre les partisans et opposants à l’euthanasie semble sur le point de basculer parmi les élus. Pas moins de 272 députés ont signé une tribune dans le Journal du dimanche pour défendre l’examen de cette loi. Le premier article du texte promet «une mort rapide et sans douleur» via une «assistance médicalisée». Ce droit serait ouvert à toute personne «capable» et «majeure», se trouvant «en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable (…) lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable». Le mot «euthanasie» ne figure cependant pas dans ce texte, calqué sur la loi belge. A-t-il été jugé trop inquiétant, trop violent? Pourquoi proposer une loi qui ne dit pas son nom? «Je n’ai aucun problème avec ce mot. Ne signifie-t-il pas “belle mort” en grec ancien? Mais il fallait insister sur le fait qu’il devait s’agir d’un acte médical, même en cas de suicide assisté si le malade voulait réaliser lui-même le geste», avance Olivier Falorni. Un trio de médecins serait chargé de vérifier que le patient se trouve dans une « impasse thérapeutique » et de s’assurer du caractère « libre, éclairé, réfléchi et explicite » de sa demande En pratique, la demande d’euthanasie devrait d’abord être transmise au médecin traitant avant d’être examiné par trois médecins dont un spécialiste de l’affection du malade. Ce trio serait chargé de vérifier que le patient se trouve dans une «impasse thérapeutique» - autrement dit «condamné» - et de s’assurer du caractère «libre, éclairé, réfléchi et explicite» de sa demande. Leur réponse devrait être rendue «dans un délai maximal de quatre jours». Après ce feu vert, l’acte létal pourrait être réalisé «après un délai de vingt-quatre heures», «en présence et sous le contrôle du médecin». En réponse aux voix du monde médical qui s’élèvent contre une transgression de l’interdit fondamental de tuer et rappellent le serment d’Hippocrate, le texte prévoit une clause de conscience pour les soignants. Ces derniers ne seraient pas tenus de mettre en œuvre l’«assistance médicalisée active à mourir» mais devraient cependant orienter «immédiatement» le patient vers un autre praticien. Inquiétude autour de l’article 3 Sur un sujet aussi sensible que la fin de vie, chaque mot de la description de ce processus soulève une foule d’interrogations. Comment définir la «souffrance psychique» évoquée dans le texte? Une douleur jugée «insupportable» pourrait-elle ouvrir le droit à l’euthanasie même si les médecins affirment pouvoir la soulager? «Ce texte ne propose pas un droit restreint. Si on en fait une lecture extensive, une maladie psychiatrique pourrait être considérée comme grave et incurable», avertit le Dr Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap). C’est sans doute l’article 3 du texte qui suscite le plus d’inquiétudes. Il dispose que les personnes qui ne sont plus en capacité de s’exprimer puissent avoir accès à l’euthanasie à la condition que cette demande figure expressément dans leurs directives anticipées ou relayée par leur personne de confiance. «Le risque de dérives est immense et nous perdrions le droit à l’inconstance de nos désirs. Cela ouvrirait un champ considérable de patients potentiellement concernés, allant jusqu’aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer». Olivier Falorni, au contraire, défend «une loi de liberté pour le malade et le médecin», bordée par des garde-fous. «Ce droit est encadré par des règles strictes, à commencer par la clause de conscience pour les médecins, souligne-t-il. Ce droit est également conditionné par le fait que le malade soit en phase avancée ou terminale de la maladie. Il serait accessible aux malades incurables mais pas aux personnes dépressives.» À LIRE AUSSI :Jean Leonetti: «L’euthanasie ne résoudra pas toutes les problématiques de fin de vie» Au-delà des inquiétudes sur les contours du texte, les médecins de soins palliatifs avertissent: «Autoriser l’euthanasie n’ouvrirait pas seulement un droit à quelques-uns mais changerait irrémédiablement la manière dont toute notre société considère la mort.» Car si personne ne serait obligé de choisir cette fin de vie, «tout le monde serait obligé de l’envisager». «C’est un piège qui se referme, insiste Claire Fourcade. Avec cette loi, on court le risque de voir beaucoup de patients refuser d’être soulagés et orientés d’emblée vers une assistance à mourir.» https://www.lefigaro.fr/actualite-france/une-fin-de-vie-libre-et-choisie-debat-sous-haute-tension-a-l-assemblee-nationale-20210405 |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 06.04.21 11:14 | |
| COPIE-COLLE EXACT DU WEB "Devant les fractures ouvertes par le débat sur le mariage gay, François Hollande a pris la décision de reporter aux calendes grecques tout projet de loi concernant la fin de vie. Euthanasie, suicide assisté, acharnement thérapeutique, directives anticipées: toutes ces questions attendront un nouveau quinquennat. Elles n'en continuent pas moins de susciter de vastes et profonds débats dans les milieux médicaux. Quatre grandes visions morales du monde occupent aujourd'hui le terrain et il faut s'en faire une idée claire si l'on veut parvenir à se forger soi-même une opinion sur ces sujets aussi délicats qu'universels". COMMENTAIRE ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 06.04.21 13:14 | |
| Euthanasie : une proposition de loi "trop restreinte" Dans quelques jours, l’Assemblée nationale devra examiner le projet de loi « pour une fin de vie libre et choisie », portée par Olivier Falorni. Pour Claudette Pierret, militante longovicienne de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, c’est une « très petite avancée ». Par Sébastien BONETTI - 07:00 | mis à jour à 09:34 - Temps de lecture : 4 min | | Vu 122 fois Pour Claudette Pierret, l’examen du texte de la proposition de loi révèle quelques avancées, « mais trop limitées ». Photo RL /Sebastien BONETTI Le 8 avril, les députés devront se prononcer sur la proposition de loi « pour une fin de vie libre et choisie » portée par le radical de gauche Olivier Falorni. « Ça n’a jamais bougé autant qu’en ce moment sur ce thème, et de plus en plus de gens sont sensibilisés à la question », commente Claudette Pierret. La Longovicienne est adhérente à l’ Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) et militante depuis 34 ans pour que les personnes puissent décider de leur fin de vie. Elle assure le secrétariat de médecins belges pour les cas des Français souhaitant se faire euthanasier dans ce pays, où la législation est différente. Elle explique les lois aux malades, examine leur dossier, s’assure de leur validité, puis fait le lien avec les spécialistes. « Et dans cette proposition de loi, on sent une avancée. On accepte le mot « euthanasie », et le fait qu’un médecin puisse aider un malade à mourir. Des améliorations sont apportées au niveau de la hiérarchie des décideurs. C’est la femme (homme) ou la compagne officielle qui prime, puis les enfants et enfin les parents. Il ne s’agit plus de revivre la guerre de onze années entre la mère et l’épouse de Vincent Lambert. » Mais, parce qu’il y a « des mais », Claudette Pierret n’est pas totalement satisfaite. « Il est écrit qu’il faut que le malade soit dans une phase avancée ou terminale ou en agonie. Si l’ADMD soutient ce projet, moi, en revanche, je ne suis pas d’accord avec ces termes, qui restreignent. » La grande question La militante, qu’on voit sur les plateaux télés, dans des reportages, lors de cinés-débats , entre autres, estime qu’« il s’agit à peu près de la loi Leonetti actuelle : il faut être à moitié mort. Et puis les médecins ont toujours le dernier mot. En Belgique, il faut trois conditions : que le malade demande l’euthanasie et soit en capacité de le faire ; qu’il soit atteint d’une maladie grave et incurable ; et que sa maladie entraîne des souffrances physiques et psychiques inapaisables. » Elle reçoit des personnes de toute la France et a croisé des dizaines de fois ce genre de situation : maladies de Charcot ou de Huntington, etc. « Quel proche, qui aime vraiment, accepte de voir souffrir autant ? Ou alors, s’ils sont contre l’euthanasie, dont l’étymologie désigne une mort douce, bonne, ne font-ils pas passer leur idéologie avant leurs sentiments ? » Claudette Pierret sait qu’il existe encore beaucoup de vents contraires sur son chemin et celui de l’ADMD. « Le poids de l’église est considérable sur cette question, tout comme celui des médecins tout-puissants qui ne souhaitent pas perdre de leur pouvoir et voir les patients décider. Or ce n’est pas tuer, qui est ôter la vie contre la volonté, mais bien aider à mourir. Moi je suis pour les soins palliatifs aussi. Je suis pour que les gens aient le choix. » Discuter avec la Longovicienne, c’est aussi parler de « dignité quand il s’agit d’accepter que quelqu’un vous fasse la toilette », ou encore se poser la question qui la taraude. « Je me demande d’où les opposants à l’euthanasie tiennent-ils le droit de décider à notre place de notre fin de vie ? ». Jacques Fabrizi se dit plutôt « pour les soins palliatifs » que « contre l’euthanasie ». Photo RL /Samuel MOREAU Jacques Fabrizi, médecin : « Développer en premier lieu les soins palliatifs » Médecin généraliste installé à Longwy, Jacques Fabrizi écrit ses réflexions de soignant sur le blog Cent mille milliards. Et l’un de ses derniers billets concernait… l’euthanasie. Dans son texte, il dit par exemple : « sans être un farouche opposant à l’euthanasie en soi, notamment dans un cadre compassionnel en raison de souffrance intolérable générée par de douleurs réfractaires à toutes thérapeutiques, je dois avouer qu’elle me pose problème. En tant que médecin de terrain proche de mes patients que j’accompagne souvent depuis de nombreuses années, je dois avouer qu’envisager de devoir leur injecter la potion létale m’horrifie. Une autre raison tient au passé de mon père, déporté à Buchenwald ; je ne peux, en effet, m’empêcher d’associer l’euthanasie à la politique des nazis qui débuta par l’élimination des malades mentaux et des handicapés physiques, jugés indignes de vivre. » En complément, il a accepté de répondre à quelques questions. Quelles réflexions vous inspire l’euthanasie ? « Je commencerais par la réflexion d’Albert Camus : “Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux, c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie.” Vladimir Jankélévitch, dans Penser la mort , essaie d’y répondre à la question de savoir quelle est la différence entre l’animal et l’homme, pour que l’on puisse accorder à l’un ce que l’on refuse à l’autre ? Sa réponse est sans ambiguïté : “L’Homme a la conscience de mourir, et il connaît l’étonnement d’être. Les animaux existent, les chiens et les chats existent comme nous, mais aucun animal ne s’étonne d’être.” » Vous faites le lien avec la période actuelle ? « Oui. Ne devrait-on pas privilégier l’accompagnement des personnes âgées et vulnérables plutôt que le droit à mourir ? Je remarque que la demande d’euthanasie est souvent dictée par la peur de souffrir et la crainte de la déchéance et non par la peur de mourir. Mais à quelle souffrance fait-on référence ? Il y a urgence, non pas de légaliser l’euthanasie, mais de développer en premier lieu les soins palliatifs afin de permettre à chacun de prétendre à une mort plus humaine et donc plus digne. » https://www.republicain-lorrain.fr/sante/2021/04/07/euthanasie-une-proposition-de-loi-trop-restreinte |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 06.04.21 14:06 | |
| Euthanasie : l’adoption de la proposition de loi compromise avec 3 000 amendements déposés à l’Assemblée Ce grand nombre d’amendements va rendre mécaniquement impossible l’examen de leur totalité sur une seule journée, jeudi à l’Assemblée nationale.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 10h15, mis à jour à 10h51 Temps deLecture 2 min.
Quelque 3 000 amendements ont été déposés sur la proposition de loi controversée créant un droit à l’euthanasie pour les personnes souffrant d’une pathologie incurable. Ce grand nombre d’amendements, s’ils sont bien défendus par leurs auteurs, jeudi 8 avril, à l’Assemblée nationale, va rendre mécaniquement impossible l’examen de leur totalité sur une seule journée et donc empêcher l’adoption de la proposition de loi.
Sur ces 3 000 amendements, 2 300 viennent de députés Les Républicains (LR) opposés à ce texte instituant un « droit à une fin de vie libre et choisie » du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires), selon l’Agence France-Presse (AFP).
Dans une tribune publiée dans Le Journal du dimanche, 270 députés de tous bords s’insurgent : « Nous voulons débattre. Nous voulons voter. Le temps du Parlement est venu. Respectons-le », plaident ces parlementaires favorables à la proposition de loi, emmenés par Jean-Louis Touraine (LRM), Yaël Braun-Pivet (LRM), Marine Brenier (LR) et quatre présidents de groupes politiques, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Valérie Rabault (PS), Olivier Becht (Agir) et Bertrand Pancher (Libertés et territoires).
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le débat sur la fin de vie transcende les clivages au Parlement « Questions existentielles » « Cette question traverse notre société depuis quarante ans. Plusieurs textes ont été déposés à l’Assemblée comme au Sénat depuis 2017. Nos concitoyens nous interpellent, attendent que nous en débattions et, pour une majorité d’entre eux, que nous l’adoptions », ajoutent-ils.
« Un quarteron de députés prétend par l’obstruction parlementaire empêcher l’Assemblée de débattre sur un sujet de société majeur », avait dénoncé, dès vendredi, M. Falorni, dont la proposition de loi avait passé un premier cap en étant adoptée, mercredi soir, en commission.
« La honteuse obstruction des LR empêchera le vote, jeudi, de la loi sur la fin de vie », a dénoncé, samedi, dans un communiqué Matthieu Orphelin, ancien membre du groupe Libertés et territoires, en soulignant qu’« à eux seuls, cinq députés Les Républicains [Xavier Breton, Patrick Hetzel, Julien Ravier, Frédéric Reiss et Marc Le Fur] ont déposé (…) 2 158 amendements ».
Le texte de M. Falorni veut apporter une nouvelle réponse au douloureux et sensible débat sur la fin de vie et l’euthanasie, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, qui autorise la sédation profonde et continue. En commission, M. Falorni a reconnu que son texte abordait des « questions existentielles ». Ouvrir un droit à « l’ultime liberté » de décider d’une mort médicalement assistée permettrait de répondre à une « hypocrisie » : laisser les personnes partir en « exil » en Belgique ou en Suisse pour y avoir recours, et fermer les yeux sur les « 2 000 à 4 000 » euthanasies clandestines pratiquées chaque année en France « parfois à l’insu des proches » des malades, selon lui.
