HANDICHRIST Pêle-mêle, tout et rien |
| | 2020 fin de vie | |
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| Sujet: 2020 fin de vie 14.01.20 12:39 | |
| Boulevard Voltaire - 1 janvier 2020 [size=40]Ne pas confondre soins de fin de vie et euthanasie[/size] Le docteur Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF), est monté au créneau, il y a quelques jours, pour défendre un confrère généraliste accusé d’avoir utilisé du midazolam chez un patient en fin de vie. Il faut souligner le courage et l’honnêteté des propos de ce médecin syndicaliste, et s’étonner du silence prudent des autres syndicats. Comme il l’a souligné dans son interview dans Le Parisien, il ne s’agit pas de polémiquer une fois de plus en faveur ou contre l’euthanasie, mais simplement d’expliquer et de défendre la notion de soins en fin de vie. Le rôle du médecin est d’apporter un soulagement dans une épreuve difficile et/ou douloureuse, et il se retrouve souvent dans cette situation avec un patient dont la mort est proche. Cela diffère de l’euthanasie, qui est un acte volontaire de mettre fin à la vie. Décision devant être prise par le patient lui-même afin d’abréger ses souffrances ou pour d’autres raisons qui lui sont personnelles. Dans ce cas, il s’agit d’un suicide pour lequel on sollicite souvent la participation d’un médecin, ce qui peut se discuter. Mais dans l’affaire évoquée par notre confrère syndicaliste, il s’agit de justifier l’usage d’un médicament anxiolytique lorsque la fin d’une vie ne se compte plus qu’en heures ou en jours. Comment blâmer un médecin qui veut empêcher un patient de souffrir physiquement et moralement ? L’usage d’anxiolytiques et d’antalgiques (benzodiazépine et morphine, le plus souvent) se justifie pleinement lorsque l’état du patient le nécessite, ce qui est souvent le cas lors d’une pathologie douloureuse ou mortelle. Il semble que ce soit davantage le produit employé que le principe même de la sédation pré-mortem qui ait provoqué le débat. Le midazolam est un hypnotique sédatif puissant qui appartient au groupe des benzodiazépines, tout comme le Valium , le Lysanxia , le Xanax ou le Lexomil , pour ne citer que les plus connus. Largement utilisé en milieu hospitalier en pré-anesthésie ou pour des sédations, il est également utilisé par voie orale pour la prise en charge des convulsions chez l’enfant. Il se caractérise par un mode d’action rapide et puissant, et par une amnésie rétrograde : le patient ne se souvient plus des événements qui se sont produits pendant la durée d’action du produit, ce qui a valu au midazolam le nom de drogue des violeurs, lorsqu’il fut utilisé mélangé à des boissons pour abuser de personnes à leur insu. L’usage frauduleux du produit ne doit pas masquer ses qualités thérapeutiques, et comme le demande le docteur Hamon, on doit pouvoir l’utiliser (comme d’autres sédatifs) lorsque la nécessité de soulager efficacement un patient se fait sentir, et surtout ne pas faire d’amalgame entre soins de fin de vie et euthanasie. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 12:49 | |
| CONTROVERSE Pour ou contre le midazolam en ville ? Un généraliste à la tête des professionnels de soins palliatifs se positionne Par Marion Jort le 09-01-2020 Pour ou contre le midazolam en ville ? Généraliste et à la tête des professionnels de soins palliatifs, il se positionne Le lancement d’un manifeste en soutien au généraliste accusé d’euthanasie pour avoir donné du midazolam à des patients en fin de vie a provoqué de vives réactions. Faut-il ouvrir, ou non, le droit aux libéraux d’utiliser ce produit ? Comment prendre en charge la fin de vie à domicile dans les déserts médicaux ? Et plus globalement, quelle prise en charge pour les soins palliatifs à domicile ? Si pour Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, l’interdiction du midazolam pour les généralistes participe à la dégradation des conditions d’exercice, le Dr Olivier Mermet, président de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) et médecin libéral, insiste sur la notion impérative d’équipe et de collégialité. Egora.fr : Quel regard portez-vous sur la mise en examen du Dr Méheut et sur le manifeste lancé en soutien par la Fédération des médecins de France ?
Dr Olivier Mermet : Pour nous, il ne faut pas limiter ce débat au seul accès du midazolam. Il ne faut pas banaliser cette possibilité de sédation à domicile comme si c’était quelque chose de facile. Les situations nécessitant un produit sédatif à domicile pour des patients en fin de vie sont des situations rares et ce n’est pas si fréquent d’utiliser ce type de produit, surtout chez les généralistes. Ce n’est pas non plus sans retentissements sur l’équipe soignante. Notre position c’est donc ne de pas limiter la réflexion à la seule limitation du midazolam mais plutôt de s’interroger sur les moyens qu’on met sur les soins palliatifs à domicile.
Êtes-vous pour l'accès des généralistes à des produits permettant une sédation profonde tels que le midazolam ?
Je pense que cette situation montre que la suspicion peut naître dans le fait d’agir de manière isolée. Or, il faut bien comprendre qu’on ne fait pas du soin palliatif seul mais en équipe. Ce sont aussi des produits particuliers à manier, surtout quand on n’a pas l’habitude. Les médecins doivent s’y former. Il faut assurer aux patients en situation palliative la possibilité d’avoir des équipes qui peuvent se déplacer à domicile. Les médecins généralistes seuls, les équipes de soins primaires, prennent déjà une bonne partie des situations palliatives de façon autonome mais il y a des situations complexes. La situation où l’on envisage de mettre en place un produit à visée sédative l’est assez pour faire appel à une équipe dédiée.
Généraliste accusé d'euthanasie : le manifeste des 343 médecins ouvert aux signatures [EXCLU EGORA] Le midazolam est disponible en ville dès lors que le patient se trouve pris en charge en HAD puisque le produit peut être amené par le personnel hospitalier. Ce qu’on ignore plus souvent, c’est qu’un arrêté datant de 2004 permet la rétrocession des produits hospitaliers par les pharmacies hospitalières pour des patients en ville dès lors qu’il y a la mention “soins palliatifs” sur l’ordonnance faite par le médecin généraliste.
Vous insistez sur la notion d’équipe, vous estimez que le médecin généraliste libéral ne peut donc pas prendre en charge une fin de vie à domicile ?
Ce n’est pas qu’il ne peut pas. Dans l’urgence, il faut qu’on puisse bénéficier d’une sédation temporaire pour passer un pic douloureux ou une hémorragie cataclysmique, par exemple. Mais lorsqu’il s’agit de mettre en place une pratique sédative sur le long cours, ce n’est anodin ni pour le patient, ni pour l'entourage, ni pour l’équipe soignante…
Et cela nécessite d’être entouré et de travailler en collégialité. De toute façon, avant de mettre en place un produit sédatif pour une sédation profonde et continue, il est normalement nécessaire d’avoir une démarche collégiale avec l’avis d’un deuxième médecin sans lien hiérarchique avec le premier. C’est donc déjà dans la loi que d’avoir affaire à un deuxième avis. Les soins palliatifs sont vraiment synonymes de travail en équipe. Moi-même quand je travaille à domicile avec des patients en fin de vie, j’essaie de donner rendez-vous sur place avec l’infirmière libérale, je demande aux infirmières comment cela se passe, pareil pour les auxiliaires de vie qui peuvent avoir des informations.
Mais tous n’ont pas le temps…
Il y a eu des adaptations de la nomenclature qui permettent de prendre une visite longue à 70 euros trois fois par an pour des situations palliatives. On dit souvent qu’on peut ‘trouver le temps’, on essaie en tout cas de le dégager. Surtout quand c’est pour un patient qu’on a suivi pendant vingt ans. Et encore une fois, il n’y a pas quinze situations complexes en même temps. C’est aussi pour cela que je ne veux pas limiter le débat à la seule disponibilité du midazolam. Ce produit ne doit en aucun cas être une réponse aux déserts médicaux.
Que préconisez-vous ?
Je suis tout à fait favorable à un débat sur la fin de vie à domicile mais il faut s’en donner les moyens. Il y a actuellement en France, des réseaux de soins palliatifs qui ferment et qui sont remplacés par des structures de coordination polyvalente qui ne permettent plus d’assurer l’expertise palliative des patients à domicile. Nous alertons sur le fait qu’il faut une équipe de soins palliatifs où qu’on soit, en Ehpad, à domicile, en hôpital, en hôpital de proximité… Qu’il n’y ait plus de zones blanches. Les soignants peuvent aussi souffrir d’une situation qui a mal été expliquée. La ministre a annoncé un nouveau plan de développement des soins palliatifs qui devrait voir le jour cette année. Je pense que c’est dans ce cadre que les discussions pourront se faire sur les soins palliatifs et la disponibilité de médicaments dont le midazolam. D’autant que lorsqu’on voit le nombre de situation palliatives attendues dans les prochaines années, il faut s’armer et mettre l’accent sur la formation des médecins et des autres professionnels de santé. Il faut aussi que la formation initiale des médecins soit meilleure dans ce domaine.
Signerez-vous le manifeste en soutien au Dr Méheut lancé par la FMF ?
Ce médecin est au cœur d'une affaire dont les enjeux dépassent les particularités de cette situation singulière. Imaginons, nous débutons une sédation avec le midazolam et elle se passe mal. Le patient se réveille et est très agité… Que faire ? Il ne faut pas y voir le produit miracle car il faut aussi prévoir un lit de repli, peut-être l’avis d’un anesthésiste… D’où mes réserves. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 12:54 | |
| Sédation profonde et continue : du principe à la pratique 2 octobre 2019 | Alexandra Luthereau La sédation profonde et continue jusqu’au décès est la mesure phare de la loi Claeys-Leonetti de 2016. Le rôle de l’infirmière dans cette procédure de dernier recours pour soulager les patients en fin de vie, est à la fois technique mais surtout relationnel. Article paru dans le n°31 d'ActuSoins Magazine (décembre 2018). Sédation profonde et continue : du principe à la pratique Charlotte Gonzalez Le débat sur la fin de vie et l’euthanasie revient régulièrement dans le débat public. En 2005, pour y répondre, la loi Leonetti a introduit l’interdiction de l’obstination déraisonnable. Quelques années plus tard, après que plusieurs cas très médiatisés comme celui de Vincent Lambert aient montré les lacunes de cette loi, une nouvelle a été adoptée en 2016. Cette loi dite Claeys-Leonetti renforce alors les droits des patients en fin de vie, avec notamment, l’obligation pour le médecin de respecter la volonté d’un patient qui demande l’arrêt d’un traitement. Surtout, elle introduit le droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès (SPC), à l’aide d’une prise médicamenteuse, pour « dormir avant de mourir pour ne pas souffrir ». Bien entendu, cette procédure est circonscrite à des cas bien définis. Le patient, atteint d’une affection grave et incurable, dont le pronostic vital est engagé à court terme, et dont la souffrance est réfractaire aux traitements, pourra en faire la demande. Un patient qui demande l’arrêt de ses traitements - un arrêt susceptible d’entraîner le décès à court terme et possiblement des souffrances insupportables - peut bénéficier de la SPC. Enfin, le médecin peut également la prescrire à l’issue d’une procédure collégiale, après l’arrêt de traitements de maintien en vie, si le patient ne peut pas exprimer sa volonté et qu’il ne s’y est pas opposé dans ses directives anticipées (ou à défaut via le témoignage de la personne de confiance ou de ses proches). Voir précisions sur actusoins.com : Fin de vie et sédation, quel encadrement ? Dernier recours Voilà pour les principes de la loi. Mais qu’en pensent les principaux concernés que sont les soignants en soins palliatifs ? « Dans nos pratiques, avec la loi de 2005, nous avions déjà à peu près tout pour répondre aux situations complexes, notamment avec la sédation proportionnelle qui permettait déjà de pouvoir proposer aux patients une sédation en cas de souffrance réfractaire, explique Isabelle[1], infirmière du service des soins palliatifs du CHU de Grenoble Alpes (CHUGA). Selon elle, l’introduction de cette procédure est « une réponse au lobby euthanasie, comme une espèce de consensus acceptable par tous ». Mais que l’on ne s’y trompe pas, la sédation profonde et continue jusqu’au décès n’est pas une pratique euthanasique déguisée. La procédure n’accélère pas le décès, ni ne le provoque. Isabelle Triol, chef de service des soins palliatifs des hôpitaux universitaires Paris-Sud, abonde : avant l’introduction de la SPC, ses équipes pratiquaient déjà les sédations temporaires pour la réalisation de soins douloureux, offrir une nuit de repos aux patients etc. Selon elle, cette procédure aura surtout permis de « répondre à une partie de la population inquiète que les médecins n’aient pas la possibilité d’apporter le soulagement nécessaire dans un contexte de fin de vie ». Dans les faits, « cette procédure est peu appliquée parce que les autres sédations nous permettent de répondre de manière bénéfique aux besoins des patients, dans les situations complexes», rappelle Isabelle. Au CHU de Grenoble Alpes, ce sont, environ, une ou deux sédations profondes qui sont pratiquées par an. Certes, les demandes initiales sont un peu plus nombreuses au moment où les patients intègrent le service. Mais très rapidement cette demande de sédation profonde disparaît dès lors qu’ont été pris en charge « leurs douleurs, leurs angoisses, les symptômes qui les embêtent », assure Valérie, cadre de santé au CHUGA. « La SPC est pratiquée quand tout a été essayé, les traitements, l’accompagnement psychologique, et que, malgré cela, la souffrance morale, psychique, spirituelle est trop insurmontable et intraitable », précise-t-elle. Reste que « cette demande doit être entendue et actée», insiste Isabelle. Soins relationnels Isabelle, Valérie, Isabelle Triol, toutes trois parlent de l’importance du travail d’équipe dans la SPC. C’est de façon collégiale qu’est prise la décision de l’administration ou non de la sédation profonde et continue. Chacun, de l’infirmière au médecin en passant par l’aide-soignante et les agents de service hospitalier (ASH) apportent leur connaissance du patient. Pour ce qui est de la procédure en tant que telle, l’infirmière s’occupe de préparer les produits sédatifs et la perfusion, d’installer le patient, de poser le cathéter. Elle se charge également de la titration en présence du médecin. Une fois le patient sédaté, les soins continuent. « Qui dit sédation profonde et continue dit poursuite des soins jusqu’au bout, insiste Isabelle Triol. Le patient recevra tous les soins corporels nécessaires et l’administration d’un traitement dans l’objectif de le soulager (traitement antalgique notamment). Mais le rôle de l’infirmière ne se limite pas à son aspect technique. L’accompagnement des proches par l’ensemble de l’équipe, médicale et paramédicale fait partie intégrante de cette prise en charge. « Avant la sédation, le patient et ses proches se disent au revoir. Juste après, le patient est toujours là, sans être complètement là puisqu’il ne peut plus communiquer avec eux. Démarre alors l’attente jusqu’au décès, ce qui peut prendre des heures ou des jours, détaille Isabelle. Je pense que c’est extrêmement difficile pour les familles. Et ça nous demande beaucoup d’accompagnement au niveau infirmier. » Bien sûr la SPC n’est pas un acte anodin. C’est pourquoi, certaines infirmières avaient lancé, au moment de l’adoption de la loi, une pétition pour que leur soit reconnue une clause de conscience. Mais, Isabelle estime que cette procédure ne va pas à l’encontre de ses valeurs et de sa profession - dès lors qu’elle est en accord avec la décision collégiale prise, que plus aucun traitement ne fonctionne sur le patient et qu’« on est bien clair sur notre intention et que celle-ci est de soulager». « Je n’ai jamais vécu ça comme une pratique euthanasique, précise-t-elle. Mais je mets quelques garde-fous, j’insiste beaucoup pour que l’administration du médicament se fasse au pousse-seringue ». Alors, est-ce que la SPC a clos le débat sur l’euthanasie ? Pas vraiment. Au printemps dernier, à l’occasion des États généraux de la bioéthique, il en a encore été question. Dans une tribune plus de 150 députés ont demandé une nouvelle loi pour donner aux malades en fin de vie «le droit de disposer librement de leur corps». De son côté, le conseil économique social et environnemental (Cese), auto-saisi sur la question, a recommandé une « dépénalisation conditionnelle de l’aide à mourir ».Le conseil consultatif national d’éthique (CCNE), a proposé, lui, en juillet 2018, de ne pas modifier la loi existante sur la fin de vie. Au contraire, le CCNE insiste sur l’impérieuse nécessité que cette loi soit mieux connue, mieux appliquée et mieux respectée. Les soignants en soins palliatifs ne disent pas autre chose. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 12:58 | |
| Pourquoi ne comprend-on pas les enjeux éthiques de la fin de vie ? Par René Robert, professeur en médecine intensive réanimation au CHU de Poitiers; vice-président du Conseil d’orientation stratégique du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie — 13 janvier 2020 à 16:57 Les médecins généralistes ont le droit d’administrer du midazolam au domicile des patients. Photo Maciej Nicgorski. Getty Images Si l'on veut permettre aux patients qui le souhaitent de mourir à leur domicile, il faut faciliter l'accès au médicament qui permet une sédation profonde, le midazolam. Pourquoi ne comprend-on pas les enjeux éthiques de la fin de vie ? Tribune. Une nouvelle «affaire» médicale secoue les médias à propos de la prescription d’une sédation réalisée par voie intraveineuse avec un produit nommé midazolam, par un médecin généraliste pour accompagner la fin de vie de plusieurs de ses patients. Contrairement à d’autres pays qui ont accepté légalement la pratique de l’euthanasie ou du suicide assisté, la France a fait le choix de se doter de textes de loi sur la fin de vie précisant des modalités d’accompagnement de cette fin de vie. Ces textes de loi, Leonetti (2005) puis Claeys-Leonetti (2016) ont pour objectifs de s’opposer à «l’acharnement thérapeutique» et d’améliorer les conditions cliniques des patients en fin de vie.
