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 VINCENT LAMBERT

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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime31.08.20 10:46

Comment la FSSPX a offert à un prédateur sexuel de multiples occasions
Lundi 6 juillet 2020
L’abbé Philippe Peignot a un passif de pédophilie vieux de 40 ans, depuis 1978. Ce qui est le plus troublant, c’est la façon dont les supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX) lui ont permis à maintes reprises d’avoir accès à de jeunes garçons. Ils lui ont ainsi donné l’opportunité de récidiver.

Christine Niles • ChurchMilitant.com • 30 juin 2020

Le Vatican corrige les errements de Mgr Fellay
L'abbé Philippe Peignot
L’abbé Philippe Peignot
Une de ses victimes, André (prénom modifié), dont l’histoire a été reprise dans le documentaire suédois Det gyllene fängelset (La prison dorée) de 2017, s’est entretenue avec Church Militant.

« J’ai fait tout ce que j’ai pu, mais ce prédateur est toujours libre et entouré d’enfants, » dit-il.

Homme affable, dans la quarantaine, André a expliqué comment les abus ont commencé en 1988, alors qu’il avait 11 ans. Il a expliqué en détail comment, pendant des dizaines d’années, la direction de la FSSPX n’a pas agi comme il fallait contre Peignot. Elle a trahi à plusieurs reprises sa promesse de restreindre l’accès du pédophile aux enfants.

Peignot a été ordonné pour la Fraternité en 1982. Il est arrivé au Prieuré de Christ-Roi à Bruxelles en 1988. Il sortait d’un an de mise à l’écart à Lourdes. Il y avait été placé en pénitence par le supérieur général de l’époque, l’abbé Franz Schmidbeger (avec l’assentiment de l’abbé Aulagnier, alors supérieur du district de France) à cause d’abus sexuels sur cinq garçons commis dans son ancien poste en Champagne-Ardenne de 1985 à 1987.

Vincent Lambert, le défunt tétraplégique qui a été au cœur d'un débat sur la fin de vie. Lambert avait été une des victimes de l'abbé Peignot - JPEG - 90.6 ko
Vincent Lambert, le défunt tétraplégique qui a été au cœur d’un débat sur la fin de vie. Lambert avait été une des victimes de l’abbé Peignot
Parmi ces victimes se trouvait Vincent Lambert, le fameux tétraplégique qui a été au cœur d’un débat sur la fin de vie en France. Sa famille, catholique, a mené une bataille juridique pour le garder en vie contre la volonté de l’hôpital.

La famille a fini par perdre son combat en juillet 2019 quand la cour de cassation a statué en faveur de la fin de vie. Vincent est mort 9 jours après que son alimentation a été arrêtée.

Alors que les médias ont relaté l’accident de voiture qui a envoyé Lambert à l’hôpital, presque aucun d’entre eux n’a mentionné l’origine de l’accident : une existence trouble, avec alcool et drogue, qui était une conséquence des abus qu’il avait subis de la part du prêtre FSSPX quand il était jeune. Le point culminant de cette crise a été l’accident de voiture en état d’ébriété.

Peignot a admis avoir abusé de Lambert :

« J’ai reconnu ma part de responsabilité dans l’affaire [Vincent] Philippon-Lambert et, en fin de compte, j’ai accepté la restriction des activités qui m’a été imposée », écrit-il dans un document de 2013 obtenu par Church Militant. Dans cette lettre, Peignot nie les allégations d’abus portées par André, qui affirme que le prêtre l’a agressé sexuellement à plusieurs reprises de 1988 à 1989 au prieuré de la Fraternité à Bruxelles.

Le cas d’André
D’après le témoignage écrit d’André, qu’on trouve pp. 11-13 du Livre Noir de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X publié par l’AVREF, Peignot donnait des cours de catéchismes les samedis après-midi à de petits groupes de garçons. Après la classe, il invitait souvent André seul dans son bureau. L’abbé avait aussi un rôle dans la troupe scoute dont André était membre.

L'abbé Franz Schmidberger, ancien supérieur général, qui est revenu sur l'interdiction qu'il avait lui-même portée contre Peignot d'encadrer des camps scouts
L’abbé Franz Schmidberger, ancien supérieur général, qui est revenu sur l’interdiction qu’il avait lui-même portée contre Peignot d’encadrer des camps scouts
Pour gagner les faveurs du garçon de 11 ans, il lui donnait des objets liturgiques pour enfants, des jouets de messe. Il lui a même confié sa valise chapelle, qui contenait un calice consacré, un ciboire et une patène. Le prêtre lui avait donné le surnom de « mon petit prêtre » ce qu’André n’aimait pas du tout.

Au début, l’abbé jouait avec lui en lui faisant faire le toboggan sur sa soutane le long de ses jambes, puis, le ramenant vers ses genoux, il le pressait contre ses parties intimes pour le frotter. Parfois il caressait André et lui embrassait le visage, et ça le dégoûtait. Mais ses parents, profondément engagés auprès de la FSSPX, insistaient pour qu’il soit obéissant et respectueux envers le prêtre, une figure d’autorité à laquelle ils faisaient entièrement confiance. C’est ainsi qu’André se sentit obligé de se laisser faire et d’accepter les signes “d’affection”, alors qu’il en était écœuré.

Les abus manifestes ont commencé un jour dans le bureau de Peignot. Il a invité André à s’asseoir sur ses genoux et lui a montré sa pipe. Ensuite, il a remonté sa main sur la cuisse d’André et lui a caressé les parties génitales.

Des abus du même genre ont eu lieu à plusieurs reprises au cours de l’année. Parfois, l’abbé ordonnait avec autorité à André de venir dans son bureau, et le garçon pensait ne pas avoir d’autre choix que d’obéir.

L’agression la plus grave a eu lieu dans la voiture de Peignot. Il avait persuadé les parents d’André de le laisser emmener le garçon à la chapelle Saint-Aubain, la chapelle FSSPX à Namur, l’un des lieux de culte qu’il desservait. Pendant le trajet, sans aucun avertissement, il souleva sa soutane pour dévoiler un pénis en érection, attrapa André par la nuque et tenta de le tirer vers son entrejambe.

« Il a soulevé sa soutane et a voulu me forcer à lui faire une fellation. » écrit André. « Il était déchaîné et faisait des mouvements du bassin. »

Luttant contre le prêtre, le garçon réussit à se libérer et à se glisser entre les sièges pour se réfugier à l’arrière. L’abbé, à la limite de perdre le contrôle du véhicule, a fait plusieurs embardées sur la route.

« J’étais terrorisé et j’ai menacé de sauter de la voiture en marche s’il tentait quoi que ce soit. » écrit André.

À son retour à la maison, il a raconté à ses parents ce qui s’était passé, mais ils ont refusé de croire qu’un prêtre de la Fraternité puisse délibérément tenter d’abuser de leur fils et ont considéré l’incident comme un simple accident, résultant d’un malentendu.

Mgr Fellay, ancien supérieur général, qui a levé l'interdiction contre l'abbé Peignot et l'a autorisé à encadrer des camps scouts - JPEG - 1 Mo
Mgr Fellay, ancien supérieur général, qui a levé l’interdiction contre l’abbé Peignot et l’a autorisé à encadrer des camps scouts
André, encore tenu d’assister aux leçons de catéchisme du samedi et aux louveteaux avec l’abbé, a dû lutter pour faire face à ces abus. Ça a complètement perturbé sa jeunesse. Il est devenu violent et a sombré dans l’alcool. Il cherchait tous les moyens pour échapper à Peignot, alors que ses parents insistaient pour qu’il continue à le fréquenter, refusant de croire qu’un prêtre de la FSSPX était capable d’abus.

Après une dispute avec ses parents, André a même menacé de sauter du balcon du deuxième étage de la maison familiale. Sa mère n’a pas trouvé mieux que d’appeler Peignot à l’aide. En vrai manipulateur, ce dernier lui a dit qu’il « faisait de la peine à sa maman ».

La dernière fois que Peignot a touché André, c’était en 1989, à un camp d’été scout, où l’abbé avait persuadé ses parents de l’envoyer malgré ses protestations.