Marraine de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), la chanteuse Line Renaud a publié, samedi, une lettre ouverte à l’attention des députés, les pressant de donner « à chacune et à chacun la possibilité de choisir sa fin de vie ». |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 06.04.21 15:39 | |
| Loi fin de vie : le député d'Indre-et-Loire dénonce "une obstruction scandaleuse" Publié le 06/04/2021 à 15:15 | Mis à jour le 06/04/2021 à 15:18 SANTÉ INDRE-ET-LOIRE Le député d'Indre-et-Loire soutient la proposition de loi d'Olivier Falorni Le député d'Indre-et-Loire soutient la proposition de loi d'Olivier Falorni Photo archives NR Alors que la proposition de loi sur la fin de vie doit être débattue ce jeudi 8 avril 2021 à l'Assemblée nationale, le député d'Indre-et-Loire Philippe Chalumeau s'insurge contre les 3.000 amendements déposés par des députés LR. La France pourrait-elle adopter une loi autorisant l'assistance active médicalisée pour mourir ? C'est le sens d'une proposition de loi, déposée dans le cadre de sa niche parlementaire, par le député socialiste Olivier Falorni. Le texte, longuement débattu, a été adopté la semaine dernière par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, avec une large majorité. Cette proposition de loi sera donc soumise au vote de l'Assemblée, ce jeudi. Mais un groupe de députés LR a décidé de faire barrage en déposant pas moins de 3.000 amendements, plusieurs centaines chacun, ce qui ralentira les débats et compromet le vote. "C'est une obstruction scandaleuse, explique le député LREM d'Indre-et-Loire, Philippe Chalumeau. Certains amendements ne portent que sur des questions de forme, c'est ridicule." "La société est prête" L'adoption de ce texte par la commission des affaires sociales n'en reste pas moins "historique" selon le député d'Indre-et-Loire. "La société est prête, ajoute-t-il. C'est un droit supplémentaire qu'on accorde aux gens, ça n'enlève rien à personne. C'est juste donner la possibilité à une personne atteinte d'une affection grave et incurable de s'épargner une longue agonie. Le texte a été longuement débattu et amendé. Ce n'est plus vraiment le texte d'Olivier Falorni, c'est un texte collectif. Pour ma part, en tant que médecin, je considère que la loi Claeys-Leonetti est incomplète. Elle ne règle pas toutes les situations." C'est un droit supplémentaire qu'on accorde aux gens, ça n'enlève rien à personne Philippe Chalumeau, député LREM d'Indre-et-Loire Cette proposition de loi vise à instaurer une possibilité d'avoir recours "à une assistance active médicalisée" pour mourir à condition que la personne soit réellement "dans une impasse thérapeutique" et qu'elle donne "son consentement libre et éclairé". "Quand une personne voudra avoir recours à cette assistance, explique Philippe Chalumeau, le médecin devra saisir deux confrères dont au moins un spécialiste de la pathologie en question. On vérifiera aussi que le consentement de la personne soit libre, il devra être réitéré. Et, s'il est réitéré alors, il pourra y avoir une assistance médicalisée avec fourniture d'une substance létale." Un dispositif est également prévu pour les personnes qui seraient dans l'incapacité de donner leur consentement mais qui l'auraient stipulé à l'avance dans le cadre de directives anticipées. "Il s'agit de mettre fin à une certaine hypocrisie, poursuit Philippe Chalumeau. Le moment est venu et même s'il y a obstruction ce jeudi, ce texte finira par être adopté, j'en suis sûr." Des personnalités comme Line Renaud ou Françoise Hardy ont manifesté ces derniers jours leur soutien à ce texte. https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/fin-de-vie-le-depute-philippe-chalumeau-denonce-une-obstruction-scandaleuse |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 06.04.21 19:55 | |
| Des députés de tout bord organiseraient ce mardi une conférence de presse pour dénoncer cette obstruction parlementaire ? c'est ce que j'ai lu en diagonale... j'ai bien deviné car l'article est payant. De toute façon ils sont tous occupés par le nouveau délai éventuel de l'ivg... alors ils se foutent de la fin de vie. Je regrette, mais Marisol Touraine avait bien parlé " d'avorter sa fin de vie " et le président précédent d'euthanasie et de suicide assisté ( parce que je viens de lire sur un forum le fait que F.H. n'a jamais parlé d'euthanasie. Il n'a simplement jamais prononcé ce mot. Alors inutile d'écrire des conneries...). Evidemment je ne mets aucun lien par prudence. Vous m'avez assez emmerdée les uns comme les autres. Pour rappel la proposition 21 de FH est le 1er article d'une loi de 2009 de Manuel Valls et compagnie sur le droit de mourir dignement. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 10:27 | |
| Fin de vie : la proposition de loi qui embarrasse le gouvernement La proposition de loi portée par le député Olivier Falorni pour une « fin de vie libre et choisie » sera débattue ce jeudi. Mais l'obstruction de quelques députés LR compromet son examen. Ce qui fait les affaires du gouvernement.Plus de 3.000 amendements ont été déposés sur le texte, rendant improbable son adoption avant jeudi minuit. Plus de 3.000 amendements ont été déposés sur le texte, rendant improbable son adoption avant jeudi minuit. (AFP) Par Grégoire Poussielgue Publié le 7 avr. 2021 à 8:15Mis à jour le 7 avr. 2021 à 8:49 C'est une proposition de loi suscitant d'un côté l'enthousiasme de nombreux députés, de l'autre de très nettes oppositions, mais aussi l'embarras du gouvernement… Avant son examen prévu ce jeudi à l'Assemblée, la proposition de loi du député Olivier Falorni (groupe Liberté et Territoires) pour une fin de vie « libre et choisie » déchaîne les passions. Le texte est porté par des représentants de tous les groupes politiques. Dans une tribune publiée dimanche dernier dans le « Journal du dimanche », 272 députés, venant de La République En marche (LREM), des Républicains (LR), de la France insoumise (LFI) ou encore du PS demandent un vrai débat parlementaire sur la question. Obstruction parlementaire Ils réagissaient à l'obstruction parlementaire menée par cinq députés LR, qui, en déposant à eux seuls plus de 2.000 amendements, en ont porté le total à plus de 3.000. Mécaniquement, cette inflation d'amendements rend improbable l'adoption de la proposition de loi jeudi avant minuit, temps imparti dans le cadre d'une niche parlementaire. « Il y a cinq députés qui veulent empêcher que les députés votent sur un des plus grands sujets de société qui intéresse évidemment tous les Français et que 96 % de nos concitoyens approuvent », a dénoncé Olivier Falorni au micro de LCP. En France, la fin de vie est encadrée par deux lois, votées à l'unanimité en 2005 et 2016. La dernière, dite loi Claeys-Léonetti , a instauré notamment un « droit à la sédation profonde et durable » et mis en place les « directives anticipées ». Les parlementaires sont très actifs sur la question alors que l'opinion demande un nouvel assouplissement de la législation. Jean Léonetti a, lui, dénoncé dans « Le Figaro » un texte « mal ficelé » qui « ne peut pas permettre d'aborder de manière sereine un sujet aussi complexe, intime et douloureux ».« Avis de sagesse » du gouvernement De son côté, l'exécutif regarde le débat parlementaire avec un oeil plus que prudent. Il est embarrassé car le texte est soutenu par une écrasante majorité des députés LREM. Néanmoins, faire évoluer le droit de la fin de vie ne figurait pas dans le programme d'Emmanuel Macron en 2017, et l'exécutif estime ne pas avoir mandat pour le faire. Lors d'une proposition de loi similaire examinée en mars au Sénat, le gouvernement avait émis un « avis défavorable » et Olivier Véran, le ministre de la Santé, avait estimé que le moment n'était « pas opportun » pour changer la législation. Il avait annoncé le lancement d' un nouveau plan national de « développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie » visant notamment à mieux faire connaître et appliquer la loi Claeys-Léonetti. Fin de vie : un nouveau plan national de développement des soins palliatifs sera lancé en avril L'exécutif n'a pas changé d'avis. De plus, passer par une proposition de loi est jugé inapproprié car cela ne permet pas de débat élargi. Cette fois-ci, le gouvernement s'oriente toutefois vers un « avis de sagesse » compte tenu de la mobilisation de la majorité des députés LREM sur la question. « Emmanuel Macron ne veut pas être entravé par ce sujet », estime un proche. Le groupe parlementaire laissera lui aussi toute liberté de vote. « Cela arrange tout le monde que certains députés LR fassent de l'obstruction, car le gouvernement estime que le sujet ne se règle pas par une PPL », observe un conseiller de l'exécutif.Les députés LREM Jean-Louis Touraine et François de Rugy ont demandé que le gouvernement réinscrive le texte à l'ordre du jour en cas d'échec de la PPL ce jeudi, mais ils ont peu de chance d'être entendus. https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/fin-de-vie-la-proposition-de-loi-qui-embarrasse-le-gouvernement-1304745THEORIE DU COMPLOT en France à propos de la FIN DE VIE depuis des décennies... Signé : Admin.
Dernière édition par Admin le 07.04.21 11:15, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 11:01 | |
| Euthanasie : Emmanuel Ménard farouchement opposée à la proposition de loi discutée jeudi Société, Politique Publié le 07/04/2021 à 10:36 Une proposition de loi sur le droit à "une fin de vie libre et choisie" doit être discutée et pourrait être adoptée jeudi. Déjà, des élus affichent leur opposition. C'est le cas d'Emmanuelle Ménard, députée de l'Hérault. Explications.
Emmanuelle Ménard, députée de l'HéraultEmmanuelle Ménard, députée de l'Hérault
"Il faut rester sur les lois déjà adoptées, qui ont fait l’objet de longs débats. Ce sont de bons dispositifs et, comme législateur, je ne souhaite pas aller plus loin. "Pour Emmanuelle Ménard, (elle siège avec les non inscrits), "les lois Leonetti et Claeys-Leonetti et le texte discuté jeudi procèdent de deux logiques différentes : l’accompagnement en fin de vie en donnant des soins au patient d’un côté, et donner la mort de l’autre. Ces deux philosophies sont radicalement opposées, mais je me garderai bien de faire la morale, ces questions sont trop intimes, trop difficiles". Et elle qui a déposé 150 amendements sur ce texte, réfute toute volonté d’obstruction parlementaire : "Ce ne sont pas des amendements caricaturaux, je ne fais pas comme LFI pour la réforme des retraites. J’en dépose toujours beaucoup, ce n’est pas pour faire de l’obstruction bête et méchante. Mais la niche parlementaire n’est pas le véhicule adapté pour ce sujet, trop important pour être voté après trois heures d’examen, ce n’est pas à la hauteur des enjeux." Réactions recueillies par V.C. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 11:10 | |
| La fin de vie : un débat nécessaire ÉDITORIAL Le Monde L’Assemblée nationale devrait, jeudi, examiner la proposition de loi du député Olivier Falorni pour une « fin de vie libre et choisie ». Or les quelque 3 000 amendements déposés risquent de compromettre l’examen du texte et les discussions parlementaires qu’imposent un tel enjeu.Publié aujourd’hui à 10h50, mis à jour à 10h59 Temps deLecture 2 min. Editorial du « Monde ». Récurrente, douloureuse, mais fondamentale et rebelle à tout manichéisme, la question de la fin de vie revient à l’ordre du jour avec l’examen, jeudi 8 avril, à l’Assemblée nationale, de la proposition de loi du député Olivier Falorni « donnant le droit à une fin de vie libre et choisie ». Seize ans après la loi Leonetti, qui avait prohibé l’acharnement thérapeutique et reconnu le droit du malade à refuser un traitement ; cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, qui a permis au malade de demander une « sédation profonde et continue jusqu’au décès », le nouveau texte propose de franchir un cap jusqu’à présent écarté en France, celui qui sépare l’euthanasie passive de l’euthanasie active. La proposition de loi Falorni prévoit la possibilité pour une personne « en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable (…) lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable », de « disposer d’une assistance médicalisée permettant, par une aide active, une mort rapide et sans douleur ». Le destin parlementaire de ce texte est plus qu’incertain. Le dépôt de plus de 3 000 amendements, principalement par ses opposants, risque d’empêcher son examen, qui se limite à une journée, dans le cadre d’une « niche parlementaire », où les députés sont maîtres de l’ordre du jour. D’autant que le gouvernement estime que la crise sanitaire n’est « pas un moment opportun » pour ce débat. Une évolution de la loi souhaitée Certes, la pandémie et son cortège quotidien de victimes rendent la question de la mort plus présente et sensible qu’en temps ordinaire. Mais les drames liés au Covid-19 n’en rendent pas moins nécessaire cette discussion réclamée par un grand nombre d’élus de toutes tendances. En ces temps où l’usage des institutions par l’exécutif tend à marginaliser dangereusement le Parlement, il serait paradoxal que soit étouffé ce débat, alors que, selon plusieurs sondages, une large majorité de Français, y compris les catholiques pratiquants, souhaite une évolution de la loi. Les partisans de la proposition débattue jeudi dénoncent l’hypocrisie de la législation en vigueur, qui, selon eux, invite à pratiquer une euthanasie masquée en prétendant maintenir l’interdit. Ils mettent en avant le droit de chacun à choisir sa mort et soulignent que des milliers de Français exercent clandestinement leur « droit de mourir dans la dignité » en France, ou sont contraints de franchir les frontières belge ou suisse. De leur côté, les adversaires du texte insistent sur les progrès qui restent à accomplir en matière de soins palliatifs. Ils s’inquiètent de la nouvelle norme sociale que pourrait introduire l’euthanasie active et des risques liés à son application, permise par la proposition de loi, à des personnes incapables de s’exprimer, en application de « directives anticipées ». Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le débat sur la fin de vie transcende les clivages au Parlement C’est un fait : la mort est un événement sur lequel les individus souhaitent de plus en plus exercer leur liberté. La loi, garante de la vie sociale, doit-elle pour autant privilégier l’autonomie sur la protection des plus fragiles, au point d’accepter que l’on puisse aider activement à mourir ? Il faudra davantage qu’une simple journée de débat parlementaire pour parvenir, éventuellement, à un nouvel équilibre. Une évaluation sérieuse de la loi de 2016 est nécessaire. Mais tous ceux qui ont eu à connaître les souffrances insupportables et la volonté de mourir d’un proche en fin de vie savent que le déni n’est pas une option. https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/07/la-fin-de-vie-un-debat-necessaire_6075837_3232.html |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 11:32 | |
| Euthanasie : Un débat parlementaire à haut risque sur l’aide active à mourir POLITIQUE Une proposition de loi, défendue par des députés de tous bords ce jeudi, pourrait autoriser une aide active à mourir
Oihana Gabriel Twitter Publié le 07/04/21 à 10h05 — Mis à jour le 07/04/21 à 10h05
Jeudi 8 avril, une proposition de loi pourrait autoriser l'aide active à mourir en France. Jeudi 8 avril, une proposition de loi pourrait autoriser l'aide active à mourir en France. — Pixabay La crise sanitaire a mis en lumière le fait qu’on meurt mal en France. C’est dans ce contexte particulier que plusieurs propositions de loi ont émergé, à l’Assemblée comme au Sénat, pour compléter la loi Clays-Leonetti de 2016, qui autorise la sédation continue mais aucune aide active à mourir. Ce jeudi, une proposition de loi doit être débattue à l’Assemblée. Elle vise à autoriser une aide active à mourir dans un contexte particulier : le patient doit en faire la demande, s’il est atteint d’une maladie incurable et qu’aucun traitement ne peut le soulager. « On est une famille de tradition catholique, mais l’euthanasie a toujours été un sujet dont on a librement discuté, confie Arnaud Canivez, 32 ans. Quand en 2018, mon père a appris qu’il était atteint par la maladie de Charcot, il a assuré qu’il voulait finir sa vie en Suisse. C’est facile d’être pour le suicide assisté, mais quand ça touche un proche, on se pose la question : est-ce une bêtise ? » En septembre 2019, Arnaud a accompagné son père dans ce pays voisin, afin qu’il puisse bénéficier d’un suicide assisté.
Un choix encore impossible en France. Ce jeudi, l’Assemblée nationale va discuter d’une proposition de loi qui permettrait une aide active à mourir. « Ce serait une avancée considérable », assure Arnaud Canivez. Mais le texte n’est pas assuré de passer.
Une « fin de vie libre et choisie » C’est le député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires) qui porte la proposition de loi instituant un droit à « une fin de vie libre et choisie ». Elle est défendue par des députés insoumis, communistes, socialistes, LREM, et même une députée LR. « Pour la première fois, on voit se dégager une majorité transpartisane, c’est assez rare », salue Arnaud Canivez.
Depuis cinq ans, la loi Claeys-Leonetti autorise la sédation profonde et continue, qui peut aller jusqu’à la mort, mais sans euthanasie active. La proposition d’Olivier Falorni prévoit que « toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable », peut demander une « assistance médicalisée » pour mourir « par une aide active ». Un terme qui englobe deux situations : soit le patient est capable d’ouvrir la perfusion qui l’aide à mourir, soit c’est le médecin qui le fait. En quelques heures, c’est fini.
Le patient seul décisionnaire « Aujourd’hui, la sédation continue n’intervient que dans les tous les derniers jours, on est déjà dans une phase d’agonie, résume Philippe Lohéac, délégué général de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD). Le corps médical prend une décision qui consiste à dénutrir, déshydrater, donner un médicament et attendre que le patient meure d’une insuffisance rénale sévère. Vincent Lambert a mis neuf jours à mourir… » Et Philippe Lohéac d’évoquer la détresse des proches. « La loi de 2016 crée une insécurité pour tout le monde. Le patient n’est pas sûr d’avoir une mort sans douleur, les proches voient la personne mourir de faim et de soif, et les médecins ne savent pas ce qu’ils peuvent faire ou non. »
Autre changement : alors qu’aujourd’hui, un proche ou un médecin peuvent s’opposer aux directives anticipées, le texte d’Olivier Falorni prévoit au contraire que la décision soit prise par le patient. S’il est inconscient, on se réfère à ses directives anticipées. Et s’il n’y en a pas, sa personne de confiance déciderait. « La demande du malade [d’une aide active à mourir] doit être validée par un collège de trois médecins, qui s’assure que la personne est en fin de vie et consciente de son choix », rassure Jean-Louis Touraine, député LREM qui défend cette proposition de loi. Enfin, le patient peut revenir sur sa décision. « La parole des patients serait entendue et respectée, résume-t-il. Aujourd’hui, 2.000 à 4.000 Français font l’objet d’un raccourcissement de leur vie à leur insu. A l’opposé, des malades qui veulent être dispensés d’agonie peuvent être endormis, mais dépérissent pendant des jours. »
Une obstruction parlementaire ? Ce nouveau débat sur l’euthanasie suscite, comme précédemment, des remous. Le texte, qui résulte d’une mise en commun de plusieurs propositions de loi, a été voté en commission des affaires sociales à une nette majorité. Problème : 3.000 amendements ont été déposés, dont une majorité par cinq députés Les Républicains. Comme le texte est étudié dans le cadre d’une niche parlementaire, il faut qu’il soit voté avant jeudi minuit. « Clairement, ils jouent la montre, regrette Philippe Lohéac. Le fonctionnement de notre république laïque est bloqué par les convictions religieuses de cinq députés. »
Dans une tribune parue dans le dernier Journal du Dimanche, 270 députés de tous bords s’insurgent contre la guérilla qui s’annonce par voie d’amendements. Mais les adversaires du texte estiment prématuré d’envisager aller plus loin alors que la loi Claeys-Leonetti est toujours mal appliquée. « L’erreur fondamentale, c’est d’opposer sédation profonde, soins palliatifs, euthanasie et aide active à mourir, nuance Arnaud Canivez. Le constat que la loi Leonetti n’est pas respectée, je le partage. Mais, même si elle était appliquée intégralement, ça ne répondrait pas à certains cas, où la sédation profonde n’est pas une réponse. »
Si le timing de ce jeudi était dépassé, le débat serait-il alors clos ? « Si le texte n’est pas voté, Christophe Castaner [président du groupe LREM à l’Assemblée] devrait demander à l’exécutif qu’il soit repris soit dans une proposition de loi d’un groupe majoritaire LREM ou Agir, soit comme un projet de loi venant du gouvernement », nous confie Jean-Louis Touraine.
Le Covid-19 a mis en lumière le problème du « mal mourir » français Pour le député LREM, aucun doute, « la société française est prête et même impatiente ». Et de rappeler que la première proposition de loi sur l’euthanasie remonte à… 1978. « Depuis, la société a progressé, on vit plus longtemps, mais les agonies prolongées sont un revers de la médaille des progrès de la médecine. Les gens ne supportent pas de voir leurs proches souffrir longtemps. » En 2019, un sondage Ifop dévoilait en effet que 96 % des Français jugeaient que la législation française devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie des personnes qui en font la demande. « Cette conviction a été renforcée quand ils ont eu des proches qui ont connu des fins de vie misérables à l’occasion du Covid-19. »
« D’habitude, on a des morts transparents, renchérit Philippe Louhéac. Cette fois, on a des témoignages. Parce que les directives anticipées sont méconnues, les soignants intubent des patients sans savoir s’ils le souhaitent. Ces conditions particulières montrent l’inefficacité de la loi à remplir son rôle et à répondre aux angoisses des Français. » D’autant qu’avec les confinements, le choix de mourir à l’étranger, même pour les familles qui ont les moyens, n’en est plus un.
