HANDICHRIST Pêle-mêle, tout et rien |
| | 2020 fin de vie | |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 24.02.20 12:40 | |
| https://www.handichrist.net/t1175-janvier-2011-fin-de-vie-echec-d-une-loimaintenant je suis rongée par le regret, j'aurais dû en janvier 2011 partir en Suisse ou en Belgique au lieu de faire ce site personne ne veut comprendre ou ne peut comprendre qu'on souhaite avant tout une mort rapide, pas immédiate forçément, mais une mort de courte durée et que l'apaisement de la mort palliative est une erreur et un mensonge... maintenant je n'ai plus la force d'aller en Suisse ou en Belgique |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 24.02.20 13:51 | |
| Abus sexuels : les témoignages de six femmes mettent en cause Jean Vanier, fondateur de l’Arche Jean Vanier qui est mort à la Maison Médicale Jeanne Garnier, centre de soins palliatifs de fin de vie catholique... ... ... de toute façon, vu sa tronche et sa façon de parler, j'avais des doutes sur lui.
ce qui prouve que je ne déraille pas quand je compare le midazolam à la drogue du violeur, qd j'écris que pendant quelques jours et quelques nuits, le personnel soignant a le temps de violer un corps qui se meurt, J.L. Roméro demande de ne pas voler sa mort, j'ajouterai que la République viole notre conscience en nous promettant à chaque fois le droit au choix à propos du moment et de la manière de notre mourir... Jean Léonetti est quelque part un voleur et un violeur, deux mots qui riment ensemble.. STOP dons STOP vote élections STOP |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 24.02.20 16:30 | |
| question : est-ce que la légalisation de la mort rapide va entraîner la mort immédiate ? selon quelques uns, oui . Selon d'autres, non. Blablabla long et lent, et pendant ce temps, il y a les attentats et les virus ! Petit rappel : les obsédés phobiques de la sédation profonde continue jusqu'au décès ont tout leur temps pour une mise en pratique sur eux-mêmes du "suicide biologique" ds le but de réduire la durée de cette ultime sédation ( pour le mode d'emploi, se fier à son intelligence ). Pendant ce temps, un virus court, les chercheurs aussi. Contradiction existentielle de la vie ! Ce virus vient d'un continent où l'on pratique une autre médecine qu'en France.. Mélange des genres... Je ne crois pas trop à ce coronavirus, çà vient de Chine... Bizarre que tous les chercheurs cherchent. Ce n'est pas cohérent. En Chine, on pratique la médecine asiatique, pas en Europe ! SVP si j'ai ce coronavirus, laissez-moi en détresse respiratoire, ds le respect de la loi du 22 avril 2005 ! Après la canicule de l'été 2003, Jean Léonetti a fait sa loi de 2005. Me permettez-vous d'imaginer qu'après ce coronavirus, l'ONU va légaliser le droit au choix à propos de la manière et du moment de notre mourir dans tous les pays ? rêver fait vivre... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 24.02.20 17:20 | |
| Fin de vie. Le parquet s'acharne contre le Dr Méheut-Ferron L'Humanité-il y a 20 heures Article payant, sous abonnement..
Ils me suivent, ils savent que je suis une maniaque du copié-collé, donc ... il y a de plus en plus d'articles comme celui-là soit je m'abonne, soit je laisse tomber, c'est ce qu'ils veulent. de toute façon les EVC vont y passer, avec tous les autres TC AVC IMC etc qu'est-ce que je fais ? Fermer ici, et partir d'une manière ou d'une autre... je supprime ici ou je ferme tout simplement ? le reste me regarde, c'est mon pb. (je pratique aussi le ZERO abonnement depuis la dernière loi Léonetti, bcp de zéros ds mon univers, vous voulez mettre la note ZERO à ce site ??? , si vous voulez, je me détache de tout... ). Bonne pour la sédation profonde continue jusqu'au décès ??? Oui, en janvier 2011, j'aurais dû partir pour un aller sans retour en Suisse ou en Belgique. J'ai perdu mon temps et mon énergie. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 24.02.20 21:34 | |
| Fin de vie : la « sédation profonde et continue » facilitée au domicile des patients Députés puis sénateurs doivent adopter définitivement la proposition de loi transpartisane accordant de nouveaux droits aux personnes en fin de vie Encadré par la loi Claeys-Leonetti, le droit à la « sédation profonde et continue » à domicile, pour les malades en phase terminale, se heurte à l’accessibilité du midazolam : un produit anesthésique nécessaire à sa mise en œuvre. Le ministère de la Santé annonce y remédier. Au Sénat, une proposition de loi socialiste est en préparation pour aller plus loin et légaliser « l’aide active à mourir ». LE 10 FÉV 2020 Simon BarbaritPar Simon Barbarit @SimonBarbarit
Votée en janvier 2016, la loi Claeys-Leonetti instaure un droit à « la sédation profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale. Une étape ultime aux soins palliatifs qui ne peut être administrée qu’à la demande du patient, à son domicile ou dans un établissement de santé.
Si la loi pose un cadre juridique clair, dans la pratique la sédation profonde et continue peine à être mise en œuvre à domicile. En effet, les médicaments utilisés pour le faire, notamment le produit anesthésique, le midazolam, est réservé, sauf exception, aux hôpitaux. Son autorisation de mise sur le marché ne prévoit qu’une utilisation pour les anesthésies. « Dans notre pays les patients en phase terminal meurent à l’hôpital, alors que dans la majorité des cas ils veulent finir leurs jours chez eux » pointe le sénateur RDSE, Michel Amiel, co-rapporteur de la loi Claeys-Leonetti.
Le midazolam sera disponible d'ici quatre mois dans les pharmacies annonce le ministère Ce lundi, la Haute autorité de la Santé (HAS) recommande aux pouvoirs publics de « faire évoluer la réglementation » des médicaments utilisés pour soulager les patients en fin de vie afin de rendre effectif le cadre juridique posé par la loi. Le midazolam sera disponible d'ici quatre mois dans les pharmacies de ville pour les « médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile », a répondu cet après-midi le ministère de la Santé.
Une décision saluée par le syndicat de médecins généralistes, MG France. « C’est une bonne chose. La loi apporte un cadre juridique très protecteur pour le patient et le médecin. Mais la plupart des médecins généralistes n’ont pas les moyens de prendre en charge les patients à leurs domiciles faute de pouvoir se procurer le midazolam qui apporte un confort certain au patient » explique Jean-Christophe Calmes, vice-président de MG France. Le généraliste pointe également une rupture d’égalité entre les praticiens situés dans les déserts médicaux et ceux des villes. En effet, ces derniers ont la possibilité de se procurer ce médicament en se mettant en relation avec le réseau de soins palliatifs d’un centre hospitalier. Difficile également dans les zones rurales de remplir une autre condition légale : l’obligation une procédure collégiale dans la mise en œuvre de la sédation profonde et continue, impliquant une équipe de soins palliatifs pluriprofessionnelle.
Faire évoluer la réglementation sur le midazolam est une décision « cohérente » Michel Amiel, mais qui, selon lui, ne suffira pas pour soulager tous les patients. « Il faudra mettre également les moyens car « les équipes de soins palliatifs sont débordées » souligne-t-il.
« Cette loi est faite pour ceux qui vont mourir et pas pour ceux qui veulent mourir » Et si Michel Amiel rappelle que « cette loi est faite pour ceux qui vont mourir et pas pour ceux qui veulent mourir », c’est ce que voudrait voir changer, Jean-Luc Romero, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). « Les patients en fin de vie disent que cette loi n’est pas pour eux. Il a fallu qu’un médecin soit mis en examen pour que tout le monde se réveille (le docteur Jean Méheut-Ferron a été mis en examen en janvier dernier pour avoir administré, hors cadre légal, du midazolam à des patients en phase terminale NDLR).
Jean-Luc Romero demande d’arrêter l’hypocrisie de la loi Claeys-Leonetti Jean-Luc Romero dénonce l’arrêt depuis le 1er janvier 2019, des plans de soins palliatifs. « En France à peine 20% de ceux qui en ont besoin vont dans des unités de soins palliatifs. Il faut arrêter l’hypocrisie de la loi Claeys-Leonetti, la sédation continue peut prolonger pendant trois semaines l’agonie des patients » affirme-t-il avant de demander un nouveau texte législatif sur le droit au suicide assisté et l’euthanasie.
« Liberté, égalité et fraternité » doit s’appliquer également à la fin de vie Sur ce dernier point, Jean-Luc Romero va être entendu par le groupe socialiste du Sénat. Martine Filleul (Nord) et Rachid Temal (Val-d’Oise) travaillent à une proposition de loi sur l’aide active à mourir. Rachid Temal souhaite que la devise « liberté, égalité et fraternité » s’applique également à la fin de vie. « Il faut dépasser les clivages sur cette question et donner la liberté de choix à chaque citoyen sur sa fin de vie et permettre un égal accès à ce choix. Car ceux qui en ont les moyens peuvent aller en Suisse ou en Belgique pour avoir recours à une aide active à mourir. La proposition de loi sera déposée « autour de cet été » précise-t-il.
« S’il y a une loi sur le suicide assisté, il faudra prévoir une clause de conscience pour le médecin. On rentre dans le champ des convictions profondes et je ne sais pas si on peut légiférer sur ce sujet » prévient Jean-Christophe Calmes, vice-président du syndicat des médecins généralistes, MG France.
Publié le : 10/02/2020 à 17:46 - Mis à jour le : 14/02/2020 à 16:24 |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 04.03.20 14:04 | |
| « Plus la médecine progresse et plus il y a de situations conflictuelles » Professeur Régis Aubry, président de l’Observatoire national de la fin de vie 07 févr. 2020 à 18:31 | mis à jour à 18:34 - Temps de lecture : 2 min | | Vu 790 fois
Régis Aubry. Photo ER /Frederic JIMENEZ
Nous avons contacté le professeur Aubry, chef du service de soins palliatifs et de gériatrie au CHU Minjoz de Besançon. Non pas pour s’exprimer sur le cas précis de la famille Esturgie, dont il n’a pas connaissance. Mais pour évoquer le cadre légal de la fin de vie en sa qualité de président de l’Observatoire national de la fin de vie et de membre du comité consultatif national d’éthique.
À partir de quand peut-on parler d’acharnement thérapeutique ? La loi Leonetti de 2016 fait référence, impulsée depuis 2002 par la loi Kouchner. Si le malade est en capacité d’évaluer le soin comme excessif ou nécessaire, son avis prévaut sur celui des médecins et des proches. C’est la même chose s’il exprime de façon explicite qu’une dépendance aux machines est compatible avec la qualité de son existence. Si on a des doutes sur ses capacités à exprimer un avis éclairé, que les médecins estiment qu’on est dans un traitement déraisonnable, alors ils peuvent mettre en place une procédure collégiale. Elle nécessite de prendre l’avis de la personne de confiance désignée ou, à défaut, de la famille. Les directives anticipées, s’il y en a, sont contraignantes. Dans cette procédure collégiale, la loi impose un tiers extérieur qui aurait une vision neutre, venant d’un autre service ou bien extérieure à l’établissement. Et ce afin d’éviter l'« effet collectif ».
Qu’est-ce que l’obstination déraisonnable ? Elle se définit au travers de la volonté du patient, s’il a un avis éclairé. Vu de l’extérieur, on peut avoir un avis sur une situation mais il ne nous appartient pas de juger de la qualité ou du sens de la vie d’autrui. Si la personne est capable d’exprimer le fait qu’elle veut vivre avec une dépendance externe, alors il faut le faire. Pour ce type de patients, le milieu hospitalier est celui qui convient le moins, avec un risque important d’infections. Et, de fait, des questions de nature budgétaires se posent, mais elles ne doivent pas intervenir pour culpabiliser les familles ou devenir un critère.
Quelles solutions d’accueil sont proposées ? Il faut penser à des lieux d’aval comme le domicile. Cela est très lourd du point de vue technique et émotionnel. Si le domicile n’est pas possible, pour des états pauci-relationnels ou végétatifs chroniques, il existe une unité dédiée aux Salins de Bregille à Besançon ou au centre de rééducation à Héricourt. Mais il y a de longues listes d’attente. En France, le nombre de places est totalement insuffisant par rapport à la demande. Aujourd’hui, notre société n’a pas pensé à accompagner ce qu’elle a contribué à générer avec les progrès de la technique. Et plus la médecine progresse, plus il y a de situations conflictuelles, avec beaucoup de souffrance de part et d’autre : familles et soignants. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 04.03.20 14:16 | |
| Moi Admin si jamais j'ai le coronavirus, je veux qu'on me foute la paix, qu'on m'aide à mourir puisque de toute façon le coronavirus fait mourir... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 05.03.20 17:36 | |
| Affaire du midazolam : le médecin d'Angerville-la-Martel autorisé à reprendre son activité Jeudi 5 mars 2020 à 7:02 - Mis à jour le jeudi 5 mars 2020 à 12:35 - Par Noémie Lair, France Bleu Normandie (Seine-Maritime - Eure), France Bleu Angerville-la-Martel, France Le docteur Méheut-Ferron, installé à Angerville-la-Martel, était entendu par la cour d’appel de Rouen, mercredi 4 mars 2020. On apprend ce jeudi qu'il est autorisé à reprendre son activité. Accusé d'avoir involontairement causé la mort de 5 de ses patients en fin de vie, le docteur Méheut-Ferron est autorisé par la Cour d'appel à reprendre son activité. Accusé d'avoir involontairement causé la mort de 5 de ses patients en fin de vie, le docteur Méheut-Ferron est autorisé par la Cour d'appel à reprendre son activité. Radio France - Noémie Lair C’est un homme droit dans ses bottes et ferme dans ses propos qui s'est présenté devant la cour d’appel de Rouen, mercredi 4 mars 2020. Mais derrière cette apparente confiance en soi, les doigts du médecin, frénétiquement frottés les uns contre les autres, trahissaient une certaine anxiété. Le docteur Méheut-Ferron, médecin à Angerville-la-Martel, près de Fécamp, est accusé d'avoir administré du midazolam - médicament dont l’usage est réservé aux hôpitaux - à ses patients en fin de vie et causé involontairement la mort de cinq d'entre eux. Il a finalement été autorisé à reprendre son activité. À lire aussi Des centaines de médecins signent une pétition de soutien à leur confrère interdit d'exercer près de Fécamp Le médecin a été mis en examen en novembre 2019. Le juge d’instruction l’avait autorisé à continuer son activité mais le procureur de la république du Havre a fait appel. La cour d’appel suit finalement la décision annoncée en première instance et le médecin peut reprendre son activité. Qui pour s’occuper des patients ? Pour convaincre le juge de le laisser exercer, le docteur Méheut-Ferron a souligné les conséquences de son arrêt pour ses quelques 2 200 patients. "Il ne faut pas laisser des gens sans médecin, on est obligés d'en tenir compte, a-t-il dit. C'est vraiment une sentence bien trop sévère. Ce sont les patients qui en font les frais alors qu'ils n'avaient pas demandé à faire partie d'un combat quelconque." Il a aussi mis en avant ses difficultés de trésorerie puisque depuis trois mois, l'argent ne rentrait plus et à l'inverse, les frais de justice s'accumulaient. Un tranquillisant pour soulager les patients Le médecin a reconnu avoir obtenu le midazolam par sa femme - médecin anesthésiste dans une clinique - et l'avoir administré à des patients. Mais il a contesté avoir voulu les aider à mourir. Il utilisait le midazolam, "à des doses infimes", pour les soulager de leurs douleurs et cela n'a pas pu entraîner la mort, assurait-il. Des expertises sont encore en cours. Quoi qu’il en soit, devant la cour d'appel, le médecin a affirmé qu'il n'utiliserait plus ce médicament. Soutien de la profession Devant la cour d'appel, ses avocats, maîtres Routel et Saint-Palais, ont mis en avant, pour leur part, de nouveaux éléments qui pourraient faire pencher la balance en la faveur du médecin : le ministère de la Santé a annoncé le 10 février dernier rendre le midazolam disponible d'ici quatre mois dans les pharmacies de ville, à destination des médecins généralistes. C'est ce qu'avait préconisé un peu plus tôt la Haute autorité de santé. Ils soulignaient également le soutien quasi unanime de la profession pour le docteur d’Angerville-la-Martel. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 05.03.20 17:41 | |
| Midazolam : le médecin généraliste normand autorisé à soigner ses patients La cour d’appel de Rouen confirme jeudi 5 mars 2020 la décision prise par un juge d’instruction havrais dans la cadre de l’affaire du Midazolam : le Dr Jean Méheut-Ferron, privé d’activité professionnelle depuis le 28 novembre 2019, est autorisé à reprendre le travail et soigner ses patients. Baptiste LAUREAU PUBLIÉ LE 05/03/2020 À 11:44 MIS À JOUR LE 05/03/2020 À 11:44 TEMPS DE LECTURE : 2 MINUTES Le Dr Jean Méheut-Ferron avec ses avocats, Me Guillaume Routel (au centre) et Me Christian Saint-Palais. (Photo B. L./Paris-Normandie) Le Dr Jean Méheut-Ferron avec ses avocats, Me Guillaume Routel (au centre) et Me Christian Saint-Palais. (Photo B. L./Paris-Normandie)
La décision a été rendue en fin de matinée, jeudi 5 mars 2020 : la cour d’appel de Rouen autorise le Dr Jean Méheut-Ferron à reprendre le travail et soigner ses patients à partir de demain, vendredi 6 mars 2020. Le médecin généraliste cauchois était privé d’activité depuis le 28 novembre 2019. Les magistrats de la chambre de l’instruction confirment ainsi la décision rendue au mois de février par le juge d’instruction au mois de février. Mais, le ministère public avait interjeté appel de l’ordonnance de main levée du contrôle judiciaire. Les arguments développés par les conseils du médecin de campagne, Me Guillaume Routel et Me Christian Saint-Palais, ont convaincu les juges.