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Malgré ces objectifs clairs, la mise en pratique de ces dispositions est parfois complexe au point de vue de l’éthique et parfois aussi dans leurs applications directes au lit du patient. Pour lutter contre des idées reçues je me propose d’essayer de répondre clairement à quelques interrogations issues de cette affaire médiatique.
Le midazolam est-il le bon médicament pour pratiquer la sédation d’accompagnement de la fin de vie ?
La réponse est unanimement oui. C’est le médicament de choix qui doit être administré dans de telles situations et ceci apparaît dans toutes les recommandations nationales et internationales sur le sujet.
L’utilisation de midazolam est-elle réservée pour la pratique anesthésique au bloc opératoire ?
La réponse est unanimement non. L’autorisation de prescription de ce médicament est donnée de façon générale pour la sédation des patients. Ce médicament est donc très largement utilisé dans de nombreux services de l’hôpital en dehors du bloc opératoire. Il n’est pas nécessaire d’être anesthésiste pour prescrire ce médicament. Dans le cas présent, la prescription du midazolam a été faite dans le cadre réglementaire de son indication.
Les médecins généralistes ont-ils le droit d’utiliser le midazolam au domicile des patients ?
La réponse est clairement oui : aucun texte ni aucune réglementation n’empêche un généraliste d’en faire la prescription pour une utilisation au domicile d’un patient. Ce médicament n’étant distribué que par les pharmacies hospitalières, la mention sur l’ordonnance «médicament à retirer dans une pharmacie hospitalière» doit être précisée. Dans le cas présent, l’utilisation du midazolam à domicile par le médecin généraliste est conforme à la pratique, mais son circuit d’acheminement n’est pas réglementaire.
Si l’on veut que la Loi Claeys-Leonetti soit appliquée et si l’on veut permettre aux patients qui le souhaitent de décéder à leur domicile, il faut faciliter l’accès du midazolam pour la médecine de ville. Dès la parution du texte de loi en 2016, des démarches ont été faites auprès de l’agence du médicament et de la Haute autorité de santé (HAS) pour simplifier le circuit de ce médicament. Il est grand temps que ces démarches aboutissent.
La sédation profonde par le midazolam peut-elle être assimilée à une pratique euthanasique en accélérant la survenue du décès ?
La réponse est doublement non. Premièrement, l’euthanasie est définie par la volonté première de donner la mort pour soulager le patient. Par contre, dans la pratique de la sédation profonde accompagnant la fin de vie, la volonté première est de soulager le patient pour lui permettre de décéder sans souffrance. Ainsi dans cette situation, l’objectif du médecin est le confort du patient dans sa fin de vie, et non pas l’accélération de la survenue du décès.
Deuxièmement, il n’y a aucune étude scientifique qui montre que la pratique d’une sédation chez un patient en fin de vie puisse accélérer la survenue du décès. Quand on applique une sédation à un malade qui va mourir, le malade effectivement meurt et il meurt car il est gravement malade, à la toute fin de sa vie. Et l’on souhaite, en conformité avec la loi que ce malade puisse mourir sans souffrance et autant que possible apaisé. Le moment précis de la survenue attendue du décès importe peu. Dans le cas présent, la bonne intentionnalité du médecin dans sa pratique n’est pas remise en question.
En conclusion, à travers les éléments fournis par la presse et sous réserve d’éléments non divulgués et sans occulter le défaut «technique» du non-respect du circuit du médicament, on souhaite vivement que l’enquête soit conduite au plus vite et permette on l’espère de suspendre l’interdiction d’exercer qui lui a été imposée. On souhaite également que cette affaire incite les pouvoirs publics à la facilitation de l’accès au midazolam pour les médecins qui accompagnent des patients en fin de vie. Le médecin traitant a toute sa place dans la mission complexe d’accompagnement des patients en fin de vie, dans le respect assumé de la loi Claeys-Leonetti. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 13:02 | |
| Fin de vie : un débat encore une fois relancé Deux produits, l’un autorisé - le Midazolam -, l’autre interdit - le Nembutal -, mettent à nouveau en lumière le débat sur la fin de vie. Après l’hôpital, une nouvelle question se pose : comment mieux accompagner les patients qui veulent mourir à leur domicile ? |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 13:04 | |
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soins palliatifs blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005
OU
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euthanasie suicide assisté blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005 |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 13:09 | |
| j'appelle à la pratique du ZERO DON et du ZERO VOTE on se fout de notre gueule eh bien, que cela soit réciproque
France, tu es de la merde République Française, tu es de la merde |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 13:12 | |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 15:33 | |
| [size=49]La baisse des naissances marque le pas en France753 000 enfants sont nés en 2019, soit 6 000 de moins qu’en 2018. La France demeure le pays le plus peuplé de l’Union européenne, après l’Allemagne.[/size] Par Solène Cordier Publié aujourd’hui à 12h05, mis à jour à 13h23 |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.01.20 15:42 | |
| [size=50]Non, Jacques Attali ne promeut pas l'euthanasie des plus de 65 ans.Par Emma Donada 12 octobre 2018 à 09:38[/size] Non, Jacques Attali ne promeut pas l'euthanasie des plus de 65 ans.
[size=31]Un rumeur persistante sur le Net affirme que l'essayiste propose d'euthanasier les personnes âgées. Elle trouve sa source dans un ouvrage de 1981 que CheckNews s'est procuré.[/size] [size=21]Question posée par Sonia le 23/09/2018 Bonjour, Vous nous avez posé cette question que nous avons raccourcie : «La rumeur selon laquelle Jacques Attali aurait écrit ou déclaré que l’euthanasie des plus de 65 ans était souhaitable pour la société est-elle vraie ? J’ai cherché et je ne trouve que des sites d’extrême droite qui en parlent, je ne trouve pas non plus la source de cette citation».
[/size] Une rumeur ancienne[size=21] Effectivement, comme vous le remarquez, la rumeur selon laquelle Jacques Attali promeut l’euthanasie des personnes âgées est très répandue sur le Net. On retrouve de nombreux sites, vidéos (certaines datées de 2009) et montages qui la véhiculent. Plusieurs citations attribuées à l’essayiste y sont reproduites, présentées parfois en un seul bloc, ou parfois en tant que citation isolée, comme on peut le voir dans des exemples ci-dessous :
Cette affirmation trouve son origine dans un recueil d’entretiens mené par Michel Salomon sorti il y a près de 30 ans, en 1981, et intitulé «l’avenir de la vie» ( coll. Les Visages de l’avenir ed. Seghers) auquel l’essayiste avait participé. Les extraits cités (accolés entre eux et souvent transformés, presque toujours décontextualisés) proviennent de cet ouvrage que CheckNews s’est procuré. À aucun moment Jacques Attali ne propose d’euthanasier les plus de 65 ans. Mais il aborde bien, en revanche, les questions de l’allongement de la vie, du suicide et de l’euthanasie.
[/size] Allonger la durée de vie «sans maladie»[size=21] On retrouve bien une phrase concernant les personnes de plus de 65 ans. Jacques Attali est alors interrogé par Michel Salomon sur l’allongement de la durée de la vie (et non l’euthanasie à ce moment-là). «Est-il possible et souhaitable de vire 120 ans … ?», demande-t-il. Voici la partie de sa réponse dans laquelle on retrouve la fameuse citation :
[/size] - Citation :
- […] dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société. D’où je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une durée de vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les plus réduites possible en termes de coûts pour la collectivité».
Quelques lignes plus loin, il écrit : «en effet du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement». Et d’ajouter : «je suis pour ma part, en tant que socialiste, objectivement contre l’allongement de la vie parce que c’est un leurre, un faux problème». «La liberté fondamentale, c’est le suicide»À ce moment-là, la question de l’euthanasie n’est pas encore abordée. C’est le journaliste qui lance le sujet, dans la question suivante : «Le monde à venir, "libéral" ou "socialiste", aura besoin d’une morale "biologique", de se créer une éthique du clonage ou de l’euthanasie par exemple», relance-t-il.«L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté et la liberté fondamentale, c’est le suicide ; en conséquence le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société.Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable, ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera un des règles de la société future», imagine Jacques Attali, en 1981.Contacté par CheckNews, l’essayiste dément formellement «avoir promu et promouvoir l’euthanasie pour les personnes de plus de 65 ans», et assure avoir gagné tous les procès en diffamation contre ceux qui l’accusaient de faire l’apologie de l’euthanasie. Son avocat, Maître Georges Kiejman, confirme que «Jacques Attali a gagné le procès qui lui attribuait une opinion favorable à l’euthanasie des vieillards» et indique avoir «plaidé et gagné» plusieurs procès en diffamation pour son client (sans se souvenir s’ils concernaient tous l’euthanasie, les procès remontant à une trentaine d’année). En résumé, Jacques Attali n’a jamais proposé d’euthanasier les plus de 65 ans ni même déclaré qu’il était favorable à une telle mesure. Les phrases qui lui sont prêtées sont des raccourcis à partir de déclarations dans un ouvrage de 1981 où il abordait les questions de l’allongement de la durée de vie, du suicide ou de l’euthanasie. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 15.01.20 11:59 | |
| Fin de vie : un mooc pour s?informer en ligne et mieux comprendre ce sujet tabou Par Sylvie Riou-Milliot le 12.01.2020 à 08h00
Huit semaines pour s?informer sur la fin de vie avec un cours en ligne proposé à tous par le centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV). Démarrage le 13 janvier 2020.
Un mooc permet de mieux se renseigner et aborder la fin de vie.
La fin de vie aussi a son MOOC, de l'anglais Massive Open Online Course, un cours en ligne ouvert à tous. Ce premier du genre, en français, conçu à l'initiative du centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) démarrera le 13 janvier 2020. Personne n'aime penser la fin de vie, la sienne ou celle de proches. Face à ce sujet tabou qui souvent inquiète, dérange ou déroute car il reste mal connu, le CNSPFV a justement choisi d'informer de manière claire.
Nourrir sa propre réflexion Tel est donc l'objectif de ce premier outil numérique qui ne vise pas à former des professionnels mais qui a opté de s'adresser à un très large public : patients, proches, aidants, bénévoles, associations et aussi professionnels, mais il a une particularité, aucun prérequis n'est nécessaire, simplement l'envie d'en savoir plus sur cette thématique complexe dont la lecture est influencée par de nombreux facteurs (âge, état de santé, culture, religion, vécu personnel..).
L'idée est ici de fournir à chacun tous les éléments utiles pour nourrir sa propre réflexion. Afin de garantir une information complète et aussi plurielle que possible, le CNSPFV a travaillé de manière collégiale avec un groupe d'une dizaine de professionnels, d'experts, de communicants et de représentants d'associations impliqués sur ce sujet complexe des soins palliatifs et de la fin de vie (voir encadré.)
Huit thèmes commentés par des médecins Pas de contrainte horaire ni de rythme imposé, pour ce Mooc à la fois didactique et pédagogique, qui s'étalera sur huit semaines jusqu'en mars 2020. A chacun de choisir le bon moment pour s'informer et de consacrer environ une heure par thème abordé (voir liste des huit thèmes dans l'encadré ci-dessous.) Au programme : textes, vidéo, quiz pour tester ses connaissances, forum d'échanges pour dialoguer. Et aussi, un inédit : des scènes de dialogue entre médecin et malade, le premier jouant son propre rôle face à un acteur, seront commentées par un médecin formateur en soins palliatifs.
La fin des inscriptions est le 9 mars 220, et la fin du Mooc le 31 mars 2020.
Pour s'inscrire, rendez-vous sur la plateforme Fun Mooc.
8 semaines pour parler de la fin de vie A partir du 13 janvier 2020, chaque semaine, un nouveau sujet sera abordé :
Semaine 1. Le contexte socio-politique français sur la fin de vie Semaine 2. L?histoire des mots et des idées qui ont trait à la fin de vie Semaine 3. Les soins palliatifs (la démarche, les acteurs, les structures) Semaine 4. Les droits des malades en fin de vie et des aidants Semaine 5. Obstination déraisonnable, limitation et arrêt de traitement, procédure collégiale Semaine 6. Les thérapies médicamenteuses et non médicamenteuses en fin de vie (prise en charge médicamenteuse de la douleur ; thérapies complémentaires ; sédations en pratique palliative ; sédation profonde et continue jusqu?au décès). Semaine 7. Alimentation et hydratation en fin de vie Semaine 8. La fin de vie : questions en cours en France et ouverture à l?international Parmi les experts invités, les meilleurs spécialistes français ou étrangers du sujet, notamment :
Régis Aubry, chef de service de l?unité de soins palliatifs du CHU de Besançon et président de la plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie Denis Berthiau, juriste, expert des questions de bioéthique et d?éthique clinique et médicale François Damas, médecin, ancien chef de service de médecine interne et intensive (Belgique) Françoise Ellien, psychologue clinicienne, directrice du réseau Soins Palliatifs Essone Sud ( SPES) et présidente co-fondatrice de l?association Jade Olivier De Margerie, président de l?association Jalmav |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 16.01.20 9:23 | |
| [size=42]À la fin des fins, mourir dans son lit[/size] Par Xavier BROUET - 14 janv. 2020 à 06:00 | mis à jour à 19:23 - Temps de lecture : 2 min| | Vu 151 fois
Mieux accompagner les fins de vie. Si jour après jour l’injonction se fait plus pressante, il lui faut le plus souvent le contrecoup d’une actualité tragique pour franchir une nouvelle étape décisive. Dernièrement des poursuites judiciaires engagées contre un médecin normand ont suscité l’élan de solidarité de la profession. De nombreux praticiens rapportent avoir consenti à certaines « entorses » pour aider leurs patients à « partir dignement sans souffrance ». En écho, beaucoup d’aidants familiaux témoignent de leur solitude lorsque survient l’heure de prodiguer des soins palliatifs à domicile. Depuis des temps immémoriaux, l’humanité aspire à mourir dans son lit, si possible entourée des siens. Paradoxalement, tandis que la modernité a doté la médecine de traitements efficaces, l’hôpital demeure pour la majorité l’ultime étape du parcours de vie. Conformément à la loi Claeys-Léonetti, Agnès Buzyn souhaite faciliter la prescription de produits utilisés dans la sédation profonde. Notamment celle du midazolam qui, mieux que les cocktails morphiniques/benzodiazépines, permet d’apaiser les grandes détresses. Les généralistes en revendiquent l’accès au même titre que leurs confrères hospitaliers. Faut-il un assouplissement de la réglementation comme le plaide Jean Leonetti ? Et effectuer, sans le dire, un pas supplémentaire vers l’euthanasie ? Après tout, les Français y sont favorables. Reste que la prise en charge médicamenteuse ne constitue qu’un élément de la réponse. Et les 426 équipes de soins palliatifs ne permettent pas d’irriguer équitablement le territoire. « On continue de mal mourir en France », déplore-t-on au sein du corps médical. Adoucir l’épreuve passe aussi par un meilleur soutien des accompagnants qui souvent sacrifient leur vie personnelle ou professionnelle. À la fin des fins, mourir chez soi de vieillesse doit redevenir possible. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 16.01.20 11:21 | |
| Mais on réclame " la totale", Nous sommes en 2020 et depuis 2005 on nous impose la même musique. Si des vieux et des vieilles veulent mourir chez eux rapidement, ils devraient pouvoir avoir accès à ce droit. Mais le blocage dure. Le midazolam NE fait PAS mourir, le patient devient complètement amnésique et l'entourage a le vécu d'une agonie de quelques semaines car il faut une insuffisance rénale pour déclencher naturellement un arrêt cardiaque. Faîtes chez vous le test du jeûne sans nourriture et sans boisson et vous verrez... Si le patient ne ressent rien avec le midazolam, l'entourage subit ( ou il en profite... ). Il a du temps devant lui, des heures et des jours et des nuits et des semaines d'agonie inconsciente. Personne ne meurt de faim et de soif en quelques minutes, surtout si on a pas mal de graisse due à l'immobilité exigée avec l'arthrose inévitable. On a comme l'impression que le handicap bloque tout. Car si on autorise l'arrêt cardiaque médicamenteux à domicile pour les personnes âgées, les personnes handicapées pourraient demander le suicide assisté... enfin celles qui ont leur tête... et pas leur corps ! Par ailleurs, une généralisation du midazolam pourrait éventuellement entraîner la disparition des euthanasies clandestines à l'hôpital, ce qui serait dommage. Personne n'est dupe. Le blablabla de la fin de vie continue. Des paroles sans les actes depuis mai 2012 mais jusqu'à quand en France ??? |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 19.01.20 20:23 | |
|
Dernière édition par Admin le 30.01.20 14:06, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 20.01.20 10:55 | |
| Les généralistes veulent assumer leur rôle dans l'aide médicale à mourir Jean-Yves Nau — 20 janvier 2020 à 7h00
[size=31]Une affaire judiciaire relance la controverse sur la fin de vie. Les médecins de ville réclament de pouvoir utiliser à des fins palliatives un médicament qui leur est pour le moment pratiquement interdit.[/size] Le médecin normand mis en examen explique avoir voulu «soulager les malades, les accompagner au mieux dans leur maintien à domicile». | Stéphane de Sakutin / AFP
Un généraliste accusé d'«avoir entraîné la mort» de sept de ses patients âgés bientôt soutenu par une pétition médicale sans précédent: la controverse française sur l'aide à mourir resurgit sous de nouvelles formes.Elle pourrait bientôt connaître une nouvelle étape, avec la mise à disposition de spécialités pharmaceutiques qui permettraient aux médecins généralistes de mieux pratiquer certains gestes palliatifs qui leur sont aujourd'hui interdits –sans pour autant que la France ne s'oriente vers une forme de légalisation d'un droit au suicide médicalement assisté. [size=47]Interdiction d'exercice[/size] Fin novembre 2019, Paris Normandie révélait que sur décision de justice, sept cadavres avaient été exhumés en Seine-Maritime. On soupçonnait un médecin de campagne d'avoir administré du midazolam, un hypnotique sédatif réservé à l'usage hospitalier, à «de vieux patients, pour la plupart malades et en fin de vie».