Pendant l’un des jeux de nuit scouts, alors qu’André se cachait dans les bois, Peignot le suivait et l’épiait dans le noir. Le prenant par surprise, l’abbé a soulevé André avec force et lui a enfoncé la main dans le short pour le masturber. André a lutté, s’est débattu et a pu lui asséner un coup de poing dans le ventre. Peignot a lâché prise et André a détalé.

Le prêtre ne l’a plus jamais touché.

L’inaction de la FSSPX
« La première fois que j’ai signalé les abus, c’était en décembre 1990, à l’abbé Paul Aulagnier, supérieur du district de France » confie André à Church Militant. « Il avait l’air plus ennuyé que surpris. »

L'abbé Paul Aulagnier, supérieur du district de France de 1976 à 1994
L’abbé Paul Aulagnier, supérieur du district de France de 1976 à 1994
André apprendra plus tard que les deux prêtres étaient amis. Aulagnier était au courant des abus commis auparavant par Peignot de 1985 à 1987 en Champagne-Ardenne.

Aulagnier a dénoncé Peignot à Schmidberger en décembre 1990, mais Peignot est resté au prieuré de Bruxelles sans qu’apparemment aucune mesure ne soit prise contre lui.

Aulagnier est une figure majeure du traditionalisme français, parmi les tout premiers à avoir rejoint Mgr Marcel Lefebvre, dès 1969. Mgr Lefebvre le nomma supérieur du très important district de France, qu’il dirigea pendant près de 20 ans, de 1976 à 1994. Aulagnier aurait pu être l’un des évêques que Mgr Lefebvre allait consacrer en 1988. Il a finalement été expulsé de la Fraternité en 2004 pour avoir publiquement soutenu l’Union apostolique Saint Jean-Marie Vianney (Campos), une congrégation traditionaliste brésilienne qui a rompu ses liens avec la FSSPX pour entrer en pleine communion avec Rome. Aulagnier est aujourd’hui un membre éminent de l’Institut du Bon Pasteur, société de vie apostolique créée en 2005 sous le Pape Benoît XVI et qui célèbre la liturgie traditionnelle.

Comme en 1990, André n’avait reçu aucune réponse de la direction de la FSSPX, il a écrit au supérieur général de l’époque, Franz Schmidberger, pour lui demander des informations sur les mesures qui seraient prises contre Peignot.

Même si les parents d’André croyaient enfin la version de leur fils, à savoir que Peignot s’était laissé aller à des touchers déplacés, ils pensaient que les dirigeants de la Fraternité s’en occuperaient convenablement.

Extrait de la lettre d'André à l'abbé Franz Schmidberger - PNG - 1003.1 ko
Extrait de la lettre d’André à l’abbé Franz Schmidberger
Schmidberger a répondu à André dans une lettre expliquant que la Fraternité était au courant de l’abus de Peignot et avait émis un monitum (un avertissement canonique) contre Peignot. Il a aussi promis que Peignot ne serait plus jamais autorisé à côtoyer des enfants, une promesse à laquelle André a cru jusqu’au jour où, près de 20 ans plus tard, il a repéré une affiche mettant en vedette le prêtre comme dirigeant d’un camp scout.

Il s’agissait d’une affiche officielle produite par la FSSPX, pour le groupe scouts Charles de Foucauld à Conflans Sainte-Honorine, dans la banlieue nord-ouest de Paris. Peignot y était en photo avec de jeunes garçons dans un montage.

Affiche montrant l'abbé Peignot (en haut à gauche) à la tête d'un camp scout en 2004, contrairement aux promesses du Supérieur général Franz Schmidberger, qui avait promis à André en 1991 que Peignot ne serait plus jamais autorisé à côtoyer des enfants - JPEG - 413.8 ko
Affiche montrant l’abbé Peignot (en haut à gauche) à la tête d’un camp scout en 2004, contrairement aux promesses du Supérieur général Franz Schmidberger, qui avait promis à André en 1991 que Peignot ne serait plus jamais autorisé à côtoyer des enfants
André était furieux.

Il écrivit donc en 2008 une lettre musclée à Mgr Bernard Fellay, successeur de Schmidberger au poste de supérieur général. Fellay répond en juillet. Il invoque son ignorance de la question et s’excuse pour cette négligence.

« Les faits que vous relatez se sont déroulés avant mon premier mandat comme supérieur général et, lorsque je suis arrivé à la tête de la Fraternité Saint Pie X, je pensais que cette douloureuse affaire avait été réglée », a-t-il écrit. « Mais à vous lire, il semble que ce ne soit pas le cas. Je vous prie donc de bien vouloir nous excuser. »

Lettre de 2008 de Mgr Bernard Fellay, alors supérieur général, en réponse aux plaintes d'André à propos de Peignot - PNG - 370.5 ko
Lettre de 2008 de Mgr Bernard Fellay, alors supérieur général, en réponse aux plaintes d’André à propos de Peignot
Il promet de charger l’abbé Niklaus Pfluger, premier assistant du supérieur général, d’enquêter sur l’affaire, et de rencontrer André.

C’est lors de la rencontre avec Pfluger qu’André a appris que Fellay n’avait pas été honnête en prétendant ignorer le statut de Peignot. Fellay lui-même avait levé l’interdiction faite à Peignot de s’occuper d’enfants et lui avait à nouveau permis ce genre d’activités, parmi lesquelles la direction du camp scout de la fameuse affiche.

Un enregistrement compromettant
André a rencontré deux fois Pfluger. Une fois en 2008 et l’autre en 2009. Chaque fois, il a enregistré secrètement la conversation. Ces enregistrements sont des aveux de négligences et d’erreurs dans les procédures adoptées par les autorités de la Fraternité.

Le chargé de mission de Fellay s’est rendu aux entretiens armé d’une flopée de documents et de lettres échangées avec Peignot. Il était clair que la FSSPX avait connaissance d’autres victimes et avait formellement interdit à Peignot d’approcher des enfants. Une interdiction que les supérieurs de la Fraternité ont bafouée continuellement et de manière inexplicable en remettant Peignot à proximité de jeunes pendant des années.

Pfluger a aussi admis des manquements dans la manière dont les supérieurs généraux ont traité l’affaire : « L’abbé Schmidberger n’a pas suivi le protocole. Canoniquement parlant, le processus n’était pas correct de sa part. »

Les lettres montrent que des restrictions avaient été imposées à Peignot en 1990, après qu’André avait dénoncé les abus qu’il avait subis. Elles montrent que les autorités de la Fraternité avaient admis la véracité des faits.

« Il ne peut plus faire des camps, s’occuper des jeunes » reconnaît Pfluger lisant une lettre de Schmidberger à Peignot datant de 1991 (alors que Peignot s’était plaint des restrictions dont il était l’objet).

« L’affirmation est très claire. Il s’agit de touchers impurs sur enfants répétés, et dans votre voiture et dans votre bureau, » Schmidberger écrit à Peignot. « Il est évident que dans de telles conditions, il faut que vous vous absteniez de tout apostolat auprès des enfants et jeunes gens. Je vous interdis donc formellement dès aujourd’hui et pour toujours les camps de jeunes. »

Les mots ne pouvaient être plus clairs.

Pfluger révèle aussi que c’est Aulagnier qui a violé cette interdiction, en nommant le pédophile au prieuré de Conflans Saint-Honorine, avec un accès libre aux enfants, parmi lesquels les scouts de cette chapelle, et ce un an seulement après l’interdiction stricte imposée par Schmidberger.

Encore pire, Peignot est resté à Conflans Saint-Honorine, avec un apostolat continu auprès des jeunes, pendant neuf ans.

« Donc de 1993 à 2002. On parle de neuf ans ! » André dit à Pfluger incrédule.

« Ça n’est vraiment pas clair pourquoi l’abbé Aulagnier, ou pourquoi l’abbé Schmidberger, n’a pas exigé de l’abbé Aulagnier de respecter ça » dit Pfluger.

« Et ça, c’est incompréhensible pour moi » s’exclame André.

« Oui, c’est incompréhensible, c’est vrai. » Pfluger est d’accord, puis ajoute : « Pendant neuf ans, c’est… c’est invraisemblable. »

Pfluger admet que les supérieurs de la Fraternité n’ont aucune excuse pour avoir bafoué l’interdiction : « La faute grave de notre part, c’est plutôt pourquoi on n’a pas appliqué ça ».