La justice reproche au Dr Méheut-Ferron, installé à Angerville-la-Martel, d’avoir utilisé du midazolam dans le cadre de soins palliatifs exercés à domicile, mais cet hypnotique sédatif est - jusqu’à présent - réservé à un usage hospitalier. Le généraliste est mis en examen pour « administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner à une personne vulnérable », « acquisition ou cession dans le cadre d’une activité réglementée de substance vénéneuse sans justificatif ou enregistrement conforme » et « prescription non conforme ». C’est son épouse, médecin anesthésiste-réanimateur dans une clinique, qui lui a fourni le midazolam. Elle est également mise en examen pour « complicité d’administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner à une personne vulnérable », « acquisition ou cession dans le cadre d’une activité réglementée de substance vénéneuse sans justificatif ou enregistrement conforme » et « abus de confiance ». Son contrôle judiciaire lui interdit de se rendre au bloc opératoire, mais elle peut cependant mener des consultations.
Sept cadavres exhumés par la justice Dans le cadre des investigations menées par les gendarmes de la Section de recherches (SR) de Rouen et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), la justice a procédé en fin d’année dernière à une série d’exhumations dans des cimetières de la région cauchoise. Les cadavres de sept anciens patients du médecin de campagne ont été déterrés pour permettre des prélèvements. Et les analyses anatomopathologiques ont révélé la présence de midazolam chez cinq d’entre eux. « Le Dr Méheu-Ferron n’a jamais contesté avoir administré ce produit à des patients, son épouse ne conteste pas également lui avoir fourni cette molécule. Elle lui a donné parce qu’elle connaît ses qualités humaines et professionnelles, et l’usage qu’il faisait du midazolam », déclarait Me Guillaume Routel à notre journal, quelques heures après la mise en examen du couple Méheut-Ferron. « Avec ce médicament, il a tout simplement soulagé des patients dans le cas de soins de fin de vie. En aucun cas, il n’a abrégé la vie à l’un de ses malades, il n’a jamais porté atteinte à l’intégrité de l’un de ses malades. Le Dr Méheut-Ferron conteste absolument que le midazolam a pu entraîner la mort. »
Le Dr Jean Méheut-Ferron s’est confié à plusieurs reprises à Paris-Normandie : « Il faut être très clair : en utilisant le midazolam, il ne s’agissait ni d’accélérer la mort, ni de prolonger inutilement le patient. Il s’agissait vraiment, au sens strict, d’un accompagnement, qui permet au patient de rester chez lui et permet aussi à sa famille de pouvoir vivre le plus paisiblement possible ces moments qui sont toujours difficiles. Pour ces personnes qui sont fragiles, avec une physiologie précaire, le midazolam est vraiment le produit de choix, aussi sûr qu’efficace. C’est un produit qui laisse au médecin la visibilité sur son traitement, et qui peut être pris de façon simple notamment par voie buccale. Il est d’utilisation sûre. Dans mon expérience, c’est vraisemblablement le produit le moins nuisible que j’ai utilisé. Les autres tranquillisants de sa classe n’apportent absolument pas les mêmes avantages. »
Interview. Affaire du Midazolam : le médecin cauchois mis en examen livre sa vérité Abonnement numérique à partir de 1 euro Une plus grande accessibilité au midazolam Aujourd’hui, la situation est pour le moins burlesque. Lundi 10 février 2020, alors que le Dr Méheut-Ferron était interrogé durant neuf heures dans le bureau du juge d’instruction, la Haute autorité de santé (HAS) recommandait une plus grande accessibilité au midazolam et, dans le même temps, le ministère de la Santé annonçait que ce puissant sédatif ne serait plus réservé au seul usage hospitalier mais disponible d’ici à quatre mois dans les pharmacies de ville pour les médecins généralistes.
L’interdiction d’exercer du généraliste normand a suscité un scandale dans la profession. Début janvier, des centaines de praticiens à travers la France ont signé une pétition de soutien. Au mois de décembre, le Dr Antoine Leveneur, président de l’Union régionale des médecins libéraux (URML) de Normandie, avait déclaré à notre journal : « C’est une affaire un peu dramatique pour notre confrère Jean Méheut-Ferron et sa femme (...) Il est des situations où, en effet, nous sommes contraints de franchir la ligne blanche. On le fait en toute conscience, dans l’intérêt de nos patients à ce moment-là de leur vie ».
Contacté par téléphone, Me Guillaume Routel se dit « très satisfait » de la décision rendue par la chambre de l’instruction de la cour d‘appel de Rouen : « Mon client va être très heureux ». |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 05.03.20 17:48 | |
| Divers copiés-collés à propos de ce fait divers car il y a quelques contradictions... ... ... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 06.03.20 14:04 | |
| Fin de vie : le médecin normand mis en examen de nouveau autorisé à exercer Depuis la mise en examen de ce médecin normand pour avoir involontairement causé la mort de cinq personnes âgées en leur prescrivant du midazolam, le ministère de la Santé avait annoncé le 10 février qu’il allait "d’ici quatre mois" rendre disponible dans les pharmacies de ville ce puissant sédatif. Par AFP - 13:00 | mis à jour à 13:02
Photo d'illustration R.L./Julio PELAEZ
Un médecin traitant normand mis en examen et interdit d’exercer en novembre pour avoir administré un puissant sédatif, le midazolam, à des patients âgés qui sont ensuite décédés, a été autorisé à reprendre son activité, selon le parquet général de Rouen.
Le midazolam est utilisé pour mettre en oeuvre une sédation profonde et continue jusqu’à la mort lors d’un arrêt d’un traitement autorisé par la loi en cas "d’obstination déraisonnable". Mais il est pour l’heure réservé au milieu hospitalier.
Depuis la mise en examen du médecin normand pour avoir involontairement causé la mort de cinq personnes âgées en leur prescrivant du midazolam, le ministère de la Santé a annoncé le 10 février qu’il allait "d’ici quatre mois" rendre disponible dans les pharmacies de ville ce puissant sédatif.
"Il n’y aura pas de pourvoi" "Après un appel du procureur de la République du Havre, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rouen a confirmé l’ordonnance du juge d’instruction autorisant le médecin à reprendre son activité à compter du 6 mars", a indiqué Patrice Lemonnier, avocat général près la cour d’appel de Rouen.
"Il n’y aura pas de pourvoi. Le parquet du Havre avait mis en avant le problème du trouble à l’ordre public ainsi que le risque de réitération", a ajouté le magistrat.
L’avocat du médecin, Me Guillaume Routel, s’est félicité de cette décision. "Mon client est de nouveau autorisé à exercer sa profession. Pour nous, l’essentiel est là". "Mon client reste mis en examen pour administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort de ses patients, ce qu’il conteste naturellement", a-t-il ajouté.
Le médecin, né en 1954, avait reconnu avoir prescrit et fourni du midazolam, mais en précisant "qu’il ne s’inscrivait pas dans une démarche d’euthanasie", selon un communiqué du parquet diffusé le 29 novembre. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 06.03.20 18:21 | |
| JIM.fr Publié le 06/03/2020 Midazolam : le généraliste mis en examen autorisé à exercer
Rouen, le vendredi 6 mars 2020 – Le docteur Jean Méheut-Ferron, mis en examen depuis novembre pour avoir administré du midazolam à ses patients, à été ré-autorisé à exercer par la cour d’appel de Rouen.
Ce vendredi, à Angerville-la-Martel, petite ville de 1 000 habitants en Normandie, le cabinet du médecin généraliste va pouvoir réouvrir et accueillir à nouveau des patients. Le Dr Jean Méheut-Ferron avait dû fermer son cabinet à la suite de sa mise en examen, le 13 novembre dernier, pour « administration de substances nuisibles ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Il est accusé d’avoir administré à ses patients en fin de vie du midazolam, un puissant sédatif utilisé en soins palliatifs et d’avoir ainsi entrainé la mort de cinq de ses patients.
Ce mercredi, le mis en cause a obtenu que la cour d’appel de Rouen lève son interdiction d’exercer la médecine prononcée par le procureur de la République. A l’audience, le médecin et ses avocats avaient exposé les lourdes conséquences de cette interdiction pour ses patients et pour lui-même. Dans une zone touchée par la désertification médicale, le Dr Méheut-Ferron s’occupe de plus de 2 000 patients, qui se sont ainsi trouvés sans médecin du jour au lendemain. « C’est la vie qui revient » « Ce sont les patients qui en font les frais alors qu’ils n’avaient pas demandé à faire partie d’un combat quelconque » a expliqué le médecin devant les magistrats. Le praticien a également fait état des difficultés de trésorerie provoqués par cette interdiction alors qu’il doit faire face, à des frais de justice important. Il a enfin mis en avant le soutien quasi unanime qu’il avait reçu de ses patients et de ses confrères, une pétition en ligne ayant été lancé pour dénoncer une interdiction d’exercer « disproportionnée ».
S’il reste mis en examen, le Dr Méheut-Ferron a accueilli la décision de la cour d’appel de le réautoriser à pratiquer la médecine avec un grand soulagement : « C’est la vie qui revient ! On puise la vie dans le combat » a-t-il déclaré, un brin extatique, au journaliste de France 3. Sur le fond du dossier, le Dr Méheut-Ferron continue de clamer son innocence, estimant que son utilisation précautionneuse du midazolam n’avait pas pu entrainer la mort de ses patients. Son épouse, médecin anesthésiste au CHU de Rouen, est accusé de lui avoir fourni les ampoules de midazolam. Elle est également mise en examen. Vers un accès au midazolam en ville L’affaire a eu le mérite de relancer le débat sur la prise en charge à domicile des patients en fin de vie. Plusieurs syndicats de médecins libéraux, ont, tout en affichant leur soutien au praticien incriminé, dénoncé les failles d’un système qui ne permet pas aux médecins libéraux de soulager la souffrance de leurs patients. Face aux difficultés à obtenir une hospitalisation à domicile ou une « rétrocession hospitalière » du médicament, les médecins de ville n’ont parfois pas d’autre choix que de contourner le règlement et à administrer du midazolam à domicile hors de tout protocole, avec tous les risques judiciaires (et médicaux ?) , que cela entraine.
Avertie du problème dès le mois de décembre par les soutiens du généraliste, le ministère de la santé a saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) qui a annoncé, le 13 février dernier, vouloir mettre en place, d’ici 4 mois, un protocole administratif qui permettra aux médecins de ville d’avoir accès au midazolam. Un protocole dont certains syndicats de médecins libéraux dénoncent déjà la lourdeur. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 09.03.20 15:28 | |
| Angerville-la-Martel. Fin de vie : le médecin mis en examen peut de nouveau exercer Le médecin d'Angerville-la-Martel, mis en examen en fin d'année dernière, est finalement autorisé à exercer de nouveau.
Fin de vie : le médecin mis en examen peut de nouveau exercer Le médecin d'Angerville-la-Martel mis en examen en novembre 2019 de nouveau autorisé à exercer. Illustration Publié le 9 mars 2020 à 15h01 Par Gilles Anthoine
Un médecin traitant d'Angerville-la-Martel, mis en examen et interdit d'exercer en novembre 2019 pour avoir administré un puissant sédatif, le midazolam, à des patients âgés qui sont ensuite décédés, est "autorisé à reprendre son activité".
Depuis la mise en examen du médecin, pour avoir involontairement causé la mort de cinq personnes âgées en leur prescrivant du midazolam, le ministère de la Santé a annoncé le 10 février qu'il allait, "d'ici quatre mois", rendre disponible dans les pharmacies de ville ce puissant sédatif. "Après un appel du procureur de la République du Havre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rouen a confirmé l'ordonnance du juge d'instruction autorisant le médecin à reprendre son activité à compter du 6 mars" et "il n'y aura pas de pourvoi".
• Lire aussi : Un couple de médecins soupçonné d'euthanasie
Le droit d'administrer du midazolam L'avocat du médecin Guillaume Routel s'est félicité de cette décision. "Mon client est de nouveau autorisé à exercer sa profession. Pour nous, l'essentiel est là." Et d'ajouter : "Mon client reste mis en examen pour administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort de ses patients, ce qu'il conteste naturellement."
Le médecin, né en 1954, avait reconnu avoir prescrit et fourni du midazolam, mais en précisant "qu'il ne s'inscrivait pas dans une démarche d'euthanasie", selon un communiqué du parquet du Havre. Il avait expliqué l'avoir prescrit "pour apaiser ses patients souffrant d'affections lourdes comme des cancers ou des insuffisances respiratoires", avait précisé le procureur du Havre. Il avait été mis en examen avec interdiction d'exercer, mi-novembre. Fin décembre, le président de la Fédération des médecins de France avait réclamé le droit d'administrer du midazolam. L'autorisation sera effective d'ici quelques semaines. (avec AFP) |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 15.03.20 11:01 | |
| A cause du coronavirus, nous sommes en train de vivre une espèce d'euthanasie sociale et économique plus longue que la sédation profonde continue jusqu'au décès selon Léonetti et Claeys. Ce monde est absurde et étrange. NE votez PAS !!! les scientifiques ont peut-être été manipulés par la politique ? Essayons de faire vivre en nous un reste de noblesse et de dignité... citoyennes.... Ce coronavirus est-il vrai ? est-il faux ? qui l'a inventé ? qui l'a fabriqué ? est-ce un prétexte pour éviter le dernier grand attentat ? Personne dehors, tout le monde chez soi ... les terroristes vont alors attaquer le numérique... j'aurais besoin du Midazolam mais personne ne veut m'en donner et on parle de solidarité !!! c'est un monde de dingues... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 28.03.20 12:16 | |
| copié-collé:
Proposition d’amendement de vos directives anticipées, en période d’épidémie de Covid-19 (Coronavirus)
Si la situation devient critique et que les médecins sont dans l’obligation de décider parmi les malades graves ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas bénéficier de la réanimation, nous demandons que soit respectée la liberté individuelle et que l’on tienne compte des directives anticipées de chacun(e). En sachant que, malheureusement, pour ceux (celles) qui souhaiteraient des soins palliatifs, cette possibilité est rendue encore plus difficile dans la période critique que nous vivons, le personnel soignant étant mobilisé contre le Coronavirus. En ce temps où nos gouvernants nous rappellent en permanence notre responsabilité citoyenne, nous demandons, au nom de cette même responsabilité collective, qu’à cette situation exceptionnelle s’appliquent des directives exceptionnelles.
L’association Le choix-Citoyens invite chacun (e) à réfléchir et à écrire éventuellement un complément à ses directives anticipées (voir plus loin) en s’inspirant d’une des phrases suivantes :
1) En cas de manifestations respiratoires graves liées au Coronavirus, je refuse d’être hospitalisé(e) en réanimation, car, compte-tenu de mon âge avancé et/ou de mon état de santé déficient, ma mise sous ventilation assistée correspondrait à un acharnement thérapeutique. En revanche, je demande instamment à pouvoir bénéficier d’une Aide Médicale à Mourir, rapide et efficace pour ne pas souffrir des douleurs terribles engendrées par la suffocation.
2) Si les hôpitaux manquent brutalement de lits en réanimation pour accueillir les malades graves atteints du Coronavirus, et si les médecins décident que je ne peux être hospitalisé(e) en réanimation du fait de mon âge avancé et/ou de mon état de santé, je demande instamment de pouvoir bénéficier d’une Aide Médicale à Mourir, rapide et efficace, afin de ne pas souffrir des douleurs terribles liées à la suffocation.
Ma décision est prise en toute conscience et en toute liberté, dans un esprit de solidarité et de responsabilité citoyenne. Je demande instamment qu’il en soit tenu compte pendant la période d’épidémie et tant que l’accès aux soins sera limité. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 28.03.20 21:47 | |
| Coronavirus : le difficile accompagnement des malades en fin de vie Les cas de personnes âgées souffrant de détresse respiratoire aiguë se multiplient dans des hôpitaux franciliens débordés. Les Ehpad seront également confrontés à des décisions complexes.
Par Chloé Hecketsweiler et François Béguin Publié aujourd’hui à 09h58, mis à jour à 14h29
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Comment accompagner la fin de vie des patients atteints du Covid-19 qui ne peuvent pas être pris en charge en réanimation ? Dans les hôpitaux franciliens, la question se pose avec acuité aux soignants qui voient affluer, depuis quelques jours, un nombre important de patients très âgés souffrant d’une détresse respiratoire aiguë. « Pour la majorité d’entre eux, nous savons que la réanimation n’est pas possible car ils n’en réchappent pas », souligne Eric Pautas, gériatre référent de la cellule de crise de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Pour autant, impossible de les laisser mourir sans soins : il faut donc désormais organiser, dans l’urgence, leur prise en charge dans, et en dehors de l’hôpital.
Lire aussi Coronavirus : des « cellules éthiques de soutien » pour aider les médecins Afin d’« aider les équipes à “inventer” une réponse à l’urgence imposée par l’épidémie de Covid-19 », un document a été diffusé le 19 mars aux établissements de l’AP-HP. Plusieurs options sont détaillées pour organiser la prise en charge des patients incurables et leur permettre « de finir leur vie le plus sereinement possible, ou tout au moins le moins mal possible, dans ce contexte exceptionnel ». Il suggère notamment que des unités de soins palliatifs temporaires soient créées « lorsque les capacités de services de soins qui accueillent les patients atteints du Covid-19 sont mises en difficulté ».