Le droit au suicide assisté ou à l’euthanasie est accordé en Belgique, en Suisse et aux Pays-Bas. L’Espagne a légalisé l’euthanasie le 18 mars et le Portugal devrait lui emboîter le pas. « La France risque de rester à la traîne », soupire Philippe Lohéac, d’ADMD. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 12:38 | |
| Loi sur la fin de vie : « Les forces conservatrices sont puissantes dans notre pays » TRIBUNE Véronique Fournier
Ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie
Trop déstabilisateur, trop clivant, trop incontrôlable : le débat sur la fin de vie est l’objet de couacs, lenteurs, et atermoiements consternants depuis des mois, estime, dans une tribune au « Monde », Véronique Fournier, ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. Voter la loi Falorni-Tourai ouvrirait enfin la voie vers l’aide active à mourir.Publié aujourd’hui à 12h25 Temps deLecture 3 min. Article réservé aux abonnés Tribune. Et si, Mesdames et Messieurs les députés, vous votiez massivement le 8 avril prochain en faveur de la loi Falorni-Touraine ? Le chemin législatif serait encore long pour arriver à terme, mais cela ouvrirait enfin la voie vers l’aide active à mourir pour nos concitoyens qui le souhaitent. Après que tout a été dit et maintes fois discuté sur le sujet depuis des années, ce serait faire honneur à une vraie volonté populaire, pour qui la mesure est un symbole de liberté et de respect de l’individu dans ses choix de vie.
Et puis, on aurait le sentiment d’avancer au moins sur un point et de reprendre un peu de notre destin en main. Cela serait bienvenu en ces instants où nous sommes nombreux à désespérer sortir de la pénible crise que nous traversons. Car où est la France ? Serait-elle en train de sombrer ? De conservatisme ? D’incurie administrative ? Des deux à la fois ? C’est que nous semblons abonnés au surplace depuis quelque temps !
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Suicide assisté : « Il suffirait que le seul produit qui permette une mort douce soit susceptible d’être prescrit par les médecins pour que tout obstacle disparaisse » A ce train, nous pourrions finir les derniers de la classe sur ce sujet de la fin de vie. L’Espagne vient de se doter d’une loi, le Portugal avance lui aussi et, nous, nous n’y allons toujours pas. Où est passée la France dont nous sommes fiers ? Perdue dans les méandres de l’exception française ! Quelle exception ? Une seule et même : celle qui nous empêche d’avancer comme nous le devrions sur l’accès à la PMA pour toutes, l’euthanasie ou encore la dépénalisation du cannabis ! Les forces conservatrices sont puissantes dans notre pays. Elles ne manquent pas de relais, même au sein de l’administration de la santé.
Sous le signe du conservatisme et l’incurie administrative Cette dernière, et son ministre avec elle, qui avait pourtant en son temps porté une loi équivalente, viennent une fois de plus de se prononcer contre l’initiative parlementaire. « Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit opportun », a dit Olivier Véran devant le Sénat le 11 mars. Selon lui, il conviendrait d’abord d’évaluer la loi de 2016, d’organiser l’accès au midazolam en ville et d’augmenter massivement les possibilités des soins palliatifs.
Mais en quoi ceci empêcherait-il cela ? Peut-être qu’à l‘inverse, si la loi était enfin votée, le ministère s’inquiétant de l’ampleur que pourrait prendre le recours aux nouvelles possibilités qu’elle ouvrirait, en viendrait à se préoccuper plus activement de débloquer les moyens nécessaires au développement des soins palliatifs, reconnu par tous comme absolument indispensable, et attendu depuis des années !
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Pas idiot comme texte ! Mais... pourquoi vous n'êtes plus Présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie ??? ??? ??? ... ... ... |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 15:56 | |
| Tribune des députés LR: «La légalisation de l’euthanasie ne répond nullement au sentiment d’abandon des patients en fin de vie» FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que la proposition de loi visant à créer un droit à l’euthanasie sera débattue demain à l’Assemblée nationale, les députés Les Républicains s’opposent avec fermeté à sa légalisation.
Par Tribune collective Publié il y a 4 heures, mis à jour il y a 4 heures
«Tout en revendiquant l’expression d’une ultime liberté de l’individu, ce texte s’en remet totalement au pouvoir médical.» 281936688/motortion - stock.adobe.com Depuis un an, personnel de santé, pompiers, se battent et s’exposent pour sauver des vies. Depuis un an, nos concitoyens acceptent de voir leurs libertés mises entre parenthèses, qu’il s’agisse de la liberté d’aller et venir, de réunion ou de manifestation. Depuis un an, pour sortir au plus vite de cette ambiance mortifère, nous avons sacrifié nos activités économiques, sociales et culturelles. Nous déplorons la perte quotidienne de 250 personnes. C’est pourtant le moment que choisissent des députés pour revendiquer la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Initiative étrange, incongrue, provocatrice et méprisante pour tous ceux qui se battent chaque jour pour sauver des vies et s’engager au service des plus faibles et des plus vulnérables d’entre nous.
Cette initiative copie la législation belge avec des règles qui, sur de nombreux points, vont même au-delà de la législation d’Outre-Quiévrain.
Tout en revendiquant l’expression d’une ultime liberté de l’individu, ce texte s’en remet totalement au pouvoir médical. En recourant à l’expression d’«assistance médicalisée à mourir», il se refuse à employer les mots d’euthanasie et de suicide assisté. Il est d’une grande imprécision sur les modalités de la procédure, alors que celles-ci sont les garanties constitutionnelles d’une liberté personnelle, le droit à la vie. La publication en janvier dernier par The Journal of Medicine and Philosophy d’un article sur l’euthanasie en Belgique a montré les dérives de cette législation. À qui fera-t-on croire que, sur 25 000 euthanasies depuis 2002 en Belgique, il n’y a eu qu’un seul motif de saisine du parquet? Médecins peu formés en la matière, interprétation très extensive du champ des souffrances psychiques, délais non respectés, défaut de consultation d’un second médecin, euthanasie sur des personnes ne l’ayant pas demandée, absence de déclarations d’euthanasie dans un tiers des cas, autocontrôle des médecins, sont les illustrations les plus criantes de pratiques déviantes que l’on présente comme exemplaires. C’est ainsi que l’euthanasie de deux frères jumeaux de 45 ans nés sourds ou celle d’une personne de 44 ans souffrant d’anorexie sont passés sous silence.
C’est déformer la réalité que de soutenir que la légalisation de l’euthanasie en Belgique a été de pair avec le développement des soins palliatifs. C’est déformer la réalité également que de soutenir que la légalisation de l’euthanasie en Belgique a été de pair avec le développement des soins palliatifs. On constate au contraire une saturation des unités existantes, une réduction des durées de séjour, une création d’unités de soins palliatifs hors de ce cadre, un manque de formation des soignants, sans parler d’une substitution progressive des soins palliatifs par la démarche euthanasique. À l’heure où l’on prétend lutter contre le séparatisme dans la société, le risque serait grand de voir, comme chez nos voisins, des médecins, des services et des établissements se plier à cette logique, tandis que d’autres s’y refuseraient. Les soignants ne doivent-ils pas partager les mêmes valeurs essentielles? Nous avons la chance d’avoir un modèle de protection sociale de la santé en France qui met le patient au centre de son projet. L’euthanasie casserait tout cet édifice.
Au-delà de ces dérives, la légalisation de l’euthanasie ne répond nullement au sentiment d’abandon des patients en fin de vie, ni à leur isolement. Elle est génératrice de profonds déséquilibres dans une société vieillissante, privée de repères aujourd’hui et basculant dans la folie demain. Les plus fragiles ne finiraient-ils pas par intérioriser le rejet dont ils font l’objet de la part des plus forts, des jeunes et des bien portants? Quelle serait la crédibilité d’une politique de prévention du suicide, si «en même temps», la loi admettait le suicide assisté? Une aide active à mourir entraînerait un bouleversement majeur dans la relation au soin. Indiquer à une personne qu’elle a raison de vouloir mourir ne serait pas qu’un pas de plus dans la législation. Ce serait emprunter un tout autre chemin qui est une ligne rouge.
Les partisans de l’euthanasie et du suicide assisté partent du postulat que la solution à la souffrance est la mort, comme si on pouvait se débarrasser du problème en se débarrassant du malade. Les partisans de l’euthanasie et du suicide assisté partent du postulat que la solution à la souffrance est la mort, comme si on pouvait se débarrasser du problème en se débarrassant du malade. Ils ont la vision théorique d’un être abstrait, maître de son destin, alors que la pandémie nous invite à l’humilité et que le patient par nature est vulnérable, ambivalent et influençable.
Ultime argument des défenseurs de l’euthanasie: le sens de l’histoire. Les États n’ayant pas légalisé l’euthanasie seraient en retard par rapport à une avant-garde européenne incarnée par le Benelux. Le raisonnement est spécieux, chaque pays agissant avec ses convictions, sa culture et ses valeurs.
Pour autant, il faut admettre la réalité du mal mourir dans notre société et offrir des réponses à ceux qui appréhendent une fin de vie dans la souffrance.
S’il faut se réjouir de l’annonce d’un nouveau plan de soins palliatifs par le ministre de la santé, celle -ci survient après deux ans d’inaction. Les lois de 2005 et 2016 ont accru les droits des malades en fin de vie mais tout reste à faire pour mieux diffuser la culture palliative par un gros effort de formation afin d’adapter la culture médicale aux enjeux de la fin de vie. Par ailleurs l’acte qui sauve est actuellement davantage mis en valeur que le geste qui soulage et prend du temps. Par rapport à la médecine qui guérit, la médecine palliative est moins bien considérée, aussi faut-il revoir notre système de financement de la santé, en privilégiant la prise en charge globale du malade plutôt que le seul traitement de sa maladie. Assurer une égale répartition entre les structures hospitalières et les soins à domicile sur tout le territoire constitue enfin une priorité. C’est dans ces trois directions exigeantes qu’il faut s’engager, de préférence à une voie hasardeuse dont on connaît désormais tous les risques, aboutissant à 12 000 euthanasies par an, si on transpose à la France les pratiques suivies en Flandre.
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 16:00 | |
| Loi sur la fin de vie : « Cette proposition de loi ne peut être considérée comme la seule réponse à cet enjeu » TRIBUNE Alain Claeys
Parlementaire honoraire, coauteur de la loi sur la fin de vie de 2016
En quatorze ans, de 2002 à 2016, le législateur a voté trois lois qui ont significativement renforcé les droits des malades. Alors qu’une proposition de loi sera débattue le 8 avril à l’Assemblée nationale, Alain Claeys, coauteur de la loi sur la fin de vie de 2016, revient dans une tribune au « Monde » sur les progrès accomplis et ceux qu’il reste à faire.Publié aujourd’hui à 14h10 Temps deLecture 3 min. Partage Article réservé aux abonnés Tribune. Mourir dans la dignité : personne ne souhaite le contraire. La question est de savoir comment y parvenir. Aborder un tel sujet nécessite une grande modestie, un refus de toute simplification, une volonté constante de respecter l’autonomie de la personne, et la nécessité absolue d’une solidarité collective. En quatorze ans, de 2002 à 2016, le législateur a voté trois lois qui ont significativement renforcé les droits des malades.
Ces lois ont posé le principe de consentement éclairé du patient aux actes et traitements, proscrivent l’obstination déraisonnable. La loi de 2016 a, notamment, clarifié les conditions de l’arrêt des traitements au titre du refus de l’obstination déraisonnable, instauré un droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme, et rendu les directives anticipées du patient opposables. Elles ont aidé à approfondir les rapports entre patient, famille et médecin.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Loi sur la fin de vie : « Les forces conservatrices sont puissantes dans notre pays » Assurément, ces trois lois ont renforcé la place du citoyen dans le système de santé, elles clarifient l’accompagnement médical dont il bénéficiera. Leurs élaborations ont surtout marqué un « changement de paradigme », car elles sont nées d’une large concertation : associations de patients, familles, chercheurs, communauté médicale, association « pour le droit à mourir dans la dignité », courants philosophiques, autorités religieuses…
Les inégalités territoriales ou sociales dans la prise en charge Parallèlement, le Comité consultatif national d’éthique a été amené à réfléchir à plusieurs reprises sur ces questions au cours de ces vingt dernières années. Il a ainsi recommandé « la nécessité de faire cesser toutes les situations d’indignité qui entourent trop souvent la fin de vie ». Ces dispositions législatives nécessitent plus que jamais une campagne d’information au plus près de nos concitoyens et une évaluation précise.
En effet, ne nous cachons pas la vérité : nous connaissons tous, parmi nos familles et nos proches, des femmes et des hommes qui ont une fin de vie indigne. Les raisons en sont multiples. Elles sont parfois accentuées par les inégalités territoriales ou sociales dans la prise en charge.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Suicide assisté : « Il suffirait que le seul produit qui permette une mort douce soit susceptible d’être prescrit par les médecins pour que tout obstacle disparaisse » Des progrès ont été réalisés mais ils doivent être aujourd’hui significativement accentués. Prenons le renforcement des soins palliatifs. Le Centre national des soins palliatifs, créé par Marisol Touraine en 2016, connaît toujours, malgré les efforts réalisés, un accès inégalitaire : vingt-six départements ne disposent pas d’unités de soins palliatifs, des disparités existent au sein du secteur sanitaire, ainsi qu’entre le secteur sanitaire et le secteur médico-social.
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 16:14 | |
| Fin de vie : un débat parasité Par Luc BOURRIANNE - 05:00 | mis à jour à 12:55 - Temps de lecture : 2 min 1| | Vu 210 fois
Photo ER /Patrice Saucourt Après l’Espagne en mars dernier, la France peut devenir jeudi le septième pays au monde, et le cinquième en Europe, à prévoir la mise en place d’une aide médicalisée à mourir. Les députés doivent débattre d’une proposition de loi instaurant, pour tout majeur atteint d’une maladie incurable, « le droit à une fin de vie libre et choisie ».
La frilosité du gouvernement est flagrante sur ce sujet. Olivier Véran a estimé que le moment n’était « pas opportun » pour en débattre. Mais contre toute attente, la majorité parlementaire semble encline à voter la proposition de loi du député d’opposition Olivier Falorni. Les députés marcheurs ont ces dernières semaines obtenu de haute lutte leur « liberté de vote » sur ce texte. La semaine dernière, la commission des affaires sociales s’y est déclarée favorable à une large majorité. Des proportions que l’on retrouve dans les enquêtes d’opinion attestant d’une France favorable à une loi sur la fin de vie.
C’était sans compter sur la farouche opposition d’un « quarteron de députés LR » (dixit Falorni). En déposant plusieurs centaines d’amendements (plus de 3 000 au total), ces parlementaires parasitent l’examen de cette loi qui, pour être adoptée, doit être votée d’ici la fin de la journée de jeudi. Une gageure improbable. 272 députés ont beau s’insurger dans une tribune contre cette « obstruction parlementaire », celle-ci est légale.
Plutôt que de blâmer la démarche de ces députés jusqu’au-boutistes, il est grand temps de renvoyer les belles âmes marcheuses à leur responsabilité. S’ils estiment qu’une loi sur la fin de vie était une avancée sociétale de premier plan, pourquoi n’ont-ils pas eu le cran de la soumettre eux-mêmes aux votes du Parlement ? LREM a beau n’avoir que cinq ans, c’est déjà un vieux parti aux actes moins flamboyants que ses paroles. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 17:03 | |
| Euthanasie: «Tuer? C’est de cela dont il s’agit!» FIGAROVOX/TRIBUNE - Deux réanimateurs et un médecin en soins palliatifs expliquent avec une grande précision pourquoi ils sont opposés à toute légalisation de l’euthanasie. Ils expriment leur étonnement qu’une telle proposition de loi soit examinée à l’Assemblée en pleine crise du Covid. Et lancent un appel, déjà signé par plus d’un millier de soignants.
Par Olivier Jonquet, Marie-Béatrice Nogier et Jean Fontant Publié il y a 4 heures, mis à jour il y a 4 heures
«Derrière le vocabulaire cosmétique qui veut anesthésier la pensée, se camoufle une réalité: la violence du geste» 190830977/pattilabelle - stock.adobe.com Les auteurs sont Olivier Jonquet, réanimateur médical, professeur émérite de l’Université de Montpellier; Marie-Béatrice Nogier, néphrologue, réanimateur médical à Toulouse; Jean Fontant, médecin généraliste (Hautes-Pyrénées) et médecin en soins palliatifs. Les trois auteurs sont les porte-parole du collectif «Convergence soignants-soignés».
«Soigner. Donner des soins, c’est aussi une politique. Cela peut être fait avec une rigueur dont la douceur est l’enveloppe essentielle. Une attention exquise à la vie que l’on veille et surveille. Une précision constante. Une sorte d’élégance dans les actes, une présence et une légèreté, une prévision et une sorte de perception très éveillée qui observe les moindres signes. C’est une sorte d’œuvre, de poème (et qui n’a jamais été écrit), que la sollicitude intelligente compose.»