«Jusqu'à nouvel ordre, le cabinet du docteur Jean Méheut-Ferron, médecin généraliste installé à Angerville-la-Martel, restera fermé, pouvait-on lire. Depuis hier, la justice impose à ce médecin de campagne, qui sillonne le pays de Caux et la région fécampoise depuis plus de trente ans, d'abandonner son stéthoscope et ses patients. Le praticien normand a “une interdiction totale” d'exercer son métier.» Le 12 novembre, le médecin avait été placé en garde à vue pour répondre aux questions des gendarmes de la section de recherches de Rouen et de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique ( OCLAESP). Après de longs mois d'investigations menées dans le cadre d'une enquête préliminaire dirigée par le procureur de la République du Havre, le généraliste avait dû rendre des comptes sur ses pratiques professionnelles. Sa femme, la docteure Isabelle Méheut-Ferron, médecin anesthésiste-réanimatrice en clinique, avait également été placée en garde à vue. Contrairement au médecin de famille qui aurait joué «un rôle actif», son épouse se serait bornée à lui fournir le médicament, disponible uniquement en unité hospitalière ou en clinique. À l'origine de l'affaire, d'après Paris Normandie, l'alerte donnée par une association locale d'aide au maintien à domicile. Une infirmière avait constaté la présence d'une ampoule de midazolam près d'une patiente de 93 ans. Elle en avait averti sa directrice, qui elle-même avait fait un signalement en décembre 2017 au procureur de la République du Havre et à l'Agence régionale de santé de Normandie. Cette patiente était décédée le 17 décembre 2017. Le midazolam, notamment commercialisé sous la marque Hypnovel, est un agent sédatif puissant fréquemment utilisé en anesthésie. Il nécessite de nombreuses précautions dans son administration par voie intraveineuse, afin d'obtenir le niveau de sédation recherché en fonction du besoin clinique, de l'état physique, de l'âge et des médicaments associés. En Normandie, une information judiciaire avait été ouverte et les investigations confiées à un juge d'instruction. Après les exhumations des cadavres de sept patients du médecin dans des cimetières de la région, les analyses anatomopathologiques auraient révélé la présence de midazolam chez cinq d'entre eux. À LIRE AUSSI La législation française sur les soins palliatifs est-elle à la traîne? [size=47]Intention contestée[/size]Désormais, les recherches se portent sur le lien de cause à effet entre l'administration de cette molécule et certains décès. De leurs résultats dépendra la qualification exacte des faits par la justice. Pour l'heure, le docteur Méheut-Ferron est mis en examen pour «administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner à une personne vulnérable», «acquisition ou cession dans le cadre d'une activité réglementée de substance vénéneuse sans justificatif ou enregistrement conforme» et «prescription non conforme». Son épouse est quant à elle mise en examen pour «complicité d'administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner à une personne vulnérable», «acquisition ou cession dans le cadre d'une activité réglementée de substance vénéneuse sans justificatif ou enregistrement conforme» et «abus de confiance». Le couple de médecins risque la cour d'assises et encourt jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle. «Le docteur Méheut-Ferron ne conteste pas avoir administré ce produit à des patients et son épouse ne conteste pas également lui avoir fourni cette molécule. Elle lui a donné parce qu'elle connaît ses qualités humaines et professionnelles, et l'usage qu'il faisait du midazolam», a déclaré à France 3 l'avocat des deux médecins. En revanche, le médecin conteste absolument que le midazolam a pu entraîner la mort. Selon une source judiciaire, le docteur Méheut-Ferron avait affirmé devant les enquêteurs avoir agi de la sorte, dans le cadre de soins palliatifs, pour «soulager les malades, les accompagner au mieux dans leur maintien à domicile et soulager aussi d'une certaine manière l'entourage des patients». Il réfute «toute pratique d'euthanasie». Pour autant, on ne saurait oublier que les protocoles de soins de fin de vie et de soins palliatifs sont très encadrés et que personne ne peut, sans prendre des risques, s'affranchir des dispositions légales, réglementaires et déontologiques. Et ensuite? «Les premières investigations laissent apparaître des irrégularités dans l'emploi de substances, dont certaines peuvent être nuisibles à l'homme, a indiqué à Paris Normandie le procureur de la République du Havre. Dans cette affaire, on s'oriente très vraisemblablement vers une longue discussion d'experts. L'information judiciaire devra également s'attacher à déterminer le lien de causalité entre l'absorption de produits et le décès des patients, mais aussi la réelle intention des mis en cause.» Dans l'attente, les messages de soutien aux deux médecins interdits d'exercice se sont multipliés sur les réseaux sociaux. À LIRE AUSSI Vingt ans après, «La Maladie de Sachs» n'a rien perdu de sa réalité [size=47]Pétition inédite[/size]Quoique peu relayée dans les médias généralistes nationaux, l'affaire normande a rencontré un grand écho dans les milieux médicaux. Elle fut notamment à l'origine –fait rare dans cette profession– d'une pétition de soutien lancée par la Fédération des médecins de France, où l'on vit le docteur Jean-Paul Hamon, président de ce syndicat, revendiquer avoir pratiqué des gestes équivalents à ceux de ses confrères mis en examen.Dans ce texte, les signataires reconnaissent avoir elles et eux aussi, «au cours de leur vie professionnelle, accompagné des patients en fin de vie pour les aider à partir dignement sans souffrance, parfois au prix d'entorses aux règlements en cours».Ces médecins demandent à «avoir les mêmes moyens de prescriptions que leurs collègues hospitaliers, dans le cadre de la loi Leonetti, sans risquer de se faire interdire d'exercice».«C'est toute une profession qui est choquée, en colère, s'indignait Jean-Paul Hamon auprès du Parisien. Ce docteur normand, connu, compétent et dévoué, a eu le courage de prendre en charge des fins de vie à domicile. Il n'était peut-être pas totalement dans les clous, mais de là à l'interdire d'exercer, à exhumer les cadavres de ses patients, on n'est quand même pas face à un tueur en série! Ce cas illustre de façon criante le mépris envers les généralistes et les difficultés que l'on a à exercer correctement notre métier.» - Citation :
[size=37]Ces médecins demandent à «avoir les mêmes moyens de prescriptions que leurs collègues hospitaliers, sans risquer de se faire interdire d'exercice».[/size] Soulignant la volonté de nombre de généralistes d'avoir le droit d'administrer des sédatifs comme le midazolam, le docteur Hamon réfute les amalgames qui peuvent être faits avec l'euthanasie. «Que fait-on, demande-t-il, des patients atteints de cancers incurables au stade terminal, des personnes âgées voulant mourir chez elles mais que la morphine ne peut même plus calmer? On les laisse dans d'atroces souffrances et on dit à la famille, impuissante, que l'on ne peut rien faire? C'est insupportable.» Avoir accès au midazolam n'est d'après lui qu'une étape supplémentaire dans la prise en charge de la douleur. «Lorsqu'un patient veut mourir chez lui, il faut que son départ soit le plus digne possible. Ça s'appelle du soin», insiste le médecin. [size=47]Engagement gouvernemental[/size]Confrontée à cette mobilisation médicale sans précédent, la ministre des Solidarités et de la Santé s'est exprimée le 9 janvier devant l'Assemblée nationale. Elle répondait alors au courrier du docteur Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux, qui s'était ému des poursuites engagées contre le couple de médecins normands. «Je souhaite que des travaux soient menés de façon urgente, afin d'encadrer, de sécuriser et de garantir aux patients l'accès aux soins palliatifs en ambulatoire ainsi qu'aux spécialités aujourd'hui prescrites hors autorisation de mise sur le marché et utilisées dans la sédation profonde et continue», a-t-elle annoncé. Ces travaux devront selon elle être «articulés avec la finalisation de la recommandation de bonnes pratiques sur la prise en charge médicamenteuse en situation palliative, émise par la Haute autorité de santé» (HAS). Du côté de la HAS, on précise que cette recommandation sera publiée «dans les prochaines semaines» et que le midazolam a toujours été pris en compte dans ce travail. La véritable question, ici, est celle de la modification de son autorisation de mise sur le marché, qui réserve pour l'essentiel cette spécialité aux seuls espaces hospitaliers. À dire vrai, la situation est un peu plus compliquée, comme l'explique Le Quotidien du médecin. Le sédatif, s'il est essentiellement prescrit et administré en milieu hospitalier, fait aussi partie des médicaments que les pharmacies des hôpitaux peuvent parfois dispenser à la patientèle en ambulatoire, dans le cadre d'une prise en charge de la douleur chronique rebelle et des soins palliatifs, en vertu [url=http://philippe douste-blazy/][/url]d'une décision ministérielle prise en décembre 2004 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé. Dans les faits, pourtant, rares sont les généralistes qui y recourent, tant il existe de contraintes et de difficultés administratives. «Ce dispositif dérogatoire soulève de nombreuses questions tant sur le plan juridique que de la pratique soignante», admet, quinze ans plus tard, Agnès Buzyn. À LIRE AUSSI Aux États-Unis, on meurt plus souvent à la maison qu'à l'hôpital [size=47]Blocage à surmonter[/size]Dès lors, que faire pour progresser sans modifier la loi en vigueur et se rapprocher d'une forme de suicide médicalement assisté? Le docteur Jean Leonetti, coauteur de l'actuelle loi sur la fin de vie, plaide pour un assouplissement de la réglementation.«Il faudra bien permettre, sous contrôle, d'utiliser tous les produits qui permettent la non-souffrance, y compris à domicile, c'est une évidence citoyenne!», a déclaré l'ancien député au Monde.Il confie avoir reçu lors de l'élaboration de l'actuelle loi un «engagement» de la ministre de la Santé de l'époque, Marisol Touraine, de «résoudre ce problème technique», de manière à ce que la sédation profonde et continue «puisse être appliquée par tout le monde et n'importe où, y compris dans les Ehpad et à domicile».«Il faut absolument rendre possible l'accès au midazolam en pharmacie de ville, comme c'est le cas pour la morphine», réclame la docteure Véronique Fournier, présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, qui dénonce un «climat de suspiscion d'euthanasie».«C'est une des premières demandes que j'ai fait remonter aux instances concernées dès l'automne 2016, quelques mois après mon arrivée au Centre national [...]. Mais depuis, rien n'a changé», poursuit-elle.Pourquoi tant de pesanteurs, d'immobilismes, de blocages? Aujourd'hui, le Syndicat des médecins libéraux propose la réunion d'États généraux de la fin de vie à domicile qui, au printemps 2020, réuniraient les syndicats des médecins libéraux, les infirmièr·es et les pharmacien·nes.Pour sa part, le gouvernement confirme l'élaboration prochaine d'un nouveau plan national de développement des soins palliatifs et de l'accompagnement des patients en fin de vie, notamment en ambulatoire.Le plan précédent, lancé en 2015 par Marisol Touraine, s'était achevé en 2018. Personne, depuis, n'avait songé à lui donner une suite. On peut penser que l'affaire des médecins normands, et l'émotion qu'elle a suscitée, n'est pas étrangère au nouvel intérêt porté à ce sujet. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 20.01.20 11:00 | |
| Pourquoi tant de pesanteurs, d'immobilismes, de blocages? POURQUOI ? STOP DONS STOP VOTE ELECTIONS STOP |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 20.01.20 21:24 | |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 21.01.20 16:33 | |
| [size=38]Malaise après une tribune du président de la Mutualité française en faveur de l’euthanasie[/size] Les faits Une tribune de Thierry Beaudet en faveur de « l’aide active à mourir » provoque des réactions dans les milieux proches des soins palliatifs, qui dénoncent un « conflit d’intérêts ». Le président de la Mutualité française s’en défend.
- Loup Besmond de Senneville,
- le 21/01/2020 à 16:15
« Cette prise de position est dans la continuité de celle exprimée lors des États généraux de la bioéthique », répond Thierry Beaudet, interrogé par La Croix.[size=12]VINCENT PEREIRA/PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP[/size] La polémique est partie d’une tribune publiée, le 19 janvier, dans le Journal du dimanche. Le sujet, la légalisation de l’euthanasie, est plutôt banal. Mais c’est le signataire qui a provoqué des réactions. Son nom : Thierry Beaudet, le président de la Mutualité française. i Pourquoi lire La Croix ?+ La Croix choisit dans le flot de l’actualité des pépites à mettre en lumière, en privilégiant le recul et l'analyse.