De tels services, déjà mis en place dans certains hôpitaux, ont pour objectif d’accueillir les patients qui ne peuvent pas être réanimés, et pour lesquels un retour à la maison ou en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) n’est pas possible. Afin d’aider les soignants des services de réanimation dans leur décision de récuser un patient, des « cellules éthiques de soutien » pourront être mises en place.
« Le risque de saturer les services » A Saint-Antoine, une dizaine de médecins seniors issus de différentes spécialités vont par exemple être mobilisés pour apporter un regard extérieur sur une décision d’arrêt des traitements et contribuer au processus collégial prévu par la loi. « Dans des situations compliquées, ça peut être bien d’avoir une espèce de “sage” vers lequel se tourner, il s’agit de ne pas laisser les médecins réanimateurs prendre seuls le |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 28.03.20 21:56 | |
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soins palliatifs blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005
OU
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euthanasie suicide assisté blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005 |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 28.03.20 22:06 | |
| au fait... la France remercie le personnel soignant à propos du coronavirus chaque soir à 20h .... mais c'est aussi une façon de dire qu'on en a marre d'être en prison... alors que nous sommes innocents.. beaucoup de bruit pour rien, çà défoule les nerfs ! |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 31.03.20 18:40 | |
| Coronavirus : 17 lits pour les malades en fin de vie au CHRU Minjoz À l’hôpital de Besançon, le rythme des décès liés au coronavirus s’accélère. Une unité de soins palliatifs « spéciale Covid », qui regroupe 17 lits au total, a été créée pour accompagner les patients sans espoir de rémission. La quarantaine de soignants mobilisés à leur chevet font preuve d’une humanité exceptionnelle, comme le détaille le Pr Régis Aubry, chef du pôle autonomie du CHRU. Par Willy GRAFF - 29 mars 2020 à 17:45 | mis à jour à 19:40 - Temps de lecture : 5 min | | Vu 13913 fois
Le service des soins palliatifs du CHRU de Besançon a été totalement réorganisé, et sécurisé d'un point de vue sanitaire, pour accueillir les patients trop fragiles pour être intubés en réanimation. Photo d’illustration ER /Alexandre MARCHI
Il n’y aura pas de miracle. Alors que l’ARS constate déjà « une tension forte sur le système de santé régional », les personnes développant une forme aggravée du Covid-19 vont continuer d’affluer dans nos hôpitaux. Beaucoup repartiront chez eux en voie de guérison, ou pour les cas les plus graves, seront pris en charge en service de réanimation, sous réserve de places disponibles.
Mais pour les autres ? « Une de nos craintes, c’est de faire face à un afflux important de personnes trop vulnérables, âgées, fragiles ou malades pour se faire soigner dans la filière Covid, ou qui ne pourront pas accéder à la réanimation, car les risques encourus seraient de toute façon supérieurs aux bénéfices éventuels », résume le Pr Régis Aubry, chef du pôle autonomie du CHRU Minjoz et président de l’Observatoire national de la fin de vie.
A lire aussi Entrées filtrées à l’Hôpital Nord Franche-Comté Une reconfiguration totale du service des soins palliatifs « On voit bien que certains de ces patients vont mourir. Il y a neuf jours, nous avons donc transformé notre unité de soins palliatifs en unité spéciale Covid, avec 17 lits au total. L’idée est de maintenir, même en pleine épidémie, des espaces où on peut accompagner ces personnes », explique le Pr Aubry.
Ces patients en grande difficulté, qui arrivent d’autres services hospitaliers, des Ehpad ou de leur domicile, remplissent déjà une bonne partie de l’unité.
Chef du pôle autonomie du CHRU de Besançon, le Professeur Régis Aubry est également membre du comité consultatif national d’éthique. Photo ER /Frédéric JIMENEZ « C’est humainement très lourd » Une quarantaine de soignants, habillés « comme des scaphandriers », protection oblige, se relaient sans relâche à leur chevet. Si ce personnel est habitué à travailler en soins palliatifs, avec une gestion quotidienne du spectre de la mort, le coronavirus bouleverse l’ordre établi : « Il faut leur rendre hommage car c’est humainement très lourd », admet Régis Aubry.
« Nous sommes confrontés à quelque chose de particulier », prolonge-t-il, « avec des personnes qui pour certaines respiraient normalement le matin, et qui le soir sont totalement asphyxiées ». Tout est plus rapide. Plus brutal.
Le risque d'un "deuil pathologique" pour les proches
Le caractère hautement contagieux du Covid-19 a très tôt conduit la direction du CHRU Besançon à interdire toute visite de patients, à une exception près : l’unité de soins palliatifs. « Au vu des circonstances, il nous apparaissait essentiel de lever cette interdiction, dans la limite d’un proche par jour et par patient », explique le Pr Régis Aubry. Les contraintes sont élevées. Chaque visiteur doit se plier à un protocole d'hygiène très strict afin de pénétrer dans la « bulle sanitaire » aménagée autour de l’unité. Pour la famille de ces patients voués à s’éteindre, la charge émotionnelle est extrême. À la perte de leur parent, frère, sœur ou conjoint, s’ajoute parfois la culpabilité d’être possiblement responsable de sa contamination.
Hors de ces visites, tout adieu « physique » est inenvisageable. « Dans ce contexte de mort accélérée et d’un accompagnement sans visage, il existe un risque de développer ce qu’on appelle un deuil pathologique. Il faut beaucoup, beaucoup, beaucoup de mots de notre part pour accompagner ces proches », précise le Pr Aubry.
Parler pour « éviter le débordement de l’angoisse » Face à ces patients en détresse, spectateurs de leur propre agonie, il faut pourtant trouver les mots qui apaisent. Les attitudes qui rassurent. Que dire, que faire ? « La capacité qu’on peut avoir à rester calme, la capacité qu’on peut avoir à leur parler, évite le débordement de l’angoisse. Ce sont des gens qui, en tout cas, ont besoin d’un très grand accompagnement », répond le président de l’Observatoire national de la fin de vie.
L’unité de soins palliatifs sera complète d’ici quelques jours, précise le Pr Aubry. « Nous avons également renforcé les effectifs de l’équipe mobile de soins palliatifs, pour aider les acteurs des autres services du CHRU ou des Ehpad », annonce-t-il. Ces soignants aguerris seront parfois amenés, à la suite d’une décision médicale concertée, à « endormir » définitivement les patients en trop grande difficulté respiratoire. « Ce qui leur permet de ne pas sentir leur asphyxie », éclaire Régis Aubry.
Les « insuffisances du système de santé » mises en évidences Chamboulé par l’épidémie, l’hôpital public se doit d’assurer la continuité de soins pour ses patients non contaminés. Afin de libérer l’espace nécessaire à l’unité Covid, ceux des soins palliatifs ont été redirigés vers d’autres services, voire déplacés à la clinique Saint-Vincent ou le centre des Tilleroyes.
« En voyant notamment ce à quoi étaient confrontés nos voisins alsaciens, on a tenté de se réorganiser de manière préventive pour éviter d’être submergé. Aujourd’hui, on doit gérer l’urgence, rappelle le Pr Régis Aubry, mais cette pandémie nous permet de voir les insuffisances de notre système de santé, et on tirera des leçons, notamment vis-à-vis des personnes âgées. La politique française, qui mise beaucoup sur les Ehpad, devra être largement revue pour proposer d’autres alternatives. »
Une plateforme téléphonique réservée aux personnels de santé a été mise en place. Photo d’archives ER /Alexandre MARCHI Une plateforme téléphonique pour les Ehpad
La perspective d’une hécatombe à huis clos dans les 7.000 Ehpad de France nourrit les plus grandes craintes des pouvoirs publics, qui préconisent désormais « l’isolement individuel » de chaque résident. « Le confinement, qui est nécessaire, peut être source en lui-même de détresses importantes, parce qu’il rompt le lien avec la vie sociale ou familiale. Le risque est particulièrement important pour les personnes présentant des troubles cognitifs. Il est donc nécessaire d’être créatif pour compenser cette rupture », alerte le Pr Aubry.
Une cinquantaine d’appels par jour Le CHRU Minjoz tente à son échelle de prendre les devants, avec la création d'une plateforme téléphonique réservée aux professionnels de santé locaux, aussi bien libéraux que personnel des Ehpad ou d’autres établissements médico-sociaux. Au bout du fil, des spécialistes de gériatrie répondent à une cinquantaine d’appels par jour. « Il y a une forme de panique qui s’est installée. Dès que quelqu’un a de la fièvre, on se demande aussitôt quoi faire. Cette ligne apaise et permet d’aider les gens à distance », commente le Pr Aubry. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 01.04.20 11:57 | |
| Coronavirus : attention au risque de l’euthanasie ! Publié le 30/03/2020 à 12h17 - Modifié le 31/03/2020 à 11h21 Bernard Devalois, médecin
Bernard Devalois est médecin en soins palliatifs à la maison de santé protestante Bagatelle à Bordeaux. Ancien président de la Société française de soins palliatifs (Sfap), il dirige le Centre de recherche Bientraitance et Fin de vie. Dans cette tribune, il nous met collectivement en garde contre les dérives possibles en temps de crise sanitaire majeure.
Sans jouer les Cassandre, une situation pire que la crise sanitaire actuelle est possible. Une catastrophe sanitaire se définit comme un déséquilibre massif entre les besoins nécessaires et l’offre de soins disponible. Les repères habituels de l’éthique du soin en sont bouleversés. Il faut trier entre ceux qu’on va tenter de sauver (dits « réanimatoires ») et ceux pour qui tous les moyens théoriques de sauver la vie ne seront pas mis en œuvre (« non réanimatoire »). Croire que ces critères pourraient répondre à des règles fixées par on-ne-sait-quelle autorité scientifique ou morale est parfaitement illusoire. Proportionnellement au déséquilibre entre les besoins et les possibilités, ils évoluent inexorablement. Mais il faut rappeler quelques évidences.
Les principales victimes de ce tri seront le plus vulnérables.
Les principales victimes de ce tri seront le plus vulnérables. Ce tri repose sur l’évaluation des conséquences de l’action, et pas son intentionnalité (éthique conséquentialiste). Ce tri sous-entend de privilégier l’action qui engendre plus de bien que de mal (éthique utilitariste). Et pour comparer ce qui est bien et ce qui est mal, de privilégier le meilleur intérêt de la communauté plutôt que celui des individus qui la compose (éthique communautariste). Selon la communauté prise en compte, les choix effectués sont évidemment très différents.
Dans un tel maelstrom, il faut au moins tenir sur une valeur éthique forte pour les professionnels de santé : aider les patients à ne pas « mal mourir » quand on ne peut faire autre chose. Il est aussi nécessaire de réanimer ceux qui peuvent l’être qu’accompagner ceux qui doivent l’être (éthique du juste soin). Et c’est justement le cœur du paradigme des soins palliatifs. Paradoxalement nous sommes aujourd’hui reçus et écoutés par nos collègues avec une attention que nous n’avions peut-être jamais connue. Ils veulent savoir comment faire pour soulager ces malades qui, par dizaines, présentent des détresses respiratoires voire des syndromes asphyxiques et pour lesquels on ne peut rien faire d’autre que tout faire pour soulager. « Les soins palliatifs, c’est ce qu’ils restent à faire quand il n’y a plus rien à faire », disait le docteur Thérèse Vanier à la fin des années 1960. Alors nous sommes là, avec tous nos collègues déboussolés par cette horreur. On leur explique, on leur propose des procédures, on les soutient.
Aider les patients à ne pas « mal mourir » quand on ne peut faire autre chose.
Et voilà que surgit le spectre de la pénurie des moyens nécessaires pour soulager. Le principal médicament (le midazolam) n’est pas disponible en dehors de l'hôpital. Les Ehpad qui concentrent les patients « non réanimatoires » n’en disposent pas. De nombreuses pharmacies hospitalières refusent de leur en délivrer, contrairement à la procédure légale qui l’autorise. Depuis quelques jours certains établissements n’en disposent pas en quantité suffisante et doivent avoir recours à des produits inadaptés.
J’avais proposé il y a 15 ans que soit constitué un stock stratégique de midazolam en cas de pandémie (Pandémiques n°1, oct. 2006, pp 49-50, à lire ici ). Rien n’a été fait. Pire : aujourd’hui, cette problématique n’émerge pas comme prioritaire. Faudra-t-il attendre que des soignants en souffrance, dépourvus de tout autre moyen de soulager les mourants, en viennent à céder à une tentation d'euthanasie ? On ne voudrait pas penser au personnage de Jean-Louis Trintignant dans Amour de Michael Haneke qui, faute d'autres solutions, a recours à un oreiller… |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 01.04.20 12:02 | |
| Coronavirus : attention au risque de l’euthanasie !
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 02.04.20 16:09 | |
| Coronavirus: à Besançon, des soignants pour "accompagner" la fin de vie Par AFP le 02.04.2020 à 08h27
L'hôpital de Besançon, en février 2013 AFP/ARCHIVES - PATRICE COPPEE Quand il n'y a plus d'espoir ou presque, l’unité spécialisée Covid-19 créée au sein du service de soins palliatifs du Pr Régis Aubry à l'hôpital de Besançon est encore là pour "accompagner" et "apaiser" patients et proches.
Pour l'heure, 17 lits sont dédiés aux malades du coronavirus en fin de vie, mais ils pourraient être plus nombreux encore si la crise s'aggravait.
Parmi ces malades, certains étaient déjà suivis en soins palliatifs, d'autres sont des personnes âgées ou très âgées venant d'Ehpad ou de leur domicile.
Souvent immunodéprimés et présentant d'importantes comorbidités, ils sont trop faibles pour supporter une réanimation avec son cortège de soins invasifs.
"Certaines personnes âgées, fragiles, ne pourront pas bénéficier de la filière de soins Covid", constate le Pr Aubry, chef du service de gériatrie du CHRU de Besançon et président de l’Observatoire national de la fin de vie.
Mais "ces personnes doivent être accompagnées" même si cela "peut sembler moins urgent que de soigner les patients en réanimation et d'accueillir des gens en détresse respiratoire", souligne-t-il.
"La majorité vont mourir" d'autant que le virus est "très virulent" sur leurs organismes déjà affaiblis. "Mais il y a toujours une zone d'incertitude et certains peuvent aller mieux", constate encore le professeur.
Protégés de la tête aux pieds avant de pénétrer par un sas sanitaire dans cette unité entièrement confinée, une quarantaine de soignants se relaient nuit et jour au chevet des malades.
"Les professionnels passent la journée dans cet habit de scaphandrier, sans avoir à se changer à chaque fois qu’ils vont d'une chambre à l'autre, ce qui leur permet d’avoir du temps pour être proches des gens, pour contenir leur angoisse", explique le Pr Aubry.
- "Deuils pathologiques" -
"Leur présence calme et leur parole doit être de nature à apaiser", confie-t-il.
Mais la médecine est toujours là. Des techniques d'oxygénothérapie par sonde nasale et des traitements médicamenteux soulagent les malades. Dans les cas extrêmes, ils sont endormis pour ne plus souffrir, jusqu'à leur mort.
Le chef de service en est bien conscient, depuis que l'épidémie de coronavirus sévit, "pour les aide-soignants, les infirmières, les médecins, c'est compliqué".
"Même s’ils sont habitués, ils sont confrontés à une densité particulière, liée à l’augmentation de la létalité, qui n’est pas facile".
Dans ce contexte très particulier, l’unité spécialisée reçoit aussi les familles qui sont autorisées à effectuer une visite par jour, suivant un protocole sanitaire très strict dans cet espace confiné.
"Cela semblait humain et respectueux pour les patients et leurs proches. C’est très dur pour les familles de ne pas les voir malades, souffrants et morts", souligne le Pr Aubry.
Le risque, selon lui, est que les proches sombrent dans des "deuils pathologiques", surtout lorsqu'ils sont confrontés à des "situations dramatiques où tout s’accélère rapidement".
Car, explique-t-il, "il y a un besoin important de parler, de toucher, de rendre compte et de comprendre la maladie, la mort". |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 02.04.20 18:11 | |
| "Je suis sûr qu'on va y arriver"... Le message d'espoir du Pr Dellamonica, patron de la réa Covid au CHU de Nice NICE SANTÉ CORONAVIRUS PAR PROPOS RECUEILLIS PAR NANCY CATTAN Mis à jour le 25/03/2020 à 12:26 Publié le 25/03/2020 à 11:05 Le Pr Jean Dellamonica dirige l’unité de réanimation Covid àl’hôpital l’Archet de Nice. Le Pr Jean Dellamonica dirige l’unité de réanimation Covid à l’hôpital l’Archet de Nice. Photo NM
Il est aux commandes à Nice de l’unité de réanimation Covid sur lequel tous les projecteurs sont braqués depuis le début de la crise. Le Pr Jean Dellamonica décrypte la situation des patients graves. >> SUIVRE. LIVE. Confinement jour 9, 1.100 décès en France... Suivez l'évolution de la situation du coronavirus
Le Pr Jean Dellamonica dirige l’unité de réanimation Covid à l’hôpital l’Archet (service du Pr Bernardin) à Nice, structure vers laquelle ont été dirigés les premiers cas graves de coronavirus.
En préambule, vous souhaitez insister sur les différences entre formes bénignes et formes sévères ou graves.