Montgardin, la maison de retraite isolée dans laquelle les prêtres délinquants de la FSSPX sont envoyés en pénitence avant de retourner à un ministère actif - PNG - 1.1 Mo
Montgardin, la maison de retraite isolée dans laquelle les prêtres délinquants de la FSSPX sont envoyés en pénitence avant de retourner à un ministère actif
Plus tard, les abbés Pierre-Marie Laurençon et Régis de Cacqueray, supérieurs de France successifs, ont aussi été coupables, soit d’avoir muté Peignot, soit de l’avoir laissé dans des postes où il était à proximité d’enfants.

Mais Pfluger révèle que c’est l’abbé Schmidberger lui-même qui est revenu sur sa décision définitive. Il a permis à Peignot d’organiser un camp scout, après que Peignot eut contesté vigoureusement la véracité des propos d’André.

« À ce moment, au téléphone, l’abbé Schmidberger parle à l’abbé Phillippe François, » explique Pfluger à André. « Peignot revient à Rickenbach, à la maison générale. Il avait le feu vert pour organiser un camp scout. »

« Excusez-moi de vous interrompre, mais il y a quelque chose que je ne comprends pas ! » intervient André.

« Mais c’est ça le problème ! » Pfluger admet. « L’abbé Schmidberger a changé d’avis. C’est ça le problème. »

Étonnamment, Pfluger admet aussi — parmi tant d’autres éléments — que Fellay aussi a levé l’interdiction faite à Peignot de côtoyer des enfants, après avoir reçu une lettre de ce dernier lui demandant l’autorisation d’organiser un camp scout.

Les restrictions avaient été imposées par l’abbé Pierre-Marie Laurençon, supérieur du district de France à ce moment. Peignot s’était plaint à Fellay par courrier du traitement qu’il subissait, et a obtenu de Fellay la levée de la sanction.

Dans une lettre du 12 juillet 2002, Peignot écrit, « Quand le problème s’est posé il y a deux ans, on en a parlé et vous m’avez permis de continuer mes activités au prieuré et aux camps… »

En d’autres termes, Peignot pointe du doigt que Fellay est lui-même revenu sur l’interdiction en lui permettant de rester au prieuré et de continuer à organiser des camps avec des enfants. La FSSPX n’a jamais nié ce fait.

Le Vatican intervient
Mécontent de la manière d’agir de la FSSPX, André écrit à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) au Vatican. Dans une lettre du 17 juillet 2013, le Cardinal Luis Ladaria, alors secrétaire général de la CDF, répond par une lettre à Mgr Fellay à qui il demande d’ouvrir un procès canonique contre Peignot.

« Au vu de cette difficulté, et afin de garantir au mieux l’exercice de la justice dans l’esprit du can. 1717 sec. 3 CIC, ce dicastère vous demande de nommer un autre délégué chargé de mener à terme le procès administratif intenté à l’égard de M. l’abbé Philippe Peignot » écrit Ladaria.

Pendant que la FSSPX entame le procès canonique, Fellay commande à Peignot d’aller s’installer à la maison de Montgardin, dans les Alpes de Haute Provence. Cette maison de retraite isolée est une prison dorée dans laquelle les prêtres délinquants de la FSSPX, que ce soit pour abus sexuels ou autre infractions, sont envoyés en pénitence avant de retourner dans un ministère actif.

Le procès canonique intenté par la FSSPX a abouti à un verdict de culpabilité le 25 juin 2014. Il en a résulté un certain nombre de restrictions au ministère de Peignot, restrictions communiquées à la CDF et communiquées à André dans une lettre de 2017 par l’abbé Christian Thouvenot, le secrétaire général, puisque la CDF avait demandé à la FSSPX d’informer André de l’issue de l’affaire.

« Ce décret conclusif interdit définitivement à M. l’abbé Philippe Peignot tout apostolat auprès des mineurs, qu’il s’agisse de prédication de retraites ou des récollections à des jeunes, de catéchisme ou de direction spirituelle, et de toute activité d’encadrement ou d’aumônerie de pèlerinages, de formation des enfants au service de messe, de répétition de chant, etc. », écrit Thouvenot.

Extrait de la lettre de l'abbé Christian Thouvenot, du 25 juin 2014, qui explique la décision prise contre Peignot - PNG - 274 ko
Extrait de la lettre de l’abbé Christian Thouvenot, du 25 juin 2014, qui explique la décision prise contre Peignot
Peignot répond en juillet : il rejette le jugement et refuse de se rendre à Montgardin, comme l’avait ordonné Fellay. Fellay lui écrit en août qu’il risquait d’être expulsé de la Fraternité s’il refusait d’obtempérer. Ensuite, il écrit à la CDF en septembre pour lui demander de ratifier le jugement canonique de la Fraternité contre Peignot.

En décembre 2014, la Fraternité apprend que Peignot était parti rejoindre la “résistance” de Mgr Richard Williamson, où il exerce à ce jour.

Peignot a été formellement exclu de la FSSPX dans un décret signé par Fellay le 12 décembre 2015.

Comme nous venons de le voir, la Fraternité n’a pris de réelles mesures contre Peignot qu’après l’intervention du Vatican — et seulement à l’initiative d’André — près de 40 ans après la première allégation de mauvais traitements. Durant ces décennies, les vies de plusieurs garçons ont été dévastées par les abus de Peignot, garçons abandonnés à lutter seuls contre les attaques d’un prêtre de la FSSPX qui a volé leur innocence et détruit leur confiance. Pendant ce temps, la direction de la Fraternité a violé à plusieurs reprises ses propres décisions, a transféré, réaffecté ou laissé en place un pédophile connu ayant un accès libre et sans entrave aux enfants.

Un pédophile en liberté
L'abbé Philippe Peignot
L’abbé Philippe Peignot
Aucun des abus qu’André a subis ne se serait produit si la FSSPX avait refusé d’ordonner Peignot alors qu’elle avait eu connaissance de la première allégation d’abus en 1978, quand il était moine à Riaumont. André – et peut-être d’autres victimes silencieuses – n’auraient pas non plus souffert si la Fraternité avait livré Peignot aux autorités en 1987, après avoir appris qu’il avait abusé de cinq victimes en Champagne-Ardenne.

Toutefois, comme c’est l’habitude avec la Fraternité, les crimes contre les enfants sont traités en interne. Les supérieurs ne dénoncent pas les auteurs de crimes à la police et préfèrent imposer des interdictions souvent vides de sens qui sont bafouées par leurs propres dirigeants. Ou bien ils envoient les contrevenants pour de brèves périodes de “prière et de pénitence” dans un endroit isolé, puis les réintègrent dans un ministère actif. Là, ils retombent dans leurs travers, dévastant encore de jeunes vies. Et les autorités de la Fraternité n’admettent jamais leur responsabilité.

Incidemment, l’endroit où André a été agressé sexuellement à Bruxelles est le même où, des années plus tard, le pédophile condamné Frédéric Abbet serait nommé par le supérieur général Mgr Bernard Fellay — un autre cas de négligence criminelle grave de la part des supérieurs de la Fraternité.

Fellay a autorisé Peignot à prendre part aux ordinations à Écône en 2015
Fellay a autorisé Peignot à prendre part aux ordinations à Écône en 2015
Cette affaire a fait dire au procureur du Roi que c’était la Fraternité Saint-Pie X, et pas seulement Abbet, qui aurait dû se trouver sur le banc des accusés. Il a poussé le tribunal à accuser la FSSPX d’avoir eu un comportement criminogène en plaçant Abbet, connu comme pédophile, sous le même toit que des jeunes garçons. Abbet a été condamné à la prison en 2017 et purge actuellement sa peine en Suisse.

Ironie du sort, le bureau où les abus de Peignot ont eu lieu en 1988 est aujourd’hui appelé “la chambre de l’évêque.” C’est la chambre où Mgr Fellay réside lorsqu’il se rend à Bruxelles.

À ce jour, Peignot erre librement. Il s’occupe de la chapelle d’Espiet, près de Bordeaux, où, sans surveillance, il côtoie régulièrement de jeunes garçons.