Paul Valéry (1) écrivait ces lignes il y a près d’un siècle. Elles restent d’actualité. La crise du Covid en a souligné l’importance pour les soignants confrontés à la fragilité de patients souvent âgés, trop souvent isolés. Ces soignants, parfois démunis, ont déployé des trésors de patience, de dévouement et d’ingéniosité. Notre pays - c’est à son honneur - a opté pour protéger en priorité les personnes âgées, parce que ce sont elles qui paient le plus lourd tribut à cette maladie. Conscient des difficultés exacerbées par cette crise, le gouvernement a enfin accéléré le plan de développement des soins palliatifs, même si l’incompréhensible report de la loi Grand âge et autonomie est à déplorer.
Et voilà qu’un groupe de députés, en plein milieu de la crise, relance sa proposition de loi affirmant instaurer un droit de mourir dans la dignité, laissant entendre que cette dignité donnerait droit à une injection entraînant la mort.
On peut regretter que la loi de 1999 sur les soins palliatifs ait été insuffisamment appliquée du fait d’une gestion comptable de la politique de santé qui préfère compter et coder que prendre en compte la vie réelle. La loi Claeys-Leonetti de 2016 a même dû rappeler en son article 1 que la loi s’appliquait sur l’ensemble du territoire. En principe, la loi Leonetti de 2005 relative «aux droits des malades et à la fin de vie» et son évolution Claeys-Leonetti en 2016 devaient permettre l’accompagnement des patients en fin de vie en respectant un fragile équilibre qui porte toute déontologie médicale digne de ce nom: d’un côté toujours soulager les patients, à défaut de les guérir ; et de l’autre, ne jamais les tuer.
On ose désormais prétendre que l’euthanasie ferait partie des soins palliatifs. Or ces deux pratiques sont antinomiques ; en les amalgamant à l’euthanasie, on dénature les soins palliatifs Tuer? C’est de cela dont il s’agit aujourd’hui. Derrière le vocabulaire cosmétique qui veut anesthésier la pensée, se camoufle une réalité: la violence du geste. Déjà la confusion s’instaure: on promeut pour certains un «suicide assisté», alors que le drame du suicide est un fléau national qui endeuille si brutalement tant de familles ; on invoque la compassion comme s’il n’y avait pas d’autres solutions, pour certains patients, que de précipiter leur mort ; avec l’apparition de l’expression «euthanasie palliative» on ose même désormais prétendre que l’euthanasie ferait partie des soins palliatifs. Or ces deux pratiques sont antinomiques ; en les amalgamant à l’euthanasie, on dénature les soins palliatifs, au risque de ruiner la confiance du patient et de ses proches.
C’est notre constat en Belgique. Jacques Ricot, philosophe des soins palliatifs, le dit clairement: «L’euthanasie ne complète pas l’accompagnement, elle le supprime. Elle ne succède pas aux soins palliatifs, elle les interrompt. Elle ne soulage pas les patients, elle les supprime.» (2) Faut-il être inconscient pour ne pas voir les dérives qui se sont multipliées dans les rares pays qui ont cru devoir «entrouvrir» une porte? Année après année, l’encadrement de l’euthanasie s’effrite ; la culture bascule: on passe du droit au devoir de mourir. Et les scandales sont étouffés par un système qui s’acharne à s’auto-justifier.
Le problème de fond est de savoir si une loi supplémentaire peut garantir une mort apaisée. Qui le dira? Qui est revenu pour nous le dire? Et que dire de ceux qui restent, proches et médecins, car on ne sort pas indemne d’une pareille transgression.
Le but de la médecine a toujours été de guérir et lorsque l’on ne pouvait pas, de soulager. Le développement des techniques biomédicales a permis de prolonger la durée de vie, parfois au détriment de l’écoute et de l’accompagnement des patients. L’épidémie du Sida a incité au développement des soins palliatifs: des unités dédiées, mais surtout une philosophie du soin, une culture à généraliser.
Tout médecin, tout soignant doit vivre cette tension souvent difficile entre le soin aigu, technique, invasif et l’accompagnement qui est régi, lui aussi, par des manières d’être et de faire. Les lois ont condamné l’obstination déraisonnable: on évite l’acharnement thérapeutique mais aussi les investigations inutiles, lorsqu’elles n’ont aucun sens vu l’état du malade. Ces mêmes lois exigent une prise en charge de la douleur et de la souffrance jusqu’à la mise en œuvre de sédations pouvant conduire au décès, sans volonté directe de le provoquer, mais ayant pour intention de soulager la douleur et la souffrance.
Certes, les lois peuvent être ici ou là mal connues, mal appliquées. Les coordinations entre les équipes sont essentielles. Des filières (ou parcours) de soins sont à créer ou à améliorer. Malgré les progrès, les structures sont mal réparties. Il faut du temps et surtout une volonté agissante dans la mise en œuvre de la loi.
L’interdit de tuer fait partie des tabous structurants d’une société. Il oblige à la sollicitude intelligente qu’évoquait Paul Valéry. Il nous protège tous, tant de la toute-puissance que de la désespérance.
1) Paul Valéry, «Mélange» dans Œuvres T1 p. 322-323, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1968
2) Jacques Ricot, «La vie humaine et la médecine», p. 237-244 dans Esprit, 8-9, août-septembre 2001. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 22:37 | |
| Euthanasie : Malgré l'activisme des députés, le gouvernement repousse le débat sur la fin de vie ASSEMBLEE L'Assemblée nationale va débattre jeudi d'un texte créant un droit à l'euthanasie pour les personnes souffrant d'une pathologie incurable, mais l'exécutif ne souhaite pas se positionner maintenant
Thibaut Le Gal Publié le 07/04/21 à 18h25 — Mis à jour le 07/04/21 à 19h19
Olivier Véran à l'Assemblée. Olivier Véran à l'Assemblée. — NICOLAS MESSYASZ/SIPA L’Assemblée nationale examine jeudi un texte créant un droit à l’euthanasie pour les personnes souffrant d’une pathologie incurable. Une poignée d’élus LR a déposé 2.300 amendements, ce qui pourrait empêcher un vote sur le texte, pourtant validé en commission. Le gouvernement s’est montré peu enclin à légiférer sur la fin de vie, et rappelle qu’il ne s’agit pas d’une promesse d’Emmanuel Macron. L’exécutif va-t-il s’éviter un débat sur la fin de vie ? L’Assemblée nationale examine jeudi un texte permettant l’euthanasie pour les personnes souffrant d’une pathologie incurable. La proposition de loi, adoptée la semaine dernière en commission des Affaires sociales, vise à donner un droit à « une fin de vie libre et choisie », cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, qui autorise la sédation profonde et continue pouvant aller jusqu’à la mort, mais sans euthanasie active.
Si le texte dispose du soutien de nombreux élus, il risque d’être bloqué par les quelque 3.000 amendements déposés. Une perspective qui pourrait arranger le gouvernement, peu enclin à aborder ce sujet délicat, à quelques mois de la présidentielle.
« La société est prête à avancer » La proposition de loi d’Olivier Falorni, déposée dans le cadre de la « niche » parlementaire du groupe d’opposition Libertés et territoires, est soutenue par des élus de tous les bords politiques, notamment la présidente LREM de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet, et les présidents de quatre groupes parlementaires, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Valérie Rabault (PS), Olivier Becht (Agir) et Bertrand Pancher (Libertés et territoires).
« Ce texte, qui est la fusion de différentes propositions de loi, est soutenu par des élus de tous les partis politiques sauf l’extrême droite », salue le député LREM Jean-Louis Touraine, très actif sur le sujet. « Cela montre que la société est prête à avancer et ce n’est pas un quarteron de députés obstructeurs qui doit nous en empêcher. » L’élu du Rhône cible les 2.300 amendements déposés par une poignée de députés LR, opposés au texte. Dans une tribune au JDD, 272 parlementaires de tous bords se sont d’ailleurs insurgés dimanche contre ce qu’ils estiment être de l’obstruction parlementaire. Car le temps des « niches » parlementaires est limité : les débats ne pourront aller au-delà de minuit, ce qui risque d’empêcher le vote final.
Une porte de sortie pour le gouvernement ? Du côté du gouvernement, on se montre peu pressé de légiférer. « Nous avons conscience de la maturité du sujet dans l’opinion et au Parlement, mais aussi des questions vertigineuses qu’il pose », souligne l’entourage d’Olivier Véran, le ministre de la Santé, qui devrait prendre la parole jeudi dans l’hémicycle. « Ces questions aussi cruciales, qui touchent à l’intime, ne peuvent être évoquées par-dessus la jambe. Elles méritent un débat plus large, qui doit également impliquer la société, avec avis de la Commission consultative nationale d’éthique, et un temps consacré, dont nous ne disposons pas forcément », ajoute-t-on.
Mais en cas d’impossibilité de vote, le gouvernement mettra-t-il le sujet à l’agenda des prochains mois, comme le demandent ses partisans ? Matignon répond qu’il ne s’agit pas d’une promesse d’Emmanuel Macron. « Il n’y a plus de place dans l’agenda parlementaire. Il est normal de prioriser les débats déjà lancés, et les engagements du programme présidentiel, comme l’ouverture à la PMA pour toutes. »
Une manière de repousser l’échéance, d’autant que le sujet divise la majorité, comme d’ailleurs une bonne partie des groupes parlementaires. Plusieurs marcheurs ont ainsi indiqué qu’ils ne voteraient pas le texte jeudi en cas de vote, à l’image d’Aurore Bergé. « Ouvrir ce qui est une rupture juridique, philosophique, anthropologique majeure [qui viserait à donner] par la loi, le droit à quelqu’un d’en tuer un autre […], ce n’est pas avec quelques heures de débat qu’on peut clore cette question-là », a estimé la présidente déléguée du groupe LREM sur France Info. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 22:47 | |
| Fin de vie : Jacques Grosperrin veut "un vrai débat de société, sans précipitation" Publié le 07/04/2021 - 15:30 Mis à jour le 07/04/2021 - 12:07 L'Assemblée nationale s'apprête à débattre d'une proposition de loi visant à garantir et renforcer les droits des personnes en fin de vie. Le sénateur LR du Doubs Jacques Grosperrin n'est pas défavorable à de nouvelles perspectives "mais dans des limites claires et parfaitement encadrées". Jacques Grosperrin (9/02/21) Capture Sénat Jacques Grosperrin (9/02/21) Capture Sénat Le Sénat s'était saisi de la question du suicide assisté le 11 mars 2021. "Chacun exprime, en conscience, son avis. Il convient, sur un sujet si sensible, d'éviter les complaisances ou suivismes politiques qui ne seraient pas à la hauteur", selon Jacques Grosperrin. Il dit être "surpris qu'aussi peu de Français connaissent les dispositions de la loi Claeys-Leonetti, sans parler de celles des directives anticipées. Une loi qui évite l'acharnement thérapeutique n'est pas une loi aui autorise l'euthanasie. Le législateur doit se préoccuper de ce qui existe déjà. Il faut dénoncer l'inadaptation du droit actuel à certaines maladies ou situations, et rechercher les solutions appropriées. Mais ces solutions ne doivent laisser place à aucune possibilité de dérives." "Des limites claires et parfaitement encadrées" Pour ce sénateur, "l'ouverture de l'euthanasie à de nouveaux champs considérables de patients serait inquiétante. La liberté de conscience des médecins est en jeu. Il en va des limites qui nous interrogent tous philosophiquement sur le sens même de la vie. Certains vont jusqu'à souhaiter, derrière leurs propositions, une véritable rupture de civilisation." "Tout cela justifie un débat de société très large qui ne saurait se limiter aux parlementaires ou aux militants. La situation actuelle de notre pays et la crise sanitaire en rendent les conditions d'organisation difficiles." Jacques Grosperrin ne se dit pas défavorable à de nouvelles perspectives "mais dans des limites claires et parfaitement encadrées. Sans précipitation. Dans le respect de la liberté de chacun et de l’égalité de tous devant la mort". Il appelle à une "vigilance forte sur tout ce qui pourrait se traduire par une facilitation excessive du suicide. Nul ne doit se sentir indigne d’être en vie. La souffrance est évidemment intolérable. Mais beaucoup de légitimes précautions sont encore à prendre avant des évolutions aussi fondamentales." https://www.macommune.info/fin-de-vie-jacques-grosperrin-veut-un-vrai-debat-de-societe-sans-precipitation/!!! !!! !!! !!! !!! parce que le débat n'a pas eu lieu ! mais c'est se foutre de la gueule des citoyens !https://www.handichrist.net/t1175-janvier-2011-fin-de-vie-echec-d-une-loi
"toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 du candidat Hollande ). |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 07.04.21 23:13 | |
| NE votez PLUS NE prenez PAS soin de vous NE vous vaccinez PAS Faut pas pousser tout de même ! c'est nous prendre pour des connards et des connasses... |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 11:28 | |
| EUTHANASIE: JEAN LEONETTI CRITIQUE "UNE TRANSGRESSION MAJEURE" MÉRITANT UN VRAI DÉBAT C.M. avec AFP Le 07/04/2021 à 11:49 Partager Twitter Jean Leonetti à Paris en juin 2019 Jean Leonetti à Paris en juin 2019 - FRANCOIS GUILLOT 2019 AFP L'élu Les Républicains blâme vertement la proposition de loi qui sera soumise jeudi au Parlement. Le maire d'Antibes Jean Leonetti, co-auteur des deux dernières lois sur la fin de vie, a critiqué la proposition soumise jeudi au Parlement pour créer un droit à l'euthanasie, une "transgression majeure" qui mériterait selon lui la tenue d'états généraux. "La loi proposée est une loi qui donne délibérément la mort: on est dans une dépénalisation de ce que juridiquement, on appelle un homicide. On n'est pas dans une petite avancée, on est dans une rupture", analyse auprès de l'AFP l'élu LR et ancien député. Un texte "précipité" pour l'élu Les lois antérieures, celle de 2005 qui porte son nom et celle de 2016 Claeys-Leonetti autorisant la sédation profonde pour soulager le patient sont "des lois d'accompagnement". "Elles prônent trois choses: le non-abandon, la non-souffrance, et le non-acharnement thérapeutique", rappelle-t-il. "Je crains qu'on aille vers une transgression majeure, et surtout une rupture avec la possibilité de débattre sereinement d'un sujet intime, douloureux et complexe (...) et qui aboutisse pourquoi pas à un consensus", poursuit l'ancien médecin de 72 ans. "Ca me paraît précipité de faire un texte sur un sujet dont personne ne considère qu'il est négligeable, sans au préalable un véritable débat avec l'ensemble de la population, et pas un sondage". Si ce projet est adopté, "ce sera la première fois en France qu'on décidera de donner la mort à des personnes fragiles qui le souhaitent et le demandent. Ca s'est fait dans d'autres démocraties mais il y a quand même une rupture sur l'interdit de tuer qui, à mes yeux, n'est pas un précepte religieux", ajoute-t-il. Play Video SUR LE MÊME SUJET Euthanasie: premier feu vert des députés sur un sujet "grave et sensible" À l'Assemblée, 3000 amendements déposés pour empêcher l'adoption d'un texte sur l'euthanasie Proposition de loi sur l'euthanasie: Line Renaud s'engage pour un "progrès essentiel" Leonetti veut une mission parlementaire préalable La rupture serait politique, selon Jean Leonetti, car le débat tombe au plus mal, en pleine épidémie de Covid-19 qui met justement en exergue le sort des personnes les plus fragiles, et en fin de mandat présidentiel, sans la tenue préalable d'états généraux prévus par la loi: "Ca me choque qu'on n'ait pas fait la mission parlementaire préalable, ni le débat citoyen indispensable, ni le débat avec les ministres qui, très hypocritement, ne se prononcent pas. Le gouvernement en pense quoi de ce texte?". "Le deuxième changement est médical", dit-il et les médecins vont se retrouver en porte-à-faux, alors que la France manque surtout de moyens pour assurer une égalité d'accès aux soins palliatifs. Or, 98% des gens ont surtout peur de mourir seul, victime d'un acharnement thérapeutique ou dans la souffrance. Une minorité de 1 à 2% demande le droit à mourir, assure Jean Leonetti, citant le rapport Sicard de 2012. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 12:11 | |
| Fin de vie : comment la crise du Covid-19 a fait resurgir le débat sur le suicide assisté et l'euthanasie Article rédigé par
Alice Galopin - franceinfo France Télévisions Publié le 08/04/2021 07:25 Mis à jour il y a 30 minutes Temps de lecture : 7 min. Une proposition de loi pour le "droit à une fin de vie libre et choisie" est débattue le 8 avril 2021 à l'Assemblée nationale. (JESSICA KOMGUEN / FRANCEINFO) Une proposition de loi pour le "droit à une fin de vie libre et choisie" est débattue le 8 avril 2021 à l'Assemblée nationale. (JESSICA KOMGUEN / FRANCEINFO) Une proposition de loi pour une "fin de vie libre et choisie" est débattue jeudi 8 avril à l'Assemblée nationale. Des parlementaires de divers bords politiques s'allient pour faire évoluer la législation, mais le gouvernement y est défavorable.
"La question de la fin de vie se pose plus que jamais dans cette période de crise sanitaire." Alors que la France a dépassé les 90 000 morts du Covid-19, l'heure de la prise de conscience est venue pour Olivier Falorni. Le député radical de gauche est à l'initiative d'une proposition de loi pour "le droit à une fin de vie libre et choisie", déposée dans le cadre d'une niche parlementaire et examinée jeudi 8 avril à l'Assemblée nationale. Au Palais-Bourbon, le débat sur le sujet semble transcender les clivages. Trois autres textes en faveur d'une "aide active à mourir" ont été déposés récemment : le premier, porté par la députée LR Marine Brenier, un autre par des élus La France insoumise, et un dernier par le député LREM Jean-Louis Touraine.