Il est important de différencier ces deux situations. La grande majorité des cas de coronavirus s’apparentent à de grosses viroses, avec de la fièvre, des courbatures, le souffle court… Ces malades vont relativement bien. Et puis, il y a les cas graves,très minoritaires parmi l’ensemble des patients contaminés, mais susceptibles d’être en grand nombre vu l’ampleur de l’épidémie. Ces patients sont en général malades depuis une semaine. Ils ont de la fièvre, des courbatures et puis à la fin de cette première semaine, ils se dégradent fortement sur le plan respiratoire, ce qui les amène dans notre service dans un état grave, alors que leur organisme a déjà lutté plusieurs jours contre le virus. La population en réanimation n’est pas la même que celle qui est à l’extérieur sans besoin d’oxygène. D’où une dissonance dans le discours avec d’un côté « c’est juste une grippette, j’ai été un peu fatigué, je suis resté chez moi avec des courbatures » et des cas extrêmement graves tels qu’on les voit en réanimation, présentant une défaillance multi-organes : poumon,rein, cœur, foie.
Le tableau clinique des cas graves de coronavirus est-il similaire à celui que l’on observe pour d’autres infections ?
Non, il y a vraiment des particularités. Pour les autres infections, comme une pneumonie à pneumocoque par exemple, on a une phase initiale très aiguë, avec une défaillance multiviscérale. Mais si on arrive à passer le cap difficile des vingt-quatre à quarante-huit premières heures, l’état de santé progressivement s’améliore ; on arrive généralement à extuber le patient dès la deuxième semaine. Avec Covid-19, c’est différent; même si on utilise les mêmes machines de ventilation, l’hypoxémie [manque d’oxygène, ndlr]reste prolongée pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Le premier patient qu’on a eu dans le service est là depuis plus de trois semaines et on n’a toujours pas réussi à le faire respirer tout seul. En résumé, on réussit à juguler la phase initiale avec les moyens de la réanimation (ventilation, médicaments pour maintenir la tension artérielle, éventuellement dialyse), mais l’état grave dure plus longtemps.
Est-ce le système immunitaire qui se laisse dépasser ?
Il semble, en effet, qu’initialement, c’est un problème viral classique, mais que certains patients font une réponse totalement disproportionnée, soit à cause du virus lui-même, soit parce que leur système immunitaire a une défaillance pour une raison qu’on ignore. Il se produit alors une inflammation tellement importante qu’elle entraîne la défaillance des organes. C’esttrès reproductible d’un patient à l’autre et partout dans le monde ; on n’a pas l’habitude de cette stéréotypie avec les autres virus.
Ces observations ouvrent-elles des pistes de traitements ?
Elles posent en tout cas des questions importantes : faut-il des traitements capables d’empêcher le virus d’entrer dans les cellules et/ou d’aider les cellules à le tuer ? Ou faut-il des traitements qui modifient l’inflammation du patient ? Il y a beaucoup de recherches sur ces sujets pour essayer de comprendre exactement ce qui se passe. On n’est pas strictement dans la lutte contre un pathogène qu’on essaye de tuer ou d’éliminer. On cherche aussi à comprendre comment aider le patient à lutter. Il faut pour cela qu’on progresse dans la compréhension de cette réaction inflammatoire. Ensuite on pourra proposer et utiliser des traitements adaptés.
On parle beaucoup des facteurs de risque : obésité, cancer en cours de traitement, maladies pulmonaires, coronariennes, etc. Est-ce le cas de vos malades ?
On se serait effectivement attendu à avoir des patients très graves parce qu’ils ont des comorbidités connues. Or, jusqu’à présent, on n’a pas ce type de patients dans le service. Nos patients n’ont pas forcément des comorbidités importantes ni ne sont très âgés. On a plusieurs patients jeunes (moins de 50 ans), qui ne prennent aucun médicament, sont peut-être hypertendus mais ça n’en fait pas une comorbidité majeure. Ceux qui sont un peu plus âgés ont les comorbidités habituelles liées à leur âge : un peu d’hypertension artérielle, du diabète… mais rien de majeur non plus.
Donc aujourd’hui, vous ne saurez dire pourquoi ces gens-là ont développé une forme sévère ?
Non. On n’a pas de profil type. Est-ce qu’il y a quelque chose chez eux qui a favorisé l’emballement de la maladie, pour l’instantje ne peux pas répondre à cette question. On pourra le faire a posteriori, quand on aura pu analyser et comparer avec une population plus large ; de nombreuses recherches sont menées au CHU et partout dans le monde, j’espère que nous pourrons rapidement apporter toutes ces réponses.
Comment les réanimateurs prennent-ils en charge les patients graves ?
L’objectif de la réanimation – et ça c’est valable pour toute situation – c’est d’aider à passer un cap aigu grâce à la ventilation artificielle et aux autres techniques de suppléance. C’est très lourd, il faut éviter de contaminer les équipes, il y a un habillage qui est très important, etc. Et une fois qu’on a fait ça, la prise en charge est symptomatique ; on traite les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent et en essayant de ne surtout pas aggraverles choses avec nos traitements. Le malade va mal, il a des défaillances et l’objectif c’est d’arriver vite à passer ces défaillances pour que le temps pendantlequel il est endormi, où il ne respire pas tout seul, ne bouge pas, dure le moins longtemps possible, pour qu’il ait perdu le moins de muscle possible, et puisse être rapidement remis sur pied.
D’où vos inquiétudes avec les hospitalisations prolongées dans le cas du Covid-19 ?
Comme ça dure longtemps, et même si on essaie de lutter au maximum contre cette fonte musculaire, la pente est ensuite difficile, en effet, à remonter: on a perdu beaucoup de muscle, ça accroît les difficultés pour se remettre à respirer seul, se remettre au fauteuil, etc. On s’attend à avoir des patients qui vont avoir besoin d’une réhabilitation, elle aussi prolongée, pour pouvoir reprendre une vie normale. Donc il est certain que, meilleur était l’état général avant cet épisode terrible, plus grandes sont les chances de récupérer.
Votre service est-il plein aujourd’hui ?
Quasiment. On garde une place pour accueillir en urgence des patients hospitalisés en infectiologie et dont l’état se dégraderait.
Tous les patients graves même âgés, seront-ils hospitalisés en réanimation ?
La très grande difficulté, comme je l’ai dit, est qu’on s’attend à avoir des durées d’hospitalisation très longues ; si le patient n’a pas la capacité de les tolérer, on ne le prendra pas en réanimation. En fait,tout ça est très simple et répond parfaitement à la loi Leonetti-Claeys et le refus de l’obstination déraisonnable : on n’impose pas aux patients et aux familles des soins s’ils n’ont pas de chance d’aboutir. Mais, l’âge n’est pas forcément un critère. Il y a beaucoup d’études qui montrent qu’on peut tout à faire faire de la réanimation chez une personne d’un âge avancé mais parfaitement autonome et avec un score de fragilité très faible.
Parviendrez-vous à éviter le débordement ?
Je l’espère. L’expérience de nos collègues italiens, de Strasbourg ou Mulhouse nous a permis de réfléchir en amont. Les 10/15 jours qu’on a eus en plus, nous ont vraiment permis de travailler beaucoup avec les hôpitaux, les cliniques privées. Il y a eu des cellules de crise qui se sont organisées à différents niveaux. On a des lits, on n’est pas saturé et j’espère que le confinement qu’on vit depuis une semaine va permettre de diminuer la hauteur de la vague. En revanche, il faut qu’on comprenne vite comment fonctionne cette maladie parce que, lorsqu’on sortira du confinement, ceux qui n’ont pas été contaminés pourraient tomber malades. Je crains une deuxième vague après la fin du confinement. Il faut que la recherche avance vite et bien, et qu’on arrive à avoir des réponses scientifiques et pas dogmatiques. Avec un niveau de preuve important pour pouvoir proposer des médicaments à nos concitoyens.
Pour l’instant, la montée en charge de vos lits correspond à ce que vous aviez prévu ?
Parfaitement. On avance et on fait évoluer ensemble le dispositif. Il y a une grande solidarité partout, le public, le privé, les hôpitaux généraux, donc j’espère qu’on va y arriver. Je suis plus inquiet pour les patients et les collègues qui sont en Corse, où il n’y a pas beaucoup d’hôpitaux, et pour les zones où il y a beaucoup de patients.
Vous n’avez donc pas peur ?
Non. Ce n’est pas de l’angélisme mais de toute façon, même si on a peur, il faut faire notre maximum et je ne veux pas me dire qu’on ne va pas y arriver. Je suis sûr qu’on va y arriver parce qu’on va mettre le paquet et que tout le monde sera là pour aider. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 04.04.20 10:45 | |
| Ehpad : «Il faut agir vite, la situation est tendue et douloureuse» Par Eric Favereau — 29 mars 2020 à 19:39 Un Ehpad à Paris, le 25 mars. Photo Gonzalo Fuentes. Reuters Ce week-end, la situation dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes est de plus en plus tendue : les soignants ont besoin de renforts pour s'occuper des patients et adoucir la fin de vie en l'accompagnant et en la soulageant. Ehpad : «Il faut agir vite, la situation est tendue et douloureuse» C’est évidemment le plus triste. Et le plus lourd : ne pas pouvoir accompagner correctement la fin de vie, ne pas pouvoir ni soulager ni tranquilliser la personne, faute de médicaments mais aussi faute de personnel. Révoltant pour Pauline Rabier-Lebrun, gériatre à l’hôpital universitaire du Kremlin-Bicêtre, à l’ouest de Paris. Elle se démène avec force : «C’est pour cela que l’on a mis en place une hotline. Aussi pour lancer cet appel aux bénévolats, via la plateforme Renfort-Covid, un appel aussi aux médecins en retraite quand il y en a besoin, la nuit, pour aider et faire éventuellement une injection et être présent. Sur les 19 Ehpad que je coordonne, il y en a seulement 6 qui ont une infirmière la nuit.»
Que faire ? Comment éviter de laisser ainsi les gens mourir dans l’indignité ? Pauline Rabier-Lebrun a en charge une unité de gériatrie aiguë. Depuis quinze jours, c’est une course contre la montre. «Dans mon secteur, raconte-t-elle. Il n’y a pas d’équipe mobile. Il a fallu tout mettre en place. Au début, c’est le personnel des Ehpad qui tombait malade. Il n’y avait pas de masques, peu de matériel. Il fallait s’occuper d’eux. Puis la semaine suivante, ce furent les résidents.» Une chaîne implacable de contamination, alors même que toutes les visites sont interdites.
«Gérer les choses du quotidien» «A l’hôpital, il y a dix jours nous avions de la place et on pouvait si besoin hospitaliser les plus fragiles. Maintenant, c’est difficile. On évalue, on arrive encore à prendre les patients qui s’aggravent dans notre service de gériatrie, et on n’a pas encore beaucoup de décès, mais cela arrive», raconte la gériatre. A Bicêtre, il y a 38 lits de gériatrie, bientôt 5 de plus. Ce week-end, 34 étaient occupés par des personnes âgées infectées.
Cela va déborder. Et les digues sont à construire au plus vite. «Il faut trier les infos, il faut des médicaments, il faut surtout gérer les choses du quotidien, poursuit la Dr Ravier-Lebrun qui s’appuie sur ce qui s’est passé dans l’est de la France. L’expérience de nos collègues de Strasbourg nous a montré qu’ils n’ont pas pu hospitaliser les résidents, et que donc certains allaient mourir dans leur Ehpad. C’est ce qui se va se passer en Ile-de-France. Il faut de toutes urgences s’y préparer, trouver des volontaires pour aller, la nuit, dans ces établissements. Aider les gens à mourir. On doit bien ça à ces personnes seules, sans proches, ni famille.» Elle ajoute : «C’est très dur pour le personnel. Beaucoup d’entre eux sont angoissés, en arrêt de travail. Dans les 19 Ehpad, il manque de tout. Ou presque. Ainsi, dans l’un, c’est la directrice qui s’occupe de la lingerie, l’employée étant malade. Dans un autre, sur 80 résidents, 40 sont infectés.» Elle se souvient : «Et dire qu’il y a quinze jours, il n’y avait pas un cas. On va vers une hécatombe. Tous ne vont pas mourir, il faut le dire aussi, ce n’est pas parce que vous êtes vieux, dans un Ehpad et infecté, que vous allez forcément mourir.»
«Les familles sont à bout» Comme se sentent les résidents ? «Ils sont parfois très angoissés ou assez détachés, cela dépend, raconte la Dr Ravier-Lebrun. Mais les familles sont à bout, angoissées, elles sont à l’extérieur, elles ne peuvent pas venir le soir. On essaye de monter des Skype, là aussi on a besoin de bénévoles.»
Le défi est immense. A cela vient s’ajouter une lourdeur typiquement française : l’Hypnovel (ou Midazolam, un médicament qui permet d’accompagner le plus doucement possible une agonie), n’est pas disponible pour les Ehpad, la réglementation tardant à évoluer en dépit d’affaires récentes (1). «Il y a d’autres protocoles certes, avec des produits comme le Rivotril et le Valium, et à présent on fait avec. Mais encore faut-il qu’il y ait des médecins qui puissent faire la prescription puis l’injection, puis accompagner.»
«Dans la débrouille» Ce week-end, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que les résidents des Ehpad ne devraient désormais plus sortir de leur chambre. Un confinement maximum, mais qui ne peut suffire pour répondre aux multiples urgences. «Au Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), nous recevons beaucoup d’appels angoissés et angoissants qui concernent les conditions de la fin de vie en Ehpad», insiste sa présidente, la Dr Véronique Fournier, qui amplifie le discours du Dr Ravier-Lebrun. «Il faut agir vite. La situation est tendue et douloureuse. Les équipes mobiles de gériatrie appellent d’un peu partout à l’aide, elles sont débordées par les multiples appels angoissés qui leur parviennent depuis les Ehpad dont elles sont le référent hospitalier. Elles nous le disent : pas d’Hypnovel ni de morphine disponible, personne pour les prescrire et encore moins les injecter, personne pour surveiller que la posologie soulage efficacement le patient ou vite l’adapter sinon, personne non plus pour rester auprès du patient et prévenir les proches.» Elle ajoute : «Les difficultés sont les mêmes dans les lieux qui ont en charge des personnes lourdement handicapées : une directrice de maison d’accueil spécialisée, ayant 80 tétraplégiques à demeure, s’inquiète de n’avoir aucun moyen à disposition, ni en médicaments, ni en personnel, si le Covid-19 venait à s’installer chez elle.»
Le sentiment parfois d’un barrage contre le pacifique. «La réponse, bien sûr, se construit au cas par cas, dans la débrouille et avec les solidarités locales», analyse la Dr Fournier. Reste néanmoins une inconnue : vu les circonstances, la réglementation ne devrait-elle pas bouger ? L’Hypnovel ne pourrait-il pas être bientôt disponible en ville et en Ehpad, comme l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn l’avait d’ailleurs promis ? Pour la présidente du CNSPVF, «il est crucial qu’il le soit vite, car cela transforme vraiment les conditions de confort des personnes en état de détresse respiratoire. L’heure est à ce que tous les soignants apprennent, par compagnonnage, les gestes minimums d’un accompagnement palliatif de qualité. Tant pis, s’ils n’ont pas été formés explicitement à cela. Il est plus important pour un patient d’être accompagné à mourir avec les bons médicaments et l’aide d’un soignant plutôt que d’être laissé seul, faute de médecin spécialiste».