Pendant ce temps, André continue de demander justice. Ses allégations s’inscrivent dans une enquête pénale en cours par les autorités françaises. L’issue de cette affaire reste incertaine car le délai de prescription est dépassé pour la plupart des agressions sexuelles. Pour l’incident de tentative de viol dans la voiture de Peignot, c’est moins clair.

Les autres victimes ou témoins des abus de Peignot sont encouragés à transmettre leur témoignage au Procureur de la République de La Roche-sur-Yon, en Vendée.

Malgré sa sordide série d’abus et son expulsion de la Fraternité, Fellay a autorisé Peignot à participer aux ordinations de 2015 à Écône. Il y a célébré la Messe et a imposé les mains aux nouveaux prêtres de la Fraternité.

Il n’aurait pas pu y participer sans la permission de Fellay.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime07.10.20 11:32

Vincent Lambert, mort sur sept ordonnances
Par AuteurXavier Ducrocq / Lundi 20 mai 2019 à 12:000
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Sept ordonnances. Il aura fallu sept ordonnances pour envoyer Vincent Lambert, innocent de tout crime, à la mort. Mort qui, quoiqu’en disent les médias et ceux qui croient faire l’opinion, aura, loin d’être “naturelle”, été longuement calculée, voulue, programmée, provoquée et, enfin, administrée. Ce faisant, blouses blanches et robes noires sont devenues complices d’une infamie sans précédent. Explications du neurologue Xavier Ducrocq.

Ordonnance médicale
Tout commence par une funeste erreur d’appréciation lorsque, dans le courant de l’hiver 2012-2013, l’équipe du Service de soins palliatifs du CHU de Reims croit déceler chez Vincent Lambert une « volonté de mourir ». En soi, l’affirmation est étrange. En effet : ou Vincent est apte à manifester, sans équivoque possible, sa volonté et, en ce cas, il est conscient ; ou, comme l’établiront, unanimes en dépit des réserves formulées quant à leur déroulement, toutes les expertises, Vincent est en état de conscience altérée, donc incapable de manifester une telle volonté.

Cette contradiction évidente n’empêche pas l’équipe médicale de décider sa mort. L’ordonnance, datée d’avril 2013, est simple : elle se borne à prescrire une privation totale de nourriture jusqu’à ce que mort s’ensuive. Comme si Vincent avait, aux yeux du personnel soignant, déjà cessé d’exister en tant que patient, et en tant qu’homme.

SUR LE MÊME SUJET Le neurologue Xavier Ducrocq rétablit la vérité médicale sur le cas Vincent Lambert

Pourtant, Vincent est bien vivant. Sévèrement handicapé, certes, mais vivant, à l’instar de près de deux mille autres personnes en France, patients très particuliers demandant des soins adaptés, parfois à domicile, et dont une circulaire ministérielle de mai 2003, qui ne distingue pas entre « état d’éveil non répondant » et « état paucirelationnel », règle la prise en charge. Tellement vivant, même, qu’il résiste, trente et un jours, au traitement, et y survit !

Au vrai, la seule ordonnance qui, médicalement, s’impose, depuis le début, est une prescription de soins de kinésithérapie, orthophonie, stimulation sensorielle, et un transfert urgent vers une unité spécialisée dans les soins à donner à ce type de patients. Il en existe, prêtes à recevoir Vincent.

SUR LE MÊME SUJET Vincent Lambert : “Protégeons la vie du début à la fin”, dit le pape

Cette ordonnance-là, personne ne la rédigera et, puisque le patient récalcitrant, accroché à cette existence qu’on lui dénie, ne meurt pas, la prochaine prescription, plus drastique, ajoutera à la privation de nourriture celle de toute hydratation accompagnée d’une sédation profonde et continue, telle qu’inscrite dans la loi depuis 2016, permettant légalement une mort rapide.

Ordonnance juridique
La justice, dans un sursaut de conscience, a, plusieurs fois, suspendu l’exécution de l’ordonnance médicale fatale, au motif d’une atteinte à la vie et d’une erreur dans la conduite de la procédure collégiale. Avant, se ravisant, de s’ingénier à encadrer cette décision des conditions en permettant l’application légale.

Dès lors, à l’en croire, la nutrition-hydratation artificielle s’est métamorphosée en médication, la sédation pour détresse incontrôlable en sédation terminale, et la volonté supposée de Vincent a tenu lieu des directives anticipées qu’il n’a jamais rédigées. À la fin de ce parcours juridique, la caractérisation de « l’obstination déraisonnable » relève malheureusement plus de la loi que de la médecine.

Ordonnance législative
Car il aura fallu plier la loi, l’ajuster au « cas Lambert » de sorte que l’on puisse tuer Vincent en toute impunité. Et après lui, bientôt, tous ceux et celles qui partagent son état.
Car, dès que le législateur aura bien établi que certaines vies, - celle de Vincent aujourd’hui mais demain, peut-être, la vôtre, ou celle de quelqu’un que vous aimez.-  ne méritent pas d’être vécues, qu’elles sont « indignes », « vaines », « scandaleuses » même, combien de temps faudra-t-il pour interdire toute dépense de santé en faveur de ces « inutiles » ? Et de bien d’autres peut-être car nul ne peut dire où s’arrêteront les « économies » ?

Non, ce n’est certes pas un oubli, une erreur, un hasard, un fâcheux manque de temps mais une volonté délibérée si la commission de révision de la Loi Leonetti du 22 avril 2005 n’a pas daigné recevoir les représentants des victimes de traumatisme crânien qui s’inquiétaient de la tournure des événements et du contenu de la future loi de 2016.
Osez l’admettre, Mesdames et Messieurs nos législateurs, vous qui votez les lois, vous avez bel et bien, sans la nommer, laissé inscrire l’euthanasie dans notre droit ! Ayez au moins le courage de le dire à ceux qui vous élisent ! Ou sommes-nous déjà dans 1984 et le monde terrifiant d’Orwell où un État présumé omnipotent et omniscient décide à notre place de nos actes, de nos choix, de notre vie et de notre mort ?

Ordonnance gouvernementale
Car, pour inquiétant que cela soit, c’est bien l’État français qui, désormais, s’acharne à obtenir l’exécution de l’arrêt et la mise à mort d’un de ses citoyens. Comme le révèle Rachel Lambert, épouse, et tutrice, de Vincent, dans le livre qu’elle a publié, c’est à la suite d’une intervention du ministre de la Santé de l’époque, et sur son conseil insistant, qu’elle-même et le CHU de Reims ont fait appel auprès du Conseil d’État de la décision de justice qui empêchait l’assassinat de Vincent.

Plus grave encore, tout récemment, l’actuelle Ministre de la Santé, commentant la requête de la Commission internationale des Personnes handicapées de l’ONU, sollicitée par les parents de Vincent, n’a pas hésité à affirmer que Vincent n’était pas une personne handicapée.

Affirmation pour le moins surprenante puisque, incontestablement, Vincent, du fait des lésions cérébrales provoquées par son accident en 2008, souffre bel et bien d’un double handicap moteur et cognitif !

Une fois encore, et jusqu’au plus haut niveau de l’État, l’on biaise, l’on joue sur les mots, lorsqu’ils dérangent, lorsqu’ils pourraient, surtout, conduire les Français à s’interroger. Pourtant, Albert Camus l’a dit : « Mal nommer les choses, c’est ajouter de la douleur au monde. »

Ordonnance médiatique
Interroger jusqu’aux plus avertis de nos concitoyens sur « le cas Lambert » revient, hélas, à mesurer l’ampleur et la gravité de la désinformation à l’œuvre. Devenue, dans cette affaire, une redoutable Agence de Formatage de la Pensée des plus orwellienne, là encore, l’AFP, à travers ses dépêches reprises sans contrôle par une grande partie des médias, s’ingénie à façonner l’opinion d’un public déjà largement privé de sens critique et incapable, même sur un sujet aussi grave, de se forger une idée personnelle.