Tous visent à dépasser la loi Claeys-Leonetti de 2016 qui autorise une "sédation profonde et continue" pour certains malades. "Il y a une détermination [sur ce sujet] que je n'ai jamais connue chez les parlementaires", fait valoir Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Le texte de Jean-Louis Touraine rassemble ainsi 168 signataires de la majorité. Le débat s'invite pourtant régulièrement dans l'hémicycle, mais l'épidémie de Covid-19 "a rendu encore plus urgente et impérieuse la législation qui nous permet de moins mal mourir dans notre pays", estime le parlementaire. Pour lui, la crise "a changé notre rapport à la mort. Nous avons repris conscience que l'humain est mortel", avance encore le médecin et élu du Rhône.
"Avec le Covid-19, nous avons tous été réinterrogés sur cette partie de la vie qu'est la fin de vie."
Jean-Louis Touraine, député LREM à franceinfo Une vision partagée par Olivier Falorni. "Certains malades sont décédés du Covid seuls dans leur chambre d'hôpital, loin de leurs proches, et sans les rites funéraires essentiels", souffle le député. "Il y a effectivement des gens qui 'meurent mal' en France, c'est sûr, mais ce n'est pas juste d'en faire un constat massif et général", nuance Claire Fourcade, médecin et présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap).
"On pratique des euthanasies clandestines en France" Au-delà du contexte sanitaire, l'heure est également au bilan de la loi Claeys-Leonetti. Cinq ans après son adoption, le texte a montré "ses faiblesses" selon les défenseurs d'une aide médicalisée à mourir. La loi interdit l'"obstination déraisonnable" et autorise un endormissement profond jusqu'au décès de certains patients, notamment lorsqu'ils sont atteints d'une maladie "grave et incurable" et que leur pronostic vital est engagé "à court terme". Mais elle ne légalise pas l'euthanasie (un acte médical destiné à mettre délibérément fin à la vie, comme l'explique le Comité consultatif national d'éthique) ou le suicide assisté (qui donne la possibilité à un médecin de prescrire un produit létal que le malade s'administre lui-même).
"La loi [Claeys-Leonetti] a constitué des avancées, notamment en termes de reconnaissance du droit des malades, mais on en voit aujourd'hui les insuffisances."
Olivier Falorni, député radical de gauche à franceinfo La législation actuelle "apporte une solution pour un petit pourcentage de fins de vie, mais le plus souvent, elle n'est pas sollicitée par les malades et est assez peu plébiscitée par les soignants", complète Jean-Louis Touraine. "Il faut être réaliste, argue Olivier Falorni. On a des Français qui, lorsqu'ils en ont les moyens physiques et financiers, s'exilent en Belgique ou en Suisse, par exemple, pour bénéficier d'une aide médicalisée au décès." C'est d'ailleurs en Suisse que l'ancienne secrétaire d'Etat aux Personnes âgées Paulette Guinchard a eu recours au suicide assisté, début mars. "Dans d'autres cas, dans le secret des familles, d'une chambre d'hôpital ou de domicile, on pratique des euthanasies clandestines en France", poursuit Olivier Falorni. Son texte pourrait, selon lui, permettre d'"encadrer" et de "contrôler" ces situations passibles de poursuites pour les soignants.
Ces pratiques sont-elles nombreuses ? Le nombre de 4 000 euthanasies clandestines est régulièrement avancé dans les débats, mais il est largement contesté car il résulte d'une extrapolation d'une étude menée en 2012 par l'Institut national d'études démographiques (Ined), comme l'explique CheckNews.
Le moment n'est pas "opportun", juge le gouvernement Pour Claire Fourcade, la loi de 2016 n'a "pas besoin d'être réformée sur le plan médical". "On dispose des moyens [législatifs] pour soulager les patients", juge la médecin, qui concède toutefois la difficulté de "rassurer les citoyens" quant à "leur prise en charge en fin de vie. Mais c'est une illusion de penser que la loi pourrait régler l'inquiétude autour de la mort."
Pas question d'ailleurs pour le gouvernement de revenir sur la loi Claeys-Leonetti. "Le principal enjeu n'est pas tant de la faire évoluer que de la faire connaître", a lancé Olivier Véran, le 11 mars, émettant un avis "défavorable" à la proposition de loi de la sénatrice Marie-Pierre de La Gontrie pour "le droit à mourir dans la dignité". "Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit opportun", a justifié le ministre, focalisé sur le combat contre le coronavirus. Une rhétorique qu'adopte également Claire Fourcade, pour qui la tenue d'un débat sur la fin de vie dans ce contexte "paraît schizophrène".
"On se bat depuis un an pour sauver des gens extrêmement âgés, vulnérables. Le moment est particulièrement mal choisi pour questionner la fin de vie."
Claire Fourcade, présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) à franceinfo L'argumentaire ne convainc pas le président de l'ADMD, Jean-Luc Romero : "Il ne s'agit pas de faire un choix entre la vie et la mort. C'est un choix entre deux morts", tempête-t-il. Les défenseurs d'une évolution législative rappellent aussi la récente légalisation de l'euthanasie en Espagne, et l'adoption par le Parlement portugais d'une loi similaire, qui devra toutefois être reformulée après avoir été censurée par la Cour constitutionnelle. Ces deux pays "vivent comme nous la crise sanitaire et ils ont voté, dans une grande sérénité, l'aide médicalisée au décès", affirme Olivier Falorni.
La crainte d'une "fracture de la société" Mais comment se positionnent les Français sur la question ? "Quatre-vingt-seize pour cent d'entre eux se déclarent favorables à l'euthanasie", embraye Olivier Falorni, citant un sondage Ipsos, réalisé en 2019 pour l'association Lire la politique. "Le sujet fracture plus qu'on ne le dit et la réponse des Français dépend aussi de la façon dont on pose la question", nuance Damien Le Guay, président du Comité national d'éthique du funéraire. Une étude Ifop pour le collectif Soulager mais pas tuer, publiée en mars dernier, interroge les priorités des sondés quant à leur fin de vie. "Pouvoir obtenir l'euthanasie" est cité par 24% d'entre eux, derrière "ne pas faire l'objet d'un acharnement thérapeutique" (46%) ou "ne pas subir de douleur" (48%).
L'exécutif se veut donc prudent. Emmanuel Macron n'a d'ailleurs jamais pris clairement position sur le sujet. "A un an d'une échéance présidentielle (…) je ne suis pas sûr qu'on ait besoin de fracturer la société", déclarait Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement, fin janvier, au micro de Sud Radio.
"[La fin de vie] nécessite un débat parlementaire évidemment, mais également un débat national impliquant les Français, les associations, les soignants, les corps intermédiaires."
Olivier Véran, ministre de la Santé au Sénat, le 11 mars Pour l'heure, le gouvernement mise plutôt sur l'amélioration du système de soins palliatifs, avec un nouveau plan de développement annoncé par Olivier Véran. Ces soins, qui visent à soulager les patients atteints d'une maladie grave, sont "encore insuffisamment développés en France", selon le dernier rapport de l'Inspection générale interministérielle du secteur social (Igas). "La courbe de disponibilité de lits et d'équipes en soins palliatifs est d'une horizontalité tout à fait désespérante depuis 2012", souffle Claire Fourcade. En 2017, 26 départements étaient dépourvus de ces unités spécialisées.
Les défenseurs d'une aide active à mourir rappellent de leur côté que le développement de ces soins répond à une logique complémentaire. "Il ne faut surtout pas opposer les deux, martèle Jean-Louis Touraine. Un cinquième plan de soins palliatifs ne résout pas la question de la fin de vie." Pour Olivier Falorni, l'enjeu de l'examen de son texte à l'Assemblée est double : "Permettre aux Français de pouvoir bénéficier de leur ultime liberté, celle d'une fin de vie libre et choisie", et "montrer que le Parlement peut faire voter par lui-même une grande loi de société" malgré les réticences du gouvernement. Reste qu'avec quelque 3 000 amendements déposés, dont 2 300 par des élus LR, le texte a peu de chances d'aboutir. Mécaniquement, cette situation devrait en effet rendre impossible l'examen complet des amendements dans le délai d'une journée prévu dans le cadre de la niche parlementaire, et risque donc d'empêcher le vote final. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 13:42 | |
| Loi sur la fin de vie : la France "n'avance pas" Jeudi 8 avril 2021 à 12:40 - Par Sarah Calamand, France Bleu Poitou Nouvelle-Aquitaine Les députés doivent examiner ce jeudi la proposition de loi sur la fin de vie. Mais les 3.000 amendements déposés risquent d'entraver le travail de l'Assemblée. Un scandale, pour Luc Bonet, délégué de l'ADMD dans la Vienne et les Deux-Sèvres, il était l'invité de France Bleu Poitou ce jeudi 8 avril. Fin de vie (image d'illustration) Fin de vie (image d'illustration) Maxppp - Julio Pelaez La proposition de loi sur l'euthanasie, portée par le député de Charente-Maritime Olivier Falorni, doit être examinée ce jeudi par l'Assemblée nationale. Elle vise à amender l'actuelle loi Claeys-Leonetti, qui régit la fin de vie en France depuis janvier 2016. Pour Luc Bonet, délégué de l'association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) dans le Poitou, cette proposition représente une vraie avancée. "Elle devrait permettre d'accéder à une mort rapide et sans douleur, explique Luc Bonet. Et ce, sur demande expresse, réfléchie et éclairée de la personne. Contrairement à la loi Leonetti, qui ne permet qu'une sédation profonde et continue jusqu'au décès, c'est à dire une mort qui peut prendre dix jours." Un examen entravé par trop d'amendements La proposition de loi est soutenue par 270 députés, ainsi que par l'opinion publique. Selon un sondage Ifop pour l'ADMD, 93% des Français sont favorables à la légalisation de l’euthanasie et 89% à la celle du suicide assisté. Mais l'examen prévu aujourd'hui à l'assemblée nationale risque d'être compliqué par les 3.000 amendements déposées contre la loi. Présentée dans le cadre d'une niche parlementaire, la proposition doit être votée avant ce jeudi soir à minuit. Mission quasi impossible, selon Luc Bonet. Ces 3.000 amendements sont déposés essentiellement par cinq députés. Cinq députés sont en train de décider du sort de gens qui souffrent. Cette entrave est un scandale pour Luc Bonet, qui liste les pays dans lesquels les règles de la fin de vie évoluent : "Les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l'Espagne, le Portugal aussi va le faire... Et nous, sur cette question, pour des raisons mystérieuses et malgré une opinion française favorable, on n'avance pas." Le délégué de l'ADMD dans le Poitou rappelle également l'importance de désigner une personne de confiance qui prendra les décisions sur la fin de vie lorsqu'une personne ne sera plus en capacité de le faire, comme ce fut le cas pour Vincent Lambert. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 14:37 | |
| [size=47]Loi sur la fin de vie : le Sénateur de l'Hérault Hussein Bourgi interroge le GouvernementIl prendra la parole lors des Questions d’actualité de ce mercredi 7 avril, à 15h, en réaction à la proposition de loi du PS sur la fin de vie.Le sénateur de l’Hérault Hussein Bourgi (:copyright:PS)[/size] Par Rédaction MétropolitainPublié le 8 Avr 21 à 13:27 mis à jour le 8 Avr 21 à 14:19 Ce jeudi 8 avril, l’Assemblée Nationale doit examiner une proposition de loi déposée par des députés du groupe PRG. Pour rappel, le 11 mars dernier, le Sénat examinait la proposition de loi du groupe PS sur la fin de vie. Et au terme d’un débat apaisé et de très haute tenue, la proposition de loi était rejetée par 161 voix contre 142. Alors qu’une majorité favorable semblait se dessiner au Palais Bourbon, quelques députés de droite ont déposé à eux-seuls 2.300 amendements. « Il s’agit là d’obstruction parlementaire caractérisée, étant donné que le temps dévolu aux groupes politiques pour l’examen d’une proposition de loi est limité et restreint. Face à cette situation de blocage et de sabotage, le Gouvernement reste délibérément taiseux alors qu’il est maître de l’ordre du jour », réagit Hussein Bourgi, sénateur PS de l’Hérault.
Le groupe socialiste au Sénat lui a donc confié le soin d’interroger le Gouvernement sur ses intentions et son calendrier politique : compte-t-il présenter un projet de loi sur la fin de vie avant la fin de l’actuel quinquennat ? Le sénateur Hussein Bourgi posera la 8e question lors de la séance de Questions d’actualité au gouvernement qui débutera à 15h et sera diffusée en direct à la télévision. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 15:25 | |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 15:47 | |
| [size=45]Fin de vie : "cette loi est choquante dans sa rédaction", dénonce le médecin Jean-Marie Gomas 15h16, le 08 avril 2021 , modifié à 15h21, le 08 avril 2021[/size] L'Assemblée étudie jeudi la proposition de loi du député Olivier Falorni sur la fin de vie. Sur Europe 1, Jean-Marie Gomas, médecin et cofondateur de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), dénonce une "loi choquante dans sa rédaction". TÉMOIGNAGE Un débat qui risque de tourner court. Ce jeudi à l'Assemblée nationale, les députés se penchent sur la proposition de loi du député Olivier Falorni sur la fin de vie, qui ouvre un possible recours à une "assistance médicalisée active à mourir" pour toute personne "capable et majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable", ne pouvant être "apaisée" ou jugée par elle "insupportable". Sur la forme, comme sur le fond, le texte divise les élus et les soignants. >> Retrouvez Europe midi en replay et en podcast ici Le député Olivier Falorni a reçu l'appui de 270 députés dans une tribune publiée sur le Journal du dimanche, mais une poignée de députés LR, opposés au texte, ont déposé plusieurs milliers d'amendement afin de contrer l'adoption de la proposition dans le temps contraint. Du côté des médecins, nombreux estiment que le sujet "mérite mieux" ou que c'est une loi de rupture. "Pour nous cette loi est choquante dans sa rédaction, dans sa transgression de valeurs fondamentales de l'individu et puis dans ce contexte sanitaire. C'est un projet de loi compliqué, mal ficelé", explique Jean-Marie Gomas, médecin et cofondateur de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), au micro d'Europe 1. Evaluer la loi Claeys-Leonetti"Ce n'est pas une simple évolution de la loi Léonetti, c'est une transformation radicale du rapport à la vie de l'autre", ajoute-t-il, évoquant la loi Claeys-Leonetti, votée en 2016, qui prévoit une sédation profonde et continue pouvant mener à la mort, mais sans euthanasie active. "Tant que ces lois et ces recommandations ne sont pas mises en place, il ne faut évidemment pas bouger l'appareil législatif.""On n'a même pas évalué correctement la loi Clayes-Leonetti, il y a encore énormément de services et de médecins qui n'ont pas compris la logique de la sédation profonde et continue", assure le médecin. "Donc ce n'est vraiment pas le moment d'impressionner le grand public avec des phrases toutes faites.""Certes il y a des agonies qui semblent longues, certes il y a des douleurs non contrôlées mais occupons nous d'accompagner ces patients, avant d'imaginer faire des transgressions et des entorses à un respect de la vie qui est séculaire dans notre pays", dénonce encore Jean-Marie Gomas.Eh bien nous avons attendu l'évaluation ( et la réforme ) de cette loi de février 2016 au début du quinquennat d'Emmanuel Macron...Parce que mourir de faim et de soif serait un respect de la vie ?Signé : Admin |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 17:07 | |
| Euthanasie : "Il y a d'autres voies" pour le député-médecin Marc Delatte, qui soulève un problème "éthique"La proposition de loi dont vont débattre aujourd'hui les députés, "c'est simplement un droit à l'euthanasie", critique l'ancien médecin membre du Comité consultatif national d’éthique.Article rédigé par
[size=17]franceinfoRadio France[/size] [size=14]Publié le 08/04/2021 07:52Mis à jour le 08/04/2021 07:53 Temps de lecture : 2 min.[/size] Marc Delatte, député LREM de la 4e circonscription de l’Aisne, membre du Comité consultatif national d’éthique et médecin, le 29 octobre 2019. [size=14](CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)[/size] L’Assemblée nationale examine jeudi 8 avril la proposition de loi déposée par le député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires) pour un droit à "une fin de vie libre et choisie". "Cela pose un problème éthique, le conseil de l'ordre [des médecins] a dénoncé cette proposition de loi", a réagi sur franceinfo Marc Delatte, député LREM de la 4e circonscription de l’Aisne, membre du Comité consultatif national d’éthique et médecin lui-même pendant trente ans. franceinfo : Pourquoi ne voterez-vous pas cette proposition de loi ? Marc Delatte : Il faut faire attention à la façon dont on vous sert le couvert. Le titre de la loi c'est "donnant droit à une fin de vie libre et choisie". Il faut appeler un chat un chat. C'est simplement un droit à l'euthanasie. C'est toute la problématique de l'intentionnalité de provoquer la mort. Est-ce que demander la mort quand on souffre n'est pas un choix libre ? C'est toute la problématique. On a le serment d'Hippocrate, [prêté par les médecins avant de commencer à exercer], qui dit que je ferai tout pour soulager les souffrances, je ne prolongerai pas abusivement les agonies et je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Cela pose un problème éthique en tant que personne au-delà du médecin. Le Conseil de l'Ordre [des médecins] a dénoncé cette proposition de loi. Quand on va dans les centres de soins palliatifs, on ne peut pas appeler à la clause de conscience personnelle. Chacun est dans cet esprit d'accompagnement de soin et dans le respect de la dignité de chaque personne. Ce que veulent les Français, c'est une fin de vie décente. La société française semble de plus en plus prête à débattre sur le sujet. Qu'en pensez-vous ? 24 % de Français appellent à obtenir un droit à l'euthanasie, c'est vrai. Qu'ils en débattent pour moi cela montre la vitalité de notre démocratie. Je fais référence à un sondage de l'Ifop du 10 mars. Mais ce que veulent les Français c'est ne pas faire l'objet d'un acharnement thérapeutique, ne pas subir de douleur et être accompagné par ses proches. On a un système juridique avec la loi Leonetti qui dicte le fait qu'il faille mettre tout en œuvre pour soulager les symptômes et jusqu'à la sédation profonde et maintenue jusqu'au décès. Cela ne suffit pas pour beaucoup de personnes. Que leur répondez-vous ? Dans les [centres de] soins palliatifs, la demande de mort disparaît presque toujours avec une prise en charge adaptée. - Citation :
- "La voie de l'euthanasie est un acte violent avec des séquelles lourdes sur l'entourage familial, des deuils plus difficiles, des culpabilités, des complexités de l'annonce aux enfants. On a d'autres voies."