(1) Début janvier, un médecin généraliste près du Havre a été mis en examen, simplement pour avoir prescrit le Midazolam, une molécule réglementairement réservé aux médecins hospitaliers, à des patients agoniques. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 05.04.20 10:26 | |
| Coronavirus : Non, un décret du gouvernement ne vient pas de « légaliser l’euthanasie » FAKE OFF Les critiques fusent contre un décret accusé de « légaliser l’euthanasie » en permettant aux médecins de prescrire du Rivotril à certains patients atteints du Covid-19. Alexis Orsini Publié le 04/04/20 à 17h59 — Mis à jour le 04/04/20 à 18h13 Un lit d'hôpital. (illustration) Un lit d'hôpital. (illustration) — Pixabay L’euthanasie, interdite en France, aurait été légalisée en toute discrétion par un décret du gouvernement en date du 28 mars. Du moins si l’on en croit une accusation relayée sur les réseaux sociaux. Celle-ci affirme en effet que la possibilité donnée aux médecins de recourir au médicament Rivotril pour des patients atteints du Covid-19 « dont l’état clinique le justifie » reviendrait à autoriser leur euthanasie. Loin d’autoriser l’euthanasie de ces patients, le décret prévoit en réalité d’apaiser les souffrances de ceux qui ne feront pas l’objet d’une réanimation après décision collégiale. 20 Minutes fait le point avec plusieurs spécialistes. Alors que le confinement se poursuit, en France, pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, le gouvernement a-t-il adopté dans la plus grande discrétion un décret permettant d’euthanasier des personnes atteintes du Covid-19 ? C’est ce qu’a affirmé le député (UDI) Meyer Habib dans un tweet publié le 2 avril : « On donne le permis légal d’euthanasier en France ! Décret du 28/03, le Rivotril, passeport pour la mort douce, est en prescription libre pour 15 jours […] C’est moralement insoutenable ! même pour soulager la souffrance. La vie c’est l’espoir ! J’écris à Olivier Véran ». Meyer Habib @Meyer_Habib On donne le permis légal d'euthanasier en France! Décret du 28/03 le #Rivotril, passeport pour la mort douce, est en prescription libre pour 15 jours #COVID19 C'est moralement insoutenable! même pour soulager la souffrance. La vie c'est l'espoir! J'écris à @olivierveran 790 12:10 - 2 avr. 2020 Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité 822 personnes parlent à ce sujet Depuis, qu’il s’agisse de posts Facebook, de vidéos ou d’articles sur le blog de Mediapart, l’affirmation est reprise par de nombreux internautes dénonçant ce « scandale ». Or, si un décret sur le Rivotril a bien été adopté le 28 mars, il ne légalise pas l’euthanasie, qui reste interdite en France – la dernière loi sur ce sujet, adoptée en 2016, prévoyant seulement un « droit à la sédation profonde et continue » pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme. FAKE OFF Le décret du 28 mars permet, jusqu'au 15 avril, « la dispensation du Rivotril par les pharmacies d’officine » uniquement pour les « patients atteints ou susceptibles d’être atteints par le virus SARS-CoV-2 dont l’état clinique le justifie sur présentation d’une ordonnance médicale portant la mention “Prescription Hors AMM dans le cadre du Covid-19”. » Le texte précise en outre que le médecin délivrant cette ordonnance doit « se conforme [r] aux protocoles exceptionnels et transitoires relatifs, d’une part, à la prise en charge de la dyspnée [gêne respiratoire] et, d’autre part, à la prise en charge palliative de la détresse respiratoire, établis par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs [SFAP] et mis en ligne sur son site. » « Le clonazépam (Rivotril) sous forme injectable est un produit nécessaire pour faire face à certaines situations critiques pouvant se présenter, comme la détresse respiratoire. Il est plus adapté que d’autres médicaments semblables comme le Valium », précise à 20 Minutes le professeur Claude Jeandel, président du Conseil national professionnel de gériatrie. « Le Rivotril n’est pas du tout utilisé pour précipiter le décès » « Sa mise à disposition par ce décret vise à apaiser la souffrance et l’angoisse des patients concernés. On fait appel à ses propriétés d’anxiolytique pour apaiser l’anxiété, ce n’est pas du tout pour précipiter le décès. Dès lors qu’on fait face à une situation de fin de vie, il améliore le confort de celle-ci », poursuit le spécialiste. « Le Rivotril est un sédatif surtout connu pour le traitement des acouphènes que les médecins n’avaient plus le droit de prescrire sans l’accord d’un neurologue par crainte des dépendances possibles », ajoute Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France (FMF). Sur son site, la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF) confirme que cette prescription désormais accessible à tout médecin vise uniquement « la prise en charge palliative des patients confrontés à un état asphyxique et ne pouvant être admis en réanimation ou pour lesquels une décision de limitation de traitements actifs a été prise ». « La détresse respiratoire, c’est comme une noyade, c’est horrible à vivre et donne lieu à des moments d’atroce souffrance. Le Rivotril est un anxiolytique puissant de la famille du Lexomil, qui permet au patient en détresse respiratoire d’avoir un accompagnement pour enlever cette anxiété morbide. Ce n’est pas un médicament qui provoque la mort mais il permet d’éviter cette souffrance », abonde le président de la FSPF, Philippe Besset. Contactée par 20 Minutes, la Direction générale de la Santé (DGS) confirme que le but du décret est « d’améliorer l’accompagnement des soins palliatifs, y compris hors des hôpitaux, en Ehpad par exemple, où les médecins n’avaient pas accès au Rivotril » et que sa prescription est prévue pour « permettre d’améliorer [la] fin de vie » des « patients pour lesquels une décision de limitation de traitements actifs a été prise ». Des craintes soulevées sur le risque d’« une décision prise à titre individuel » Si le texte du 28 mars définit donc bien le cadre restrictif dans lequel le Rivotril peut être utilisé en pleine épidémie de Covid-19, Jean-Paul Zerbib, président de l’Union Nationale des Médecins Salariés pour la CFE-CGC, souligne que « ce type de décret n’est pas habituel, d’autant plus dans un moment où l’on anticipe un nombre considérable de patients dont l’état va se détériorer. » « Si l’état du patient est déjà extrêmement grave, [le recours au Rivotril] n’est pas de l’euthanasie. Mais le risque que pose ce décret, et la question qui est posée par certains, c’est de savoir si le décret ne risque pas d’organiser l’accompagnement vers la fin de vie pour des personnes ne pouvant être soignées par manque de place, généralement des personnes âgées ou en comorbidité ? Je ne le vois pas comme ça et je ne pense pas que les médecins qui seront confrontés à ces cas le verront comme ça », poursuit le spécialiste. Avant de pointer du doigt les dérives qu’il redoute au cours de la situation sanitaire hors-norme traversée en ce moment : « Mais dans les unités de soins palliatifs, la décision d’accompagner vers la fin de vie par des sédatifs, les patients sans espoir d’amélioration est collégiale et toujours avec consultation de la famille, elle ne peut pas être prise seule. Le décret ne mentionne pas la famille, et ma crainte c’est qu’il laisse des médecins généralistes, le personnel en charge des soins à domicile pour personnes âgées dépendantes ou encore les médecins d’Ehpad seuls dans la prise de décision. Il faut associer les familles et que les médecins – débordés en ce moment – consultent des communautés de soignants pour éviter que la décision ne soit prise à titre individuel. » « La décision est prise de manière anticipée et collégiale » Toutefois, la collégialité de la décision fait bien partie des prérequis mentionnés dans les propositions de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs auxquelles renvoie le décret, comme le souligne auprès de 20 Minutes Frédéric Guirimand, professeur associé de médecine palliative et coauteur de ce document : « Ces fiches précisent bien que ces propositions concernent uniquement les patients pour lesquels une décision collégiale de limitation de traitement a été prise, excluant de les placer en réanimation. » « Au vu de la situation, et du fait que les patients peuvent s’aggraver en quelques heures, avec risque d’asphyxie parfois très rapide, la décision ne peut pas être prise quand celle-ci survient. Elle est donc prise de manière anticipée et collégiale, par le médecin traitant avec le médecin coordinateur en Ehpad, avec si possible l’aide d’une équipe soins palliatifs ou gériatriques et la famille est évidemment consultée et informée à ce moment-là. Cela permet de s’assurer que l’infirmière a le médicament à disposition au moment où l’asphyxie survient, afin de l’administrer et d’éviter des souffrances au patient », poursuit Frédéric Guirimand. Et le spécialiste de rappeler à son tour que « les patients en détresse respiratoire asphyxique concernés, vont décéder du Covid-19 : l’injection du Rivotril n’est pas du tout létale, elle permet juste d’éviter la perception insupportable de l’asphyxie. » De son côté, la Direction générale de la Santé souligne enfin que « l’accès [au Rivotril] sera couplé à un renfort de personnels pour en assurer la bonne utilisation ». |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 05.04.20 12:39 | |
| Fin de vie : face au Covid-19, les soins palliatifs aussi sur le front Fin de vie : face au Covid-19, les soins palliatifs aussi sur le front (Illustration François Destoc)
Certains patients atteints de formes graves du Covid-19 ne peuvent bénéficier de la réanimation. Les soins palliatifs sont là pour soulager la fin de vie de ces patients. Solidarité coronavirus Bretagne « Ce n’est pas parce qu’on est dans une période centrée sur les urgences qu’il faut oublier l’humanité ». Les spécialistes des soins palliatifs sont eux aussi sur le front face à l’épidémie galopante de coronavirus pour tenter d’éviter toute « submersion ».
Pour ces soignants chargés de soulager les personnes atteintes de formes sévères de Covid-19, confrontées à l’angoisse, la douleur et l’asphyxie, et qui ne pourront pas bénéficier de la réanimation, l’enjeu est de tirer les enseignements de ce qui s’est passé en Alsace, région très touchée.
Les dernières infos sur le coronavirus À Mulhouse, notamment, les équipes n’étaient pas préparées à l’arrivée massive de patients, dit à l’AFP le Pr Régis Aubry, ancien président de la Société française de soins palliatifs (SFAP), qui travaille dans une unité d’un CHU de la région Bourgogne Franche Comté.
Du coup, la SFAP, en concertation avec d’autres spécialistes (gériatres, réanimateurs, pneumologues…) se mobilise pour aider et former les collègues soignants.
Pour certains patients, la réanimation peut relever de l’acharnement thérapeutique : « Faire du tri ? C’est ce que font les réanimateurs de tout temps », rappelle le Pr Olivier Guerin, président de la société française de gérontologie et de gériatrie (SFGG).
Assurer un « apaisement » Ainsi, avant même l’ère du Covid-19, pour certaines maladies chroniques, comme « des insuffisances respiratoires graves (…) on sait que la réanimation n’est pas bénéfique au long cours, on va les faire souffrir pour rien », estime le Dr Thibaud Soumagne, réanimateur au CHU de Besançon, qui est aussi pneumologue. Dans cet hôpital, comme ailleurs, une unité de soins palliatifs Covid-19 a été créée.
Mais si les besoins en réanimation venaient à dépasser très largement l’offre disponible du pays, des gens qui auraient pu en bénéficier risquent d’en être privés.
Quoi qu’il arrive, les démarches thérapeutiques proposées à l’ensemble des établissements de santé et médicosociaux mais aussi à domicile, dans le cadre de l’épidémie, n’ont pas pour but l’euthanasie, rappelle la SFAP, qui a émis des propositions et fiches conseils thérapeutiques d’urgence à l’attention des endroits concernés par la saturation des hôpitaux ou qui risquent de l’être bientôt.
Le but est « d’assurer aux patients les plus sévèrement atteints un apaisement de leurs souffrances » en cas de difficultés ou de détresse respiratoires.
À lire sur le sujet Coronavirus : cinq nouveaux décès et 52 nouveaux cas en Bretagne Toutefois, avec « la pénurie de midazolam (Hypnovel) pour endormir, le manque de morphine qui semble s’installer ainsi qu’en pousse-seringues » électriques, le Dr Bernard Devalois, médecin en soins palliatifs à la maison protestante de Bagatelle à Bordeaux met en garde contre « la tentation d’euthanasie » que pourraient ressentir des soignants en Ehpad, face à des résidents plongés dans des souffrances horribles comme l’asphyxie.
Bernard Devalois déplore à ce titre « l’absence de stock stratégique de midazolam » qu’il affirme avoir « proposé de constituer, il y a quinze ans, en cas de pandémie ».
« Prise en charge digne » La morphine pour soulager la douleur et les difficultés respiratoires (dyspnée), le midazolam (Hypnovel) pour la sédation (endormir) et un médicament contre l’encombrement bronchique, associés, servent à adoucir la fin de vie, selon la SFAP. À défaut d’Hypnovel, d’autres produits injectables comme le Valium ou encore le Rivotril, sont envisageables mais « c’est une procédure dégradée », juge le Dr Devalois.
Les symptômes respiratoires sont très anxiogènes. Les anxiolytiques améliorent le confort du malade. Certains par voie orale sont utiles, mais ne peuvent plus être utilisés au stade ultime de la détresse respiratoire. Au stade d’asphyxie, l’urgence est alors de mettre en œuvre la sédation profonde très rapidement, préconise le Dr Devalois.
Les Agences régionales de santé (ARS) devraient demander aux pharmacies hospitalières de livrer des stocks suffisants des médicaments nécessaires aux Ehpad et aux petits hôpitaux, suggère-t-il.
Le Pr Claude Jeandel, président du Conseil national professionnel de gériatrie a réclamé au ministre de la Santé l’accès aux médicaments recommandés par la SFAP « pour une prise en charge digne de la détresse respiratoire asphyxique des très nombreux résidents ne relevant pas d’une hospitalisation qui décéderont en Ehpad ».
Le modèle actuel n’est pas adapté à la prise en charge structurée des personnes vieillissantes et malades chroniques en ville, constate pour sa part le Pr Guérin, faute selon lui, dans certains Ehpad, de médecin coordinateur, habilité à prescrire en situation d’urgence, et d’infirmière de nuit. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 09.04.20 11:36 | |
| Covid-19 : les soins palliatifs en souffrance Soins Palliatifs AFP Située dans le 15ème arrondissement de Paris, l’unité de soins palliatifs Jeanne Garnier accompagne la fin de vie des malades du Covid-19. C’est un bouleversement pour le personnel soignant. LE 06 AVR 2020 Par Sandra Cerqueira
Tout a été réorganisé en quelques jours pour accueillir les malades du Covid-19. Le 1er patient arrive le 25 mars dernier. Le surlendemain, les 14 lits prévus sont occupés. Puis très vite, les 26 lits du rez-de-chaussée y sont dédiés.
Le Dr Jean-François Richard a suivi de près toute la logistique. Il a beau être en fin de carrière, c’est pour lui du jamais-vu : « Nous avons dû vider complètement l’étage pour éviter la contagion des malades déjà présents et qui occupent maintenant les deux étages restants. » Quand la situation des hôpitaux se tend, il devient évident pour la direction de la maison médicale d’aider en proposant des lits et soulager ainsi les hôpitaux dont les besoins en réanimation augmentent de jour en jour. Un point quotidien est assuré chaque jour avec l’agence régionale de santé. « Tous les lits libérés ici vont permettre aux malades qui peuvent être sauvés d’être mieux pris en charge par le personnel hospitalier » explique le docteur Richard. « On est en bout de chaîne et on accompagne uniquement ceux pour qui il n’y a plus d’espoir de rémission. » Parmi ces malades atteints du Coronavirus, certains étaient déjà suivis en soins palliatifs, d'autres sont des personnes âgées venant d'Ehpad ou de leur domicile. Souvent immunodéprimés et présentant d'importantes comorbidités, ils sont trop faibles pour supporter une réanimation avec son cortège de soins invasifs. « Cela peut sembler moins urgent que de soigner les patients en réanimation mais ces personnes doivent être accompagnées pour finir leurs jours dans de bonnes conditions, ailleurs que sur des brancards par manque de place » précise le Dr Jean-François Richard.
L'unité en soins palliatifs Jeanne Garnier accueille plus de 1000 malades par an L'unité en soins palliatifs Jeanne Garnier accueille plus de 1000 malades par an Ces patients peuvent basculer très vite – trois à quatre minutes – dans une détresse respiratoire aiguë : une forme d’asphyxie qui rend la mort particulièrement douloureuse. Cette maladie impose une culture palliative rapide, il faut pouvoir soulager dans l’urgence. Les fins de vie se ressemblent et « s’enchaînent » C’est ce qui est le plus difficile à gérer pour les soignants : « ça a un côté inhumain » explique Christine Dornic, la directrice de l’établissement. En temps normal en soins palliatifs, l’équipe soignante a le temps d’apaiser les derniers instants, le relationnel a un rôle important. « Là, ce n’est plus du tout le cas, et c’est une source de souffrance pour l’équipe qui se sent très impuissante. »
L'unité en soins palliatifs Jeanne Garnier , le protocole pour les décès du Covid-19 pèse particulièrement sur les soignants L'unité en soins palliatifs Jeanne Garnier , le protocole pour les décès du Covid-19 pèse particulièrement sur les soignants Public Sénat « Ça a un côté inhumain » Anne-Caroline Frèrejacques coordonne l’équipe des soignants de la structure depuis 10 ans. Elle aussi n’a jamais connu situation pareille. Le travail quotidien a dû être totalement réorganisé car tous les protocoles se compliquent avec ce virus : la gestion du linge, l’habillage et le déshabillage des malades...avec un personnel en habit de « scaphandrier » protégé de la tête aux pieds. « Tout est plus long et prend plus de temps, alors qu’on n’en a pas forcément, y compris pour se mettre en tenue de travail car nous sommes équipées d’un masque, de lunettes, d’une surblouse. »
Or il y a une pénurie de surblouses en Ile-de-France. Alors c’est le système D, « on les remplace avec des grands sacs-poubelles. C’est stressant mais on est bien obligés de travailler avec les moyens du bord » Les soignants ont le sentiment d’être « envoyés au combat sans rien, sans être armés ! De ne pas pouvoir se protéger car nous n’avons pas de matériel suffisant. » Toute l’équipe redoute d’être contaminée. « On serait alors en sous-effectif et ce serait terrible ! ». Une autre de leurs craintes ? « Ramener le virus à la maison.»
« C’est le système D » Sans compter l’impact psychologique lié à la gestion des malades du Covid. Ils ne peuvent pas recevoir de visites, « ils meurent tout seuls » Les annonces de décès sont faites par téléphone. « C’est dur humainement. L’accompagnement des familles n’est plus du tout le même. »
Quand le patient décède, les règles sont là encore très strictes : le corps est mis dans une housse pour éviter la contamination, impossible pour les proches d’avoir un dernier regard sur lui, fini donc les cérémonies de présentation des corps. « Et c’est nous qui fermons cette housse… C’est difficile quand on perd la moitié des patients du service en deux jours. »
Pour aider les soignantes, un suivi individuel a été mis en place 2h par semaine. La psychologue, jusque-là au chevet des malades, suit maintenant de près le personnel. « Le plus dur va être de tenir sur la longueur car enchaîner ainsi les décès est une épreuve. Il faudra rester vigilants dans l’après-coup. »
Publié le : 06/04/2020 à 11:55 - Mis à jour le : 06/04/2020 à 12:40 Crédits photo principale : AFP |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 09.04.20 11:40 | |
| TANT MIEUX POUR LES PRO-VIE !!! bien fait pour les pro-vie ... https://www.handichrist.net/t1175-janvier-2011-fin-de-vie-echec-d-une-loi+ 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 soins palliatifs blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005 OU 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 euthanasie suicide assisté blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005 ON EN A MARRE MARRE MARRE STOP vaccins STOP dons STOP élections STOP |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.04.20 9:16 | |
| [size=59]Covid-19 : l’occasion de reconsidérer les choix de fin de vie ? [size=16]Par Martin Winckler, médecin, écrivain. , Président du Comité d’honneur du Choix citoyens pour une mort choisie. , Denis Labayle, médecin hospitalier, écrivain, Coprésident du Choix, citoyens pour une mort choisie et Bernard Senet médecin généraliste, Membre du collège décisionnel du Choix, citoyens pour une mort choisie. — 8 avril 2020 à 18:36[/size] [/size] Départ d’un TGV réquisitionné pour les patients atteints du Covid-19, en gare d’Austerlitz, le 1er avril. Photo Thomas Samson. Pool via AP
[size=31]Le Rivotril, dont la délivrance vient d’être autorisée en pharmacie, évite aux personnes agonisant en ville et dans les Ehpad de mourir dans les souffrances de l’asphyxie. La précipitation dans laquelle cette autorisation a été accordée serait-elle le signe que la pandémie amène enfin à reconsidérer la maladie, la souffrance et la fin de l’existence ?[/size]
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Covid-19 : l’occasion de reconsidérer les choix de fin de vie ?