Ce pouvoir médiatique, d’ordinaire infiniment moins pudique, n’a pas hésité à crier à la violation du droit à l’image quand les défenseurs du droit de Vincent à la vie, et de la vérité, afin de rétablir l’exactitude des faits malmenée par la presse, ont diffusé une vidéo qui battait en brèche toutes les certitudes soigneusement inculquées dans cette affaire au public. Qu’y voyait-on, en effet, sinon la preuve des mensonges et des absurdités répétés à l’envi depuis le début, la démonstration flagrante que Vincent n’était pas dans le coma, qu’il n’était pas moribond, qu’aucune machine ne le maintenait artificiellement en vie, qu’il n’y avait, par conséquent, rien à débrancher ?

Combien de Français ont alors découverts, stupéfaits, que Vincent, loin d’être le « légume » qu’on leur avait décrit et même odieusement caricaturé, était un être humain comme eux, capable d’ouvrir les yeux, tourner la tête, déglutir, à condition que l’on prît la peine de lui donner à manger plutôt que de l’alimenter par sonde ?

Était-ce donc si gênant de l’admettre ? Et pourquoi les mêmes médias, commentant les derniers rebondissements de « l’affaire Lambert » ont-ils, presque unanimes, préféré titrer sur la confirmation par les experts de l’état végétatif « irréversible » de Vincent plutôt que sur leur affirmation de toute absence « d’obstination déraisonnable » dans les soins que réclame son état ? Lâcheté ? Incompréhension ? Négligence ? Ou volonté délibérée de tromper le public, de le manipuler, et, si tel est le cas, dans quel but, et pour satisfaire quels intérêts ?

Ordonnance familiale
Jusqu’en mai 2013, personne, dans la famille de Vincent, n’envisageait de le tuer. Tout au contraire, ses proches l’entouraient, l’accompagnaient, dans le même amour et la même volonté de l’aider et l’entourer. Personne n’avait jamais fait part de sa prétendue volonté de n’être pas maintenu en vie s’il se trouvait un jour dans cette condition de grand handicapé. Il a fallu, à cette date, la terrible, la mortelle décision médicale de cesser de l’alimenter pour que les siens, soudain, se déchirent, les uns emportés par la confiance que l’on a tendance à faire aux médecins, les autres guidés par leur amour intact, intangible, et la nécessité de protéger le plus faible.

Ces déchirements ne sont pas le moindre drame dans cette histoire cruelle et qui oserait prétendre que l’assassinat de Vincent y mettra un terme ? L’apaisement, le pardon ne seront possibles qu’autour de Vincent en vie, ou mort de mort naturelle.

Ordonnance citoyenne
Ils ont parlé, ils ont tous parlé. Les médecins, les juges, les législateurs, les ministres, les médias. Ils ont tous parlé, même quand, manifestement, ils ne savaient pas ce qu’ils disaient, même quand ils désinformaient, même quand ils en prenaient à leur aise avec la vérité.

Mais nous, Français, nous n’avons pas pu donner, en pleine conscience, en possession d’une entière connaissance du dossier, et non de ce que l’on voulait nous en dire, notre opinion.
Pourtant, si Vincent devait mourir, nous en porterions tous le poids et la responsabilité. Notre silence nous ferait tous complices de ce crime. « Qui ne dit mot consent » dit la sagesse des Nations.

Vincent n’est pas un monstre, Vincent n’est pas un légume, Vincent n’est pas « en fin de vie ». Vincent est vivant. Vincent, handicapé, n’en reste pas moins, et peut-être même davantage en raison de sa faiblesse et de son dénuement, l’un des nôtres.

Le laisserons-nous mourir ? C’est à nous qu’il appartient, en dernier ressort, de dire si nous consentons ou non à l’indicible trahison de toutes nos valeurs, toute notre civilisation.
Demain, il sera trop tard. Pas seulement pour Vincent, mais pour chacun d’entre nous car ce choix fatal est de ceux sur lesquels l’on ne revient pas. Voulons-nous vraiment que d’autres, demain, au nom d’intérêts mystérieux, décident à notre place de notre vie, de notre mort, de celle de nos proches ? Il est encore temps de se poser la question. Encore temps de faire comprendre à ceux qui nous dirigent que personne ne choisira à notre place. À nous de voir comment faire entendre nos voix !
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MessageSujet: Handicap ? fin de vie ? dépendance ?   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime13.03.21 15:55

Vincent Lambert "n'était pas en fin de vie", selon la Conférence des évêques
13h52, le 11 juillet 2019

Vincent Lambert était dans un état végétatif depuis onze ans.
Vincent Lambert était dans un état végétatif depuis onze ans. © AFP

"On a entretenu la confusion en considérant le cas de Vincent Lambert comme celui de quelqu'un en fin de vie", estime la Conférence des évêques de France après la mort de l'ancien infirmier, jeudi.
La Conférence des évêques de France a regretté la "confusion" autour de l'affaire Vincent Lambert, après l'annonce jeudi matin du décès de cet homme tétraplégique qui était en état végétatif depuis onze ans. Elle estime que celui-ci "n'était pas en fin de vie".

"À travers l'instrumentalisation du déchirement d'une famille, on a entretenu la confusion en considérant le cas de Vincent Lambert comme celui de quelqu'un en fin de vie", a déclaré Thierry Magnin, secrétaire général et nouveau porte-parole de la CEF au quotidien La Croix. "Or il n'était pas en fin de vie, a-t-il poursuivi, comme du reste beaucoup d'autres personnes dites en état de vie végétative et qui sont suivies dans des centres spécialisés qui ne sont pas des soins palliatifs". "La notion d'acharnement thérapeutique souvent citée n'a pas lieu d'être ici, sauf à considérer que l'alimentation par sonde est un traitement démesuré !", a ajouté le porte-parole de la CEF.

La "désapprobation" du choix final retenu par la justice
Il a rappelé que "de nombreuses personnalités de l'Eglise catholique, des laïcs, des religieux, des prêtres et des évêques, ont clairement exprimé leur désapprobation du choix final retenu par la justice après bien des rebondissements". Et il affirme que "ce qui a été dit de la foi supposée aveugle des parents de Vincent Lambert n'est pas acceptable, même si je comprends qu'on puisse ne pas y adhérer".

Les parents, Pierre, 90 ans, et Viviane, 73 ans, fervents catholiques, étaient opposés à l'arrêt des traitements considérant leur fils comme lourdement handicapé mais pas en fin de vie et avaient présenté de nombreux recours pour maintenir Vincent Lambert en vie.
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MessageSujet: Handicap ? fin de vie ? dépendance ?   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime13.03.21 16:04

CITATION :
"Or il n'était pas en fin de vie, a-t-il poursuivi, comme du reste beaucoup d'autres personnes dites en état de vie végétative et qui sont suivies dans des centres spécialisés qui ne sont pas des soins palliatifs"
COMMENTAIRE :
Dans la notion de soins palliatifs, il y a les soins palliatifs au cours de la vie et il y a les soins palliatifs de la fin de vie.
On pourrait y voir alors un certain " acharnement palliatif " ?
ah, quand les maux deviennent des mots pour se transformer de nouveau en maux !
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime13.03.21 16:19

V.L. a eu son accident en conduisant.
Le Samu a fait son boulot.
V.L. a été traité et soigné.
Puis il y a eu l'affaire V.L.
c'est tout...
c'est logique...
c'est la République Française...
c'est la France...
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime17.03.21 12:35

citation du web
" dans fin de vie, il y a vie "
on joue sur les mots pour jouer avec les maux
on joue avec la souffrance et la dépendance
moi, les associations pro-vie et pro-choix,
Jean Léonetti aussi...
je souffre ou je m'amuse ?
eh bien je ne sais plus !
mon cas est grave, Docteur !
Désolée...
PIEZ DE NEZ CRY
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime19.03.21 11:17

en fait, j'aurais voulu ne pas être comme V.L. tout en médiatisant mon cas...
Je peux toujours essayer...
c'est dingue !
je suis dingue !
je passe mon temps à faire comme si j'étais invisible
mon masque n'arrange rien, au contraire
on ne voit plus mes sourires grimaçants
encore plus de problèmes, de moins en moins de solutions
tous et toutes dans la même galère,
marre des gestes barrière
vivre un genre de guerre sans la faire
subir ou ne pas subir
marre de vivre cette vie
ensemble on se fuit
c'est fou
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime15.06.21 13:57

[size=49]Vincent Lambert, tragédie moderne[/size]

L'épouse de Vincent Lambert réclame qu'on laisse partir son mari ; sa mère exige qu'on le maintienne en vie.