Dans ce texte, Thierry Beaudet plaide pour le « droit de choisir une fin de vie digne ». « Le droit à la gestation – son contrôle comme son accomplissement – s’est heureusement étendu. Peu à peu des limites et des tabous sont tombés. A contrario, le droit à la fin de vie assistée progresse trop lentement », écrit-il. Le président de la Fédération nationale de la Mutualité française, qui regroupe 426 mutuelles de santé du pays, regrette que le projet de révision des lois de bioéthique, actuellement examiné au Sénat, ne traite pas de « l’aide active à mourir ». À lire aussi En Belgique, l’euthanasie reste une question épineuse
« Or cette question mérite d’être débattue au nom de la responsabilité. Avec l’augmentation de la durée de la vie, elle se posera de manière lancinante », estime-t-il. « Pour ma part, je plaide pour une solution de liberté qui laisse à chacun le choix d’une fin de vie digne. Si une réforme allait dans ce sens, alors je suis sûr que des mutuelles se feraient encore pionnières en créant les lieux et les conditions permettant d’exercer cette liberté », écrit-il encore. « Conflit d’intérêts » Cette prise de position a fait vivement réagir, notamment dans les milieux proches des soins palliatifs. « Thierry Beaudet peut très bien avoir ses opinions personnelles, mais il est très problématique qu’il s’exprime ainsi en tant que président d’une mutuelle », estime par exemple la psychologue Marie de Hennezel, engagée depuis plusieurs années en faveur des soins palliatifs. Elle dénonce en particulier ce qu’elle juge être un « conflit d’intérêts » entre la fonction de Thierry Beaudet et sa prise de position. « On peut légitimement se demander si les mutuelles ne pourraient pas avoir des intérêts financiers à défendre une telle évolution », soutient-elle. Depuis plusieurs années, cette psychologue dénonce les risques de « dérives économiques » d’une éventuelle légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. « Le jour où cela sera possible, il y a des gens très vulnérables et très âgés sur lesquels on ne manquera pas de faire pression lorsque les conditions économiques ne leur permettront plus d’avoir une vie considérée comme digne », affirme Marie de Hennezel. « Cette prise de position est dans la continuité de celle exprimée lors des États généraux de la bioéthique », répond Thierry Beaudet, interrogé par La Croix. Il s’oppose à tout soupçon de « conflit d’intérêts » et insiste sur le fait que cette tribune est un appel à « débattre de la fin de vie ». « Sur cette nécessité d’en débattre, les mutualistes sont unanimes. En revanche, sur l’aide active à mourir, la question renvoie à la liberté absolue de conscience de chacun », précise-t-il. « Au service du progrès social et du progrès humain » « Au cours de son histoire, la Mutualité française a régulièrement pris position sur des grands sujets qui agitent la société française, au service du progrès social et du progrès humain », ajoute Thierry Beaudet. Avant de souligner qu’au cours des États généraux de la bioéthique, la Mutualité française avait notamment plaidé en faveur d’une plus grande accessibilité des soins palliatifs et pour la formation des personnels soignants dans le domaine de la fin de vie. À lire aussiSaisie de barbituriques, un révélateur des dissensions entre pro-euthanasie
Ces derniers mois, les mutuelles se sont également déclarées favorables à l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules ainsi qu’à son remboursement. « Au nom de quoi, de quel dogme, de quelle croyance, les femmes seules ou vivant avec une autre femme, cotisant comme tout le monde, ne pourraient pas bénéficier des prestations de notre Sécurité sociale et de nos mutuelles ? », avait ainsi affirmé Thierry Beaudet en juillet, dans une tribune publiée dans Libération. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 23.01.20 17:53 | |
| [size=40]TRIBUNE. "L'aide active à mourir, un débat nécessaire" 22h00 , le 18 janvier 2020, modifié à 18h31 , le 19 janvier 2020[/size] Thierry Beaudet, président de la Mutualité française, signe une tribune pour appeler à ouvrir un débat parlementaire sur la fin de vie.Voici la tribune de Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, au sujet de la fin de vie : "La révision de la loi bioéthique explore en ce moment certains territoires touchant au droit à la vie, voire à la vie 'augmentée' ou 'accompagnée' : PMA pour toutes les femmes et intelligence artificielle. Elle y apporte des réponses empreintes des valeurs propres à notre République pour offrir plus de liberté et plus d’égalité. Nous nous en réjouissons. Pour autant, à mon sens, elle demeure incomplète en laissant de côté une question actuelle et fondamentale : le droit de choisir une fin de vie digne. Pour des raisons culturelles ou cultuelles, la fin de vie en France, et a fortiori son accélération volontaire pour des motifs thérapeutiques, reste un domaine interdit. La mort serait un mystère intouchable, en débattre serait inconvenant. Face à la douleur ou à une dégradation physique vécue comme insupportable et humiliante, notre société décide de facto qu’il faut se faire disciple de Sénèque et se taire pour rester digne. Ou, pour les familles et le corps médical, vivre le traumatisme des prétoires et de l’exposition malsaine que cela engendre. - Citation :
[size=30]Le droit à la fin de vie assistée progresse trop lentement[/size] Le droit à la gestation - son contrôle comme son accomplissement - s’est heureusement étendu. Peu à peu des limites et des tabous sont tombés. A contrario, le droit à la fin de vie assistée progresse trop lentement, le plus souvent en réaction à des situations dramatiques. Bien sûr, le Code de déontologie médicale (article 37), le Code de santé publique (article L 1111-4) et les lois Leonetti de 2005, puis Leonetti-Claeys de 2016 créent et élargissent les droits des malades et des personnes en fin de vie. Sont visés les objectifs de soulager la douleur, d’éviter une obstination déraisonnable, de respecter durablement la volonté de la personne malade ou d’une personne de confiance par le biais des directives anticipées, de développer des soins palliatifs jusqu’à la sédation profonde. Mais, contrairement à certains pays voisins, aucun de ces textes ne traite de l’aide active à mourir. Et les débats du CCNE (Comité consultatif national d’éthique) préalables à la révision de la loi bioéthique ont écarté d’emblée cette option. - Citation :
[size=30]Avec l’augmentation de la durée de la vie, [cette question] se posera de manière lancinante[/size] Or cette question mérite d’être débattue au nom de la responsabilité. Avec l’augmentation de la durée de la vie, elle se posera de manière lancinante. Elle s’imposera aux personnes concernées, bien sûr, mais aussi à leurs familles, à leurs médecins. Elle s’imposera à notre société. Mais toujours avec le risque de la fragmenter et d’alimenter la chronique si on n’y remédie pas avant. Cette question mérite également d’être débattue au nom de la dignité. Il y a plusieurs façons de comprendre la dignité, qui peuvent d’ailleurs être antagonistes. Il en est une qui fait de "la vie" une vertu cardinale, un principe intouchable. Celle-ci restreint la liberté individuelle face aux aléas de la vie, y compris ceux qui conduisent à une douleur ou à une situation inhumaines. Cette acception de la dignité interdit de modifier par quelque manière que ce soit le cours de la vie, aussi accidenté et insupportable soit-il. Il est une autre acception de la dignité qui, au contraire, revendique l’autonomie et le libre arbitre face à ces mêmes aléas. Cette acception invite à intervenir - par la science et la médecine - à tous les moments de la vie, de la naissance à la mort. C’est cette acception que je défends. - Citation :
[size=30]Les pays voisins qui se sont engagés dans cette voie peuvent être une source d’inspiration[/size] C’est au nom de cette dignité et de cette autonomie que des mutualistes ont été pionniers en développant l’accouchement sans douleur, en permettant aux femmes en situation de handicap de vivre une maternité heureuse et que, plus largement, ils ont milité pour que femmes et hommes puissent disposer librement de leur corps. C’est au nom de cette dignité et de cette liberté qu’il me semble nécessaire qu’un débat sur l’aide active à mourir soit ouvert. Les pays voisins qui se sont engagés dans cette voie peuvent être une source d’inspiration pour le nourrir. La Mutualité Française, par le biais de son espace fédéral d’éthique, s’est emparée de cette question et va l’instruire au premier semestre de cette année. Pour ma part, je plaide pour une solution de liberté qui laisse à chacun le choix d’une fin de vie digne. Et si une réforme allait dans ce sens, alors je suis sûr que des mutuelles se feraient encore pionnières en créant les lieux et les conditions permettant d’exercer cette liberté." |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 29.01.20 15:13 | |
| JUSTICE 28/01/2020 05:06 CET Les menaces judiciaires, cette plaie qui pèse sur les médecins Le Docteur Vincent Sanchez, assigné en justice par les parents de Vincent Lambert, doit être fixé sur son sort ce mardi. Une affaire certes exceptionnelle, mais qui représente la tendance à la judiciarisation de la santé. Par Anthony Berthelier Les menaces judiciaires, cette plaie qui pèse sur les médecins (photo prise à Paris... JOHANNA GERON / REUTERS Les menaces judiciaires, cette plaie qui pèse sur les médecins (photo prise à Paris lors d'une manifestation le 14 novembre 2019) JUSTICE - “J’ai le sentiment d’avoir fait mon travail.” Le docteur Vincent Sanchez assigné en justice pour “non-assistance à personne en danger” par les parents de Vincent Lambert, doit être fixé ce mardi 28 janvier sur son sort. C’est lui, en tant que chef de service du CHU de Reims, qui avait repris l’arrêt des traitements le 28 juin, son patient décédant le 11 juillet.
“On vous demande de faire le procès du docteur Sanchez comme de la loi Léonetti-Claeys”, sur la fin de vie, avait dénoncé le procureur de Reims, Matthieu Bourrette en novembre 2019, demandant la relaxe du médecin. Lui s’était défendu en expliquant avoir respecté la loi, rien que la loi.
Aussi exceptionnelle soit-elle, par son ampleur médiatique et par les sujets éthiques qu’elle aborde, cette affaire symbolise une tendance qui tend à chambouler la pratique de la médecine en France: la judiciarisation de la santé, ou la crainte d’un procès pour les professionnels de santé. Un phénomène “récent”, selon l’avocat spécialiste du droit de la santé Patrick de la Grange, mais qui n’est pas sans conséquence sur le moral et les habitudes des médecins.
La recherche perpétuelle d’un responsable “Il est tout à fait clair qu’une judiciarisation de la relation médicale s’est développée, il est impossible de prétendre le contraire”, expliquait-il en 2016 au site d’informations destiné aux professionnels de santé Vidal; prenant comme exemple le nombre croissant “d’avocats qui se prétendent aujourd’hui spécialistes du droit de la santé, “spécialisation qui n’existait pas” au début du siècle.
Dans le cas du Dr Sanchez, le parquet a fustigé un procès irrationnel utilisé comme “tribune contre une loi.”“Ce procès a été voulu par la mère de Vincent Lambert. C’est une mère aimante. Mais est-ce suffisant pour avoir un intérêt à agir? Ce n’est pas au nom de son fils qu’elle agit, mais en son nom propre”, avait-il plaidé.
Mais en dehors de ce cas très particulier, les menaces de procès dont sont victimes les praticiens touchent surtout aux actes chirurgicaux et aux défauts de diagnostic.
Un phénomène assez récent -bien qu’il n’atteigne pas encore les dérives américaines- qui s’explique entre autres, pour l’avocat Patrick de la Grange par un mouvement général de la société, qui tend désormais à chercher un responsable dans tous les domaines où il y a une victime. “Le domaine médical n’a pas échappé à ce mouvement”, indique-t-il en liant également cette judiciarisation à “l’opacité et à la sacralisation” de la médecine.
“Pression médico-légale” Il croit savoir que les praticiens se sont longtemps placés sur un piédestal, ayant eu pour conséquence de provoquer une transparence insuffisante sur d’éventuelles complications médicales. “On parlait même d’omerta dans les années 90″, expliquait-il toujours à Vidal estimant que cette ambiance a peu à peu ”incité les patients à se tourner de plus en plus vers la justice pour avoir des réponses.”
Reste que ces menaces de procès pèsent sur les épaules d’une profession qui se dit déjà essorée par le manque d’investissement et de considération des pouvoirs publics.
Une étude réalisée en 2016 à l’Université de médecine de Lille dans le cadre d’une thèse sur “l’impact psychologique de la judiciarisation et médecine défensive” donne quelques informations chiffrées sur le phénomène. Sur 180 praticiens généralistes -tous basés dans le Nord-Pas-de-Calais- ayant accepté de répondre à cette enquête la moitié avait déjà eu au moins “un antécédent de judiciarisation.”
Plus révélateur encore, 72% de ces praticiens ressentaient alors une “pression médico-légale” et 22% d’entre eux se disaient prêts à arrêter la médecine face à cette tendance à la judiciarisation.
“Beaucoup vivent cette pression de manière négative. Les médecins qui, au quotidien, se disent ‘Là, je vais peut-être avoir un procès’, c’est une source de souffrance. C’est un stress”, explique l’auteure de cette étude, le Docteur Céline Carrez au site du syndicat Les généralistes, avant de poursuivre: “Si on perd confiance en son patient, si on le voit comme un potentiel plaignant, la discussion ne peut plus être sereine.
L’ère de la “médecine défensive”? Alors face à ces menaces, certains praticiens adaptent leur manière d’exercer. Sur les 180 médecins interrogés pour l’étude, 73,4% déclaraient mettre en place des “pratiques défensives” pour se prémunir de toute menace.
Mais qu’est-ce que la médecine défensive? Il s’agit en clair de multiplier les actes médicaux, ou plus largement de transformer sa façon de soigner, pour se “couvrir” en cas de plaintes.
Une dérive qui inquiète de nombreux médecins à l’image du généraliste Dominique Dupagne également chroniqueur pour France Inter. Estimant que “les grands anxieux font de mauvais médecins”, le praticien avance que “prescrire des examens inutiles peut être dangereux”. “Un examen intempestif qui révèle une lésion peut conduire à des soins aussi lourds que sans objets, car beaucoup de ces lésions n’évoluent jamais ou disparaissent toutes seules”, expliquait-il en décembre 2018 dans une de ses chroniques à la radio.
Dangereuse pour certains, la pratique de la “médecine défensive” est surtout coûteuse. L’Académie nationale de médecine dénonce depuis plusieurs années la recrudescence d’actes médicaux réalisés de façon “abusive et sans discernement.” Et outre le principe de précaution ou le consumérisme médical, l’Institution pointe elle aussi la judiciarisation de la santé comme responsable. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 29.01.20 15:22 | |
| Multiplier les actes médicaux ? = non respect de l'obstination thérapeutique déraisonnable de la loi du 22 avril 2005 + déficit de la Sécurité Sociale. Je propose de mettre en examen tous les Ministres de la Santé en France... ... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 30.01.20 13:47 | |
| Fin de vie : «Est-il encore acceptable de mourir seul en 2020 ?» Dans une tribune au Parisien-Aujourd’hui en France, la Fédération Jalmalv estime qu’il est urgent de développer les soins palliatifs et multiplier les bénévoles d’accompagnement. 300 000 Français de plus de 60 ans connaissent un isolement extrême selon une enquête CSA/Petits Frères des pauvre (2017) AFP/Sébastien Bozon Par Opinion Le 26 janvier 2020 à 12h50 Face à la mort, la solitude fait partie des principales préoccupations en termes de fin de vie et ils sont 88 % à trouver important de ne pas être seul à l'approche de leur fin de vie. Témoin de l'abandon qui touche pourtant les Français, la Fédération JALMALV (Jusqu'à la mort accompagner la vie) interpelle : nous ne pouvons plus laisser nos semblables seuls face à la mort.
La solitude en fin de vie est une douleur. On dit souvent qu'on « meurt mal » en France. Alors que le débat public sur la fin de vie se polarise surtout sur la légalisation de l'euthanasie, les Français se disent inquiets à l'idée de se retrouver seuls face à la mort. Certes, des dispositions législatives et la diffusion des soins palliatifs a permis d'améliorer les conditions de la fin de vie. Mais le « mal-mourir » n'est-il qu'une question médicale?
La médicalisation, qui a éloigné la mort du domicile, l'a aussi cachée de tout un pan de notre société civile. Nous infligeons une douleur supplémentaire à ceux que nous laissons seuls devant cette perspective. A la peine d'affronter la mort prochaine s'est ajoutée celle de ne rien pouvoir en partager.
Isolés et fragilisés à l'approche de la mort Quand 300 000 Français de plus de 60 ans connaissent un isolement extrême (NDLR : enquête CSA/Petits Frères des pauvres, 2017), on peut craindre que nombreux seront tout aussi isolés en fin de vie, en particulier dans les Ehpad où beaucoup se retrouvent isolés et fragilisés à l'approche de la mort.
Etre seul, ce n'est pas forcément être abandonné par ses proches. C'est aussi un sentiment de vulnérabilité qui angoisse, c'est vouloir s'exprimer, questionner et écouter sans pouvoir le faire, par peur de la vérité, par pudeur ou pour ménager ceux qui restent. C'est être vu comme un mourant, alors que tout ce qu'il reste de vie devrait susciter écoute, attention et partage.
Des établissements, des associations, des citoyens sont déjà engagés et mobilisés. Mais face aux besoins de notre société, ce n'est pas assez ! Poursuivre le développement des soins palliatifs partout et accroître le nombre de bénévoles d'accompagnement dans notre pays est aujourd'hui indispensable.