Tribune. L’infection au Covid-19 n’aura pas fini de mettre en lumière nos erreurs et nos manques de réflexion en matière sanitaire. Cette politique de l’autruche ne date pas d’aujourd’hui, ni même d’hier, mais d’avant-hier. Trop longtemps nous avons fait confiance aux technocrates et aux idéologues libéraux de la santé. Après le manque de soignants par le blocage du numerus clausus (1971), après la diminution drastique des lits d’hospitalisation au nom d’une vision mercantile (moins de 40 % de lits en cinquante ans), nous découvrons le manque possible de médicaments du fait de la course au profit maximum des entreprises pharmaceutiques qui ont délocalisé leur production. Aujourd’hui, nous faisons également mine de découvrir les problèmes posés par la fin de vie. Notre société n’a jamais voulu réellement aborder les insuffisances de la loi française, dite Claeys-Leonetti, qui, pour limiter le recours à la «sédation profonde et continue», impose l’hospitalisation et refuse aux médecins généralistes la possibilité de se procurer en ville les produits nécessaires à cette sédation (en novembre, l’un d’entre eux a été suspendu pour avoir aidé des malades à mourir à leur domicile en utilisant du midazolam que son épouse hospitalière lui avait procuré). Cette loi n’avait pas prévu non plus l’impossibilité d’hospitaliser des malades âgés par manque de lits d’hospitalisation.
Le décret que vient d’émettre le Premier ministre, le 28 mars, autorisant la vente en pharmacie du Rivotril intraveineux, a pour objectif d’éviter aux personnes agonisant en ville et dans les Ehpad de mourir dans les souffrances cruelles de l’asphyxie. Même si ce décret limite dans le temps l’autorisation de l’emploi du Rivotril intraveineux, il est une reconnaissance officielle de l’aide médicale à mourir. Ce que beaucoup réclament depuis des années. Il est temps de reconnaître la valeur éthique et humaine des médecins qui ont le courage d’éviter à leur patient une agonie inutile et douloureuse. Toutefois, par la précipitation dans lequel il a été élaboré, ce texte ministériel pose trois problèmes de fond. Tout d’abord, où est la collégialité nécessaire à une telle décision ? La loi Claeys-Leonetti n’a rien précisé sur ce point essentiel. Comment la faire vivre quand on exerce seul au fin fond de la Lozère ou de la campagne bretonne ? En Belgique, aux Pays-Bas, la loi est claire : l’avis de deux médecins est nécessaire avant d’envisager une aide médicale à mourir. Ensuite, la limitation du décret dans le temps. Pourquoi ce qui est considéré comme une solution humaine un jour ne le serait pas demain ? Voilà longtemps que la population, dans sa très grande majorité (près de 90 %), réclame un changement de la loi qui l’autoriserait à bénéficier d’une mort choisie et sereine. Une demande qui se heurte à la surdité des autorités politiques, religieuses, et parfois même médicales.
Enfin, il manque dans ce décret l’élément essentiel : le choix du malade ou l’avis de la personne de confiance. Pourquoi refuse-t-on que «les directives anticipées» soient un véritable testament, laissant à chacun la liberté de choisir sa fin de vie ? Pourquoi les législateurs ont-ils limité la validité des directives anticipées au cadre restrictif d’une loi incomplète ? Une fois éloignée, la pandémie au Covid-19 va-t-elle nous amener à reconsidérer autrement les problèmes de la maladie, de la souffrance, de la fin de vie ? Nos hommes politiques vont-ils enfin ouvrir les yeux sur ces erreurs et ces manquements que nous avons été nombreux à dénoncer depuis longtemps ? Va-t-on enfin prendre conscience que ce problème particulièrement aigu du «tri des patients», qui choque tant de gens aujourd’hui, existait chez nous de façon chronique, du fait de la diminution du nombre drastique de lits d’hospitalisation ? Qu’un tri médical totalement inhumain, existe également depuis longtemps entre pays riches et pays pauvres, sans que cela ne brutalise les bonnes consciences ? Sans parler des millions de réfugiés dont beaucoup vont être livrés à une mort certaine. Y aurait-il dans la défense de l’éthique médicale deux poids, deux mesures ? Espérons que dans six mois, quand la pandémie commencera à se lasser de notre Terre, nous n’oublierons pas nos erreurs passées et que nous mettrons fin à une politique hypocrite et mercantile de la santé. Une politique qui va nous coûter cher. Denis Labayle est l'auteur de Pitié pour les hommes, l'euthanasie : le droit ultime (Stock, 2009). Martin Winckler est l'auteur de [size=17]les Brutes en blanc (Flammarion, 2016), [/size] |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.04.20 11:03 | |
| [size=30]L'épidémie est toujours très active[/size]
[size=30]eh bien tant mieux, bienheureux sont ceux qui réussissent à en crever, s'ils le souhaitent...[/size] |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.04.20 11:31 | |
| Le confinement prolongé au-delà du 15 avril, mais jusqu'à quand?
pour ceux qui s'emmerdent, c'est l'occasion d'essayer l'expérience de la sédation profonde continue jusqu'au décès progressivement pour habituer le corps, vous mangez et vous buvez de moins en moins, de toute façon vous ne pourrez pas aller jusqu'au bout ne pas faire d'effort physique pendant cette expérimentation prévoir des bouteilles d'eau et de la nourriture en cas d'échec ! de toute façon, les patients atteints de maladies chroniques ne font plus appel à leur médecin traitant car ils ont peur de déranger... donc ils se soignent mal. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 10.04.20 15:13 | |
| je ne comprends pas la problématique du Rivotril en cas de détresse respiratoire....
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 11.04.20 15:11 | |
| Décret sur le Rivotril: «trouver un équilibre» entre fin de vie et acharnement thérapeutique CC0 / sabinevanerp SOCIÉTÉ 12:53 10.04.2020URL courte Par Catherine Morozov 13410 Fin mars, un décret autorise la prescription de Rivotril aux patients gravement atteints du Covid-19, un médicament utilisé dans l’accompagnement à la fin de vie. Depuis, la polémique enfle, allant même jusqu’à comparer sa prescription à l’euthanasie. Interrogés par Sputnik, des professionnels de santé font le point. Depuis la parution d’un décret au Journal officiel le 29 mars dernier, qui autorise la délivrance de Rivotril dans le cadre de soins palliatifs de malades atteints du Covid-19, la polémique enfle. Des médecins dans la région parisienne, le 26 mars 2020 (archive photo) REUTERS / GONZALO FUENTES Covid-19, en continu: plus de 100.000 victimes dans le monde Le document précise que la molécule administrée «sous forme injectable peut faire l’objet d’une dispensation, jusqu’au 15 avril 2020, par les pharmacies d’officine en vue de la prise en charge des patients atteints ou susceptibles d’être atteints par le virus SARS-CoV-2 dont l’état clinique le justifie sur présentation d’une ordonnance médicale portant la mention “Prescription hors AMM dans le cadre du Covid-19”». La molécule du Ritrovil, le clonazépam a plusieurs indications, telles que le traitement des épilepsies ou en addictologie mais peut créer de forte dépendance en cas d’abus. «Je prescris rarement le clonazépam parce que c’est un tranquillisant qui peut créer une dépendance. Il ne doit pas être prescrit pour le traitement de l’anxiété pendant plus de trois à quatre semaines, car après la dépendance se développe», affirme à Sputnik un neurologue russe de la clinique de Moscou. Le Rivotril fait aussi partie de l’arsenal thérapeutique «compassionnel», aux côtés du midazolam, de l’Hypnovel ou de la morphine: un groupe de médicaments utilisés dans l’accompagnement à la fin de vie. Depuis, les critiques fusent, comparant ce décret à une légalisation dissimulée de l’euthanasie. «On ne comprend pas la polémique», s’insurge le Pr Olivier Guérin, président de la société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG), au micro de Sputnik. «Le décret du 29 mars rouvre la possibilité de délivrance en pharmacie d’officine et ce sont elles qui peuvent livrer les EPHAD. C’est tout le sens du décret, finalement», déclare le Pr Guérin à Sputnik. Avant la parution au Journal officiel, seules les pharmacies hospitalières se voyaient délivrer le Rivotril à cause de dérives passées, explique le Pr Guérin. Auparavant, les médecins traitants avaient la possibilité de le prescrire, non pas en soins palliatifs, mais comme antidouleurs. Le Rivotril étant un sédatif puissant à haute dose, il pouvait engendrer des effets néfastes, des chutes à domicile par exemple, il avait donc été retiré de la vente sur simple ordonnance. Image d'illustration CC0 / SABINEVANERP Rivotril: «euthanasie hors-cadre» ou «ne pas laisser souffrir quelqu’un pleinement conscient»? Le professeur veut rassurer sur le but du décret, qui facilite seulement l’accès et non son usage, qui doit toujours être prescrit selon un protocole précis, notamment lorsque celui-ci est appliqué en soins palliatifs. Un protocole dont l’application soulève par ailleurs des interrogations. «Il faut bien le comprendre, moi je suis cancérologue de formation initiale, des gens mourir, j’en ai vu beaucoup, mais des gens mourir comme ça, je n’en ai pas vu beaucoup, parce que ça va très vite et c’est extrêmement difficile. Lors des décès de détresse respiratoire, c’est toujours difficile, parce que les dernières heures, nos patients sont comme des poissons hors de l’eau. Ils se sentent étouffer», martèle le professeur. Ce décret «est ce qu’avaient demandé les gériatres médecins coordonnateurs en EPHAD», insiste le Pr Guérin, pour avoir les moyens de soulager les résidents, même hors du cadre hospitalier. Un décret conforme à la Loi Leonetti La décision d’administrer le Rivotril «ne se fait pas sur des patients qui ont une chance de guérir», insiste-t-il. De fait, la situation catastrophique des EPHAD, dans le contexte sanitaire actuel, requiert des mesures exceptionnelles. Mais pour les malades du Covid-19, justement, le clonazépam (molécule du Rivotril) est contre-indiqué, puisqu’il aggrave les détresses respiratoires dont ils souffrent. La Loi Leonetti, relative aux droits des malades et à la fin de vie, prévoit explicitement que pour soulager un patient en phase terminale, il est possible de lui donner des médicaments qui sont susceptibles de mettre fin à sa vie. Le Rivotril accélère-t-il donc la fin de vie? «C’est faciliter non pas l’accès à l’euthanasie, mais trouver l’équilibre entre ça et l’acharnement thérapeutique, qui est également une abomination. On avait constaté à bien des reprises que les patients qui n’étaient pas hospitalisés ne pouvaient pas recourir aux mêmes médicaments», déclare à Sputnik un médecin à la retraite, sous couvert d’anonymat. Le cœur du débat est que «de savoir si le décret ne risque pas d’organiser l’accompagnement vers la fin de vie pour des personnes ne pouvant être soignées par manque de place, [VV1] généralement des personnes âgées ou en comorbidité?». Jean-Paul Zerbib, président de l’Union Nationale des Médecins Salariés pour la CFE-CGC, qui pose cette question à nos confrères du Parisien, «ne le voit pas comme ça et je ne pense pas que les médecins qui seront confrontés à ces cas le verront comme ça». Pourtant, la question reste en suspens. «Tout est une question de dosage» Le Dr Cécile Charpentier, chef du service gériatrie aiguë du centre hospitalier des Quatre Villes, tient à dédramatiser le débat. Elle explique à Sputnik que l’utilisation de l’Hypnovel (même famille que le Ritrovil) à l’hôpital aide à calmer les premiers signes de détresse respiratoire, mais que tout est une question de dosage. «On est sur des doses vraiment minimes, y compris là, en temps de Covid, on est sur des doses qui sont bien inférieures aux gens qui ont des pathologies neurologiques ou encore pire, psychiatriques. Donc, on est vraiment sur de toutes petites doses comme pour la morphine. Ce qui fait qu’on améliore les signes de détresses respiratoires et d’angoisse, parce qu’en plus, l’angoisse aggrave la détresse respiratoire.» Le docteur ajoute qu’en trois semaines au service Covid du centre hospitalier, elle n’a jamais eu à utiliser sur ses patients les doses prévues en soins palliatifs. La polémique n’est pas justifiée, selon elle: «Quand on donne quelques gouttes, on n’a aucun risque sur le plan respiratoire», assure-t-elle. Le professeur français Didier Raoult, biologiste et professeur de microbiologie, spécialiste des maladies infectieuses et directeur de l'Institut des infections de l'IHU Méditerranée AFP 2020 GERARD JULIEN Emmanuel Macron à Marseille: l’étude de Didier Raoult estime à 91% l'efficacité de la chloroquine contre le Covid-19 Par ailleurs, sur les réseaux sociaux, la comparaison est faite entre l’autorisation sans débat du Rivotril et la controverse liée à la chloroquine. Le Pr Guérin insiste tout d’abord sur la différence d’indication entre les deux médicaments, l’un –la chloroquine– à visée curative et l’autre visant à lutter contre la détresse respiratoire ou comme sédatif, «dans le cas où toutes les démarches effectuées pour sauver la vie du patient n’auraient marché et ainsi l’accompagner au mieux, jusqu’au décès.» Il souligne aussi que l’efficacité antivirale du traitement du Pr Raoult n’a pas été, cliniquement parlant, suffisamment prouvée. Si ce nouveau décret assure l’accès aux soins palliatifs pour les patients hors contexte hospitalier, des questions demeurent notamment sur le manque de transparence de l’exécutif en termes d’encadrement. Les associations Coronavictimes et Comité anti-amiante Jussieu, ont d’ailleurs saisi le Conseil d’État afin que le pouvoir exécutif précise les critères médicaux de prescription. «La situation, qui reste inacceptable, sera un peu plus acceptable avec des critères justes. Il ne s’agit pas de faire une grille, mais d’édicter des principes encadrants et transparents», déclarait Michel Parigot, président des associations Coronavictimes et Comité anti-amiante, à Hospimedia. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 11.04.20 18:45 | |
| « Réanimable, non réanimable... puis on passe aux patients suivants » : une infirmière du CHU de Nancy raconte PAR FRANCK DÉPRETZ 9 AVRIL 2020
Élise, infirmière au centre hospitalier de Nancy, raconte son transfert au sein d’un service dédié aux patients atteints du Covid-19. Elle travaille 12 heures d’affilée, voire plus, pour surveiller leur température et leur respiration, les réconforter, donner des nouvelles à leurs proches... Pendant ce temps, un nouveau plan de suppression de postes menace l’hôpital.
Élise travaille au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy depuis de nombreuses années. Délivrant habituellement des soins « non essentiels » et « non urgents », elle a été affectée au sein d’un service qui comporte 24 lits destinés aux patients atteints du Covid-19. Cette infirmière témoigne anonymement (sous un prénom d’emprunt) pour raconter, crument, son travail et dénoncer les conséquences – sur le personnel soignant et les patients – des économies budgétaires exigées par le ministère de la Santé.
Depuis 2014, et jusqu’en 2024, les nombreux plans de « réorganisation » de son hôpital sont censés supprimer, au total, 1000 postes et 460 lits, et regrouper les sept sites du CHRU. Le 8 avril, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est s’est fait limoger pour avoir déclaré dans la presse que, malgré le contexte, il ne voyait « pas de raison de remettre en cause » cette restructuration et cette « rationalisation des installations » décidées en comité interministériel fin janvier. Cela signifie t-il que le nouveau plan de réduction des moyens sera abandonné ? Ce n’est pas sûr. En attendant, les soignants souffrent déjà des précédentes saignées dans les effectifs. Et tentent de panser les plaies de la crise sanitaire en cours. Le récit d’Élise est édifiant.
Basta ! : Comment s’est passée votre arrivée dans un service « Covid » ?
La première fois qu’on a fait la transmission des informations avec les médecins, à 14 heures, on commence à parler du premier patient. Je ne comprends pas bien. Ils nous disent : « Untel est Covid positif, il a ça, ça, ça. Non réanimable. » Hop ! On passe au deuxième ! « Non réanimable. » On passe au troisième ! « Non réanimable. » En fait, tous les jours, les médecins font le point sur l’état des patients avec les réanimateurs et décident ensemble si les patients sont réanimables ou pas. Quand nous, l’équipe paramédicale de jour, nous faisons la transmission avec l’équipe de nuit, ou inversement, on précise donc cela : « réanimable », « pas réanimable ». D’habitude, jamais on aurait parlé comme ça des patients ! |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 11.04.20 21:07 | |
| À Besançon, la prise en charge de la fin de vie s'organise PAR ELSA BELLANGER - PUBLIÉ LE 10/04/2020
Au CHU de Besançon, les patients atteints du Covid-19, trop fragiles pour entrer en réanimation, sont pris en charge dans une unité dédiée, avec l'ambition d'offrir une fin de vie la plus apaisée possible aux patients les plus vulnérables.