Rachel Lambert, et Viviane, la mère de Vincent se déchirent sur le sort du tétraplégique. | AFP/REUTERS

[size=13]Ouest-France  Jacques Ricot (*)Modifié le 09/06/2015 à 06h30 Publié le 09/06/2015 à 00h00


* Jacques Ricot est philosophe

Les deux femmes se déchirent publiquement, et derrière elles s'affrontent des clans familiaux et leurs histoires secrètes, des avocats théâtraux, des militants mobilisés. Pour le plus grand avantage des micros tendus, des caméras braquées, des éditeurs intéressés. Les ingrédients d'une tragédie sont réunis pour les voyeurs modernes que nous sommes devenus : l'amour, la mort.
Est-il possible de ne condamner personne dans ce drame dont le héros est une figure muette ? Est-il permis de considérer que les soignants sont honnêtes, même s'ils sont fragiles ; que les avocats exercent leur métier, même s'ils sont grandiloquents et agaçants ; que les magistrats font leur travail, même si leur fonction n'est pas le jugement médical ; que la mère est sincère, même si ses options religieuses et sa ténacité ne plaisent pas à tous ; que l'épouse est en souffrance, même si elle est parfois instrumentalisée ?
Reprenons la question. Peut-on laisser mourir Vincent Lambert, cet homme atteint de lésions cérébrales considérées comme irréversibles en l'état actuel des expertises de la science médicale ? Oui, vient de répondre définitivement la Cour européenne des droits de l'homme.
Dans le cas de Vincent Lambert - et seulement dans ce cas car la justice ne connaît que des situations uniques -, il a été dit qu'on pouvait ne pas maintenir la nutrition, ce qui n'équivaut pas à « l'arrêt des soins », ni à « faire mourir de faim » selon des expressions aussi erronées que malencontreuses.

[/size][/size][/size]

On « peut » cesser la nutrition mais le « doit-on » ?

[size=18]
Même si la frontière est parfois ténue, l'intention de laisser mourir en cessant l'obstination déraisonnable et la décision de tuer en pratiquant une injection létale ne sont pas assimilables, ni médicalement ni éthiquement. Les juges ont aussi indiqué qu'on ne saurait opérer une quelconque généralisation à partir du cas particulier de Vincent Lambert.

Les centaines de traumatisés crâniens et cérébro-lésés français présentent chacun une histoire et un tableau clinique singuliers. On peut donc cesser la nutrition dans le cas particulier de Vincent Lambert, sans déroger à l'éthique médicale ni à la loi, ont déclaré en chœur médecins et juges. Et cela, essentiellement, parce que le recueil de ce qu'aurait été la volonté du patient repose sur des témoignages fiables, bien que non formalisés.
On « peut » donc cesser la nutrition, soit ! Mais le « doit-on » dans les circonstances présentes ?
Sans doute, la mère paraît être davantage dans l'acharnement judiciaire que dans l'obstination médicalement raisonnable. Mais enfin, que lui répondre quand elle se dit prête à accompagner son fils dans l'état où il se trouve, témoignant par là que les plus fragiles doivent être protégés ? N'a-t-elle pas reçu le soutien des familles de traumatisés crâniens et cérébro-lésés ? Mais aussi, comment faire cesser le réel supplice d'une épouse aimante et le malaise d'une équipe soignante happées par un combat qui les dépasse ?

Ni la justice ni la médecine n'éradiqueront le tragique de la condition humaine. Ne restent que les artisans de paix pour aider chacun à vivre le moins mal possible. Mais où sont-ils dans cette tragédie ?
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime03.07.21 16:27

Vincent Lambert était en fin de vie
ou
Vincent Lambert n'était pas en fin de vie
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime20.09.21 13:04

Plus d'EVC, ni d'IMC, ni d'AVC, ni de TC ?
c'est de toute façon la fin d'une recherche médicale cautionnée par Léonetti
on peut donc légaliser le SA
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime20.09.21 18:50


Affaire Lambert : «La loi sur la fin de vie couvre 99% des situations»


Pour le docteur René Robert, des améliorations peuvent être apportées à loi Claeys-Leonetti, mais certains cas hors norme poseront toujours problème.



Par Aline Gérard 
Le 11 juillet 2019 à 16h49

Quelques heures après l'annonce du décès de Vincent Lambert, des voix s'élèvent pour demander une révision de la loi Claeys-Leonetti, dite sur la fin de vie. Pour René Robert, chef de service de réanimation-anesthésie au CHU de Poitiers, spécialiste des soins palliatifs, aucune loi ne peut cadrer tous les cas particuliers aux problématiques de la fin de vie.

La loi Claeys-Leonetti vous paraît-elle suffisante ?

RENÉ ROBERT. D'expérience, je dirai qu'elle couvre 99 % des situations, ce qui est plutôt satisfaisant. Elle ne couvre pas en revanche le cas de maladies effroyables comme la maladie de Charcot, cette pathologie incurable qui paralyse petit à petit les patients dont souffrait Anne Bert. C'est une vraie difficulté. Le cas de Vincent Lambert, lui, depuis le début entrait clairement dans le champ de cette loi, pas celui de cette écrivaine. Anne Bert a posé la question du droit à mourir, de l'euthanasie, quand la maladie vous fait endurer des souffrances atroces. Mais la loi Claeys-Leonetti ne le permet pas. Cette loi organise une aide à mourir, et non pas à faire mourir. En l'état actuel, le curseur est là…

Durant l'affaire Lambert, on s'est aperçu qu'aucun texte n'organisait de hiérarchie entre les membres de la famille…

Je l'ai découvert aussi, et j'en ai été surpris. Faut-il que la volonté du conjoint ou du pacsé prime ? Je suis enclin à le penser. Peut-être faut-il clarifier ce point, même si ce n'est pas une garantie absolue que la volonté du patient soit respectée. On aura toujours des cas hors normes, comme l'affaire Lambert qui est l'histoire d'un conflit familial insoluble. Aucune loi, aussi précise soit-elle, ne pourra les éviter.

Y a-t-il encore des résistances médicales vis-à-vis de cette loi ?

Ce qui reste difficile pour les soignants de terrain, c'est de repérer l'entrée dans la fin de vie, le moment où pour le patient, le maintien en vie devient insupportable. Parfois, les soignants ont tendance à attendre un signe de souffrance. Tout n'est pas encore parfait. Mais sur l'accompagnement, nous avons déjà beaucoup progressé.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime08.07.22 18:32

Quatre questions sur l'arrêt des soins prodigués à Vincent Lambert
La procédure d'interruption des soins a débuté lundi 20 mai, malgré les recours déposés par les avocats des parents du patient.

Article rédigé par

franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié le 20/05/2019 12:17
Mis à jour le 20/05/2019 15:27
Temps de lecture : 5 min.
Un membre du comité de soutien du tétraplégique français Vincent Lambert, pancarte à la main, dimanche 19 mai lors d'une manifestation devant le CHU de Reims (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
Un membre du comité de soutien du tétraplégique français Vincent Lambert, pancarte à la main, dimanche 19 mai lors d'une manifestation devant le CHU de Reims (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
Environ deux cents personnes étaient rassemblées devant le CHU de Reims, dimanche 19 mai, pour s'opposer à l'arrêt des soins de Vincent Lambert. Ceux-ci ont pourtant bel et bien débuté, lundi 20 mai. Le sort de ce patient tétraplégique, en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, est l'objet d'une bataille judiciaire opposant, depuis 2013, sa femme, Rachel Lambert, favorable à l'arrêt des soins, à ses parents, Viviane et Pierre Lambert, qui refusent de laisser leur fils mourir.

Ces derniers ont essayé, par le biais de nouveaux recours déposés lundi, de suspendre cette décision. "Évidemment que nous allons essayer d'arrêter cette procédure, a affirmé l'un des avocats des parents Jérôme Triomphe sur franceinfo, Vincent n'est pas le symbole de la fin de vie parce que Vincent n'est pas en fin de vie (...) La réalité c'est que Vincent n'a aucune machine qui le maintient artificiellement en vie et que l'alimentation et l'hydratation ne sont pas des maintiens artificiels de la vie".