L'association a besoin de 2500 bénévoles Depuis plus de trente ans, la Fédération JALMALV apporte des réponses à ces questions. Ni soignants ni proches, les bénévoles d'accompagnement sont formés pour accompagner des personnes en fin de vie. Partout en France, ils écoutent avec bienveillance, donnent l'opportunité à celui qui meurt d'exprimer ce qu'il ne peut ou ne veut pas dire aux soignants et à ses proches, ils humanisent les derniers moments de vie de ceux qui se sentent seuls, le tout dans un cadre laïc, apolitique et aconfessionnel.
Mais la population vieillit et ces bénévoles ne sont plus assez nombreux ! Parce qu'il n'est pas acceptable de mourir seul et abandonné, la fédération JALMALV alerte : notre société a besoin de 2500 bénévoles supplémentaires pour permettre à ceux qui en ont besoin d'être accompagnés avec humanité.
Olivier de Margerie, président de la Fédération Jalmalv (Orléans) et les représentants de Jalmalv en région; Chantal Billod (Marseille); Martine Binda (Côte d'Azur); Caroline de Cacqueray (Vendée); Christian Cotta-Bernard (Vienne); Elisabeth Dell'Accio (Grenoble); Jeanne-Yvonne Falher (Ille-et-Vilaine); Brigitte Grosshans et Marie-Rose Jehl-Kopf (Strasbourg); Marie-Thérèse Leblanc-Briot (Mayenne); Françoise Lecomte (Pays Grassois); Catherine Leverrier (Paris-Île-de- France); Dominique de Margerie (Aube); Véronique Maillet-Driencourt (Léman mont-Blanc); Laurence Mitaine (Orléans); Françoise Monet (Val-d'Oise); Colette Peyrard (Vienne); Marie-Christine Prud'homme (Annecy); Robert Riou (Drôme-Nord); Dominique Rognon-Herrgott (Franche-Comté Nord); Emmanuel Vent (Allier) |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 30.01.20 15:11 | |
| " il vaut mieux vivre seul plutôt que mal accompagné " 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
soins palliatifs blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005
OU
1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
euthanasie suicide assisté blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005 " il vaut mieux mourir seul plutôt que mal accompagné "... ... ... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 04.02.20 9:45 | |
| N° 185 _____ ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 QUINZIÈME LÉGISLATURE Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 27 septembre 2017. PROPOSITION DE LOI portant sur la fin de vie dans la dignité, (Renvoyée à la commission des affaires sociales, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.) présentée par Mesdames et Messieurs Jean-Louis TOURAINE, Delphine BATHO, Olivier DUSSOPT, Yves BLEIN, Monique IBORRA, Mireille CLAPOT, Hubert JULIEN-LAFERRIERE, Joël GIRAUD, Alain TOURRET, Sandrine LE FEUR, Pierre HENRIET, Cécile RILHAC, Brigitte LISO, Sébastien NADOT, Sonia KRIMI, Jean-Michel MIS, Jean François MBAYE, Michel LAUZZANA, Mireille ROBERT, Alain PEREA, Stéphane TESTÉ, Julien BOROWCZYK, François-Michel LAMBERT, Jean-Luc FUGIT, Christophe DI POMPEO, Christophe JERRETIE, Martine WONNER, Stéphanie KERBARH, Huguette TIEGNA, Danièle CAZARIAN, Ludovic MENDES, Hélène ZANNIER, Paul MOLAC, Patrick VIGNAL, Bérangère ABBA, Christophe BLANCHET, Charlotte LECOCQ, Frédérique DUMAS, Nicole LE PEIH, Barbara BESSOT BALLOT, Sylvie CHARRIÈRE, Jacqueline MAQUET, Jeanine DUBIÉ, Carole BUREAU-BONNARD, Xavier ROSEREN, Sylvia PINEL, Yves DANIEL, Damien PICHEREAU, Olivia GREGOIRE, Olivier FALORNI, Véronique HAMMERER, Brigitte BOURGUIGNON, Anne BRUGNERA, Laurianne ROSSI, Emmanuelle FONTAINE-DOMEIZEL, Jennifer De TEMMERMAN, Émilie GUEREL, Isabelle MULLER-QUOY, Sacha HOULIÉ, députés. EXPOSÉ DES MOTIFS Mesdames, Messieurs, Nos concitoyens aspirent à une fin de vie paisible, digne et choisie. Ils l’espèrent à domicile entourés de leurs proches et sans acharnement thérapeutique en cas de pathologie grave et incurable Or la majorité meurt à l’hôpital, souvent aux urgences. Comme le démontre l’étude MAHO (Mort à l’Hôpital), publiée en 2008, les soignants considèrent que seulement 35 % des décès s’y déroulent dans des conditions acceptables. Surtout, la quasi-unanimité des Français estime que chaque individu a le droit de choisir la façon de finir sa propre vie. Les résultats du sondage Ifop d’octobre 2014 attestent que 96 % des Français interrogés jugent que la législation française devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie des personnes qui en font la demande. Ce sondage est en tous points comparable aux précédents (2010, 2011 et 2013) et l’on note une progression de personnes répondant qu’ils sont « absolument » d’accord avec l’idée de permettre aux médecins à mettre fin à la vie des personnes qui en formulent le vœu (54 %). La conférence de citoyens, organisée par le Comité consultatif national d’éthique, a rendu ses travaux en décembre 2013 et a débouché sur des recommandations similaires. Ce panel de citoyens représentatifs de la diversité de la population française s’est, en effet, prononcé en faveur d’une assistance médicalisée active à mourir et d’un respect de la liberté de chaque sujet à choisir comment il souhaite terminer sa vie. Pour respecter la volonté individuelle du patient, le législateur doit entendre la demande des citoyens et la traduire en droit. C’est pourquoi il a la responsabilité d’élargir le champ des possibilités offertes au patient en fin de vie en s’efforçant de répondre à tous les cas de figure. Il n’existe pas de réponse unique, c’est pourquoi nous devons poser un cadre, au-delà de nos différences de philosophies, et ouvrir de nouveaux droits afin que chaque individu puisse faire un choix libre et éclairé au regard de ses convictions. Il s’agit aussi, au travers de ce texte, de mettre fin à une hypocrisie. Une étude de l’INED de 2012 estime que 2 000 à 4 000 personnes terminent leur vie, chaque année en France, grâce à l’assistance active à mourir d’un médecin. Ces pratiques médicales, aujourd’hui incontrôlables et inavouables, génèrent des inégalités considérables devant la fin de vie. Alors que certains bénéficient, grâce à des équipes médicales entreprenantes, d’une fin de vie choisie et apaisée, d’autres meurent dans des conditions douloureuses. Il peut même exister des abus liés à une décision médicale sans accord de la personne concernée. Il convient donc d’encadrer ces pratiques afin d’éviter tout risque, tant pour le patient que pour le corps médical. De même, certaines personnes peuvent, financièrement, se permettre de se déplacer à l’étranger, en Suisse et en Belgique notamment, pour bénéficier d’une fin de vie conforme à leurs souhaits, quand d’autres n’en ont pas les moyens, créant une inégalité supplémentaire face à la mort. De nombreux pays, tels la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg ou le Québec ont déjà légiféré, les premiers depuis plus de dix ans, en faveur d’une assistance médicalisée active à mourir. Les dispositifs mis en place par ces pays, comparables à celui proposé par ce texte, n’ont jamais été remis en cause témoignant ainsi qu’ils répondent à une demande de la population. Cette proposition de loi répond à une forte demande des Français. C’est une avancée sociétale majeure. La personne qui demande à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir doit être majeure, capable et souffrir d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique telles qu’aucune solution d’ordre thérapeutique n’est plus envisageable. Elle fait un choix libre et éclairé qu’elle peut révoquer à tout moment. Le présent amendement instaure un dispositif strict qui garantit le respect du choix du patient et impose aux médecins des procédures rigoureuses. Cette aide médicalisée active doit aussi être strictement et précisément encadrée, c’est pour cette raison que la demande doit être instruite par un collège de trois médecins afin d’en apprécier le caractère libre, éclairé, réfléchi et explicite. Si, pour une raison personnelle, un médecin ne souhaite pas participer à cette procédure, il peut bien sûr invoquer la clause de conscience et transmettre cette mission à un de ses confrères. De surcroît, la réalité de la situation médicale du demandeur et l’impasse thérapeutique dans lesquelles il se trouve doivent être avérées. Les délais imposés au médecin permettent la confirmation et la mise en œuvre de la volonté du patient. L’assistance médicalisée active à mourir doit pouvoir être réalisée soit par le patient lui-même et en présence du médecin, soit par le médecin. Enfin, l’intégralité de la procédure doit être versée au dossier médical du patient. PROPOSITION DE LOI Article unique Après l’article L. 1110-5 du code de la santé publique, est inséré un article L. 1110-5-1-A ainsi rédigé : « Art. L. 1110-5-1-A. – Toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander, dans les conditions prévues au présent titre, à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir. « La demande du patient est immédiatement étudiée par un collège de trois médecins afin d’en vérifier le caractère libre, éclairé, réfléchi et explicite et de s’assurer de la réalité de la situation médicale et de l’impasse thérapeutique dans laquelle se trouve l’intéressé. « Si le patient confirme sa volonté de bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir au moins quarante-huit heures après sa demande initiale, alors sa volonté doit être respectée. « Dans un délai maximal de quatre jours après la confirmation de la demande par le patient, l’assistance médicalisée active à mourir est pratiquée, selon la volonté du patient, soit par le patient lui-même en présence du médecin, soit par le médecin. L’intéressé peut à tout moment révoquer sa demande. « L’ensemble de la procédure suivie est inscrite dans le dossier médical du patient. » http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0185.asp |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 04.02.20 10:08 | |
| Quelles libertés d'aujourd'hui seront demain des crimes ? La conquête de nouvelles libertés est une aspiration humaine depuis la nuit des temps. D'autres droits seront donc revendiqués ou conquis, qui peuvent aujourd'hui nous paraître inatteignables ou aberrants. Les accepter ne doit pas conduire à réduire d'autres libertés chèrement acquises ou à renoncer à la protection des plus faibles.
Jacques Attali (chroniqueur) Publié le 16 janv. 2020 à 17h00
Depuis des siècles, la principale préoccupation des femmes et des hommes est de conquérir de nouvelles libertés, formelles et réelles. Ainsi se sont construits, dans les luttes, en quelques trop rares lieux du monde, démocraties et droits de l'homme. Droits politiques et droits sociaux.
Dans l'avenir, d'autres combats auront lieu pour généraliser ces libertés ; d'autres droits seront revendiqués et conquis : le droit à ne pas être connecté, le droit à la vie privée, le droit à mourir dans la dignité ; et même : le droit à n'avoir qu'un travail valorisant, le droit à avoir des enfants par une gestation externe, humaine ou artificielle, le droit à entretenir des relations simultanées avec plusieurs adultes consentants, ou même, peut-être, celui de s'unir légalement, avec des clones, ou des avatars virtuels.
A l'inverse, certaines libertés ont été réduites, en particulier les libertés de faire ce qui peut nuire à autrui. Ainsi ont été remis en cause, par exemple, le droit d'exploiter ou de martyriser plus faible que soi, d'avoir des relations sexuelles avec des parents ou des enfants, de maltraiter des animaux. Au moins en théorie.
Dans l'avenir, d'autres libertés seront remises en cause. Des comportements, aujourd'hui considérés comme des manifestations de la liberté, seront demain dénoncés comme des crimes. Les libertés sont, là aussi, menacées.
D'abord, des comportements déjà prohibés dans de nombreux pays mais encore trop souvent tolérés, comme l'esclavage, la pédophilie, les violences faites aux femmes, aux enfants, aux animaux, le harcèlement au travail, seront enfin sérieusement et universellement condamnés et poursuivis. Le port d'arme comme la peine de mort seront peut-être aussi, un jour, même aux Etats-Unis, rangés au magasin des accessoires immoraux et inefficaces.
D'autres comportements seront interdits, d'autres libertés seront réduites.
D'abord, au nom d'une morale : ainsi, toute action ressentie comme une atteinte à la dignité d'une minorité sera progressivement prohibée ; et on jugera à cet aulne non seulement les vivants mais les morts ; cela se traduira en particulier par la réécriture des livres d'Histoire et de chefs-d'oeuvre de la littérature, par la mise au rebut d'innombrables oeuvres d'art, pour leur contenu ou pour la conduite de leurs auteurs. Seront plus généralement criminalisés des manières de faire sa cour aujourd'hui bienvenus ou tolérés, parce que considérés dans l'avenir comme offensantes, dégradantes ou agressives.
Ensuite, on remettra en cause des libertés au nom de la sauvegarde de la santé de chacun : on interdira de manger du sucre ou du sel, de rester immobiles, de conduire des voitures individuelles, et bien d'autres choses.
Enfin, on remettra en cause d'autres libertés actuelles, au nom de la sauvegarde de la planète : on interdira, à juste titre, la consommation excessive de viande, d'eau douce, l'utilisation de pesticides, d'engrais, l'achat compulsif de biens de consommation. Certains voudront même aller (ils le veulent déjà) jusqu'à interdire à l'humanité de se reproduire, pour protéger le reste des espèces vivantes des ravages provoqués par les irrépressibles besoins de liberté des humains.
Les technologies de prédiction de comportement, d'intelligence artificielle , de vidéo surveillance, d'analyse génétique, rendront ces interdictions plus faciles à mettre en oeuvre. On en viendra (ou plutôt on en reviendra, comme dans les plus anciennes dictatures) même peut-être à considérer la liberté individuelle comme l'exception et l'interdiction comme la norme, à désigner les droits humains comme des ennemis de la civilisation, et à faire l'apologie de la soumission.
Certaines de ces remises en cause extrêmes de la liberté seront nécessaires ; et il ne faudrait évidemment pas renoncer à interdire l'intolérable ; et en particulier, il ne faudrait pas cesser de protéger les plus faibles des conséquences d'une excessive liberté des plus forts.
Mais il ne faudra pas aller trop loin, ne pas réduire à néant des libertés si chèrement acquises. Il faudra considérer les droits humains, tels que définis aujourd'hui, comme un acquis intangible de l'humanité.
Jacques Attali |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 07.02.20 9:26 | |
| Fin de vie : les médecins généralistes disposent-ils des bons outils ? Par Véronique Hunsinger le 07-02-2020 La Haute Autorité de santé devrait publier de manière imminente de nouvelles recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge médicamenteuse antalgique en fin de vie. La Haute Autorité de santé devrait publier de manière imminente de nouvelles recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge médicamenteuse antalgique en fin de vie. Un texte très attendu alors que la mise en examen d’un généraliste normand, qui avait utilisé du midazolam au domicile de plusieurs patients, crée une vive émotion depuis plusieurs semaines. La mise en examen et l’interdiction d’exercice du Dr Jean Méheut, à qui la justice reproche d’avoir administré à ses patients du midazolam qu’il se serait fourni de manière irrégulière, ont largement ému... Article payant... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 09.02.20 14:00 | |
| on peut lire ici ou là que la liberté fondamentale, c'est le suicide encore faut-il qu'on puisse penser au suicide avec discernement encore faut-il qu'on ne rate malheureusement pas son suicide encore faut-il qu'on puisse concrètement avoir accès au suicide alors, le suicide, une liberté ? |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.02.20 9:54 | |
| Fin de vie à domicile : la HAS fait un pas en avant — 9 février 2020 à 20:41 Fin de vie à domicile : la HAS fait un pas en avant Fin de vie à domicile : la HAS fait un pas en avant Mourir à domicile… C’est le souhait de nombre de Français, mais jusqu’à présent, le respecter était difficile. Y compris pour les généralistes. Mais ce lundi, la Haute Autorité de santé recommande que ces derniers puissent prescrire, dans certaines conditions, du midazolam, médicament qui permet d’endormir le patient jusqu’au décès. Un progrès. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.02.20 10:11 | |
| ce pas en avant aurait dû se faire logiquement sous le quinquennat précédent... On imagine d'autres pas en avant, mais à quelle date ? En Marche, citoyens, citoyennes, marchons, marchons ... La confiance a disparu pour laisser place à la méfiance Arrêtez de donner aux oeuvres et associations, arrêtez de voter Nous exigeons le droit au choix à propos du moment et de la manière de notre mort à la fin de notre vie, une loi sur l'euthanasie et le Suicide Assisté. Le Midazolam ne fait pas mourir. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.02.20 11:47 | |
| Par ailleurs, cela se pratique depuis des années avec l'HAD ( Hospitalisation A Domicile ), non ??? alors vous délirez avec le Midazolam ! c'est tout le système qu'il fallait revoir et vous le savez parfaitement... vous continuez hypocritement votre blablabla hypocrite ! |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.02.20 16:56 | |
| La Haute autorité de santé précise les modalités de la sédation en fin de vie [list] [*] Par Cécile Thibert [*] Mis à jour le 10/02/2020 à 12:17 [*] Publié le 10/02/2020 à 11:34Lundi, la Haute Autorité de Santé a publié ses recommandations pour guider les médecins dans la mise en œuvre de la sédation profonde, un acte délicat destiné aux patients en souffrance et en fin de vie.Quels médicaments doivent être utilisés pour la sédation profonde des patients en fin de vie? Comment les utiliser? Ce droit à décéder sans souffrance et sans conscience, permis par la loi Claeys-Leonetti de février 2016, n’avait jusque-là aucun cadre. C’est chose faite depuis lundi. La Haute Autorité de Santé (HAS) vient en effet de publier les modalités de mise en œuvre de cet acte très délicat. Désormais, les médecins hospitaliers ou généralistes confrontés à cette situation disposent d’un guide précis. La sédation profonde consiste à suspendre la conscience du malade et à arrêter les soins, tout en maintenant les traitements contre la douleur. «Elle ne peut être envisagée que pour des patients majeurs en fin de vie, pour lesquels il n’y a pas de traitement curatif et qui souffrent de douleurs réfractaires, c’est-à-dire échappant aux médicaments antalgiques, met en garde le Dr Pierre Gabach, chef du service des bonnes pratiques professionnelles à la HAS.