Voir le défunt permet à la famille d’éviter les « deuils pathologiques » Voir le défunt permet à la famille d’éviter les « deuils pathologiques » Crédit photo : Phanie
Alors que l’attention tend à se focaliser sur les services de réanimation, les unités de soins palliatifs se mobilisent également pour soulager et apaiser les souffrances des patients trop faibles pour supporter les soins invasifs d’une réanimation.
À Besançon par exemple, le CHU a ouvert la semaine dernière une unité de soins palliatifs « Covid + » pour faire face à cette autre « vague », celle des patients qui ne survivront pas.
« À mesure que se mettaient en place les filières de réanimation, il était impératif de penser à ceux qui ne pourraient pas en bénéficier », raconte le Pr Régis Aubry, médecin chef du service des soins palliatifs du CHU de Besançon, membre du Comité consultatif national d’Éthique (CCNE).
Une unité entièrement confinée
Cette unité de 17 lits pour les patients atteints du Covid-19 en fin de vie doit accueillir les patients immunodéprimés ou avec d’importantes comorbidités, ceux qui étaient déjà en soins palliatifs et d’autres, âgés ou très âgés, venant d'Ehpad ou de leur domicile. « Ces patients méritent autant que tout autre de bénéficier d’une humanité de base, insiste le Pr Régis Aubry. Il nous fallait un lieu où l'on puisse assumer le rôle d’accompagnement de la fin de vie pour les patients qui ne peuvent pas accéder à une filière curative ».
L’unité est ainsi entièrement confinée. Un sas sanitaire est en place pour les entrées et les sorties. « Le choix a été de ne pas isoler chaque chambre, mais l’ensemble de la structure », explique le Pr Aubry. Les soignants s’habillent de protections nécessaires pour leur temps de travail et non à chaque passage dans une chambre. « Cela augmente la disponibilité des soignants qui restent en scaphandrier, si l’on peut dire », poursuit-il.
Cette démarche devrait être appliquée aux Ehpad notamment, plaide d’ailleurs une recommandation du CCNE. « Ce sont des lieux de vie qui peuvent concentrer des patients avec des troubles cognitifs et qui doivent, s’ils le peuvent, disposer de secteurs spécifiques pour les patients Covid +. Confiner des ailes entières permet aux patients de déambuler, plutôt que d’être contraint, parfois par des mesures pharmacologiques, parfois par des mesures de contention physique », souligne le Pr Aubry, rappelant qu’il est essentiel de « penser à tous ».
Alors que la majeure partie des fins de vie se déroulent en dehors des structures hospitalières, l’ambition est de ne pas condamner les patients à une double peine : l’isolement, voire l’exclusion, en plus de la maladie et de la souffrance qu’elle génère.
Autre spécificité de l’unité du CHU de Besançon, les visites sont autorisées, au rythme d’une par jour et par patient et avec des mesures de protection strictes pour les visiteurs. « Cette entorse à la règle prend du temps, concède le Pr Régis Aubry, mais cela nous paraît important, au stade ultime de la vie, de ne pas ajouter à la souffrance, de ne pas isoler de ce qui peut encore faire sens, à savoir le contact avec les proches ». L’idée est également de faciliter le deuil des proches en leur permettant de voir le défunt, et ainsi d’éviter les « deuils pathologiques ».
Une assistance pour les Ehpad
Le dispositif comprend également une cellule téléphonique, opérationnelle depuis déjà trois semaines, pour les acteurs de la prise en charge à domicile, des Ehpad ou encore des établissements médico-sociaux pour les personnes atteintes d’un handicap. Animé par des médecins en soins palliatifs et en gériatrie, ce service, qui reçoit une cinquantaine d’appels chaque jour, explique les risques et les mesures barrières, détaille les règles de gestion des admissions en hospitalisation.
Il s’agit aussi d’accompagner la prise en charge de la détresse respiratoire asphyxique pour ceux qui vont décéder dans ces structures. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) propose d’ailleurs des démarches thérapeutiques applicables à l'ensemble des établissements de santé et médico-sociaux mais aussi à domicile, dans le cadre de l'épidémie. Ces recommandations, visant à « assurer aux patients les plus sévèrement atteints un apaisement de leurs souffrances en cas de dyspnée ou de détresse respiratoire », concernent les « régions déjà concernées par une saturation des services hospitaliers » et « celles qui risquent malheureusement de l’être dans les jours à venir », indique la SFAP.
Elsa Bellanger |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 12.04.20 16:51 | |
| https://www.handichrist.net/t1175-janvier-2011-fin-de-vie-echec-d-une-loi1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 soins palliatifs blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005 OU 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 euthanasie suicide assisté blablabla noble et digne ??? Léonetti 22 avril 2005 |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.04.20 11:35 | |
| Eric Ciotti: «Ne laissons pas mourir nos aînés» TRIBUNE - Le désastre sanitaire qui frappe nos Ehpad aurait pu et aurait dû être enrayé, argumente le député LR des Alpes-Maritimes.
Par Eric Ciotti Publié hier à 18:32, mis à jour hier à 18:32
"Obligeons-les à survivre ? " |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 14.04.20 16:07 | |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 15.04.20 19:32 | |
| [size=59]Les périodes de confinement pourraient être nécessaires jusqu’en 2022, selon cette étude de Harvard[/size] Une étude menée par des épidémiologistes de l’université américaine laisse entrevoir plusieurs années de distanciation sociale, par vagues successives, pour lutter contre le Covid-19.Par Jean-Paul Fritz Publié le 15 avril 2020 à 18h23EH BIEN LEGALISEZ LE SUICIDE ASSISTE ENTRE-TEMPS, bande de pauvres connards, politiciens et scientifiques, réparez l'erreur de Jean Léonetti, François Fillon et ciehttps://www.handichrist.net/t1175-janvier-2011-fin-de-vie-echec-d-une-loi |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 15.04.20 23:03 | |
| Déconfinement progressif : "L’impression qu’on vole notre fin de vie", pour une personne âgée castelroussineMercredi 15 avril 2020 à 18:03 - Par Emeline Ferry, France Bleu BerryChâteauroux, FranceEmmanuel Macron a annoncé un déconfinement progressif à partir du 11 mai, mais pas pour tout le monde. Les personnes âgées sont appelées à rester chez elles un peu plus longtemps, pour les protéger face au coronavirus. Une mesure ressentie comme une injustice par certains retraités castelroussins.Lors de son allocution lundi 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé que le confinement, mis en place pour lutter contre le coronavirus, est prolongé d'un mois. À partir du 11 mai, les Français pourront sortir progressivement de chez eux. Mais cela ne concerne pas tout le monde. "Pour leur protection, nous demandons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées ou en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques, de rester, même après le 11 mai, confinées", a expliqué le chef de l'État.
Pour certaines personnes âgées, cette mesure est perçue comme une injustice. "C'est peut-être une approche protectrice, mais j'ai l'impression qu'on nous vole notre fin de vie", regrette Marie-France, confinée dans sa maison à Châteauroux depuis un mois. "C'est une chose qui est assez difficile à vivre. Alors quand j'entends dire qu'on va demander aux personnes âgées d'être confinées plus longtemps, je trouve ça relativement cruel". - Citation :
- Demander aux personnes âgées d'être confinées plus longtemps, je trouve ça relativement cruel
"Je ne comprends pas trop cette approche. Il suffit de nous donner de quoi être protégés, de nous indiquer des mesures de sécurité, mais je ne vois pas ce que ça va apporter de plus de maintenir les gens dans leur petit appartement", poursuit la retraitée castelroussine. "À partir du moment où on s'attaque aux personnes sous prétexte qu'elles ont un certain âge, sans leur apporter des solutions de confort, c'est faire dans la facilité". Une mesure qui peut mettre en danger la santé des personnes âgéesProlonger le confinement des personnes âgées peut avoir des conséquences négatives sur leur santé, s'alerte Claudette Brialix, présidente de l'association "Bien vivre ensemble dans l'Indre" et présidente de la Fédération nationale des associations de personnes âgées et leurs familles (FNPAEF). "Pourra-t-on empêcher pendant des mois, ou des semaines dans un premier temps, à ce qu'une personne ait accès à son médecins, qui ne se déplace pas à domicile, ait accès à un kiné, à un coiffeur, à un podologue, à ces choses essentielles qui participent au maintien de la santé et du bien-être ?", s'inquiète-elle. - Citation :
- Il y a une infantilisation et un non-respect des personnes âgées
"Cela peut se retourner en partie contre les personnes âgées. Ce sont des dégâts collatéraux. Les médecins s'alertent du fait que les personnes âgées ne se font pas suivre, pour la plupart, pour leurs pathologies chroniques. Croyez-vous que cette mesure va aider à régler cette situation ? J'en doute", explique Claudette Brialix, qui alerte également sur les risques de dépression et de suicide pour les personnes âgées isolées. Elle regrette que les associations et les personnes concernées n'aient pas été contactées avant l'annonce de cette mesure. Claudette Brialix parle d'une discrimination. "La société, les gouvernements ont ignoré, de façon générale, les personnes âgées. Elles sont considérées comme des coûts pour la société, considérées comme irresponsables quelque soit la situation dans laquelle elles se trouvent. Partant de là, tout est possible, on peut tout décider pour elles", dénonce la président "Bien vivre ensemble dans l'Indre". "Il y a une infantilisation et un non-respect des personnes âgées". |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 16.04.20 9:30 | |
| Coronavirus : voici ceux qui devront rester confinés après le 11 mai, selon le conseil scientifique 15h31 , le 15 avril 2020, modifié à 15h55 , le 15 avril 2020 ParAnne-Charlotte Dusseaulx Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a estimé à 18 millions le nombre de Français qui devront rester confinés plus longtemps que les autres, donc après le 11 mai. Jean-François Delfraissy (au centre), aux côtés de Laurent Nunez, Olivier Véran, Edouard Philippe et Christophe Castaner, le 13 mars. Jean-François Delfraissy (au centre), aux côtés de Laurent Nunez, Olivier Véran, Edouard Philippe et Christophe Castaner, le 13 mars. (AFP) Partager sur : En annonçant l'échéance d'un déconfinement progressif à partir du 11 mai, Emmanuel Macron a également précisé qu'il serait conseillé à certains Français, "les plus vulnérables", de rester confinés davantage. "Je mesure ce que je vous demande et nous allons travailler à rendre ce temps plus supportable pour vous. Mais il faudra essayer de s'y tenir pour vous protéger, pour votre intérêt", expliquait alors le Président dans son allocution, citant notamment les personnes âgées, celles en situation de handicap sévères ou atteintes de maladies chroniques. Lire aussi - Sortie du confinement le 11 mai : voici pourquoi il ne faut pas vous réjouir trop tôt 18 millions de personnes concernées Mercredi, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a donné un chiffre : 18 millions de Français seraient concernés par ce confinement plus long, car "à risque d'être contaminées et de développer une forme grave" de Covid-19. Parmi elles, le médecin liste : les personnes "d'un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans", celles ayant des affections de longue durée, ainsi que "des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses". Public Sénat @publicsenat Après le 11 mai , 18 millions de personnes à risques resteront confinées estime Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique #Covid19 #Confinementhttps://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/deconfinement-le-president-du-conseil-scientifique-prevoit-entre-10-000-et-15 … Vidéo intégrée 30 12:22 - 15 avr. 2020 Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité 105 personnes parlent à ce sujet "Pour ces 18 millions de personnes, on continuera le confinement", a renchéri le Pr Jean-François Delfraissy devant la commission des lois du Sénat. Jusqu'à quand? Impossible à dire pour le moment. "Je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif." Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter quotidienne spéciale coronavirus Trois catégories de Français Lors de son audition, le spécialiste, qui conseille les autorités tout au long de cette crise sanitaire, a divisé la population française en trois catégories : ces 18 millions de personnes à risque ; environ 50 millions de Français "plus jeunes, moins à risque, pouvant faire un Covid dans des conditions raisonnables", et pour qui se posent donc la reprise de l'activité ; et environ "un million" de personnes en grande précarité, comme les SDF ou les migrants, sur lesquelles "très peu de données" sont disponibles. Mais Jean-François Delfraissy a aussi répété qu'un déconfinement le 11 mai ne serait possible que si "les pré-requis opérationnels et techniques" sont effectifs. Parmi eux, la disponibilité d'un nombre de tests de dépistage du virus suffisant et la mise en place d'un système de traçage des contacts des nouveaux cas identifiés. "S'il faut retarder de quelques jours parce qu'on n'est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours", a-t-il d'ores et déjà prévenu. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 16.04.20 9:36 | |
| L'aller sans retour en Suisse ou en Belgique est donc dorénavant INTERDIT ... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 16.04.20 16:23 | |
| Hors coronavirus, le renoncement aux soins prend des proportions très inquiétantes
eh bien, on ne veut pas déranger, vous comprenez..( puisque la plupart des examens ds les hôpitaux et les cliniques ont été annulés à cause du covid 19 ) et puis vous nous gonflez avec votre réanimation automatique ou de groupe.. on se dit que si on attrape ce virus en étant ds un contexte pathologique, on sera dirigé vers la morgue. Puisque de toute façon, nous allons tous mourir ! c'est le raisonnement de quelques uns qui se foutent du covid 19, qui en ont marre du confinement et du Ministère de la Santé qui ne saisit pas l'occasion pour refaire ( ou l'annuler ) la dernière loi Léonetti. Tout le monde NE vous applaudit PAS... ce qui se comprend parfaitement. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 16.04.20 18:28 | |
| Dépression, anxiété... Les effets du confinement sur la santé mentale des Français Dépression, anxiété, problèmes de sommeil... D'après plusieurs études, le confinement provoquerait des troubles graves après un mois de confinement. Certains développeraient même des syndromes de stress post-traumatique. Confinement : est-ce qu'il existe un risque de dépression ? Crédit : Thinkstock Florise Vaubien PUBLIÉ LE 16/04/2020 À 06:15 Alors que la France tourne au ralenti après un mois de confinement, si l'ennui semble commencer à peser sur le moral des Français, certains souffrent de symptômes bien plus graves, rapporte BFM TV, allant jusqu'à développer des syndromes de stress post-traumatique.
L'enquête Coconel, "qui porte sur un panel Ifop d'un millier de Français", estime que 74% des adultes interrogés souffrent de troubles du sommeil. "La moitié de ce chiffre coïncide avec le début du confinement", détaille la chaîne d'informations. Par ailleurs, près de 37% des sondés témoignent d'une détresse psychologique, qui se caractérise, notamment, par l'anxiété et la dépression liées au stress post-traumatique.
Ces troubles toucheraient en particulier les femmes (42% contre 32% des hommes), et diffèrent en fonction de l'âge : les femmes de 36 à 45 ans semblent être les plus impactées (52%). "La comparaison avec les dernières données collectées en population générale en 2017 suggère une nette dégradation de la santé mentale au cours du confinement", expliquent les auteurs de l'étude.
Le confinement crée des pathologies Une autre enquête, réalisée par le Pr Nicolas Franck, psychiatre au Centre hospitalier du Vinatier, à Lyon, qui a sondé plus de 11.000 personnes, estime que "la population française est exposée à un risque sévère". D'après le responsable de l'étude, "on crée des pathologies avec le confinement".
Les étudiants et personnes invalides seraient les plus sensibles aux troubles provoqués par la semi-quarantaine imposée en France depuis le 17 mars dernier. S'ajoute à cela, le facteur logement puisque "le nombre de personnes dans un logement selon sa surface semble aussi avoir son importance". Le journal 20 Minutes a collaboré avec OpinionWay et Heyme pour mettre en place un baromètre hebdomadaire du moral des jeunes de 18 à 30 ans pendant le confinement. D'après leurs conclusions, 46% des sondés craignent que le confinement représente un risque pour leur santé mentale.
Enfin, l'étude du Groupe Covadapt, dirigée par l’Adaptation Institute (HAIS), a mené une enquête sur 7.000 personnes. D'après ses conclusions, la cohérence des mesures gouvernementales pour sortir de la crise permettent "d'assurer la santé mentale des plus fragiles". Les chercheurs recommandent notamment de la stabilité et des discours qui donnent des éléments concrets à long terme pour garantir le bien-être mental des Français. |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 16.04.20 18:45 | |
| Il y a mille et une façons de tuer.... Jean Léonetti un assassin François Fillon un assassin François Hollande un assassin Emmanuel Macron un assassin Alain Claeys un assassin meurtriers en liberté ... |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 16.04.20 19:32 | |
| Covid-19 : les soins palliatifs en première ligne La Vie-1 avr. 2020 « Jamais je n'aurais imaginé vivre un tel événement, » s'étonne Claire Fourcade, médecin de soins palliatifs et vice-présidente de la Société ..
eh bien tant mieux et tant pis ! je me suis fatiguée ici depuis 2011, oui, fatiguée alors c'est comme une revanche ! je n'ai pas ( encore ) le covid 19 et je ne suis pas ( encore ) en réa d'ailleurs je ne pense pas l'être, vu mon état clinique je n'imaginais pas en janvier 2011 être ici en avril 2020 vous vous êtes bien foutus de ma gueule, tous et toutes ici j'ai abîmé mes yeux et mon dos, ce n'était pas nécessaire... la haine et la rage, je connaîs et continuez à être sous abonnement si vous voulez je fais la grève et le jeûne de tout pleine d'un mépris "digne et noble". |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 17.04.20 10:31 | |
| "Tri des patients", "accompagnement", "fin de vie"... Les coulisses des soins palliatifs face au coronavirus Par Marion Jort le 17-04-2020
Indispensables dans la crise liée au coronavirus, les professionnels de soins palliatifs sont mobilisés en appui des équipes dans les services Covid. Ils tentent de guider les soignants face aux problématiques de fin de vie et d’éthique qui se posent inévitablement. Le Dr Olivier Mermet, président de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) et le Dr Ségolène Perruchio, chef de service de soins palliatifs à l’hôpital Rives de Seine (Île-de-France), analysent, pour Egora, ce difficile rôle à la lumière de plusieurs crises qui s’entrecroisent.