Pourquoi les soins ont-ils été interrompus ?
Le 31 janvier 2019, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a validé la procédure d'arrêt des soins lancée par le CHU de Reims. Cette décision a été confirmée par le Conseil d'Etat le 24 avril. La plus haute juridiction administrative française, tout comme la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) également consultée, a estimé que "le maintien des soins et traitements de Vincent Lambert constitue une obstination déraisonnable", s'appuyant sur la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016. Selon cette loi, les traitements peuvent être "suspendus" lorsqu'ils "apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu'ils n'ont d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". La décision doit être prise par les médecins de façon "collégiale"

Le 10 mai, le médecin Vincent Sanchez, qui dirige le service des soins palliatifs et l'unité des "cérébrolésés" du CHU de Reims, avait annoncé aux parents qu'il allait "arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles la semaine du 20 mai".

Est-ce la première fois que l'arrêt des soins est programmé ?
Depuis que Vincent Lambert est hospitalisé dans cet état, c'est la cinquième fois que l'arrêt des soins est annoncé, après 2013, 2014, 2015 et 2016. En mai 2013, retrace Le Monde, un premier arrêt des traitements avait été interrompu au bout de 31 jours, sur injonction du tribunal administratif. Il avait été saisi par Viviane et Pierre Lambert, car ils n'avaient pas été explicitement informés de cette interruption des traitements.

A l'époque, l'équipe médicale avait fait le choix de maintenir deux cents millilitres d'hydratation par jour, ce qui avait permis à Vincent Lambert d'être toujours en vie. "L’idée était de le laisser partir lentement, de sa belle mort. C’était une erreur. A l’époque, nous ne savions pas faire", reconnaîtra le docteur Eric Kariger, le médecin alors à l’origine de la décision, dans Ma Vérité sur l’affaire Vincent Lambert (Bayard, 2015), rappelle le quotidien.

Les trois années suivantes, les procédures d'arrêt des soins se sont succédé, entre expertises médicales, décisions du tribunal administratif et avis du Conseil d'Etat et de la CEDH.

Comment se déroule, concrètement, cet arrêt des soins ?
L'interruption prévoit, selon une source médicale à l'AFP, l'arrêt des machines à hydrater et alimenter de cet homme aujourd'hui âgé de 42 ans, ainsi qu'une prise d'analgésiques "par précaution".

Vincent Lambert n'ayant pas de difficultés respiratoires, ce sont donc les sondes permettant de l'alimenter et de l'hydrater qui devraient être retirées. En revanche, il n'est pas autorisé de faire une injection de produit létal en une prise, ce qui équivaudrait à de l'euthanasie, qui est formellement interdite en France. "Le décès va survenir à cause des conséquences de la déshydratation sur les organes vitaux, par insuffisance rénale", éclaire Vincent Morel, professeur associé de médecine palliative au CHU de Rennes et ancien président de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), dans Le Monde.

Le rôle des reins est primordial : en raison de l'insuffisance rénale, le potassium s'accumule dans le sang et finit par provoquer l'arrêt du coeur. L'équipe soignante se doit d'accompagner le patient jusqu'au bout, avec des soins comme la toilette, le toucher-massage, les soins de bouche (compresses humidifiées contre la sécheresse...) ou des yeux (gouttes). Le processus "n'est pas un arrêt des soins, c'est un arrêt du maintien artificiel en vie", souligne le docteur Devalois, spécialiste des soins palliatifs à la maison de santé protestante de Bordeaux Bagatelle.

Est-ce que Vincent Lambert va souffrir ?
Pour éviter que le patient ne souffre, cette interruption de l'hydratation et de l'alimentation s'accompagne d'une sédation "contrôlée, profonde et continue", précise une source médicale à l'AFP. Généralement, on utilise du midazolam, une molécule "qui ralentit le rythme respiratoire, qui fait effet très vite et qui permet d’être au plus juste des besoins du patient", explique au Monde Claire Fourcade, médecin de soins palliatifs à Narbonne (Aude) et vice-présidente de la SFAP. L'utilisation de cette molécule nécessite "une grande vigilance", prévient le docteur.

"Il est vrai que, symboliquement, l'idée de couper l'alimentation et l'apport en eau peut être choquante. Aussi, les médecins ont-ils le devoir, dans le cadre de la disposition de la loi appelée la sédation profonde et continue, d'ajouter des doses d'antidouleur ou de morphine qui endorment le patient, et accélèrent aussi son décès, sans douleur", précise au Parisien un médecin spécialiste des soins palliatifs. Le docteur Bernard Devalois ajoute à l'AFP que "les gens confondent la soif et la sécheresse de la bouche. Dans le cas de Monsieur Lambert, il n'y a pas de sensation de soif : pour avoir soif, il faut avoir conscience".

Cette interruption de l'alimentation et de l'hydratation peut conduire à un décès en quelques jours au minimum. "Cela peut-être long de mourir d’un arrêt d’alimentation et d’hydratation, si le reste du corps est encore en bon état : plusieurs jours au moins, jusqu’à deux pleines et longues semaines parfois", ajoute le docteur Véronique Fournier, présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, dans La mort est-elle un droit ? (La Documentation française, 2016).
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime01.08.22 15:20

Alain Claeys, co-auteur de la loi Leonetti: "Le cas de Vincent Lambert entre tout à fait dans le cadre de la loi"
Entretien
Propos recueillis par Soazig Quéméner
Publié le 20/05/2019 à 18:35

L’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielles de Vincent Lambert, dans un état végétatif chronique depuis 2008, fait l’objet d’un vif débat politique. Le maire de Poitiers, ancien député PS, co-auteur de la loi Claeys-Leonetti sur les droits des personnes en fin de vie, appelle à la « sagesse ».
Marianne : Selon Marine Le Pen, l’arrêt des soins de Vincent Lambert ne correspond pas à « l’esprit » de votre loi. Qu’en dites-vous?

Alain Claeys : Essayons d’être le plus clair possible. Vincent Lambert, se trouve depuis 10 ans dans un état végétatif. Il est maintenu en vie artificiellement suite à un accident de voiture et cela dans un contexte familial extrêmement difficile. Son épouse que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans le cadre de la préparation de la loi, souhaite l’arrêt des traitements tandis que ses parents s’y refusent et font recours sur recours. Je n’ai pas à me positionner sur ce que disent les uns et les autres, mais je sais le calvaire que vit madame Lambert, sa femme. Aujourd’hui, on peut considérer qu’il y a une obstination déraisonnable, un acharnement thérapeutique. Le conseil d’Etat l'a affirmé à deux reprises.

Or que dit la loi que nous avons fait voter avec Jean Leonetti ? Elle permet une sédation profonde et continue jusqu’au décès avec l’arrêt de tout traitement. Nous avons placé deux bornes : pas d’obstination d’un côté, et pas non plus d’euthanasie. Le cas de Vincent Lambert entre tout à fait dans le cadre de la loi. Il y a bien un comité médical collégial, des expertises ont eu lieu, le Conseil d’Etat a tranché. Et tous estiment que toutes les conditions sont réunies pour dire que Vincent Lambert est dans une survie artificielle et dans un état végétatif. Il n’avait pas rédigé de directives anticipées mais sa femme me l’a affirmé à plusieurs reprises : s’il avait pu s’exprimer, il aurait demandé l’arrêt des traitements.


Toujours selon Marine Le Pen, au-delà du cas de Vincent Lambert, le questionnement se porte sur l’euthanasie…

Il n’y a aucune injection létale ! A partir du moment où les demandes des parents de Vincent Lambert ont été rejetées, la commission médicale de Reims a décidé de mettre en route la procédure ce lundi matin, dans le cadre de la loi. Les soins sont maintenus, on s’occupe de la personne, de Vincent. On a débranché l’alimentation et l’hydratation artificielles et on va mettre en place une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cela veut dire qu’il va être endormi et qu’il ne se réveillera pas. Il ne va pas mourir de soif et de faim. Il va y avoir une insuffisance rénale et il s’endormira pour ne pas se réveiller. Comme citoyen, je suis favorable à ce processus, qui permettra aussi à la femme de Vincent Lambert de faire enfin son deuil.