Trois médicaments possibles Les experts de la HAS recommandent d’utiliser en première intention le mizadolam injectable, un médicament qui dispose d’une autorisation de mise sur le marché pour les anesthésies. S’il s’avère inefficace ou inadapté, deux antipsychotiques pourront être utilisés: la chlorpromazine et la lévomépromazine. Dans un premier temps, une petite quantité devra être injectée. En fonction de la réaction du patient, le médecin augmentera progressivement la dose, jusqu’à ce qu’il perde conscience. «Il ne s’agit pas de provoquer la mort, mais de maintenir la sédation jusqu’à ce que l’évolution naturelle de la maladie entraîne le décès du patient», précise le Dr Gabach. L’acte est délicat: une dose trop importante injectée d’emblée pourrait provoquer le décès du patient. Au contraire, si le patient manifeste des signes d’amélioration, il sera possible de revenir en arrière en arrêtant l’injection. - Citation :
- «Il ne s’agit pas de provoquer la mort, mais de maintenir la sédation jusqu’à ce que l’évolution naturelle de la maladie entraîne le décès du patient»
Dr Pierre Gabach, chef du service des bonnes pratiques professionnelles à la HAS Pour le moment, aucun de ces médicaments n’est autorisé pour cet acte. Et pourtant, la loi Claeys-Leonetti permet déjà aux familles d’obtenir ces médicaments. Mais ceux-ci n’étant pas disponibles en pharmacie, cela ne peut se faire que par rétrocession hospitalière, sur présentation d’une ordonnance médicale. «Nous demandons que les médecins généralistes puissent désormais avoir accès à ces médicaments sans passer par l’hôpital», indique le Dr Gabach. Il appartient donc au ministère de la Santé de prendre des dispositions pour faciliter cet accès aux médecins de ville. À l’hôpital ou à domicileCet acte pourra se faire aussi bien à l’hôpital qu’au domicile du patient. «Le médecin devra être présent tout au long de l’injection et s’assurer qu’il dispose d’un lit de repli dans un hôpital proche», détaille le Dr Gabach. Il devra également être joignable à tout moment et s’être formé à cette pratique. Contraignant. «Même si le malade a inscrit la sédation profonde dans ses directives anticipées, la décision devra être prise de façon collégiale par plusieurs médecins et suite à une discussion avec la famille», précise encore le médecin.«Ce genre de situation est peu fréquente mais c’est un sujet trop important pour qu’on ne le codifie pas», souligne le Pr Pierre-Louis Druais, vice-président de la commission recommandations, pertinence, parcours et indicateurs à la HAS. «Personne n’avait encore osé écrire de telles recommandations, cela n’existe pas à l’étranger. Nous espérons que cela va débloquer la situation», insiste le Dr Gabach.https://sante.lefigaro.fr/article/la-haute-autorite-de-sante-precise-les-modalites-de-la-sedation-en-fin-de-vie/ |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.02.20 17:43 | |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.02.20 19:27 | |
| Fin de vie à domicile : les médecins généralistes auront accès au midazolam d’ici quatre mois Le ministère de la santé a annoncé lundi que ce puissant sédatif ne serait plus réservé au seul usage hospitalier.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 16h33, mis à jour à 16h52
La réponse ne s’est pas fait attendre. Le jour même de la publication d’une recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS) demandant une plus grande accessibilité au midazolam, un puissant sédatif utilisé pour mettre en œuvre les sédations profondes et continues jusqu’au décès, le ministère de la santé a annoncé que la substance serait disponible d’ici quatre mois dans les pharmacies de ville.
Les « médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile » pourront donc d’ici peu s’approvisionner dans ces pharmacies, alors que le midazolam était jusqu’alors réservé à un usage hospitalier.
Des traitements jusqu’à présent difficiles d’accès Pour permettre sa dispensation, l’Agence du médicament (ANSM) « procédera à une modification de son autorisation de mise sur le marché », a précisé le ministère dans un communiqué. La Haute Autorité de santé avait publié, lundi matin, une recommandation en ce sens, car si la loi Claeys-Leonetti autorise en théorie la « sédation profonde et continue » à domicile, les traitements utilisés pour la mettre en œuvre sont aujourd’hui très difficiles d’accès hors de l’hôpital.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Fin de vie à domicile : vers un accès facilité au midazolam pour les médecins généralistes La HAS, qui s’était autosaisie de ce sujet dès 2018, a recommandé lundi aux pouvoirs publics de permettre la dispensation en ville de ce médicament dont l’autorisation de mise sur le marché (AMM) ne prévoit qu’une utilisation pour des anesthésies. « Aucun médicament en France n’a aujourd’hui d’AMM pour la sédation profonde, continue et maintenue jusqu’au décès », avait souligné la HAS. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.02.20 19:39 | |
| «Il ne s’agit pas de provoquer la mort, mais de maintenir la sédation jusqu’à ce que l’évolution naturelle de la maladie entraîne le décès du patient»
on peut provoquer la mort, non ? puisque le but c'est bien que le patient meure.. fait-on des A.G. ( anesthésies générales ) de quelques jours et quelques nuits ? jamais !
STOP votes STOP dons STOP |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.02.20 22:06 | |
| "Au contraire, si le patient manifeste des signes d’amélioration, il sera possible de revenir en arrière en arrêtant l’injection"
çà m'angoisse à fond la caisse, c'est dingue |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 11.02.20 22:22 | |
| Fin de vie à domicile : des médecins bourguignons mettent en garde sur “une solution de facilité” D’ici 4 mois, les médecins de ville pourront mieux accompagner leur patient en fin de vie. Ils auront le droit d'administrer du Midazolam, un puissant sédatif dont l'usage était jusque-là autorisé uniquement en milieu hospitalier. En Bourgogne, médecins et associations émettent des réserves Par G.D Publié le 11/02/2020 à 19:20 Mourir à domicile plutôt qu’à l’hôpital, c’est une volonté exprimée par de nombreux patients auprès des professionnels de santé. D'ici quatre mois, le midazolam, un puissant sédatif jusqu'ici réservé à un usage hospitalier, sera disponible dans les pharmacies de ville pour les « médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile ». La Haute autorité de santé (HAS) avait publié ce lundi une recommandation en ce sens. Car si la loi autorise en théorie la « sédation profonde et continue jusqu’au décès » à domicile, les traitements utilisés pour la mettre en œuvre sont aujourd’hui très difficiles d’accès hors de l’hôpital. Le ministère de la santé a aussitôt donné son accord. L'annonce a été faite ce lundi 10 février. Les médecins généralistes pourront bientôt administrer du midazolam aux patients en fin de vie / Lionel Le Saux/MAXPPP "Un parcours de soins à respecter" Depuis la mise en place de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, en février 2016, de nombreux médecins réclamaient de pouvoir prescrire et administrer la sédation profonde aux patients qui le souhaitent. Pour Aurélien Vaillant, médecin généraliste du syndicat MG France et président du GPSPB (Groupement des Professionnels de Pays Beaunois), il s’agit d’une avancée. « Sur des situations ponctuelles, cela peut permettre d’éviter une hospitalisation lorsque le patient la refuse ». Néanmoins, le professionnel de santé insiste : « l’administration du midazolam doit se faire au cas par cas. C’est un élément du puzzle mais cela ne fait pas tout. Nous devons répondre à une détresse physique mais également psychologique ». La loi impose que la décision de mettre en œuvre cette sédation profonde soit prise de façon collégiale, une condition plus difficile à remplir pour les médecins de ville, d'autant plus dans les déserts médicaux où les structures d'hospitalisation à domicile ne sont parfois pas disponibles. Sur ce point, la HAS rappelle que son guide « parcours de soins » paru en 2018 prévoit de respecter cette obligation de collégialité en organisant une réunion avec une équipe de soins palliatifs pluri professionnelle et en faisant intervenir l'avis d'au moins un médecin extérieur. "Gare à la banalisation" Si pour de nombreux médecins de ville, cette nouvelle disposition se présente comme une avancée dans l’accompagnement des patients en fin de vie, il s’agit de l’appliquer dans le cadre d’un parcours sécurisé. « Il est important que les médecins bénéficient d'une formation sur les indications et sur les modalités du midazolam » explique Véronique Alavoine, chef du service de soins palliatifs de la Mirandière à Quetigny. Elle accueille cette annonce du ministère de la santé avec une certaine réserve et craint une banalisation dans le recours à ce type de sédation. « Il faut prendre gare à la solution de facilité. En situation de crise pour le patient et sa famille, la précipitation est toujours un ennemi. Chaque cas est différent. Il s’agit d’adopter une démarche collégiale et interdisciplinaire avant l’usage en dernier recours du midazolam ». Apaiser la souffrance des patients en fin de vie en leur apportant un soutien, c’est la mission que se fixe quotidiennement la soixantaine de bénévoles au sein de l’association JAMALV (Jusqu’à la mort accompagner la vie) à Dijon. Pour sa présidente, Dominique Barrière, cette autorisation du gouvernement donnée aux médecins est une avancée dans la loi Claeys-Leonetti. « Bien souvent, les bénévoles sont confrontés à des patients qui refusent d’aller en EHPAD. Ils doivent alors faire face à des situations de crise très compliquées. Si la possibilité est donnée aux patients de pouvoir rester et mourir à leur domicile comme ils le souhaitent, alors pour nous, c’est forcément une avancée qui va dans le bon sens ». La construction du prochain plan de développement des soins palliatifs, évoqué par Agnès Buzyn début janvier, sera finalisée "avant la fin du premier semestre" a annoncé le ministère de la santé. D’après l’Institut national de la statistique et des études économiques, seulement une personne sur quatre décède à son domicile en France. Là où elles seraient aujourd’hui 80 % à le souhaiter. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 12.02.20 9:10 | |
| Fin de vie : "Le midazolam est le médicament idéal" selon un syndicat de médecins charentais Mardi 11 février 2020 à 17:55 - Par Marine Protais, France Bleu La Rochelle Le ministère de la Santé a annoncé lundi que les médecins généralistes auront accès au midazolam d'ici quatre mois. Ce puissant sédatif sera vendu en pharmacie. Il permettra aux médecins de famille de pratiquer une "sédation profonde et continue" sur leurs patients en fin de vie. Le midazolam, puissant sédatif, sera disponible en pharmacie d'ici quatre mois Le midazolam, puissant sédatif, sera disponible en pharmacie d'ici quatre mois Maxppp - Julio PELAEZ Charente, France Est-ce un pas de plus vers l'euthanasie ? Le midazolam, un puissant sédatif, sera bientôt accessible aux médecins généralistes. Le ministère de la Santé a annoncé lundi que ce médicament sera vendu en pharmacie "d'ici quatre mois". Jusqu'ici, il était réservé à l'usage hospitalier. Ce tranquillisant est utilisé comme produit anesthésique et comme sédatif avant une opération. Désormais, il pourra être injecté aux personnes en fin de vie, hospitalisées à domicile. Les médecins de famille pourront ainsi pratiquer une "sédation profonde et continue" sur leurs patients. En Charente, la nouvelle est plutôt bien accueillie par les généralistes. Soulager les douleurs des patients en fin de vie "C'est une bonne nouvelle", réagit Gilles Raymond, président du syndicat des Médecins généralistes de Charente. Il a déjà utilisé le midazolam à plusieurs reprises, lorsqu'il exerçait en soins palliatifs. Il n'a aucun doute sur l'efficacité de ce médicament alors il félicite le fait que son utilisation soit élargie à des fins de vie à domicile."Le but n'est pas d'abréger les vies, tient à rappeler le médecin, mais d'accompagner et de soulager le patient jusqu'à sa fin de vie." C'est le meilleur médicament qui existe pour ça. Sans l'usage du midazolam, les médecins généralistes sont obligés de bricoler avec d'autres médicaments qui sont moins efficaces. Quand il injecte ponctuellement d'autres médicaments, Gilles Raymond raconte qu'il donne "une grosse dose d'un coup, qui va durer on ne sait pas combien de temps". Alors qu'avec le midazolam, il peut doser "très justement" et en continu, ce qui permet un suivi beaucoup plus précis. Mais pour l'ADMD, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, cette annonce du gouvernement n'est pas suffisante. L'ADMD souhaite la légalisation de l'euthanasie Le délégué de l'ADMD en Charente, Jean-Michel Nivet, estime que cette annonce ne répond pas aux demandes des patients en fin de vie. "C'est une avancée pour les médecins et par les médecins. Mais on ne met jamais la personne en fin de vie au cœur des débats", regrette-t-il. La personne en fait de vie devrait pouvoir définir cette dernière liberté. Lorsqu'on est atteint d'une maladie grave et incurable, on devrait pouvoir choisir le moment où on veut partir, mais partir debout, et non pas être à l'agonie pendant plusieurs heures voire plusieurs jours. L'Association pour le droit de mourir dans la dignité estime que "le combat est loin d'être terminé". Elle continue de demander la dépénalisation de l'euthanasie. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 12.02.20 15:54 | |
| " En revanche, le midazolam a des inconvénients réels : une élimination très variable qui ne permet jamais de prédire la dose d’entretien ; une tolérance pouvant survenir lors de l’usage prolongé obligeant à augmenter les doses ; un risque d’accumulation entrainant un allongement du délai de réveil à l’arrêt ; des fluctuations d’effet entraînant des réveils intempestifs ; une résistance possible voire des effets paradoxaux comme toutes benzodiazépines ".