[size=13]Marc Delatte, médecin et député LREM à franceinfo[/size] Il faut faire connaître la loi sur les directives anticipées, la personne de confiance. À l'heure où tous les soignants sont engagés pour sauver des vies face au virus est-ce bien raisonnable de discuter d'une proposition de loi d'une niche ? Il faut des réponses, mais cela passe par le déploiement d'une culture palliative en France et le ministre a proposé un plan où on se donne vraiment les moyens. Il faut faire attention de ne pas engendrer des souffrances pour les personnels soignants. Beaucoup m'ont dit que si cette loi passait ils reverraient leur attachement aux services de soins palliatifs.https://www.francetvinfo.fr/societe/euthanasie/euthanasie-il-y-a-d-autres-voies-pour-le-depute-medecin-marc-delatte-qui-souleve-un-probleme-ethique_4363925.html |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 17:30 | |
| [size=38]Emmanuel Macron contrarié par le débat sur l'euthanasieJulien Vattaire | jeu. 08 avril 2021 à 16h10[/size] Une proposition sur la fin de vie est examinée ce jeudi 8 avril par les députés. Un sujet de société sur lequel le gouvernement et Emmanuel Macron n'affichent pas une adhésion claire.
[size=18]Un sujet sensible débarque à l'Assemblée nationale. Ce jeudi 8 avril, les députés examinent une proposition d'Olivier Falorni (Libertés et Territoires) sur la fin de vie. Adopté en commission, le texte prévoit que "toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique" puisse demander "une assistance médicalisée active à mourir". Officiellement, le gouvernement y est opposé, s'appuyant notamment sur l'argument du contexte sanitaire. "Cela fait plus d'un an qu'on parle de mort et on veut un texte sur la mort ? Quelle image de notre société ! Achever le quinquennat sur des questions de mort, ce n'est pas génial !", a réagi un proche du chef de l'Etat dans l'Opinion. Déjà au Sénat le 11 mars 2020, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait exprimé un avis similaire sur le sujet : "Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit le moment opportun", avait-il indiqué. Mais qu'en pense de son côté Emmanuel Macron ? "Moi, je veux choisir ma fin de vie", disait-il à Laurence Ferrari sur C8 en 2017. Quatre ans plus tard, son entourage se montre plus mesuré. "Il n'y a pas de position personnelle du Président. Ce sont des débats qui transcendent la simple personnalité du Président", affirme l'Élysée, toujours dans les colonnes de l'Opinion. Les convictions du président de la République sur ce sujet peuvent également être mises en perspective avec son éducation religieuse chez les Jésuites et sa proximité avec des personnalités, à l'instar du philosophe Paul Ricoeur qui rejetait l'euthanasie.[/size] Un débat sur la fin de vie déjà clos ? Dans un sondage Ifop pour l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, rendu public ce mercredi 7 avril, 93% des Français se disent favorables à une loi autorisant le recours à l'euthanasie pour les personnes souffrant de maladies insupportables et incurables. À côté de ça, avec la proposition d'Olivier Falorni, il s'agit de la troisième tentative des députés pour faire évoluer la législation sur la fin de vie depuis 2017. Mais le débat devrait une nouvelle fois tourner court puisque 3000 amendements ont été déposés, dont 2300 par cinq députés du groupe Les Républicains. Cette pratique, appelée de l'obstruction parlementaire, vise à empêcher tout débat alors que la proposition doit être examinée dans le cadre d'une niche parlementaire n'offrant qu'une journée de discussion pour l'ensemble des textes inscrits. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 18:59 | |
| [size=39]"LES SOINS PALLIATIFS, ÇA NE SUFFIT PAS": FRANÇOIS HARDY RACONTE LA FIN DE VIE DE SA MÈRE ET S'ENGAGE POUR L'EUTHANASIE[/size] Benjamin Pierret Le 08/04/2021 à 18:32Alors qu'une proposition de loi sur l'euthanasie fait débat au sein de la classe politique, la chanteuse se confie sur son histoire personnelle et plaide en faveur du projet.
Françoise Hardy s'engage en faveur de l'euthanasie. Alors qu'une proposition de loi "donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie" est examinée ce jeudi en séance plénière à l'Assemblée nationale, la chanteuse prend la parole sur BFMTV pour défendre ce projet, en faisant part de sa propre expérience. L'examen de ce sujet hautement sensible est accompagné d'une vive levée de boucliers au sein de la classe politique. Quelque 3000 amendements ont été déposés, dont 2300 viennent de députés Les Républicains, contre cette proposition de loi du député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires), qui s'adresse aux personnes souffrant d'une pathologie incurable:
- Citation :
- "Je suis complètement scandalisée par tous ces gens qui empêchent quelque chose qui a été autorisé dans des pays comparables au nôtre", regrette Françoise Hardy. "Dans la famille, nous sommes tous pour l'euthanasie. Il faut ne pas pouvoir se mettre à la place des gens qui souffrent et qui n'ont pas l'espoir que ça va s'améliorer pour ne pas être à fond pour cette euthanasie. Je suis assez désappointée par l'attitude des politiques qui disent que les soins palliatifs, ça suffit. Non, ça ne suffit pas."
Sa mère atteinte de la maladie de CharcotCelle qui condamne un "manque d'empathie" évoque l'exemple de sa mère, atteinte de la maladie de Charcot, qui a eu recours à cette méthode "à la fin des années 1980, début des années 1990": "Elle m'avait demandé d'essayer de trouver des médecins qui pratiquaient l'euthanasie", raconte Françoise Hardy. - Citation :
- "Quand elle a décidé, son médecin lui a envoyé un médecin hospitalier qui est venu l'interroger pour être sûr que c'était vraiment sa volonté (...) Il avait fallu ensuite que ce médecin hospitalier, qui avait pris, je pense, un nom d'emprunt, élabore tout un scénario avec moi pour le jour où on pratiquerait l'euthanasie sur ma mère, afin que je puisse aller à la mairie déclarer son décès, en racontant une histoire dont nous aurions convenu de façon à ce que le médecin légiste ne s'inquiète pas et puisse faire le nécessaire."
"Les médecins risquent de perdre leur activité"Françoise Hardy assure que l'euthanasie est pratiquée "de manière illégale", et regrette que la loi ne l'encadre pas, rendant toujours plus compliqué le fait d'y avoir recours. La chanteuse, qui s'est récemment confiée sur les conséquences de son cancer lymphatique et de son cancer du pharynx, a elle-même envisagé cette issue, mais s'est heurtée à l'interdiction: - Citation :
- "Je connais un médecin à qui je m'étais adressée en ce qui me concerne, en lui disant 'Si mes problèmes ne s'arrangent pas, est-ce que tu pourras m'aider?'. Il m'a répondu qu'il avait fait ça quelques fois par le passé, mais qu'il ne le ferait plus. Les médecins qui se risquent à faire ça risquent aussi de perdre leur activité."
SUR LE MÊME SUJETCertains décident de se rendre dans des pays qui ont légalisé l'euthanasie, comme l'Espagne ou la Suisse, afin de mettre fin à leurs souffrances. Une alternative qui n'est pas à la portée de tous les concernés, comme le souligne la chanteuse de Message personnel: "Pour aller en Suisse, pour voyager, se déplacer, pour amener un dossier médical complet, il faut être en bonne santé." Il en va de même pour le recours au suicide, évoqué par certains réfractaires à la proposition de loi: "Il y a beaucoup de personnes qui sont impotentes, qui ne peuvent pas." |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 19:17 | |
| Le projet de loi sur l'euthanasie, comme une critique de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie par Danielle Messager publié le 8 avril 2021 à 6h06 Le débat sur l'euthanasie, relancé à travers une proposition de loi examinée ce jeudi à l'Assemblée, continue à diviser la classe politique mais aussi les spécialistes. Signe d'un sujet toujours aussi douloureux, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, que beaucoup jugent insuffisante. En juin 2020 Marie Jeanne O'Toole , défendait le droit à l'euthanasie par des affiches aux fenêtres de sa maison. Elle n'est pas malade, dit-elle mais a vu sa mère mourir en souffrant En juin 2020 Marie Jeanne O'Toole , défendait le droit à l'euthanasie par des affiches aux fenêtres de sa maison. Elle n'est pas malade, dit-elle mais a vu sa mère mourir en souffrant Maxppp / Florian SALESSE L'Assemblée débat ce jeudi d'une proposition de loi pour le droit à "une fin de vie libre et choisie". C'est la première fois qu'un texte sur l'euthanasie (bien que le mot n'y figure pas) est adopté en commission des affaires sociales et est donc discuté dans l'hémicycle. Une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale en mars 2021 À lire - SOCIÉTÉ Euthanasie : une partie de la droite bloque le débat à l’Assemblée nationale Après la loi Leonetti de 2005 instaurant un droit au "laisser mourir", puis la loi Claeys-Leonetti de 2016 qui autorise une "sédation profonde et continue jusqu'au décès", cette nouvelle proposition de loi veut créer un droit à l'euthanasie pour les personnes souffrant d'une pathologie incurable. Le texte prévoit notamment "une assistance médicalisée" permettant "une mort rapide et sans douleur" à "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable (...) lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable". Une loi Claeys-Leonetti souvent jugée insuffisante Selon ses défenseurs, ce texte pointe les insuffisances de la loi et des médecins qui se sentent impuissants face à certains de leurs malades. Neurologue à l'hôpital Saint-Antoine, le docteur Valérie Mesnage prend en charge des maladies incurables, comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot, entrainant une paralysie qui à terme empêche de bouger, de manger, puis de respirer. "D'où des demandes d'euthanasie", explique le médecin. "En tous les cas moi je l'entends, sauf que je ne peux rien y faire actuellement". Car la loi sur la fin de vie n'autorise qu'un endormissement, c'est à dire une sédation profonde et continue jusqu'au décès. Et encore, dans des situations très précises : "Si vous ne dépendez pas d'une alimentation artificielle, d'une hydratation artificielle ou d'une ventilation assistée, vous n'aurez pas accès à la loi Claeys Leonetti, notamment la sédation profonde et continue", regrette la neurologue. "Il est des souffrances qu'on ne peut pas soulager, effectivement". "Il y a encore trop de situations où on ne prend pas en charge la souffrance" Par ailleurs, cette sédation ne peut être pratiquée que lorsque le pronostic vital est engagé à court terme, quelques heures à quelques jours. Des médecins craignent de l'appliquer trop tôt. Tous les cas ne rentrent donc pas dans le cadre de la loi.Le docteur Valérie Mesnage évoque un "mal mourir", soit "une non-prise en charge de la souffrance". "Il y a encore trop de situations où on ne prend pas en charge la souffrance. Cela montre les insuffisances de la loi actuelle."Le texte présenté promet une mort rapide et sans douleur. Pour un patient dans une impasse thérapeutique, sa demande serait examinée par trois médecins et l'acte létal réalisé sous contrôle médical. https://www.franceinter.fr/le-projet-de-loi-sur-l-euthanasie-comme-une-critique-de-la-loi-claeys-leonetti-sur-la-fin-de-vie |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 19:41 | |
| L'ESSENTIEL Les députés doivent examiner ce jeudi une proposition de loi pour une "fin de vie libre et choisie" qui prévoit "assistance médicalisée" pour permettre "une mort rapide et sans douleur" aux personnes atteints de pathologies incurables. Actuellement, la loi Claeys-Leonetti de février 2016 autorise la sédation profonde et continue pour les patients en fin de vie. Pour le Dr Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), le passage de soins palliatifs à l'euthanasie qu'implique la proposition de loi serait un "changement anthropologique majeur". PAUVRE CONNE, VA TE FAIRE FOUTRE |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 19:51 | |
| Mort médicalement assistée Fin de vie : que pourrait changer la proposition de loi sur l’euthanasie active ? Par Charlotte Arce C’est ce jeudi 8 avril que l’Assemblée nationale doit examiner la proposition de loi pour une « fin de vie libre et choisie », qui sépare l’euthanasie passive de l’euthanasie active. Quelles sont les grandes implications du texte et les critiques de ses opposants ? Éclairage. Fin de vie : que pourrait changer la proposition de loi sur l’euthanasie active ?SITTITHAT TANGWITTHAYAPHUM/ISTOCK Publié le 08.04.2021 à 17h30 | | | | Mots clés : euthanasiefin de viesuicide assistésoins palliatifs L'ESSENTIEL Les députés doivent examiner ce jeudi une proposition de loi pour une "fin de vie libre et choisie" qui prévoit "assistance médicalisée" pour permettre "une mort rapide et sans douleur" aux personnes atteints de pathologies incurables. Actuellement, la loi Claeys-Leonetti de février 2016 autorise la sédation profonde et continue pour les patients en fin de vie. Pour le Dr Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), le passage de soins palliatifs à l'euthanasie qu'implique la proposition de loi serait un "changement anthropologique majeur". En pleine crise de la Covid-19, le débat sur l’euthanasie et la fin de vie se réinvite à l’Assemblée nationale. C’est en effet ce jeudi 8 avril que les députés vont examiner la proposition de loi pour une "fin de vie libre et choisie". Déposée par le député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires), elle souhaite faire évoluer, pour la quatrième fois depuis 2002, le droit français en matière de fin de vie. Et promet de susciter une nouvelle fois de houleux débats, dans l’hémicycle comme dans l’opinion publique. Pour preuve les quelques 3 000 amendements déposés, et qui risquent de compromettre l’examen du texte en une journée, comme le prévoit la "niche parlementaire" accordée au groupe Libertés et Territoires.
De l’euthanasie passive à l’euthanasie active En 2005, la loi Leonetti instaurait pour la première fois un droit au "laisser mourir" en interdisant l’acharnement thérapeutique. Adoptée en février 2016, la loi Claeys-Leonetti allait plus loin, en autorisant la sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme.
Qu’apporterait donc cette nouvelle loi si elle était adoptée ? Il s’agit ici de franchir la frontière entre euthanasie passive et euthanasie active en prévoyant une "assistance médicalisée" pour permettre "une mort rapide et sans douleur" à "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d’un affection grave et incurable" qui lui inflige "une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable".
Mettre un terme aux souffrances des malades Pour les défenseurs du texte, cette évolution de la loi régissant la fin de vie en France est absolument nécessaire et vient combler les insuffisances de la loi Claeys-Leonetti, qui ne peut soulager les souffrances de tous les malades. Interrogé par France Inter, Valérie Mesnage, neurologue à l’hôpital Saint-Ambroise, qui prend en charge des maladies incurables, pointe les limites de la sédation profonde telle qu’elle est actuellement autorisée. "Si vous ne dépendez pas d'une alimentation artificielle, d'une hydratation artificielle ou d'une ventilation assistée, vous n'aurez pas accès à la loi Claeys-Leonetti, notamment la sédation profonde et continue." "Les gens souffrent souvent longtemps avant qu'on leur accorde cette sédation totale, abonde Chantal Médal, déléguée départementale pour l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) dans la Loire sur les ondes de France Bleu Saint-Étienne Loire. Quand vous avez le cœur solide, ça peut durer longtemps, donc c'est de la souffrance."
Il s’agit aussi selon les partisans d’une évolution autour de la question de l’euthanasie de mettre fin à l’hypocrisie de la législation en vigueur qui, sous le terme de "sédation profonde", autorise déjà le droit à mourir.
Soins palliatifs et euthanasie, deux choix de société opposés Mais pour les opposants à la proposition de loi, légiférer à nouveau sur la fin de vie n’est pas la priorité. "On souhaiterait que la loi actuelle, qui garantit des soins palliatifs pour tous, partout sur le territoire, soit appliquée", nous explique le Dr Claire Fourcade, médecin au pôle de soins palliatifs de la Polyclinique Le Languedoc à Narbonne et présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap). Soulignant le changement fondamental du rapport au soin qu’impliquerait l’adoption d’une telle loi, elle estime que ce "changement anthropologique majeur" n’est pas souhaitable au regard de ce qui se passe notamment dans les pays ayant autorisé l’euthanasie. "En Belgique, la loi a été revue dix-neuf fois en vingt ans pour élargir plus, et peut maintenant s’appliquer à des personnes qui ne sont pas du tout en fin de vie", déplore la présidente de la Sfap.
"Contrairement à l’idée présentée, selon laquelle l’euthanasie et les soins palliatifs iraient de pair, ce sont vraiment deux choix de société opposés, estime le Dr Claire Fourcade. Dans le premier cas, c’est le choix ultralibéral d’une société où chacun fait ce qu’il veut, comme si le choix personnel n’avait pas du tout de conséquence collective. Pour l’heure, la France a fait une loi du côté de la solidarité, avec un accompagnement des malades jusqu’à la fin."