François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes s’insurge également contre cette décision. Pour lui, « nous vivons dans un monde du culte de la performance où être humain, c’est être habile, agile, rapide » et parfois « nous avons la tentation de considérer que la vie absolument dépendante n’est plus digne d’être vécue ». Que lui répondez-vous ?

D’une part, le culte de la performance peut s’inverser, il peut aussi revenir à maintenir de façon artificielle en vie éternellement des gens, sans qu’ils ne puissent avoir de vie. Ce que veut évoquer en creux monsieur Bellamy, c’est la place du handicap dans notre société. Mais cela n’a rien à voir ! Quelqu’un qui par une directive anticipée ou par une personne de confiance dit qu’il ne veut pas de sédation profonde et continue, ne sera pas concerné ! Ce n’est pas une obligation. Ce n’est pas une injonction de la société qui dit que tous les handicapés doivent disparaître. Ce serait absurde, inacceptable et insultant ! Simplement, le législateur offre la possibilité, lorsqu’il y a un acharnement thérapeutique ou un risque d’acharnement thérapeutique, de permettre à une personne, si ses proches y sont favorables, d’être accompagnée dans la dernière partie de sa vie. Cela m’étonne d’autant plus que M. Bellamy prenne cette position que sa propre formation politique, pour sa grande majorité, a voté cette loi avec nous. Je crois que la polémique n’a pas sa place. Ce n’est pas digne. Il ne s’agit pas là d’une décision politique ! La femme de Vincent Lambert est, elle, au contraire très digne en refusant de s’exprimer.

Votre loi date de 2016. Trois ans plus tard, pensez-vous qu’il faille la préciser ou l’améliorer?

Une loi peut toujours être améliorée. Je suis favorable à son évaluation. Je discute beaucoup avec les gens qui s’occupent des services palliatifs. On fait deux reproches contradictoires à ce texte et il a d’ailleurs failli échouer à cause de cela. D’un côté, on nous dit que nous allons trop loin. C’est l’avis de Madame Le Pen et de Monsieur Bellamy. De l’autre, on nous reproche de ne pas aller assez loin et de ne pas accepter l’euthanasie. Si nous n’avions pas bougé, rien n’aurait avancé en France. La solution qu’offre le législateur n’est pas une instruction impérative : chacun fait comme il l’entend. Ces deux droits, les directives anticipées qui s’imposent au médecin et la sédation profonde, sont des avancées positives d’un point de vue éthique et complètent le formidable travail que font les unités de soins palliatifs aujourd’hui en France pour accompagner des gens dans des situations difficiles.Cette loi est un chemin qui marque un progrès. Sur ces sujets, il faut faire preuve de beaucoup de sagesse et de recul.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime25.10.22 16:58

je sais bien et tout le monde sait bien qu'il n'y a pas de différences nettes entre EVC et IMC

pourquoi un toubib m'a prescrit un medoc contre l'hypertension pour éviter un AVC ?

je peux citer le nom du toubib, l'endroit, foutre ici une copie de l'ordonnance (je ne connaîs pas les manipulations à faire ! )

je n'ai rien dit, j'ai pris ce medoc par curiosité et j'ai bien fait car pendant treize nuits j'avais de l'impatience dans les jambes ( c'est horrible ), donc j'ai arrêté, ce sont des gélules donc pas sécables, je suis allée voir le médecin traitant qui m'a dit d'essayer un autre medoc, je ne me souviens plus du nom mais de la boîte, çà me donnait la nausée, donc j'ai fait la boîte pour vérifier si disparition de la nausée, je suis allée voir sur internet, j'ai baratiné n'importe quoi au toubib pour avoir Tensionorme , çà peut aller mais avec le covid ( que je n'ai pas eu en principe, le vaccin non plus ) j'ai arrêté, je ne prends plus de medoc contre l'hypertension, hypertension ou hypotension qu'importe ?
j'ai des vertiges que je n'avais pas avant depuis une semaine, qu'importe ?
j'ai tel à deux toubibs, et j'ai eu deux réponses bien différentes
alors qui croire ? je doute donc je suis Descartes
de toute façon je vais mourir inévitablement
donner un medoc contre la tension à une IMC pour éviter AVC c'est de l'acharnement thérapeutique à mon avis
peut-être qu'il voulait que je ne devienne pas EVC avec un AVC ?
j'en sais rien.......
Jean Léonetti nous transforme tous et toutes en EVC avec sa sédation terminale..
" je pense donc je suis " !
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime22.12.22 22:18

Affaire Vincent Lambert : sa mère, Viviane Lambert, est morte à l'âge de 77 ans
Reims
De France Bleu Champagne-Ardenne , France Bleu Drôme Ardèche , France Bleu
Mardi 20 décembre 2022 à 15:02
Par Clément Conte
Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert, est décédée lundi soir. Pendant onze ans, elle est restée au chevet de son fils hospitalisé dans un état végétatif à Reims, menant un long combat judiciaire pour son maintien en vie.

Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert, en 2019
Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert, en 2019 © Maxppp - Alexis Sciard / IP3 PRESS/MAXPPP
Elle était le symbole d'une lutte familiale et judiciaire qui a duré onze ans. La mère de Vincent Lambert, cet homme plongé dans un état végétatif à Reims durant plusieurs années, est morte lundi 19 décembre selon une information du site Le Salon Beige, relayée par nos confrères de L'Union, et confirmée par Me Jérôme Triomphe, l'un des avocats de Viviane Lambert. Hospitalisée depuis plusieurs semaines, elle avait 77 ans.

Un long combat pour le maintien en vie de son fils
Viviane Lambert s'est longuement battue pour le maintien en vie de son fils Vincent, devenu tétraplégique après un accident de la route en 2008. De procédures en procédures, cette affaire marnaise devient rapidement un symbole du débat sur la fin de vie en France. Après onze ans de soins, l'équipe médicale décide finalement de mettre fin aux traitements de Vincent Lambert. L'ex-infirmier meurt au CHU de Reims le 11 juillet 2019, une semaine après.
En 2020, un an après la mort de son fils, Viviane Lambert témoignait sur franceinfo : "Nous sommes profondément marqués, moi je suis en dépression, notre santé est tombée bien bas. Je ne me tairai pas, je dirai les choses jusqu'au bout, jusqu'à mon dernier souffle. Ça (l'arrêt des soins) a été fait dans de très mauvaises conditions, sur le plan médical on a vu notre fils agoniser pendant ces nombreux jours, on l'a vu râler, suffoquer et ça c'est abominable "
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 9 Icon_minitime22.12.22 23:03

au fait, pour revenir à mon nombril
j'ai eu des petits pbs avec SOS Médecins à Paris
Petits pbs ? non, c'est presque marrant...
je les appelle de temps en temps
à chaque fois je tombe sur des personnes différentes au tel
bon, récemment ils m'ont emmerdée en me disant de faire le 15 avant 8h30 du matin.
je n'ai rien fait, j'ai quand même vérifié auprès du Ministère de la Santé et de l'ARS qui m'ont conseillé de relancer sos médecins et de ne pas faire le 15
sos médecin est donc venu il y a quelques jours pour la gorge et le nez ... et le renouvellement d'une ordonnance habituelle ( je suis une toxico avec les benzos !!!!  )
il y a deux mois, je les appelle pourquoi je ne me rappelle plus, c'était pour un truc pas bien grave probablement, on me dit de confirmer mon identité, on me fait attendre longtemps, bien longtemps alors j'attends par curiosité et c'est une doctoresse qui décroche pour me dire qu'à cause de mon handicap et de mes pathologies, je n'ai pas l'âge que j'ai, mais dix ans de plus et elle propose un rv pour parler de la loi Claeys-Léonetti ( heureusement j'étais assise pour ne pas perdre l'équilibre avec ma tête ! ). J'ai répondu calmement que j'avais besoin  d'y réfléchir ! ( je refuse d'être un cobaye pour cette loi merdique ! ) voilà. J'aurais peut-être dû accepter ce rv par curiosité ...
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