copié-collé sur le web ici ou là ... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 12.02.20 16:22 | |
| On pourrait provoquer la mort si le patient est mourant on provoque bien certaines naissances pour fabriquer des handicapés à vie... ... ... le fantasme d'enterrement vivant a tjrs existé ... ... ... naissance ratée, vie ratée, et mort ratée ... ... ... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 12.02.20 17:24 | |
| Sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès à la demande du patient (loi du 2 février 2016). Nathalie Michenot, CH Versaille Nathalie Michenot. Rencontre autour des soins palliatifs en Île-de-France. CRSA 5 octobre 2017. La sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès est un nouveau droit pour le patient, créé par la loi du 2 février 2016 : le droit à être mis dans un état de sommeil profond continu, provoqué par des moyens médicamenteux, pour éviter de souffrir avant de mourir. Voir l’intervention En fin de vie, le recours à la sédation est parfois nécessaire pour obtenir un soulagement du patient. Il s’agit d’une pratique de dernier recours lorsque toutes les tentatives de soulager le patient ont échoué. Si la pratique de la sédation en soins palliatifs est rapportée dans la littérature dès 1990, les pratiques ont depuis évolué. En France, selon la SFAP[1], il s’agit de rechercher, par des moyens médicamenteux, une diminution de la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience (coma provoqué), dans le but de diminuer ou de faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par le patient, alors que tous les autres moyens disponibles et adaptés à cette situation ont pu lui être proposés et/ou mis en œuvre sans permettre le soulagement escompté. En situation palliative, les pratique sédatives diffèrent selon les situations rencontrées : – en cas de souffrance réfractaire, physique ou psychique, vécue comme insupportable par le patient, une sédation proportionnée au soulagement obtenu est réalisée. Elle est potentiellement réversible en fonction de l’évolution clinique. Lorsque la mort est proche, une sédation profonde continue peut être instaurée, et maintenue jusqu’au décès naturel du patient qui survient dans les heures ou les jours qui suivent. Ce n’est pas la sédation qui provoque le décès mais l’évolution de la maladie. – en cas de détresse asphyxique ou hémorragique, une sédation profonde est réalisée d’emblée ; elle sera potentiellement réversible en cas d’arrêt de l’hémorragie ou de l’asphyxie, ou non en cas de survenue du décès. Dispositions législatives Concernant la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès à la demande du patient, que nous dit la loi du 2 février 2016 ? Afin d’éviter toute souffrance, le patient atteint d’une affection grave et incurable peut demander[2] une sédation profonde et continue jusqu’au décès, si : son pronostic vital est engagé à court terme et s’il présente une souffrance réfractaire aux traitements ; sa décision d’arrêter un traitement engage son pronostic vital à court terme et est susceptible d’entraîner une souffrance insupportable. Par exemple, un patient peut décider de l’arrêt d’une assistance respiratoire, une sédation profonde est alors mise en place pour éviter toute sensation d’asphyxie, sédation qui sera maintenue jusqu’à la survenue du décès qui va intervenir en raison de l’arrêt de cette suppléance vitale. La loi précise que cette sédation doit être associée à un traitement contre la douleur (il s’agit d’être certain que le patient ne souffrira pas) et à l’arrêt des traitements de maintien en vie. La loi demande qu’une procédure collégiale soit instaurée pour pouvoir décider d’une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès. Il s’agit d’une concertation entre le médecin en charge du patient, les membres présents de l’équipe de soins et un consultant (un médecin extérieur à l’équipe). Il est essentiel d’être attentif aux questionnements des soignants qui sont au contact du patient. La singularité de chaque situation est au coeur de cette discussion collégiale. Il faudra réaliser une évaluation globale, pluriprofessionnelle et multidimensionnelle car il existe une intrication des aspects physiques, psychologiques, sociaux, familiaux, existentiels et spirituels. Le recours à un psychologue ou psychiatre face à une souffrance existentielle ou psychologique est nécessaire. Le but de cette procédure collégiale est de vérifier que les conditions prévues par la loi sont réunies : dans la première situation prévue par la loi, il s’agira de s’assurer que la souffrance est réfractaire et le pronostic vital engagé à court terme, c’est-à-dire à quelques jours. Si le pronostic vital n’est pas engagé à court terme, une sédation proportionnée au besoin de soulagement sera discutée avec le patient et revue selon l’évolution ; dans la deuxième situation prévue par la loi, il faudra évaluer si l’arrêt du traitement demandé par le patient est susceptible d’entraîner une souffrance insupportable et engage son pronostic vital à court terme. Avant toute mise en œuvre de sédation, il importe d’écouter, de comprendre et d’analyser la demande du patient. Quand le patient demande une sédation, que désire-t-il réellement ? Une patiente dira : « Ah, on fait ça maintenant ? Je préférerais en fin de semaine…. là j’ai prévu de voir des amis » ; une autre patiente confiera : « Je suis trop endormie ». Le patient est libre de changer d’avis. Sa demande est à accueillir, à respecter et à entendre pour permettre un cheminement. Mise en oeuvre La mise en œuvre doit suivre les bonnes pratiques cliniques et les recommandations professionnelles : recommandations de la SFAP de 2010 ; fiches repères SFAP 2017 (disponibles sur le site de la SFAP) : pronostic court terme (Repères pour évaluer un pronostic engagé à quelques jours) ; souffrance réfractaire (Seul le patient peut juger du caractère insupportable de sa souffrance) ; mise en œuvre médicamenteuse ; travail de la Haute autorité de santé en cours (disponible d’ici fin 2017; début 2018). La mise en œuvre doit pouvoir se faire à l’hôpital et à domicile sous réserve de la disponibilité des médicaments (fournis via le système de la rétrocession par la pharmacie hospitalière) et sous réserve de la continuité des soins (proches au domicile, présence du médecin et des soignants qui demeurent joignables et disponibles). Des temps de réunion et d’échanges sont organisés avec les soignants pour les informer sur les motivations de la sédation, les modalités pratiques de réalisation et aussi pour lever les incompréhensions. Patients et proches Une discussion pour évoquer la possibilité d’une sédation en réponse aux craintes du patient peut parfois avoir lieu. Ainsi, un patient souffrant d’insuffisance respiratoire au stade terminal qui demandait une euthanasie de peur de mourir étouffé, sera rassuré de savoir une sédation possible en cas de crise asphyxique ou si la situation devenait insupportable pour lui. Le patient a besoin d’informations adaptées afin d’obtenir les éclairages indispensables sur sa situation clinique, les modalités pratiques de réalisation de la sédation et ses conséquences. Les souhaits du patient seront recueillis pour sa prise en soins une fois sédaté. Les entretiens du patient avec le médecin pourront se faire en présence de sa personne de confiance, si elle est désignée, et/ou de sa famille pour un meilleur partage des informations et des ressentis de chacun. Les temps d’échange avec les proches et la personne de confiance sont nécessaires pour expliquer la situation, la décision de sédation et les soins qui seront apportés. Les proches doivent être accompagnés. En effet, la perte de la communication pose la question du sens et de la continuité de la relation vécue jusque-là. Il est important de laisser la possibilité aux proches de participer à certains soins (soins de bouche, coiffage, massage …), de partager des moments de présence en favorisant des atmosphères paisibles dans la chambre (avec par exemple de la musique, un éclairage adapté), de rester dormir, etc… Les enfants peuvent prendre part à leur façon (dessin, peinture, histoire…). Traitements et soins Pour réaliser une sédation, le midazolam est le médicament le plus souvent utilisé en raison d’une durée d’action courte permettant des réveils. L’utilisation de médicaments à plus longue durée d’action est une option dans la mesure où le réveil n’est pas envisagé. Seuls seront poursuivis les soins et les traitements visant à assurer le meilleur confort possible (notamment un traitement antalgique adapté). Au cours de la sédation, les soins corporels et l’attention prêtée à la personne permettent de la maintenir dans sa place de sujet. Le fait de toucher la personne, de s’adresser à elle, de prendre soin d’elle, de respecter son intimité, sa pudeur, ses habitudes, signifie qu’elle est bien vivante, dans le lien et dans la continuité de son existence. Pour le patient il s’agit d’accepter de confier son corps entre les mains des soignants. les soins du corps prodigués à la personne sédatée découlent d’une alliance bienveillante entre soignant-soigné : « je vous laisse mon corps pour quand je n’y serai plus ; j’ai décidé de vous faire confiance ». |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 12.02.20 22:27 | |
| Fin de vie: vers un accès facilité aux soins palliatifs à domicile Par AFP le 10.02.2020 à 00h05
La fin de vie doit être mieux prise en charge, y compris à domicile, notamment en rendant plus accessibles des médicaments pour le moment réservés aux hôpitaux, plaide la Haute autorité de Santé AFP/ARCHIVES - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN Pour mieux répondre aux malades souhaitant "finir leurs jours à domicile", le ministère de la Santé va rendre disponible "d'ici quatre mois" dans les pharmacies de ville le midazolam, un puissant sédatif jusqu'ici réservé à un usage hospitalier.
Le droit à la "sédation profonde et continue jusqu'au décès" pour les malades en phase terminale existe depuis la loi sur la fin de vie de février 2016, à l'hôpital comme en ville, mais "dans ce dernier cas, il apparaît que la disponibilité" des médicaments utilisés "n'est pas pleinement effective", a reconnu le ministère dans un communiqué, après la publication d'un avis de la Haute autorité de santé (HAS).
Cette instance conseillère des pouvoirs publics avait appelé lundi le gouvernement à "faire évoluer la réglementation des médicaments" de soins palliatifs, pour permettre "à tous les professionnels de santé, de ville comme hospitaliers, de mettre en oeuvre" de façon effective cette sédation prévue par la loi.
Fin novembre, le cas d'un médecin normand a mis en lumière les obstacles à l'accompagnement d'un patient en fin de vie à domicile. Ce médecin a été mis en examen et interdit d'exercer pour avoir administré à cinq personnes âgées du midazolam obtenu illégalement.
Le midazolam injectable, un puissant tranquillisant indiqué comme produit anesthésique et comme sédatif avant une opération, est aussi recommandé en première intention par la HAS pour mettre en oeuvre la sédation profonde et continue.
Mais seules les pharmacies d'hôpitaux sont autorisées à le distribuer. Les médecins de ville peuvent théoriquement le prescrire, par le système de "rétrocession hospitalière", mais en pratique, il est très compliqué pour les proches des patients de se le procurer.
Pour permettre sa distribution dans les pharmacies de ville, l'Agence du médicament (ANSM) "procédera à une modification de son autorisation de mise sur le marché", précise le ministère.
"Il était grand temps" que cet accès soit facilité, a commenté auprès de l'AFP Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), saluant une "avancée importante".
"On a sur le territoire pas mal de gens qui ne pouvaient pas mourir à domicile" alors que c'était leur souhait, et qui étaient "obligés d'aller à l'hôpital ou en Ehpad pour mourir" en raison de ces restrictions, a-t-il souligné.
Les médecins de ville prenant en charge ce type de soins devront "passer convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs afin de garantir la collégialité de la décision ainsi que l'accompagnement et le suivi des patients", ajoute le ministère.
Sur ce point, le SML reconnaît que la collégialité est "indispensable" mais souhaite que sa mise en oeuvre "soit simple" et reste compatible avec "l'exercice libéral".
- "mode d'emploi" -
Autre difficulté : le midazolam (et substances similaires) n'ayant pas été mis sur le marché pour cette indication, il n'existait jusqu'à présent pas de "notice".
La HAS entend lever cet obstacle, en fournissant aux médecins un "mode d'emploi": quelle substance privilégier? Quelles sont les étapes? Comment établir la bonne dose pour "suspendre la conscience" sans provoquer le décès?
Désormais, "les médecins qui veulent se lancer dans cette prise en charge" de la fin de vie à domicile "auront un guide pratique", a souligné à des journalistes Pierre Gabach, chef du service des bonnes pratiques professionnelles à la Haute autorité.
Le ministère de la Santé a par ailleurs annoncé que la construction du prochain plan de développement des soins palliatifs, évoqué par Agnès Buzyn début janvier, serait finalisée "avant la fin du premier semestre". Il est censé remédier aux "nombreuses situations où les soins palliatifs ne sont pas mis en oeuvre, ou trop tardivement".
Un rapport d'évaluation du précédent plan (2015-2018), sera publié "cette semaine" par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
Selon le ministère, près de 4 Français sur 10 décèdent à domicile ou en Ehpad. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 12.02.20 23:54 | |
| Fin de vie : "Le droit de pouvoir finir ses jours chez soi me paraît être un droit humain essentiel", estime Didier Sicard Le président d'honneur du Comité consultatif national d'éthique salue la décision de la Haute autorité de santé qui recommande d'autoriser les médecins de ville à pratiquer la "sédation profonde et continue" pour les patients en fin de vie.
avatar franceinfo Radio France Mis à jour le 10/02/2020 | 13:42 publié le 10/02/2020 | 07:34
"Le droit de pouvoir finir ses jours chez soi me paraît être un droit humain absolument essentiel", a estimé lundi 10 février sur franceinfo le professeur Didier Sicard, alors que la Haute autorité de santé recommande d'autoriser les médecins de ville à pratiquer la "sédation profonde et continue" pour leurs patients en fin de vie. "Le médecin est responsable, il connaît son malade. Ce dialogue singulier entre un malade et un médecin l'emporte sur toutes les lois", a ajouté Didier Sicard, président d'honneur du Comité consultatif national d'éthique, auteur d'un rapport sur la fin de vie remis en 2012 à François Hollande.
"Nous souhaitons pouvoir suivre à domicile nos patients jusqu'au bout, quand c'est leur désir de pouvoir rester chez eux", a expliqué lundi sur franceinfo le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de médecins généralistes MG France. "Le questionnement qu'on se pose actuellement ce n'est pas celui de l'euthanasie, c'est celui de ne pas prolonger inutilement et d'accompagner le mieux possible le patient, et ça doit être possible à domicile", a-t-il ajouté.
"Les médecins ont besoin d'être responsabilisés, pas sous la menace de la justice" Selon Didier Sicard, il y a "une défiance des médecins généralistes, alors qu'eux-mêmes souhaiteraient pouvoir accompagner beaucoup mieux leurs malades. Je trouve qu'il y a une défiance par rapport à eux, qui est inacceptable. Il ne faut pas non plus les infantiliser. Les médecins ont besoin d'être responsabilisés, pas d'être sans arrêt sous la menace de la justice, ce qui, je trouve, est insupportable." Il y a deux mois, un médecin généraliste normand a été mis en examen et interdit d'exercer car il avait obtenu un puissant sédatif sans autorisation et l'avait administré à plusieurs de ses patients.
Le président du syndicat de médecins généralistes MG France a par ailleurs insisté sur le fait que la décision de pratiquer la "sédation profonde et continue" doit être prise "collectivement", avec "les gens qui sont le plus proche du patient", comme "l'infirmière libérale qui se déplace à domicile et qui le connaît", ainsi que la famille. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 13.02.20 11:18 | |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 13.02.20 15:33 | |
| copié-collé sur le web Une personne atteinte de leucémie peut mourir de différentes choses. Elle peut perdre subitement beaucoup de sang ou faire un accident vasculaire cérébral car le sang est incapable de coaguler. Il peut y avoir des complications liées aux faibles niveaux d'hémoglobine. Une infection est possible. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 13.02.20 15:50 | |
| si tout est possible, est-ce bien raisonnable de mourir chez soi ? car dans chaque hôpital il y a par ex des chambres froides en attendant l'enterrement ou l'incinération. Je viens de me poser cette question à l'instant. Evidemment tout est possible : je peux faire un AVC ds un quart d'heure.. Mourir chez moi, oui, mais sans transformer ma chambre en chambre d'hôpital si je meurs chez moi, l'hôpital économise et moi j'ai ma tranquilité, je meurs chez moi donc il faudrait créer une sorte de service via les ambulances qui se chargent de ramener les cadavres à l'hosto en cas de don d'organe post mortem par ex ? (je crois que je pense trop ! ) |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 13.02.20 16:09 | |
| Fin de vie : "Le droit de pouvoir finir ses jours chez soi me paraît être un droit humain essentiel", estime Didier Sicard Didier Sicard qui va au Temple tous les dim matin, qui n'a rien fait de concret à part son rapport sous le quinquennat précédent... la France... pays des Droits de l'Homme ??? ??? ??? Je rappelle que le fait de mourir chez soi a été évoqué sous le quinquennat précédent ... ... au coeur des campagnes on continuera à mourir chez soi... et de quelle façon ...
| "Au contraire, si le patient manifeste des signes d’amélioration, il sera possible de revenir en arrière en arrêtant l’injection" |
ON REFUSE CETTE MANIPULATION DE MERDE |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 20.02.20 10:17 | |
| Article publié le 20/02/2020 à 01:00 | Lu 154 fois Patient en fin de vie hospitalisé ou à domicile : quels médicaments et comment les utiliser ? (HAS) La HAS définit dans une recommandation publiée ce jour les modalités d’utilisation des médicaments –y compris hors AMM– nécessaires pour accompagner les patients en fin de vie par une sédation, qu’elle soit proportionnée, profonde, transitoire ou maintenue jusqu’au décès. La HAS demande aux pouvoirs publics, sur la base de cette recommandation, de permettre la dispensation effective de ces médicaments aux médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile. Patient en fin de vie hospitalisé ou à domicile : quels médicaments et comment les utiliser ? (HAS) Tous les médecins sont confrontés à l’accompagnement de patients en fin de vie, dont beaucoup demandent à pouvoir rester chez eux. Ce sont toujours des situations singulières et complexes.
Dans le contexte de mise en œuvre de la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 créant un droit à la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès, la HAS s’est mobilisée au travers de différents travaux pour aider les professionnels de santé à prendre en charge ces patients dans les conditions les plus humaines et les moins douloureuses possibles.