16 avril 2020 : Le nombre de cas Covid-19 à l’hôpital commence tout juste à baisser, alors que l’annonce du déconfinement a été faite trois jours plus tôt par Emmanuel Macron. Malgré cette note positive, les professionnels de santé ont été confrontés, depuis le début de l’épidémie, à des décès en nombre. A ce jour, près de 18.000 personnes en France ont succombé au coronavirus.
“Tri des patients”, “espérance de vie”, “services saturés”, “pas assez de place”... Dans les médias, les questions d’éthique ont tourné en boucle ces dernières semaines. Comment, qui soigner alors que certaines régions ont été débordées par l’afflux de cas graves.
Dans ce contexte, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) s’est très vite mobilisée pour venir en aide aux professionnels de santé. “Cette épidémie fait se confronter à la mort beaucoup de services qui n’ont pas l’habitude. Je ne parle pas de la réanimation, je parle des services plus classiques. Ils sont moins habitués à la prise en charge de la fin de vie et à parler de la mort. Pour certains, cela peut être violent”, témoigne le Dr Ségolène Perruchio, chef de service de soins palliatifs à l’hôpital Rives de Seine (Île-de-France) et responsable du collège des médecins de la Sfap.
Covid-19 : La contagion serait possible avant l’apparition des symptômes La Sfap a donc tenté d’apporter des repères éthiques et méthodologiques pour proposer un cadre face à cette situation exceptionnelle. “Cela va être des conseils pratiques, techniques sur la prise en charge médicamenteuse, par exemple. Nous avons édité des fiches. Mais surtout, cela passe par un accompagnement des équipes de soignants concernant l’aide à la prise de décision, à la réflexion éthique et sur la collégialité. C’est important que les décisions soient prises de façon collégiale. Surtout quand on parle de limitation ou d’arrêt de traitement. Il faut une réflexion pluriprofessionnelle avec l’avis de chacun dans l’objectif premier de soulager les personnes”, explique le Dr Olivier Mermet, médecin généraliste dans l’Allier et président de la Sfap, qui insiste également sur la nécessité de ne pas “étiqueter” des patients “trop vite”.
Depuis un mois à l’hôpital Rives-de-Seine, où exerce le Dr Perruchio, une antenne palliative a été déplacée pour...
être installée au milieu du service Covid. “On est avec les soignants, les équipes : cela fait avancer les choses. Si on pouvait faire ça en permanence, il y aurait un vrai changement de regard sur les soins palliatifs, l’accompagnement, la maladie”, raconte-t-elle.
Mission première des soins palliatifs : guider, donc, la prise en charge. “L’une des particularités des patients Covid, c’est qu’il y a beaucoup de formes avec des détresses respiratoires, donc beaucoup de besoin en réanimation. L’idée, pour nous, c’est de rendre les patients plus confortables sur le plan respiratoire. Sur le plan médicamenteux, on a les morphiniques qui apaisent un peu la sensation d'oppression thoracique. On peut utiliser en association avec les morphiniques des benzodiazépines, plus anxiolytiques, car quand on est essoufflé, on est angoissé, quand on est angoissé, on est essoufflé. Il y a une forme de cercle vicieux”, développe le Dr Perruchio.
Dans le cadre des patients qui évoluent plus mal et font des détresses respiratoires, les professionnels peuvent être amenés à endormir leurs patients “pour qu’ils ne se rendent pas compte de ce qui est en train d’arriver et qu’ils n’aient pas d’effroi généré par la situation. Il faut les apaiser jusqu’à les endormir si on n’a pas réussi à les apaiser avant”, résume-t-elle.
Pas de bénéfices à envoyer certains patients en réanimation
Face à l’afflux de patients, les besoins de place en réanimation ont explosé. “Il y a donc plus de patients pour lesquels on se dit qu’il n'y aurait pas de bénéfices à les y envoyer. Ils ne survivraient pas, précise le médecin. Les réanimateurs disent que des patients, même à 50 ans, pourront mettre des mois à s’en remettre. Donc quelqu’un de 90 ans aura extrêmement du mal à s’en remettre ou ne s’en remettra jamais…”
Edouard Philippe annonce le montant de la prime pour les soignants mobilisés pendant le coronavirus Mais, agacée par le terme “tri”, le Dr Perruchio tempère le débat. “Oui, il y a un tri. Le mot est très laid, qu’on soit bien d’accord. Mais ce tri ne se fait pas que pendant cette épidémie. C’est la réalité de tous les jours : il y a en permanence des patients qui ne vont pas en réa parce qu’on pense qu’ils n’y survivraient pas et ne pourraient pas en sortir. Ce sont des situations qui existent de tout temps. C’est la loi de la médecine.”
Rebondissant sur le sujet, le Dr Olivier Mermet est également préoccupé par la situation dans les Ehpad. “Il faut insister sur le fait que les patients qui sont actuellement dans ces établissements doivent pouvoir bénéficier d’une évaluation individuelle de leur état et pas standardisée. Ce n’est pas parce qu’on est en Ephad qu’on ne justifie pas, parfois, d’une hospitalisation. Il y a des personnes qui peuvent être hospitalisées pour certains traitements, de l'oxygène par exemple, à des doses qui ne peuvent pas être administrées en Ehpad.”
Pour ces patients les plus gravement atteints, le Dr Mermet préconise un traitement...
adéquat, “nécessitant parfois le recours à des produits type Rivotril”. “ Il s’adresse notamment à quelqu’un dont on sait que le pronostic va être défavorable très rapidement pour lui éviter de ressentir un moment terrible. C’est un produit qui va soulager le patient et c’est un produit parmi d’autres”. Le président de la Sfap appelle aussi à ne pas hésiter à solliciter les équipes de soins palliatifs avant de mettre en place de tels traitements.
Prendre le temps de discuter collégialement
Une autre difficulté et nécessité aux yeux de ces professionnels des soins palliatifs : prendre le temps d’avoir des discussions collégiales. “La seule manière qu’il soit juste, humain et éthique de prendre une telle décision, c’est d’avoir du temps pour réfléchir, se poser et que ce ne soit pas arbitraire, affirme le Dr Perruchio. C’est avant tout pour le patient, pour qu’il ait la moins mauvaise décision possible. Et aussi pour les soignants, car c’est un rôle majeur des soins palliatifs de les soutenir". "On lutte pour ça : il faut que la décision se prenne de façon collégiale avec l’équipe qui prend en charge habituellement ce patient”, renchérit le Dr Mermet.
Mais voilà, cette crise Covid s’ajoute à la crise des hôpitaux, pour laquelle des milliers de soignants partout en France ont manifesté pendant plus d’un an, demandant notamment plus de moyens et plus de lits. “Même dans les équipes qui ont théoriquement plus de moyens, les postes ne sont pas toujours pourvus. On a tous déployé des astreintes 24h/24, des permanences le week-end mais avec pas grand monde pour avoir le maximum de présence”, glisse Ségolène Perruchio.
Médecins, infirmières, étudiants : combien seront rémunérés les soignants réquisitionnés ? En ville comme à l’hôpital, les professionnels et les structures de soins palliatifs manquent pour encadrer au mieux la fin de vie. “Les services se réorganisent malgré tout. Il y a un volontarisme de tous les soignants pour trouver des solutions pour accompagner au mieux leurs patients et maintenir les liens avec leurs proches”, tient à souligner le Dr Mermet. “Dans les Ehpad, il y a des expériences avec des présences médicales plus importantes en intégrant, dans certaines régions, des médecins libéraux, des IDE, la Réserve sanitaire. Idéalement il faudrait la présence d’une infirmière 24h/24 dans ces établissements. Il y a aussi la possibilité de coopération avec des services d’hospitalisation à domicile qui vont apporter les compétences techniques, éventuellement le matériel nécessaire. Les unités mobiles gériatriques peuvent aussi être en lien. Tout cet ensemble doit faire un réseau d’appui aux équipes pour qu’elles puissent accompagner au mieux les patients.”
Alors le système de soins palliatifs tel qu’il existe est-il adapté à une telle crise sanitaire ? “Je ne sais pas s’il y a un service...
hospitalier ou autre qui est adapté à une telle crise sanitaire”, répond d’emblée le président de la Sfap. “Ceci dit, nous sommes aussi conscients qu’il y a des structures du domicile qui ont été fragilisées ces derniers mois. Notamment avec la disparition de beaucoup de réseaux de soins palliatifs qui étaient destinés aux soins à domicile et aux Ehpad. Typiquement, dans ma région Auvergne-Rhône-Alpes, tous ces réseaux ont été fermés par les ARS…” regrette-t-il.
“Mon avis très personnel, c’est qu’il n’y a pas du tout assez de soins palliatifs partout. Je parle d’avoir la ‘conscience’ que malgré une médecine qui est très puissante, très avancée, l’homme reste mortel et vulnérable, estime pour sa part le Dr Perruchio. Cette crise nous montre à quel point on est vulnérables et à la merci d’un virus minuscule, invisible et qui, pourtant, se propage dans le monde entier et met à mal l’économie mondiale. Il faut plus de soins palliatifs dans les formations initiales, continues… La mort est au bout de notre chemin à tous, au bout de ceux de nos patients. Il faut garder à l’esprit la qualité de vie qui ne doit jamais être perdue.”
Les médecins attendent donc plus de moyens, et placent leurs espoirs dans le plan annoncé par Agnès Buzyn, lorsqu’elle était ministre de la Santé. “Tout est mis en pause face à cette crise, mais il sera important dans ce futur plan, de réfléchir à un maillage territorial permettant d’éviter toutes les zones blanches pouvant exister et que des médecins puissent se retrouver dans des situations palliatives complexes sans pouvoir être soutenus, aidés et conseillés”, appuie Olivier Mermet.
Pour ou contre le midazolam en ville ? Un généraliste à la tête des professionnels de soins palliatifs se positionne
Les soins palliatifs aussi déroutés par l’épidémie
Malgré leur expertise et leur réorganisation, les professionnels de santé des soins palliatifs ont, eux aussi, été déroutés par cette épidémie. “On est sur une maladie pour laquelle 95% des gens passent le cap. Nous, en soins palliatifs, on est habitués à prendre en charge des patients dont on sait d’emblée que la maladie n’est pas curable, un cancer très évolué, une maladie neurodégénérative”, analyse le Dr Perruchio.
“Dans le cas du Covid, certains patients sont déjà très altérés de base. On va donc proposer une prise en charge d’emblée purement palliative. Pour d’autres, on va aller jusqu’au bout dans une prise en charge réanimatoire. Et puis, il y a une part d’entre-deux : des patients qui sont trop âgés ou ont trop de comorbidités pour bénéficier d’une prise en charge respiratoire si jamais leur état s’aggravait, mais pour autant une partie de ceux-là vont passer le cap, poursuit-elle. Le positionnement des équipes de soins palliatifs est donc un peu particulier. Nous sommes sur une prise en charge de confort et on sait rarement à l’avance comment ça va évoluer.” |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 22.04.20 12:18 | |
| La mort nous terrifie et la terreur empêche de penser Par Isabelle Marin , Médecin ex-retraitée responsable de l’équipe d’accueil et de soutien de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis et Sara Piazza , Psychologue à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis — 15 avril 2020 à 12:17 Au centre cardiologique du Nord, à Saint-Denis, le 6 avril. Photo Cha Gonzalez Soulager les patients de symptômes violents ne doit pas être considéré comme une aide à mourir mais à vivre. Deux soignantes de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis témoignent. La mort nous terrifie et la terreur empêche de penser Tribune. Nous soignons et accompagnons, depuis quatre semaines maintenant, des personnes atteintes du coronavirus, dits «malades Covid», ainsi que d’autres patients, actuellement hospitalisés dans un hôpital durement touché. Nous nous occupons des Ehpad de notre secteur, Covid et non Covid. A la lumière de notre expérience, jour après jour, sur le terrain, nous ne pouvons qu’être perplexes à la lecture de la tribune de Martin Winckler, Denis Labayle et Bernard Senet parue dans Libération, le 8 avril qui demande de reconsidérer la fin de vie dans la dignité.
Il est vrai que cette crise met sur le devant de la scène les failles terribles du système de santé actuel, et en particulier le scandale des Ehpad, mais, plus que jamais, il nous semble important, y compris dans la parole que l’on adresse au grand public de ne pas céder au sensationnalisme ou à la caricature. La nécessité de permettre le soulagement de symptômes violents pour tous les patients qui en auraient besoin, où qu’ils soient, et à quelques phases de la maladie qu’ils soient, ne relève pas du même registre qu’une aide à mourir, ou une sédation profonde et continue. Elle ne concerne donc pas le cadre de la loi Claeys-Leonetti. Il y a là une confusion qui nous semble problématique.
L’aide à vivre Pour les soignants sur le terrain à l’hôpital, comme dans les Ehpad où interviennent (trop peu) des médecins, le décret autorisant l’utilisation du Rivotril ne vise pas une aide à mourir mais bien une aide à vivre, même quand ce sont les derniers instants d’une vie. Ce traitement peut également aider à passer un cap difficile de la maladie. En effet, les malades atteints de pneumopathie virale due au Covid-19 sont pendant longtemps fort peu symptomatiques : ils respirent vite, ne sont pas bien oxygénés mais se sentent plutôt «bien». Arrive un moment assez bref où ils peuvent se sentir suffoquer. Il s’agit donc de soulager la gêne respiratoire et l’angoisse qui peut l’accompagner.
Pour traiter la sensation d’étouffement, nous utilisons la morphine, qui n’est pas seulement indiquée pour traiter la douleur mais également certaines difficultés respiratoires. Pour traiter de façon médicamenteuse l’angoisse, outre les anxiolytiques usuels, nous avons l’habitude d’utiliser l’Hypnovel, dont on parle tant, qui a l’avantage d’avoir une action rapide permettant de soulager rapidement les symptômes et de diminuer tout aussi rapidement les effets, une fois le patient soulagé. En ville et en Ehpad, jusqu’à présent, cette molécule n’est pas disponible et la demande accrue hospitalière fait qu’elle manque également à l’hôpital. Le Rivotril vient remplacer cette molécule avec les mêmes effets mais avec une action beaucoup plus lente. Les signataires mentionnent la loi Claeys-Leonetti, la collégialité, ou la personne de confiance, alors qu’il s’agit, non d’une sédation à la demande du malade, mais du soulagement d’un symptôme pénible, en un mot : d’une bonne médecine. Nous sommes très surpris de ce glissement qui confond le traitement d’un symptôme éventuellement lors d’une agonie, et l’administration d’un médicament visant à «aider à mourir».
A l’hôpital, comme dans les Ehpad, les malades que nous voyons ne demandent pas à mourir mais à vivre, ils ne nous demandent pas une aide à mourir dans la dignité mais que l’on soulage leurs gênes quand ils en ressentent. Ils demandent à mieux respirer, à être apaisés ; ils ont des demandes singulières, en fonction de leur besoin et de leur situation. C’est aussi ce que demandent généralement les familles des résidents des Ehpad. Le soulagement peut passer par quelques molécules mais aussi par la présence, la parole, le toucher, la relation : peut-on alors les considérer comme des aides à mourir, parce que parfois la mort advient ?
Ce matin, Madame S. avait faim et le disait, malgré son masque qui lui rendait la parole difficile. Elle avait vu la veille ses enfants en visioconférence, aidée par notre équipe, et elle attendait la prochaine visite. Après le déjeuner, son état a empiré brutalement, nous étions auprès d’elle, nous lui avons parlé lentement, calmement. Nous étions plusieurs dans la chambre avec elle : le pneumologue responsable des soins ainsi qu’un médecin et une infirmière de l’équipe mobile de soins palliatifs. Nous lui assurions que nous étions là, que ses enfants allaient arriver ; l’infirmière lui massait doucement les pieds. Nous avons aussi administré un peu de morphine pour soulager sa respiration. Madame S. s’est calmée au bout de quelques minutes et est morte dans le quart d’heure qui a suivi. Qu’est ce qui l’aura calmée ? La voix, le toucher, la morphine, ou la mort qui venait ?
Les soins palliatifs permettent d’aider à vivre des moments difficiles, qu’ils soient les derniers ou non. Ils ne sont pas Gribouille qui a tant peur de la mort qu’il préfère la hâter. La question est bien cruciale pour nos sociétés : comment rester humain au cœur de tant d’horreur, est-ce en prenant le parti de la mort ou celui de la vie ? |
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| Sujet: Re: 2020 fin de vie 23.04.20 19:24 | |
| Selon une étude de l'EHESP, sans les mesures de distanciation sociale imposées par le gouvernement, la pandémie de coronavirus aurait fait plus de 61.000 morts supplémentaires dans les hôpitaux en France. Le système hospitalier aurait alors été débordé.
MAIS qu'est-ce qui est le plus important ? une poignée de mains ? les statistiques à l'hôpital ? les souhaits de fin de vie des citoyens ? la politique du Gouvernement ? |
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