Mieux faire appliquer la loi actuelle Soutenant la loi Claeys-Leonetti qui autorise la sédation profonde et continue pour les patients en fin de vie, la Sfap milite désormais pour sa pleine application sur l’ensemble du territoire. "Là où l’on se rejoint avec l’ADMD, c’est sur le constat du manque de connaissances et de formation autour des soins palliatifs, qui font qu’il y a encore des patients qui ne sont pas aujourd’hui accompagnés dans des conditions satisfaisantes."
"Il y a encore un travail énorme d’information, de moyens, de formation" à mettre en œuvre pour accompagner les patients en fin de vie, considère la présidente de la Sfap, qui se prononce en revanche pour une révision de la loi Claeys-Leonetti afin de faciliter sa mise en œuvre. "Cette loi garantit pour tous les patients un accès à des soins palliatifs de qualité. Or, on estime que seul un tiers des patients en bénéficie actuellement."
C’est justement pour une meilleure application de la loi actuelle qu’Olivier Véran a récemment annoncé la création d’un "nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie". La Sfap, tout comme l’ADMD, et les sociétés savantes concernées par la fin de vie, feront partie du comité de pilotage. "Les débats qui ont lieu actuellement au sujet du projet de loi auront eu le mérite de rendre sensibles les députés à l’importance du suivi des politiques et du financement de la fin de vie", conclut le Dr Claire Fourcade. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 08.04.21 20:35 | |
| Fin de vie. L’Ornaise Chantal Jourdan dénonce « l’obstruction de quelques députés » Ce jeudi 8 avril, les députés étaient appelés à voter une proposition de loi qui permettrait l’accès à l’euthanasie aux personnes atteintes de maladies incurables.
Une proposition de loi sur la fin de vie est examinée à l’Assemblée nationale (photo d’illustration). Une proposition de loi sur la fin de vie est examinée à l’Assemblée nationale (photo d’illustration). | ARCHIVES MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE Afficher le diaporama Ouest-France Publié le 08/04/2021 à 18h48 Ce jeudi 8 avril, la proposition de loi sur la fin de vie a été examinée à l’Assemblée nationale. « Favorable, comme la majorité des Français, à une évolution de la législation sur ce sujet, j’ai cosigné ce texte, explique la députée de l’Orne Chantal Jourdan. La proposition de loi offrait un cadre légal strict afin de permettre à des personnes victimes de maladies incurables, en souffrance de choisir un accompagnement médical vers la fin de vie. Cette procédure s’appuyait sur le respect de la volonté des patients comme du corps médical, ce qui me semble indispensable. »
« Plusieurs pays ont déjà légiféré » La députée socialiste dénonce le fait que 3 000 amendements aient été déposés par des députés. « Je regrette qu’en 2021, nous ne puissions aller jusqu’au vote de cette proposition de loi du fait de l’obstruction de quelques députés. Plusieurs pays ont déjà légiféré sur ce sujet, l’Espagne il y a quelques semaines seulement. De nombreux Français passent la frontière chaque année pour mourir dans la dignité, nous ne pouvons ignorer ce constat. »
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.04.21 16:25 | |
| "SOULAGER" LA SOUFFRANCE SANS "DONNER LA MORT": RETAILLEAU CONTRE UNE NOUVELLE LOI SUR LA FIN DE VIE Clarisse Martin Le 08/04/2021 à 9:57
Le chef de file des sénateurs Les Républicains s'exprimait au sujet de la proposition de loi sur la fin de vie examinée ce jeudi à l'Assemblée nationale. Bruno Retailleau s'oppose à la nouvelle proposition de loi "donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie". Portée par le député de Charente-Maritime Olivier Falorni (Libertés et Territoires) elle est examinée ce jeudi à l'Assemblée nationale, dans le cadre de la journée de niche parlementaire du groupe d'opposition.
Un texte qui relance le débat sur la fin de vie en France, appuyé par de nombreux députés, mais qui suscite également des remous chez une large frange de parlementaires, notamment de droite, qui marquent leur opposition et ont déposé quelque 3000 amendements, ce qui compromet l'adoption de la proposition de loi.
"Un grand basculement anthropologique" "Je suis opposé à ce texte", a réagi ce jeudi le patron des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau, invité de BFMTV-RMC. "Je pense qu'il y a des souffrances qui sont insupportables (...) et qu'on doit tout faire pour les soulager", a-t-il poursuivi. "Dans un certain nombre d'expériences, il m'a été de voir, d'expérimenter, ce qu'est la loi Claeys-Leonetti (promulguée en 2016, qui donne le droit à une "sédation profonde et continue", NDLR). La loi Claeys-Leonetti, c'est certainement pas l'acharnement thérapeutique. (...) Pourquoi s'acharner, pourquoi prolonger inutilement? (...) C'est essayer de soulager la souffrance, d'accompagner, une sédation c'est-à-dire endormir. Mais vous ne franchissez pas cette espèce de grand basculement anthropologique de donner la mort", exprime Bruno Retailleau.
SUR LE MÊME SUJET TOUT COMPRENDRE - Pourquoi la proposition de loi sur le "droit à une fin de vie libre et choisie" relance le débat sur l'euthanasie Retailleau veut un débat national Pour le sénateur, ces lois "bouleversent des fondamentaux de civilisation" et nécessitent "un débat national", un "avis du Comité national d'éthique" et un "vrai débat parlementaire".
"Vous ne pouvez pas le faire avec une proposition de loi qui est limitée (...) en quelques heures, ces choses-là on doit les toucher avec une main tremblante, avec une conscience de bien faire", a-t-il ajouté. "Soulager la souffrance oui, donner la mort je ne crois pas", a-t-il résumé.
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.04.21 17:21 | |
| Euthanasie: "Ma femme a ouvert elle-même la perfusion, puis est morte tout doucement, trois minutes après"jeudi 8 avril 2021 à 9:31
- Citation :
- Faut-il légaliser l’euthanasie ? Une proposition de loi pour une "fin de vie libre et choisie" est examinée ce jeudi à l’Assemblée. Le texte du député Olivier Farloni (du groupe Libertés et Territoires) prévoit un droit à l’euthanasie pour les malades d'une pathologie incurable. Malgré la mobilisation de 270 députés de tous bords en sa faveur, le texte a peu de chance d’être adopté dans les temps. Quelques 3000 amendements ont été déposés, la plupart par des parlementaires LR. Une opposition que ne comprend pas ce varois qui a dû emmener sa femme mourir à l’étranger il y a quelques années.
La douleur était devenue à ce point insupportable qu’à tout juste 60 ans, Mireille a décidé d’aller mourir en Suisse accompagnée par son mari Michel Philippin. "Ma femme est victime d'un accident médical. Elle en a gardé des séquelles sous forme de douleurs neuropathiques qui sont d'une violence inouïe. Rien ne la soulage, même pas la morphine à haute dose... Elle a décidé que, le seul moyen de s'en sortir, c'était de mourir..." Un choix murement réfléchi pendant cinq ans. Et c’est elle qui a tout décidé jusqu’au dernier moment insiste son compagnon: - Citation :
- "Déjà en Suisse, il y a tout une procédure. On a redemandé à ma femme si elle voulait bien mourir. Elle a ouvert elle-même la perfusion, puis elle est morte tout doucement, trois minutes après..."
Aujourd’hui Michel Philippin se bat pour les autres familles qui n’ont pas les 8000 euros nécessaires pour aller à l’étranger. Il milite pour l’ADMD, l’association pour le droit de mourir dans la dignité. "Le projet de loi est très très bien. On doit les aider à mourir doucement. 3000 amendements déposés, toujours par les mêmes personnes qui étaient contre la contraception, l'IVG... C'est une véritable obstruction parlementaire." Selon le député Olivier Falorni à l’origine de ce projet de loi, il y aurait en France chaque année entre 2000 et 4000 euthanasies clandestines pratiquées parfois à l’insu des proches des malades. "C'est malheureux d'être obligé d'aller à l'étranger pour avoir ce que je considère être un dernier soin médical. Cela coûte cher, 8000 euros, une somme exorbitante. Donc c'est réservé aux gens privilégiés, c'est un véritable scandale. Il y a un moment où une personne peut décider que, pour ne plus souffrir, il n'y a plus de solution médicale, et la seule solution est la mort. Donc ces gens, on doit les aider à mourir doucement dans la dignité, et on en a les moyens médicaux, mais c'est toujours interdit en France !" - Michel Philippin"On parle plutôt d’une aide active à mourir"Benjamin Mattely, administrateur de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, Co-responsable des Jeunes ADMD, était l’invité de Patrick Roger le 8 avril, dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10. "Avoir un choix volontaire sur la fin de vie"Pourquoi l’euthanasie telle qu’elle est défendue par l’ADMD serait-elle une avancée démocratique ? "C’est une liberté et une demande des français d’avoir une option en plus, explique Benjamin Mattely, co-responsable des Jeunes ADMD. On est sur une loi qui n’impose rien à personne et surtout permet d’avoir un choix volontaire sur la fin de vie qui respecte la volonté du patient." "Aujourd’hui, il n’y a pas assez de possibilités. On a des français qui partent à l’étranger, c’est une demande." Pourtant la loi Léonetti permet bon nombre de choses. "Elle permet effectivement la sédation longue et continue. Mais elle ne résout pas tous les problèmes et n’est pas appliquée, estime l’administrateur de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité. Il y a eu moins de sédations après la loi qu’avant." "Un acte réalisé par un médecin"De nombreux médecins ne sont pas favorables à l’euthanasie, arguant du fait qu’ils sont là pour soigner et non pour tuer. "Nous sommes sur des personnes souffrant de maladies incurables, estime Benjamin Mattely. De toutes façons, la maladie va les tuer et les médecins ne peuvent plus rien faire." Quelle différence avec le suicide assisté ? "L’euthanasie, c’est le médecin qui injecte le produit létal ; le suicide assisté, c’est le patient. C’est la différence existant entre la situation en Belgique et en Suisse. On parle plutôt d’une aide active à mourir qui va englober ces deux cas, un acte réalisé par un médecin, avec une clause de conscience."Pour autant, serait-ce indigne de vouloir vivre tout en souffrant d’une maladie incurable ? "Nous ne sommes pas des militants de l’euthanasie, mais du libre choix. Si vous voulez finir votre vie naturellement, c’est votre droit." Du fait des nombreux amendements déposés, il est peu probable que ce texte soit adopté. "Nous sommes sur une niche parlementaire, il faut que les débats soient finis avant minuit. Nous n’avons jamais eu autant de députés favorables à ce texte." |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.04.21 18:23 | |
| Projet de loi sur la fin de vie: contre l'euthanasie, le directeur de la Maison de Gardanne défend les soins palliatifs Les parlementaires examinent ce jeudi 8 avril 2021 une proposition de loi visant à légaliser l'euthanasie et le suicide assisté. Un cap à ne pas franchir, selon Jean-Marc La Piana, médecin des Bouches-du-Rhône spécialiste en soins palliatifs. Publié le 08/04/2021 à 13h30 • Mis à jour le 08/04/2021 à 14h30 Illustration. Dans une maison de retraite, une résidente marche seule dans un couloir. Illustration. Dans une maison de retraite, une résidente marche seule dans un couloir. • Rémy PERRIN / MaxPPP Bouches-du-Rhône Dès la première question qu'on lui pose - ("pourquoi êtes-vous défavorable à toute avancée de la loi ?"), Jean-Marc La Piana corrige le tir : "Si vous parlez d'avancée, ça commence mal ! Ce n'est pas une avancée, mais un changement qui est proposé." Certes. Ne prenons pas les mots à la légère, surtout quand il est question de fin de vie. Le directeur de la Maison, un centre de soins palliatifs à Gardanne, près de Marseille, est contre l'euthanasie et le fait vite comprendre. "Une fin de vie libre et choisie" Or c'est bien l'euthanasie que le député PRG de la Charente-Maritime, Olivier Falorni, souhaite voir légaliser en France. Sa proposition de loi "donnant le droit à une fin de vie libre et choisie" est débattue ce jeudi 8 avril 2021 à l'Assemblée nationale. Que prévoit le texte ? La possibilité pour toute personne "en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable (…) lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable", de "disposer d’une assistance médicalisée permettant, par une aide active, une mort rapide et sans douleur". Euthanasie active, donc, et non plus passive, telle qu'on la pratique aujourd'hui en France, en vertu de la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016, qui autorise la "sédation profonde et continue [du malade] jusqu'au décès". Largement décrié par l'opposition de droite (elle a déposé pas moins de 3.000 amendements), le texte n'a quasiment aucune chance d'être voté. Jean-Marc La Piana applaudit la manoeuvre d'obstruction parlementaire. "Ce n'est pas du Code de la route que l'on parle ici, mais d'une loi absolument fondamentale ! Et il faudrait la remettre en cause, sans aucune discussion ou presque, en seulement quelques heures ?" Les députés ne disposent en effet que d'une seule journée pour débattre du projet de loi. Subtilités intrinsèques au Palais Bourbon. Unanimité toute relative N'en déplaise aux députés de droite, comme à Jean-Marc La Piana, les temps ont changé. L'Espagne a légalisé l'euthanasie en mars 2021. Le Portugal a fait de même début janvier (avant d'être retoqué par la Cour constitutionnelle). Les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, le Canada, la Nouvelle-Zélande : tous pro-euthanasie. Quant aux Français, 96 % seraient favorables au changement (évitons d'écrire "à cette avancée"...). C'est du moins l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) qui le clame. L'ADMD s'appuie sur différents sondages, à prendre avec précaution comme le démontre franceinfo. Selon le sondage (et son commanditaire), les réponses favorables peuvent passer de 95 % à 34 %. Les Français, tous militants de l'euthanasie ? "Les gens qui réclament l'euthanasie et le suicide assisté sont des gens en bonne santé", rétorque Jean-Marc La Piana. Qui s'explique aussitôt. Face à la mort, incertitude et ambivalence "On voudrait tous pouvoir choisir le moment de sa mort, ça, c'est le fantasme. Mais dans la réalité, quand l'échéance approche, on est beaucoup plus ambigus." Jean-Marc La Piana sait de quoi il parle : il en a vu mourir, du monde. Chaque année, 500 patients rendent leur dernier soupir dans sa Maison de Gardanne. Créé il y a 27 ans, l'établissement avait pour but, au départ, de lutter contre le sida. "En arrivant chez nous, beaucoup de gens réclament de pouvoir mourir. Et puis finalement, la qualité des soins faisant, les voilà moins pressés ! "N'en parlons plus aujourd'hui, on verra bien demain", nous disent-ils. Parce qu'on répond à leur demande de confort au quotidien." Soins palliatifs contre suicide assisté C'est là tout le principe des soins palliatifs : éloigner le patient de la douleur, rendre sa situation acceptable, pour lui, comme pour ses proches. Et si la détresse, physique ou morale, devenait trop intense, reste la "sédation profonde et continue", autrement dit, l'euthanasie passive, permise par la loi Claeys-Leonetti. Une décision importante, aux conséquences irrémédiables, prise en concertation avec le malade, ses proches, ainsi qu'un collège de médecins. Car une fin de vie se gère à plusieurs. Le directeur de la Maison en est convaincu : "Nous sommes humains, donc nous faisons des erreurs. Mais à chaque fois qu'on réfléchira en équipe, qu'on partagera, on diminuera le risque d'erreur. Ce qui compte, ce n'est pas de faire le mieux, ce serait prétentieux ; ce qui compte, c'est de faire le moins mal." La loi et ses imperfections Ainsi, à écouter Jean-Marc La Piana, la loi Claeys-Leonetti répondrait à la grande majorité des situations de fin de vie, sinon à toutes. "Hypocrisie !", s'emporte le rapporteur du projet de loi Olivier Falorni. "Certains sont obligés de partir à l'étranger pour se faire euthanasier", déplore le parlementaire. Pour ceux-là, que fait-on ? Jean-Marc La Piana répond, plus véhément : "Demandez aux proches ayant amené quelqu'un se faire euthanasier en Suisse quelles séquelles ils ont gardées ! Le risque de deuil pathologique est énorme !" Un risque bien inférieur dans les unités de soins palliatifs, estime notre docteur anti-euthanasie. La raison ? L'entourage du malade est mieux pris en compte dans ce type d'établissement. "Il y a celui qui s'en va ; et il y a ceux qui restent. Pensons à ceux qui restent !" Partir plus sereinement Le praticien cite aussi l'exemple d'une de ses patientes atteintes de la maladie de Charcot : "Elle avait pris rendez-vous en Suisse, pour en finir avec la vie. À aucun moment nous n'avons tenté de lui faire changer d'avis. C'est elle qui, se sentant à l'aise au sein de notre établissement, a décidé à deux reprises de repousser son départ pour la Suisse". Et de continuer :"Nous avons organisé pour elle une sortie à la mer. Elle s'est baignée. Deux jours après, elle était en détresse respiratoire. Comme elle ne souhaitait pas être réanimée, nous l'avons mise en sédation profonde et continue. Elle est décédée." Une fin de vie moins abrupte, tous en conviendront, qu'un suicide assisté... Le problème, selon Jean-Marc La Piana, ce n'est pas l'interdiction de l'euthanasie ou du suicide assisté. Le problème, c'est que la France manque d'unités de soins palliatifs, qui permettent aux patients et à leurs proches d'être accompagnés au mieux. Il conclut par une formule glaçante : "Ce n'est pas parce qu'on accompagne mal les malades qu'il faut les éliminer". https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/projet-de-loi-sur-la-fin-de-vie-contre-l-euthanasie-le-directeur-de-la-maison-de-gardanne-defend-les-soins-palliatifs-2036056.html |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.04.21 18:32 | |
| citation "Ce n'est pas parce qu'on accompagne mal les malades qu'il faut les éliminer".
commentaire mais ce sont les malades eux-mêmes qui veulent vous éliminer ... .. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.04.21 20:11 | |
| Euthanasie : « Nous ne lâcherons pas l’affaire », assure la députée Marine Brenier, qui défend la proposition de loi sur la fin de vie
« Je crois qu’il nous faudra avancer sur le sujet de la fin de vie » mais « un tel sujet doit nécessairement s’inscrire dans un débat sociétal de fond sur l’accompagnement de la fin de vie, sur l’aide active à mourir et sur les limites à y mettre », a aussi déclaré le patron des députés LREM Christophe Castaner. |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.04.21 21:27 | |
| Fin de vie «libre et choisie» : la pression monte du côté du gouvernement Avec plus de 3 000 amendements, l’examen de la proposition de loi sur la fin de vie a tourné court sans même de vote, faute de temps. Mais ses partisans, dont une grande partie de Marcheurs, ne veulent pas en rester là et se tournent vers l’exécutif. Le débat sur la fin de vie «mérite d’avoir lieu», mais il a «besoin de temps», affirme le ministre de la Santé, Olivier Véran. LP/Frédéric Dugit Le débat sur la fin de vie «mérite d’avoir lieu», mais il a «besoin de temps», affirme le ministre de la Santé, Olivier Véran. LP/Frédéric Dugit Par Pauline Théveniaud Le 9 avril 2021 à 20h06 L’exécutif pourra-t-il tenir encore longtemps sa ligne, concernant la fin de vie ? Le lourd contexte de l’épidémie de Covid-19 en toile de fond, le gouvernement s’est jusqu’ici montré fort peu enclin à légiférer d’ici à la fin du quinquennat. « Le débat mérite d’avoir lieu, ça ne fait aucun doute », mais il a « besoin de temps », a répété Olivier Véran, lors de l’examen (qui a tourné court) de la proposition de loi du député Libertés et Territoires, Olivier Falorni, ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie ». Au Parisien, mercredi 7 avril, le ministre de la Santé proposait de se donner « rendez-vous en 2022 ». Sauf que la pression est encore montée d’un cran au Palais Bourbon, après la séance de ce jeudi soir.