Elle a publié en 2018 le guide parcours de soins « Comment mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ? », proposant des outils pour aider à la décision et à la mise en œuvre de cette sédation.
Y étaient évoqués l’ensemble des médicaments utilisables en fin de vie pour réaliser une sédation profonde et continue, maintenue jusqu’au décès. Pour le compléter, la HAS publie ce jour une recommandation de bonne pratique explicitant les modalités d’utilisation, à l’hôpital comme à domicile, des médicaments de la sédation, hors autorisation de mise sur le marché (AMM).
Permettre aux professionnels d’accompagner les patients en fin de vie, y compris à domicile Aucun médicament en France n’a aujourd’hui d’AMM pour la sédation profonde, continue et maintenue jusqu’au décès. Ainsi, les médicaments qui peuvent être utilisés sont hors AMM.
En conséquence, aucune information n’est disponible sur leurs modalités d’utilisation dans cette situation, les informations disponibles ne concernant que les indications et les modalités d’utilisation pour lesquelles ils ont été autorisés.
Dans sa recommandation, la HAS positionne les différents traitements médicamenteux les uns par rapport aux autres. Le midazolam injectable –qui dispose en France d’une AMM pour les anesthésies– est le médicament de première intention pour la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès.
S’il s’avère non-adapté à la situation ou au patient, viennent en seconde intention la chlorpromazine et la lévomépromazine (des antipsychotiques). Les posologies et modalités d’administration de ces médicaments sont détaillées pour une utilisation en ville comme à l’hôpital. L’objectif est de guider les professionnels de santé en réponse à la demande des patients et de leurs familles de pouvoir choisir de mourir chez soi.
La HAS rappelle que, conformément à la réglementation, la mise en place d’une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès doit impérativement reposer sur une décision collégiale, quel que soit le lieu de prise en charge.
Pour permettre désormais à tous les professionnels de santé, de ville comme hospitaliers, de mettre en place une sédation proportionnée ou profonde et continue comme prévu par la loi, la HAS demande aux pouvoirs publics de permettre la dispensation en ville des médicaments cités dans sa recommandation.
Ses travaux constituent un fondement sur lequel s’appuyer pour faire évoluer la réglementation des médicaments utilisés lors d’une sédation proportionnée ou profonde et continue maintenue jusqu’au décès.
Remise à plat des stratégies médicamenteuses pour soulager les douleurs rebelles En parallèle de ses travaux sur les traitements médicamenteux de la sédation, la HAS a décidé d’élaborer des recommandations sur la prise en charge médicamenteuse dans une autre situation, celle des douleurs rebelles.
Les douleurs rebelles désignent les douleurs non soulagées par les thérapeutiques classiques, mais pour lesquelles des solutions antalgiques existent. Ces douleurs peuvent être spontanées ou provoquées par les soins, notamment pour les malades traités pour un cancer. Le travail de la HAS répond à deux objectifs : - donner des recommandations précises aux professionnels de santé sur les opioïdes, utilisés dans ces situations mais pour lesquels le risque de mésusage, d’addiction ou de détournement doit être maitrisé ; - préciser les autres traitements médicamenteux recommandés qui peuvent être utilisés hors AMM.
La HAS met ainsi à disposition une fiche outil qui répond de manière synthétique aux questions des professionnels : comment et quand recourir à ces antalgiques, à quelles doses, par quel traitement démarrer et quand changer, selon quelles conditions d’utilisation ?
Les recommandations de la HAS explicitent notamment la démarche à suivre pour réaliser un changement d’opioïdes, une co-antalgie ou une analgésie locorégionale (péridurale, intrathécale…) dans le cadre de la mise en place de soins palliatifs de manière graduée. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 20.02.20 10:57 | |
| Droit de mourir dans la dignité : Sédation à domicile 12 FÉVR. 2020 PAR LENOUS BLOG : COUPS DE CŒUR, COUPS DE VENTS ET AUTRES TRAFALGARS Communiqué de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (l'ADMD) à propos des recommandations de la haute autorité de la santé (HAS) https://www.admd.net/articles/decryptages/recommandation-de-la-has-pour-une-sedation-profonde-et-continue-domicile.html?utm_source=Sarbacane&utm_medium=email&utm_campaign=f%C3%A9vrierÀ la suite de l’affaire dite des médecins de Seine-Maritime (administration de midazolam pour soulager les douleurs de patients en fin de vie et les accompagner à domicile), la Haute Autorité de Santé (HAS) a décidé, lundi 10 février dernier, de recommander aux pouvoirs publics de faciliter l’accès au midazolam pour les médecins généralistes (cf. les directives anticipées : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-12/modele_de_redaction_des_directives_anticipees.pdf . Cela revient donc à proposer, à domicile, UNE SÉDATION PROFONDE ET CONTINUE PROVOQUANT UNE ALTÉRATION DE LA CONSCIENCE MAINTENUE JUSQU’AU DÉCÈS, ASSOCIÉE À UNE ANALGÉSIE ; c’est-à-dire l’application, à domicile, de l’article 3 de la loi n°2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, la loi Claeys/Leonetti (que nous combattons). droit-mourir-dignite S’il est peut-être plus « confortable » pour certain.e.s patient.e.s entré.e.s en phase agonique (la sédation ne s’applique qu’aux personnes se trouvant dans les tout derniers jours de leur vie) de mourir à domicile, les arguments contre cette loi restent les mêmes de notre part : *1. Selon Régis Aubry lui-même, il n’y a aucune étude prouvant que le patient ne souffre pas lorsqu’il est sédaté ; les proches, eux, souffrent à l’évidence. => À l’hôpital ou à domicile, les souffrances seront les mêmes… *2. La sédation reste un moyen hypocrite et long de hâter la mort (9 jours pour Vincent Lambert qui était pourtant déjà terriblement diminué) *3. Il s’agit toujours de condamner le patient à mourir de faim (dénutrition) et de soif (déshydratation) et, dans certains cas, d’étouffement ; la mort intervenant très souvent par insuffisance rénale *4. La décision de sédater, à l’hôpital ou, demain peut-être, à domicile, appartiendra toujours in fine aux médecins puisque les directives anticipées ne sont toujours pas opposables Il ne faudrait pas que les pouvoirs publics, par un artifice orchestré par la HAS, essaient d’endormir les adhérents et les militants de l’ADMD ainsi que les 96% des Français qui soutiennent une loi de liberté telle que nous portons depuis 40 ans et qui est aujourd’hui formalisée sous cette proposition de loi adoptée par nos adhérents. N’abdiquons pas notre droit légitime à l’ultime liberté, qui est l’objet de notre association. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 22.02.20 10:00 | |
| JIM.fr
Publié le 22/02/2020
[size=34]Fin de vie : la Haute Autorité de Santé, ses oublis, ses ambiguïtés…[/size]
Paris, le samedi 22 février 2020 - La mise en examen de deux médecins normands pour administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort sans intention de la donner a mis en lumière les difficultés auxquelles se heurtent certains médecins pour accompagner leurs patients en fin de vie et notamment soulager leurs souffrances. Plusieurs syndicats et notamment la Fédération des médecins de France (FMF) ont ainsi dénoncé la complexité des procédures auxquelles doivent s’astreindre les praticiens pour se procurer certains médicaments. Cette alerte a été rapidement entendue par les pouvoirs publics. Dans le cadre d’une réactualisation de ses recommandations sur les bonnes pratiques en matière « d’antalgie des douleurs rebelles et de pratiques sédatives chez l’adulte », la HAS a estimé « nécessaire d’adapter la réglementation de la prescription, de la dispensation, et de la prise en charge par l’Assurance maladie des médicaments concernés (dont le fameux midazolam, ndlr), afin de permettre la mise en œuvre effective à domicile » des pratiques sédatives. Elle réclame aussi l’évolution de la réglementation encadrant ces produits afin qu’ils puissent bénéficier d’une extension d’AMM ou d’une ATU. Dès le lendemain, le ministère de la Santé a pris acte de ces recommandations et a indiqué qu’elles seraient mises en œuvre d’ici quatre mois dans le cadre d’ « un parcours sécurisé prévoyant notamment, pour les situations nécessitant une démarche collégiale, l’obligation pour le prescripteur de passer convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs afin de garantir la collégialité de la décision ainsi que l’accompagnement et le suivi des patients ». Les syndicats engagés sur ces sujets se sont félicités de cette prise de conscience rapide du pouvoir politique, tout en insistant sur l’importance d’éviter les lourdeurs administratives dans les procédures envisagées. Cependant, certains ont une lecture moins enthousiaste et relèvent d’une part combien cette séquence dénote la frilosité des pouvoirs publics à mettre en œuvre les mesures indispensables pour un accompagnement de qualité de la fin de vie et surtout rappellent que le souhait d’une légalisation de l’euthanasie (qui serait soutenu par une large part de la population selon de nombreuses enquêtes) n’est toujours pas entendu. C’est notamment le message que portent dans nos colonnes les docteurs Denis Labayle et Bernard Senet membres de l’association Le Choix – Pour une mort choisie. Dans cette tribune, les deux praticiens reviennent notamment sur la persistance des limites de la loi et déplorent une importante frilosité politique (signalons que nous ouvrons nos colonnes à ceux qui contesteraient cette approche et notamment aux responsables de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, ici cités). Par les Dr Denis Labayle et Bernard Senet, Co-président et membre du collège décisionnel de l’Association Le Choix Citoyens pour une mort choisie En pratique, la HAS préconise en première intention le midazolam, ou en cas de difficulté d’approvisionnement, le diazépam ou le clonazépam. En cas d’efficacité insuffisante, la HAS recommande en deuxième intention deux neuroleptiques injectables : la chlorpromazine ou la lévomépromazine. Si la sédation est toujours inadaptée, la HAS propose de discuter d’un transfert en service spécialisé. Mais consciente que ces questions sont complexes et délicates, la HAS suggère également la mise en place d’un réseau national de centres experts qui devrait assurer une astreinte téléphonique continue pour répondre aux questions des professionnels.Docteur Denis Labayle et Docteur Bernard Senet Suite à l’affaire des deux médecins, suspendus pour avoir aidé leurs patients à mourir en prescrivant du Midazolam à leur domicile, la Haute Autorité de Santé (HAS) conseille enfin aux pouvoirs publics de permettre aux médecins généralistes de prescrire ce médicament, dans le cadre de la loi sur la « sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu'au décès », loi de 2016 dite Claeys-Léonetti. Ce changement soudain d’attitude de la Haute Autorité de Santé est-il un progrès ? Ou la simple correction d’un oubli ? Ou une nouvelle preuve que les conditions drastiques exigées par la loi actuelle n’ont en réalité qu’un but : réduire à tout prix les indications de la sédation terminale ? Jusqu’à obliger les patients à mourir à l’hôpital…
Evidente humanité Permettre aux médecins généralistes d’aider médicalement leurs patients à mourir à leur domicile et non en institution relève de la plus évidente humanité. Une évidence pourtant qui n’a pas sauté aux yeux des rédacteurs du texte touffu de la Haute Autorité de Santé. Car il faut s’appliquer à lire ce document, pour saisir à quel point ses multiples restrictions ne visent qu’à en réduire l’application. Un texte rédigé sous l’influence directe de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) dont on connait les positions conservatrices et rigides en matière de fin de vie. Où les influences religieuses ne sont pas loin.
Frilosité politique Cette loi, présentée comme un progrès, garde toute une part d’inhumanité. On sait, par exemple, que la suppression de l’hydratation destinée à créer une insuffisance rénale ne fait que prolonger une agonie, inutile pour les malades, douloureuse pour la famille présente. Cette loi reste une atteinte à la liberté de choix. L’Association Le Choix, Citoyens pour une mort choisie rappelle qu’il est temps que les femmes et les hommes politiques prennent leurs responsabilités sur ce sujet qui concerne tous les citoyens. Sans exception. Eux y compris. Qu’il est temps de répondre au désir de l’immense majorité de la population qui réclame depuis plusieurs dizaines d’années une loi réellement humaine, respectant la liberté de chacun. Alors pourquoi cette frilosité politique ? Certes une telle loi provoquera, on le sait, quelques manifestations dans la rue, avec la présence de ceux qui s’opposent systématiquement à tout changement sociétal, mais les élus auraient tout à gagner à écouter l’extrême majorité de leurs concitoyens qui réclament un changement de la loi. Une loi plus libre, plus humaine. Alors un peu de courage, mesdames et messieurs les politiques. D’autres pays nous ont précédé depuis longtemps et ne sont pas tombés dans la barbarie annoncée. Alors pourquoi pas nous ? |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 24.02.20 12:24 | |
| Les patients en fin de vie pourront mourir chez eux sans souffrirMardi 11 février 2020 à 9:08 - Par Nathalie Doménégo, France Bleu ParisLes médecins de ville vont pouvoir mieux accompagner leur patient en fin de vie. D'ici 4 mois, ils auront le droit d'administrer du Midazolam, puissant sédatif dont l'usage était jusque là autorisé uniquement à l'hôpital.Les patients en soins palliatifs pourront mourir chez eux sans souffrir :copyright: Maxppp - Philippe TurpinMourir à domicile plutôt qu'à l'hôpital, quand on est en fin de vie. Le sujet nous concerne tous, à plus ou moins long terme. Une avancée importante vient d'être réalisée pour aller dans ce sens : Le ministère de la santé a aussitôt donné son accord, après une recommandation de la Haute Autorité de Santé publiée ce lundi.
Toute personne en phase terminal pourra passer ses derniers jours, alitée chez elle, avec le même traitement administré à l'hôpital, car d'ici quatre mois, le médecin généraliste pourra délivrer ce puissant sédatif qu'est le midazolam. C'est ce médicament qui avait été administré à Vincent Lambert, durant une semaine, en juillet dernier, avant qu'il ne décède, dans le cadre d'un processus réglementé par la loi Claeys-Leonetti. Cette nouvelle autorisation permettra également de libérer des lits. Le professeur Picard, spécialiste de soins palliatifs au groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon à Paris, interviewé sur France Bleu Paris reconnait que « nous n’avons pas la capacité en France d’accueillir tout le monde en unité de soins palliatifs. » Une décision prise rapidement par le gouvernement suite à la mise en examen d'un médecin généraliste du Havre. Celle-ci avait provoqué l'indignation auprès de ses confrères. La justice lui reprochait d'avoir administré du midazolam à cinq de ses patients en fin de vies et âgés de 80 à 90 ans, alors qu'il n'en avait pas le droit. L'usage de ce médicament étant exclusivement administré dans les hôpitaux. Il s'était procuré ce puissant sédatif grâce à son épouse anesthésiste dans une clinique. "pour apaiser leur souffrance" s'est-il justifié.
Accompagner son patient jusqu'à son dernier jour C'est depuis la mise en place de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, en février 2016, que les médecins réclament de pouvoir prescrire et administrer la sédation profonde aux patients qui le réclament. Les généralistes revendiquent de pouvoir remplir leur mission jusqu'au dernier souffle de leur patient et de la meilleure manière possible. Jusqu’à présent, les médecins généralistes « font avec les moyens dont ils disposent » explique Merci Badis Habrouf, médecin à Paris et délégué national du syndicat MG France, interviewé ce lundi matin sur France Bleu Paris. Pour Badis Habrouf _"il y avait un gap entre le désir des patients de mourir à domicile et l'impossibilité pour les médecins généralistes de répondre à cette demande. Si bien que lorsque ces médicaments n'étaient plus efficaces, le médecin généraliste étaient obligé de trouver une place à l'hôpital, pour son patient, afin qu'il puisse mourir sans souffrir._" 600 généralistes qui se sont reconnus dans la situation de leur confrère, on signé une pétition, non seulement pour le soutenir, mais pour obtenir le droit de prescrire ce sédatif.
La question de l'accompagnement en fin de vie est à nouveau posée S'il s'agit là d'une avancée, certains estiment qu'elle n'est pas suffisante. Cette nouvelle autorisation du gouvernement agace d'ailleurs Jean-Luc Roméro : Le président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité et maire adjoint du 12è arrondissement de Paris regrette que la loi sur la fin de vie n'évolue pas d'avantage en France. "C''est une solution uniquement pour les derniers jours de vie du patient", regrette Jean-Luc Roméro. qui demande à l'Etat de mette d'avantage de moyens sur les soins palliatifs, à l'hôpital comme à domicile. |
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