Les discussions furent houleuses, sur fond de désaccords marqués. Et avec plus de 3 000 amendements pour la plupart destiné à le contrer, le texte n’a, comme attendu, pas pu être voté dans les temps. Mais forts du vote in extremis de son article 1, ses partisans sont décidés à ne pas en rester là. Dont une grande partie de députés LREM, dont le groupe est divisé.
Selon plusieurs sources, la boucle rassemblant quelque 140 députés Marcheurs, partisans du texte, était ainsi « unanime » sur ce point. Les groupes PS et Libertés et territoires, ainsi que la plupart des députés Agir, plaident aussi en ce sens. Le groupe MoDem affiche en revanche ses réserves – « Patrick Mignola juge que ce n’est pas à nous pour le moment de décider, il préfère que tout le monde reprenne des esprits », confie son entourage.
LIRE AUSSI > Fin de vie : ils racontent l’accompagnement de leur proche jusqu’à la mort
« Compte tenu de la concorde et de l’ampleur des votes qui ont pu avoir lieu, les regards se tournent désormais vers la majorité et l’exécutif, avance ainsi le vice-président LREM de l’Assemblée, Hugues Renson. Y a-t-il ou non la volonté et le courage de légiférer sur ce sujet dans les douze mois ? Il le faut ! On ne peut pas tout reporter à la campagne présidentielle. » Le député LREM, Jean-Louis Touraine abonde : « Nous allons saisir l’exécutif, et en premier lieu le président, pour réfléchir sur l’opportunité de reprendre la suite des travaux. »
«Un refus serait incompréhensible» Après un message passé mardi 6 avril par l’intermédiaire de Christophe Castaner, des discussions sont en cours pour que cette demande prenne un tour plus formel. « La balle est dans le camp de l’Elysée et nous allons faire un courrier officiel au président pour demander comment se poursuit, dans le mandat, l’examen de cette loi », nous confie Touraine, qui martèle : « De LFI à LR, une communion transpartisane a créé une solidarité pour cette même cause. »
« Nous pensons que la société nous le demande, que le débat est mûr. Hier (NDLR : ce jeudi) , la séance s’est achevée faute de temps. Ce serait une immense déception et une incompréhension très grande de la part des députés de s’arrêter là », insiste la présidente LREM de la Commission des lois, Yaël Braun-Pivet. Dans un message interne, un autre député LREM prévient : « Un refus serait incompréhensible. »
Quid de leur chef de file, Christophe Castaner ? Ce jeudi matin sur France 2, il a seulement estimé que « si le gouvernement voulait l’inscrire » à l’agenda parlementaire, il serait « évidemment » à ses côtés « pour porter ce débat-là ». Pas sûr que l’exécutif puisse encore longtemps se retrancher derrière « un avis de sagesse ». « Il ne peut plus faire l’autruche », tranche un Marcheur.
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.04.21 22:19 | |
| Fin de vie : "En France, mourir dans la dignité c'est pour ceux qui ont les moyens", des Manchois témoignent Mercredi 7 avril 2021 à 18:30 - Par Anaïs Martin Cauvy, France Bleu Cotentin Manche Jeudi 8 avril, l'Assemblée nationale examine une proposition de loi sur la fin de vie. A 66 et 74 ans, Henry et Michel sont en bonne santé, pourtant, les deux Manchois se battent depuis des années pour une loi autorisant l'euthanasie. Ils témoignent. La fin de vie , en débat ce jeudi à l'assemblée nationale La fin de vie , en débat ce jeudi à l'assemblée nationale Radio France - annie le fleouter En une seule journée, les députés de l'Assemblée nationale vont devoir examiner une proposition de loi sur la fin de vie et ses quelque 3 000 amendements. Henry, 66 ans et Michel, 74 ans ne sont ni l'un, ni l'autre concernés par la maladie, mais pour autant ils ont signé leurs directives anticipées : ils ne veulent pas de mesures extraordinaires pour les maintenir en vie. C'est-à-dire pas de réanimation, ni de mise sous respiration artificielle, ni encore d'intervention chirurgicale non autorisés. Dans sa lutte pour le suicide assisté, Michel met en avant trois arguments : l'égalité, la liberté et la charité. "Aujourd'hui en France, mourir dans la dignité, c'est pour ceux qui ont les moyens de partir en Suisse, là où c'est autorisé parce que ça coûte cher." Michel est catholique et selon lui le problème vient aussi de l'Eglise qui n'avance pas avec son temps. Pourtant explique Michel : "si l'individu qui est à côté de vous souffre le martyr, n'en peut plus (physiquement ou psychiquement) et vous demande de mourir, il a le droit, par charité, de mourir... évidemment assisté par des médecins volontaires". 3.000 amendements déposés Le dépôt de 3.000 amendements déposés par les députés compromet les chances d'adopter la proposition de loi. En effet, le texte sera examiné dans le cadre d'une niche parlementaire (une seule journée est mise à disposition pour étudier le texte, les amendements et voter la loi). Les deux manchois ne comprennent cependant pas le blocage de la part des députés Républicains ayant déposé 2.400 amendements dans l'espoir de bloquer le vote. "Ça fait des années que ça dure, des années que la société demande à avoir le choix de choisir sa fin de vie" explique Henry, "on ne veut pas que ça devienne systématique mais seulement offrir aux personnes qui le veulent (surtout des malades ou atteints de lourdes déficiences), la liberté de choisir de mourir". |
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| Sujet: Re: 2021 fin de vie 09.04.21 23:57 | |
| Accueil - Actualités - Fin de vie : le texte d'Olivier Falorni bloqué par l'obstruction parlementaire de députés LR
Olivier Falorni, à l'Assemblée nationale le 8 avril 2021 FIN DE VIE : LE TEXTE D'OLIVIER FALORNI BLOQUÉ PAR L'OBSTRUCTION PARLEMENTAIRE DE DÉPUTÉS LR ACTUALITÉ
par Maxence Kagni, le Jeudi 8 avril 2021 à 09:40, mis à jour le Vendredi 9 avril 2021 à 09:46 L'examen de la proposition de loi d'Olivier Falorni (Libertés et Territoires), qui vise à créer le droit à une "assistance médicalisée active à mourir", n'a pas pu aller à son terme. L'obstruction parlementaire de cinq députés Les Républicains, qui ont déposé à eux-seuls 2500 amendements, a empêché l'Assemblée nationale d'achever la discussion du texte et son éventuelle adoption.
Faute de temps, l'Assemblée nationale n'a pas pu achever le débat sur la proposition de loi "donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie" : l'examen du texte a été interrompu dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 avril. Portée par Olivier Falorni (Libertés et Territoires) à l'occasion de la niche parlementaire de son groupe, cette proposition de loi visait à créer une "assistance médicalisée active à mourir", première étape vers l'autorisation de l'euthanasie en France.
Soutenu par des élus de tous bords, le texte avait pourtant été adopté par la commission des affaires sociales la semaine précédente. Jeudi, il a fait les frais de la stratégie de cinq députés Les Républicains déterminés à ralentir son examen. Xavier Breton, Patrick Hetzel, Frédéric Reiss, Julien Ravier et Marc Le Fur ont déposé près de 2500 amendements et de nombreux sous-amendements, ce qui a rendu impossible l'adoption éventuelle de la proposition de loi avant minuit.
DEUX VICTOIRES SYMBOLIQUES Les partisans du texte ont toutefois remporté une première victoire symbolique en fin de journée : les amendements de suppression de l'article 1er ont très largement été rejetés (56 pour, 256 contre) par l'Assemblée nationale. Un scrutin dont l'issue laissait entrevoir une possible adoption de la proposition de loi si les députés avaient été en mesure de l'examiner jusqu'au bout.
Ce scrutin a néanmoins souligné les fractures qui traversent plusieurs familles politiques : les groupes La République en marche (125 pour, 161 contre, 2 abstentions), Les Républicains (19 pour, 14 contre, 3 abstentions), MoDem (5 pour, 7 contre, 2 abstentions) et Gauche démocrate et républicaine (2 pour, 4 contre) sont apparus particulièrement divisés.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Olivier Falorni et ses soutiens ont remporté une nouvelle victoire. L'article 1er du texte, légèrement réécrit par le député Guillaume Chiche (non inscrit), a été adopté à quelques minutes de la fin des débats, par 240 voix contre 48.
OBSTRUCTION PARLEMENTAIRE Dans une ambiance parfois électrique, Olivier Falorni a interpellé à plusieurs reprises ses collègues des Républicains, accusés de faire de l'"obstruction parlementaire" : "Ces amendements n'ont qu'un but, empêcher l'Assemblée nationale, les représentants de la Nation, les députés, de voter ici, souverainement !", a lancé en début d'après-midi l'élu, très applaudi. "Les Français vous jugeront !", a-t-il aussi martelé.
Cette tactique avait déjà été remise en cause dimanche, dans une tribune publiée dans le JDD et signée par 272 députés. Ces critiques ont une nouvelle fois été formulées jeudi par Philippe Vigier (MoDem), Marie-Noëlle Battistel (Socialistes) ou encore Agnès Firmin Le Bodo (Agir ensemble). "Nous voulons voter aujourd'hui, nous ne voulons pas attendre", a aussi clamé Caroline Fiat (La France insoumise).
Fort de ce soutien transpartisan et ovationné à plusieurs reprises, Olivier Falorni s'est adressé à ses collègues accusés d'empêcher le vote : "Vous avez déjà perdu", a-t-il déclaré dans l'après-midi, désignant ce 8 avril 2021 comme "une date majeure sur le chemin de la conquête de notre ultime liberté".
Après l'adoption jeudi soir de l'article 1er, Olivier Falorni a réitéré sa déclaration : "Maintenant, je peux dire ici et maintenant que nous avons gagné."
IMPASSE THÉRAPEUTIQUE Le texte d'Olivier Falorni proposait d'ouvrir le droit à une "assistance médicalisée active à mourir" pour des personnes "capables et majeures" qui "se trouvent dans une phase avancée ou terminale d’une affection grave incurable". Strictement encadré, ce droit ne devait concerner que des personnes atteintes d'une maladie "qui provoque une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou que la personne concernée considère comme insupportable".
Les députés ont défini l'"assistance médicalisée active à mourir" comme "la prescription à une personne par un médecin, à la demande expresse de celle-ci, d’un produit létal et l’assistance à l’administration de ce produit par un médecin". Ils ont également voté une clause de conscience pour les médecins qui auraient refusé de prendre part au processus.
"Pourquoi endurer une cruelle agonie, quand la mort peut vous délivrer d'une vie qui n'est devenue qu'une survie douloureuse et sans espoirs de guérison ?", a demandé Olivier Falorni, pour défendre son texte. "Non, notre proposition de loi ne [permet] pas l'aide active à mourir pour les mineurs, non l'euthanasie ne relève pas de l'eugénisme !", a pour sa part lancé Jeanine Dubié (Libertés et Territoires).
D'autres députés ont soutenu le texte, comme Jean-Louis Touraine (La République en marche), Eric Woerth (Les Républicains), Olivier Faure (Socialistes) ou Frédérique Dumas (Libertés et Territoires).
LOI CLAEYS-LEONETTI "Ce débat a besoin de temps", a de son côté déclaré le ministre de la Santé, Olivier Véran, "pas convaincu" par le fait "d'ouvrir aujourd'hui un débat de cette envergure". Le gouvernement a toutefois refusé de se prononcer sur les amendements au texte, donnant systématiquement des "avis de sagesse".
Olivier Véran souhaite avant tout s'assurer que la loi Claeys-Leonetti de 2016 est "réellement appliquée" : ce texte, qui a développé les soins palliatifs, permet une "sédation profonde et continue" des personnes en fin de vie. Le ministre a annoncé jeudi le lancement d'une mission destinée à "identifier les freins éventuels et les inégalités territoriales et sociales d'accès à ces pratiques". Le Conseil consultatif national d'éthique (CCNE) ainsi que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) se saisiront également du débat.
Autre annonce : un nouveau "plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie" sera lancé "dans les jours qui viennent". Avec, à la clé, "un développement de la prise en charge en ville" et des moyens supplémentaires inscrits dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale.
"TUER LES SIENS" Puisque les groupes politiques avaient laissé la liberté de vote à leurs membres, la liste des députés opposés au texte était tout aussi hétéroclite que celle de ses soutiens : "Qui sommes-nous pour donner la mort ?", a ainsi demandé le communiste Pierre Dharréville (GDR). "Nul ne cesse jamais d'être une personne humaine avec sa dignité pleine et entière", a déclaré l'élu, qui redoute l'ouverture d'un "gouffre".
Du côté de la majorité, Typhanie Degois (La République en Marche) a dénoncé une "dictature de l'émotion" tandis qu'Aurore Bergé (LaREM) a évoqué des "doutes largement partagés sur les bancs" de l'Assemblée nationale, mais aussi à "l'extérieur de l'Hémicycle". Cette dernière en a profité pour relayer les prises de position de Michel Houellebecq et de Robert Badinter.
Elle aussi opposée au texte, Liliana Tanguy (LaREM) a déclaré ne pas "assumer" de "donner la permission à autrui de donner la mort" . "Je ne peux me résoudre à une société qui tue les siens", a ajouté Agnès Thill (UDI et indépendants).
Saluant les annonces du ministre de la Santé, les opposants au texte ont surtout plaidé pour une meilleure application de la loi Claeys-Leonetti : "La priorité doit être aux soins palliatifs", a notamment déclaré Marc Le Fur (Les Républicains).
"L'urgence aujourd'hui est de permettre à 70% des personnes qui n'ont pas accès aux soins palliatifs d'en bénéficier", a elle aussi déclaré Michèle de Vaucouleurs (MoDem).
"LA BALLE EST DANS LE CAMP DE LA MAJORITÉ" Après des débats plutôt sereins dans l'après-midi, la séance de nuit s'est résumée aux nombreuses prises de parole de Frédéric Reiss, Xavier Breton, Patrick Hetzel, Julien Ravier et Marc Le Fur, qui ont patiemment défendu leurs amendements, souvent identiques. Julien Ravier a notamment dénoncé un texte qui revient à "dépénaliser un homicide" tandis que Xavier Breton a proposé de remplacer le mot "médecin" par celui d'"euthanasieur".
L'obstruction parlementaire a finalement eu raison de la proposition de loi d'Olivier Falorni. Mais certains députés envisagent de ne pas en rester là. Invitée mardi sur LCP, la présidente de la commission des lois Yaël Braun-Pivet (La République en marche) a déclaré que la majorité "pourrait très bien décider d'inscrire" à nouveau la proposition de loi d'Olivier Falorni à l'ordre du jour de l'Assemblée.
Jeudi soir, la socialiste Christine Pires Beaune n'a pas dit autre chose : "La balle est dans le camp de la majorité." L'élue a demandé au gouvernement de reprendre à son compte le texte d'Olivier Falorni et ce "avant la fin du quinquennat". Dernière à prendre la parole avant la fin des débats, Marine Brenier (Les Républicains) veut elle aussi croire que le débat inachevé du jour "n'est que le début d'une histoire qui s'écrit". |
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